Lexique des termes bibliques
Ce lexique fournit une explication de termes bibliques recouvrant des vérités fondamentales de la Parole de Dieu.
Autorité
Dans le terme autorité il n'y a pas seulement la pensée de puissance, mais aussi le droit de l'exercer : le droit de commander, le pouvoir d'imposer l'obéissance. La source de l'autorité ne peut être que dans le Créateur, Dieu, qui la possède dans sa plénitude (A.G.). Il a tout autorité, il est le Tout-Puissant. Il est « le bienheureux et seul Souverain, le roi de ceux qui règnent et le seigneur de ceux qui dominent » (1 Tim. 6 : 15).
Il confie en effet le pouvoir à des créatures soit invisibles (angéliques), soit visibles (humaines), lesquelles sont désignées par le même terme autorités. Les principautés et les autorités sont souvent mentionnées dans les épîtres. Elles se divisent en trois classes, à propos desquelles nous ne citons qu'un passage de l'Ecriture :
1. les autorités célestes : La sagesse de Dieu est donnée à connaître aux principautés et aux autorités dans les lieux célestes par l'assemblée selon le propos des siècles (Eph. 3 : 10) ;
2. les autorités terrestres : rappelle-leur d'être soumis aux principautés et aux autorités (Tite 3 : 1) ;
3. les autorités sataniques : ayant dépouillé les principautés et les autorités, Christ les a produites en public, triomphant d'elles en la croix (Col. 2 : 15).
Il arrivera un jour où toutes ces puissances ploieront le genou devant Lui, comme faisant partie de tous les êtres qui appartiennent aux sphères céleste, terrestre et infernale (Phil. 2 : 10). Il lui a été donné en effet autorité de juger ceux qui ne veulent pas croire (S.P.). C'est là une pensée solennelle qui devrait amener tout lecteur de ces lignes à penser aujourd'hui même au sort éternel de son âme !
Il y aura donc un jour qui marquera la fin de toute autorité. Le Seigneur remettra le royaume à Dieu le Père, « quand il aura aboli toute principauté, et toute autorité et toute puissance » (1 Cor. 15 : 24). Toute autorité sera annulée devant le seul Seigneur. Mais lui-même remettra cette autorité entre les mains de Dieu, son Père. Dieu alors sera tout en tous (H.R.).
Il importe de parler aussi de l'autorité de Satan. Il est en effet appelé le dieu de ce siècle (2 Cor. 4 : 4), ou le chef de l'autorité de l'air, c'est-à-dire de l'élément que respire tout homme et qui est imprégné de son influence diabolique (Eph. 2 : 2), ou encore le chef de ce monde (Jean 12 : 31 ; 14 : 30 ; 16, 11).
Mais cette autorité, d'où lui vient-elle ? Il est clair que le diable ment quand il dit au Seigneur Jésus à l'heure de la tentation : « Je te donnerai toute cette autorité et la gloire de ces royaumes ; car elle m'a été donnée, et je la donne à qui je veux » (Luc 4 : 6). Il ne dit pas par qui elle lui a été donnée. Il ne l'a certes pas reçue de Dieu, mais l'empire qu'il exerce sur l'humanité, il l'a acquis par la transgression d'Adam, lequel a désobéi à Dieu pour obéir à Satan entraînant toute sa race dans le même chemin. Il ment en outre une seconde fois quand il ajoute : « Et je la donne à qui je veux ». Il ne lui appartient nullement de donner une autorité quelconque. Le Seigneur Jésus n'a-t-il pas dit un jour à Ponce Pilate : « Tu n'aurais aucun pouvoir contre moi, s'il ne t'était donné d'en haut » (Jean 19 : 11) ? Et il l'a dit au moment où le représentant de la plus haute autorité d'alors viole froidement la justice en faisant mettre à mort l'Homme saint et juste. Mais aussi cet Homme saint et juste, Dieu l'a ressuscité d'entre les morts. Il a dépouillé, dit l'apôtre, les principautés, et les autorités, triomphant d'elles en la croix (Col. 2 : 12-15). Un autre apôtre parle de « la résurrection de Jésus Christ, qui est à la droite de Dieu (étant allé au ciel), anges et autorités, et puissances lui étant soumis » (1 Pierre 3 : 22). Satan est désormais un ennemi vaincu, et le chrétien est associé à son Vainqueur (A.G.). C'est là une réalité de la dernière importance : nous sommes intimement unis à Celui qui est le Vainqueur de Satan et du monde.
Dans un jour à venir une telle union sera rendue publique et visible, selon qu'il est écrit pour l'encouragement de celui qui gardera les oeuvres de son Seigneur jusqu'à la fin : « Je lui donnerai autorité sur les nations... selon que moi aussi j'ai reçu de mon Père » (Apoc. 2 : 26, 27).1
Lors des dernière paroles qu'il adresse à ses disciples, le Seigneur Jésus leur déclare que toute autorité lui a été donnée dans le ciel et sur la terre (Matth. 28 : 18). Il vient à eux, tel que l'Homme qui a accompli l'oeuvre de la rédemption, qui est maintenant l'Homme ressuscité, auquel revient toute autorité. Il peut dire à ceux qui sont demeurés avec lui : « Allez donc, et faites disciples toutes les nations, les baptisant pour le nom du Père et du Fils et du Saint Esprit, leur enseignant à garder toutes les choses que je vous ai commandées ». Au cours de leur service, ils allaient pouvoir compter sur Celui qui détient tout pouvoir et qui serait toujours avec eux : « Voici, moi je suis avec vous tous les jours, jusqu'à la consommation du siècle » (Matth. 2_ : 20). Autorité du Seigneur et présence du Seigneur sont des réalités inapréciables pour tout croyant qui a à coeur de servir son Maître.
Aux apôtres de notre Seigneur Jésus Christ (Jude 17) a été confiée une autorité, l'autorité dite apostolique. L'apôtre Paul en était certes conscient. N'écrit-il pas aux Corinthiens qu'il ne voulait pas venir à eux, usant de sévérité selon l'autorité que le Seigneur lui avait donnée ? Il précise du reste aussitôt en disant qu'elle lui avait été donnée pour l'édification et non pas pour la destruction (2 Cor. 13 : 10). Mais, quand les apôtres eurent quitté la scène, cette autorité a disparu. L'idée d'une succession apostolique est erronée. Quand Paul prend congé des anciens de l'assemblée à Ephèse, il ne les remet pas aux soins d'un successeur. Il les recommande à Dieu et à la parole de sa grâce qui a la puissance d'édifier et de donner un héritage avec tous les sanctifiés (Actes 20 : 32).
Il existe par contre une autorité conférée à l'Assemblée. Le Seigneur le stipule très nettement quand il parle de l'Eglise et de sa présence au milieu d'elle : « Tout ce que vous lierez sur la terre sera lié dans le ciel, et tout ce que vous délierez sur la terre sera délié dans le ciel » (Matth. 18 : 18). Il le dit parce que Lui, qui est dans le ciel, se trouve au milieu de ceux qui se rassemblent en son nom, ne seraient-ils que deux ou trois. L'autorité du Seigneur se trouve là. C'est la seule autorité ecclésiastique, a-t-on écrit, que Dieu reconnaisse sur la terre et que le croyant ait à reconnaître (S.P.).
Pierre Rossel