Lexique des termes bibliques
Ce lexique fournit une explication de termes bibliques recouvrant des vérités fondamentales de la Parole de Dieu.
Adoption
C'est un terme que l'on ne rencontre que dans les écrits de l'apôtre Paul. On y lit quatre fois le mot adoption et une fois le verbe adopter.
L'adoption, c'est-à-dire l'acte de s'occuper d'un enfant étranger comme s'il était nôtre, est mentionnée soit en rapport avec les enfants d'Israël le peuple terrestre de Dieu, soit en rapport avec les enfants de Dieu de l'économie actuelle, son peuple céleste.
1. L'apôtre Paul parle de ses frères selon la chair, qui sont Israélites, en disant qu'à eux sont tout d'abord l'adoption, puis la gloire, les alliances, le don de la loi, le service divin et les promesses (Rom. 9 : 4). Il y eut donc un jour où Dieu a choisi un peuple, l'a adopté, l'a formé pour lui-même et s'en est occupé comme un père prend soin de ses enfants. Il dit de lui : « Israël est mon fils, mon premier-né » (Ex. 4 : 22). et encore : « Quand Israël était jeune, je l'ai aimé, et j'ai appelé mon fils hors d'Egypte » (Osée 11 : 1).
Au livre du Deutéronome, où il est souvent parlé de l'amour de Jéhovah pour son peuple, que lisons-nous au début, au milieu et à la fin du livre ? - « Dans le désert, où tu as vu que l'Eternel, ton Dieu, t'a porté comme un homme porte son fils » (1 : 31). - Puis : « Vous êtes les fils de l'Eternel, votre Dieu... un peuple saint... afin que tu sois pour lui un peuple qui lui appartienne en propre » (14 : 1, 2). - Et à la fin : « N'est-il pas ton père qui t'a acheté ? C'est lui qui t'a fait et qui t'a établi » (32 : 6).
Le roi David, à la fin de ses jours, parle aussi de Dieu qui a été comme un père pour son peuple. Il exprime une prière remarquable qui commence par ces mots : « Béni sois-tu, Eternel, Dieu d'Israël notre père, de tout temps et à toujours ! » (1 Chron. 29 : 10). Mais, quand on arrive au dernier oracle de l'Ancien Testament, on voit qu'en Israël il n'y avait plus le moindre respect pour Dieu : « Un fils honore son père... Si donc je suis père, où est mon honneur ?... dit l'Eternel des armées, à vous, sacrificateurs, qui méprisez mon nom » (Mal. 1 : 6).
Toutefois, à la fin des jours, les enfants d'Israël reviendront à Celui qui aura été réellement un père pour eux tout au cours de leur histoire et diront : « Tu es notre père , si Abraham ne nous connaît pas, et si Israël nous ignore, toi, Eternel, tu es notre père ». Et encore : « Or maintenant, Eternel, tu es notre Père : nous sommes l'argile, tu es celui qui nous as formés, et nous sommes tous l'ouvrage de tes mains » (Es. 63 : 16 ; 64 : 8).
2. Est-ce à dire que les enfants d'Israël ont connu Dieu comme les croyants d'aujourd'hui ont le bonheur de le connaître, de l'invoquer, de l'adorer ? Certainement pas, car il fallait la venue du Fils de Dieu et l'oeuvre expiatoire de la croix pour que nous pussions entrer en relation intime avec Dieu et le connaître comme étant le Dieu et Père de notre Seigneur Jésus Christ.
Cette vérité est développée par l'apôtre Paul en trois passages de ses épîtres. Il énonce tout d'abord le propos de Celui qui nous a prédestinés pour nous adopter pour lui par Jésus Christ selon le bon plaisir de sa volonté (Eph. 1 : 5). Il dit aussi le moyen nécessaire pour que nous puissions être adoptés : Dieu a envoyé son Fils... afin qu'il rachetât ceux qui étaient sous la loi, afin que nous reçussions l'adoption. Il dit nous en pensant aux Juifs croyants. Mais il ne pense pas seulement à eux. Pensant aussi aux croyants d'entre les Gentils, il ajoute : « Parce que vous êtes fils, Dieu a envoyé l'Esprit de son Fils dans nos coeurs, criant : Abba, Père ! » (Gal. 4 : 5, 6).
Dans un troisième passage l'apôtre nous exhorte à ne plus vivre selon la chair. Nous n'avons pas reçu un esprit de servitude, comme c'était le cas pour les enfants d'Israël soumis à une loi. Nous avons reçu « l'Esprit d'adoption, par lequel nous crions : Abba, Père ! » (Rom. 8 : 14-16). Conduits par cet Esprit, nous sommes des fils de Dieu. C'est là notre position. Ce même Esprit rend témoignage que nous sommes enfants de Dieu. C'est là notre relation avec Lui.
Il est un dernier passage où l'apôtre Paul parle de notre adoption : « Nous soupirons en nous-mêmes, attendant l'adoption, la délivrance (ou : rédemption) de notre corps » (Rom. 8 : 23). Nous attendons le jour où, en plénitude, nous aurons toutes les bénédictions que comporte notre adoption. Pour cela il faut que nous soyons délivrés de notre corps misérable et revêtus d'un corps glorifié par la puissance de Christ, revêtus de notre domicile qui est du ciel. Alors seulement l'adoption sera pleinement notre part (R.B.).
Pierre Rossel