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Lexique des termes bibliques

Ce lexique fournit une explication de termes bibliques recouvrant des vérités fondamentales de la Parole de Dieu.

Débonnaireté

La débonnaireté est une attitude marquée par l'humilité, la douceur et la bonté. C'est le propre d'un être effacé, qui ne cherche pas à se mettre en évidence, qui n'insiste pas sur ses droits. Ce n'est pas ainsi que les hommes en parlent. Ils présentent la débonnaireté sous un jour péjoratif, disant que le débonnaire est un être faible, minable, insignifiant. La parole de Dieu au contraire la dépeint comme étant une vertu hautement estimable. A maintes reprises le croyant est exhorté à la réaliser. Tel l'appel du prophète : « Cherchez l'Eternel... recherchez la justice, recherchez la débonnaireté » (Soph. 2 : 3).
Est-il nécessaire de dire que la débonnaireté a été réalisée en perfection par le Seigneur Jésus, lui qui a été l'homme parfait à tout point de vue ? Il a pu dire : « Apprenez de moi, car je suis débonnaire et humble de coeur » (Matt. 11 : 29). Plus encore, le même évangile parle d'un roi débonnaire. Le Seigneur était le roi promis au peuple d'Israël, lequel est venu dans l'humilité et l'abaissement. La parole du prophète est citée : « Voici, ton roi vient à toi, débonnaire et monté sur une ânesse » (Zach. 9 : 9 ; Matt. 21 : 5).
Nous pensons aussi à un psaume dit messianique, qui nous fait assister à son triomphe royal. Un jour il sera vu comme étant le Roi des rois, le Seigneur des seigneurs. Il lui sera dit : « Prospérant dans ta magnificence, mène en avant ton char, à cause de la vérité et de la débonnaireté et de la justice » (Ps. 45 : 4). Les hommes auront méprisé la vérité et la justice de Dieu, ils n'auront pas été touchés par la débonnaireté dans le don inexprimable de sa grâce. Comme le déclare l'apôtre, ils n'auront « pas reçu l'amour de la vérité pour être sauvés » (2 Thess. 2 : 10). Ils devront alors connaître « des choses terribles », les redoutables jugements d'un Dieu qui est un juste Juge (Ps. 7 : 11). De tels jugements seront exécutés par le Seigneur lui-même, comme l'annonce l'apôtre Paul au terme du discours qu'un jour il prononça à Athènes (Actes 17 : 31).
Mais le jour d'aujourd'hui est encore un jour de grâce. Le Seigneur Jésus est venu sur cette terre apporter de bonnes nouvelles aux débonnaires (Es. 61 : 1). Il rappelle ces paroles du prophète au début de son ministère à Nazareth, dans la synagogue : « L'Esprit du Seigneur est sur moi, parce qu'il m'a oint pour apporter de bonnes nouvelles aux pauvres » (Luc 4 : 18). Les débonnaires ou les pauvres sont ceux qui reçoivent les bonnes nouvelles (ou : évangile) de Dieu, humblement par la foi, faisant abstraction d'eux-mêmes et de leurs raisonnements. N'est-il pas écrit que l'Eternel donne la grâce aux débonnaires ? (Prov. 3 : 34 ; Jacq 4 : 6).
La parole de Dieu souligne souvent le fait que les débonnaires sont les objets du mépris ou de la haine des hommes. Les prophètes en Israël ont dû déclarer qu'on cherchait à les détruire, à les faire disparaître du pays (Es. 32 : 7 ; Amos 8 : 4). Par contre, de la part de Dieu, de nombreuses bénédictions leur sont assurées, telles les délices d'une abondance de paix, la joie et même une joie augmentée, la gloire (Ps. 37 : 11 ; 34 : 2 ; Es. 29 : 19 ; Prov. 18 : 12). Il est dit aussi qu'ils seront exaucés, rassasiés, enseignés, affermis, délivrés (Ps. 10 : 17 ; 22 : 26 ; 25 : 9 ; 76 : 9 ; 147 : 6). Le Seigneur lui-même, lors du discours sur la montagne, au début de son ministère, leur accorde l'une des neuf béatitudes du royaume des cieux (Matt. 5 : 5).
N'y a-t-il pas en de telles bénédictions un encouragement à être débonnaire ? Le chrétien a un témoignage à rendre à cet égard. Il en sera rendu capable dans la mesure où il regardera au Seigneur. C'est ce que faisait l'apôtre Paul. Comment exhortait-il les Corinthiens qui osaient discréditer son ministère ? Était-ce avec indignation et colère ? Non : « Or moi-même, Paul, je vous exhorte par la douceur et la débonnaireté du Christ... » (2 Cor. 10 : 1). C'est en imitant son divin Maître qu'il était à même de leur parler malgré tout avec douceur et débonnaireté.
Ce fidèle serviteur nous est donné en exemple, afin que nous désirions pour nous-mêmes manifester une semblable débonnaireté. Cette grâce nous sera accordée dans la mesure où nous répondrons à l'appel du parfait Modèle : « Venez... apprenez de moi, car je suis débonnaire et humble de coeur » (Matt. 11 : 29).

Pierre Rossel