Salut

A lire les nombreux passages qui, dans les épîtres, parlent du salut, on se rend compte que ce terme n'a pas toujours la même signification. L'Esprit de Dieu parle en effet d'un salut passé, dit initial ; d'un salut présent ou actuel ; d'un salut futur qui sera, au retour du Seigneur, la pleine délivrance du monde d'ici-bas. Le croyant sait qu'il est sauvé par la grâce et par la foi en l'oeuvre de la croix. Mais il sait aussi qu'il doit être gardé et délivré durant sa vie, où les risques et les dangers abondent.
C'est ce qu'enseigne entre autres passages l'épître aux Hébreux. Le salut, mentionné pas moins de sept fois, y est présenté sous ses trois aspects :
1. Le salut initial, quand l'auteur de l'épître parle d'un « si grand salut » (2 : 3), du « chef de leur salut » (2 : 10), de « l'auteur du salut éternel » (5 : 9) ou « de choses meilleures et qui tiennent au salut » (6 : 9).
2. Le salut actuel, quand il présente Christ qui intercède pour nous et qui peut nous sauver entièrement, c'est-à-dire jusqu'à l'achèvement de notre course ici-bas (7 : 25). « Il nous sauve, nous délivre et nous garantit à travers les labeurs et les dangers de la vie présente » (M.E. 1893/33).
3. Le salut futur, quand il est parlé des croyants, héritiers du salut (1 : 14) ou, dans un septième et dernier passage, de l'apparition du Seigneur « à salut à ceux qui l'attendent » (9 : 28).
C'est vers un tel but que nous nous acheminons, le salut qui sera consommé dans la gloire, comme nous le chantons quelquefois. C'est à un tel salut - notre propre salut – que nous avons à travailler avec crainte et tremblement (Phil. 2 : 12) dans un monde qui fera toujours tout pour nous empêcher d'atteindre le but proposé (M.E. 1916/175).

Pierre Rossel