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Lexique des termes bibliques

Ce lexique fournit une explication de termes bibliques recouvrant des vérités fondamentales de la Parole de Dieu.

Prémices

Il n'est pas difficile de reconnaître dans le terme prémices le mot premier. Les prémices, en Israël, consistaient dans le prélèvement des premiers fruits mûrs, offerts à l'Eternel, comme l'étaient les premiers-nés de l'homme et des animaux. La parole de Dieu en parle à deux points de vue : littéral (dans l'Ancien Testament) et figuré (dans le Nouveau Testament).

I. Les prémices prescrites dans l'Ancien Testament étaient les fruits de la terre, réservés pour Dieu, tant à l'état naturel qu'à l'état préparé : « Tu apporteras à la maison de l'Eternel, ton Dieu, les prémices des premiers fruits de la terre » (Ex. 23 : 1). L'ordonnance est répétée en Exode 34 : 26.
Dès lors, aux jours d'un renouveau dans l'histoire d'Israël, il est régulièrement fait mention des prémices : après l'entrée en Canaan, sous le règne d'un roi pieux, lors du retour de la captivité de Babylone, et même jusque dans le millénium.
1. En Canaan : « quand vous serez entrés dans le pays où je vous fais entrer... vous offrirez les prémices de votre pâte, une galette » (Nomb. 15 : 18-20). Et l'Israélite, entré dans le pays, disait : « Et maintenant, voici, j'ai apporté les prémices du fruit de la terre que tu m'as donnée, ô Eternel ! » (Deut. 26 : 10).
Lors des jours solennels de l'Eternel il y avait deux offrandes de prémices ordonnées : l'offrande d'une gerbe prémice de la moisson, type de la résurrection du Seigneur et, cinquante jours plus tard, l'offrande de deux pains, type de la formation de l'Eglise par le Saint Esprit descendu sur la terre ! « ce sont les premiers fruits à l'Eternel », est-il écrit (Lév. 23 : 10, 17).
2. Aux jours du roi Ezéchias : « les fils d'Israël apportèrent en grande quantité les prémices du blé, du moût, et de l'huile, et du miel et de tous les produits des champs » (2 Chron. 31 : 5).
3. Au retour de la captivité : « nous nous engageâmes à apporter les prémices de notre terre, et les prémices de tous les fruits de tous les arbres, chaque année, à la maison de l'Eternel, et les premiers-nés de nos fils et de nos bêtes, comme il est écrit dans la loi » (Néh. 10 : 35, 36).
4. Dans le millénium : « ils n'aliéneront pas les prémices du pays, car il est saint, consacré à l'Eternel » (Ezéch. 48 : 14).
Les prémices, ainsi offertes à Dieu, étaient destinées aux sacrificateurs et aux lévites : « Tout le meilleur de l'huile et tout le meilleur du moût et du froment, les prémices qu'ils donneront à l'Eternel », je les donne à Aaron (Nomb. 18 : 12). - « Tu lui donneras les prémices de ton froment, de ton moût et de ton huile, et les prémices de la toison de tes moutons » (Deut. 18 : 4).
L'offrande des prémices consistait donc en un acte d'amour, d'obéissance et de reconnaissance. L'Israélite manifestait son amour pour Dieu dans l'obéissance, en lui donnant une partie, la première et la meilleure de ce qu'il avait reçu de sa magnificence. Il reconnaissait d'autre part que Dieu était le Créateur, celui auquel appartiennent toutes choses, le Dispensateur de tout bien. Et ce Dieu généreux, dans son infinie libéralité, veut encore bénir celui qui l'honore de ses biens : « Honore l'Eternel... des prémices de tout ton revenu ; et tes greniers se rempliront d'abondance » (Prov. 3 : 9).

III. Dans le Nouveau Testament il est parlé des prémices dans un sens figuré, supérieur. Il y a cependant, dans l'Ancien Testament déjà, un passage qui fait mention des prémices et qui définit par là-même la prééminence du peuple d'Israël appartenant à Dieu en propre d'entre tous les peuples de la terre : « Israël était saint à l'Eternel, les prémices de ses fruits » (Jér. 2 : 3).
Dans l'épître aux Romains il est parlé des prémices de l'Esprit : « Nous-mêmes aussi qui avons les prémices de l'Esprit, nous aussi, nous soupirons en nous-mêmes » (8 : 23). L'apôtre souligne dans ce passage le privilège de l'Eglise de posséder le Saint Esprit venu au jour de la Pentecôte, en contraste avec le peuple d'Israël qui recevra plus tard, pour la bénédiction millénaire, une effusion de l'Esprit (J.N.D.) Ce sera alors l'Esprit, et non pas les prémices de l'Esprit : « Je mettrai mon Esprit au-dedans de vous », dit le Seigneur, l'Eternel, au prophète (Ezéch. 36 : 27).
Dans l'épître aux Romains l'apôtre écrit encore : « Si les prémices sont saintes, la masse l'est aussi » (11 : 16). Quelles sont ces prémices ? C'est Abraham, car c'est à Abraham, le premier, que Dieu a révélé les grandes vérités de l'élection et de la promesse. Il est ajouté : « la masse l'est aussi ». La masse, c'est le peuple d'Israël, béni en Abraham, mais qui a dû être mis de côté à cause de son incrédulité, comme l'enseigne la suite de l'allégorie.
En 1 Corinthiens 15 il est fait mention à deux reprises des prémices en rapport avec la résurrection de Christ : « Maintenant Christ a été ressuscité d'entre les morts, prémices de ceux qui sont endormis » (v. 20). Il est ressuscité le premier d'entre les morts sans avoir à descendre à nouveau dans la mort, comme cela a été le cas pour ceux qui sont ressuscités précédemment. Il doit avoir le premier rang en toutes choses (H.R.). Puis, comme les prémices et ce qui les suit sont de même nature, ceux qui sont de Christ ressusciteront à sa venue (v. 23).
« De sa propre volonté », dit Jacques, Dieu « nous a engendrés par la parole de la vérité, pour que nous soyons une sorte de prémices de ses créatures » (1 : 18). C'est là ce qui définit un chrétien, aujourd'hui en contraste avec ceux qui n'ont pas la vie de Dieu. Plus tard, dans un temps à venir, il y aura des témoins qui, d'entre le peuple d'Israël, demeureront fidèles, rendant un témoignage irréprochable en des temps très difficiles. Un titre de prééminence leur est accordé : des prémices à Dieu et à l'Agneau » (Apoc. 14 : 4).
L'apôtre Paul parle enfin d'un croyant, Epaïnète, « les prémices de l'Asie pour Christ » (Rom. 16 : 5), et d'une maison, celle de Stéphanas, « les prémices de l'Achaïe » (1 Cor. 16 : 15). L'un comme les autres avaient été, chacun dans sa province respective, les premiers à recevoir l'Evangile de la grâce de Dieu.

Pierre Rossel