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NOTES SUR L'EVANGILE DE JEAN (20)
 
 
 
CHAPITRE 20
           
 
            Le sabbat est passé. La nuit s'achève : un jour nouveau se lève, le premier de la semaine. Ce chapitre nous parle de la formation de la famille de Dieu sur la terre, début d'une ère nouvelle et résultat de la mort et de la résurrection de Christ : « Va vers mes frères et dis-leur : Je monte vers mon Père et votre Père, et vers mon Dieu et votre Dieu » (v. 17). Nous y trouvons aussi évoqué, avec le récit de Thomas, le comportement du résidu pieux d'Israël lorsqu'il reconnaîtra son Messie et le croira en voyant les marques de la croix: « Ils regarderont vers moi, celui qu'ils auront percé » (Zach. 12 : 10).
 
 
 
1 – Le tombeau du Seigneur est vide : v. 1-10
 
 
            1.1 Marie de Magdala au tombeau de Jésus (v. 1-2)
 
                        En ce glorieux matin de la résurrection, plusieurs personnes vont se rendre au tombeau de Jésus. Marie de Magdala y vient la première. Objet d'une grâce toute particulière, elle avait été délivrée de sept démons. Dans son amour pour son Sauveur, elle vient au sépulcre « comme il faisait encore sombre » (v. 1), désirant voir encore Son corps. Elle veut apporter à Jésus son tribut d'amour et sa reconnaissance pour ce qu'il a fait pour elle. Dans le Cantique des cantiques, la bien-aimée déclare avec bonheur : « Tous les fruits exquis, nouveaux et anciens : mon bien-aimé, je les ai gardés pour toi » (7 : 13). Combien nous nous sentons interpellés ! Venons-nous autour du Seigneur Jésus le dimanche matin avec des coeurs remplis d'amour pour lui ? Avons-nous préparé et gardé quelques fruits pour notre Bien-aimé ?
 
                        En Marc 15 : 47, il est précisé que Marie de Magdala avait regardé où l'on mettait Jésus. Le sabbat étant passé, elle se rend au sépulcre avec deux autres femmes, Marie la mère de Jacques et Salomé, pour venir embaumer le corps de Jésus. Voyant que la pierre qui fermait l'entrée du sépulcre avait été ôtée et que le corps de Jésus n'était plus là, Marie court vers les deux disciples Pierre et Jean. Dans son émoi, elle pense que quelqu'un a enlevé le Seigneur.
 
                        Nous ne trouvons pas Marie de Béthanie au sépulcre. Elle seule avait anticipé ce moment pour honorer le Seigneur, avant sa mort, en lui offrant le parfum de grand prix qu'elle avait préparé. Jésus avait alors déclaré: « Permets-lui d'avoir gardé cela pour le jour de ma mise au tombeau » (12 : 7). Les disciples n'avaient pas eu l'intelligence spirituelle de cette femme ! Ici, c'est Marie de Magdala qui se rend vers eux pour leur apprendre cette grande nouvelle et leur dire que le Seigneur n'est plus dans le tombeau. Notre intelligence spirituelle n'est-elle pas liée à l'état de notre coeur pour le Seigneur ? 
 
 
            1.2 Pierre et Jean (v. 3-10)
 
                        Ces deux disciples courent aussitôt au sépulcre afin de vérifier ce que Marie de Magdala vient de leur dire. Ils constatent que le sépulcre est ouvert et que tout est en ordre, les linges qui enveloppaient Jésus sont à terre et le suaire qui avait été sur son visage est « roulé à part, à une autre place » (v. 6-7). Autant de détails donnés pour attester l'authenticité de la résurrection de Jésus. Alors leur intelligence s'ouvre et ils croient maintenant, car est-il ajouté, « ils n'avaient pas encore compris l'Ecriture d'après laquelle Jésus devait ressusciter d'entre les morts » (v. 9). Il est cependant surprenant de lire que « les disciples s'en retournèrent chez eux » (v. 10).
 
                        Dans les autres évangiles, nous trouvons des anges qui sont là au tombeau de Jésus pour rendre témoignage de sa résurrection. Plus tard, les apôtres insisteront sur ce fait capital pour notre salut : Christ est ressuscité ! « Lui… vous l'avez cloué à une croix et vous l'avez fait périr…Dieu l'a ressuscité, en déliant les douleurs de la mort, puisqu'il n'était pas possible qu'il soit retenu par elle » (Act. 2 : 24). La réalité de la résurrection est la base de notre foi : « Si Christ n'a pas été ressuscité, alors notre prédication est vaine, et votre foi aussi est vaine… Mais, maintenant, Christ a été ressuscité d'entre les morts… » (1 Cor. 15 : 14, 20). Nous croyons cela parce que justement « la foi vient de ce qu'on entend - et ce qu'on entend par la parole de Dieu » (Rom. 10 : 17). Mais il faut bien que notre coeur soit touché, et non pas seulement notre intelligence!
 
                        Les disciples s'en retournent donc chez eux, mais Marie, elle, reste là. Dans son désir de voir le Seigneur et dans son amour ardent pour Lui, elle veut en savoir davantage. Le Seigneur va répondre à son désir et se révéler à elle. Et nous, sommes-nous comme les disciples qui après avoir cru rentrent chez eux ou comme Marie qui ne peut continuer à vivre sans son Seigneur ! Que nous goûtions Sa présence et que nous ne nous lassions pas de lire les Ecritures. Elles Lui rendent témoignage et nous apprennent à mieux Le connaître et à mieux l'aimer.
 
                        Nous le répétons, Marie de Béthanie et Marie de Magdala ont l'une et l'autre le coeur rempli d'amour pour Jésus : cet amour qui est la substance du culte et de l'adoration. Marie de Béthanie avait appris, assise aux pieds de Jésus ; elle a eu l'intelligence et le discernement d'apporter le parfum avant que Jésus soit crucifié. D'ailleurs, elle ne vient pas au sépulcre et nous n'y voyons pas Marthe non plus ! Le Seigneur leur avait parlé de la résurrection en précisant : « Moi, je suis la résurrection et la vie : celui qui croit en moi, même s'il meurt, vivra… Crois-tu cela ? », et encore : « Si tu crois, tu verras la gloire de Dieu » (Jean 11 : 25, 40). Enseignées par le Seigneur, elles avaient compris que Jésus ressusciterait et elles attendaient de voir sa gloire.
 
 
 
2 – La rencontre de Jésus avec Marie de Magdala : v. 11-18
 
 
            2.1 Deux anges s'adressent à Marie (v. 11-13)
 
                        Marie de Magdala ne peut pas se résoudre à ce que le corps de son Seigneur ne soit plus là. Elle reste près du sépulcre et elle pleure. Puis elle se baisse pour regarder dans le tombeau où Son corps avait été couché et elle voit deux anges qui lui posent cette question : « Femme, pourquoi pleures-tu ? » (v. 13). Lorsqu'elle avait couru prévenir les disciples, elle s'était écriée : « On a enlevé du tombeau le Seigneur », mais maintenant au milieu de ses larmes elle répond aux anges : « Parce qu'on a enlevé mon Seigneur »
 
 
            2.2 Marie voit le Seigneur (v. 14-16)
 
                        Le Seigneur Jésus ne peut pas ne pas répondre à ces pleurs et à cet amour ardent de Marie de Magdala. Il s'approche d'elle et, par un seul mot, se fait reconnaître : « Marie ! » (v. 16). Elle répond aussitôt : « Rabboni », c'est-à-dire Maître ! Oui, le Bon Berger connaît chacune de ses brebis par son nom, et la brebis reconnaît la voix de son Berger.
 
                        Quelle différence entre l'attitude de Marie de Magdala et celle des disciples Pierre et Jean qui, après avoir vu, s'en retournent chez eux ! Thomas aussi a déclaré : « Mon Seigneur et mon Dieu ! » (v. 29), mais après un temps d'incrédulité et après avoir demandé à voir le Seigneur et même à le toucher. Qu'en est-il de nous, de notre amour pour Jésus ? Qu'il est beau de considérer l'exemple de cette femme pour qui plus rien d'autre ne compte que son Seigneur !
 
 
            2.3 Le message de Jésus aux siens (v. 17-18)
 
                        Alors Jésus va confier à Marie un merveilleux message : « Va vers mes frères et dis-leur : Je monte vers mon Père et votre Père, et vers mon Dieu et votre Dieu » (v. 17). C'est la réalisation prophétique du verset 22 du Psaume 22 : « J'annoncerai ton nom à mes frères, je te louerai au milieu de la congrégation ». Cette citation est rappelée en Hébreux 2 : 11-12 : « Celui qui sanctifie et ceux qui sont sanctifiés sont tous d'un ; c'est pourquoi il n'a pas honte de les appeler frères quand il dit : J'annoncerai ton nom à mes frères ; au milieu de l'assemblée je chanterai tes louanges ».
 
                        Il est remarquable de voir comment Dieu aime à se servir des choses faibles et petites pour confondre les sages et les intelligents. Il se sert d'un petit enfant couché dans une crèche, ou d'un grain de moutarde. Il désigne ceux que nous n'aurions pas choisis pour annoncer de grandes choses ; ainsi cette femme samaritaine à qui Jésus révèle comment adorer Dieu. Ici, c'est Marie de Magdala qui est choisie pour faire connaître cette relation nouvelle et fondamentable établie avec Dieu connu comme Père. Oui, Il ne regarde pas à l'apparence ni ce à quoi les hommes regardent, mais Il regarde au coeur (1 Sam. 16 : 7). Ce qui compte, c'est un coeur qui aime le Seigneur, qui ne veut rien d'autre que lui. Ainsi Marie de Magdala n'est même pas arrêtée par cette vision des deux anges assis là devant le tombeau - chose pourtant extraordinaire -, mais elle veut voir Jésus ! Rien d'autre que lui ne peut la satisfaire. Le début de l'épître aux Hébreux montre Jésus bien plus excellent que les anges, et conduit à le contempler, Lui : « Nous voyons Jésus… » (Héb. 2 : 9).
 
                        C'est aussi Jésus qui s'approche avec compassion de celui qui pleure. Le Seigneur n'abandonne pas celui qui répand son coeur devant lui et le recherche avec larmes. Il est toujours prêt à répondre, à s'approcher, à consoler, et dans sa sympathie à pleurer avec ceux qui pleurent (11 : 33-35).
 
 
 
3 – Jésus au milieu des disciples : v. 19-31
 
 
            3.1 Le premier rassemblement autour du Seigneur (v. 19-23)
 
                        Dans ce chapitre, le premier jour de la semaine est mentionné deux fois :
                                    - au matin de ce glorieux jour de la résurrection (v. 1)
                                    - au soir de ce même jour alors que les disciples sont ressemblés dans la chambre haute (v. 19).
                        Ce premier jour marque le début d'une ère nouvelle basée sur la mort et la résurrection du Seigneur Jésus. Nous retrouvons encore cette mention du premier jour de la semaine, associée à la réunion pour la fraction du pain, et à la collecte pour les saints (Act. 20 : 7 ; 1 Cor. 16 : 1-2).
 
                        Au début du livre de la Genèse, on trouve l'oeuvre de Dieu en création. De ce premier jour de la création, il est dit : « Et il y eut soir, et il y eut matin » (Gen. 1 : 5). Dès le début, l'homme a tout gâté, c'est le soir ; mais l'espérance d'un matin est annoncée. Après la mort et la résurrection de Jésus, on entre dans une période nouvelle basée sur l'oeuvre accomplie à la croix. Ce premier jour de la semaine commence par le matin radieux de la résurrection puis le soir vient et Jésus est au milieu des siens. La présence de Jésus que nous goûtons par la foi, précieuse pour nos coeurs et source de notre joie !
 
                        Le livre du Lévitique présente la gerbe des prémices qui devait être apportée au sacrificateur : « Il tournoiera la gerbe devant l'Eternel, pour que vous soyez agréés ; le sacrificateur la tournoiera le lendemain du sabbat » (Lév. 23 : 11). Ce lendemain du sabbat, c'est le premier jour de la semaine, et l'apôtre Paul l'associe à la résurrection du Seigneur Jésus (1 Cor. 15 : 23).
                        Dans cette gerbe des prémices, tournoyée devant l'Eternel, nous avons l'image de Celui qui s'offre à la contemplation divine et à la nôtre : Jésus, le Fils bien-aimé du Père, celui qui est ressuscité d'entre les morts et qui maintenant vient au milieu des siens. Il leur avait dit avant sa mort : « Un peu de temps et vous ne me verrez plus, et encore un peu de temps et vous me verrez » (16 : 16).
 
                        Les disciples craignaient ; ils avaient fermé les portes, mais le Seigneur vient au milieu d'eux et leur dit : «  Paix à vous ! » (v. 19). Il leur montre alors ses mains et son côté. La joie remplit leur coeur : « Les disciples furent remplis de joie quand ils virent le Seigneur » (v. 20). Puis le Seigneur les envoie pour être ses témoins comme lui-même avait été envoyé par le Père dans ce monde (Jean 17 : 18).
                        Au commencement, Dieu avait soufflé dans le premier homme une respiration de vie, mais maintenant le Seigneur Jésus ressuscité souffle en eux, dans ses disciples, pour qu'ils reçoivent l'Esprit Saint comme une provision pour les cinquante jours à venir. C'est avec cette puissance-là, marque de vie nouvelle qu'ils possèdent, qu'ils pourront aller. 
                        La réception de l'Esprit Saint est ici différente de celle que nous avons en Actes 2. A la Pentecôte, l'Esprit descend sur les disciples réunis, comme cet autre Consolateur, selon la promesse que le Seigneur Jésus avait faite aux siens (14 : 16). La dispensation actuelle est caractérisée par la présence de l'Esprit Saint dans ceux qui appartiennent au Seigneur Jésus. C'est un Esprit de vie, un Esprit qui communique aux chrétiens les pensées de Dieu pour que tout soit fait selon l'ordre divin.
 
                        Selon sa promesse, Jésus est là au milieu des siens (Matt. 18 : 20). L'amour et la joie se goûtent dans la présence du Seigneur Jésus : « Il m'a fait entrer dans la maison du vin ; et sa bannière sur moi, c'est l'amour » (Cant. 2 : 4). Oui, il y a une grande bénédiction à se tenir là,  rassemblés autour de Jésus, attirés par son amour, et d'entendre le Seigneur dire : « Paix à vous ! ». Que nous sachions toujours apprécier la valeur de cette Présence bénie. Lui seul peut attirer nos coeurs !
 
                                   Jésus est ressuscité, à lui soit la gloire !
                                   Aux siens il s'est présenté, aux siens lents à croire.
                                   Voyant ses mains, son côté, touchantes blessures,
                                   Ils ont alors écouté la voix qui rassure.
 
                                   Jésus leur dit : « Paix vous soit ! » et, par sa présence,
                                   Les remplit, dans leur émoi, d'une joie immense.
                                   Au milieu des deux ou trois qui l'aiment, l'adorent,
                                   Il est là comme autrefois pour ceux qui l'honorent.
 
 
            3.2 L'incrédulité de Thomas (v. 24-26)
 
                        L'un des disciples, Thomas, était absent. Et lorsque les autres disciples lui disent qu'ils ont vu le Seigneur, il montre son incrédulité et raisonne : « A moins que je ne voie…, je ne le croirai pas » (v. 25).
                        Mais huit jours après, il est là quand le Seigneur vient à nouveau au milieu des disciples. Quel choc pour lui d'entendre le Seigneur lui dire : « Avance ton doigt ici, et regarde…avance aussi ta main…et ne sois pas incrédule, mais croyant » (v. 27). Au moment où le Seigneur montre ses mains et son côté, ces marques visibles de ses souffrances endurées à la croix, Thomas peut dire avec adoration : « Mon Seigneur et mon Dieu ! » (v. 28). Sans doute ce disciple est-il une figure du résidu Juif au temps de la fin : il croira lorsqu'il verra : « Ils regarderont vers moi, celui qu'ils auront percé, et ils se lamenteront sur lui… » (Zach. 12 : 10). Mais le Seigneur ajoute : « Bienheureux ceux qui n'ont point vu et qui ont cru » (v. 29).
 
                        Les disciples avaient peur des Juifs lorsqu'ils sont venus dans la chambre haute. Ils ont fermé les portes. Mais quand Jésus entre, la crainte disparaît et laisse la place à la paix, la joie et l'amour. « Il n'y a pas de crainte dans l'amour ; mais l'amour parfait chasse la crainte » (1 Jean 4 : 18). N'est-ce pas une scène qui doit toucher profondément nos coeurs à la louange ?
 
 
            3.3 Les marques des clous  (v. 27-29)
 
                        Les mains percées du Seigneur Jésus nous font penser à ce que l'Eternel déclarait autrefois : « Moi, je ne t'oublierai pas. Voici, je t'ai gravée sur les paumes de mes mains… » (Es. 49 : 15-16). Oui, le Seigneur a payé très cher chacun des siens et Il ne peut les oublier. « Personne ne les arrachera de ma main » (10 : 28), avait-il promis aux siens ; c'est sur cette main percée que le nom de chacun de ses rachetés est gravé.
                        Le Seigneur montre aussi son côté percé d'où le sang et l'eau ont coulé. Ce sang qui nous donne la paix, et nous parle de l'amour infini du Sauveur. Dès lors, nous pouvons bien nous écrier avec une profonde reconnaissance: « A celui qui nous aime, et qui nous a lavés de nos péchés dans son sang… à lui la gloire et la force aux siècles des siècles ! » (Apoc. 1 : 5).
 
 
            3.4 But de l'évangile selon Jean  (v. 30-31)
 
                        Il y a aussi beaucoup de choses que Jésus a faites ou dites. Dieu a laissé ce qui suffit à notre foi, pour croire. Ce ne sont pas les miracles en eux-mêmes qui donnent la foi, mais le fait de croire simplement ce que Dieu dit dans les Ecritures : « Tout cela a été écrit afin que vous croyiez que Jésus est le Christ, le Fils de Dieu, et qu'en croyant vous ayez la vie par son nom » (v. 31). La Parole de Dieu nous donne une entière certitude !
 
                        Remarquons encore que le Seigneur Jésus n'est pas apparu aux incrédules après sa résurrection, mais seulement à ceux qui ont cru en Lui selon qu'il l'avait annoncé lui-même : « Le monde ne me verra plus; mais vous, vous me verrez » (14 : 19).