bible-notes.org

Imprimer ou partager la page :
NOTES SUR L'EVANGILE DE JEAN (19)
 
 
 
CHAPITRE 19
           
 
1 – Condamnation de Jésus par Pilate : v. 1-16
 
            Ce passage nous fait contempler le Seigneur Jésus au moment où tous se liguent contre Lui pour le condamner. Les autres évangiles nous donnent aussi des précisions qu'il est utile de lire.
 
            1.1 Pilate fait fouetter Jésus (v. 1-3)
 
                        Pilate, pourtant dépositaire de l'autorité civile, montre sa faiblessepar ses hésitations. Il n'a pas voulu recevoir la vérité dont Jésus rendait témoignage et il cherche à se tirer d'affaire en proposant aux Juifs un marché. On avait l'habitude de relâcher un prisonnier à la fête de Pâque. Mais lorsque Pilate propose : « Voulez-vous donc que je vous relâche le roi des Juifs ? », ceux-ci s'écrient : « Pas celui-ci, mais Barrabas ». Or, cet homme était un brigand ». Terrible choix que celui que font les hommes ! Ils préfèrent un malfaiteur, un brigand, un fils du diable, plutôt que Jésus, le Juste, le Fils de Dieu. Jésus était allé de lieu en lieu faisant du bien, guérissant les malades, ressuscitant des morts, délivrant ceux qui étaient captifs de la puissance du diable, manifestant à tous son amour et sa grâce, et pourtant on préfère un meurtrier.
                        Alors Pilate fait fouetter Jésus et l'abandonne à la moquerie des soldats qui le revêtent d'un manteau d'écarlate et placent sur sa tête une couronne d'épines. Puis on se raille de lui en lui disant : « Salut, roi des Juifs », et en lui donnant des soufflets. Le Seigneur était là comme Celui dont le prophète avait parlé : « Il a été opprimé et affligé, et il n'a pas ouvert sa bouche » (Es. 53 : 7). Mais s'il était alors « comme une brebis muette devant ceux qui la tondent », il reviendra un jour dans sa gloire pour exercer le jugement : « …ses yeux sont une flamme de feu ; sur sa tête il y a de nombreux diadèmes ; … il est vêtu d'un vêtement teint dans le sang ; … il a sur son vêtement et sur sa cuisse un nom écrit : « Roi des rois, et Seigneur des seigneurs » (Apoc. 19 : 11-16).
                        Le Psaume 45, composé par quelqu'un dont le coeur bouillonne d'une bonne parole, parle du roi glorieux, de sa beauté, de sa puissance en jugement, des vêtements dont il est paré, de joie, de justice, d'adoration. Quel contraste avec ce que présentent ces versets de Jean 19 : Jésus, fils d'homme au visage défait, homme méprisé, frappé, fouetté, revêtu par dérision du titre de roi des Juifs, d'un vêtement de pourpre et d'une couronne d'épines, objet de la haine et des plus viles moqueries !
 
 
            1.2 Débat entre Pilate et les Juifs (v. 4-7)
 
                        Pilate est bien obligé de proclamer l'innocence de Jésus. Sa femme lui avait fait dire : « N'aie rien à faire avec ce juste ». Ici par trois fois, il déclare publiquement qu'il ne trouve aucun crime en Lui. Il conclura finalement en se lavant les mains : « Je suis innocent du sang de ce juste. A vous de voir ! ». Mais pour Pilate, comme pour beaucoup, se vérifie cette parole : « La crainte des hommes tend un piège » (Prov. 29 : 25). C'est la crainte de l'Eternel qui conduit à se retirer du mal, et non la crainte des hommes ! Dieu avait bien averti son peuple des dangers de suivre la foule : « Tu n'iras pas après la foule, pour mal faire ; et tu ne répondras pas dans un procès en penchant du côté de la foule, pour faire fléchir le jugement » (Ex. 23 : 2).
                        Pilate va alors amener Jésus devant ses accusateurs en leur disant : « Voici l'homme ! » Sans doute Pilate ne mesure-t-il pas la force de cette parole, mais Dieu permet une fois encore que la vérité concernant son Fils soit déclarée. En effet Pilate ne dit pas : « Voici cet homme », mais bien « Voici l'homme », celui qui est véritablement l'Homme selon le coeur de Dieu. Puis Pilate essaie encore une fois de prendre la défense de Jésus, mais c'est pour s'entendre dire de la part des Juifs : « Crucifie-le, crucifie-le !… Nous avons une Loi, et selon notre Loi il doit mourir, car il s'est fait Fils de Dieu ». Cette nouvelle accusation ne fait qu'ajouter au trouble et à l'effroi de Pilate. Non, ce n'est pas un malentendu, ni une erreur judiciaire, mais il y a bien là de la part des Juifs une volonté absolue de faire mourir Jésus et de justifier cette condamnation. Quelle haine, et quel aveuglement ! Malgré cela le Seigneur Jésus, sur la croix, aura cette parole de grâce pour ceux qui l'ont condamné : « Père, pardonne-leur, car ils ne savent pas ce qu'ils font » (Luc 23 : 34). Et Pierre ajoutera quelque temps après : « Maintenant, frères, je sais que vous avez agi par ignorance, comme aussi vos chefs » (Act. 3 : 17).
 
 
            1.3 Débat entre Pilate et Jésus (v. 8-11)
 
                        Pilate revient dans le prétoire et pose cette question à Jésus : « D'où es-tu? » (v. 9), mais Jésus ne lui donne plus de réponse. Il n'a pas à satisfaire la curiosité d'un homme qui n'a pas voulu écouter la vérité alors que le Seigneur en rendait témoignage devant lui. Il a laissé passer l'occasion qui lui était offerte. Dans toute cette scène, la haine des Juifs d'une part, l'agitation et le trouble de Pilate d'autre part, font d'autant plus ressortir le calme et la dignité de Jésus. C'est Lui qui sort, de lui-même, « portant la couronne d'épines et le manteau de pourpre » (v. 5). On ne le contraint pas ! Le Seigneur sait très bien ce qui l'attend, mais c'est Lui qui donne sa vie de lui-même. Personne ne peut la lui ôter : « J'ai le pouvoir de la laisser, et j'ai le pouvoir de la reprendre », avait-il dit (10 : 18). Puis il déclare à Pilate : « Tu n'aurais aucun pouvoir contre moi, s'il ne t'était donné d'en haut » (v. 11).
 
 
            1.4 Condamnation de Jésus (v. 12-16)
 
                        Face à l'agitation fébrile de Pilate, à l'hostilité et à la haine des Juifs, la dignité et la paix qui émanent du Seigneur Jésus en imposent à tous. Il est à la fois entre les mains des hommes qui lui font tout ce qu'ils veulent, et là comme Celui qui accomplit jusqu'au bout la volonté de son Père, quoi qu'il puisse lui en coûter. Aussi c'est avec la plus grande révérence qu'il convient de nous arrêter sur ces passages qui nous présentent les souffrances que le Seigneur a endurées de la part des hommes. Que nos coeurs soient vraiment touchés par l'amour du Seigneur Jésus et remplis de louange et de reconnaissance ! L'apôtre Paul pouvait en rendre témoignage en parlant de « la foi au Fils de Dieu, qui m'a aimé et qui s'est livré lui-même pour moi » (Gal. 2 : 20).
                        Il est remarquable de voir comment s'accomplissent dans ces versets les prophéties de l'Ancien Testament : « Mais moi, je suis… l'opprobre des hommes, et le méprisé du peuple. Tous ceux qui me voient se moquent de moi… ils me contemplent, ils me regardent ; ils partagent entre eux mes vêtements, et sur ma robe ils jettent le sort… » (Ps. 22). Quelles souffrances, quelle peine le Seigneur a connues, souffrances de la part des hommes, mais combien plus encore lorsqu'il a dû s'écrier « Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m'as-tu abandonné ? » quand il expiait nos péchés sur la croix. C'est dans ces heures terribles aussi que Dieu a condamné le péché dans la chair (Rom 8 : 3) « Celui qui n'a pas connu le péché, il l'a fait péché pour nous » (2 Cor. 5 : 21).
 
 
 
2 – Jésus donne sa vie : v. 17-30
 
            Dans la parabole de Luc 20, lorsque le maître de la vigne décide d'envoyer son fils bien-aimé, les méchants cultivateurs disent : « Celui-ci est l'héritier, tuons-le, afin que l'héritage soit à nous. Ils le jetèrent hors de la vigne et le tuèrent ». Le Seigneur Jésus a été jeté dehors par son peuple. Mais, nous l'avons vu, il nous est dit deux fois, que Jésus sortit de lui-même : « Jésus donc sortit, portant la couronne d'épines et le manteau de pourpre » et ici : « Portant lui-même la croix, Jésus sortit » (v. 5, 17).
 
 
            2.1 La crucifixion de Jésus (v. 17-24)
           
                        Une expression du verset 18 mérite d'être soulignée : « Jésus au milieu ». Jésus est crucifié entre deux malfaiteurs, placé pour ainsi dire au centre de la honte et de l'ignominie, comme s'Il était le plus coupable de tous. C'est vers Lui que convergent la haine, la méchanceté des hommes. Dans un jour à venir nous Le verrons dans la gloire du ciel comme l'Agneau immolé, objet de tous les regards et de l'adoration qui montera alors vers Lui : « Et je vis, au milieu du trône et des quatre Vivants, et au milieu des Anciens, un agneau qui se tenait là, comme immolé » (Apoc. 5 : 6). Mais dès aujourd'hui, il est aussi celui qui vient au milieu des siens assemblés à son nom selon sa promesse : « Je suis là au milieu d'eux » (Matt. 18 : 20). C'est ce que les disciples ont pu goûter le soir du jour de sa résurrection : « Jésus vint et se tint au milieu d'eux » (20 : 19).
 
                        Jésus s'est offert lui-même, volontairement. Quelle chose étonnante que Dieu ne dise rien, et laisse faire, alors que du haut du ciel, Il voit son Fils bien-aimé condamné injustement ! Mais tout était déjà écrit à l'avance, et il fallait que les Ecritures s'accomplissent, même jusque dans les détails concernant les vêtements du Seigneur. Les hommes prennent la tunique de Jésus et disent : « Ne la déchirons pas, mais tirons au sort pour savoir à qui elle sera - afin que soit accomplie l'Ecriture» (v. 24). Pour autant la responsabilité de chacun est entière, pour les Juifs, pour Pilate, comme pour les soldats !
                        C'est aussi pour Jésus, et pour Lui seulement, que Pilate fit un écriteau où était écrit son chef d'accusation : « Jésus le Nazaréen, le roi des Juifs » (v. 19). Dieu dirige la main de celui qui venait de dire : « Qu'est-ce que la vérité » pour lui faire écrire la vérité ! Et malgré les objections des principaux sacrificateurs des Juifs, Pilate maintient ce qu'il a écrit. Fait remarquable, cette inscription était écrite en hébreu, en grec et en latin, de sorte que tous ceux qui passaient devant la croix pouvaient lire ce témoignage rendu à ce que Jésus était véritablement. « Jésus le Nazaréen » : c'est le titre de son abaissement, car Il était bien en effet l'humble Jésus de Nazareth. « Le roi des Juifs » : c'est l'un de ses titres de gloire, car Il est celui qui doit régner sur son peuple, mais aussi sur la terre entière.
                         Cette fête de Pâque était grande, et il y avait beaucoup de monde qui était monté à Jérusalem à cette occasion ; ce jour rappelait aux Juifs la grande délivrance dont ils avaient été les objets de la part de l'Eternel. Mais ce peuple avait oublié son Dieu au point de déclarer : « Nous n'avons pas d'autre roi que César » (v. 15). Cependant, la croix du Seigneur Jésus était dressée afin que tous ceux qui se tourneraient vers Lui soient sauvés. Il est précisé que « cet écriteau, beaucoup de Juifs le lurent, parce que le lieu où Jésus avait été crucifié était près de la ville » (v. 20). Dieu a veillé à ce que la mort de son Fils, aient un témoignage public. Il fallait qu'aux yeux du monde entier la mort sur la croix du Seigneur Jésus soit un fait vu et connu. De même, sa résurrection a été confirmée par de nombreux témoignages (1 Cor. 15). 
                        Luc nous montre que Jésus était bien le roi des Juifs. Cela avait été annoncé à Marie par l'ange : « …Dieu lui donnera le trône de David son père ; il règnera sur la maison de Jacob à toujours, et il n'y aura pas de fin à son royaume » (1 : 32-33). Mais les Juifs n'ont pas voulu de lui : « …Nous ne voulons pas que celui-ci règne sur nous » (19 : 11-14). Dieu a fait écrire ce témoignage par Pilate sur l'écriteau placé sur la croix, au-dessus de lui. Il a aussi ouvert la bouche de ce malfaiteur crucifié avec Jésus pour lui faire dire : « Souviens-toi de moi, Seigneur, quand tu viendras dans ton royaume » (23 : 42).
 
                        Le Seigneur Jésus est sorti de Jérusalem, portant sa croix, pour s'en aller au Golgotha. C'est aussi Luc qui précise qu'un certain Simon a été chargé de porter la croix derrière Jésus (Luc 23 : 26). Jean ne fait pas mention de cet homme ni de Gethsémané ni des trois heures de ténèbres. Jésus est le Fils de Dieu, celui qui s'offre lui-même comme l'holocauste, comme offrande et sacrifice à Dieu en parfum de bonne odeur (Eph. 5 : 2).
 
                        Le lieu où Jésus a été crucifié était près de la ville. Il fallait que Jésus soit crucifié hors de la ville, mais près de celle-ci. En Deutéronome 21, il est question d'un homme tué ; les anciens de la ville la plus proche devaient briser la nuque d'une génisse « dans une vallée où coule un torrent qui ne tarit pas… ». Belle image de la grâce qui coule sans jamais tarir.  
 
            2.2 Jésus et sa mère (v. 25-27)
 
                        Au milieu de cette scène de douleur, le Seigneur Jésus pense encore aux siens, et en particulier à Marie, sa mère. Il comprenait la douleur de cette femme qui assistait aux souffrances et à la mort de son fils. La prophétie que nous lisons en Luc 2 : 35 se réalisait : « Siméon dit à Marie… et même une épée transpercera ta propre âme… ». Au début de l'évangile, Jésus avait dit à sa mère : « Que me veux-tu, femme ? Mon heure n'est pas encore venue » (2 : 4). Mais maintenant, Jésus montre son amour pour sa mère et la confie au disciple qu'Il aimait, de sorte que dès cette heure-là le disciple la prit chez lui. Combien cela est touchant, et quel exemple aussi le Seigneur donne des soins qu'il convient d'avoir à l'égard de ses parents et en particulier envers sa mère.
 
            Trois paroles de grâce et d'amour ont été prononcées par Jésus sur la croix, avant la neuvième heure :    
                        - d'abord à l'égard de ses bourreaux : « Père, pardonne-leur car ils ne savent pas ce qu'ils font » (Luc 23 : 34).
                        - puis une parole pour le brigand repentant : « Aujourd'hui tu seras avec moi dans le paradis » (Luc 23 : 43).
                        - et ici : « Femme, voilà ton fils » puis au disciple :« voilà ta mère » (v. 26).
 
 
            2.3 « J'ai soif » ; « C'est accompli » (v. 28-30)
 
                        Jésus sait maintenant que toutes choses sont déjà accomplies, mais Il dit encore : « J'ai soif », en accord avec la prophétie du Psaume 69 : « Dans ma soif ils m'ont abreuvé de vinaigre ». Puis il pousse ce cri de victoire : « C'est accompli ». L'oeuvre est achevée, la justice de Dieu satisfaite, et le Seigneur Jésus peut remettre son esprit entre les mains du Père.
 
                        C'est donc en vainqueur que le Seigneur Jésus entre dans la mort. On ne lui a pas ôté la vie, c'est lui-même qui donne sa vie. Il est dit ailleurs : « Jésus, ayant encore crié à voix forte rendit l'esprit » (Matt. 27 : 50) ; « Jésus, ayant jeté un grand cri, expira »  (Marc 15 : 37) ; « Ayant crié d'une voix forte, Jésus dit... » (Luc 23 : 46). Oui, Jésus est le grand vainqueur, Il a tout accompli : l'oeuvre de grâce est faite. L'expression « C'est accompli » se traduirait littéralement par « c'est acquitté ». La dette que nous devions à Dieu à cause de nos péchés est payée ! Le Seigneur Jésus a payé le prix et nous n'avons qu'à accepter ce don gratuit, cet acquittement complet.
                        Job se posait la question de savoir comment un homme pécheur pouvait être rendu juste devant Dieu (Job 9 : 2). Dieu y a pourvu par le don de son Fils. Les plans de Dieu nous étonnent toujours. Oui, Dieu est venu vers nous en Jésus pour nous apporter le salut. Il n'y avait personne d'autre que lui, Jésus, le Fils de Dieu, pour accomplir cette oeuvre. C'est pourquoi Lui seul a pu dire : « C'est accompli ». Tous les conseils de Dieu, tout ce que les Ecritures annonçaient, Jésus l'a réalisé.
                       
                        « C'est accompli », l'oeuvre de grâce est faite.
                        De la victoire enfin monte le cri.
                        Celui qui meurt ayant baissé la tête
                        A triomphé. C'est accompli.
 
 
3 – Dernier outrage à Jésus : v. 31-37
 
            Les Juifs, dans leur hypocrisie, voulant respecter leur fête religieuse, se préoccupent de ne pas laisser en croix les suppliciés. Ils demandent à ce que leur mort soit hâtée en leur faisant rompre les jambes. Mais Jésus est épargné car Il était déjà mort. Et en cela aussi les Ecritures s'accomplissent : « Il garde tous ses os, pas un d'eux n'est cassé » (Ps. 34 : 20). Il est écrit à propos de l'agneau de la Pâque qui était sacrifié : « Vous n'en casserez pas un os » (Ex. 12 : 46). Ce que Dieu a dit arrive immanquablement. Il a toujours le dernier mot, et même si les hommes pensent agir comme ils le veulent, c'est Lui qui par leur moyen accomplit ses desseins. Pour autant, la responsabilité de chacun est engagée et reste entière.
            Il est triste de voir l'attitude de ces Juifs religieux, qui sous une apparente compassion pour le suppliciés, ne font que montrer la dureté de leur coeur. Prenons garde aussi que nos coeurs soient en ordre et que nous ne laissions pas se développer en nous de mauvaises pensées ou des racines d'amertume ! Que l'amour du Seigneur remplisse nos coeurs !
 
 
            3.1 Le côté percé (v. 31-34a)
 
                        La haine de l'homme se manifeste dans ce geste du soldat romain qui d'un coup de lance perce le côté du Seigneur Jésus. La Parole déclare que nous étions aussi remplis de haine. Mais nous avons été lavés de nos péchés par le sang de l'Agneau ! C'est en effet les signes de la grâce divine qui coulent du côté percé du Seigneur Jésus : « aussitôt il en sortit du sang et de l'eau ». Voilà la réponse de l'amour divin à la haine et à la méchanceté de l'homme ! Du côté percé de Jésus jaillit une source de grâce, de purification et de pardon pour l'homme pécheur. Il y a aussi dans ce côté percé du Seigneur Jésus le rappel de ce que Dieu avait fait dès le début de la création pour le bonheur de l'homme, c'est-à-dire tirer une épouse de son côté : « Dieu fit tomber un profond sommeil sur l'homme, et il dormit ; et il prit une de ses côtes et il en ferma la place avec de la chair. Et l'Eternel Dieu forma une femme de la côte qu'il avait prise de l'homme… » (Gen. 2 : 21-23). Ainsi de la mort de Christ et de son côté percé, Dieu forme l'assemblée, une femme pour son Fils, l'épouse de Christ.
 
            3.2 Le sang et l'eau (v. 34b--37)
 
                        Le sang de l'expiation nous lave entièrement de nos péchés, et l'eau est l'image de l'Esprit et de la Parole agissant pour la purification du pécheur.
                        « Lave-moi pleinement de mon iniquité et purifie-moi de mon péché… Purifie-moi du péché avec de l'hysope et je serai pur ; lave-moi, et je serai plus blanc que la neige » (Ps. 51 : 2). « Le sacrificateur commandera qu'on égorge l'un des oiseaux sur un vase de terre, sur de l'eau vive…et il trempera l'oiseau vivant dans le sang de l'oiseau égorgé sur l'eau vive; et il fera aspersion, sept fois, sur celui qui doit être purifié de la lèpre, et il le purifiera… » (Lév. 14 : 4-7).
                        N'est-il pas remarquable de voir que bien des siècles à l'avance Dieu avait pourvu à la purification du pécheur avec des types qui nous parlent d'une manière si claire du Seigneur Jésus, de sa mort et de sa résurrection. Le cèdre et l'hysope, images de la « grandeur » et de la « petitesse » de l'homme, montrent que tout homme, quel qu'il soit, a besoin du sang qui purifie.
                        « C'est lui qui est venu par l'eau et par le sang, Jésus Christ …dans la puissance de l'eau et du sang… car il y en a trois qui rendent témoignage : l'Esprit, l'eau et le sang… » (1 Jean 5 : 6-8).
                        Jean a vu le sang couler du côté percé du Seigneur Jésus et il en rend témoignage afin que nous croyions, que nous soyons sauvés et que nous recevions ainsi la vie !
                        Dieu a vu le sang : le prix était payé ! Dieu est glorifié, Il peut faire grâce au pécheur. Tout est accompli. En Apocalypse, nous entendons encore ce cri : « C'est fait ! », une fois en rapport avec le jugement des incrédules (Apoc. 16 : 17), et puis encore en rapport avec la bénédiction éternelle (Apoc. 21 : 5).
 
                        Le Seigneur « remet son esprit » entre les mains du Père ; le mot employé signifie littéralement « livrer son esprit ». C'est un mot que l'on retrouve sous la plume de l'apôtre Paul : « Christ…s'est livré lui-même pour nous, comme offrande et sacrifice à Dieu… » (Eph. 5 : 2).
           
                                   Tu l'as offert, Jésus, le sang qui purifie.
                                   Oui, par amour pour nous, tu quittas cette vie,
                                   Que par amour tu pris, Seigneur !
 
 
 
4 – La mise au tombeau : v. 38-42
 
            Il est dit que le jour de ce sabbat-là était « un grand jour » (v. 31), parce qu'il était lié à la Pâque, celle où Jésus a été sacrifié, lui l'Agneau de Dieu qui ôte le péché du monde. Le Seigneur a passé ce sabbat dans le tombeau, mais Il ressuscite le dimanche, premier jour d'une nouvelle économie.
            Joseph d'Arimathée et Nicodème étaient, l'un et l'autre, disciples de Jésus, mais en secret, par crainte des Juifs. La mort de Jésus sur la croix et la grâce infinie qui en découle donnent à ces hommes une énergie nouvelle pour témoigner de leur amour pour le Seigneur. Dieu avait préparé ces deux hommes pour qu'ils prennent soin de Jésus après sa mort, et afin que les Ecritures soient accomplies. « Car tu n'abandonneras pas mon âme au shéol, tu ne permettras pas que ton saint voie la corruption » (Ps. 16 : 10). « On lui donna son sépulcre avec les méchants, mais il a été avec le riche dans sa mort » (Es. 53 : 9).
            De Joseph d'Arimathée, il est dit que c'était « un homme de bien et juste… et qu'il attendait, lui aussi, le royaume de Dieu » (Luc 23 : 50-51). Cependant rien ne montrait jusqu'alors qu'il était disciple de Jésus. Mais Dieu sait ce qui se passe dans le coeur, et le moment venu, Il utilise ceux qu'il a préparés. Ainsi en Marc 15 : 43, il est précisé que Joseph « prit sur lui d'entrer auprès de Pilate et lui demanda le corps de Jésus ». Certes il fallait du courage pour aller faire cette demande à Pilate, mais Joseph a reçu la force nécessaire pour le faire ! En même temps il est dit que Pilate avait de la peine à croire que Jésus fût déjà mort. Il y a eu là encore un ultime témoignage rendu devant cet homme. Qu'en a-t-il fait ?
            Quant à Nicodème, c'était ce docteur de la loi qui était venu à Jésus de nuit pour apprendre de ce « docteur venu de Dieu » (Jean 3). On le retrouve un peu plus tard essayant de prendre la défense de Jésus devant les pharisiens (Jean 7 : 50- 52). Il avait entendu Jésus lui parler du fils de l'homme qui devait être élevé afin que quiconque croit en Lui ait la vie éternelle. Et il avait maintenant devant les yeux Jésus crucifié, élevé sur la croix de Golgotha. Alors il intervient pour apporter à Jésus l'hommage et les soins d'amour qui convenaient. Et cela est d'autant plus remarquable que les dépouilles des crucifiés étaient habituellement jetées sans ménagement et sans sépulture. Mais Dieu a veillé sur son Fils bien-aimé, et Il a permis que des mains pieuses s'en occupent au moment de sa naissance (Luc 2 : 7), comme au moment de sa mort !
 
            Les Juifs avaient l'habitude d'honorer leurs morts en les enveloppant de linges et en embaumant leur corps. On trouve cela déjà pour Joseph : « on l'embauma et on le mit dans un cercueil en Egypte » (Gen. 50 : 26), puis dans l'histoire des rois, comme par exemple pour Asa : « …on le coucha dans un lit qu'on remplit d'aromates et d'un mélange d'épices composé selon l'art du parfumeur… » (2 Chr. 16 : 14). Pour le Seigneur Jésus Nicodème apporte « une mixtion de myrrhe et d'aloès » et enveloppe son corps « de linges avec les aromates, comme les Juifs ont coutume d'ensevelir ». La myrrhe et l'aloès nous parlent des souffrances et de la mort de Jésus.
            On retrouve ces deux parfums dans le Cantique des cantiques (4 : 14). Dans ce jardin magnifique qui représente la bien-aimée, objet de l'amour du Bien-aimé, la myrrhe et l'aloès sont associés à l'encens, dont il est déjà parlé au verset 6 : « J'irai à la montagne de la myrrhe et à la colline de l'encens ». N'est-ce pas pour nous montrer que l'amour de la bien-aimée, et le parfum de louange et de reconnaissance qu'elle apporte, sont nourris par les souffrances et la mort de Celui qui est le Bien-aimé ?
            Une autre mention de la myrrhe et de l'aloés est faite au Psaume 45 : 8 : ils sont joints cette fois à la casse : « Tous tes vêtements sont myrrhe, aloès et casse, quand tu sors des palais d'ivoire d'où ils t'ont réjoui ». La mention de la casse est liée à la gloire du Fils de Dieu, mais associée à ses souffrances et à sa mort. Et lorsque nous voyons, en Apocalypse 5, Celui qui paraît glorieux sur son trône, il est là encore comme « un Agneau, qui se tenait là comme immolé ». Oui, la gloire que le Seigneur Jésus s'est acquise reste intimement liée pour l'éternité à ses souffrances et à sa mort sur la croix. « Ne fallait-il pas que le Christ endure ces souffrances et qu'il entre dans sa gloire? » (Luc 24 : 26)
            Les parfums sont présents dans la vie de Jésus du commencement à la fin. Dès sa naissance les mages ont apporté de l'or, et de l'encens, et de la myrrhe. Puis pendant son ministère, une femme a répandu sur les pieds de Jésus « une livre de parfum de nard pur de grand prix », et la maison a été « remplie de l'odeur du parfum » (12 : 3). Enfin à sa mort, il y a ces parfums de myrrhe et d'aloès qui sont apportés pour oindre son corps.
 
            Oui, c'est cet amour insondable de Jésus, c'est son Nom même, ce nom qui est « un parfum répandu » (Cant. 1 : 3), qui remplissent nos coeurs et les font déborder de louange et d'adoration.
 
                                   Quel encens rare et sans mélange
                                   T'offriraient les tiens en retour ?
                                   Le parfum de notre louange
                                   N'est-il pas, Jésus, ton amour ?