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NOTES SUR L'EVANGILE DE JEAN (15b)
 
 
 
3 – Les disciples haïs du monde : v. 18-25
 
 
            3. 1 La cause de la haine  (v. 18-19)
 
                        L'apôtre Jacques déclare : « L'amitié du monde est inimitié contre Dieu…  quiconque  voudra être ami du monde se constitue ennemi de Dieu » (Jac. 4 : 4). Il y a une incompatibilité entre ce qui est de Dieu et ce qui est du monde. Nous ne pouvons aller avec le monde et aller avec Dieu. Il nous faut nécessairement choisir. Et si, comme nous l'avons vu, l'amour que nous pouvons manifester entre nous chrétiens est un témoignage rendu à l'égard du monde (13 : 35), cela ne veut pas dire que le monde nous aimera. Bien au contraire. Si nous nous déclarons clairement pour le Seigneur Jésus, le monde nous haïra comme il a rejeté et haï le Seigneur.
 
                        Jésus était la vraie lumière qui venant dans le monde éclaire tout homme. Mais le monde n'a pas voulu de Lui et a préféré les ténèbres à la lumière. Voilà pourquoi aujourd'hui encore le monde rejette cette lumière et ceux qui en sont les porteurs. Mais remarquons aussi que nous manifesterons cette lumière seulement si nous demeurons dans le Seigneur. « Vous êtes lumière dans le Seigneur : marchez comme des enfants de lumière » (Eph. 5 : 8). Si nous ne connaissons pas la haine du monde, c'est que notre lumière n'est pas vue, c'est que nous ne demeurons pas dans le Seigneur.
 
                        Le diable est le chef de ce monde (14 : 30) et il entraîne le monde à haïr le Seigneur et à persécuter et haïr ceux qui se réclament du nom de Jésus. C'est pourquoi le Seigneur prévient et encourage ses disciples de ce qu'ils auront à connaître de la part du monde et du diable. Nous voyons que cela s'est réalisé très vite, dès le début du livre des Actes où les disciples ont eu à souffrir pour le nom de Jésus (Act. 5 : 40, 41). Comme eux, nous sommes appelés nous aussi à marcher sur les traces du Seigneur Jésus, et dans cette mesure nous connaîtrons l'opprobre et la souffrance de la part du monde.
 
                        Chaque fois que nous nous écartons du Seigneur, même en pensée, notre relation avec lui est ternie, et notre lumière ne luit plus devant le monde comme elle devrait luire. Cela doit nous rendre sérieux et soigneux dans notre marche. L'apôtre Jean s'adressant aux jeunes gens déclare clairement que nous ne pouvons pas aimer le monde ni les choses qui sont dans le monde : « Si quelqu'un aime le monde, l'amour du Père n'est pas en lui » (1 Jean 5).
                        Les choses du monde, la convoitise des yeux, la convoitise de la chair, l'orgueil de la vie, ont entraîné les hommes dans la désobéissance et le péché dès le jardin d'Eden, puis Caïn choisit de s'enfuir de devant Dieu : « Caïn sortit de devant l'Eternel ; et il habita dans le pays de Nod… et il bâtit une ville » (Gen. 4 : 16-17). C'est ainsi que Caïn et sa descendance après lui ont organisé un monde sans Dieu.
 
                        Le monde reste toujours ce qu'il est, un monde mauvais qui ne veut pas de Dieu ni de ceux qui se réclament de Jésus. Ainsi, lorsque le Seigneur est venu dans le monde, il n'a pas été reçu. Il n'y avait pas de place pour lui ! C'est pourquoi pour nous sauver le Seigneur « s'est donné lui-même pour nos péchés, afin de nous retirer du présent siècle mauvais » (Gal. 1 : 4). Alors pour nous qui avons cru à  la valeur du sacrifice de Christ, notre coeur ayant été gagné par son amour, nous sommes approchés de Dieu que nous connaissons comme notre Père, et nous pouvons jouir de cette précieuse relation d'amour.
 
                        Une autre image du monde est donnée dans le livre de Ruth quand il est parlé des champs de Moab : « un homme s'en alla de Bethléhem de Juda pour séjourner aux champs de Moab » (Ruth 1 : 1). Il n'en résultera que tristesse, amertume et mort. En contraste, le champ de Boaz, est une image de l'assemblée ; cette belle exhortation est adressée à Ruth : « Tu entends, n'est-ce pas, ma fille ? ne va pas glaner dans un autre champ, et ne t'en va pas non plus d'ici » (Ruth 2 : 8). Là se trouvent la nourriture, la communion et la bénédiction.
 
 
            3. 2 La haine du monde  (v. 20-25)
 
                        Cette haine dont le Seigneur et les siens sont l'objet est d'abord la haine du monde religieux. Celui-ci parlera volontiers de Dieu mais beaucoup moins, sinon même pas du tout, de Jésus ! En contraste, nous voyons dans le livre des Actes comment les disciples et les apôtres parlent sans cesse du nom de Jésus.
                        Le récit de Jean 9 montre que l'aveugle guéri a subi l'opposition de l'autorité religieuse dès qu'il a voulu rendre témoignage de Celui qui l'avait guéri.
                        Etienne a subi le martyre parce que lui aussi a parlé et témoigné du nom de Jésus (Act. 7). Aujourd'hui encore beaucoup de croyants sont persécutés parce qu'ils témoignent que Jésus est le Sauveur du monde, et qu'il n'y a pas d'autre nom que celui de Jésus qui soit donné aux hommes pour être sauvés (Act. 4 : 12).
 
                        Lorsque la Parole est prêchée, soit elle produit dans le coeur une conviction de péché et la foi en Jésus, soit elle provoque le rejet de Jésus. C'est bien ce que le Seigneur déclare: « S'ils m'ont persécuté, ils vous persécuteront aussi ; s'ils ont gardé ma parole, ils garderont aussi la vôtre » (v. 20). Alors ne nous lassons pas de prêcher la Parole, d'annoncer Jésus mort et ressuscité. Rien d'autre ne peut vraiment satisfaire le coeur de l'homme !
                        La grande question qui tourmente l'homme, c'est celle du péché. Mais Dieu a donné le remède. Il a donné son propre Fils, il l'a livré pour nous tous. La grâce cherche l'homme et ne le laisse pas tant qu'il n'a pas donné une réponse. Et sa réponse entraîne son salut ou bien sa perdition éternelle. Le Seigneur Jésus dit : « Si je n'étais pas venu et ne leur avais pas parlé, ils n'auraient pas eu de péché ; mais maintenant ils n'ont pas d'excuse pour leur péché » (v. 22).       
                        Jésus est la pierre de touche pour tout ce qui concerne l'homme. Parler de Dieu ne gêne pas beaucoup de gens et n'entraîne pas d'opprobre, mais prêcher Jésus et témoigner du nom de Jésus provoquera tout de suite la haine du monde. Au fond, celui qui ne connaît pas Jésus ne connaît pas Dieu non plus ! « Celui qui me hait, hait aussi mon Père » (v. 23). On ne peut connaître Dieu que par Jésus. « Personne ne vient au Père si ce n'est par moi », a-t-Il dit au chapitre 14. Des hommes prétendent avoir le même Dieu que les chrétiens, mais ils haïssent le Seigneur Jésus ! Alors ne nous laissons pas abuser ; laissons-nous plutôt convaincre par la Parole. Le seul vrai Dieu que nous puissions connaître, c'est le Dieu et Père de notre Seigneur Jésus Christ.
 
                        « C'est pour cela que j'endure ces souffrances; mais je n'ai pas de honte car je sais qui j'ai cru » (2 Tim. 1 : 12). L'apôtre Paul a été un témoin remarquable pour annoncer sans se lasser le nom de Jésus. Il avait persécuté les chrétiens qui se réclamaient du nom de Jésus. Mais lors de sa rencontre avec le Seigneur Jésus sur le chemin de Damas, il a entendu : « Je suis Jésus que tu persécutes » (Act. 9 : 6) ; dès ce moment, il est devenu un tout autre homme, et il a, à son tour, prêché Jésus. Un tel ministère n'a pas été sans souffrances pour lui ; il a rencontré la haine et l'opposition mais il pouvait dire en même temps qu'il n'en avait pas de honte, parce qu'il savait sur qui sa foi s'appuyait, et il pouvait même s'en réjouir ! Aussi peut-il ensuite exhorter Timothée à prendre sa part des souffrances comme un bon soldat de Jésus Christ, et montrer la récompense qui s'y attache : « Si nous souffrons, nous régnerons aussi avec lui » (2 Tim. 2 : 3, 12).
                        « Bienheureux, vous l'êtes quand on vous injuriera, qu'on vous persécutera et qu'on dira, en mentant, toute espèce de mal contre vous, à cause de moi. Réjouissez-vous et tressaillez de joie, parce que votre récompense est grande dans les cieux », a dit Jésus à ses disciples (Matt. 5 : 11-12). On pourrait bien penser a priori que souffrir pour le nom du Seigneur Jésus n'est pas chose facile ni réjouissante ! Mais la Parole vient nous dire justement que c'est un sujet de joie, et les disciples et les apôtres l'ont bien montré !
 
                        Le Seigneur n'abandonne pas ceux qui souffrent pour son nom ; au contraire, Il se tient tout près d'eux. Nous le voyons avec Paul et Silas qui chantaient les louanges de Dieu dans leur prison. De même, les jeunes Hébreux dans la fournaise de feu ont trouvé avec eux la présence du Fils de Dieu (Dan. 3 : 25).
 
 
           
 
4 – Le témoignage du Saint Esprit : v. 26-27
 
 
            4. 1 Le Consolateur, l'Esprit de vérité  (v. 26)
 
                        Le Saint Esprit est une personne divine qui saura répondre à tous les besoins. Nous avons remarqué au chapitre 14 que c'est le Père qui l'envoie ; ici, c'est le Seigneur qui l'envoie (v. 26) ; de même au chapitre 16 (v. 7). Il est appelé aussi bien l'Esprit de Dieu, que l'Esprit de Christ. Tout cela nous montre la parfaite unité et la parfaite harmonie des personnes divines. Que le Saint Esprit soit une personne et non pas seulement une puissance agissante, nous le voyons bien en ce qu'il parle, soupire et peut être attristé (Eph. 4 : 30). Ainsi, par exemple, à la fin de l'Apocalypse, nous lisons : « L'Esprit et l'Epouse disent : Viens » (Apoc. 22 : 17).
 
                        Le Saint Esprit est appelé ici « le Consolateur », c'est à dire celui qui soutient, qui aide, qui encourage. Ce terme déjà mentionné dans cet évangile (14 : 16, 26) est encore cité en 1 Jean 2 : 1 traduit par « avocat » : « nous avons un avocat auprès du Père, Jésus Christ, le Juste ». C'est ce Consolateur qui est aujourd'hui avec nous, qui nous aide à parler du Seigneur Jésus et à rendre témoignage de Lui. Veillons donc à ne pas l'attrister pour que son action en nous ne soit pas entravée.
                        Le Saint Esprit, le Consolateur, nous est donné pour être avec nous éternellement. Le croyant qui a reçu le Saint Esprit en lui-même ne peut donc pas le perdre. Nous risquons de l'attrister par notre conduite, mais il demeure néanmoins en nous.
 
                        En envoyant le Consolateur, le Seigneur Jésus prenait soin des siens à la veille de son départ et Il désirait leur apporter cette consolation. A la fin du chapitre 16, c'est un encouragement qu'Il leur apporte : « Vous avez de la tribulation dans le monde; mais ayez bon courage, moi j'ai vaincu le monde ». Sans doute les disciples vont connaître l'opposition, les tribulations, la haine du monde, mais ils sont du côté de celui qui a vaincu le monde. Ils sont avec le grand Vainqueur !
 
           
                        Le Saint Esprit est « l'Esprit de vérité », et il conduit dans toute la vérité. Nous savons que le Seigneur Jésus est la vérité, et que la Parole aussi est la vérité. Ce qui vient de l'Esprit de vérité ne peut donc jamais être en contradiction avec les Ecritures, la Parole de Dieu. Si quelqu'un prétend parler par l'Esprit et qu'il apporte quelque chose de contraire à la Parole, c'est faux, c'est du mensonge !
                        Le rôle du Saint Esprit, son action pour rendre témoignage de Jésus, est justifié par toutes les Ecritures :
                                   - 1 Pier. 1 : 10-12 : « les prophètes… se sont informés et enquis avec soin ; ils recherchaient quel temps ou quelle sorte de temps l'Esprit de Christ qui était en eux indiquait, quand il rendait par avance témoignage des souffrances qui devaient être la part de Christ et des gloires qui suivraient ». Tel est le témoignage de l'Ancien Testament.
                                   - Jean 14 : 26 : « Le Consolateur… vous rappellera tout ce que je vous ai dit ».  Ce sont les évangiles.
                                   - Jean 15 : 26-27 : « L'Esprit de vérité… rendra témoignage de moi. Et vous aussi, vous rendrez témoignage ». Ce sont les Actes des apôtres.
                                   - Jean 16 : 13 : « Quand celui-là, l'Esprit de vérité, sera venu, il vous conduira dans toute la vérité ». Ce sont les épîtres.
                                   - Jean 16 : 13 : « Il vous annoncera les choses qui vont arriver ». C'est l'Apocalypse (voir 1 : 19).
 
 
            4. 2 « Vous rendrez témoignage »  (v. 27)
 
                        « Et vous aussi, vous rendrez témoignage, parce que depuis le commencement vous êtes avec moi » (v. 27). Ce témoignage que les disciples étaient appelés à rendre nécessitait qu'ils aient été avec le Seigneur depuis le commencement, témoins de tout ce qu'Il avait fait. Un exemple en est donné dans le choix de Matthias pour remplacer Judas comme disciple (Act. 1 : 21-22).
                        Pour nous, chrétiens d'aujourd'hui, il faut que nous soyons avec Jésus pour pouvoir rendre témoignage de Lui : « Vous êtes avec moi ». Nous ne pouvons pas rendre un vrai témoignage si nous ne sommes pas dans une relation intime avec le Seigneur Jésus par la prière et la lecture de sa Parole, dans la jouissance de sa communion. Ainsi, on pourra voir que nous avons été avec Jésus, comme les apôtres qui étaient reconnus « pour avoir été avec Jésus » (Act. 4 : 13).
                        « Celui qui est uni au Seigneur est un seul esprit avec lui… Ne savez-vous pas que votre corps est le temple du Saint Esprit qui est en vous et que vous avez de Dieu ?…Glorifiez donc Dieu dans votre corps » (1 Cor. 6 : 17). Ainsi, nous avons besoin de prendre soin de notre corps, afin que Dieu soit glorifié et que cela soit un témoignage. Nous devons prendre garde à tout ce qui se pratique dans le monde et qui conduit par exemple à mutiler ou décorer son corps de diverses manières. Ce n'est pas glorifier Dieu dans son corps ! Notre volonté naturelle est toujours mauvaise, mais nous avons besoin de connaître la puissance de l'Esprit en nous. « Si vous vivez selon la chair, vous mourrez ; mais si, par l'Esprit, vous faites mourir les actions du corps, vous vivrez » (Rom. 8 : 13). L'exemple de Samson montre bien que lorsqu'il était saisi par l'Esprit de Dieu et qu'il allait dans cette puissance de l'Esprit, il remportait la victoire et Dieu était glorifié. Mais dès que la chair se manifestait en lui, ce n'était que tristesse et choses mauvaises ! Que nous apprenions donc à nous laisser conduire par l'Esprit de Dieu afin qu'il y ait un témoignage clair qui puisse être rendu.
 
                        Le témoignage que nous avons à rendre, c'est que l'on voie Christ en nous. Etant remplis du Saint Esprit, les apôtres annonçaient la Parole de Dieu avec hardiesse (Act. 4 : 31). Quel témoignage !
                        « Grâce à vos supplications et aux secours de l'Esprit… Christ sera magnifié dans mon corps, soit par la vie, soit par la mort. Car pour moi, vivre, c'est Christ » (Phil. 1 : 19-21). Voilà ce qui se voyait en Paul. Sa vie, c'était Christ ; autrement dit lorsqu'on regardait Paul, on voyait Christ en lui. Remarquons qu'il sollicitait les prières et l'intercession des saints qui sont si  importantes aussi pour nous, pour notre vie individuelle et collective. Nous avons besoin les uns des autres ; nous devons donc prier et intercéder les uns pour les autres. C'est pourquoi nous ne pouvons pas marcher d'une manière indépendante. Nous sommes liés les uns aux autres, et un chrétien qui marche par l'Esprit sera en bénédiction pour ses frères. Au contraire, un chrétien qui se laisse aller, qui s'en va vers le monde attristera le Saint Esprit et il y en résultera des conséquences dommageables pour tous. Nous pouvons bien rappeler que l'Esprit Saint est l'Esprit de vérité, appelé aussi l'Esprit de sainteté, que c'est lui qui nous met en relation avec le Père d'une manière intime : « Vous avez reçu l'Esprit d'adoption, par lequel nous crions : Abba, Père ! » (Rom. 8 : 15).
 
                        Rendre témoignage au nom de Jésus peut entraîner la persécution. C'est bien ce que le Seigneur avait dit à plusieurs reprises à ses disciples, et Il le déclarera encore au début du chapitre 16. Ici, Il se réfère à cette parole prophétique : « Ils m'ont haï sans cause » (v. 25 ; Ps. 35 : 19). Le Seigneur a enduré cette haine toute sa vie. Il ne nous dit pas de chercher à avoir raison devant le monde. Nous savons que le monde est conduit par Satan et qu'il ne peut y avoir de terrain d'entente avec lui. Mais nous avons les ressources que le Seigneur nous a laissées et le Consolateur qui nous encourage et nous vient en aide.
 
 
                        A la fin de ce chapitre, nous avons un triple témoignage :
 
                                   - le témoignage des oeuvres que Jésus a faites (v. 24)
                                   - le témoignage rendu par le Saint Esprit, l'Esprit de vérité : « Celui-là rendra témoignage de moi » (v. 26)
                                   - le témoignage que les disciples et ceux qui appartiennent au Seigneur sont appelés à rendre de lui : « Vous aussi, vous rendrez témoignage » (v. 27).
 
                        Les prophètes s'étaient enquis avec soin dans les Ecritures, et ils avaient écouté ce que l'Esprit leur montrait concernant les souffrances et les gloires de Christ (1 Pier. 1 : 10-12). De même, les apôtres ont annoncé à leur tour la bonne nouvelle, l'évangile du Christ, par l'Esprit saint envoyé du ciel. Mais, c'est un seul et même témoignage que confirment l'Esprit Saint et les Ecritures.