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NOTES SUR L'EVANGILE DE JEAN (5)
 
 
CHAPITRE 5
 
            Au chapitre 3, Nicodème est venu à Jésus de nuit. Au chapitre 4, le Seigneur Jésus attendait au puits de Sichar pour répondre au besoin de la femme samaritaine, puis c'est un officier du roi qui vient lui demander la guérison de son fils malade.
            Ici le Seigneur Jésus se rend à la fontaine de Béthesda pour y guérir un homme infirme depuis trente-huit ans ! Ce récit souligne le contraste entre la religion de l'homme qui est impuissante et ne peut jamais délivrer, et la grâce et le secours apportés par Jésus à celui qui est perdu et sans ressource.
 
 
            1 – Au réservoir de Béthesda : v. 1-18
 
                                    1.1 Les infirmes attendant le mouvement de l'eau (v. 1-4)
 
                        Le chapitre commence par la mention de la fête des Juifs. Au chapitre 2, c'était la Pâque des Juifs, et l'on retrouve des expressions semblables dans les chapitres 6 et 7. Ce ne sont plus les fêtes de l'Eternel, mais celles des Juifs ! Triste état d'un peuple qui a abandonné son Dieu et qui ne garde plus qu'une forme religieuse extérieure ! Plus loin, il sera question trois fois du sabbat que l'on devait observer.
                        Sous les cinq portiques - le nombre 5 parle de la faiblesse et de l'incapacité de l'homme -, se trouvait une multitude de malades : des infirmes dans l'impossibilité de se mouvoir, des aveugles incapables de se diriger, des boiteux à la marche incertaine, des paralysés aux membres secs et sans aucune sensibilité. Ce sont des images de ce que nous sommes dans notre état naturel ! Tous ces hommes sont sans force aucune, ils sont incapables de sortir de leur état par leurs propres efforts. Ils manifestent leur égoïsme naturel, n'ayant aucun égard pour ceux qui souffrent à côté d'eux.
                        Après bien des déceptions et des découragements, on doit en arriver à cette constatation que personne ne peut nous amener là où la grâce et la miséricorde de Dieu se manifestent pourtant car Béthesda signifie « maison de miséricorde ». Alors Jésus vient ! C'est à Lui qu'il faut regarder, c'est Lui qui est la ressource, le secours, la réponse à nos besoins !
           
                                    1.2 La guérison de l'homme infirme depuis trente-huit ans (v. 5-9)
 
                        Tous ces malades rassemblés attendaient le mouvement de l'eau dans le réservoir, espérant alors obtenir la guérison (v. 4). Aujourd'hui encore, comme autrefois, les hommes attendent que « quelque chose » se passe. Mais ce dont chacun a besoin, c'est de Jésus ! Ce sera l'expérience de cet homme paralytique. Jésus s'intéresse à lui, à sa misère : « Veux-tu être guéri ? » (v. 6). 
                        Sa réponse montre tout son désarroi, son découragement. Il n'a plus d ‘espérance en qui que ce soit : « Je n'ai personne… » (v. 7), dit-il. Mais c'est justement à ce moment que le Seigneur intervient. Il est venu pour chercher et sauver ce qui était perdu. Il dit à l'infirme : « Lève-toi, prends ton brancard et marche » (v. 8).
                        L'homme arrête de se plaindre. Il croit ce que Jésus vient de dire. Il se lève, il marche, il est aussitôt guéri (v. 9). Comme autrefois l'Israélite dans le désert, mordu par le serpent, était instantanément guéri s'il regardait avec foi vers le serpent d'airain. Ce paralysé regarde à Jésus, et tout est changé dans sa vie !
 
                        Il y a aussi aujourd'hui des hommes et des femmes qui vont vers toutes sortes de « piscines » miraculeuses, espérant y trouver la guérison. Mais ce ne sont généralement que des illusions trompeuses qui ne laissent place qu'à la déception et au découragement. Si même il y a parfois quelque apparence de guérison du corps, l'âme reste vide et desséchée. Quelqu'un a dit que Satan peut parfois guérir le corps pour garder l'âme prisonnière ! Il sait très bien se déguiser en « ange de lumière » pour entraîner ensuite des âmes vers la perdition.
                        Au temps de Moïse, les magiciens du Pharaon avaient réussi eux aussi à faire certains miracles, mais ils n'avaient pas pu donner la vie. Elle vient de Dieu seul.
                        Ce qui importe, c'est la foi au Seigneur Jésus. C'est lui seul qui peut opérer à salut dans une âme pour sauver et guérir l'âme et, peut être le corps. Toutefois, la guérison du corps n'est pas le but essentiel. Combien de personnes infirmes le sont restées, or en rencontrant le Seigneur, elles ont trouvé la paix et le bonheur !
                        « Je suis l'Eternel qui te guérit » (Ex. 15 : 26). « L'Eternel…c'est lui... qui guérit toutes tes infirmités… » (Ps. 103 : 3). « C'est par le nom de Jésus le Nazaréen… que cet homme est ici devant vous plein de santé »(Act. 4 : 10), dit Pierre au sujet de la guérison de l'impotent qui s'était mis à sauter et à louer Dieu.
                        On a aussi la même pensée dans la parabole de l'homme tombé entre les mains des brigands. Personne n'avait rien pu ou même voulu faire : ni le sacrificateur, ni le lévite, ne l'avaient secouru. Seul, le Samaritain allant son chemin, image du Seigneur Jésus, s'est approché de lui pour le relever et le sauver (Luc 10 : 30-34).
           
                        « Je n'ai personne » : ces paroles du paralytique portent nos regards vers le Seigneur lui-même lorsqu'Il a été seul dans son chemin qui le conduisait vers la croix, seul dans ses supplications à Gethsémané : « J'ai attendu que quelqu'un eût compassion de moi, mais il n'y a eu personne… et des consolateurs, mais je n'en ai pas trouvé » (Ps. 69 : 20). Puis tous l'ont abandonné quand ses ennemis sont venus le prendre. Ensuite Il a connu la solitude suprême à Golgotha alors qu'Il portait nos péchés !
 
                        En disant à cet infirme : « Prends ton brancard… », le Seigneur montre qu'Il veut qu'une fois guéri, cet homme se souvienne de son état passé, de sa condition misérable. Ce sera aussi un témoignage à l'égard de ceux qui l'ont connu et voient maintenant la guérison dont il a été l'objet. Nous aussi, nous étions sans force, morts dans nos fautes et dans nos péchés (Eph. 2. 1). Christ est mort pour nous, pour nous guérir de la maladie du péché, pour nous donner la vie !
 
                        Jésus dit ensuite au paralytique guéri : « Ne pèche plus » (v. 14). Il dira la même chose à la femme adultère : « Va, dorénavant ne pèche plus » (8 : 11). Christ nous délivre du péché pour que nous ne péchions plus !
 
                        Nous avons dans ces versets un résumé de toute l'oeuvre du Seigneur Jésus. Il est venu vers nous pour nous délivrer de la condamnation du péché. Il est mort pour que nous ayons la vie éternelle. Il s'emploie maintenant à nous garder du péché. Bientôt, Il reviendra pour nous délivrer de la présence du péché. Notre responsabilité, nous qui sommes aujourd'hui encore en contact avec le péché, est de confesser et d'abandonner tout péché que nous avons commis. « Si nous confessons nos péchés, il est fidèle et juste pour nous pardonner nos péchés et nous purifier de toute iniquité » (1 Jean 1 : 9).
 
 
                                    1.3 Les Juifs et le sabbat (v. 10-18)
 
                        Le contraste que nous trouvons dans ce chapitre entre la loi et la grâce nous ramène au début de l'évangile : « La Loi a été donnée par Moïse; la grâce et la vérité sont venues par Jésus Christ » (1 : 17). La loi, toute sainte et bonne qu'elle soit, ne donne aucune force, aucune capacité à l'homme pour faire le bien et ne pas faire le mal. La loi commande : « Fais ceci… », et elle défend : « Tu ne dois pas ». Elle ne fait que révéler à l'homme qu'il est pécheur, coupable et qu'il encourt la condamnation divine.
                        Mais Jésus s'est approché de nous en grâce, Il nous libère, nous guéris, et nous donne la force de marcher dans l'obéissance et dans l'amour. Il faut toutefois ajouter que la grâce, si elle libère du péché, n'est pas permissive. Jamais elle ne conduit à désobéir à Dieu et à sa Parole. Autrement, ce ne serait pas la grâce de Dieu !
                        « Là où le péché abondait, la grâce a surabondé… Allons-nous demeurer dans le péché afin que la grâce abonde ? – Absolument pas ! » (Rom. 5 : 20 ; 6 : 1-2).
                        La grâce nous retire de notre condition de perdition pour nous amener dans la lumière de la vie divine. C'est pourquoi nous ne pouvons pas demeurer dans le péché. Le croyant ne pratique plus le péché ; ce serait demeurer dans un état de péché. Par contre, il peut arriver que le croyant pèche, bien que ce soit anormal ! Alors il y a a une ressource, toujours la même : confesser notre péché.
 
                        Au lieu de se réjouir de la guérison de cet infirme, les Juifs cherchent à faire mourir le Seigneur Jésus (v. 16). Lorsqu'Il se révèle, apportant à la fois la grâce et la vérité, le coeur de l'homme est manifesté : il le reçoit comme son Sauveur ou bien il le rejette !0
                        On  retrouve encore dans l'attitude de ces Juifs ce qui est dit dès le début de l'évangile : « Il vint chez lui, et les siens ne l'ont pas accueilli » (1 : 11). Pourtant, ces   hommes connaissaient la loi ; ils se déclaraient même prêts à l'appliquer à la lettre, mais ils en avaient oublié la portée profonde. Prenons y garde également : nous pouvons prétendre garder la Parole, mais n'avoir au fond que la forme extérieure de la piété ! C'est ainsi que l'apôtre Paul dénonce ceux qui n'ont que l'apparence de la piété et qui en ont renié la puissance (2 Tim. 3 : 5). Bien sûr, dans ce passage, il s'agit d'incrédules mais n'est-ce pas aussi une parole d'avertissement pour nous, croyants ?
 
                        Les Juifs mettent en avant le sabbat pour condamner Jésus qui vient d'accomplir une oeuvre de guérison ce jour de repos. Quelle méconnaissance de la pensée profonde de Dieu ! Certes, la pensée de Dieu était de faire goûter à son peuple un vrai repos. Mais le péché est venu troubler, gâter et détruire cette possibilité de repos. Depuis que le péché est apparu, que le mal est là, Dieu déclare par la bouche du prophète : « Ce n'est pas ici un lieu de repos, à cause de la souillure qui amène la ruine » (Mich. 2 : 10).
                        Le Seigneur Jésus fait alors cette déclaration tout à fait remarquable : « Mon Père travaille jusqu'à maintenant, et moi aussi je travaille » (v. 17). Non, le Seigneur Jésus ne pouvait pas se reposer sur une terre souillée, marquée par le péché, jusqu'à ce que son oeuvre de rédemption soit accomplie. Il a donc dressé sa face résolument pour aller jusqu'au bout dans son chemin d'obéissance, jusqu'à la croix de Golgotha.
                        Quelle oeuvre merveilleuse a été accomplie par notre Sauveur pour que les droits de Dieu soient rétablis et que nous puissions jouir du repos que la grâce apporte à nos coeurs maintenant ! Mais n'oublions pas qu'elle nous conduit toujours dans un chemin de lumière et de vérité.
 
 
                        Le Seigneur Jésus montre la manière dont on doit garder les enseignements de l'Ecriture. Il ne faut  pas s'attacher à la lettre seulement, ce que faisaient les Juifs, comme ici à propos du sabbat, mais en recevoir la portée morale avec des coeurs engagés pour Lui. Garder les commandements de Dieu  par amour pour Lui ne sera pas pénible, bien au contraire (1 Jean 5 : 3) !
 
 
 
            2 – Relations du Fils avec le Père : v. 19-29
 
 
                                    2.1 L'unité du Père et du Fils (v. 19-23)
 
                        Les Juifs portent une double accusation contre le Seigneur Jésus. Ils l'accusent de violer le sabbat, mais aussi de se faire égal de Dieu (v. 18). Rappelons d'abord ce qui était écrit à propos du sabbat : « Le septième jour est un sabbat de repos, une sainte convocation… c'est un sabbat consacré à l'Eternel dans toutes vos habitations » (Lév. 23 : 1-3). Les Juifs avaient bien retenu la lettre de ce commandement, et ils s'attachaient à ne faire aucune oeuvre en ce jour-là ; c'est pourquoi ils accusent Jésus de violer le sabbat. Mais il y avait aussi dans cette journée le côté de la consécration à Dieu, et c'était le plus important, ce jour était consacré à l'Eternel ! Or, le Seigneur Jésus était le seul à répondre pleinement à l'attente de Dieu. Il était, lui, l'Homme entièrement consacré à son Dieu, soumis en toutes choses à la volonté de son Père. Bien loin de se faire égal à Dieu (voir Phil. 2 : 5-11), bien qu'il fût Fils de Dieu et Créateur de toutes choses, Il gardait sa place d'homme parfaitement obéissant à la volonté de son Père : « Le Fils ne peut rien faire de lui-même, sinon ce qu'il voit faire au Père » (v. 19).
                        Le Seigneur Jésus était d'une même pensée avec son Père, et comme homme, Il accomplissait entièrement cette pensée, dans une dépendance constante et une obéissance parfaite. Et cela se réalisait dans un même amour : « Car le Père aime le Fils et lui montre tout ce qu'il fait lui-même » (v. 20).
 
                        En même temps, le Seigneur Jésus n'a jamais caché qui Il était vraiment, Lui, « le Fils unique, qui est dans le sein du Père » (1 : 18). « Celui qui m'a vu a vu le Père… Ne crois-tu pas que je suis dans le Père et que le Père est en moi ? », dit-il à Philippe (Jean 14 : 9-10)
 
                        Nous sommes amenés ici dans l'intimité du Père et du fils qui, lui-même nous parle du Père et de l'amour du Père : « le Père aime le Fils ».  Cela avait déjà été dit au chapitre 3 : 35 : « Le Père aime le Fils et a tout mis entre ses mains ». Un peu plus loin, nous lisons que « le Père… a donné tout le jugement au Fils, afin que tous honorent le Fils comme ils honorent le Père » (v. 22-23).
 
                        En contraste avec la haine et l'opposition des Juifs, ce passage vient montrer la divinité de Jésus et lui rendre gloire. Il est Son artisan dans tout ce que Dieu fait (v. 19) : Il détient le pouvoir d'exercer le jugement (v. 22), Il est Celui qui ressuscite les morts (v. 21) !
 
 
 
                                    2.2 Le Fils donne la vie et détient l'autorité (v. 24-27)
 
                        Le Seigneur Jésus est la source de la vie. Il est le Fils de Dieu, Il a la vie en lui-même (v. 26). Il a la puissance de vivifier ceux qu'il veut (v. 21), même les morts : « Les morts entendront la voix du Fils de Dieu, et ceux qui l'auront entendue vivront » (v. 25).
 
                        Au chapitre 3, il était déjà dit que « celui qui croit au Fils de Dieu a la vie éternelle ». Au chapitre 4, le Seigneur Jésus apporte de l'eau vive, et cette eau que Lui seul peut donner devient une fontaine d'eau jaillissant en vie éternelle. Au chapitre 6, Jésus est le pain de vie. Au chapitre 7 encore, Jésus dit que celui qui croit en lui, « des fleuves d'eau vive couleront du plus profond de son être » (v. 38).
                        Il y a en tout cela une portée morale : croire pour avoir la vie éternelle (v. 24), c'est passer de la mort à la vie ; c'est être « vivifiés », alors que nous étions morts dans nos fautes et dans nos péchés (Eph. 2 : 5). Mais celui qui entend la Parole et qui croit a la vie éternelle. Ce n'est pas futur, c'est déjà présent ! Il fait partie des vivants : au sujet de ceux qui meurent dans le Seigneur, la Parole ne dit pas qu'ils sont morts mais qu'ils sont « endormis par Jésus » (1 Thes. 4 : 14). En revanche, ceux qui ne croient pas demeurent « morts » dans l'attente terrible du jugement.
 
                        La résurrection et la vie sont dans le Seigneur Jésus. Lui-même l'a dit lorsqu'il est venu au tombeau de Lazare. Marthe croyait bien en une résurrection au dernier jour, mais Jésus lui répond : « Moi je suis la résurrection et la vie : celui qui croit en moi, même s'il meurt, vivra » (Jean 11 : 24-26).
 
 
                                    2.3 Deux résurrections (v. 28-29)
 
                        Ces versets parlent également de façon très claire de la résurrection des morts. Deux résurrections bien différentes nous sont présentées :
                                    - une résurrection de vie, qui est aussi une résurrection « d'entre les morts », pour tous ceux qui se sont endormis dans le Seigneur. Ils vont revêtir un corps glorieux, incorruptible, immortel, semblable à celui de Christ (1 Cor. 15 : 51- 54 ; Phil. 3 :20-21 ; 1 Thes. 4 : 13-17 ; 1 Jean 3 : 2-3). Le verset 25 nous parle de cette résurrection-là : « l'heure vient, et c'est maintenant ». C'est le temps de la période actuelle qui se clôt par la venue du Seigneur pour enlever les siens et ressusciter ceux qui se sont endormis en Jésus. Remarquons qu'ici ce sont seulement « ceux qui entendront la voix du Fils de Dieu et ceux qui l'auront entendue, qui vivront ». C'est la première résurrection qui connaîtra une deuxième phase. Elle aura lieu après la grande tribulation, mais c'est toujours la résurrection de vie. « Bienheureux et saint celui qui a part à la première résurrection : sur eux, la seconde mort n'a pas de pouvoir » (Apoc. 20 : 6). 
                                    - une résurrection de jugement, qui est la résurrection « des morts » qui aura lieu après le règne de mille ans donc au moins mille ans après la fin de la première. Il s'agit de ceux qui n'ont pas cru et sur lesquels la colère de Dieu demeure. « Qui désobéit au Fils ne verra pas la vie, mais la colère de Dieu demeure sur lui » (3 : 36). Tous ceux-là seront rendus vivants pour comparaître devant le grand trône blanc, où ils seront jugés et condamnés à une éternité de malheur, parce que leur nom n'aura pas été écrit dans le livre de vie. En contraste avec les croyants qui vont revêtir des corps glorieux, il n'est jamais question pour les morts incrédules que leurs corps soient changés. Mais ils se tiennent devant Dieu, chargés de leurs péchés et sont jugés selon leurs oeuvres, puis jetés dans l'étang de feu qui est la seconde mort (Apoc. 20 : 12-15). Tous les morts ne ressuscitent donc pas au même moment. Par conséquent, il n'y aura pas de grand triage des morts ressuscités comme il y en aura un des vivants à l'aube du règne millénaire selon Matthieu 25 : 31-46.
 
 
 
            3 – Un quadruple témoignage : v. 30-39
 
                        La pensée interrompue au verset 19 : « Le Fils ne peut rien faire de lui-même… » est reprise au verset 30 : « Je ne peux, moi,  rien faire de moi-même… car je ne cherche pas ma volonté, mais la volonté de celui qui m'a envoyé ». Le Seigneur détient l'autorité et le jugement, mais en même temps Il est parfaitement dépendant de son Père, de sorte qu'Il ne veut rien faire que son Père ne le lui ait commandé. Ce qu'Il entend, ce qu'il voit faire à son Père, c'est cela qu'il fait. Il est en cela l'exemple de l'homme soumis et dépendant, marchant et agissant selon la volonté de Dieu. Il est aussi le témoin fidèle, répondant entièrement à l'attente de Celui qui l'a envoyé. Il est d'ailleurs tout à fait remarquable que Jésus insiste sur ce caractère qu'il est, Lui, l'envoyé du Père (v. 23, 24, 30, 36, 37, 38).
 
                        Pour le Seigneur Jésus, ses délices étaient de faire la volonté de son Père (Ps. 40 : 8), et Il nous donne un exemple à suivre. Combien de fois on cherche sa propre volonté, faisant passer notre satisfaction personnelle avant celle de Dieu ! Mais le chemin que le Seigneur nous invite à suivre après Lui, c'est un chemin qui est à l'opposé de celui que le monde suit.
                        Dans le monde, on cherche à affirmer sa volonté, tandis que le Seigneur nous conduit dans le chemin de la soumission ; ici-bas, on cherche à « se valoriser », mais le Seigneur nous montre l'exemple de l'humilité et de l'abaissement. Lui, le Roi de gloire, est venu vers nous, non « pour être servi, mais pour servir et pour donner sa vie en rançon pour un grand nombre » (Marc 10 : 45). Cette soumission à la volonté du Père était sa nourriture (4 : 34) ; elle a trouvé son accomplissement complet et sublime à Gethsémané, lorsque s'adressant à son Père Il dit : « Père si tu voulais faire passer cette coupe loin de moi ! Toutefois, que ce ne soit pas ma volonté mais la tienne qui soit faite » (Luc 22 : 42). Deux fois seulement, nous l'entendons dire : « Je veux ». En présence d'un lépreux, Il dit : « Je veux, sois purifié » (Marc 1 : 41) ; dans sa prière en faveur des siens, Il déclare : « Père, je veux, quant à ceux que tu m'as donnés, que là où je suis, moi, ils y soient aussi avec moi, afin qu'ils contemplent ma gloire, que tu m'as donnée » (Jean17 : 24).
 
                        Jésus n'a jamais revendiqué devant les hommes la reconnaissance de ses titres. Et ici nous l'entendons déclarer : « Si c'est moi qui rends témoignage de moi-même, mon témoignage n'est pas vrai. C'est un autre qui rend témoignage de moi » (v. 31-32). 
 
                        Nous trouvons ensuite plusieurs témoignages successifs rendus au Seigneur Jésus :
 
                                    - le témoignage de Jean le Baptiseur (v. 33-35) : Jean Baptiste s'était écrié, voyant Jésus : « Voilà l'Agneau de Dieu ! » (1 : 29, 36). Après lui, d'autres encore ont témoigné de Jésus. La femme Samaritaine a dit : « Celui-ci n'est-il pas le Christ ? » (4 : 29) ; l'aveugle-né : « Si celui-ci n'était pas de Dieu, il ne pourrait rien faire » (9 : 33) ; les huissiers : « Jamais homme n'a parlé comme cet homme » (7 : 46) ; le centurion romain : « Véritablement celui-ci était Fils de Dieu » (Matt. 27 : 54).
 
                                    - le témoignage des oeuvres que Jésus a accomplies (v. 36) : Il est plus grand que celui de Jean-Baptiste, car il s'agit des oeuvres faites au nom de son Père. Les miracles opérés par Jésus étaient pour la gloire de Dieu (9 : 3 ; 11 : 4, 40) ; toutes ses oeuvres avaient une origine divine ! 
 
                                    - le témoignage du Père (v. 37-38) : Le Père a rendu un double témoignage. D'abord lorsque le ciel s'est ouvert sur Jésus au Jourdain, et la voix divine s'est fait entendre : « Tu es mon Fils bien-aimé, en toi j'ai trouvé mon plaisir » (Luc 3 : 22). Ensuite, sur la montagne de la transfiguration, les disciples ont entendu cette voix venant de la gloire magnifique : « Celui-ci est mon Fils bien-aimé, en qui j'ai trouvé mon plaisir » (Matt. 17 : 5).
 
                                    - le témoignage des Ecritures (v. 39) : Le Seigneur invite les Juifs incrédules qui cherchaient à le faire mourir : « Sondez les Ecritures… ce sont elles qui rendent témoignage de moi ». La Parole tout entière nous Le révèle. Jésus dira à ses disciples, après sa résurrection : « Il fallait que soit accompli tout ce qui est écrit de moi dans la loi de Moïse, dans les Prophètes et dans les Psaumes » (Luc 24 : 44).
  
                        Dans sa première épître, l'apôtre Jean mentionne un triple témoignage : « il y en a trois qui rendent témoignage : l'Esprit, l'eau, et le sang, et les trois sont d'accord pour un même témoignage » Puis il ajoute : « Si nous recevons le témoignage des hommes, le témoignage de Dieu est plus grand ; car voici le témoignage de Dieu qu'il a rendu au sujet de son Fils… Dieu nous a donné la vie éternelle, et cette vie est dans son Fils. Celui qui a le Fils a la vie, celui qui n'a pas le Fils de Dieu n'a pas la vie » (1 Jean 5 : 7-12)
 
 
 
            4 – L'incrédulité des Juifs : v. 40-47
 
 
                        Dieu a voulu se révéler en envoyant son Fils, pour que nous ayons la vie éternelle. Des témoignages nombreux sont donnés, de la part de Dieu lui-même, de la part des hommes, des Ecritures elles-mêmes qui l'apportaient à l'avance. Mais toutes ces preuves ne touchent pas les coeurs endurcis de ces hommes, de sorte que Jésus attristé est obligé de dire à ceux qui contestent avec lui : « Et vous ne voulez pas venir à moi pour avoir la vie » (v. 40).
                        Pourtant les Juifs connaissaient bien les Ecritures, ils avaient bien su trouver où devait naître le Messie (Matt. 2 : 4-6). Mais ils ne voulaient pas recevoir ce Jésus en qui cependant s'accomplissaient les prophéties de l'Ancien Testament. En fait, il y avait quelque chose en eux qui les empêchait de croire. Le Seigneur le leur montre : « Comment pouvez-vous croire, vous qui recevez de la gloire l'un de l'autre et qui ne cherchez pas la gloire qui vient de Dieu seul ? » (v. 44).
 
                        Le Seigneur Jésus était venu pour révéler le Père et pour revendiquer la gloire de Dieu. Est-ce que nous cherchons toujours la gloire de Dieu dans tout ce que nous faisons ? Ne mettons-nous pas plutôt bien souvent notre « moi » en avant ? Combien d'hommes sur cette terre qui se font admirer comme des dieux ! Que de « statues » élevées pour glorifier l'homme ! Ne nous laissons pas séduire par tout ce qui attire le coeur humain. Tout cela prendra sa mesure ultime lorsque l'Antichrist, « l'homme de péché... le fils de perdition... l'inique », sera révélé, et qu'il ira jusqu'à s'asseoir lui-même dans le temple de Dieu, se présentant comme étant Dieu. Mais c'est du diable qu'il recevra la gloire. (2 Thes. 2 : 4-10). Souvenons-nous plutôt de l'humilité que le Seigneur Jésus a revêtue et apprenons à Lui ressembler, pour donner la gloire à Dieu seul.
 
                        Enfin le Seigneur rappelle aux Juifs qui prétendaient connaître les Ecritures, qu'ils ont les écrits de Moïse, et qu'il a justement écrit à Son sujet. Mais sont-ils simplement disposés à croire ? Connaître la Parole de Dieu est une chose, mais la recevoir et la mettre en pratique, c'est ce qui importe. « Mettez la Parole en pratique, et ne vous contentez pas de l'écouter, vous abusant vous-mêmes » (Jac. 1 : 22). Il faut que notre coeur y soit engagé et pas seulement notre intelligence !