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Le Seigneur est vraiment ressuscité (2)


LA VICTOIRE DE DIEU
LE CAS D’EXEMPLE
L’EXEMPLE POUR LES CROYANTS
 

LA VICTOIRE DE DIEU

            Nous risquons d’oublier qu’un fait peut avoir plusieurs significations, et que sa portée peut avoir plusieurs directions.
            La résurrection de Christ est un fait glorieux qui ne peut être renversé. Les hommes ont lancé contre elle de vives attaques qui ont été refoulées, comme des vagues s’élançant et se brisant au pied d’une falaise. Elle a résisté au fil des ans et résistera encore. Nous avons vu son influence quant à notre justification et notre paix avec Dieu. Mais nous y perdrions beaucoup si nous négligions sa valeur et sa portée vis-à-vis de Dieu.
            Romains 4 : 23 à 5 : 2 présente le premier aspect et 1 Corinthiens 15 le second aspect de ce grand sujet.

                        Le grand fait de la résurrection de Christ établi par Paul

            Parmi les chrétiens à Corinthe, certains avaient des doutes et des difficultés intellectuelles quant à la résurrection du corps, et se demandaient : « Comment ressuscitent les morts ? » (1 Cor. 15 : 35). Apparemment, ils considéraient que cette conception était trop grossière et matérialiste, et se posaient en pionniers d’une idée plus spirituelle du sujet. Ils étaient, en réalité, insensés (v. 36) !
            Mais Paul ne se contente pas de répondre à leurs questions insensées. Il réfute toute leur position en établissant le grand fait indubitable de la résurrection de Christ (v. 3-11), puis, aux versets 12 à 28, il montre que cette grande vérité a une incidence sur tout : non seulement sur notre sécurité et notre bonheur, mais sur les desseins et la gloire de Dieu.
            Nos âmes nous sont infiniment précieuses ; si nous les perdons, nous perdons tout. Leur sécurité d’alors, leur bonheur d’aujourd’hui, doivent à juste titre nous préoccuper. Tant que tout n’est pas réglé et qu’il reste le moindre doute, nous ne pouvons pas nous occuper d’autre chose. Mais quand nous saisissons, par la foi, les conséquences de la résurrection du Seigneur Jésus pour nous-mêmes, à savoir que, comme Lui, nous sommes quittes de tout jugement, nous devons nous souvenir que les droits de Dieu ont été outragés par le péché. Dieu a une volonté souveraine et des desseins concernant l’abolition du péché et l’avènement de la paix, de la bénédiction et de la gloire sur cette terre maudite par le péché. Il s’est proposé une sphère céleste de félicité, et Il a voulu se révéler aux hommes afin de les ramener à Lui, et les amener à la place de fils qui Le connaissent, jouissent de Lui, et Lui donnent sa juste place de suprématie en amour, à toujours.
            Toute la puissance des ténèbres s’est dressée contre l’accomplissement de ces choses. Dans la mort de Jésus l’amour divin a lutté contre la puissance du mal. Sa résurrection a manifesté sa victoire.
            Considérer les pensées et les desseins de Dieu nous aidera à percevoir la grandeur de cette victoire, si nous avons une idée de l’enjeu divin dans la mort et la résurrection de Christ. Pour cela, nous n’avons besoin que de 1 Corinthiens 15, bien que d’autres versets exposent ces buts de manière plus complète.

                        La résurrection des croyants dans le propos divin

            La résurrection des saints était une grande pensée que Dieu avait devant Lui (1 Cor. 15 : 20-23). Son caractère et sa gloire y étaient intimement liés. Tout au long des siècles, la lumière de la foi avait brillé ici et là, souvent chez les individus les plus humbles. Avant la venue de Christ, quand seule la lueur des types et des promesses réconfortait ceux qui veillaient, des saints dont le monde n’était pas digne ont vécu, souffert et sont morts. En s’élevant au-dessus des circonstances de leurs peines, ils contemplaient le domaine du propos divin.
            « Tous ceux-là sont morts dans la foi, sans avoir reçu ce qui était promis, mais ils l’ont vu de loin et salué ; ils ont reconnu qu’ils étaient étrangers et de passage sur la terre » (Héb. 11 : 13). Et puis ? Ils sont descendus, en apparence comme les méchants, dans le silence du tombeau.
            Plus tard, au temps où Paul écrivait, les premiers disciples étaient l’objet d’une persécution féroce de la part d’un monde hostile. Des brèches se faisaient dans leurs rangs, les uns après les autres étant frappés. Cependant, pour chaque homme qui tombait, deux autres venaient grossir les rangs. Ils étaient « baptisés pour les morts » et devenaient eux-mêmes la cible de l’Ennemi (1 Cor. 15 : 29). Pourquoi en était-il ainsi ? Ils espéraient une glorieuse récompense dans le jour à venir.
            Ils avaient raison, car pour eux la résurrection était la pensée de Dieu. Mais pour qu’il en soit ainsi, il fallait que le pouvoir de la mort soit brisé, que la porte, les poteaux et les barres de la tombe soient emportés, comme Samson l’avait fait (Jug. 16).

                        La mort et la résurrection de Christ brisant les fondations de l’empire de Satan

            L’établissement d’un royaume dans ce monde était un autre dessein de Dieu (1 Cor. 15 : 24-25, 50). On aurait pu penser que c’était une simple affaire que l’action de la puissance divine pouvait régler facilement. Il n’en était rien. L’homme était en rébellion et s’alliait à la puissance de Satan. Il y avait des pouvoirs, des autorités et des puissances qui s’opposaient, et des ennemis à soumettre (v. 24-25). Il est vrai que si Dieu avait étendu son bras, tout ennemi aurait été balayé devant Lui, comme la paille par la tempête mais qu’en aurait-il été de l’inimitié et du péché qui a tout gâché ? Il fallait régler la question. Elle l’a été lorsqu’en l’achèvement des siècles, Christ « a été manifesté une fois pour l’abolition du péché par son sacrifice » (Héb. 9 : 26). Sa mort et sa résurrection ont brisé les fondations mêmes de l’empire de Satan, et en Christ ressuscité, nous avons non seulement les prémices de la grande moisson de la résurrection des saints (1 Cor. 15 : 23), mais le gage de l’établissement de la volonté et de l’autorité de Dieu ici-bas : « Il doit juger avec justice la terre habitée, par l’Homme qu’il a destiné à cela, ce dont il a donné une preuve certaine à tous, en le ressuscitant d’entre les morts » (Act. 17 : 31).
            À la fin du royaume de Christ, le propos de Dieu est de tout recevoir dans sa main et d’être « tout en tous » (1 Cor. 15 : 28). Il sera « en tous » car Il répandra sa lumière sur tous les royaumes et tous ceux qui les habitent, soit au ciel soit sur la terre. Il sera « tout » car Il sera l’Objet suprême et exclusif de toute âme qu’Il remplira. Tout cela repose aussi sur la résurrection de Christ. Établi dans la puissance de celle-ci, tout demeure ; sans elle, tout passerait.
            L’épître aux Éphésiens nous donne la révélation la plus complète des pensées et des desseins de Dieu, en particulier en ce qui concerne les croyants de cette dispensation : « À Lui gloire dans l’assemblée dans le Christ Jésus, pour toutes les générations du siècle des siècles ! » (Éph. 3 : 21). Ici aussi la résurrection de Christ est le grand point essentiel (Éph. 1 : 19-23). Mais pour le moment, nous nous en tenons à 1 Corinthiens 15, en notant la manière dont le Seigneur Jésus nous est présenté en relation avec tout cela.

                        La victoire remportée par l’homme Christ Jésus

            « Puisque la mort est par l’homme, c’est par l’homme aussi qu’est la résurrection des morts » (1 Cor. 15 : 21). La victoire a été remportée par l’Homme en la personne de Jésus, tout comme la ruine est venue par l’homme en la personne d’Adam. Au lieu de déplacer le combat sur un plan entièrement nouveau et de tout régler purement et simplement d’un coup, Dieu a - si on peut dire - rencontré l’Ennemi sur l’ancien champ de bataille que celui-ci avait choisi à l’origine, le jardin d’Éden, et a tout renversé. L’homme sort du combat par la résurrection, couvert de gloire, et non de la honte de la défaite.
            Mais cet Homme est d’un genre ou d’un ordre entièrement nouveau. « Le premier homme, Adam, devint une âme vivante, le dernier Adam, un esprit vivifiant... Le premier homme est tiré de la terre - poussière -, le second homme est venu du ciel » (v. 45, 47).
            Encore une chose. Bien que la victoire soit celle de Dieu, Il nous l’attribue à nous qui croyons, ainsi qu’il est écrit : « Mais grâces à Dieu, qui nous donne la victoire par notre Seigneur Jésus Christ ! » (v. 57).
            « Ainsi, mes frères bien-aimés, soyez fermes, inébranlables, abondant toujours dans l’œuvre du Seigneur, sachant que votre travail n’est pas vain dans le Seigneur » (v. 58).
            Traversons cette vallée de l’ombre de la mort avec la lumière du Christ ressuscité dans nos âmes, et nous aurons le bonheur de savoir que le monde de la résurrection établi en Lui demeure à toujours, et qu’aucun travail en vue de ce monde-là n’est perdu : cela aussi demeure et sera entièrement manifesté au jour de la résurrection. C’est ce qui affermira nos âmes et notre caractère chrétien, et nous incitera à nous dépenser au service du Seigneur. L’ombre de la défaite ne plane plus sur nous, car Christ est ressuscité et la victoire appartient à Dieu.


LE CAS D’EXEMPLE

                        La portée infinie de la victoire de Christ

            Considérer la résurrection du Seigneur Jésus comme la démonstration de la victoire de Dieu conduit naturellement à un autre aspect de la même vérité, étroitement lié à celle-ci. On peut se demander quelle est la portée de cette victoire. Y a-t-il autre chose que la démonstration de la toute-puissance de Dieu et la justification personnelle du Seigneur Jésus ?
            D’après Actes 2, il est évident qu’il s’agissait de la justification personnelle de Jésus. Le grand thème du sermon de Pierre, le jour de la Pentecôte, était la résurrection de Christ ; 3 000 hommes ont eu l’irrésistible conviction que Dieu était intervenu dans la contradiction des chefs d’Israël contre Jésus - entre ceux qui bâtissaient et la pierre qu’ils ont rejetée - et que la décision de la dernière cour d’appel du Ciel était en faveur de Jésus. Il a été triomphalement justifié. « La pierre que ceux qui bâtissaient ont rejetée, celle-là est devenue la pierre maîtresse de l’angle » (Luc 20 : 17).
            Tous ceux qui aiment le Seigneur Jésus se réjouissent grandement à cette pensée ; mais nous ne devons pas oublier que sa résurrection impliquait bien plus que cela. C’était le grand cas d’exemple sur lequel reposaient des questions infinies et éternelles.
            Il arrive que les tribunaux soient le théâtre de grandes batailles pour une affaire insignifiante en apparence. Les deux parties déploient un grand talent juridique, de nombreux témoins défilent à la barre, beaucoup d’argent est dépensé, un temps précieux est passé, la cour et le public ont droit à de brillantes démonstrations d’éloquence, d’intelligence et de sens juridique - tout cela pour une affaire qui, encore une fois, semble insignifiante. Les non-initiés sont enclins à dire : beaucoup de bruit pour rien !
            Mais il n’en est rien, ils se trompent. Cette énergie déployée se justifie par l’importance de l’occasion qu’offre cette affaire. Même si elle n’a rien d’extraordinaire en soi, elle en représente beaucoup d’autres semblables quant aux principes sous-jacents, et sert de cas d’exemple. La décision rendue, quelle qu’elle soit, fera jurisprudence, et établira des principes et des interprétations de la loi qui se répercuteront aussitôt dans diverses directions. Il se peut que des centaines, voire des milliers d’affaires soient jugées et réglées à travers ce cas précis qui, de ce fait, revêt une grande importance.
            L’Écriture indique clairement que la résurrection de Jésus avait ce caractère. Non pas qu’il s’agisse d’une chose insignifiante en soi - c’est là que notre illustration est imparfaite bien sûr. Aucun événement n’a jamais été si important, et il l’est d’autant plus qu’il s’agit du grand cas d’exemple de tous les temps par lequel toute chose - y compris nous-mêmes - est établie ou tombe.

                        La puissance de la force de Dieu déployée en Christ

            En Éphésiens 1 : 17-23, se trouve consignée l’une des magnifiques prières qui montaient continuellement vers Dieu du cœur du grand apôtre Paul : « Que le Dieu de notre Seigneur Jésus Christ, le Père de gloire, vous donne l’esprit de sagesse et de révélation dans sa connaissance, les yeux de votre cœur étant éclairés, pour que vous sachiez... quelle est l’excellente grandeur de sa puissance envers nous qui croyons, selon l’opération de la puissance de sa force, celle qu’il a déployée dans le Christ en le ressuscitant d’entre les morts ; et il l’a fait asseoir à sa droite dans les lieux célestes ».
            Ici, il est clair que la résurrection nous est présentée sous cet angle : la résurrection du Seigneur est le cas d’exemple, et nous apprenons la grandeur de la puissance de Dieu envers nous en fonction de cela. Il n’est donc pas étonnant que l’apôtre emploie une telle force de langage. La puissance de Dieu envers nous, son peuple, est extrêmement grande parce qu’elle est mesurée selon l’opération de la puissance de sa force qu’il a déployée en Christ.
            Tout cela est certainement voulu par l’Esprit pour nous faire comprendre que la puissance de Dieu s’est exercée à un degré extraordinaire dans la résurrection de Jésus. S’agissant de la résurrection de millions de personnes qui auront part à la première résurrection, il n’est pas utilisé d’expressions aussi fortes, sans doute parce qu’il s’agissait de cas plus simples, non compliqués par les grandes questions du péché, de la mort et de la puissance de Satan, qui étaient en jeu dans le cas de Jésus. C’est alors que la véritable bataille a été livrée, et que toutes les puissances adverses, qu’elles soient humaines ou sataniques, se sont élevées au plus haut degré et se sont jointes dans un dernier effort pour maintenir le Sauveur sous la domination de la mort ; c’est alors que la puissance de Dieu s’est dressée, a repoussé tous les assauts de l’Ennemi, a confondu toute sa puissance, a ressuscité Christ d’entre les morts, L’a élevé et L’a fait asseoir à sa droite, afin qu’il soit « au-dessus de tout pouvoir, et autorité, et puissance » (Éph. 1 : 21).
            Quel langage majestueux ! L’Esprit de Dieu se réjouit manifestement de la fin triomphale du grand cas d’exemple.

                        La résurrection de Christ, gage certain de la résurrection de tous ceux qui sont à Lui

            Notre cas, bien moindre, est réglé à travers celui de Christ. C’est pourquoi le deuxième chapitre de l’épître aux Éphésiens commence par : « Et vous ». Le fil de l’argumentation est repris ainsi : « L’opération de la puissance de sa force, celle qu’il a déployée dans le Christ, en le ressuscitant d’entre les morts... Et vous, vous étiez morts dans vos fautes et dans vos péchés... » (Éph. 1 : 19-20 ; 2 : 1). La controverse a été réglée en Christ, et lorsque la puissance de Dieu se déploie en nous, elle agit en parfait accord avec elle : nous sommes sauvés, ressuscités et assis dans les lieux célestes en Lui (2 : 5-6). De plus, non seulement sa résurrection a une portée spirituelle sur nous maintenant, mais elle est aussi le gage certain de la résurrection effective de tous ceux qui sont de Lui, à sa venue. Cela est clairement indiqué ainsi : « Mais maintenant, Christ a été ressuscité d’entre les morts, prémices de ceux qui sont endormis... les prémices, Christ ; puis ceux qui sont du Christ, à sa venue » (1 Cor. 15 : 20-23).
            À terme, la mort ne peut pas plus avoir d’emprise sur nous qu’elle n’en a eu sur Lui. Une fois que cela est clair, l’expression habituelle -dans l’espérance sûre et certaine d’une glorieuse résurrection, si souvent citée sur les tombes des croyants - s’illumine d’un sens plus complet que jamais. Notre espérance est sûre et certaine, non seulement parce que la Parole de Dieu nous le dit (bien que cela soit suffisant), mais aussi parce que nous avons en Christ ressuscité le gage permanent de cette espérance pour nos âmes. C’est en pensant à cela que Paul pouvait dire : « Sachant que celui qui a ressuscité le Seigneur Jésus nous ressuscitera aussi avec Jésus, et nous présentera avec vous » (2 Cor. 4 : 14).
            Pour nous ressusciter, il suffit d’une parole - une parole de puissance. « L’heure vient où tous ceux qui sont dans les tombeaux entendront sa voix ; et ils sortiront » (Jean 5 : 28-29).
            C’est cela qui faisait des Sadducéens des adversaires si acharnés des apôtres, comme le rapporte le livre des Actes. Les Pharisiens, eux, étaient les grands adversaires du Seigneur Jésus de son vivant car, étant Lui-même la vérité, Il exposait à chaque pas leur hypocrisie ; mais dès qu’Il fut parti et que le témoignage apostolique de sa résurrection devint la chose importante, les Sadducéens se sont activés. « Survinrent les sacrificateurs, le commandant du temple et les sadducéens, fort mécontents qu’ils enseignent le peuple et annoncent par Jésus la résurrection d’entre les morts » (Act. 4 : 1-2).
            Ces ardents défenseurs de la théorie de l’inexistence de la résurrection étaient bien conscients du fait que la résurrection de Jésus détruisait toute leur position. S’il s’était agi d’un événement isolé ou accidentel, ils auraient pu le passer sous silence, ou dire que c’est l’exception qui confirme la règle de l’inexistence de la résurrection, mais ce n’était pas le cas. « En Jésus », la résurrection d’entre les morts était établie quant au principe, aussi ont-ils fait tous leurs efforts pour faire taire les prédicateurs et étouffer leur témoignage.

                        Une espérance vivante par la résurrection de Jésus Christ d’entre les morts

            Grâce à Dieu, le témoignage de la résurrection de Christ n’a pas été étouffé et ne le sera jamais. Qui peut vraiment estimer sa valeur pratique en réconfortant et fortifiant les croyants ? Pierre pouvait dire : « Béni soit le Dieu et Père de notre Seigneur Jésus Christ, qui, selon sa grande miséricorde, nous a régénérés pour une espérance vivante par la résurrection de Jésus Christ d’entre les morts » (1 Pier. 1 : 3).
            Nous comprenons peut-être bien peu l’affliction qui a dû envahir le cœur de ceux qui aimaient le Seigneur lorsqu’ils L’ont vu mourir. Non seulement cela mettait fin à leur affection personnelle envers Lui, mais cela détruisait d’un coup toutes leurs espérances mises sur Lui en tant que Messie envoyé du ciel. Nous pouvons nous en faire une idée en considérant l’état d’âme et l’attitude des deux disciples d’Emmaüs (Luc 24). Dans leur cœur, l’espérance était morte.
            Mais le Ressuscité s’est révélé à eux. Quel changement ! Ils furent « régénérés pour une espérance vivante par la résurrection de Jésus Christ d’entre les morts ». C’était comme s’ils naissaient dans un monde nouveau où régnaient de nouvelles espérances, des espérances vivantes, car toutes étaient centrées sur Celui qui était vivant et qui, dans la vie de résurrection, ne mourrait plus jamais. La louange et la bénédiction pouvaient bien monter du cœur de l’apôtre vers Dieu !
            C’est une bonne chose si nous avons vécu une expérience de ce genre et avons appris à centrer nos espérances et nos attentes sur le Ressuscité. C’est au moment où tout semblait perdu que tout était vraiment gagné. Il nous reste, à nous qui croyons par grâce, à veiller et à attendre tranquillement que la puissance, qui s’est pleinement exercée dans le grand cas d’exemple, s’exerce sur nous, nous élevant pour toujours hors de l’atteinte de la mort et de la tombe, et couronnant nos espérances de la gloire de Dieu.


L’EXEMPLE POUR LES CROYANTS

                        Les croyants ressuscités en Christ

            En gardant à l’esprit que la résurrection du Seigneur Jésus est le grand cas d’exemple qui a réglé tout ce qui nous concerne, nous percevrons aisément que, puisqu’il est notre grand Représentant, sa place et sa position devant Dieu sont donc les nôtres, soit quant à notre résurrection effective à venir, soit quant à nos âmes au temps présent de la foi.
            C’est, en fait, ce qui est explicitement énoncé dans l’Écriture. « Ressuscités ensemble (avec Lui) » (Col. 2 : 12) nous donne en deux mots la nouvelle place ou le nouveau statut du croyant sur la terre en attendant soit la transmutation, soit la résurrection effective au jour de la résurrection. Et Romains 8 : 11 enseigne clairement que la résurrection du Seigneur est le modèle pour nous : « Celui qui a ressuscité le Christ d’entre les morts vivifiera aussi vos corps mortels, à cause de son Esprit qui habite en vous ».
            Cherchons à saisir cet aspect de ce vaste sujet.

                        La résurrection de Christ et celle des croyants

            La résurrection est considérée comme le modèle de la nôtre à plusieurs égards :
                  1. Quant à sa puissance. Le Saint Esprit qui demeure dans le croyant est cette puissance (voir Rom. 8 : 11).
                  2. Quant à la manière. Il est ressuscité d’entre les morts en tant que prémices. Nous aussi nous ressusciterons, non pas comme prémices, mais d’entre les morts, comme Lui. La première résurrection, celle des croyants, ne touchera pas la multitude de ceux qui sont morts dans leurs péchés. Ils resteront sous l’emprise de la mort alors que les saints sortiront (voir Apoc. 20 : 5).
                  3. Quant à son caractère. Il y a une différence notable entre la résurrection de Lazare et celle du Seigneur Jésus, par exemple. Lazare a été ressuscité pour vivre un peu plus longtemps dans les conditions ordinaires de la vie de ce monde. Une fois ressuscité, il vivait parmi les hommes comme avant (Jean 12 : 2). C’est pourquoi Jésus a ordonné que la pierre soit ôtée du tombeau avant de le vivifier (Jean 11 : 39-41), car Lazare a été ressuscité dans un corps naturel, soumis aux limites terrestres, adapté à la terre et non au ciel.
            La résurrection du Seigneur Jésus L’a transporté, en tant qu’Homme, dans une sphère et un ordre de vie entièrement nouveaux. Si un ange est descendu du ciel et a roulé la pierre de son tombeau, c’était pour que ses disciples voient et croient, et ne doutent pas de sa résurrection (Jean 20 : 8). Les premières paroles de l’ange ont été : « Il n’est pas ici, mais il est ressuscité » (Luc 24 : 6). Il n’était pas nécessaire de rouler la pierre pour que Jésus sorte, Il l’a clairement prouvé le soir même (voir Jean 20 : 19). Il était sorti d’entre les morts, revêtu d’un corps spirituel, adapté à la sphère céleste de résurrection dans laquelle Il venait d’entrer et la grande pierre ne présentait pas plus un obstacle le matin, que la porte fermée n’en présentait le soir.

                         La résurrection des saints aura le même caractère que celle de leur Seigneur

            Lazare est évidemment mort de nouveau, sinon il serait encore sur la terre ; mais « Christ, ayant été ressuscité d’entre les morts, ne meurt plus ; la mort ne domine plus sur lui » (Rom. 6 : 9). Il est dit au sujet des croyants : « Ceux qui seront estimés dignes d’avoir part à ce siècle-là et à la résurrection d’entre les morts ne se marient pas ni ne sont donnés en mariage ; en effet, ils ne peuvent plus mourir » (Luc 20 : 35-36).
            Il est important de reconnaître pleinement que la résurrection implique notre entrée dans un ordre de vie entièrement nouveau, dans des conditions nouvelles et avec des corps changés. Nous avons tous porté l’image de l’homme terrestre (Adam) ; nous porterons l’image de l’homme céleste (Christ). Et comme la chair et le sang ne peuvent hériter du royaume de Dieu, la corruption n’hérite pas non plus de l’incorruptibilité ; au grand jour du triomphe de Dieu sur le dernier ennemi, les morts ressusciteront incorruptibles, et nous, les vivants, nous serons changés (voir 1 Cor. 15 : 48-54).
            Lorsque le Seigneur viendra, le changement qui sera nécessaire dans le cas des croyants en vie aura son pendant dans la résurrection des morts. Les deux catégories atteindront le même but – un corps de gloire comme celui de Christ (Phil. 3 : 21), bien qu’en l’atteignant de façon un peu différente.
            À ce sujet, il est impossible de séparer la résurrection de Christ de son ascension et de sa glorification au ciel. En Lui, ressuscité et glorifié, s’exprime toute la pensée de Dieu pour les saints de la période de l’Église. Nous devons bien sûr émettre une réserve : Il a la prééminence, dans ce domaine comme dans tous les autres. Il est glorifié à la droite de Dieu. Nous connaîtrons la plénitude de joie qui réside dans la présence de Dieu, mais il y a à sa droite des « plaisirs pour toujours » qui seront la part exclusive du Sauveur (voir Ps. 16 : 11 ; Héb. 1 : 9). Nous Lui cédons volontiers cette place spéciale, en rendant un hommage éternel à son Nom béni !
              Tout en reconnaissant pleinement cela, nous pouvons cependant vraiment dire, en regardant avec foi Jésus ressuscité et glorifié : Sa place est le modèle de la nôtre. - « Comme il est, lui, nous sommes, nous aussi, dans ce monde » (1 Jean 4 : 17), quant à l’amour dans lequel nous sommes amenés, quant à notre position devant Dieu, et quant au jugement. Et ce qu’Il est, nous le serons aussi quant à notre corps au jour de la résurrection. « Ce que nous serons n’a pas encore été manifesté ; nous savons que, quand il sera manifesté, nous lui serons semblables, car nous le verrons comme il est » (1 Jean 3 : 2).
             Tous ceux qui aiment vraiment Christ se réjouiront de toute cette gloire future, mais nous ne devons pas ignorer ce que sa résurrection implique sur notre état présent. Mais cela mérite un chapitre à part entière.


F. B. Hole – STEM Publishing 

 

À suivre