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Le Seigneur est vraiment ressuscité (1)


UN FAIT INDUBITABLE
LE POINT-CLÉ DE NOTRE POSITION

LA PAIX DU CROYANT
 

UN FAIT INDUBITABLE

                        Deux questions de Job

            Le patriarche Job a posé deux questions très importantes, lors de ses discussions avec ses amis :
                  – « Mais comment l’homme sera-t-il juste devant Dieu ? » (Job 9 : 2) ;
                  – « Si un homme meurt, revivra-t-il ? » (Job 14 : 14).

            Mais aucune de ces questions n’a pu recevoir de réponse claire et convaincante. Au chapitre 9, Job tente de répondre à la première question, mais rejette un à un ses divers arguments comme étant nuls, et finit par implorer un « arbitre » ou un médiateur – supplication qui ne devait pas être satisfaite pendant environ 2 000 ans. Au chapitre 14, il raisonne en faveur de la résurrection en prenant l’image d’un arbre abattu qui, après des années, reprend vie à « l’odeur de l’eau » (v. 7-9). Il pensait que la résurrection devait exister ; c’était le fruit d’une intuition spirituelle associée à la raison, car il ne pouvait s’appuyer sur aucune parole de Dieu précise qui tranchait ce point. Ces deux chapitres sont pathétiques.
            Aujourd’hui, notre position est bien plus privilégiée que la sienne, car le Seigneur Jésus est apparu et a « fait luire la vie et l’incorruptibilité par l’évangile » (2 Tim. 1 : 10). Sa mort et sa résurrection donnent la réponse à ces deux questions. S’il est ressuscité, nous pouvons être justifiés, et la résurrection est un fait indubitable.

                        Le témoignage des apôtres

            Quand les apôtres prêchaient l’évangile, au début, la résurrection de Christ était leur pique pour atteindre la conscience et le cœur des hommes. En ce temps-là, la caste sacerdotale à Jérusalem était les sadducéens qui niaient la résurrection, ils en ressentaient donc vivement l’impact. Ils étaient furieux de ce que les apôtres « annonçaient par Jésus la résurrection d’entre les morts » (Act. 4 : 2). Qu’ont-ils fait pour contrer le témoignage apostolique ? Ils les ont emprisonnés et battus, ils ont cherché à les amadouer et leur ont ordonné de ne pas prêcher au nom de Jésus (v. 18) ; ils les ont menacés et ont même martyrisé Étienne. Mais ils n’ont pas fait la seule chose qui aurait été probante : apporter des preuves formelles et irréfutables que Christ n’était pas ressuscité, et que les apôtres étaient des imposteurs. Ils ne l’ont pas fait, parce qu’ils ne le pouvaient pas : c’était impossible.
            Ceci est d’autant plus significatif si, en lisant les premiers chapitres du livre des Actes, nous pensons à l’épisode relaté en Matthieu 28 : 11-15. Ces mêmes sacrificateurs sadducéens s’étaient empressés de corrompre les soldats chargés de surveiller le tombeau de Jésus – et s’étaient même engagés à corrompre le gouverneur, si nécessaire – afin de pervertir leur témoignage de Sa résurrection. Mais il est évident qu’au bout de quelques mois seulement, le mensonge qu’ils avaient colporté s’était révélé trop fragile pour s’y fier, aussi n’osèrent-ils pas l’utiliser.
            « Les apôtres rendaient avec une grande puissance le témoignage de la résurrection du Seigneur Jésus » (Act. 4 : 33), et des signes et des prodiges étaient accomplis par Dieu pour confirmer leur témoignage. Un signe notoire fut la guérison du boiteux qui, pendant de longues années, était resté couché à la porte du temple appelée la Belle (Act. 3 : 2). Cette guérison suscita la colère des principaux sacrificateurs, car cette affaire ratifiait visiblement la résurrection. En Actes 4, trois choses sont soulignées à ce sujet : bien que languissant d’annuler ce témoignage, « ils n’avaient rien à opposer » (v. 14) ; ils devaient avouer : « nous ne pouvons pas le nier » (v. 16) ; ils ne trouvaient pas comment les punir (v. 21).
            Nous savons tous que les hommes confrontés à un fait qu’ils haïssent le nient, s’ils le peuvent, et le dénigrent, s’ils ne le peuvent pas ; ils en critiquent la forme, quand ils ne peuvent en réfuter le fond. Enfin, comme expédient ultime, ils attaquent et persécutent ceux qui témoignent de ce fait, s’ils leur donnent le moindre prétexte pour cela. Ces trois procédés ont échoué en ce qui concerne ce miracle ; et il faudrait aussi dire qu’ils ont échoué au sujet de la vérité de la résurrection de Christ, à laquelle le miracle rendait témoignage.
            Si la résurrection n’avait pas eu lieu, il aurait été facile de démasquer l’imposture les premières années, alors que l’affirmation de son existence était encore dans tous les esprits. La tentative de corruption des soldats pour la nier a eu un certain crédit parmi les Juifs mais, de toute évidence, ils n’ont jamais osé la produire comme preuve en public, là où elle pouvait être passée au crible et examinée ; c’est très frappant.
            Ce que nous avons relevé est une preuve négative en faveur de la vérité de la résurrection. Elle est forte, mais la preuve positive est encore plus forte.

                        Les témoins cités par Paul (1 Cor. 15)

            Dans les premiers versets, Paul cite six témoins, ou groupes de témoins, qui attestent tous avoir effectivement vu Christ ressuscité d’entre les morts : Pierre, les douze, 500 frères à la fois, Jacques, tous les apôtres, Paul lui-même.
            La liste des témoins n’est pas exhaustive, car elle ne cite pas les occasions où il a été vu et qui sont rapportées ailleurs (Matt. 28 : 16 ; Luc 24 : 13-31 ; Jean 21 : 1-14 ; Act. 1 : 1-11), sans parler des occasions où Il s’est montré à certaines des femmes qui ont cru. Mais les six cas que Paul cite sont des témoignages amplement suffisants : trois individus, et trois groupes.
                  - Considérons les trois individus. Leurs épîtres nous montrent qui ils étaient, et en outre nous savons des choses sur Pierre, et beaucoup de choses sur Paul. Pierre était un homme chaleureux et impétueux, mais au cœur brisé, lorsqu’il a vu le Seigneur ressuscité. Jacques était manifestement un homme calme, ayant un esprit de jugement, voire critique. Paul était un opposant acharné jusqu’au moment où il vit le Seigneur ressuscité dans la gloire ; cette vision le transforma complètement. Ils étaient très différents quant à leurs éducations et leurs tempéraments, mais leurs différences mêmes rendent leur témoignage commun d’autant plus impressionnant.
                  - Voyons le témoignage des trois groupes. On pourrait avancer qu’un individu isolé est influençable par nature, et peut avoir des visions ; mais on ne peut le dire ni du groupe des douze, ni de tous les apôtres. Une soi-disant apparition à un individu peut être très secrète, une sorte d’affaire privée ; mais il est impossible de dire cela de l’occasion où Il est apparu à 500 frères à la fois. Aucun fait historique n’est mieux attesté que la résurrection du Seigneur Jésus.

                        Des hommes convaincus de la réalité de ce qu’ils refusaient de croire

            Deux hommes, vivant vers le milieu du dix-huitième siècle, Lord Lyttleton et Gilbert West, ont écrit des livres devenus célèbres ; le premier sur la conversion de Saul de Tarse, le second sur la résurrection de Christ. Tous deux étaient incrédules et, influencés par l’incrédulité en vogue à leur époque, ils ont estimé que le moment était venu de porter un coup fatal au christianisme. Ils ont choisi ces deux thèmes, pensant que c’était les points les plus vitaux de la ligne de défense chrétienne. Si l’on pouvait prouver que la résurrection était un mythe et la conversion de Saul une illusion, la défaite du christianisme était assurée. Ils se mirent d’accord sur leurs tâches puis se séparèrent pour étudier leurs thèmes et écrire leurs livres. Lorsqu’ils se retrouvèrent avec leurs ouvrages achevés, ils découvrirent qu’ils avaient chacun écrit l’opposé de ce qu’ils avaient prévu. Tous deux avaient été convaincus de la réalité de ce qu’ils ne croyaient pas. La conversion de Saul avait des caractères véridiques, et les preuves de la résurrection du Seigneur Jésus étaient complètes et convaincantes.
            Nous pouvons vraiment nous écrier avec assurance : « Le Seigneur est réellement ressuscité ! ».
            Dans les premiers jours du régime soviétique en Russie, un certain « camarade » nommé Lunatcharsky a tenu à Moscou une conférence d’une heure et demie contre le christianisme. Il voulait prouver qu’il s’agissait d’une superstition sans aucun fondement. À la fin, il propose une discussion, stipulant que les orateurs ne devaient pas prendre plus de cinq minutes. Un jeune homme de l’auditoire, très ému, monte sur l’estrade, et dit qu’il n’aura pas besoin d’un temps aussi long. Faisant face à la foule, il la regarde, puis prononce à voix haute la salutation pascale russe bien connue : Frères et sœurs, Christ EST ressuscité. Toute l’assistance se lève alors comme un seul homme et répond d’une voix retentissante : Il est vraiment ressuscité. - Le jeune homme se tourne vers le conférencier et dit : Je n’ai plus rien à dire.
            Et en vérité, sur ce point, il n’y avait plus rien à dire. Les preuves de la résurrection avaient été vérifiées depuis longtemps. Cette vérité reste inébranlable.


LE POINT-CLÉ DE NOTRE POSITION

                        Se souvenir de Jésus Christ ressuscité d’entre les morts

            Lorsque l’apôtre Paul a écrit sa deuxième lettre à Timothée, il était sur le point de quitter le champ de bataille pour entrer dans la félicité de la présence de Christ. Il avait été au plus fort de la lutte, et le courant adverse commençait maintenant à se dresser contre lui : les adversaires s’affirmaient et plusieurs déserteurs quittaient les rangs. Pourtant, ses paroles respirent un courage indomptable et une confiance suprême dans le grand Capitaine qui conduira un jour ses forces à la victoire.
            Mais, le fait même que le vieux combattant dépose son armure ne pouvait qu’inciter le jeune Timothée à ceindre plus étroitement la sienne et à se préparer à « prendre sa part des souffrances comme un bon soldat de Jésus-Christ » (2 Tim. 2 : 3). Il devait « ranimer le don de grâce de Dieu » qui était en lui, ne pas avoir « honte du témoignage de notre Seigneur », mais « prendre part aux souffrances de l’évangile, selon la puissance de Dieu » (2 Tim. 1 : 6, 8).
            Dans ce conflit, le puissant adversaire est un ennemi vigilant très habile. Tout fin stratège militaire est caractérisé par deux choses : premièrement, il est capable de localiser rapidement dans la défense de l’ennemi le point clé de sa position ; deuxièmement, il est capable de mobiliser ses propres forces pour les concentrer sur cet objectif et, tôt ou tard, y porter le coup fatal. Nous pouvons donc être sûrs que Satan, qui pousse secrètement l’homme à s’opposer à Dieu, a, dès le début, dirigé ses coups sur ce qui est au cœur même de la vérité du christianisme.
            Jetons un coup d’œil sur la première partie de cette épître, afin que, comme Paul, « nous n’ignorions pas ses intentions » (2 Cor. 2 : 11).
                  - 2 Tim. 1 : 1-10 : L’apôtre encourage Timothée à détourner de lui-même et du champ de bataille ici-bas les yeux de son cœur, et à les porter vers Dieu et vers ses desseins qui ne tomberont jamais à terre, puisqu’ils reposent inaltérés « dans le Christ Jésus ». Il lui rappelle aussi que, malgré une apparente défaite, la victoire est certaine, car le grand Chef  lui-même, « notre Sauveur Jésus Christ », l’a déjà obtenue, à Lui seul. Il « a annulé la mort, et a fait luire la vie et l’incorruptibilité par l’évangile » (v. 10). Voilà une grande considération pour commencer !
                  - 2 Timothée 1 : 11-18. Après avoir considéré la vie et l’énergie nouvelles, Timothée est invité à regarder paisiblement l’état de la situation du combat confié aux saints ici-bas. Quel sombre tableau ! Paul, au fond d’un cachot romain, avait le martyre devant lui. « Tous ceux qui sont en Asie » – ceux qui avaient été convertis par son moyen, dont ceux d’Éphèse où il avait exercé une grande partie de son ministère – s’étaient détournés de lui : peut-être s’étaient-ils précipités après de nouveaux docteurs qui avançaient déjà de funestes théories connues ensuite sous le nom de « gnosticisme », de sorte que même les « saines paroles » étaient en danger d’être abandonnées.
                  - 2 Timothée 2 : 1-6. Ici, nous voyons les qualités requises chez le bon soldat de Jésus Christ. Devant le danger et le désastre qui déferlaient, il fallait qu’il s’affermisse. « Toi donc, mon enfant, fortifie-toi dans la grâce qui est dans le Christ Jésus ». Il lui fallait la fidélité d’un témoin, l’endurance et le dévouement d’un soldat, l’obéissance d’un athlète et la patience d’un cultivateur.
                  - 2 Timothée 2 : 7-19. Après avoir amené Timothée jusqu’ici, l’apôtre lui révèle maintenant le point-clé de la position chrétienne qui allait certainement subir les assauts de l’Ennemi. Le verset 7 est une préface qui en montre la grande importance, et le verset 8 contient la révélation : « Souviens-toi de Jésus Christ, ressuscité d’entre les morts, de la descendance de David, selon mon évangile ».

            Le point-clé de la position est donc : Christ ressuscité d’entre les morts.
            Si nous pouvons paraphraser les paroles inspirées de l’apôtre, c’est comme s’il disait : Mon évangile vous présente Jésus Christ sous deux aspects : comme incarné sur la terre, issu de la postérité de David, et comme ressuscité d’entre les morts. Conservez les deux ; mais comme vous êtes chrétiens et non pas israélites, l’aspect « ressuscité d’entre les morts » vient en premier et revêt une importance primordiale ; si vous laissez cela de côté, la bataille sera perdue.
            Satan lançait déjà une attaque contre cette vérité par le moyen d’Hyménée et de Philète (2 Tim. 2 : 17-18). Mais celle-ci ne pouvait pas être réellement touchée, car le fondement de Dieu est sûr : Christ EST ressuscité. Mais si cette vérité est oubliée ou niée, la clé de la position est laissée entre les mains de l’ennemi, et notre foi en sera certainement endommagée.

                        La résurrection de Christ mise en doute par les Corinthiens

            Les croyants de Corinthe illustrent cela. Il y avait au milieu d’eux une grave immoralité non réprimée (1 Cor. 5) ; l’esprit de parti sévissait (1 Cor. 1) ; le désordre marquait leur réunion pour prendre la cène dominicale (1 Cor. 11) ; mais ce n’est qu’en arrivant au chapitre 15 que nous en trouvons la racine : la résurrection était mise en doute, et même niée, parmi eux. Les « mauvaises compagnies » corrompait leurs « bonnes mœurs » (v. 33).
            Paul leur montre aussitôt l’effet de cela, non seulement sur le comportement chrétien, mais aussi sur la doctrine chrétienne (v. 13-19) : si la résurrection est niée, la résurrection de Christ ne peut être maintenue ; et si Christ n’est pas ressuscité, le christianisme tombe en ruine.
            Tout cela ne nous parle-t-il pas fortement, nous qui sommes à la fin du combat de l’Église sur la terre ? Au lieu d’être, comme à ses débuts, « agréable comme Jérusalem, redoutable comme des troupes sous leurs bannières » (Cant. 6 : 4, 10), l’Église, quant à sa responsabilité, est extérieurement devenue une épave, déchirée de partout, en proie à l’ennemi extérieur et au traître intérieur, au point que le poète écrive :

                    Cependant, la méprisant, les hommes étonnés
                    La voient cruellement accablée,
                    Par des schismes, déchirée,
                    Par des hérésies, troublée
.

            Très tôt dans son histoire, « Jésus-Christ, ressuscité d’entre les morts » s’est estompé dans sa mémoire. La pensée qu’Il est un homme céleste ressuscité s’est presque perdue ; on s’est souvenu de lui comme d’un bébé dans les bras de sa mère, et cela, uniquement de manière charnelle. C’est pourquoi l’Église a perdu son espérance céleste et s’est installée dans le monde corrompu environnant.
            Si, en ces derniers jours, un réveil nous a visités d’en haut, c’est en ce que Lui, le Ressuscité, a brillé dans nos cœurs comme « l’Étoile du matin » (2 Pier. 1 : 19).
            Le jour de la résurrection, son apparition au milieu de ses disciples les a transformés, de sorte que le jour de la Pentecôte, au lieu de se blottir ensemble comme des brebis effrayées, ils se sont levés, remplis du Saint Esprit, aussi braves que des lions. La foi en Lui comme Ressuscité nous conduira à cela aujourd’hui.
            Chrétiens et chrétiennes, que cette foi soit la nôtre ! Il ne suffit pas que Sa résurrection ne soit qu’un article de notre credo, comme l’avait l’Église au Moyen-âge. C’est de Jésus Christ lui-même, ressuscité d’entre les morts, brillant devant la foi de nos cœurs, dont nous avons besoin.
            Alors, l’espérance brillera, et la forteresse du véritable christianisme, comme Dieu l’a donné, sera maintenue, jusqu’à ce que se réalisent les paroles par lesquelles le poète terminait sa strophe :

                    Néanmoins, les saints veillent,
                    Leur cri s’élève : Jusques à quand ?
                    Mais bientôt la nuit des pleurs
                    Fera place à l’aube du chant.


LA PAIX DU CROYANT

            Beaucoup de choses peuvent être résumées en peu de mots. L’apôtre affirme : « J’aime mieux prononcer cinq paroles avec mon intelligence... que dix mille paroles en langue » (1 Cor. 14 : 19). Dans cet ordre d’idées, il est intéressant de noter combien de phrases parmi les plus importantes de l’Écriture ne contiennent que cinq paroles.

                        La paix avec Dieu

            Prenez par exemple l’expression « Nous avons la paix avec Dieu » (Rom 5 : 1), et réfléchissez-y comme si vous regardiez des eaux limpides et profondes. Voyez-vous le fond ? Non ! Il y a dans ces mots des profondeurs encore inexplorées par le croyant le plus expérimenté, bien que la « paix avec Dieu » ne soit pas à atteindre à la fin d’une carrière chrétienne, mais plutôt à recevoir dès le début. C’est le choix du droit d’aînesse de tout enfant de Dieu.
            Cependant, malgré cela, nous pouvons affirmer sans exagérer qu’il y a aujourd’hui de nombreux croyants qui ne peuvent pas dire, par expérience personnelle, “nous avons la paix avec Dieu”. Ils ne doutent pas que Jésus a fait la paix « par le sang de sa croix » (Col. 1 : 20), mais dire « j’ai la paix » est une autre affaire. Ils devraient dire en réalité : J’ai beaucoup de doutes et de craintes dans mon cœur.
            Soyons certains qu’il s’agit là d’un état anormal. Des âmes sincères pensent devoir rester jusqu’à la fin de leurs jours dans une humble incertitude quant à leurs relations exactes avec Dieu, et considèrent les doutes et les craintes comme un signe particulier de la grâce, mais l’Écriture ne donne aucune base à une telle idée. Elle enseigne même le contraire. Jean dit aux enfants de la grande famille des rachetés de Dieu : « Je vous écris, enfants, parce que les péchés vous sont pardonnés par son nom » (1 Jean 2 : 12), et encore : « Tout cela, je vous l’ai écrit afin que vous sachiez que vous avez la vie éternelle, vous qui croyez au nom du Fils de Dieu » (1 Jean 5 : 13).
            D’où vient cette incertitude qui obscurcit tant de cœurs et empêche de dire avec assurance et joie : « J’ai la paix avec Dieu » ?
            Les cas diffèrent, surtout dans les détails secondaires, mais la cause première qui se trouve à la base de tout est l’incapacité de l’âme à saisir le sens et la portée de la résurrection de Christ.
            En Romains 5 : 1, il y a un mot sur lequel on passe trop vite : « Ayant donc... ». Le mot « donc » renvoie au verset qui précède immédiatement. Quelle est donc la raison ? Pour y répondre, nous devons lire ainsi : « Jésus notre Seigneur… a été livré pour nos fautes et a été ressuscité pour notre justification. Ayant donc été justifiés sur la base de la foi, nous avons la paix avec Dieu. »
            Deux faits importants sont sous-jacents :
                  - Premièrement, notre paix avec Dieu dépend de notre justification par la foi ; « justifié » signifie être rendu juste – juste aux yeux de Dieu – nous pouvons donc dire que ce fait d’être juste aux yeux de Dieu est la seule base de la paix avec Dieu. La paix basée sur toute autre chose ne peut être qu’une illusion et un piège.
                  - Deuxièmement, notre justification par la foi dépend de la mort et de la résurrection de Christ. Nous sommes absolument « rendus justes » par l’œuvre d’un Autre, et cette œuvre est entièrement indépendante de nous. Mais nous sommes « rendus justes » par la foi.

            Les puritains comparaient la foi à un décubitus – l’âme se reposant sur un appui extérieur à elle-même. Combien c’est simple et combien cela montre la sottise de l’expression « je ne peux pas croire » souvent utilisée par une âme travaillée ! Croire, est-ce un si lourd fardeau ? Non. Il s’agit seulement de cesser de faire, et de s’appuyer sur ce qui est déjà fait et sur Celui qui l’a fait. Que personne ne dise qu’il ne peut pas s’appuyer.
            Mais la foi ne se contente pas de reposer sur un appui extérieur à elle-même ; elle voit, appréhende et saisit le sens de ce sur quoi elle s’appuie. C’est là le point crucial. Il faut croire que la mort et la résurrection de Christ sont des faits historiques, et s’y appuyer comme base du salut, mais si l’on ne saisit pas par la foi leur signification et leur portée pour sa propre justification, on vit dans le doute au lieu de vivre en paix.

                        Romains 4 : 25

            Lisons lentement ce verset, et par la foi, afin que la lumière se fasse en nous.
                  - « Jésus notre Seigneur », le Fils de Dieu. Nul autre que Lui !
                  - « a été livré » : Il a été livré à la mort et au jugement. Qui l’a livré ? Dieu. « Il a été livré selon le dessein arrêté et la préconnaissance de Dieu... » (Act. 2 : 23). C’était un acte de Dieu en notre faveur.
                  - « pour nos fautes » : Il s’est tenu à notre place non pas en simple martyr, mais comme sacrifice. Il a pris sur lui le terrible poids de notre culpabilité. Il s’est chargé sur le bois du Calvaire de tout le poids de nos responsabilités auxquelles nous avons failli, et des redoutables dettes qui en découlent. Il s’est tenu là comme Substitut (ou : Remplaçant). Chaque croyant peut dire : Il est entré dans la mort comme mon Représentant sous le poids de mes fautes.
                  - « et a été ressuscité » : Cette grande vérité fait tout autant partie de l’évangile que la mort de Christ. Elle parle de victoire sur toute puissance adverse, et dit que toutes les exigences de la justice de Dieu ont été satisfaites. La mort et le tombeau n’ont pu le retenir. Il est ressuscité.
                  - « pour notre justification » : Ces mots donnent la portée de Sa résurrection pour nous qui croyons. Si vous voulez saisir leur signification, gardez à l’esprit qu’Il nous représente. S’est-Il libéré de la domination de la mort ? Alors nous sommes libres. Est-il purifié du fardeau de nos fautes ? Alors nous sommes purs, comme Lui est pur. Nous sommes debout ou nous tombons en Lui, notre Représentant. Sa position est notre position. Si la mort et le jugement sont derrière Lui, ils sont derrière nous.

                        Une illustration avec le combat de David contre Goliath

            Tout cela est illustré de manière frappante par cette scène bien connue de la vallée d’Éla (1 Sam. 17). Le combat opposait David et Goliath, les champions d’Israël et de la Philistie. Les deux armées se tenaient en ordre de bataille, de part et d’autre de la vallée, mais la bataille se déroulait entièrement entre leurs représentants respectifs.
            Quels ont dû être les sentiments contradictoires des Israélites en voyant David descendre dans la vallée à la rencontre du géant ! Si la raison l’emportait en évaluant la probabilité de chance que David l’emporte, les doutes et les craintes devaient les saisir incontestablement. Et si la foi prévalait et mettait le Dieu d’Israël devant eux, l’espoir devait renaître dans leurs cœurs. Mais tant que seul David descendait dans la vallée, on pouvait espérer le meilleur. Dans quelques instants ce serait la victoire. La pierre lisse frappa le front du Philistin ; le géant tomba sur le sol ; il fut tué par sa propre épée ; sa tête à la main, le jeune David commença sa marche triomphale du fond de la vallée vers le sommet de la colline.
            « Et les hommes d’Israël et de Juda se levèrent et poussèrent des cris » (v. 52). Tout doute et toute crainte s’évanouirent devant le retour de leur représentant victorieux. Sa victoire était leur victoire. Ils étaient aussi libérés de l’oppresseur Philistin que David.
            L’application de ce principe est évidente pour nous. Notre Seigneur Jésus, un plus grand que David, est entré dans la sombre vallée de la mort, « livré pour nos fautes ». Beaucoup de chrétiens s’arrêtent là, et ne font donc qu’espérer le meilleur. Mais l’évangile ne s’arrête pas là. Après avoir vaincu l’ennemi, notre grand Représentant est sorti de la vallée, « ressuscité pour notre justification ». Sa victoire est notre victoire. Sa liberté est notre liberté. Tel est pour nous le sens de sa résurrection.
            Souvenez-vous donc de « Jésus-Christ ... ressuscité d’entre les morts selon mon évangile » et, la paix dans le cœur, levez-vous avec le vrai Israël de Dieu pour célébrer Sa louange.


F. B. Hole – STEM Publishing 
 

À suivre