LE LIVRE DE L'EXODE (29-31)
LE TABERNACLE – LE SACERDOCE (fin)
CHAPITRE 29
Le sacerdoce d’Aaron et de ses fils (v. 1- 21)
Les offrandes de consécration (v. 22-46)
CHAPITRE 30
L’autel pour faire fumer l’encens (v. 1-10)
L’argent de la propitiation (v. 11-16)
La cuve d’airain (v. 17-21)
Les aromates (v. 22-38)
CHAPITRE 31
Deux ouvriers appelés par l’Eternel (v. 1-11)
Le sabbat (v. 12-17)
Les tables du témoignage (v. 18)
LE TABERNACLE – LE SACERDOCE (fin)
Le sacerdoce d’Aaron et de ses fils (v. 1- 21)
Les vêtements dont Moïse devait revêtir Aaron et ses fils, sont le témoignage visible, extérieur, de la sainteté de leur service.
Ce sont des vêtements « pour gloire et pour ornement » (28 : 2, 40) ; ils correspondent ainsi à ce qu’est la maison que Dieu remplit de sa gloire (40 : 34-35).
Mais Dieu veut « la vérité dans l’homme intérieur » (Ps. 51 : 6) ; l’état moral des sacrificateurs doit correspondre à ce qu’ils montrent publiquement. Car ce n’est pas seulement devant les fils d’Israël qu’ils vont exercer leur office ; c’est d’abord devant l’Eternel et pour lui.
La grâce de Dieu pourvoit à leur sanctification (elle seule le peut) selon des dispositions et des offrandes qui présentent toutes en figure l’œuvre de Christ à la croix.
Pendant la période de la grâce (communément appelée l’ère chrétienne) Dieu a fait de tout croyant, lavé dans le sang de Christ, un sacrificateur (Apoc. 1 : 5-6). Il est « sanctifié, par l’offrande du corps de Jésus Christ » (Héb. 10 : 10).
Pour comprendre les différents aspects des ordonnances de ce chapitre, nous devons nous souvenir que lorsqu’Aaron est vu seul, à part de ses fils, il est un type de Christ. Lorsqu’il est associé à ses fils, nous avons en figure l’Eglise, comme famille sacerdotale. Ajoutons encore qu’un type ne peut jamais représenter pleinement les perfections du Seigneur car notre souverain sacrificateur est « Jésus, le Fils de Dieu » (Héb. 4 : 14).
Le chapitre commence par l’énumération des sacrifices et offrandes nécessaires pour sanctifier les sacrificateurs : un jeune taureau en sacrifice pour le péché ; un bélier en holocauste et le bélier de consécration. Les différentes offrandes de pain sans levain et de gâteaux et galettes à l’huile représentent Christ dans sa sainte humanité.
La sanctification des sacrificateurs a lieu à l’entrée de la tente d’assignation (c’est-à-dire du tabernacle), demeure de Dieu au milieu de son peuple (40 : 34-35). Tout d’abord, Moïse les fait approcher et les lave avec de l’eau. L’eau représente l’action purifiante de la Parole de Dieu (Jean 3 : 5 ; Eph. 5 : 26). Nous avons là une figure de la nouvelle naissance.
Par le lavage d’eau, Aaron devenait symboliquement ce que Christ est en lui-même, c’est-à-dire saint. Son association avec ses fils représente l’Eglise, sainte en vertu de son union avec Christ, dans une vie de résurrection : « Je me sanctifie moi-même pour eux », dit le Seigneur, « afin qu’eux aussi soient sanctifiés par la vérité » (Jean 17 : 19).
Ensuite Aaron est seul, pour être revêtu des saints vêtements, et oint, seul, de l’huile de l’onction, figure du Saint Esprit. Il est ici un type de Christ, « oint de l’Esprit Saint », à son baptême (Matt. 3 : 16 ; Act. 10 : 38), en vertu de sa sainteté personnelle, n’ayant pas besoin de l’aspersion du sang (nécessaire pour purifier).
Moïse fait approcher ensuite les fils d’Aaron, les revêt de leurs tuniques et les ceint, afin de consacrer « Aaron et ses fils » avec lui ; c’est une figure de l’Eglise, comme famille sacerdotale associée à Christ.
Les trois sacrifices, présentés devant la tente d’assignation (en figure devant l’Eternel), sont alors offerts :
- un taureau en sacrifice pour le péché, présentant le caractère expiatoire de la mort de Christ ;
- un bélier en holocauste, figure de Christ qui, par l’Esprit éternel, « s’est offert lui-même à Dieu sans tache » (Héb. 9 : 14) : c’est la propitiation (Lév. 1 : 3-4) ;
- enfin, le second bélier, ou « bélier de consécration ».
En posant leurs mains sur la tête des sacrifices, Aaron et ses fils s’identifiaient à eux : leurs péchés sont mis sur la tête du taureau ; la perfection symbolique de l’holocauste leur est imputée.
Le bélier, symbole du dévouement pour Dieu (Ex. 26 : 14 ; Gen. 22 : 13), présente Christ, que son obéissance, jusqu’à la mort de la croix, a pleinement qualifié pour être « sacrificateur pour l’éternité, selon l’ordre de Melchisédec » (Ps. 110 : 4 ; Héb. 6 : 20 ; 7 : 15-17, 21-28).
Ici, une importance particulière est donnée à ce que représente le bélier de consécration : il est égorgé, Moïse prend de son sang et le met sur le lobe de l’oreille droite, sur le pouce de la main droite, et sur le gros orteil du pied droit d’Aaron et de ses fils.
Puis il en fait aspersion sur l’autel tout autour ; Aaron et ses fils sont ainsi mis au bénéfice de la valeur du sang que Dieu a « donné sur l’autel, pour faire … propitiation pour l’âme » (Lév. 17 : 11).
Aaron et ses fils sont désormais « achetés à prix » (1 Cor. 6 : 20) ; leur intelligence, leur activité et leur marche appartiennent désormais au Seigneur, à cause de la valeur de son sang. Ces choses ont leur contrepartie dans la marche pratique du chrétien. « L’amour du Christ nous étreint, en ce que nous avons discerné ceci, que si un est mort pour tous, tous donc sont morts, et qu’il est mort pour tous afin que ceux qui vivent ne vivent plus pour eux-mêmes, mais pour celui qui pour eux est mort et a été ressuscité » (2 Cor. 5 : 14-15).
Enfin, une partie de ce sang est jointe à l’huile de l’onction, pour faire aspersion sur Aaron, ses fils, et sur les vêtements d’Aaron et de ses fils avec lui. Ils sont ainsi mis à part par le sang et l’onction du Saint Esprit.
Les offrandes de consécration (v. 22-46)
Nous avons vu (v. 20-21) que l’onction d’huile, qui représente le sceau du Saint Esprit, a suivi, pour les fils d’Aaron, l’aspersion du sang et non le lavage d’eau.
Le lavage régénère, mais le sang de Christ, qui seul purifie de tout péché (1 Jean 1 : 7), est nécessaire pour introduire le croyant dans un état que Dieu peut sceller, c’est-à-dire pour le reconnaître définitivement comme sien.
Ce sont les trois étapes qui conduisent à l’état chrétien (1 Cor. 6 : 11) :
- le lavage d’eau qui fait sortir l’homme de son ancienne condition ;
- la sanctification par le sang,
- enfin l’onction du Saint Esprit.
Le bélier de consécration (v. 22-37)
Aaron et ses fils ont donc été préparés par le travail de Dieu.
Ils vont pouvoir recevoir, sur les paumes de leurs mains, la graisse du bélier (les perfections morales), son épaule droite (l’énergie dans le service), le pain sans levain, le gâteau et la galette à l’huile (humanité sans tache de Christ, dans l’onction de l’Esprit Saint).
Leurs mains sont ainsi remplies – c’est le sens du mot traduit par « consacrer » – de ce qui représente Christ dans sa vie et dans sa mort. Tout ce qui est pour le service de Dieu vient donc de Lui (1 Chr. 29 : 14).
Ce qui a été « tournoyé », c’est-à-dire présenté à l’Eternel sous tous ses aspects, est alors brûlé en holocauste sur l’autel. Nous avons là une figure de ce qu’est la vraie adoration : ce qui peut être offert à Dieu est ce qu’un croyant peut saisir, par grâce, de la personne et de l’œuvre de Christ.
La poitrine tournoyée revenait à Moïse, type ici de Christ sacrificateur. Aaron et ses fils avaient aussi leur part. Ainsi Dieu, Christ comme sacrificateur, et l’Eglise – vue en Aaron et ses fils – se nourrissaient du même sacrifice. Nous trouvons ici encore une figure de la communion, sur la base de l’expiation accomplie, de Dieu, de Christ et des rachetés (1 Jean 1 : 3-4).
Remarquons à ce sujet que le sacrifice du bélier de consécration est un sacrifice de prospérités (Lév. 3), qui représente ce qu’est la communion, car quiconque est pur en mangera la chair (Lév. 7 : 19).
Ce sacrifice est un type remarquable du culte en esprit et en vérité offert aujourd’hui par les adorateurs que Christ a formés pour son Père (voir Jean 4 : 21-24).
Aaron et ses fils mangeaient la chair du bélier et le pain, à l’entrée de la tente d’assignation, dans la présence de Dieu, dans la mesure où elle pouvait être réalisée sous l’ancienne alliance.
Cette nourriture était réservée aux sacrificateurs – figure des rachetés du Christ – c’est pourquoi aucun étranger non sanctifié ne pouvait en manger, car on ne peut servir Dieu en ayant confiance en la chair (Phil. 3 : 3).
S’il restait de cette nourriture du sanctuaire, elle devait être brûlée, car elle ne peut être mangée qu’en relation immédiate avec l’autel, ce qui signifie qu’on ne peut se nourrir de Christ en oubliant sa mort sur la croix.
La consécration d’Aaron et de ses fils s’étendait sur sept jours. Cette période symbolise la durée complète de notre vie sur la terre, qui est ainsi entièrement consacrée à Dieu. L’importance du service de l’adoration, le premier et le plus important de tous, est ainsi mis en évidence.
L’autel lui-même devait être sanctifié sept jours ; car le sacerdoce, établi selon Dieu, s’exerce devant un autel purifié et oint. Chaque fois que la responsabilité de l’homme est engagée dans le service de Dieu, il lui est rappelé qu’il ne peut être agréé qu’en vertu du sacrifice expiatoire de Christ.
L’offrande continuelle (v. 38-46)
L’offrande continuelle, matin et soir, sur l’autel, vient ensuite. C’est l’holocauste continuel, accompagné de l’offrande de gâteau : le peuple est agréé en vertu de l’œuvre parfaite de Christ. La libation évoque les délices de Dieu, dans le sacrifice accompli à la croix.
Cette offrande continuelle est présentée « à l’entrée de la tente d’assignation, devant l’Eternel » (v. 42), là où il se rencontre avec les fils d’Israël. Nous voyons par là que le lieu où le culte est rendu, est celui, et celui seul, que Dieu choisit. C’est pour le croyant, aujourd’hui, le lieu où deux ou trois sont réunis au nom du Seigneur Jésus ; c’est là qu’il se trouve, selon sa promesse (Matt. 18 : 20). Il est le centre du rassemblement de ses rachetés ici-bas.
De l’obéissance à toutes ces dispositions dépend et résulte l’habitation de Dieu « au milieu des fils d’Israël ». Il est là, le Dieu Sauveur et Rédempteur qui les a fait sortir d’Egypte – figure du monde – pour habiter au milieu d’eux.
Nous comprenons ainsi l’exclamation de Moïse : « Tu es bienheureux, Israël ! » (Deut. 33 : 29). Et quelle grâce s’exprime dans cette parole divine : Je suis l’Eternel, leur Dieu.
L’autel pour faire fumer l’encens (v. 1-10)
Ce chapitre reprend et achève la description des objets du sanctuaire, après l’institution du sacerdoce.
Le plan de cette portion du livre (ch. 25-30) met en évidence la pensée de Dieu de donner à l’homme le moyen de s’approcher de Lui. Jusqu’au chapitre 27, Dieu se révèle à l’homme ; c’est pourquoi l’arche et le propitiatoire – figure de la Personne même de Christ – viennent en premier lieu : « Personne n’a jamais vu Dieu ; le Fils unique, qui est dans le sein du Père, lui, l’a fait connaître » (Jean 1 : 18). Ensuite, les objets du sanctuaire et sa composition nous ont montré d’autres traits de la Personne et de l’activité de Christ.
Il s’agit maintenant de s’approcher ; le Nouveau Testament nous a appris que Dieu a fait de tout croyant un sacrificateur ; il peut, à ce titre, entrer dans le sanctuaire, comme nous l’enseignent la qualification et la sanctification des sacrificateurs.
L’holocauste continuel est la base de l’acceptation du peuple, dans la bonne odeur du sacrifice de Christ (Lév. 1 : 9).
Maintenant, il peut être question d’un autel pour faire fumer l’encens, à l’intérieur du sanctuaire.
Comme l’autel de l’holocauste, il est fait de bois de sittim : « Jésus Christ venant en chair (2 Jean 7) est le fondement des relations de Dieu avec les hommes. Mais cet autel est plaqué d’or pur, ainsi que ses cornes, et il possède un couronnement d’or pur. Cela nous montre que nous ne sommes plus dans le parvis, où l’on rencontre d’abord l’autel d’airain, où nous voyons en figure Christ mourant sur la croix, sous le jugement de Dieu. Nous sommes maintenant dans le sanctuaire – « copie » des lieux célestes (Héb. 9 : 24) où Christ glorifié paraît pour nous devant la face de Dieu. L’autel est plaqué d’or, car dans le temple de Dieu, tout dit gloire.
Les dimensions de l’autel expriment la perfection et la grandeur incomparables du service de Christ dans le lieu saint ; ses cornes en représentent la puissance. Nous remarquons que les anneaux, où passent les barres pour porter l’autel, sont mentionnées juste après le couronnement d’or.
Nous voyons Jésus « couronné de gloire et d’honneur » (Héb. 2 : 9), mais nous nous souvenons qu’Il a accompagné son peuple dans le désert, et peut ainsi compatir à nos faiblesses (4 : 14-16).
La place de l’autel de l’encens est « vis-à-vis du voile qui est devant l’arche du témoignage » (v. 6), vis-à-vis du propitiatoire, où Dieu se rencontre avec son peuple. Là, Aaron fait fumer l’encens, chaque matin et chaque soir, quand il arrange les lampes.
Si l’autel est un type de Christ dans sa divinité et son humanité, l’encens qui y est brûlé exprime la perfection de son intercession, en vertu des perfections de sa Personne et de son œuvre. Car l’encens continuel est offert sur « le feu sorti de devant l’Eternel à l’autel de l’holocauste » (Lév. 9 : 24), à l’exclusion de tout feu étranger. On voit ainsi ce qui lie les deux autels : le feu sous l’holocauste continuel (29 : 42) et sous l’encens continuel, pour faire monter la bonne odeur du sacrifice
de Christ (Eph. 5 : 2).
Seul, l’encens composé selon les instructions divines (30 : 34-38) convient à cet autel, à l’exclusion de tout autre parfum – cela sera vu en détail avec les versets 34 à 38. Les holocaustes et offrandes de gâteau sont réservés à l’autel d’airain : confondre les deux autels serait oublier que l’exercice sacerdotal des rachetés de Christ s’exerce dans « les lieux saints » (Héb. 10 : 19). Dans le lieu saint, nous avons Christ ressuscité ; sa gloire nous est révélée par le Saint Esprit (la lumière du chandelier).
L’encens qui fume sur l’autel d’or témoigne d’une œuvre accomplie pour toujours. N’est-ce pas là le caractère même de l’adoration ?
Enfin la libation est exclue aussi : le vin excite l’esprit de l’homme, et peut produire une imitation extérieure de l’action de l’Esprit Saint (Act. 2 : 13-15).
Notons aussi que, dans son service à l’autel d’or, Aaron est une figure de Christ, qui intercède pour les siens en vertu de son œuvre expiatoire dont nous trouvons le type à l’autel d’airain.
Il faisait fumer l’encens chaque matin et entre les deux soirs - entre 15 heures, la neuvième heure, celle de la prière (Act. 3 : 1), et le coucher du soleil - au moment où il arrangeait les lampes du chandelier : la lumière du Saint Esprit qui glorifie Christ et fait apparaître toutes ses perfections est donc indispensable à l’accomplissement du service à l’autel d’or.
En d’autres termes, nous ne pouvons voir et comprendre l’office de notre Souverain Sacrificateur que dans la mesure où nous sommes guidés et éclairés par le Saint Esprit.
Mais il y a aussi dans ce type une application pratique aux chrétiens, puisque, étant lavés dans le sang de l’Agneau, ils sont maintenant sacrificateurs pour son Dieu et Père.
Nous pouvons donc voir en Aaron un type des vrais adorateurs (Jean 4 : 23-24) qui, entrés dans le lieu saint en pleine assurance de foi, y offrent un sacrifice de louanges, le fruit des lèvres qui confessent (ou bénissent) le nom de Jésus (Héb. 10 : 19-22 ; 13 : 15).
Les chapitres 25-31 du livre de l’Exode comprennent un ensemble parfait de sept divisions. Chacune commence en ces termes : « Et l’Eternel parla à Moïse ». La première section nous a présenté tout ce qui concerne le sanctuaire et le sacerdoce. La seconde et la septième contiennent des directives qui touchent tout le peuple. Les quatre autres viennent compléter ce qui est nécessaire au service sacerdotal et à l’exécution de tout l’ouvrage du tabernacle.
L’argent de la propitiation (v. 11-16)
Dans cette division, les fils d’Israël sont appelés à prendre conscience de leur état de rachetés. C’est le sens symbolique de « l’argent de la propitiation », chose corruptible, certes, mais qui représente « le sang précieux de Christ » (1 Pier. 1 : 19), car c’est le sang qui fait propitiation pour l’âme.
Cette « rançon des âmes » est liée au dénombrement des fils d’Israël. Chacun doit donner pour lui-même sa propre rançon, fixée uniformément à un demi-sicle, pour le riche comme pour le pauvre, car devant Dieu « il n’y a pas de différence, car tous ont péché » (Rom. 3 : 22).
Cet argent, affecté au service de la tente d’assignation, a servi notamment à fondre les cent bases du lieu saint et du voile, ainsi que les crochets des piliers et le placage des chapiteaux (38 : 27-28).
Les fils d’Israël, qui ne pouvaient entrer dans le sanctuaire, y étaient néanmoins représentés en mémorial devant l’Eternel, afin que propitiation soit faite pour leurs âmes. Chacun de ceux qui avaient donné cette offrande de l’Eternel, était ainsi connu suivant « le nombre des noms » (Nom. 1 : 2). Bien des siècles plus tard, l’Eternel rappellera ces choses au résidu (le reste fidèle) de son peuple : « Ne crains point, car je t’ai racheté ; je t’ai appelé par ton nom, tu es à moi » (Es. 43 : 1). Et notre Berger et Rédempteur nous appelle par notre nom (Jean 10 : 3, 14).
La maison de Dieu est donc fondée sur la rédemption, et le peuple racheté est sanctifié avec elle.
Ni la forme, ni les dimensions de la cuve d’airain ne sont précisées : notre attention est ainsi dirigée sur sa fonction, plutôt que sur son aspect ; elle contient de l’eau pour s’y laver.
La mention d’un soubassement (également d’airain), suggère la stabilité de la cuve, c’est-à-dire la permanence de la ressource donnée aux sacrificateurs, afin qu’ils se lavent avant d’entrer dans la tente d’assignation ou de servir à l’autel.
L’airain et l’eau sont associés ici, montrant symboliquement que l’action purificatrice de la Parole (l’eau) est liée à la mort de Christ sous le jugement de Dieu.
Placée entre la tente d’assignation et l’autel, cette cuve d’airain est sur le chemin des sacrificateurs, afin qu’ils y lavent leurs mains et leurs pieds avant d’entrer dans la tente ou de servir à l’autel.
Pourquoi donc ce lavage est-il nécessaire ? Les sacrificateurs n’ont-ils pas été sanctifiés, lavés avec de l’eau avant de recevoir l’aspersion avec du sang et de l’huile ?
Certes, toutes ces choses ont été accomplies pour eux, une fois pour toutes, et ne doivent jamais être répétées. Mais nous ne devons pas oublier que les sacrificateurs, comme les croyants aujourd’hui, étaient en contact avec la poussière du désert, figure des souillures du monde. C’est de ces impuretés qu’ils devaient se purifier à la cuve d’airain. C’est pourquoi le lavage à la cuve était souvent répété. Il ne doit pas être confondu avec celui qu’avait opéré Moïse (29 : 4), et qui correspond au « lavage de la régénération » (Tite 3 : 5). Celui-ci, fait une seule fois, nous fait sortir de notre condition ancienne, et nous donne une part en Christ.
A la cuve d’airain, nous trouvons le lavage de la sanctification, qui ôte les souillures du chemin et nous assure une part avec Christ. Ainsi, le Seigneur Jésus, en lavant les pieds de ses disciples, leur dit : « Celui qui a tout le corps lavé n’a besoin que de se laver les pieds : il est net tout entier » (Jean 13 : 10). Ils étaient nets, à cause de la parole que Jésus leur avait dite (Jean 15 : 3). Le Seigneur ne lave que les pieds des disciples, car il a en vue la sainteté de leur conduite (1 Pier. 1 : 15) ; tandis que pour les sacrificateurs placés sous la Loi, les actes (les mains), aussi bien que la marche (les pieds), sont en question.
Dans l’Ecriture, les parfums expriment la gloire et la beauté du Nom de Jésus : « Ton nom est un parfum répandu » (Cant. 1 : 3).
Mais les perfections morales que sa vie et sa marche ont manifestées pour le bon plaisir de Dieu sont trop nombreuses, et leurs caractères sont trop différents, pour être représentés par un seul parfum.
La provenance de ces aromates nous permet de donner très sommairement quelques indications susceptibles de nous aider à percevoir leur signification.
– La myrrhe franche est la résine qui s’écoule librement de l’arbre. D’odeur agréable, elle est très amère ; elle évoque donc les souffrances de « l’homme de douleurs » (Es. 53 : 3 ; voir Lam. 3 : 15).
– Le cinnamome aromatique (ou cannelier) est un bel arbre, odorant, au feuillage toujours vert. C’est le parfum qu’exhalait, pour les délices du Père, son bien-aimé.
– Le roseau aromatique est une image de l’homme dans sa faiblesse (Matt. 11 : 7). Il nous montre Christ dans son abaissement.
– La casse provient d’un grand et bel arbre : ce parfum se rapporte au « Roi dans sa beauté » (Es. 33 : 17) et au « Roi de gloire » (Ps. 24 : 7-10).
Mélangés avec de l’huile d’olive pure, selon des quantités soigneusement prescrites, ces aromates constituent une huile pour l’onction sainte.
Une huile pour l’onction sainte
L’huile d’olive est toujours une figure du Saint Esprit. Lui seul peut parfaitement rendre témoignage de Christ et le glorifier (Jean 15 : 26 ; 16 : 14-15).
L’huile de l’onction sainte exprime et rappelle, dans la puissance du Saint Esprit, l’excellence personnelle de Christ, objet des délices de Dieu.
Ainsi, le sanctuaire et tous les ustensiles sont sanctifiés par l’application de « l’huile de l’onction sainte ». La puissance d’en haut, l’Esprit « de puissance, et d’amour, et de sobre bon sens » (2 Tim. 1 : 7) est, de la même manière, nécessaire à la « maison spirituelle », au « saint sacerdoce », pour qu’elle puisse offrir des sacrifices spirituels, agréables à Dieu par Jésus Christ (1 Pier. 2 : 4-5).
L’onction opérée avec cette huile confère symboliquement un caractère de sainteté au sacerdoce. Ce sur quoi l’huile a été mise est « très saint » ; seuls, ceux qui sont sanctifiés par la même onction sont qualifiés pour les toucher. Ce qui est représenté ici, en figure, a trouvé son accomplissement dans les rachetés de Christ, car Dieu les a oints et marqués de son sceau (2 Cor. 1 : 21-22).
Des drogues odoriférantes…
Quatre drogues odoriférantes sont nécessaires pour composer l’encens :
– Le stacte se trouve parfois au cœur d’une larme de myrrhe coagulée, sous la forme d’une goutte qui, desséchée, se réduit en poudre. Ce parfum rare et précieux représente les souffrances cachées de Christ, connues de Dieu seul, celles qu’Il éprouva dans son angoisse insondable.
– La coquille odorante, recueillie au fond de la mer, évoque les souffrances de Christ dans les eaux profondes du jugement de Dieu.
– Le galbanum provient du suc d’une plante des pays chauds ; sa saveur est âcre, son odeur désagréable ; mais il se mélange heureusement avec d’autres parfums.
– L’encens aussi est une résine. Il brûle avec une flamme blanche et une fumée abondante, produisant une « nuée » (Lév. 16 : 13). Son odeur est agréable.
L’encens composé (v. 34-38)
C’est le dernier des types du sanctuaire. Les drogues odoriférantes qui le composent parlent des perfections de Christ en rapport avec ses souffrances, car c’est l’action du feu qui en fait monter le parfum vers Dieu. C’est pourquoi nous n’avons ici que des proportions et non des quantités, car personne ne peut mesurer ce qu’ont été les souffrances de Christ : « Personne ne connaît le Fils, si ce n’est le Père » (Matt. 11 : 27).
Mais, si nous considérons l’autel d’or, où le parfum offert représente des sacrifices de louanges, fruit des lèvres qui confessent le nom de Jésus (Héb. 13 : 15), nous comprenons que, si faible que soit notre appréciation de ses perfections, les proportions de l’encens demeurent, expression de l’excellence de Christ pour la pleine satisfaction de Dieu.
Cet encens est un « ouvrage de parfumeur ». Le parfumeur est ici une figure du Saint Esprit qui glorifie Christ. L’encens est aussi salé, pur, saint, car Christ n’a pas « connu », ni « commis » de péchés et n’en avait pas en lui (2 Cor. 5 : 21 ; 1 Pier. 2 : 22 ; 1 Jean 3 : 5).
Mais, pour que la bonne odeur du parfum s’exhale pleinement, il devait être « pilé très fin ». Ce travail qui demande de l’attention et du soin, correspond peut-être à la composition de ce que l’adorateur peut dire « au sujet du roi » (Ps. 45 : 1), ce qu’il aura pu recueillir des perfections de Christ, pour les présenter au Père.
Mais, si ce parfum est précieux pour Dieu, il doit lui être exclusivement réservé et, comme pour l’huile de l’onction sainte, tout usage impie, toute contrefaçon, tout ce qui peut exalter l’homme, ne peut qu’entraîner la peine la plus sévère de la part de Dieu.
Deux ouvriers appelés par l’Eternel (v. 1-11)
L’Eternel avait dit à Moïse : « Regarde, et fais selon le modèle qui t’en est montré sur la montagne » (25 : 40). Nous avons vu que ce modèle représente plusieurs aspects de la Personne et de l’œuvre de Christ. Quel soin devra donc être mis à la construction du tabernacle !
Seul l’Esprit de Dieu sonde les choses profondes de Dieu pour nous les révéler (1 Cor. 2 : 10) et peut glorifier Christ ; de même aussi, symboliquement, l’Eternel remplit de l’esprit de Dieu, en sagesse, en intelligence et en connaissance, les artisans qui feront tout ce qu’Il a commandé.
Pour la sixième fois, l’Eternel parle à Moïse : « Regarde, j’ai appelé par nom Betsaleël… » (v. 1). A cet homme, Dieu a donné les capacités, les dons indispensables pour travailler l’or, l’argent, l’airain, pour tailler… Cela correspond au ministère exercé « pour l’œuvre du service, pour l’édification du corps de Christ » (Eph. 4 : 11-12), ce que Christ a « donné » (Eph. 4 : 9-11 ; Jean 3 : 27).
Les matériaux à mettre en œuvre représentent, nous l’avons vu, les caractères et les gloires de Christ ; ils sont « l’offrande élevée », que les fils d’Israël ont apportée à l’Eternel (25 : 1-8). Et, parce qu’ils Lui appartiennent, ils ne peuvent être employés et travaillés selon les capacités et la sagesse humaines.
L’Eternel a donné, avec Betsaleël, Oholiab. Il a mis de la sagesse dans le cœur de tout homme intelligent. Remarquons que la sagesse et l’intelligence sont données à ceux qui reçoivent les paroles de Dieu et les gardent ; à ceux qui les estiment et les achètent au prix de toutes leurs acquisitions (Prov. 2 : 1-9 ; 4 : 1-2, 5-9).
Tous les ouvrages à exécuter sont énumérés : tout est précieux aux yeux de Dieu, et Il veut aussi que ces choses nous soient précieuses, car elles représentent ce en quoi Il a trouvé son plaisir : la Personne et l’œuvre de son Fils bien-aimé.
Nous sommes ainsi invités au saint service du sacerdoce, et sommes introduits, comme peuple de Dieu, dans les bénédictions de notre mise à part pour lui.
Ainsi, lorsque Dieu nous appelle à son service, Il nous donne les capacités nécessaires et suffisantes pour nous acquitter de la charge qu’Il nous confie (Zach. 3 : 7 ; Mal. 3 : 14), afin que nous fassions « selon tout ce qu’Il a commandé ».
L’ordonnance du sabbat est liée ici au tabernacle.
Dans le livre de l’Exode, nous remarquons que la mention du sabbat accompagne en grâce, toutes les manifestations des pensées de Dieu à l’égard des siens : il est mentionné en relation avec la manne (16 : 23-30), avec la loi (20 : 8-11), et maintenant après la description du tabernacle, en relation avec « l’ombre des biens à venir » (Héb. 10 : 1).
La pensée de Dieu est d’introduire les siens dans son repos. A la fin de la première création, « Dieu se reposa au septième jour de toute son œuvre qu’il fit. Et Dieu bénit le septième jour et le sanctifia ; car en ce jour il se reposa de toute son œuvre que Dieu créa en la faisant » (Gen. 2 : 2-3).
Dans sa grâce, Dieu veut donc faire partager son repos à son peuple. L’épître aux Hébreux nous montre que ceux qui sortirent d’Egypte n’entrèrent pas dans son repos à cause de l’incrédulité (Héb. 3 : 16-19). Toutefois, il reste un « repos sabbatique » pour le peuple de Dieu (Héb. 4 : 9). Israël y entrera sous le règne de Christ ; alors l’Eternel, au milieu de son peuple, se reposera dans son amour (Soph. 3 : 17).
Ceux qui, aujourd’hui, ont cru Dieu, entrent dans le repos (Héb. 4 : 3), quand par la foi, ils anticipent quelque chose des promesses divines en Christ qui est assis sur le trône du Père, car son œuvre est parfaitement achevée. Mais c’est dans le ciel que les rachetés connaîtront parfaitement le repos de Dieu.
Le sabbat est présenté ici comme une alliance perpétuelle. Certes, Israël a rompu cette alliance (Jér. 31 : 32), mais Dieu, qui est fidèle, accomplira pour eux sa promesse et, dans le règne de mille ans, le sacerdoce établi par Lui sanctifiera ses sabbats (Ezé. 44 : 24).
Les tables du témoignage (v. 18)
Ce sont les deux tables de l’alliance (Deut. 9 : 10-11), la loi que l’Eternel donna à Moïse pour son peuple, à la fin des quarante jours et des quarante nuits où Il lui parla. « Les tables étaient l’ouvrage de Dieu, et l’écriture était l’écriture de Dieu » (32 : 16). Au nombre de deux, elles constituent ensemble un témoignage parfait de la sainteté et de la fidélité de Dieu.
Dieu sanctionnait donc l’engagement pris par tout le peuple ensemble : « Tout ce que l’Eternel a dit, nous le ferons » (19 : 8).
Ce dernier verset (v. 18) est à la fois la conclusion de la troisième section du livre de l’Exode, où tout est donné et établi par Dieu en perfection, et l’introduction à la section suivante (ch. 32-34).
D'après « Sondez les Ecritures » (vol. 4)
A suivre