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LE LIVRE DE L'EXODE (27-28)


LE TABERNACLE – LE SACERDOCE (suite)
            CHAPITRE 27
                    L’autel de l’holocauste, le parvis, l’huile
            CHAPITRE 28
                    Les saints vêtements : l’éphod (v. 1-14)
                    Le pectoral de jugement (v. 15-30)
                    La robe de l’éphod (v. 31-35)
                    La lame d’or pur, la tunique (v. 36-39)
                    Les vêtements des fils d’Aaron (v. 40-43)
 

LE TABERNACLE – LE SACERDOCE (suite)

                        CHAPITRE 27

                                    L’autel de l’holocauste, le parvis, l’huile

                                                L’autel (v. 1-8)

            Lorsqu’un Israélite franchissait la porte du parvis, il voyait devant lui l’autel de l’holocauste (38 : 1 ; 40 : 29), appelé aussi « autel d’airain » (38 : 30 ; 39 : 39). Ses cinq coudées de longueur et de largeur expriment sans doute que l’autel est donné pour faire face à la responsabilité de tout homme devant Dieu, et montre comment l’Homme parfait, Christ, a répondu aux exigences divines. « En effet, comme, par la désobéissance d’un seul homme, beaucoup ont été constitués pécheurs, de même aussi, par l’obéissance d’un seul, beaucoup seront constitués justes » (Rom. 5 : 19). Sa hauteur, trois coudées - le chiffre trois se rapporte parfois aux trois jours passés par le Seigneur dans la mort (Ex. 8 : 27 ; Jos. 1 : 11 ; Jon. 2 : 1) - nous parle de la mort et de la résurrection de Christ.
            « Tu feras l’autel de bois de sittim ». Ici, ce symbole de la parfaite humanité de Christ, est lié au fait qu’il a été « fait un peu moindre que les anges… en sorte que, par la grâce de Dieu, il goûtât la mort pour tout » (Héb. 2 : 9).
            Les « cornes », symboles de puissance et de gloire (1 Sam. 2 : 1) évoquent pour nous « la parole de la croix » qui est « la puissance de Dieu » (1 Cor. 1 : 18) ; tandis qu’au nombre de quatre, elles présentent le caractère universel du salut offert, par la foi, au Fils unique de Dieu (Jean 3 : 16 ; 12 : 32).
            A l’intérieur du sanctuaire, l’or est le symbole de la justice divine et de l’excellence personnelle du Seigneur Jésus, « le Saint et le Juste » (Act. 3 : 14).
            A l’extérieur, dans le parvis, l’autel est plaqué d’airain ; ses ustensiles, la cuve, et son soubassement, les bases des piliers, tout est d’airain. L’airain est une figure de la justice divine, exigeant le jugement du péché.
            L’autel présente donc Dieu manifesté en justice ; c’est le lieu où Il rencontre le pécheur. Il est ainsi le symbole de la croix, où « Christ a souffert une fois pour les péchés, le juste pour les injustes, afin de nous amener à Dieu » (1 Pier. 3 : 18).
            Tout, dans l’autel plaqué d’airain, parle du jugement qui a été porté par le Seigneur Jésus. La grille d’airain supportait le feu qu’on ne devait pas laisser éteindre, sur lequel l’holocauste brûlait toute la nuit (Lév. 6 : 1-6). Car seul l’holocauste, figure de Christ qui, « par l’Esprit éternel s’est offert lui-même à Dieu sans tache » (Héb. 9 : 14), était brûlé sur l’autel. C’est essentiellement la part de Dieu dans la mort de Christ, sans oublier que Dieu, en agréant l’holocauste, agrée celui qui l’offre, en propitiation pour son péché (Lév. 1 : 2-4 ; 1 Jean 4 : 10).
            En parfaite harmonie avec l’autel, ses ustensiles étaient d’airain, et les barres de bois de sittim pour le porter étaient plaquées d’airain.
            L’autel étant un type de la croix, nous comprenons qu’il soit expressément enjoint à Moïse de le faire comme cela lui avait été montré sur la montagne. C’est pour nous une mise en garde contre toutes les pensées et l’imagination du cœur de l’homme quant à la Personne et à l’œuvre du Seigneur Jésus sur la croix.

                                                Le parvis (v. 9-19)

            C’est l’enceinte du tabernacle, d’apparence fragile, certes ; mais « la faiblesse de Dieu est plus forte que les hommes » (1 Cor. 1 : 25). Elle délimite la séparation entre le désert, figure du monde, et le lieu de la présence de Dieu, où l’on n’entre que par la porte (Jean 10 : 9), par la foi au Seigneur Jésus. Les quatre bases d’airain établissent que Christ a répondu à notre place aux exigences de la justice de Dieu ; « il a livré son âme à la mort ; il a été compté parmi les transgresseurs ; il a porté le péché de plusieurs ; et il a intercédé pour les transgresseurs » (Es. 53 : 12). Les crochets et les baguettes d’argent témoignent de la valeur de son sang précieux pour notre rédemption.
            Les tentures du parvis, de fin coton retors, nous présentent d’abord la pureté de l’homme Christ Jésus, dont la conduite dans le monde répondait entièrement à la constante sainteté de ses relations avec Dieu. Leur longueur, 280 coudées, est, en effet, exactement égale à la somme des longueurs des tapis du tabernacle.
            Ainsi considérées comme représentant les croyants, les tentures expriment qu’ils ont à marcher comme Christ a marché (1 Jean 2 : 6), leur témoignage extérieur correspondant à la connaissance de Christ « dans le sanctuaire », c’est-à-dire à l’intimité de sa présence. Nous en avons un exemple dans l’histoire de Daniel (voir Dan. 6).
            Les piliers montrent les croyants, se tenant debout par la foi (2 Cor. 1 : 24), ayant « la justice qui est de Dieu » (Phil. 3 : 9), (les bases d’airain) ; et « achetés à prix » (1 Cor. 6 : 20), (les baguettes et les crochets d’argent).
            Ajoutons que les baguettes d’argent nous montrent comment les rachetés sont unis ensemble comme un peuple acquis, pour annoncer les vertus de Christ (1 Pier. 2 : 9).
            Enfin, les pieux et les cordages (Nom. 4 : 32) qui assurent la stabilité des piliers nous montrent les croyants « gardés par la puissance de Dieu, par la foi, pour un salut qui est prêt à être révélé au dernier temps» (1 Pier. 1 : 5).

                                                L’huile des luminaires (v. 20-21)

            Cette ordonnance vient en harmonieuse transition entre la première partie de la description du tabernacle, où Dieu se révèle au croyant, et la seconde partie, où Il montre comment s’approcher de Lui. Dieu se révèle en Christ, dans la puissance du Saint Esprit dont l’huile est la figure.
            Du côté des croyants, un exercice spirituel « continuel » est nécessaire pour que, pendant la nuit de l’absence du Seigneur, les lampes brûlent sans cesse dans le lieu saint.

 

                        CHAPITRE 28

                                    Les saints vêtements : l’éphod (v. 1-14)

            Jusqu’ici Dieu, par les symboles du tabernacle, s’est révélé en Christ. Par le sacerdoce et avec les derniers objets du sanctuaire, Il nous montre maintenant le chemin vers Lui.
            Le peuple d’Israël n’avait accès qu’au parvis ; les sacrificateurs, eux, entraient constamment dans le lieu saint ; mais seul le souverain sacrificateur pénétrait, une fois par an, dans le lieu très saint (Héb. 9 : 6-7 ; Lév. 16).
            Aujourd’hui, celui qui, par la foi, est lavé dans le sang de Christ, est fait sacrificateur pour son Dieu et Père (Apoc. 1 : 5-6).
            Dans l’ancienne alliance, le sacrificateur était l’intermédiaire entre Dieu et son peuple ; mais son service nous montre en figure celui des rachetés, sous le souverain sacerdoce de Christ. Les vêtements d’Aaron présentent symboliquement les caractères du sacerdoce de Christ, et ce que les croyants peuvent en saisir. C’est pourquoi ils doivent être faits par « des hommes intelligents » (v. 3), rendus tels parce que l’Eternel les a remplis « de l’esprit de sagesse » (comp. 31 : 1-6).
            Ces hommes intelligents représentent sans doute le ministère apostolique, par lequel l’Esprit Saint décrit tous les aspects du sacerdoce de Christ, « ministre des lieux saints et du vrai tabernacle que le Seigneur a dressé, non pas l’homme » (Héb. 8 : 2).
            Nous retrouvons ici les matériaux qui sont entrés dans la confection du tabernacle, et de ce qu’il contient :
                  - l’or exprime que Dieu a appelé Christ au sacerdoce éternel, après L’avoir ressuscité et glorifié (Héb. 5 : 5-10).
                  - le bleu, la pourpre, l’écarlate et le fin coton retors parlent du caractère céleste de Christ, des gloires du Fils de l’homme, du Fils de David et de son humanité sans tache.
            Tel est notre « grand souverain sacrificateur qui a traversé les cieux, Jésus, le Fils de Dieu » (Héb. 4 : 14).
            L’éphod est le vêtement caractéristique du sacerdoce. Celui d’Aaron nous montre que Christ agit pour nous sous son double caractère : divin, ce dont nous parle l’or ; et humain, ce qu’expriment les quatre autres substances.
            L’accent est mis ainsi sur le fait que la valeur du service sacerdotal de Christ est liée à la valeur infinie de sa propre Personne.
            L’éphod d’Aaron annonce aussi ce que sera le sacerdoce à venir de Christ, quand Il y ajoutera les gloires de la royauté, étant alors le vrai Melchisédec, roi de justice et de paix, aussi bien que sacrificateur (Gen. 14 : 18 ; Héb. 7 : 1).
            De même que le voile (26 : 31) et le pectoral, l’éphod et sa ceinture devaient être faits en « ouvrage d’art », par des hommes intelligents, à qui l’Esprit de vérité rendait témoignage de Christ, de sorte qu’ils pouvaient rendre témoignage de Lui (Jean 15 : 26-27).

            Deux détails retiennent encore notre attention : l’éphod était pourvu de deux épaulières et d’une ceinture :
                  - Les épaulières assemblaient l’éphod, (probablement un « devant » et un « dos ») en passant sur les épaules du sacrificateur. Les épaules symbolisent la force pour porter (voir Gen. 49 : 15 ; Ps. 81 : 6) ; les épaulières évoquent donc la puissance avec laquelle Christ accomplit son service : la puissance d’une vie impérissable (Héb. 7 : 16). Ainsi, sur les épaulières, les deux pierres d’onyx (où les noms des fils d’Israël sont gravés d’une manière ineffaçable, « en gravure de cachet ») enchâssées dans des chatons d’or, sont une image des saints, portés avec puissance dans la présence de Dieu, précieux et justes devant Lui en Christ. Deux chaînettes d’or pur, en ouvrage de torsade, attachent solidement les chatons des pierres enchâssées, aux épaulières de l’éphod. Les saints sont ainsi liés au puissant service sacerdotal de Christ glorifié.
                  - La ceinture est l’emblème du service (Luc 12 : 37 ; Jean 13 : 4). Le mot qui la désigne est particulier à celle de l’éphod. Faite du même travail et de la même matière que l’éphod, elle exprime le caractère unique du service sacerdotal de Christ en faveur des siens, devant la face de Dieu (Héb. 9 : 24).


                                    Le pectoral de jugement (v. 15-30)

            Nous remarquons que le pectoral fait l’objet d’une description très détaillée, bien qu’il soit de dimensions réduites (c’est d’ailleurs la seule pièce des vêtements sacerdotaux dont les dimensions nous soient données).
            Nous pouvons donc penser qu’il a, dans la pensée de Dieu, une importance particulière ; en fait, le pectoral, placé sur le cœur d’Aaron, attaché de manière à ne pas bouger de dessus l’éphod, nous parle de l’amour de Christ, trait distinctif de son sacerdoce.
            Il est fait des mêmes matériaux que l’éphod et, comme lui, en « ouvrage d’art ». Il est carré, double, d’un empan de côté. L’empan représente la plus grande mesure que l’homme puisse effectuer avec sa main, autrement dit, ce qu’il a la capacité de saisir. Ainsi, sur la terre, nous connaissons l’amour de Christ « en partie » (1 Cor. 13 : 12). Dans l’empan, nous pouvons voir aussi les saints dans la main de Dieu, car Il les aime (Deut. 33 : 3).
            L’Israélite qui voyait le pectoral sur le cœur d’Aaron ne contemplait qu’une figure, glorieuse, certes, et bien propre à l’assurer de l’amour divin, car le nom de sa tribu était gravé en gravure de cachet sur l’une des douze pierres enchâssées dans des montures d’or. Les pierres du pectoral et des épaulières étaient gravées comme les sceaux destinés à laisser l’empreinte de leur propriétaire sur des cachets de cire ou d’argile. Mais le pectoral était double, de sorte que l’autre partie, plus proche encore du cœur du souverain sacrificateur, était invisible ; car « l’amour du Christ surpasse toute connaissance » (Eph. 3 : 19).
            Chaque tribu était représentée par une pierre précieuse : chacune d’elles, chaque racheté, est également l’objet de l’amour de Christ. Chacune d’elles aussi, était nécessaire pour que toutes les gloires de Christ dans les siens soient réfléchies, dans le lieu saint, sous la lumière du chandelier. Ainsi, l’Esprit de vérité glorifie Christ en prenant de ce qui est à Lui pour l’annoncer aux saints (Jean 16 : 13-15) ; car c’est dans le sanctuaire qu’aujourd’hui « nous voyons Jésus » (Héb. 2 : 9).
            Ces pierres brillantes témoignent aussi que « Dieu est lumière » (1 Jean 1 : 5) ; leurs montures d’or proclament à la fois la justice, la sainteté, et l’amour de Dieu qui « nous aima et envoya son Fils pour être la propitiation pour nos péchés » (1 Jean 4 : 10).
            Dieu est lumière et amour (1 Jean 1 : 5 ; 4 : 8, 16) ; ses rapports avec les hommes sont basés sur ces deux caractères : c’est ce que représente « le pectoral de jugement ». La lumière manifeste la perfection de Dieu et l’état moral de l’homme ; l’amour de Dieu lui offre le salut et la vie.
            Remarquons avec quel soin le pectoral est attaché à l’éphod :
                  - deux anneaux d’or, aux coins supérieurs du pectoral, l’attachent aux épaulières par des chaînettes d’or torsadées d’or pur ;
                  - deux autres anneaux d’or, en bas, répondent à deux anneaux d’or fixés aux épaulières de l’éphod, juste à sa jointure, au-dessus de la ceinture de l’éphod, et là, des cordons de bleu les lient ensemble, fermement.
            Le pectoral est donc inséparable de l’office sacerdotal de Christ, qui porte les siens sur son cœur, devant Dieu, qui les Lui a donnés.
            Les chaînettes d’or parlent de « Jésus Christ, le Juste » (1 Jean 2 : 1-2), tandis que les cordons de bleu soulignent le caractère céleste de son service.
            Enfin, les urim et les thummim (lumières et perfections), montrent ce qu’est le jugement de Dieu : « ce qui manifeste tout, c’est la lumière » (Eph. 5 : 13) ; et Il est « parfait en connaissance » (Job 36 : 4).

            L’usage du pectoral est indiqué dans les deux derniers versets du paragraphe : c’est ainsi qu’Aaron portait les fils d’Israël dans le lieu saint, comme mémorial devant l’Eternel. Israël était « rappelé » à son Dieu, mais selon l’appréciation qu’Il portait lui-même sur son peuple, en vertu des perfections de Christ. C’est pourquoi il est question d’un « pectoral de jugement ».
            L’Eternel voyait son peuple sur le cœur d’Aaron, type, ici, de Christ : alors, Israël était à ses yeux « un peuple saint », qu’Il avait choisi pour lui-même, parce qu’Il l’avait aimé (Deut. 7 : 6-8).


                                    La robe de l’éphod (v. 31-35)

            L’éphod, sa ceinture, ses épaulières, et le pectoral, ne sont pas à proprement parler des vêtements. Ce sont plutôt les pièces caractéristiques des saints vêtements ; elles se rapportent exclusivement au service du sacrificateur, et constituent sa robe officielle.
            Nous avons dit que l’éphod est toujours associé à la pensée de l’office sacerdotal. C’est pourquoi la longue robe dont il est question maintenant est appelée « la robe de l’éphod ».
            Dans la Parole, la robe, c’est-à-dire le vêtement extérieur, représente très souvent l’état moral (bon ou mauvais) de celui qui la porte (Matt. 22 : 11-12 ; Luc 15 : 22 ; Apoc. 7 : 9, 13-14).
            Il est parlé, dans l’Ecriture, d’une robe remarquable, unique, celle du Seigneur Jésus. Elle était « sans couture, tissée tout d’une pièce depuis le haut » (Jean 19 : 23).
            A l’image de la marche, du service et du témoignage du Seigneur, elle ne présentait aucune division, aucun défaut ; rien n’avait dû être ôté ou ajouté à ce vêtement tissé tout d’une pièce. Et, si la robe de l’éphod devait être fabriquée de manière à ce qu’elle ne se déchire pas, Dieu lui-même a veillé à ce que la robe de son Fils crucifié ne soit pas déchirée : aucune puissance ne peut porter atteinte à la sainteté et à la perfection de sa Personne.
            Nous pouvons penser que la robe de l’éphod préfigurait celle du Seigneur ; « saint, exempt de tout mal, sans souillure, séparé des pécheurs, et élevé plus haut que les cieux… s’étant offert lui-même » (Héb. 7 : 26-27).
            Nous la distinguerons de l’éphod en disant que c’est la robe personnelle du sacrificateur.

            La robe d’Aaron présente trois détails remarquables :
                  - sa couleur : elle est entièrement de bleu. Ici, l’élément céleste est prééminent ; car, si Aaron effectue son service dans « un sanctuaire terrestre » (Héb. 9 : 1), l’Esprit Saint dirige nos regards vers Christ, qui exerce le sacerdoce « dans le ciel même » (Héb. 9 : 24) ;
                  - son ouverture pour la tête : elle est au milieu de la robe. Christ, souverain sacrificateur, est le centre du sacerdoce ;
                  - ses bords, tout autour : nous pouvons voir, dans les bords du vêtement d’Aaron, « des frères qui habitent unis ensemble » (Ps. 133 : 1), sous l’onction des bénédictions spirituelles qui découlent de la tête.
            Il est très important que l’ouverture ne se déchire pas, car l’unité de la robe tout entière en dépend. C’est pourquoi une bordure en ouvrage de tisserand, incorporée à l’ensemble, en assure la solidité « comme l’ouverture d’une cotte de maille » (v. 32). Ainsi, ce qui porte le caractère céleste est indivisible dans sa perfection.
            Sur les bords de la robe, tout autour, se trouvent des grenades de bleu, de pourpre et d’écarlate, et des clochettes d’or. Ce sont là le fruit et le témoignage de l’Esprit. La grenade comporte un grand nombre de graines : le fruit de l’Esprit comprend une plénitude de caractères qui montrent la gloire de Christ dans la marche et la vie des siens (voir Gal. 5 : 22 ; Jean 15 : 8).
            Le son des clochettes d’or, à chaque mouvement du sacrificateur dans le lieu saint, devant l’Eternel, nous dit aujourd’hui que Christ est vivant dans le ciel, devant la face de Dieu (Héb. 9 : 24). C’est une figure aussi de la période actuelle de la grâce. Mais Christ doit « sortir », et alors, le résidu pieux d’Israël entendra à son tour le son des clochettes, et ainsi sera accomplie la prophétie de Joël (Act. 2 : 17-21 ; Joël 2 : 28-32). L’effet de cette effusion de l’Esprit sur l’Israël futur, sera de lui faire porter un fruit (les grenades), qui présentera un caractère céleste, mais auquel sera associée la manifestation des gloires royales du Fils de l’homme et du Fils de David (symbolisées par la pourpre et l’écarlate).


                                    La lame d’or pur, la tunique (v. 36-39)

                                                La lame d’or pur sur la tiare (v. 36-38)

            Ici, la plus grande importance est donnée à la lame d’or sur la tiare d’Aaron. Cette lame gravée, posée sur un cordon de bleu, rappelle que la grâce de Dieu envers les siens s’exerce dans le maintien de sa sainteté, par l’intermédiaire du sacerdoce, c’est-à-dire de l’intercession de Christ dans les lieux célestes.
            Même les choses saintes, les sacrifices apportés par les fils d’Israël, portaient la marque de leur faiblesse. La lame d’or proclame que toute trace de péché est ôtée de ces offrandes, parce que leur iniquité a été portée par Christ, dont le souverain sacrificateur est un type.
            Les croyants, aujourd’hui, présentent à Dieu un « sacrifice de louanges, le fruit des lèvres qui confessent » le nom de Jésus (Héb. 13 : 15).
            Mais, comme le montre l’épître aux Hébreux, nous avons, dans la personne du Seigneur Jésus, le souverain sacrificateur qui nous convenait, dont le sang nous a purifiés des œuvres mortes, pour que nous rendions culte au Dieu vivant (Héb. 9 : 11-14).
            Par sa mort, Jésus a répondu pour toujours, aux exigences de la justice et de la sainteté de Dieu ; par sa résurrection, Il devient souverain sacrificateur pour l’éternité, et conduit ses rachetés dans le chant du « cantique nouveau » (Ps. 40 : 1-3).

                                                La tunique d’Aaron (v. 39)

            Elle est cachée sous la robe de l’éphod. Faite de fin coton brodé, elle représente la pureté personnelle de Christ dans ses voies, invisible, sauf aux yeux de Dieu et aux yeux de la foi. Les broderies mettent l’accent sur les traits admirables de la grâce et de la gloire morale de « Jésus Christ, le Juste ».
            Le fin coton nous parle de son humanité parfaite et sans tache : il est le souverain sacrificateur qui nous convenait.
            Ainsi, de même que, dans l’arche, la gloire du Fils de Dieu recouvrait la gloire de son humanité, ici aussi, les vêtements pour gloire et pour ornement recouvrent la simple tunique de fin coton, car « il dut, à tous égards, être rendu semblable à ses frères, afin qu’il soit un miséricordieux et fidèle souverain sacrificateur… Car, du fait qu’il a souffert lui-même, étant tenté, il est à même de secourir ceux qui sont tentés » (Héb. 2 : 17-18).


                                    Les vêtements des fils d’Aaron (v. 40-43)

            Moïse devait revêtir les fils d’Aaron de tuniques, de ceintures et de bonnets, pour gloire et pour ornement. Aaron revêtait lui aussi un vêtement semblable pour le service. Ici encore, l’enseignement symbolique nous rappelle que tout ce qui concerne les sacrificateurs vient de Dieu. Ces vêtements de fin coton (39 : 27-39) représentent la pureté de la nature de Christ, « qui nous a été fait sagesse de la part de Dieu, et justice, et sainteté, et rédemption » (1 Cor. 1 : 30).
            Nous comprenons bien, par l’enseignement constant de ces types, que les fils d’Aaron représentent les croyants du temps de la grâce : lavés dans le sang de la croix, associés à Christ, sacrificateurs « revêtus de justice… et de salut » (Ps. 132 : 9, 16).
            Pourtant, nous sommes mis en garde contre le danger d’oublier la faiblesse qui s’attache à notre condition sur la terre. La chair est encore là, jugée, certes, mais prête à se manifester ; et elle n’a pas sa place dans le service de Dieu.
            La grâce divine pourvoit à ce que la « nudité de la chair » (v. 42), c’est-à-dire ce qui vient de la sagesse et de la force de l’homme, soit couverte.
            La sainteté sied à la maison de Dieu (Ps. 93 : 5). Puissions-nous faire nôtre, toujours, la prière de David : « Unis mon cœur à la crainte de ton nom » (Ps. 86 : 11).

 

D'après « Sondez les Ecritures » (vol. 4)

A suivre