LE LIVRE DE L'EXODE (19-24)
LE PEUPLE DANS LE DÉSERT SOUS LA LOI
CHAPITRE 19
Le rappel de la grâce de Dieu envers Israël (v. 1-6)
Israël choisit de se placer sous la Loi (v. 7-19)
L’Eternel sur la montagne de Sinaï (v. 20-25)
CHAPITRE 20
La Loi (v. 1-26)
CHAPITRE 21
Introduction (v. 1)
Le serviteur hébreu (v. 2-6)
La servante (v. 7-11)
Le meurtre (v. 12-15)
L’esclavage (v. 16)
L’honneur dû aux parents (v. 17)
Les torts aux personnes (v. 18-27)
La responsabilité de l’homme quant à ses biens (v. 28-36)
CHAPITRE 22
Le vol, les torts faits au prochain (v. 1-17)
Autres ordonnances (v. 18-20)
L’étranger, la veuve et l’orphelin, le pauvre (v. 21-27)
Autres ordonnances (v. 28-31)
CHAPITRE 23
Les péchés de la langue (v. 1-9)
Ordonnances concernant les pays et les fêtes (v. 10-19)
Conclusion (v. 20-33)
CHAPITRE 24
La ratification de l’alliance (v. 1-11)
L’appel de Moïse et Josué à monter vers l’Eternel (v. 12-18)
LE PEUPLE DANS LE DÉSERT SOUS LA LOI
Le rappel de la grâce de Dieu envers Israël (v. 1-6)
L’Eternel a accompli la promesse faite à Moïse (3 : 12). Israël va maintenant servir son Dieu sur la montagne où Il est apparu dans une flamme de feu au milieu d’un buisson à épines. Saisissante image de ce peuple, si prompt à murmurer, objet de la grâce du Dieu qui demeure au milieu de Lui sans le consumer. Nous venons de lire, en effet, comment, pendant les trois mois écoulés depuis sa sortie d’Egypte, l’Eternel avait répondu en grâce et en bénédictions aux contestations de son peuple.
Le campement devant la montagne de Sinaï est une étape décisive pour Israël : l’Eternel appelle Moïse depuis la montagne et lui confie les paroles qu’il doit maintenant faire entendre aux fils d’Israël.
Remarquons que l’Eternel désigne son peuple sous les deux noms de « maison de Jacob » et de « fils d’Israël » (v. 3).
Le premier nom se rattache aux caractères naturels du peuple de Dieu, tels qu’ils apparaissent symboliquement dans l’histoire de Jacob et de ses fils (voir Gen. 28-35 ; 49).
Le deuxième nom, Israël, est celui que Jacob reçut à Peniel (Gen. 32 : 24-32), quand « l’Ange » lui montra qu’il ne devait pas compter sur sa force naturelle, mais sur la grâce et sur la puissance de Dieu.
Les paroles de l’Eternel, ici, sont comme résumées dans ces deux noms : de même que Dieu avait conduit Jacob jusqu’à Peniel, puis à Béthel, la maison de Dieu, il avait porté son peuple sur des ailes d’aigle et l’avait amené à Lui.
Si Israël avait prêté attention à ces paroles : « Vous avez vu ce que j’ai fait » (v. 4), il aurait compris qu’il serait à toujours le peuple de l’Eternel c’est-à-dire un royaume de sacrificateurs pour le « servir » (4 : 22-23), et une nation sainte, mise à part pour lui.
Alors, deux choses étaient nécessaires :
– écouter la voix de l’Eternel, sa parole – lampe au pied du croyant fidèle et lumière à son sentier (Ps. 119 : 105)
– garder son alliance, celle que Dieu avait établie sans condition avec Abraham et avec sa postérité après lui (Gen. 17 : 2, 7-14).
Israël choisit de se placer sous la Loi (v. 7-19)
Ici encore se montre la prétention de l’homme qui se confie en lui-même, en la chair. Le signe de l’alliance avec Abraham était la circoncision c’est-à-dire, symboliquement, le fait de n’avoir pas confiance en la chair (Phil. 3 : 3).
Certes, le peuple sorti d’Egypte a bien été circoncis (Jos. 5 : 5), mais il n’a pas compris la portée morale de la circoncision.
Ainsi, oubliant ses murmures, son incrédulité, sa faiblesse, au lieu de s’attacher à ce que Dieu est pour lui en grâce, tout le peuple prétend être capable d’accomplir « tout ce que l’Eternel a dit » (v. 8). Il fait ainsi dépendre sa bénédiction de ce qu’il pourrait être pour Dieu ! C’est le principe de la Loi.
Moïse pourtant, fidèle médiateur, va rapporter à l’Eternel les paroles du peuple, une première fois. Mais la réponse de l’Eternel est pour Moïse, non pour le peuple : Il promet à son serviteur sa présence et le secours de sa parole, qui lui seront tellement nécessaires pour faire face aux murmures et aux contestations qu’il allait rencontrer de la part du peuple. Alors, comme pour laisser à l’Eternel le soin de s’occuper d’Israël, Moïse lui rapporte une seconde fois ses paroles (v. 9b).
Maintenant, Israël doit se sanctifier, c’est-à-dire se séparer, extérieurement au moins, de ce qui ne convient pas à la présence de Dieu. Comment Israël a-t-il compris le sens de cette purification ? Nous le voyons quelques siècles plus tard, lorsque l’Eternel dit à son peuple : « Quand tu te laverais avec du nitre et que tu emploierais beaucoup de potasse, ton iniquité reste marquée devant moi » (Jér. 2 : 22).
Quelle était donc l’utilité de ce commandement, si l’homme ne peut pas se purifier devant Dieu ? Il devait d’abord faire prendre conscience au peuple de ce qu’est la sainteté de Dieu. Il anticipait aussi ce que la Loi allait mettre en évidence : l’état du cœur de l’homme, sa ruine, sa culpabilité, en un mot, son état de péché (Rom. 3 : 20).
Que d’expériences amères sont nécessaires au croyant qui veut accomplir le bien, en se soumettant à la Loi ! Il découvre vite qu’il ne le peut pas. Il ne trouvera la délivrance et la paix que lorsqu’il aura cru et accepté que « ce qui était impossible à la Loi, du fait que la chair la rendait sans force, Dieu - ayant envoyé son propre Fils en ressemblance de chair de péché, et pour le péché - a condamné le péché dans la chair... » (Rom. 8 : 3-4).
Le peuple devait donc se sanctifier pour être prêt le troisième jour. Quel « troisième jour » (v. 16) que celui-là, où des barrières (v. 24) devaient retenir le peuple à distance de Dieu! Combien est différent le troisième jour du Nouveau Testament, jour de la résurrection du Seigneur Jésus notre Sauveur. Il n’y avait pas de bornes, dans le lieu où les disciples étaient assemblés (Luc 24 : 33), pas de pierre pour lapider ou transpercer la main, mais bien plutôt une douce invitation à « toucher » (Luc 24 : 39).
A Sinaï, des tonnerres et des éclairs, et une épaisse nuée, annonçaient la présence de l’Eternel, tandis qu’un son de trompette très fort se faisait entendre, appelant le peuple à la rencontre de Dieu. « Si terrible était ce qui apparaissait que Moïse dit : Je suis épouvanté et tout tremblant » (Héb. 12 : 21). Et toute la montagne de Sinaï fumait, parce que l’Eternel descendit en feu sur elle… et toute la montagne tremblait fort.
Le feu est le symbole de la sainteté de Dieu, en jugement contre le péché. C’est ainsi que, sur le terrain de la Loi, Dieu rencontrait son peuple : « Des nuées et l’obscurité sont autour de lui ; la justice et le jugement sont la base de son trône » (Ps. 97 : 2).
Avec une profonde reconnaissance, nous mettons en regard ce trône, et celui que nous connaissons par la foi en notre Seigneur Jésus Christ, le « trône de la grâce », duquel nous nous approchons « avec confiance, afin de recevoir miséricorde et de trouver grâce, pour avoir du secours au moment opportun » (Héb. 4 : 16).
L’Eternel sur la montagne de Sinaï (v. 20-25)
Moïse apparaît ici comme le médiateur entre Dieu et son peuple. L’Eternel l’avait choisi et préparé pour accomplir ce service. Ayant rejeté la grâce de Dieu en prétendant le servir par ses propres forces, Israël se trouve placé devant la sainteté de Dieu et doit apprendre à quelles conditions l’Eternel demeurera désormais au milieu de son peuple. Seul Aaron, type de Christ sacrificateur, peut accompagner Moïse, tandis qu’Israël doit se tenir à distance. Et pourtant Dieu, dans son amour, désire que les hommes s’approchent de Lui. Le Seigneur Jésus réunit en sa personne le médiateur et le sacrificateur, « car Dieu est un, et le médiateur entre Dieu et les hommes est un, l’homme Christ Jésus, qui s’est donné lui-même en rançon pour tous » (1 Tim. 2 : 5-6). Et aussi, « ayant le sacerdoce qui ne se transmet pas », Il « peut sauver entièrement ceux qui s’approchent de Dieu par lui » (Héb. 7 : 24-25).
Nous mesurons ainsi l’étendue des privilèges qu’Israël venait de perdre en se plaçant sous la Loi et nous comprenons mieux les bénédictions que nous apporte la grâce.
Dieu nous enseigne aussi que sa sainteté est absolument incompatible avec le péché : si les exigences de sa sainteté ne sont pas satisfaites, Il doit juger le pécheur. Or elles ne pouvaient l’être – mais elles le sont pour toujours – que par la croix de notre Seigneur Jésus Christ. L’expérience de l’homme sous la loi a démontré définitivement que son salut doit reposer entièrement sur l’œuvre de la croix. C’est pourquoi Dieu donne à son peuple le sacerdoce, qui préfigure celui de Christ.
Le livre du Lévitique décrit les différents sacrifices qui, s’ils ne « peuvent pas rendre parfait quant à la conscience celui qui rend le culte » (Héb. 9 : 9), plaçaient pourtant devant Dieu, longtemps à l’avance, la Personne et le sacrifice de Christ. En anticipant la valeur de ce sacrifice unique, le Dieu juste pouvait ainsi supporter les péchés de son peuple (Rom. 3 : 25).
Les dix commandements correspondent à la nature des relations de Dieu avec son peuple, établies par la rédemption.
Dans le premier commandement, Dieu rappelle à son peuple le nom sous lequel Il s’est révélé à lui, et l’œuvre qu’Il a accomplie en sa faveur en le rachetant de la maison de servitude. C’est pour cela qu’Il a tous les droits sur son peuple : Il est son Dieu, à l’exclusion de tout autre.
Nous n’entrerons pas dans le détail des dix commandements, mais nous ferons remarquer qu’ils se divisent en deux groupes : les quatre premiers se rapportent à ce qui est dû à Dieu ; les six autres régissent les rapports des hommes entre eux. Ces deux groupes constituent donc « un premier et un second commandement », qui résument la Loi. C’est pourquoi, à la question : « Quel est le grand commandement dans la Loi ? », le Seigneur Jésus répondit : « Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur et de toute ton âme et de toute ta pensée. C’est là le grand et premier commandement. Et le second lui est semblable : Tu aimeras ton prochain comme toi-même. De ces deux commandements dépendent la Loi tout entière et les Prophètes » (Matt. 22 : 36-40).
Soulignons que le second commandement découle du premier, car on ne peut aimer son prochain que si l’on aime Dieu. « Par ceci nous savons que nous aimons les enfants de Dieu, c’est quand nous aimons Dieu et que nous gardons ses commandements » (1 Jean 5 : 2).
Remarquons que ces commandements sont en général des interdictions, car le but de la Loi est de faire ressortir le mal par la désobéissance aux commandements (voir Gal. 3 : 19).
Quand un homme qui n’est pas sous la Loi pèche, la convoitise est bien dans son cœur ; mais comme elle ne fait pas l’objet d’une interdiction légale, l’homme ne la discerne pas comme une convoitise. Mais quand le commandement est là : « Tu ne convoiteras pas », alors la convoitise devient une désobéissance positive à Dieu. Le péché est donc donné à connaître par la Loi et, « le péché, ayant trouvé une occasion par le commandement, me séduisit et, par lui, me fit mourir » (Rom. 7 : 7-11).
Si nous ajoutons que « quiconque gardera toute la Loi et trébuchera sur un seul point est coupable sur tous » (Jac. 2 : 10), nous voyons bien que personne ne sera justifié devant Dieu par des œuvres de Loi, « car par la Loi est la connaissance du péché » (Rom. 3 : 20). Un homme peut-il être juste en obéissant à la Loi ? La Loi l’éprouve : Aime-t-il Dieu de toute son âme et son prochain comme lui-même ? C’est ainsi que le Seigneur Jésus mit en face des exigences de la Loi, le chef du peuple qui pensait l’avoir gardée dès sa jeunesse (Luc 18 : 18-23).
Nous voyons donc que la Loi expose ce que l’homme devrait être, mais elle ne révèle pas le cœur de Dieu. Car ce n’est qu’à la croix que Dieu a pu se révéler pleinement, en vertu de l’œuvre accomplie par le Seigneur Jésus. Sa justice et sa sainteté étant satisfaites par le sang précieux de Christ, Il offre alors le pardon au pécheur qui se repent, et l’amène en grâce en sa présence.
Mais Israël venait de s’engager à faire tout ce que l’Eternel avait dit (19 : 8). Tout le peuple, maintenant, prenait conscience de la sainteté de Dieu et de ses justes exigences. « L’Eternel est venu de Sinaï, et il s’est levé pour eux de Séhir… de sa droite sortit une loi de feu pour eux » (Deut. 33 : 2), disait Moïse avant sa mort. Mais, quelle est la suite ? « Oui, il aime les peuples ; tous ses saints sont dans ta main, et ils se tiennent à tes pieds ; ils reçoivent tes paroles » (v. 3). Rien ne pourra séparer les siens de l’amour de Dieu, qui est dans le Christ Jésus (Rom. 8 : 39).
L’Eternel est le seul Dieu. Le premier commandement est rappelé ici en témoignage de l’amour du Dieu rédempteur. La Loi parle de distance et de malédiction, mais la pensée de Dieu est de s’approcher et de bénir. L’autel et l’holocauste, qui préfigurent la croix, en sont les moyens.
Les offrandes mentionnées ici – holocauste et sacrifice de prospérités – présentent Christ qui, dans son amour pour les siens, s’est livré Lui-même pour eux, « comme offrande et sacrifice à Dieu en parfum de bonne odeur » (Eph. 5 : 2).
L’autel pouvait être de terre, facile à bâtir, Dieu tenant compte de la faiblesse de l’adorateur. S’il était en pierres, le ciseau, c’est-à-dire l’énergie et l’habileté de l’homme, ne devait pas être employé. Les pierres devaient rester telles que Dieu les mettait à la disposition du fidèle.
Enfin, le moyen de monter à l’autel de l’Eternel n’était pas laissé au choix de l’homme : tout ce qui, dans le culte rendu à Dieu, est dicté par la commodité ou l’apparence, ne peut que dévoiler la nudité de l’homme, c’est-à-dire sa nature pécheresse, qui l’éloigne de Dieu.
L’Eternel ne laisse pas son peuple sans directives précises, pour faire face aux diverses situations de sa vie quotidienne : Il lui donne les « jugements » ou ordonnances que nous trouvons dans les chapitres 21 à 23. Ce sont des applications pratiques des commandements de la loi sous laquelle le peuple s’est placé, car ces « jugements » découlent des deux grands commandements qui constituent « la Loi tout entière et les Prophètes » (Matt. 22 : 36-40).
« Israël est mon fils, mon premier-né… laisse aller mon fils, pour qu’il me serve » (4 : 23). Telle était la pensée de Dieu à l’égard d’Israël, et pour cette raison sans doute, le premier des jugements concerne le serviteur hébreu.
L’Ecriture nous montre, par la suite, qu’Israël a été un serviteur infidèle (Es. 42 : 19-20), « un peuple désobéissant et contredisant » (Rom. 10 : 21). Mais Dieu se glorifie pourtant en un serviteur parfait, en qui son âme trouve son plaisir (Es. 42 : 1) : c’est « le Christ Jésus, obéissant jusqu’à la mort, et à la mort de la croix » (Phil. 2 : 7-8), le serviteur qui a agi sagement (Es. 52 : 13-15).
L’ordonnance au sujet du serviteur hébreu présente donc un type de Christ, qui a parfaitement accompli son service et a choisi, par amour, de demeurer serviteur « à toujours ».
L’Israélite qui achetait « un serviteur hébreu » devait d’abord discerner un frère devenu pauvre à côté de lui, qui s’est vendu à lui (Lév. 25 : 39). C’est là une figure de notre Seigneur Jésus Christ, qui a vécu dans la pauvreté pour nous (2 Cor. 8 : 9).
Après six années, le serviteur avait le droit de sortir libre, gratuitement. Toutefois, son maître pouvait lui avoir donné une femme, il pouvait avoir des enfants. Ceux-là appartenaient toujours à son maître. Mais, pourquoi le maître aurait-il donné une famille à son serviteur, sinon par affection, par amour pour lui ? Aimant sa femme et ses enfants, le serviteur devait donc aimer aussi celui qui les lui avait donnés et se trouver bien chez lui.
Nos regards, alors, se tournent à nouveau vers le Christ Jésus, qui « prit la forme d’esclave » (Phil. 2 : 7). Le Seigneur Jésus a donné sa pleine application à la déclaration du serviteur hébreu : « J’aime mon maître (son Dieu et Père), ma femme (l’Eglise), et mes enfants (ses rachetés individuellement) ; comment aurait-il pu « sortir libre » s’il avait dû sortir « seul » ?
Venu pour accomplir la volonté de Dieu (Héb. 10 : 7), il aima « les siens qui étaient dans le monde » (Jean 13 : 1), et fit connaître au monde son amour pour le Père (Jean14 : 31), par son obéissance.
Lorsque le serviteur avait choisi de ne pas sortir libre, le maître le faisait approcher de la porte ou du poteau et perçait son oreille avec un poinçon. Il (le maître) rendait ainsi témoignage à son amour et à sa fidélité dans le service, mais donnait aussi à la femme et aux enfants de son serviteur un signe ineffaçable de son amour pour eux.
Nous comprenons sans peine que nous avons ici un type de la croix et de la mort de Christ, serviteur parfaitement obéissant : par l’Esprit prophétique, le Seigneur dit à Dieu : « Tu m’as creusé des oreilles » (Ps. 40 : 6) et nous lisons plus loin : « c’est mes délices, ô mon Dieu, de faire ce qui est ton bon plaisir » (v. 8). L’oreille percée préfigure les blessures de Christ à la croix. Le Maître perce son serviteur. Pensons aux expressions qu’emploie l’Esprit Saint par le ministère du prophète Esaïe : « Il plut à l’Eternel de le meurtrir ; il l’a soumis à la souffrance » (Es. 53 : 10).
« O profondeur des richesses et de la sagesse et de la connaissance de Dieu ! Que ses jugements sont insondables et ses voies indiscernables !… Car de lui, et par lui, et pour lui, sont toutes choses ! A lui la gloire éternellement ! Amen » (Rom. 11 : 33-36).
Et il le servira à toujours. C’est dans la maison de son Père que le Seigneur Jésus se propose de révéler tout son amour à ceux qui l’auront attendu fidèlement, pendant le temps de son absence. « Il se ceindra, les fera mettre à table et, s’avançant, il les servira » (Luc 12 : 36-37).
A la différence du serviteur, elle ne sortira pas libre gratuitement : nous pouvons voir dans la servante un type d’Israël. Son maître se l’était fiancée car il trouvait son plaisir en elle (Jér. 2 : 2). Mais elle a abandonné son maître et lui a désobéi (Jér. 2 : 19-20) ; cependant, Dieu veut racheter Israël, sa servante infidèle, afin qu’elle puisse à nouveau l’appeler « mon mari » (Osée 2 : 14-17). C’est pourquoi il ne la vendra pas à un peuple étranger (Es. 50 : 1).
Quand il introduira l’Eglise, les droits d’Israël seront préservés : Dieu n’a pas rejeté son peuple, car « les dons de grâce et l’appel de Dieu sont irrévocables » (Rom. 11 : 29).
Le caractère des jugements change à partir du verset 12. Nous remarquons l’expression « mis à mort », à cinq reprises, et les termes « vengé », « lapidé », « payé ». Quel contraste avec ce que nous venons de voir, où la grâce de Dieu en Christ apparaissait d’une manière si constante !
Le premier cas envisagé est maintenant le meurtre. La sentence divine à l’égard du meurtrier est la mort. Déjà, Dieu avait dit à Noé : « Qui aura versé le sang de l’homme, par l’homme son sang sera versé » (Gen. 9 : 6).
De nos jours, bien des autorités ordonnées par Dieu, responsables de le servir (Rom. 13 : 1), se sont arrogés le droit de passer outre à cette sentence. Aux yeux de Dieu, l’homme demeure « le gardien de son frère » (Gen. 4 : 9), et, parce qu’il a fait l’homme à l’image de Dieu (Gen. 9 : 6), Il le protège par le jugement sans appel réservé au meurtrier. Même l’autel, symbole de la grâce et du pardon, ne peut abriter le meurtrier volontaire.
La pensée de Dieu est de nous présenter un type des plus solennels : Hérode et Ponce Pilate, avec les nations et les peuples d’Israël, se sont réunis pour mettre à mort le Prince de la vie (Act. 3 : 15 ; 4 : 26-28). Le meurtrier volontaire est celui qui refuse de reconnaître le Fils de Dieu dans la personne de Christ (Matt. 26 : 63-68). Mais « le juge de toute la terre » (Gen. 18 : 25), en réponse à l’intercession de Christ sur la croix (Luc 23 : 34), offre au meurtrier par accident – ou par ignorance (Act. 3 : 17) – un lieu de refuge pour qu’il s’y enfuie.
Ainsi est introduite l’ordonnance des villes de refuge (Deut. 19 : 1-10) dont l’épître aux Hébreux donne la signification spirituelle (Héb. 6 : 18).
En fait, tout homme a « mis à mort le Prince de la vie », car Christ est mort pour tous (2 Cor. 5 : 14) ; cependant, celui qui se reconnaît pécheur devant Dieu et croit au Seigneur Jésus, saisit, en quelque sorte « l’espérance proposée ». Mais celui qui refuse « un si grand salut » (Héb. 2 : 3), assume, lui, la responsabilité de la mort de Christ et par là, encourt la sentence de mort qui frappe le meurtrier volontaire.
Dieu porte aussi son jugement sur l’esclavage : voler un homme, le vendre (Ps. 105 : 17) est assimilé à un crime. De tels actes sont aussi condamnés par la saine doctrine chrétienne, « celle qui est en accord avec l’évangile de la gloire du Dieu bienheureux » (1 Tim. 1 : 9-11).
L’honneur dû aux parents (v. 17)
La mort est aussi attachée à la désobéissance au cinquième commandement (20 : 12), qui est le premier assorti de promesse (Eph. 6 : 2). Le mépris de l’ordre établi par Dieu est extrêmement grave à ses yeux ; il caractérise les « temps fâcheux » actuels (2 Tim. 3 : 1-9).
Les torts aux personnes (v. 18-27)
Les torts causés aux personnes sont énumérés jusqu’au verset 27, ainsi que les réparations correspondantes.
La responsabilité de l’homme quant à ses biens (v. 28-36)
La dernière partie du chapitre définit les responsabilités de l’homme, en relation avec ce que Dieu lui a confié. A chaque cas correspond une réparation convenable, selon la sagesse divine.
Notre attention est attirée par le fait qu’un serviteur ou une servante est estimé à 30 sicles d’argent. Tel a été le prix auquel le Fils de Dieu a été estimé. « Donnez-moi mon salaire… et ils pesèrent mon salaire, trente pièces d’argent. Et l’Eternel me dit : Jette-le au potier, ce prix magnifique auquel j’ai été estimé par eux » (Zach. 11 : 12-13). Cette prophétie fut littéralement accomplie par les principaux sacrificateurs, qui comptèrent à Judas trente pièces d’argent (Matt. 26 : 15).
Cet exemple nous montre combien la personne et l’œuvre de Christ remplissent la Parole de Dieu, expression de ses pensées.
Le vol, les torts faits au prochain (v. 1-17)
Nous retiendrons de ces ordonnances que le principe général de la restitution et de la compensation caractérise le règlement des différends entre les habitants d’Israël.
Mais cela est aussi, et d’abord, une figure des torts causés à Dieu par sa créature. Or, comment faire compensation ? Tout ce dont nous disposons Lui appartient déjà !
Ici encore, Christ nous est présenté. Dans sa détresse et sa souffrance sur la croix, Il a rendu ce qu’il n’avait pas ravi (Ps. 69 : 4). Tandis qu’Adam, le premier homme, séduit par Satan, a voulu s’emparer de biens qui ne lui appartenaient pas, et c’est bien là le vol, Christ a répondu à toutes les exigences de la justice et de la sainteté de Dieu, de sorte que Dieu justifie « celui qui est de la foi en Jésus » (Rom. 3 : 26).
Dieu avait aussi établi, selon son amour, les principes des relations entre l’homme et la femme. Mais l’incrédulité de l’homme, son mépris de la pensée de Dieu, sa dureté de cœur (Gen. 2 : 24 ; 3 : 23 ; Matt. 19 : 3), rendent nécessaire l’ordonnance que nous lisons aux versets 16 et 17. Si l’homme agit légèrement dans les relations avec la femme, il devra supporter les conséquences de ses actes.
La magie, les dérèglements les plus odieux et l’idolâtrie, sont mis sur un même plan. La magie est ici plus particulièrement le commerce avec les esprits, qui est, en fait, le recours à Satan. Ainsi, les pratiques divinatoires et l’exercice de la magie ont un caractère satanique, comme nous l’avons vu chez les devins qui résistèrent à Moïse (voir aussi Act. 16 : 16-18). L’idolâtrie conduit aussi à des relations avec des démons (1 Cor. 10 : 14-22). Offrir des sacrifices aux idoles entraîne la plus entière déchéance morale. Ce que nous venons de voir est absolument opposé à Dieu ; aucun compromis n’est possible entre lui et celui qui pèche de la sorte.
Aujourd’hui, la grâce de Dieu qui apporte le salut est apparue à tous les hommes. Elle nous enseigne à renier l’impiété et à vivre justement dans le présent siècle (Tite 2 : 11-14). « Quelle relation y a-t-il entre la justice et l’iniquité ?… quel accord de Christ avec Béliar ?… C’est pourquoi soyez séparés, dit le Seigneur… Purifions-nous nous-mêmes de toute souillure de chair et d’esprit, achevant la sainteté dans la crainte de Dieu » (2 Cor. 6 : 14-17 ; 7 : 1).
L’étranger, la veuve et l’orphelin, le pauvre (v. 21-27)
Dieu montre sa miséricorde dans son ordonnance à l’égard des étrangers. En Egypte, Israël avait connu l’oppression, sous l’esclavage du Pharaon. Il pouvait donc comprendre la peine des étrangers séjournant loin de leur pays, et leur témoigner de la sympathie (23 : 9).
Les veuves, les orphelins, sont aussi sous le regard de Dieu, c’est pourquoi on devait veiller à ne pas ajouter à leur affliction. Ils sont associés aux Lévites, pour participer à la joie de l’offrande des prémices et à la dîme de la récolte (Deut. 14 : 27-29 ; 24 : 19-22 ; 26 : 1-2, 11-12).
Dieu agit ainsi envers eux comme un père ; et nous remarquons aussi que dans les passages cités, l’étranger est invité à participer aux bénédictions d’Israël.
Le pauvre est toujours l’objet de la sollicitude divine ; ici, des directives sont données pour le mettre à l’abri de toute extorsion et de l’usure, et pour qu’il ne soit pas entièrement dépouillé. Une parole du Seigneur Jésus résume ce que nous venons de voir : « Soyez miséricordieux, comme aussi votre Père est miséricordieux » (Luc 6 : 36).
Le respect des juges et de ceux qui sont haut placés caractérise le peuple de Dieu, les chrétiens comme les Israélites, car « celui qui résiste à l’autorité résiste à l’ordre établi par Dieu » (Rom. 13 : 2). Cependant, s’il arrive que les hommes empiètent sur l’autorité et les prérogatives de Dieu, « il faut obéir à Dieu plutôt qu’aux hommes » (Act. 5 : 29 ; Dan. 3 : 16-18).
Les droits de Dieu sur les biens et les personnes de son peuple sont alors rappelés. Offrir de ce qui provient de récoltes abondantes est la manière de rendre grâces à Dieu pour sa bonté et de reconnaître combien nous dépendons de ses soins.
Ensuite, en ordonnant à son peuple de Lui donner ses premiers-nés, l’Eternel lui rappelle qu’Il s’est acquis ces droits en vertu de leur rédemption, opérée par le sang de l’agneau pascal (13 : 11-16).
Ainsi, le peuple est saint parce qu’il appartient à l’Eternel ; il doit donc se garder de toute impureté. La viande déchirée « aux champs », (figure du monde) (2 Rois 4 : 39 ; Matt. 13 : 37) est la violence, nourriture de « l’âme des perfides » (Prov. 13 : 2) qui ne saurait que souiller le peuple de Dieu.
Les péchés de la langue (v. 1-9)
Nous avons d’abord une mise en garde contre les faux bruits et l’association avec le méchant par un faux témoignage, ainsi que contre le fait de s’unir à la foule pour obtenir une sentence injuste.
Ces mises en garde évoquent pour nous la manière dont les nations et les peuples d’Israël ont agi en condamnant le Seigneur Jésus, « le Saint et le Juste » (Act. 3 : 14).
Alors « la vérité a trébuché sur la place publique » (Es. 59 : 14). Quelle responsabilité ont donc assumée les Juifs et leurs chefs, devant Celui qui ne justifie pas le méchant ! Combien grande est la culpabilité de tous les hommes !
Dieu est saint, Il juge selon l’œuvre de chacun sans partialité (1 Pier. 1 : 17). C’est pourquoi les droits de l’indigent et de l’étranger doivent être sauvegardés ; toutefois le pauvre ne saurait être favorisé à cause de son état. L’Eternel ne regarde pas ce à quoi l’homme regarde : il regarde au cœur (1 Sam. 16 : 7).
La bonté de Dieu s’étend à toutes ses créatures et préserve même les bêtes de somme de supporter les conséquences de l’infidélité et de la dureté du cœur humain.
Ordonnances concernant les pays et les fêtes (v. 10-19)
La terre aussi doit pouvoir se reposer ; tous les sept ans, elle est laissée en jachère. Ce qui croîtra de soi-même la septième année et ne sera pas le fruit du travail de l’homme, ne sera pas récolté. Ce sera pour les indigents et les bêtes des champs, une libéralité de la part de Dieu.
Le rappel de l’ordonnance du sabbat au septième jour est ainsi un témoignage de la bonté de Dieu envers les siens, leurs serviteurs et aussi leur bétail. Un peuple objet de tant de sollicitude pourrait-il mentionner le nom d’autres dieux ?
Trois fêtes sont mentionnées ensuite :
– La fête des pains sans levain, expression de la sainteté qui doit caractériser le peuple que Dieu a racheté.
– La fête de la moisson des premiers fruits, symbole de la résurrection de Christ, « prémices de ceux qui sont endormis » en lui et seront ressuscités à sa venue (1 Cor. 15 : 20-24).
– La fête de la récolte, symbole du rassemblement final des rachetés de Christ. Les croyants dans l’énergie de la foi - les mâles - représentant le peuple dans son ensemble, sont enfin réunis trois fois l’an devant la face du Seigneur, l’Eternel. Ils préfigurent le désir du Seigneur de réunir tous les siens autour de Lui.
L’Eternel met encore une fois les siens en garde contre toute compromission avec le mal : le levain ne doit pas être associé aux sacrifices, tandis que la graisse, qui représente ce qui est excellent dans la victime, doit être offerte sans délai, en premier lieu à l’Eternel (1 Sam. 2 : 13), car elle lui appartient (Lév. 3 : 16).
Ainsi, Dieu doit avoir la première place dans la vie de son peuple racheté, comme l’exprime encore la mention de l’offrande des prémices, dont les modalités sont exposées en détail dans le livre du Deutéronome (26 : 1-11).
La dernière prescription, au verset 19, a tellement de prix pour Dieu, qu’elle est répétée à deux autres reprises (34 : 26 ; Deut. 14 : 21). Cette ordonnance délicate nous enseigne à discerner la sollicitude de Dieu pour toutes ses créatures. Notre Père veille même sur les moineaux (Matt. 10 : 29).
Prenons garde de ne pas mépriser même les plus simples instincts de la nature ; le lait, nourriture du chevreau, ne devait pas servir à le préparer comme nourriture pour les autres. Souvenons-nous aussi que la nature nous enseigne parfois, quant à notre conduite devant Dieu (1 Cor. 11 : 14).
Cette partie du livre s’achève par la présentation du guide qui conduira le peuple, jusqu’au lieu que Dieu lui a préparé.
Cet Ange, dont il nous est si souvent parlé (14 : 19 ; 33 : 2 ; Nom. 20 : 16), est l’Ange de la face (de Dieu). Nous pouvons donc discerner en lui l’Ange de l’Eternel (3 : 2), le Seigneur Jésus lui-même ; car Dieu dit aussi : « Mon nom est en lui » (v. 21).
A cause de la présence du Seigneur au milieu de lui, le peuple est mis en garde contre toute transgression (1 Pier. 1 : 14-17). Sa bénédiction est à ce prix.
Ce qui suit concerne plutôt la conquête du pays que la traversée du désert : les promesses de Dieu s’accompliront, car il est fidèle.
La ratification de l’alliance (v. 1-11)
Ce chapitre clôt la seconde section du livre de l’Exode où Israël, racheté et délivré de la puissance du Pharaon, commence sa marche dans le désert, se remettant aux soins de la patiente grâce de l’Eternel.
Et pourtant, à la fin de cette première étape, oubliant ses murmures et ses contestations, Israël s’est estimé capable d’accomplir la Loi.
Le chapitre 24 est aussi l’introduction à la troisième section, où sont présentés le tabernacle et le sacerdoce.
Dès les deux premiers versets, le caractère des relations de l’Eternel avec son peuple sous la loi, est établi. Tout d’abord, Moïse, le médiateur, Aaron et deux de ses fils, qui seront consacrés sacrificateurs peu après (ch. 28) et 70 des anciens d’Israël, représentant le peuple tout entier, se prosternent de loin devant l’Eternel.
Israël ne peut se tenir près de Dieu. Remarquons combien ce court passage insiste sur la distance maintenant établie entre l’Eternel et son peuple : « Vous vous prosternerez de loin ; et Moïse s’approchera seul de l’Eternel ; mais eux ne s’approcheront pas, et le peuple ne montera pas avec lui » (v. 1-2).
Grand est le contraste avec la position des croyants depuis la mort de Christ ! Toute liberté nous est donnée d’entrer dans la présence de Dieu : « Approchons-nous » (Héb. 4 : 16 ; 10 : 21). Le chemin des lieux saints nous est ouvert pour la prière et pour l’adoration.
Le peuple avait tremblé au son des tonnerres et de la trompette (19 : 16), mais ici, il répond d’une seule voix : « Tout ce que l’Eternel a dit, nous le ferons » (19 : 8), s’engageant ainsi à obéir à toutes les paroles de l’Eternel.
Moïse écrivit alors ces paroles - c’est le livre de l’alliance - et, de bon matin, il bâtit un autel au pied de la montagne. En vertu des sacrifices et du sang répandu, Dieu va rencontrer là son peuple représenté par douze stèles pour chacune de ses douze tribus. Comme le sacerdoce n’avait pas encore été établi, des jeunes hommes des fils d’Israël offrent les holocaustes et les sacrifices de prospérités.
Ces faits appellent deux remarques. Premièrement, ces jeunes hommes faisaient sans doute partie des « premiers-nés » que l’Eternel avait mis à part pour lui (13 : 1-2). Plus tard, en effet, la tribu de Lévi fut prise « à la place de tout premier-né des fils d’Israël » (Nom. 3 : 12). Deuxièmement, les sacrifices offerts sont des holocaustes et des sacrifices de prospérités. Il n’y a pas de sacrifices pour le péché, car la question du péché n’avait pas encore fait l’objet des ordonnances précises destinées à répondre aux exigences de la Loi.
L’holocauste, entièrement brûlé sur l’autel, est pour Dieu seul, une offrande « pour être agréé devant l’Eternel », un sacrifice par feu, « une odeur agréable à l’Eternel » (Lév. 1 : 3-9). C’est une figure de « Christ s’offrant lui-même à Dieu sans tache », par l’Esprit éternel (Héb. 9 : 14). Le sacrifice de prospérités, auquel le sacrificateur et l’adorateur avaient part (Lév. 7 : 19-31), représente la communion avec Dieu : « Quiconque est pur en mangera la chair » (v. 19).
Mais le sang, l’aspersion du sang, sont spécialement mis en évidence dans ce passage. Une moitié du sang fut versée dans les bassins ; de l’autre moitié, il fut fait aspersion sur l’autel. La valeur de ce sang, accepté par Dieu, est appliquée alors au peuple ; c’est le sang de l’alliance que l’Eternel a faite avec son peuple, selon toutes les paroles (du livre). L’épître aux Hébreux nous apprend en outre que Moïse fit aspersion sur le livre lui-même. Ainsi, « la première alliance n’a pas été inaugurée sans du sang » (Héb. 9 : 18).
Ce sang ne parle pas, ici, d’expiation ni de purification, car il est aspergé sur l’autel et sur le livre aussi bien que sur le peuple. Il représente la mort liée au sacrifice en rétribution du péché, parce que « l’âme (ou la vie) de la chair est dans le sang » (Lév. 17 : 11). L’aspersion du sang exprime que la mort est la sanction de toute transgression de la Loi.
Moïse et Aaron, Nadab et Abihu et soixante-dix des anciens d’Israël montèrent alors, et « ils virent le Dieu d’Israël ». Remarquons que ce qu’ils virent ne peut être décrit dans le langage des hommes.
Ils virent sous ses pieds « comme un ouvrage de saphir transparent, comme le ciel même en pureté ». Dieu, dans sa gloire, était au-dessus et au-delà de ces choses ; et sa main « épargna les nobles d’entre les fils d’Israël » en vertu du sang de l’alliance. « Et ils virent Dieu… » mais, si grand que fût leur privilège, ils demeuraient des hommes terrestres… « et ils mangèrent et burent », pour soutenir leur vie sur la terre. Car l’alliance ainsi inaugurée avait « des ordonnances pour le culte et le sanctuaire, un sanctuaire terrestre » (Héb. 9 : 1). On pourrait estimer qu’il y a une contradiction entre le verset 10 de ce chapitre et le double témoignage de l’apôtre Paul (1 Tim. 1 : 17 ; 6. 16). Mais il faut remarquer qu’il est insisté ici sur ce qui était « sous ses pieds, comme un ouvrage de saphir transparent, et comme le ciel même en pureté ». C’est ce qui révélait « Celui qu’aucun des hommes n’a vu ni ne peut voir ». Moïse, en rappelant cette scène à Israël (Deut. 4 : 15), dit : « Vous n’avez vu aucune forme, au jour où l’Eternel vous parla du milieu du feu en Horeb ». Moïse lui-même, avec qui l’Eternel parlait bouche à bouche, ne voyait que la « ressemblance de l’Eternel » (Nom. 12 : 8). C’est dans la face de Christ – lui est le resplendissement de la gloire de Dieu – que nous connaissons cette gloire (Héb. 1 : 3 ; 2 Cor. 4 : 6).
Dieu, donc, se tient loin, comme Il l’avait dit à Moïse. Mais, si « la Loi a été donnée par Moïse, la grâce et la vérité sont venues par Jésus Christ » (Jean 1 : 17). Ainsi, les disciples du Seigneur Jésus « mangèrent et burent » non pas seulement après l’avoir vu, mais avec lui, « après sa résurrection d’entre les morts » (Act. 10 : 41), dans l’heureuse proximité d’une communion partagée avec le Fils de Dieu.
Telle est aujourd’hui la part des rachetés de Christ, pendant le temps de son absence.
L’appel de Moïse et Josué à monter vers l’Eternel (v. 12-18)
Moïse, enfin, est appelé à monter vers l’Eternel sur la montagne, pour recevoir les tables de pierre, la loi et les commandements. Josué, son serviteur, l’accompagne, car Dieu prépare déjà celui qui conduira son peuple au-delà du Jourdain, tandis que les anciens restent en bas, avec Aaron et Hur. Et déjà, la loi met à l’épreuve le peuple et ses chefs, pendant les quarante jours où Moïse sera sur la montagne. Nous verrons bientôt se manifester l’incrédulité et l’esprit idolâtre de ce pauvre peuple. Cependant, la gloire de l’Eternel demeure sur la montagne de Sinaï. La nuée où apparaissait sa gloire (v. 16) la couvrit pendant six jours, et ce n’est que le septième jour que Dieu appela Moïse. La gloire de l’Eternel, comme un feu dévorant au sommet de la montagne, introduit ainsi le « ministère de la condamnation » (2 Cor. 3 : 9). Combien grand est notre bonheur de savoir que si ce qui devait prendre fin (le système de la loi), a été introduit avec gloire, bien plus ce qui demeure (le ministère de l’Esprit, la miséricorde et la grâce) subsistera-t-il en gloire ! (2 Cor. 3 : 7-12).
D'après « Sondez les Ecritures » (vol. 4)
A suivre