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L'EPITRE DE JACQUES (2)


 
La loi de la liberté : (Jac. 1 : 19-27 ;  2 : 1-13) 
            1- Recevoir la parole implantée : v. 19-21
                      1.1 : La promptitude à écouter
                      1.2 : La lenteur à parler
                      1.3 : Non coléreux
                      1.4 : Rejeter toute souillure de la chair
                      1.5 : La parole implantée
            2- La Parole mise en pratique : v. 22-27      
                      2.1 : L'effet pratique de la Parole de Dieu
                      2.2 : L'image du miroir
                      2.3 : La loi parfaite
                      2.4 : Le véritable « service religieux »
           3- Les trois lois : la loi de Moïse, la loi royale et la loi de la liberté : (Jac. 2 : 1-13)
                      3.1 : Incompatibilité de la vie de foi avec la vie du monde
                      3.2 : Ne pas faire « acceptation » de personnes
                      3.3 : Les «  pauvres quant au monde » 
                      3.4 : Accomplir la loi de la liberté
                      3.5 : La miséricorde et le jugement

 
La loi de la liberté : (Jac. 1 : 19-27 ;  2 : 1-13)
 
            Jacques a encouragé ses frères, les stimulant à demeurer fermes et patients dans l'épreuve. Il leur a montré que ce qui provient de l'homme produit la mort, tandis que ce qui vient de Dieu apporte la vie. Dieu engendre la nouvelle nature dans les croyants par « la parole de vérité » ; ils sont désormais les prémices, les premiers fruits de cette nouvelle création qui durera éternellement.
 
            La fin du premier chapitre montre comment se comporter d'une manière conforme à la nature de Dieu. La Parole est la loi parfaite, l'expression de la volonté de Dieu ; elle a été pour Christ la loi de la liberté.
 
 
1- Recevoir la parole implantée : v. 19-21
 
            Avec affection, Jacques s'adresse à ses « frères bien-aimés » pour leur exposer les conséquences pratiques, dans la vie du chrétien, de ce qu'il a exprimé précédemment.
 
 
            1.1 : La promptitude à écouter
 
                        Puisque que tout ce qui est donné de bon vient « d'en haut » (v. 17), nous devons être prompts à écouter ce que Dieu veut nous dire (v. 19). L'exhortation à écouter est fréquente dans la Parole de Dieu (Prov. 8 : 34 ; Es. 55 : 2-3 ; 1 Sam. 15 : 22). Le Seigneur Jésus, serviteur parfait, a montré cette disposition à écouter : « Il réveille mon oreille pour que j'écoute comme ceux qu'on enseigne » (Es. 50 : 4).
 
 
            1.2 : La lenteur à parler
                       
                        Puisque tout ce qui est mauvais vient du coeur de l'homme, tout homme doit être « lent à parler » (v. 19). Dans le livre des Proverbes, nous sommes mis en garde contre la tendance à parler trop vite (Prov. 17 : 28 ; 29 : 20). La précipitation dans les paroles peut nous amener à regretter ce que nous avons dit. Jacques reviendra sur ce sujet au chapitre 3 (v. 2-12) ; il a montré lui-même l'exemple de la retenue dans les paroles : il a su écouter avant d'émettre une pensée juste, lors d'un débat avec les apôtres et les anciens à Jérusalem (Act. 15 : 13-21).
 
 
            1.3 : Non coléreux
 
                        Le croyant doit se souvenir que l'un des attributs de Dieu est la lenteur à la colère (Ex. 34 : 6 ; Es. 27 : 4). Pour montrer les caractères de son Père, il doit écouter attentivement ce que Dieu veut lui enseigner. Un beau témoignage a été rendu par Moïse, qui était « très doux, plus que tous les hommes qui étaient sur la face de la terre » (Nom. 12 : 3). Pourtant, il se met en colère en frappant le rocher deux fois, alors que Dieu lui avait dit de parler au rocher. Nous avons à veiller sur nos tendances et à rejeter, avec l'aide du Saint Esprit, toute colère charnelle (Prov. 16 : 32 ; Eph. 4 : 31).
 
                        Il y a une colère selon Dieu, qui résulte de l'indignation de la nature divine devant le mal. Le Seigneur nous en donne l'exemple en Jean 2 : 15 ou en Marc 3 : 5. Craignons toutefois de dépasser la mesure : « Mettez-vous en colère et ne péchez pas : que le soleil ne se couche pas sur votre irritation » (Eph. 4 : 26).
 
 
            1.4 : Rejeter toute souillure de la chair
 
                        La volonté de l'homme ne peut produire les fruits de la vie divine, ni sa colère accomplir la justice de Dieu (v. 20). Par conséquent, nous sommes appelé à rejeter toute souillure de la chair, toute énergie d'iniquité. « Renoncez, vous aussi, à toutes ces choses : colère, courroux, malice, injures, paroles honteuses venant de votre bouche » (Col. 3 : 8). Nous pourrons alors recevoir en toute liberté la Parole (v. 21), « désirer ardemment le pur lait intellectuel » (1 Pier. 2 : 2).
 
 
            1.5 : La parole implantée
 
                        C'est « avec douceur » (avec humilité) qu'il faut recevoir la Parole de Dieu dont l'effet bénéfique ne doit pas être entravé par notre volonté propre. Jacques, qui s'exprime souvent sous forme de contrastes, met ici en opposition la « malice » et la « douceur » ;  celle-ci permet de recevoir la Parole avec toute bonne volonté, comme les Juifs de Bérée (Act. 17 : 11). Cette semence vivante, « la vivante et permanente parole de Dieu » (1 Pier. 1 : 23), pénètre dans notre coeur pour nous donner la vie. Elle y prend racine et se développe jusqu'à devenir une partie de nous-mêmes : c'est le profond travail de la grâce de Dieu. Ainsi « implantée » (v. 21), elle sauve nos âmes des pièges de ce monde, de la chair et du diable. 
 
 
                        Cette Parole, c'est celle que Jésus nous a donnée ; elle nous sanctifie (Jean 17 : 14, 17). C'est par elle que nous pouvons être forts (1 Jean 2 : 14). Quelle responsabilité nous avons de la laisser agir en nous et de la mettre ensuite en pratique !
 
 
2- La Parole mise en pratique : v. 22-27
 
            Nous devons non seulement être prompts à écouter la Parole de Dieu afin qu'elle s'implante en nous, mais nous devons la pratiquer. L'oreille écoute la Parole, le coeur la reçoit et la main, gouvernée par elle, agit selon le désir de Dieu.
 
 
            2.1 : L'effet pratique de la Parole de Dieu
 
                        Jacques montre que si l'on écoute la Parole de Dieu sans qu'elle ait un effet pratique, on nourrit des illusions sur soi-même. Dieu qualifie d'insensé celui qui demeure dans un tel état : « Quiconque entend ces miennes paroles, et ne les met pas en pratique, sera comparé à un homme insensé qui a bâti sa maison sur le sable » (Matt. 7 : 24-27). Dans les évangiles, le Seigneur invite ainsi souvent les siens à mettre la Parole en pratique afin de porter du fruit (Luc 8 : 15 ; 11 : 28).
 
 
            2.2 : L'image du miroir
 
                        La Parole sonde nos coeurs et nos vies, mettant tout dans la lumière. Elle a l'effet d'un miroir dans lequel notre visage se réfléchit ; elle nous montre tels que nous sommes, elle dévoile les replis les plus cachés de notre être. Mais nous risquons d'oublier aussitôt l'image qui nous a été montrée, ce que l'Esprit veut corriger dans notre vie. Que nous soyons gardés de détourner ainsi volontairement le tranchant de l'épée ! (Héb. 4 : 12-13).
 
 
            2.3 : La loi parfaite
 
                        L'expression « la loi parfaite, celle de la liberté » employée par Jacques, est conforme à l'enseignement du Seigneur Jésus : « Si vous persévérez dans ma parole... vous connaîtrez la vérité et la vérité vous affranchira... Si donc le Fils vous affranchit, vous serez réellement libres » (Jean 8 : 31-36). La loi de Moïse plaçait l'homme sous l'esclavage, mais « Christ nous a placés dans la liberté en nous affranchissant (Gal. 4 : 1-3 ; 5 : 1). La liberté se rattache à l'action de la vérité et à la réalisation de notre relation de fils (Jean 8 : 31-36). La « loi de la liberté », c'est la Parole de Dieu, adressée à des hommes nés de nouveau (v. 18), à laquelle on obéit avec persévérance, selon la liberté dans laquelle Christ nous a placés, et par amour pour lui (1 Jean 5 : 1-5).
 
                        L'obéissance à la loi de la liberté procure au croyant un réel bonheur. Il est « bienheureux dans son faire » (v. 25) ; la pensée d'un Dieu connu et aimé est suivie avec joie, selon l'enseignement et l'exemple du Seigneur (Jean 13 : 17 : Ps. 40 : 8).
 
                        Que Dieu nous garde de  connaître sa volonté sans l'accomplir ! Ayant « discerné » cette volonté (Rom. 12 : 2), nous devons nous y soumettre et la « faire » (Héb. 13 : 21).
 
 
            2.4 : Le véritable « service religieux »
 
                        Réalisé dans la dépendance de Dieu et selon sa pensée, le véritable « service religieux » est lié à la maîtrise de nos paroles (« tenir notre langue en bride » - v. 26). Notre langue trahit la prétention d'être « religieux » et dévoile un coeur dans lequel les convoitises ne sont pas jugées. Un service « pur » pour Dieu (v. 27) se manifeste au contraire, non par des paroles, mais en pratique. Ce qui importe, c'est de vivre ce que nous affirmons. Si ce que nous disons ne correspond pas à l'état de notre coeur et à notre marche, nous nous séduisons nous-mêmes. Pour nous exhorter à « ne pas faillir en paroles » (3 : 2), Jacques  montrera  les méfaits que peuvent produire nos paroles. Retenons cette prière de David : « Que les paroles de ma bouche et la méditation de mon coeur soient agréables devant toi, ô Eternel » (Ps. 19 : 14).
 
                        Le « service religieux » réalisé « devant Dieu le Père » doit porter ses caractères, c'est-à-dire l'amour et la sainteté. C'est un service d'amour que nous avons à remplir envers ceux qui sont dans l'affliction ; un tel service plaît à Dieu qui est « le père des orphelins et le juge des veuves » (Ps. 68 : 5). Le mot « visiter » suggère la pensée d'un contact personnel et des soins apportés. C'est avec un coeur rempli de la sympathie de Christ que l'on pourra venir en aide à des personnes privées d'un soutien humain normal ; alors notre action discrète en leur faveur sera bienfaisante.
 
                        Si le chrétien est « dans le monde », il ne doit pas oublier qu'il n'est « pas du monde » (Jean 17 : 14, 18) : son devoir est donc d'éviter tout contact avec « les choses qui sont dans le monde » (1 Jean 2 : 15). « Se conserver pur du monde » (v. 27) est le secret d'une vie chrétienne pratique à la gloire de Dieu. Christ a accompli parfaitement ce service religieux pur et sans tache. « Sa sainteté a fait de lui un étranger dans un monde si souillé ; sa grâce a fait de lui un parfait serviteur dans un monde si misérable et affligé... Bien que contraint à la solitude morale par la scène de péché qu'il traversait, il était amené à une activité d'amour par la misère et les besoins qu'il rencontrait continuellement » (J.G.B).
 
                        Le premier chapitre de l'épître de Jacques nous a montré la vie chrétienne fortifiée par les épreuves et la dépendance de Dieu, vécue dans la puissance d'une nouvelle nature qui écoute la Parole de Dieu et lui obéit. Ainsi peut se réaliser un service d'amour fidèle envers les pauvres dans ce monde, tout en demeurant séparé de ce dernier.
 
 
3- Les trois lois : la loi de Moïse, la loi royale et la loi de la liberté : (Jac. 2 : 1-13)
 
            Le danger de séparer la foi de la pratique est mis en évidence par Jacques. Dans le second chapitre de son épître, la vie pratique de piété est présentée comme la preuve d'une foi véritable. En contraste avec la vie du monde, la vie de foi est caractérisée par les oeuvres de foi.
 
            3.1 : Incompatibilité de la vie de foi avec la vie du monde
 
                        Une sérieuse mise en garde contre la conformité à ce monde est adressée ici (v. 1-3) à ceux qui font profession de foi chrétienne.
 
                        Avant d'avertir ses frères, Jacques place devant eux « notre Seigneur Jésus Christ, seigneur de gloire » (v. 1). Il faut d'abord, contempler la gloire du Seigneur et se souvenir de l'autorité de Celui que Dieu a glorifié (Jean 17 : 1-5).         
 
 
            3.2 : Ne pas faire « acceptation » de personnes
 
                        On peut, par tendance naturelle, être attiré par ce qui est grand mais au milieu du peuple de Dieu, il ne devrait y avoir aucune discrimination. Ne sommes-nous pas pourtant influencés par des critères en vigueur dans le monde : rang social, richesse, connaissance intellectuelle ? Dieu ne pratique pas le « favoritisme » : il est « le Dieu grand, puissant et terrible, qui ne fait point acception de personnes » (Deut. 10 : 17). Dans le corps de Christ, aucune différence n'existe entre les croyants Juifs ou non juifs, riches ou pauvres, hommes ou femmes (Gal. 3 : 28), puisque tous ont part aux mêmes bénédictions qui découlent de l'oeuvre de Christ. En considérant nos frères en Christ comme héritiers de la gloire, nous ne serons pas portés à faire des préférences ou à tenir plus ou moins compte des qualités vraies ou supposées des uns ou des autres.
 
                        Si nous sommes guidés par des pensées humaines, nous devenons des « juges » (v. 4), alors que Jésus nous enseigne à ne pas porter de jugement (Matt. 7 : 1-2). N'oublions pas que c'est un péché aux yeux de Dieu ! (v. 9).
 
 
            3.3 : Les «  pauvres quant au monde »
 
                        Les vraies richesses sont spirituelles : le trésor du chrétien est dans le ciel. Les « pauvres quant au monde » sont « riches en foi » ; ils sont « héritiers du royaume » (v. 5). Le Seigneur lui-même a été « le pauvre » dans ce monde (Ps. 40 : 17 ; 41 : 1), il a « vécu dans la pauvreté », afin que nous soyons « enrichis » (2 Cor. 8 : 9).
 
 
            3.4 : Accomplir la loi de la liberté
 
                        Les destinataires de l'épître étaient appelés à parler et agir comme devant être jugés par la « loi de la liberté » (v. 12). Leur modèle était la vie sur la terre de Celui qui avait parfaitement accompli cette loi.
 
                        La « loi royale » (v. 8), expression de la volonté d'amour du Dieu souverain, est résumée par le Seigneur en Matt. 22 : 37-40 : « Tu aimeras le Seigneur ton Dieu … et  tu aimeras ton prochain … ». Elle est la loi de ce royaume qui est « justice, paix et joie dans l'Esprit Saint » (Rom. 14 : 17) qu'Il a promis à ceux qui l'aiment (v. 5).
 
                        La « loi de Moïse », pourtant « sainte et bonne » (Rom. 7 : 12), ne fournit aucune ressource au pécheur. Elle le condamne et ne laisse rien échapper à sa rigueur. « Faire acception de personnes » (v. 1) est une transgression qui est condamnée sans miséricorde par la loi de Sinaï.
 
 
            3.5 : La miséricorde et le jugement
 
                        Le croyant qui a été libéré de la loi et du péché pour servir Dieu peut, hélas, agir selon la chair et juger selon le monde. Il viole alors la loi de liberté, celle de Christ (Gal. 6 : 2). Au lieu d'aimer Dieu et d'aimer son prochain comme il en a été rendu capable puisqu'il a lui-même été aimé (1 Jean 4 : 19-21), il méprise la grâce qui l'a pardonné.
 
                        « Le jugement est sans miséricorde pour celui qui n'a pas usé de miséricorde » (v. 13). La manière de traiter « le pauvre en vêtements sales » (v. 2) n'est pas selon la miséricorde décrite dans l'évangile. Ceux qui s'établissent eux-mêmes en « juges ayant de mauvaises pensées » (v. 4) tombent sous le jugement. C'est ainsi que la loi de la liberté est sans miséricorde pour le vieil homme, afin que la conscience de celui qui a agi sans miséricorde soit reprise.
 
                        En nous montrant « miséricordieux comme notre Père céleste est miséricordieux » (Luc 6 : 36), nous accomplissons la loi royale, ayant été libérés pour être soumis à la loi de la liberté : c'est ainsi que nous reflétons le Seigneur de gloire !