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L'EPITRE DE JACQUES (5)

 
 
 La conduite du croyant vis-à-vis du monde : (Jac. 4 ; 5 : 1-6)
           1- Les passions non contrôlées : 4 : 1-3
                     1.1 : Les convoitises, sources de conflits
                     1.2 : Les convoitises et la prière
           2- L'amitié du monde : 4 : 4-5       
          
3- L'orgueil brisé, l'humilité et la dépendance : 4 : 6-10
                     3.1 : La grâce pour les humbles
                     3.2 : Se soumettre à Dieu, s'humilier
                     3.3 : S'approcher de Dieu
          4- La médisance : 4 : 11-12
          5- La volonté propre, l'oubli de Dieu : 4 : 13-17
          6- Les riches de ce monde : Jac. 5 : 1-6

 
La conduite du croyant vis-à-vis du monde : (Jac. 4 ; 5 : 1-6)
 
            Le coeur naturel de l'enfant de Dieu reste une source du mal (appelée « la chair). Si,par la puissance de l'Esprit Saint, on ne la tient pas en échec, elle produira des « oeuvres » subversives dans notre vie (celles-ci sont décrites en Gal. 5 : 19-21). II y aura alors un grave préjudice porté à notre témoignage individuel et collectif. Une volonté non brisée peut amener des disputes entre les chrétiens et constituer, de plus, un obstacle à l'exaucement de leurs prières.
 
            Jacques donne une série d'exhortations propres à parler à notre conscience et à notre coeur, afin que notre orgueil soit brisé par la grâce et que nous apprenions la soumission et la dépendance. Il nous montre la fragilité de notre vie, nous engageant à soumettre nos projets à la volonté de Dieu.
 
            Au début du chapitre 5, des paroles sévères sont adressées à ceux dont le christianisme pouvait être mis en doute. Parmi eux, les riches, déjà démasqués dans les 2 premiers chapitres, sont les objets de graves accusations, dont celle d'avoir condamné le Seigneur, le Juste.
 
 
1- Les passions non contrôlées : 4 : 1-3
 
            1.1 : Les convoitises, sources de conflits
 
                        Jacques signale les conséquences terribles de l'esprit de querelle, déjà dénoncé dans le chapitre précédent, au v. 14. Il s'agit de batailles entre ceux qui portent le nom de Christ (ce que prouve la mention de l'Esprit au v. 5). La cause des guerres dans ce monde est la jalousie, l'ambition, le désir de dominer. Mais que de disputes, de rivalités et de divisions ont marqué le christianisme !
 
                        Si la paix découle de la sagesse d'en haut (3 : 17), la guerre résulte de la corruption totale du coeur humain ; sa convoitise impure est liée à la sagesse qui est terrestre, sensuelle, diabolique (3 : 15).
 
                        Si nous sommes résolus à exécuter notre propre volonté, la nature humaine incontrôlée écrasera tout ce qui s'oppose à nos désirs. Ainsi, David, pour satisfaire sa convoitise coupable, a commis un adultère et il est allé jusqu'au meurtre ! (2 Sam. 11 : 14-17).
 
                        Quel avertissement pour nous, chrétiens ! Nous pouvons « tuer » (v. 2), c'est-à-dire aller jusqu'à faire périr « le frère pour lequel Christ est mort » (1 Cor. 8 : 11). Combien de désastreuses luttes fratricides seraient évitées si nous savions « crucifier la chair avec ses convoitises » ! (Gal. 5 : 24).
 
 
            1.2 : Les convoitises et la prière
 
                        Le chrétien sait qu'il obtiendra ce qu'il demande par la prière, si celle-ci provient d'un coeur qui a le désir d'honorer Dieu. Mais si son état intérieur est mauvais, il risque d'avoir deux attitudes négatives vis-à-vis de la prière :
                                - il n'exprime aucune requête à Dieu, et ainsi ne peut rien recevoir (v. 26)
                                - il demande « mal » (v. 3), car il songe à satisfaire ses ambitions ou ses mauvais désirs (« ses voluptés).
                        Le Seigneur a dit : « Demandez et il vous sera donné... car quiconque demande reçoit » (Matt. 7 : 7). Toutefois, cette assurance de l'exaucement de la demande est réservée à celui qui demande quelque chose qui correspond à la volonté de Dieu (1 Jean 5 : 14-15).
 
                        Si Dieu exauçait une prière qui exprime des désirs pernicieux, ce serait à notre détriment : c'est l'expérience faite par les fils d'Israël qui ont voulu un roi (Os. 13 : 10-11). Si nous faisons de nous-mêmes et de nos besoins le centre de nos prières, nous demandons « mal ». Souvenons-nous des véritables priorités que contient la prière enseignée par le Seigneur à ses disciples (Matt. 6 : 9-13) : que le nom du Père soit sanctifié et que sa volonté soit faite. « Le Père est glorifié dans le Fils » par une prière exprimée au nom du Seigneur. Il promet de « faire » ce qui est ainsi demandé (Jean 14 : 13-14).
 
 
2- L'amitié du monde : 4 : 4-5
 
            Le chrétien ne doit pas oublier que, depuis la désobéissance d'Adam, « le monde entier gît dans le méchant » (1 Jean 5 : 19) ; il est gouverné par la « convoitise de la chair, et la convoitise des yeux, et l'orgueil de la vie » (1 Jean 2 : 16). Ainsi, si un enfant de lumière (Eph. 5 : 8) qui a été amené dans une relation intime avec Dieu, entre dans une alliance coupable avec le monde, il est qualifié d'adultère (v. 4). Le langage de Jacques est très fort : « Quiconque donc voudra être ami du monde, se constitue ennemi de Dieu ». L'amitié avec le monde qui a rejeté Christ ne peut se former que sur la base d'une inimitié avec Dieu ! En recherchant la compagnie des hommes inconvertis pour se livrer avec eux aux « délices du péché » (Héb. 11 : 25), le chrétien renie son Maître ; il devient son ennemi ! « Celui qui n'est pas avec moi est contre moi » (Luc 11 : 23).
 
            Souvent, dans l'Ancien Testament, l'Eternel reproche à son peuple Israël de l'avoir abandonné, lui, « la source des eaux vives », pour servir d'autres dieux. Pourtant, n'était-il pas en droit de s'attendre à recevoir les affections exclusives de son peuple saint, « les prémices de ses fruits »  (Jér. 2 : 3, 15) ?
 
            Séparé moralement du monde, le croyant fidèle ne refusera pas cependant tout contact avec des incroyants auxquels il est appelé à présenter l'évangile.
 
            Les convoitises pourraient-elles venir de l'Esprit ? interroge Jacques. C'est impossible, affirme-t-il aussitôt, car Dieu qui par cet Esprit habite dans le croyant, veut le posséder tout entier. Il est un Dieu jaloux (Ex. 20 : 5 ; 34 : 14).
 
 
3- L'orgueil brisé, l'humilité et la dépendance : 4 : 6-10
 
            3.1 : La grâce pour les humbles
 
                        Si la chair, le monde, le diable peuvent exercer une grande puissance contre nous, Dieu nous donne une grâce qui est plus grande encore. Le Saint Esprit communique à ceux qui savent rester humbles et petits à leurs yeux, une grâce meilleure : « Dieu résiste aux orgueilleux, mais il donne la grâce aux humbles » (v. 6b).
 
                        Soyons dans l'état qui convient pour être réceptifs à la grâce de Dieu ; imitons Christ, l'homme humble par excellence (Matt. 11 : 29).
                        Salomon a constaté que « l'orgueil va devant la ruine, et l'esprit hautain devant la chute » (Prov. 16 : 18). Dieu hait cet orgueil qui reste souvent caché au fond de notre coeur ; Il « résiste aux orgueilleux » (expression de l'on retrouve en 1Pier. 5 : 5). L'homme orgueilleux ne reçoit pas la grâce de la part de Dieu, car il ne se soumet pas. Sa ruine est encore plus éclatante s'il est un croyant, car Dieu agit en gouvernement à l'égard de ses enfants.
 
            3.2 : Se soumettre à Dieu, s'humilier
 
                        Si nous sommes marqués par l'humilité, nous n'aurons pas de difficulté à nous soumettre à Dieu ; alors, nous serons capables de résister au diable. Bien souvent, au contraire, nous nous soumettons au diable qui conduit notre orgueil  (« la faute du diable » -1 Tim. 2 : 6) à se développer et à résister à Dieu. Alors la chute est inévitable ; l'humiliation en sera la conséquence.
 
                        Pour résister au diable, revêtons l'armure complète de Dieu (Eph. 6 : 14-17). Nous pouvons alors nous servir de l'épée de l'Esprit, la parole de Dieu, que le Seigneur a utilisée contre Satan (Matt. 4 : 1-11). Ainsi notre victoire est celle de Dieu ; déjà vaincu à la croix, Satan « s'enfuit » de celui qui reste attaché à Christ.
 
                        Si nous cultivons dans nos coeurs le sentiment de la grâce de Dieu, celle-ci nous conduira :
                                - à rejeter les convoitises qui font « la guerre à l'âme » (v. 1-2 ; 1 Pier. 2 : 11)
                                - à être dépendants de Dieu par la prière (v. 3 ; Héb. 4 : 16)
                                - à conserver une distance morale vis-à-vis du monde (v. 4 ; 1 : 27)
                                - à résister à Satan (v. 7), étant « fermes dans la foi » (1 Pier. 5 : 9).
 
 
            3.3 : S'approcher de Dieu
 
                        Jacques nous invite à rechercher la présence de Dieu dans notre vie quotidienne ; alors, nous apprécierons la douceur de sa communion (Gen. 45 : 4 ; Apoc. 3 : 20). Mais nous ne pouvons nous approcher de Dieu qu'avec des consciences en ordre, avec le sentiment que Dieu a « les yeux trop purs pour voir le mal » (Héb. 1 : 13).
                        Les exhortations à « nettoyer nos mains » et « à purifier nos coeurs » (v. 8) nous rappellent la nécessité de juger tout ce qui ne convient pas à la sainte présence de Dieu. Il faut non seulement que nos actes (nos « mains ») soient en accord avec notre titre d'enfants de Dieu (1 Pier. 1 : 14-17), mais aussi que notre coeur soit « purifié ». Les pharisiens faisaient étalage d'une purification extérieure en se lavant les mains, mais le Seigneur leur dit que leur coeur était « fort éloigné » de lui (Marc 7 : 3, 6). Soyons gardés d'observer scrupuleusement des règles humaines tout en étant « doubles de coeur » (v. 8), n'ayant pas réalisé une véritable séparation intérieure du mal. Dieu veut que nos affections pour lui soient sans mélange : « voici, tu veux la vérité dans l'homme extérieur, et tu me feras comprendre la sagesse dans le secret de mon coeur » (Ps. 51 : 6).
 
                        Il est bon que nous prenions conscience de notre faiblesse et de nos limites, afin de « sentir » nos misères (v. 9) et en être oppressés. Nous sommes peut-être affligés de l'état du monde (Ps. 119 : 136) mais sommes-nous vraiment lucides sur l'état de notre propre coeur ? Le Seigneur nous dit : « Bienheureux ceux qui mènent deuil, car c'est eux qui seront consolés » (Matt. 5 : 4).
 
                        L'humiliation (v. 10) provient du sentiment de honte d'un péché commis, par nous-mêmes ou par notre frère. Elle peut résulter aussi du sentiment de notre grande faiblesse et de notre besoin du secours constant de Dieu. Celui qui s'humilie doit être sincère, car c'est « devant le Seigneur » qu'il le fait et non devant ses frères. Si ces derniers pouvaient lire dans nos coeurs, combien nous serions confus ! Et combien davantage devrions-nous l'être devant Dieu qui connaît tout : « toutes choses sont nues et découvertes aux yeux de celui à qui nous avons affaire » (Héb. 4 : 13). C'est Lui qui nous élèvera « quand le temps sera venu » (1 Pier. 5 : 6).
 
                        L'humiliation a dans ces versets un aspect individuel mais elle revêt aussi un aspect collectif, comme le montrent les exemples d'Esdras (Esd. 9 : 3-15 ; 10 : 1) et de Daniel (Dan. 9 : 3-19). 
 
 
4- La médisance : 4 : 11-12
 
            Une sérieuse mise en garde contre la médisance est faite dans ces versets ; déjà contenu dans la loi de Moïse (Lév. 19 : 16), cet avertissement s'adresse à chacun de nous. Que de ravages dans le peuple de Dieu a pu produire ce terrible fléau de la médisance !
 
            Reconnaissons notre tendance à nous ériger en juge de notre frère (v. 12b), au lieu de l'aimer comme la loi royale nous y exhorte (2 : 8) et de nous laisser juger par celle-ci. Il ne nous appartient pas de juger les motifs qui font agir notre frère. En Luc 6 : 35-38, le Seigneur dit : « Ne jugez pas et vous ne serez point jugés ». En revanche, nous avons à juger les actes, à l'égard desquels nous devrons agir selon l'enseignement de la Parole.
 
5- La volonté propre, l'oubli de Dieu : 4 : 13-17
 
            Celui qui s'attend au Seigneur ne fait pas de projets sans le faire intervenir. Au contraire, celui qui suit sa propre volonté ne cherche pas celle de Dieu. Ses paroles manifestent l'état de son coeur : j'irai ici ou là, je ferai ceci ou cela... (v. 13).
 
            La sagesse consiste à subordonner tous nos projets à 2 conditions (v. 15) :
                        - « si le Seigneur le veut » : recherchons sa volonté, désirant toujours lui donner « la première place » (Col. 1 : 18)
                        - « si nous vivons » : pensons que c'est Dieu qui dispose de notre vie ; « mes temps sont en ta main » dit David (Ps. 31 : 15).
 
            Le v. 17 est lié au premier verset du chapitre 3 : « ne soyez pas beaucoup de docteurs... ». Celui qui connaît la doctrine chrétienne et qui l'enseigne est responsable de « faire le bien ». Pécher, c'est non seulement faire le mal, mais aussi ne pas faire le bien quand nous en avons la possibilité ! Le sacrificateur et le lévite, dans la parabole de Luc 10 :31-32, n'ont pas porté secours à l'homme blessé au bord du chemin : ils ont péché. Samuel a dit  au peuple d'Israël : « Loin de moi que je pèche contre l'Eternel, que je cesse de prier pour vous » (1 Sam. 12 : 23) !
 
 
6- Les riches de ce monde : Jac. 5 : 1-6
 
            Jacques rappelle les paroles du Seigneur dans le sermon sur la montagne (Matt. 6 : 19-20) pour blâmer sévèrement les Juifs riches, visant surtout parmi eux les incrédules.
            Il leur adresse une triple accusation :
                        - Ils étaient coupables de fraude et d'injustice envers les pauvres (v.4)
                        - Ils vivaient dans l'opulence sans se soucier des autres (v. 5)
                        - Ils avaient rejeté collectivement et condamné le Seigneur, le juste (v. 6).
 
            Quel avertissement pour tous ceux qui désirent amasser des biens pour eux-mêmes ! Ces richesses ne leur procureront aucun bonheur durable ; elles seront un obstacle pour venir à Christ (Marc 10 : 22) et la cause de leur destruction : « leur rouille dévorera votre chair comme le feu » (v. 3).
 
            Chrétiens, souvenons-nous que nous ne pouvons servir Dieu et les richesses (Matt. 6 : 24.). Sachons mettre à la disposition du Seigneur ce qu'Il nous a confié, tant sur le plan matériel que pour ce qui concerne nos richesses spirituelles ; là encore, ne sommes-nous pas responsables de « gérer » ce que nous avons reçu de Dieu, sans nous en enorgueillir (1 Cor. 4 : 7) ?
            Pensons à « amasser des trésors dans le ciel »  (Matt. 6 : 20) !