L'EPITRE DE JACQUES (6)
1- La patience en vue de la venue du Seigneur : v. 7-12
1.1 : L'attente d'un fruit précieux
1.2 : Affermir nos coeurs, sans murmurer
1.1 : L'attente d'un fruit précieux
1.2 : Affermir nos coeurs, sans murmurer
1.3 : Des exemples de patience
1.4 : Ne pas jurer mais prononcer des paroles vraies
2- Les vertus de la prière : v. 13-20
2.1 : La prière en diverses circonstances
2.2 : La confession réciproque des fautes
2.3 : La prière fervente de la foi
2.4 : Ramener un pécheur de l'égarement
1.4 : Ne pas jurer mais prononcer des paroles vraies
2- Les vertus de la prière : v. 13-20
2.1 : La prière en diverses circonstances
2.2 : La confession réciproque des fautes
2.3 : La prière fervente de la foi
2.4 : Ramener un pécheur de l'égarement
Jacques encourage ses frères à la patience, en plaçant devant eux la proximité de la venue du Seigneur. Il s'agit ici de la « parousie », c'est-à-dire du retour de Christ, de sa seconde venue dans un sens général, sans en distinguer les deux phrases :
- son retour pour enlever les croyants (1 Thes. 4 : 15)
- son apparition pour le jugement des méchants et l'établissement de son règne (2 Thes. 1 : 7)
Dans l'attente du retour de Jésus, les croyants sont dans un monde où la souffrance règne. Ils n'en sont pas exempts : la maladie, les souffrances physiques ou morales, les infirmités de la vieillesse les frappent. Mais ils sont consolés par le Seigneur « plein de compassion et miséricordieux » (v. 11). Dans toutes leurs circonstances, ils ont une ressource précieuse : la prière fervente de la foi.
L'attente de la venue du Seigneur maintient la patience dans le coeur du croyant. En écrivant aux Thessaloniciens, Paul se souvenait de leur patience (« votre patience d'espérance de notre Seigneur Jésus Christ ») et les exhorte à y persévérer : « Que le Seigneur incline vos coeurs... à la patience du Christ » (1 Thes. 1 : 9-10).
Les chrétiens qui connaissent actuellement les injustices, l'oppression, les persécutions, peuvent être soutenus en pensant qu'elles auront un terme. L'agriculteur doit user de patience pour attendre une nouvelle récolte ; celle-ci ne vient qu'après des alternatives de froid et de chaleur, de pluie et de soleil. Après le patient travail du laboureur, viendront les fruits dont il pourra jouir (2 Tim. 2 : 6). Pensons à faire valoir ce que le Maître nous a confié en attendant qu'Il vienne (Luc 19 : 13).
En vue des fruits qu'il récoltera, lors de la venue imminente du Seigneur, le chrétien doit « affermir » son coeur (v. 8). Cette attente fidèle gardera son âme dans la séparation du monde et de ses plaisirs, elle l'élèvera au-dessus de toutes les souffrances et de l'opprobre qu'il doit connaître. Il sera gardé aussi de « murmurer » contre son frère.
Les murmures manifestent l'impatience, le mécontentement envers Dieu qui tient toutes choses entre ses mains. Ceux du peuple d'Israël ont attiré sur lui le châtiment divin (1 Cor. 10 : 10).
Si nous nous tenions plus constamment devant Dieu, nous ne serions pas portés à nous plaindre de nos frères, mais nous saurions nous pardonner l'un l'autre comme Christ nous a pardonnés (Col. 3 : 13).
Oserions-nous nous plaindre les uns des autres, alors que nous allons voir le Juge (4 : 12) ? Il se tient « à la porte » (v. 9). Que nos coeurs soient paisibles et fermes en l'attendant !
Des prophètes (tels que Jérémie ou Daniel) ont montré un bel exemple de patience ; ils ont supporté des outrages et des persécutions subis injustement. Ne craignons pas de souffrir pour le nom de Jésus qui a enduré la contradiction des pécheurs, la haine des pharisiens ou même l'incompréhension de ses disciples ; « il ne menaçait pas, mais se remettait à celui qui juge justement » (1 Pier. 2 : 23).
Job est présenté également comme un exemple de patience. Pourtant, en lisant son livre, nous constatons beaucoup de manifestations d'impatience. Ses disciplines successives l'ont amené à s'appuyer sur Dieu, à Le connaître véritablement (« mon oeil t'a vu ») et à se connaître lui-même (« j'ai horreur de moi » -Job 42 : 5-6). A l'issue de son épreuve (« la fin du Seigneur »), Job est en mesure de discerner le coeur du Seigneur et de comprendre qu'Il est « plein de compassion et miséricordieux » (v. 11).
Au travers de nos épreuves, « endurées avec patience », apprenons, nous aussi, à voir la main de Dieu qui nous « discipline pour notre profit, afin que nous participions à sa sainteté » (Héb. 12 : 10).
Retenons cette promesse divine : « Quand tu passeras par les eaux, je serai avec toi » (Es. 43 : 2) : nous serons alors « bienheureux » !
La modération dans le langage sera vue dans celui qui a une foi vivante en Dieu et qui attend le Seigneur. Il sera gardé, « avant toutes choses » (v. 12), des paroles légères. Prononcer le nom de Dieu pour accréditer nos affirmations serait un réel outrage à l'honneur que nous lui devons. « Je vous dis de ne pas jurer du tout », a dit le Seigneur (Matt. 5 : 34) ; le chrétien qui vit habituellement dans sa communion ne cherche pas à confirmer ses déclarations par des serments, comme l'a fait, hélas, Pierre (Matt. 26 : 72, 74). Il s'en remet à Dieu pour que la vérité soit établie.
Jacques a encouragé ses frères affligés à faire preuve de patience, à supporter les torts, à ne pas murmurer (v. 9), à suivre le modèle des prophètes fidèles (v. 10) et à ne pas chercher à se protéger par des serments (v. 12). Afin de le réaliser, il leur indique maintenant une précieuse ressource : remettre leur cause à Dieu par la prière (Ps. 37 : 5-6).
Dans nos détresses, nous pouvons nous confier en Dieu ; la prière met notre âme en relation avec lui, de telle sorte que l'épreuve est adoucie. Notre coeur est gardé en paix dans le Christ Jésus (Phil. 4 : 7) ; il peut même rendre grâces à Dieu et le glorifier (Ps. 50 : 15).
Si nous éprouvons une véritable joie dans le Seigneur (même dans l'épreuve !), nous l'exprimerons en « chantant des cantiques à Dieu dans un esprit de grâce » (Col. 3 : 16). Paul et Silas, emprisonnés après avoir été maltraités, « en priant, chantaient les louanges de Dieu » (Act. 16 : 25).
Nos peines comme nos joies sont-elles toujours l'occasion de nous tourner vers Dieu ?
La maladie peut atteindre le croyant, sans qu'elle soit forcément la conséquence d'un péché. Le malade qui fait appel aux anciens de l'assemblée montre une belle confiance dans les soins du Seigneur envers son assemblée. La « prière de la foi » reconnaît la puissance de Dieu, mais aussi sa souveraineté : elle accepte donc d'avance sa volonté, qu'Il accorde ou non la guérison.
Sachons toujours voir dans la maladie la main du Seigneur et examiner soigneusement devant lui notre vie spirituelle.
Cette confession « l'un à l'autre » (v. 16) est ici celle de deux croyants, dont l'un, peut-être, est atteint dans sa santé. Elle implique au préalable le jugement de soi devant Dieu, la mise de côté de la propre volonté et une réelle humilité. Celui qui a commis l'offense s'approche de son frère, lui ouvre son coeur et libère sa conscience chargée ; à son tour, l'autre croyant confesse lui-même les torts qu'il a pu commettre.
Une telle confession serait d'une grande efficacité dans nos familles ou dans nos relations fraternelles ; elle éviterait bien des conséquences tragiques dans nos foyers et dans l'assemblée !
Pour encourager ses lecteurs à la prière, Jacques présente l'exemple d'Elie. Le récit de l'Ancien Testament concernant ce prophète débute ainsi : «L'Eternel devant qui je me tiens... » (1 Rois 17 : 1) ; tel était le secret de la puissance d'Elie, confirmé ici par l'expression du v. 17: « il pria avec instance ». En relation personnelle avec Dieu, le prophète, bien qu'ayant les « mêmes passions (penchants) que nous », pouvait affirmer avec assurance devant Achab ce que Dieu allait faire.
La prière, qu'elle soit individuelle ou collective, reste la ressource constante des fidèles. La dépendance et l'humilité n'excluent pas la ferveur dans la supplication (Act. 12 : 5).
Approchons-nous avec confiance du trône de la grâce, de Celui qui écoute la prière (Ps. 65 : 2 ; Héb. 4 : 16) et n'oublions pas de « rendre grâces en toutes choses (1 Thes. 5 : 16).
Cette dernière exhortation de l'épître s'adresse à de vrais enfants de Dieu parmi lesquels se trouverait quelqu'un qui s'est « égaré de la vérité » (v. 19). Ce pécheur peut être ramené de son mauvais chemin par un frère ; celui-ci, incité par l'amour qui « couvre une multitude de péchés » (1 Pier. 4 : 8), fait le nécessaire pour que les péchés de cet homme soient ôtés de devant les yeux du Seigneur. Dans ce but, il convient de se mettre à ses pieds, dans un esprit de grâce et non de jugement.
L'âme de ce croyant qui était sur le chemin de la mort (1 : 15 ; Rom. 8 : 13), est sauvée, car il s'est tourné vers Dieu et s'est repenti.
Soyons prêts à accomplir un tel service d'amour envers celui qui s'égare de la vérité, mais veillons aussi sur notre propre état intérieur !
A la fin de la lecture de l'épître de Jacques, que Dieu nous accorde d'être, non des auditeurs oublieux, mais des faiseurs d'oeuvre (1 : 25). Comprenons la nécessité que nos oeuvres confirment la foi dont nous faisons profession (2 : 26). Affermissons nos coeurs, prions le Seigneur avec persévérance, sachant que sa venue est proche (5 : 8).