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LES EPITRES DE JEAN (8)

 

 

 Première épître de Jean : La vie divine et ses privilèges

La troisième partie de l’épître (ch. 4) présente la portée du privilège de posséder la vie éternelle : nous demeurons en Dieu et Dieu demeure en nous par son Esprit (3 : 24).
 

L’Esprit de vérité et l’esprit d’erreur (4 : 1-6)

Après avoir évoqué le grand privilège du don du Saint Esprit, l’apôtre nous met tout de suite en garde contre le danger de confondre Son action avec celle d’autres esprits qui ne sont pas de Dieu.

 

            • Beaucoup de faux prophètes sont sortis dans le monde (v. 1)

Dieu nous a donné son Esprit. Mais dans le monde, il y a d’autres esprits qui agissent et qui s’opposent à ce qui est de Dieu. Aussi le commandement de croire au nom de Jésus Christ, le Fils de Dieu (3 : 23), est-il suivi de l’exhortation : « Ne croyez pas tout esprit ». De même le commandement d’aimer (2 : 7-8) était suivi par l’injonction : « N’aimez pas le monde » (2 : 15). L’amour chrétien et la foi chrétienne sont purs, ils ne supportent pas le mélange.
            Pour démasquer les contrefaçons de ce qui est divin, il faut « éprouver » les esprits, rechercher leur origine, et ne pas nous appuyer sur leur popularité ! Toute personne qui affirme parler sous une inspiration spirituelle doit être mise à l’épreuve. Car un prophète est toujours le porte-parole d’un esprit. Les vrais prophètes sont les porte-parole de l’Esprit de Dieu, « l’Esprit de vérité » (v. 6). Les faux prophètes sont les porte-parole de « l’esprit d’erreur ».
            Le diable cherche toujours à imiter les œuvres de Dieu pour détourner les hommes de la vérité. Les magiciens ont copié Moïse devant le Pharaon (Ex. 7 : 22 ; 8 : 18-19). Jéroboam a établi une parodie du vrai culte de Jérusalem avec sa fausse religion à Béthel et à Dan (1 Rois 12 : 28-33). L’apôtre Jean a vécu assez longtemps pour voir aussi des faux prophètes qui se disaient être dans la lignée des apôtres. Aujourd’hui, beaucoup de personnes qui affirment connaître Dieu, sont de faux prophètes « qui viennent... déguisés en brebis, mais au-dedans ce ont des loups ravisseurs » qui cherchent à détruire le troupeau (Matt. 7 : 15). Afin de les démasquer, l’apôtre nous donne trois grands critères.
 

            • Premier critère : confesser Jésus Christ venu en chair (v. 2-3)

Le critère le plus évident concerne Christ lui-même. Pour vérifier si quelqu’un parle par l’Esprit de Dieu, il faut regarder son attitude à l’égard de Christ. Confesse-t-il Jésus Christ venu en chair ? Confesser que Jésus est le Christ venu en chair, c’est croire que l’homme Jésus de Nazareth est le Fils incarné de Dieu, qu’Il est Dieu lui-même, et s’incliner devant Lui avec un profond respect. Le sens de l’expression n’est pas confesser que Jésus Christ est venu en chair  mais confesser Jésus comme le Christ venu en chair. Le grand privilège et le bonheur du chrétien sont d’affirmer la grandeur suprême de Christ face à un monde qui ne le connaît pas et le rejette.

            – v. 3 : Beaucoup de soi-disant chrétiens parlent de Jésus comme d’un homme extraordinaire. Ils vont jusqu’à dire qu’il est la manifestation du divin sous une forme humaine. Mais ils refusent d’accepter qu’Il soit véritablement Dieu venu en chair. Ils s’attaquent au cœur du christianisme. Ils ont l’esprit de l’Antichrist, un esprit d’opposition implacable à Christ. Il agissait déjà ainsi au temps de l’apôtre, et se montre de nos jours avec une audace et une puissance de séduction effrayantes.
 

            • Second critère : le monde les écoute (v. 4-5)

Avec affection, l’apôtre encourage les fidèles : « Vous les avez vaincus ». Les faux prophètes n’ont pas réussi à vous tromper. Vous n’avez pas succombé à leurs flatteries et vous n’avez pas cru à leurs mensonges. Ils ont été obligés de partir (2 : 19). L’apôtre donne la raison de cette victoire. Elle a été remportée, car le Saint Esprit (Celui qui est en vous) est plus grand que celui qui est dans le monde (le diable). Jean ne veut pas que ses lecteurs attribuent leur victoire à leurs propres capacités, mais qu’ils soient gardés humbles et reconnaissants envers Dieu. Quel encouragement de savoir que l’Esprit Saint est plus grand que toute la puissance de Satan ! Là est le secret de la victoire de la foi chrétienne à tous les assauts lancés contre elle depuis vingt siècles !

            – v. 5 : Si les croyants sont de Dieu, les faux prophètes sont du monde dont Satan est le dieu et le chef (2 Cor. 4 : 4 ; Jean 14 : 30). Le monde reconnaît ce qui est de lui et écoute un message qui le flatte et le confirme dans son incrédulité. Ne soyons pas surpris si les faux prophètes ont un large auditoire. Leur éloquence, leur culture, leurs talents attirent les foules, même les plus cultivées, parce qu’ils excitent ou excusent le péché au lieu de le dénoncer. Ce qui vient de Dieu n’est pas populaire dans le monde, car « tout ce qui est dans le monde n’est pas du Père » (2 : 16). Combien de mouvements religieux peuvent être rapidement démasqués sur la base de ce simple test !
 

            • Troisième critère : celui qui connaît Dieu nous écoute  (v. 6)

Jean parle de l’autorité des apôtres. Dieu les avait choisis et qualifiés. Leur message garde aujourd’hui la même autorité divine. Affirmer que les épîtres ont moins de valeur que les évangiles, ne pas vouloir se soumettre à l’enseignement des apôtres, dévoile que l’on est du monde et que de fait on refuse la voix de Dieu. En contraste, celui qui écoute le message des apôtres et prophètes du Nouveau Testament (Eph. 3 : 5 ; Rom. 16 : 26)  montre qu’il connaît Dieu. Les brebis de Jésus écoutent sa voix et ne suivent point un étranger (Jean 10 : 4-5). La sagesse ne consiste pas à étudier par nous-mêmes les nouvelles doctrines mais à les rejeter par la Parole de Dieu ! Notre sécurité devant les faux prophètes est de rester attaché à Christ et à l’enseignement de toute l’Ecriture (Jean 14 : 23-24). C’est ainsi que la confiance et la paix seront maintenues dans nos âmes.

 

L’amour de Dieu pour nous (v. 7-10)

            • Résumé de l’enseignement de l’épître sur l’amour

L’apôtre parle d’abord de l’amour entre frères. Celui qui aime son frère demeure dans la lumière (2 : 10). Il est né de Dieu (4 : 7), connaît Dieu (4 : 7) et Dieu demeure en lui (4 : 12). A l’inverse, celui qui n’aime pas son frère est dans les ténèbres (2 : 9) ; il n’est pas de Dieu (3 : 10), ne l’a pas connu (4 : 8) et demeure dans la mort (3 : 14).
            Puis l’apôtre remonte à la source : l’amour est de Dieu (4 : 7). Il est la nature même de Dieu (4 : 8), il s’est manifesté par l’envoi du Seigneur (4 : 9) et a brillé de façon suprême en son don sur la croix (4 : 10). Cet amour peut être maintenant connu par celui qui croit (4 : 16), être parfait en lui (4 : 12), l’accompagner sur la terre (4 : 17) et être son repos accompli (4 : 18).
            Pour terminer, l’apôtre montre le lien entre l’amour de Dieu et l’amour entre frères. L’amour de Dieu, connu par le sacrifice du Seigneur (3 : 16), est l’exemple et le stimulant de l’amour fraternel. Celui-ci a sa source dans l’amour de Dieu (4 : 7), non seulement sa source, mais sa cause (4 : 19) et son obligation réaliste (4 : 20) et morale (4 : 21). Comme les croyants sont nés de Dieu, aimer Dieu, c’est donc les aimer (5 : 1-2). Aimer Dieu, c’est lui obéir (5 : 3).
            – L’amour de Dieu « pour nous » règle toute la question de notre passé (v. 7-10) ;
            – L’amour de Dieu « en nous » dirige notre vie actuelle (v. 11-16) ;
            – L’amour de Dieu « avec nous » nous donne l’assurance quant à l’avenir (v. 17-21).

            – v. 7 : Aimons-nous, dit l’apôtre, puisque l’amour vient de Dieu. Non seulement tout amour véritable a sa source en Dieu, mais sa manifestation sur la terre est la manifestation exclusive de ceux qui sont nés de Lui et sont en relation de foi avec lui. Soyons donc conséquents avec cette source et sa manifestation ici-bas. Aimons-nous l’un l’autre selon l’énergie active et sainte de la nature divine qui nous a été communiquée par la nouvelle naissance.

            – v. 8 : A l’inverse, celui qui n’aime pas ne connaît pas Dieu. Il peut avoir étudié la Bible pendant des années, avoir accompli toutes sortes de bonnes œuvres, il est étranger à Dieu. Il ignore qui est Dieu, car Dieu est amour. Telle est la substance de son être. Il faut posséder la nature divine pour savoir ce que c’est que l’amour.

 

                        • L’amour est la nature de Dieu (v. 8b)  

« Dieu est amour ». Cette parole nous touche profondément ; elle nous étonne, nous émerveille et nous conduit à l’adoration. Nous pourrions être portés à méditer longuement sur l’amour de Dieu, mais l’apôtre prononce cette parole sans emphase et en relation avec notre comportement pratique. En effet, l’amour est fondamentalement actif. Il ne se contemple pas comme une beauté lointaine. Non, il se goûte, se vit et se chante pour ses actes de bonté, de justice et de gloire. Les croyants d’autrefois ont loué, dans les psaumes, la bonté du Seigneur qui « demeure à toujours » (Ps. 136). Ils voyaient cette bonté partout et toujours, dans la création, dans la rédemption, dans le jugement des méchants, comme dans les compassions infinies du Seigneur envers un peuple ingrat. Pour nous, la louange va plus loin, exaltant Dieu lui-même, dont l’amour se déploie dans l’œuvre passée, actuelle et future de Christ.
            Avec la lumière (1 : 5), l’amour est l’essence de Dieu. « La lumière » est l’expression de la pureté intrinsèque et absolue de la nature divine ; « l’amour » est l’activité souveraine de cette nature en Dieu lui-même, et à l’égard de ses créatures. En Dieu, l’amour et la lumière sont inséparablement unis et s’exaltent l’un l’autre. Notre tendance à opposer l’amour et la vérité est une perversion des pensées de notre nature pécheresse. En Dieu tout est gloire. Pensons à Christ qui a apporté la grâce et la vérité (Jean 1 : 17).

 

            • Comment s’est manifesté l’amour ? (v. 9-10)

Comment savons-nous que Dieu est amour ? Non par la création ni même par le don de la Loi, mais par la venue du Fils de Dieu. Dans l’incarnation du Seigneur Jésus, l’amour divin est venu jusqu’à nous. Il n’est pas resté distant, il s’est approché de ceux qu’il aimait. Il n’est pas resté caché, il s’est révélé clairement. Il n’est pas resté passif, il a agi, il s’est donné. Le Père a envoyé son Fils unique dans un monde où Il savait qu’Il rencontrerait le rejet, la haine et finalement la mort. Mais l’amour était plus fort, l’amour du Père qui envoie le Fils, l’amour du Fils qui se livre volontairement comme il est écrit : « Il s'est livré lui-même » (Gal. 2 : 20). Nous adorons le Père et le Fils.
            Par nature, nous étions étrangers à la vie de Dieu, morts quant à Dieu. Mais « Dieu a envoyé son Fils unique afin que nous vivions par lui ». Celui qui croit en lui est passé de la mort à la vie (Jean 5 : 24). Jésus est « le pain qui vient du ciel », « le pain de vie », « le pain vivant ». Celui qui s’approprie, par la foi, l’œuvre de Christ à la croix, obtient la vie et vit à cause de Christ (Jean 6 : 32, 35, 51, 53, 57). Cette vie, victorieuse du péché, est pour Dieu.

 

• L’amour ne vient pas de nous (v. 10a)

L’apôtre définit maintenant l’amour en expliquant en quoi il consiste. Il commence par rappeler que l’amour ne vient pas de nous. L’homme ne peut s’élever en amour jusqu’à Dieu, comme le voudraient certaines religions humaines. En effet, quoique Dieu ait tout fait par amour, ni la création, ni les êtres humains n’ont initialement l’amour comme nature. L’homme ne peut pas atteindre l’amour par lui-même. Il faut être né de Dieu et Le connaître, pour aimer selon Lui. Dieu nous a aimés le premier, d’un amour libre, gratuit, total, alors que nous étions ses ennemis (Rom. 5 : 10). Notre amour est une réponse et un reflet du sien.
            Ne cherchons pas en nous-mêmes la force d’aimer. Cette force nous est donnée, lorsque nous sommes occupés de la manifestation de « l’amour de Dieu, qui est dans le Christ Jésus notre Seigneur » (Rom. 8 : 39). Détournons nos regards de nous-mêmes pour les porter sur l’amour de Dieu, révélé à la croix de Christ.
 

            • En ceci est l’amour (v. 10b)

Dieu nous aime depuis toujours et pour toujours. C’est sa grâce éternelle. Il a envoyé son Fils bien-aimé « pour être la propitiation pour nos péchés ». Il ne pouvait y avoir de plus grand don que celui du Fils de Dieu, qui non seulement est venu, mais est mort sur la croix. Là, Il a enduré la sainte colère de Dieu contre le péché pour que nous soyons pardonnés. La mort de Christ est bien plus que l’exemple suprême de l’amour, elle glorifie parfaitement Dieu dans tout ce qu’Il est.
            Ainsi, nous étions morts, sans relation avec Dieu, mais Il a envoyé son Fils pour que nous vivions. Nous étions aussi coupables et Il a donné son Fils pour faire propitiation pour nos péchés. Ce don nous ouvre la porte de la vie, de la justice et de la gloire. Nous sommes pardonnés, justifiés, adoptés et même glorifiés en Lui.

 

D’après  « Sondez les Ecritures » (vol. 14)