LES EPITRES DE JEAN (6)
La vie dans la famille de Dieu (2 : 12-28)
L’amour du Père pour ses enfants (2 : 29-3 : 24)
Première épître de Jean : La vie divine et ses preuves (suite)
La vie dans la famille de Dieu (2 : 12-28)
• Les petits enfants (v. 24-27)
L’apôtre indique maintenant aux petits enfants les deux ressources susceptibles de les garder de se détourner de la foi chrétienne.
- Première ressource, la Parole (v. 24-25)
« Ce que vous avez entendu dès le commencement » est l’évangile, le message proclamé par le Seigneur et les apôtres à sa suite. Il n’a pas changé et ne changera pas. Avoir « des oreilles qui démangent », courir après de nouveaux docteurs, écouter n’importe qui, sans jamais parvenir à la connaissance de la vérité, est un signe des derniers jours (2 Tim. 3 : 1, 7 ; 4 : 3). L’obsession de nouveauté est une marque du païen et de celui qui ne connaît pas Dieu (Act. 17 : 21).
Nous devons laisser le message de l’Evangile pénétrer en nous et y habiter ! Mais cela ne se fera pas sans notre participation, sans prendre du temps pour lire et méditer la parole de Dieu. Elle pourra ainsi habiter en nous, nous demeurerons dans la vérité du Fils et du Père avec qui nous goûterons une communion intime.
– v. 25 : L’apôtre encourage les petits enfants en leur montrant le but de la foi, ce que le Père et le Fils ont donné comme promesse. Celle-ci est la vie future dans la présence du Seigneur, mais aussi une part actuelle (5 : 12-13). Dans un monde où tout est marqué par la corruption, le mensonge et la mort, combien est précieuse la promesse de la vie éternelle ! Certitude pour l’avenir, elle exerce dans nos esprits une puissante influence pour faire le bien et pour rechercher le vrai. Communion pour le présent, elle est une relation avec les personnes divines, selon ce qu’a dit le Seigneur : « La vie éternelle, c’est qu’ils te connaissent, toi le seul vrai Dieu, et celui que tu as envoyé, Jésus Christ » (Jean 17 : 3).
- Seconde ressource, le Saint Esprit (v. 26-27)
– v. 26 : Les petits enfants dans la foi ont particulièrement besoin de mises en garde, non pas tellement contre le monde qui menace davantage encore les jeunes gens (v. 15), mais contre les faux docteurs. Un croyant, surtout quand il est jeune, risque toujours d’être trompé (2 Pier. 3 : 17).
– v. 27 : Contre les imposteurs, les fidèles possèdent, en plus de la Parole, la protection du Saint Esprit, cette onction qu’ils ont reçue de Dieu et qui demeure en eux. Il est le privilège des petits enfants dans la foi, comme de ceux qui ont davantage de maturité. Il les conduit pour comprendre les Ecritures et éprouver la valeur des commentaires que les hommes ont écrits et l’exactitude des paroles qu’ils prononcent (1 Thes. 5 : 19-21). Alors que le but des faux docteurs est de séduire les croyants pour qu’ils abandonnent la vérité, l’effet de l’enseignement du Saint Esprit est de les amener à demeurer dans la vérité telle qu’elle a été présentée en Christ dès le commencement.
Comme chrétiens, nous sommes donc instruits en permanence par le Saint Esprit, instruction qui a sa propre autorité, suffisante en elle-même.
Aucun croyant, même le plus jeune dans la foi, ne doit se placer sous l’enseignement de quelque maître que ce soit, qui voudrait exercer une domination sur sa conscience. Mais ce verset ne nous dispense pas d’écouter l’instruction de nos frères, que ce soit par l’enseignement dans les réunions d’assemblée (2 Tim. 2 : 24), ou par le ministère, oral ou écrit de docteurs doués de Dieu (1 Cor. 12 : 28 ; Eph. 4 : 11).
Ainsi, il y a deux protections contre l’erreur : la Parole et le Saint Esprit. Les deux doivent demeurer en nous, ensemble. Certains chrétiens veulent honorer la Parole et ne tiennent pas compte du Saint Esprit. D’autres pensent être conduits par l’Esprit, mais en même temps négligent la Parole. Les deux attitudes sont mauvaises. Seul le Saint Esprit peut nous faire comprendre la Parole. Il nous conduit toujours plus à nous soumettre à l’infaillible parole de Dieu pour accomplir la volonté parfaite du Seigneur Jésus.
• Demeurer en Christ (v. 28)
Ce verset est un résumé qui s’adresse à toute la famille de Dieu. Il met l’accent sur la nécessité d’une relation vivante et continue avec Christ. Pour demeurer en lui, il faut que sa Parole habite en nous, et que son Esprit ait sa libre action en nous. Alors, nous trouvons nos délices dans un Christ pauvre et humilié, notre unique secours contre le monde et les faux docteurs. Et, par la foi, nous le contemplons maintenant glorifié à la droite de Dieu.
Le fait de demeurer en Christ engage non seulement notre vie quotidienne mais aussi notre avenir. La perspective de la venue de Jésus doit avoir des effets sur notre vie pratique. L’apôtre désire que rien en nous ne soit alors une cause de honte, lorsque tout sera mis en lumière (1 Cor. 3 : 13 ; 4 : 5). Nous cherchons souvent à justifier ou à excuser certains de nos actes ou de nos paroles, alors que nous les condamnerions aussitôt si nous les soumettions à la lumière de l’apparition de Christ.
Pour qui serait alors la honte ? Pour nous certes, mais aussi pour ceux qui nous ont enseignés. C’est pour cela que Jean dit « nous ». Les apôtres qui avaient travaillé pour les fidèles risquaient de perdre le fruit de leur travail. Du fait de notre infidélité, les serviteurs du Seigneur qui nous ont aimés, encouragés et édifiés dans le Seigneur, peuvent éprouver une perte (2 Jean 8). Ne l’oublions pas.
L’amour du Père pour ses enfants (2 : 29 - 3 : 24)
• Né de lui (v. 29)
L’apôtre désire que nos pensées s’affermissent dans la vérité. Puisque nous sommes certains que Christ est juste, nous devons comprendre, nous devons reconnaître que celui qui pratique la justice est issu de Christ. Il ne peut en être autrement. La foi nous fait saisir que Christ est la seule source de justice véritable qui nous amène à être fidèles dans toutes nos relations, tant avec Dieu qu’avec les hommes.
Lors de sa nouvelle naissance, le croyant a reçu une nouvelle nature, la nature même de Christ. Le mot « nature » désigne l’ensemble des caractères innés, qui sont nôtres par la naissance (Jér. 13 : 23 ; Matt. 7 : 16-18). Par notre naissance naturelle, nous avons les caractères de la nature adamique, la chair. Par notre naissance reçue d’en haut, nous avons une nouvelle nature, la nature même de Dieu. Elle produit alors dans le croyant les mêmes fruits de la justice que chez Christ. Ces fruits manifestent la nouvelle naissance de ce croyant et ne la provoquent pas. Lorsque nous voyons quelqu’un pratiquer la justice, c’est-à-dire la vivre dans les détails et de façon durable, nous pouvons le reconnaître comme un enfant de Dieu. Il porte le caractère de son Père céleste dont il a reçu la nature.
• Enfants de Dieu (3 : 1- 2a)
Le croyant est né de Dieu : cette pensée conduit Jean à s’émerveiller devant l’amour divin. Il invite ses lecteurs à contempler la grandeur de l’amour de Dieu, amour qui nous engendre et nous accorde la dignité d’être appelés ses enfants (Jean 1 : 12). Le mot « enfants » (« tekna » en grec est dérivé de « tékein », engendrer) exprime la participation à la nature divine que nous avons reçue en étant nés de Dieu. Le mot « fils » exprime davantage la position extérieure et publique. A noter toutefois que l’expression « être appelés enfants » se rapproche beaucoup de celle « d’être fils ». C’est Dieu qui nous appelle ainsi, dans sa Parole. Il nous donne ce titre, ce privilège que nous recevons par la foi. Par cette même foi, nous le distinguons chez nos frères, à cause de leur vie dans la justice et dans l’amour. Cette perception n’est possible que chez les chrétiens. Le monde n’a pas connu Christ (Jean 1 : 10-11) et ne peut pas non plus connaître les enfants de Dieu. Le comportement du croyant reste un mystère pour les hommes du monde (1 Pier. 4 : 4) car il trouve sa source en Dieu.
L’apôtre Jean présente comme toujours la vérité dans son caractère absolu, mais son épître est en même temps fort pratique. Elle nous sonde. Estimons-nous, comme Moïse, l’opprobre de Christ un plus grand trésor que les richesses du monde ? (Héb. 11 : 26). Est-ce pour nous un privilège que d’être étrangers dans ce monde ?
• Nous lui serons semblables (3 : 2b-3)
Nous, les chrétiens, sommes maintenant enfants de Dieu, en nature et en relation. Nous sommes les bien-aimés du Père sur cette terre de deuil, de larmes et de péché. Quel encouragement pour la foi !
Mais il n’existe aucune transformation extérieure et visible de tous. Y a-t-il une incertitude sur notre avenir ? Non, mais ce que nous serons n’a pas encore été manifesté comme un fait visible au monde.
Ce n’est qu’à la venue de Christ que nous serons changés. Nous aurons un corps glorieux, nous serons semblables à Christ et porterons son image (1 Cor. 15 : 49). Il sera dans ce jour-là glorifié dans les siens et admiré dans tous ceux qui auront cru (2 Thes. 1 : 10).
– v. 3 : Cette espérance est en Christ, non en nous-mêmes. Il nous transformera à sa ressemblance (Phil. 3 : 21). L’espérance est sûre, ferme (Héb. 6 : 19), confiante et opère des effets très pratiques. Nous nous purifions comme Christ est pur. Remarquons la précision de ce verset. Il n’est pas dit « se purifie comme Christ s’est purifié », car Christ était toujours sans péché, il n’avait pas besoin de se purifier. Il n’est pas dit non plus « est pur comme lui est pur », car dans la pratique nous n’atteignons pas la pureté parfaite (1 : 8). Nous sommes ainsi gardés du mal, et progressons vers la pureté manifestée en Christ, telle que notre foi la saisit. La pureté parfaite sera atteinte lorsque nous serons avec Christ dans la gloire.
D’après « Sondez les Ecritures » (vol. 14)