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BREVES NOTES SUR L’EVANGILE DE MATTHIEU (9)

 
CHAPITRE 9 :
 
 1- Guérison d’un homme paralysé à Capernaüm : v. 1-8
 2- L’appel de Matthieu : v. 9-13
 3- Jésus et le judaïsme : v. 14-17
 4- La puissance de Jésus : v. 18-26
 5- Guérison de deux aveugles et d’un muet : v. 27-34
 6- Le ministère de Jésus, pasteur et maître de la moisson : v. 35-38

           
1- Guérison d’un homme paralysé à Capernaüm : v. 1-8
           
                        1. 1 Un paralysé amené à Jésus (v. 1-2)
 
            Le Seigneur vient dans « sa propre ville », sans doute Capernaüm. Ce n’était pas pour Lui un lieu de repos : on lui amène tout de suite un paralysé, couché sur un lit. L'évangile de Marc précise que quatre personnes portaient cet infirme (2 : 3). Rien n'arrête leur foi ; elle passe par-dessus tous les obstacles pour arriver au Seigneur et avoir une réponse de sa part à leurs besoins.
            Ne connaissons-nous pas, nous aussi, des paralysés, des personnes incapables d'aller vers le Seigneur, de faire un seul pas vers Lui ? Porter quelqu'un avec foi, c'est peut-être d'abord prier pour lui, seul ou à plusieurs, et aller au Seigneur pour qu'Il intervienne. Il y a certainement des difficultés à vaincre, mais elles sont l'occasion pour que la foi soit manifestée et que le Seigneur montre alors sa grâce et sa puissance. Quelle différence avec l'infirme du réservoir de Béthesda qui doit dire : « Je n'ai personne... » (Jean 5 : 7). Il est vrai que le Seigneur n'a besoin de personne pour guérir quelqu'un, mais notre responsabilité demeure néanmoins de le conduire à Jésus.
            « Voyant leur foi, Jésus dit au paralysé : Bon courage, mon enfant, tes péchés sont pardonnés » (v. 2). Le pardon des péchés lié à la guérison du corps, tel qu'il est vu dans l'Ancien Testament, est un pardon gouvernemental car, est-il ajouté ici, « le Fils de l'homme a le pouvoir sur la terre de pardonner les péchés ». Nous retrouvons cette pensée qui avait cours sous la Loi, en Jean 5 : 14 : « Voici, tu es guéri ; ne pèche plus, de peur qu’il ne t'arrive quelque chose de pire ».
            Au moyen de chacun de ses miracles, le Seigneur veut nous donner une leçon. Ici, la foi de ces hommes nous est donnée en exemple ; nous comprenons aussi la nécessité du pardon des péchés avant que la guérison soit donnée. Pour être disponible pour le Seigneur, il faut être libéré du péché ; il faut être en règle avec Dieu. En jouissant de sa paix et de la liberté qu’Il nous donne, nous pourrons nous « lever » et « marcher ».
 
 
                        1. 2 « Lève-toi et marche » (v. 5-6)
 
            Cette guérison manifeste la puissance de Dieu pour pardonner les péchés et pour guérir les infirmités. En Luc 6, nous lisons : « la puissance sortait de lui et les guérissait tous » (v. 19). A Mara, Dieu a dit à Israël : « Je suis l'Eternel qui te guérit », (Ex. 15 : 26).
            Toutefois la première parole que le Seigneur adresse à cet infirme est : « Bon courage... ». Nous avons tous besoin d'encouragement dans les circonstances difficiles de notre vie. Le Seigneur a prononcé les mêmes paroles en d’autres occasions (Matt. 9 : 22 ; 14 : 27 ; Act. 23 : 11 ; Jean 16 : 33). Nous disons parfois à l'un ou à l'autre de nos amis : Bon courage ! Mais quelle force prend cette expression lorsque c'est le Seigneur lui-même qui adresse de telles paroles !
            Le Seigneur ne dit pas tout de suite à ce paralysé : Tu es guéri. Il lui dit : « Tes péchés sont pardonnés ». Dieu regarde au cœur. Rien n'est caché devant Lui.
            Jésus accomplit ce miracle afin « que vous sachiez que le Fils de l'homme a le pouvoir sur la terre de pardonner les péchés » (v. 6). Il se présente là, pour la deuxième fois dans cet évangile, comme le Fils de l'homme. Il est aussi Celui qui a le pouvoir de pardonner les péchés. Il le fait maintenant, « sur la terre » ! Il n'y a pas de promesse de pardon futur dans l'au-delà. Non ! C'est aujourd'hui, pendant le temps de notre vie sur la terre qu'il faut se mettre en règle avec Dieu (2 Cor. 6 : 2). « Si un arbre tombe, vers le midi ou vers le nord, à l'endroit où l'arbre sera tombé, là il sera » (Ecc. 11 : 3). Après la mort, le sort de tout homme est définitivement réglé.
            Ce « sur la terre » est aussi pour nous croyants. Si nous venons à pécher, nous avons en Jésus « un avocat auprès du Père » (1 Jean 2 : 1). Mais il nous faut confesser notre péché sans attendre ; c'est de toute importance pour retrouver la communion avec Dieu dans notre marche chrétienne.
            Le Seigneur donne alors cet ordre au paralysé : « Lève-toi, prends ton lit et va dans ta maison » (v. 6). Combien ces paroles démontrent la grâce, la puissance, la lumière divines pour établir l'homme dans la liberté, une liberté selon Dieu.
           
 
                        1. 3 Les scribes et la foule (v. 3-4, 7-8)
 
            « Certains des scribes dirent alors en eux-mêmes : Cet homme blasphème » (v. 3). Ils auraient dû être interpellés par les paroles du Seigneur ; en parlant ainsi contre Lui, ils ne se rendent pas compte que c’est eux qui blasphèment ! Ils méprisent en fait la puissance de Dieu, agissant au milieu d'eux et pardonnant les péchés.
            « Jésus, connaissant leurs pensées, dit : Pourquoi avez-vous de mauvaises pensées dans vos cœurs ? » (v. 4). La lumière divine éclaire tout, elle sonde même les pensées, mais elle est apportée ici avec une grâce incomparable. Le Seigneur aurait pu les tancer avec la plus grande énergie, mais Il répond à leurs pensées avec une bonté infinie. Ne cherchons donc pas à escamoter l'action de cette lumière divine, mais laissons-la pénétrer dans nos cœurs et mettre à nu nos pensées devant Dieu.
            « Il se leva et s'en alla dans sa maison. Ayant vu cela, les foules... glorifièrent Dieu... » (v. 7-8). Ce témoignage de la puissance de Jésus est rendu devant tous, devant les foules et devant les scribes, eux qui auraient dû être les premiers à reconnaître les œuvres de Jésus. Et de fait ce témoignage glorifie Dieu.
 
 
 
2- L’appel de Matthieu : v. 9-13
 
                        2. 1 « Suis-moi » (v. 9-10a)
 
            Le Seigneur appelle un homme dont le cœur est préparé et qui donne une réponse de foi.
            Matthieu était assis au bureau des impôts. Il faisait partie du peuple juif, mais sa fonction l'amenait à percevoir l'impôt pour le compte de l'occupant romain. Les publicains étaient tellement connus pour leurs excès dans ce travail qu'ils étaient assimilés aux plus vils des hommes, aux pécheurs notoires, aux gens méprisables.
            Jésus devait dire aux publicains : « Ne percevez rien au-delà de ce qui vous est ordonné » (Luc 3 : 13), ce qui prouve bien qu’ils prélevaient pour les Romains mais se servaient au passage !
            Remarquons aussi qu'il n'est pas écrit que Jésus vit un publicain, mais qu'Il vit « un homme », un homme qui avait besoin de connaître le salut. Et Jésus s'occupe de lui. Il lui dit : « Suis-moi » (v. 9). La réponse est immédiate : « Il se leva et le suivit » (v. 10). Il met de côté tout ce à quoi il était occupé jusqu'alors pour suivre le Seigneur. « Quittant tout, il se leva et se mit à le suivre », est-il dit en Luc 5 : 28. Nous avons ici une belle illustration de ce que Jésus a dit : « Personne ne peut servir deux maîtres... » (6 : 24). Quel contraste, au chapitre 8 (v. 21-22), avec ce disciple qui avait des priorités dans sa vie qui l'empêchaient de suivre Jésus tout de suite !
            En Marc 3 : 14, le Seigneur établit les disciples pour qu'ils soient avec Lui. Il ne peut pas y avoir de service sans être d'abord auprès du Seigneur et sans Le suivre. C'est une question de communion avec Lui, de formation à ses pieds, et c'est la base de tout. Ainsi en Actes 4 : 13, on reconnaissait Pierre et Jean pour avoir été avec Jésus. Quel beau témoignage !
            Il y a encore une condition pour suivre le Seigneur : « Celui qui ne prend pas sa croix et ne vient pas après moi n'est pas digne de moi » (10 : 38). Il faut prendre sa croix, c'est-à-dire en avoir fini avec le monde et avec soi-même, et être prêt à porter l'opprobre de Christ (Gal. 6 : 14).
            Ce n'est pas Matthieu qui a choisi Jésus, mais Jésus qui a choisi son disciple. On ne choisit pas non plus son service. Remarquons aussi que c'est la puissance de la parole du Seigneur qui fait que Matthieu laisse tout pour suivre son Maître. Ce n'est pas la connaissance qui nous aide à suivre le Seigneur, mais c'est la puissance de sa Parole, c'est-à-dire Lui-même.
 
 
                        2. 2  L’appel des pécheurs, et non des justes (v. 10b-13)
 
            Matthieu suit le Seigneur et il se comporte comme Lui ; lui qui collectait l'argent, distribue maintenant, tout comme le Seigneur donnait ce qu'Il avait et faisait part des biens de son Père. Matthieu invite chez lui des publicains et des pécheurs pour qu'ils apprennent aussi à connaître Jésus.
            Le Seigneur était « saint, exempt de tout mal… séparé des pécheurs » (Héb. 7 : 26), mais en même temps Il était « l'ami des publicains et des pécheurs » à qui Il venait apporter la grâce et la vérité. Il n’était pas venu chercher ceux qui avaient une belle apparence, une bonne place dans le monde, des gens religieux, mais bien plutôt des misérables et des pécheurs. Et il est sans doute plus facile de se tourner vers Jésus pour celui qui se sait un pécheur misérable que pour un homme religieux qui s'appuie sur ses bonnes œuvres, sur sa propre justice. Mais la grâce n'a rien à faire avec la propre justice.
            « Ce ne sont pas les gens en bonne santé qui ont besoin d’un médecin, mais ceux qui se portent mal » (v. 12). En réalité, tout le monde a besoin du divin Médecin, du Sauveur. Si je me crois en bonne santé, je me trompe moi-même, je suis victime de ma prétention. Ayons vraiment conscience de nos besoins ! Leur solution sera toujours en Jésus qui se glorifie en répondant à toutes les sollicitations de la misère humaine comme David qui, dans la caverne d'Adullam, groupait autour de lui « tout homme qui était dans la détresse » (1 Samuel 22 : 2).
            A ceux qui avaient la prétention d'offrir quelque chose à Dieu, tout en rejetant Celui qui venait de sa part, Jésus dit : « Allez donc apprendre ce que signifie : Je veux miséricorde et non pas sacrifice ; car je ne suis pas venu appeler des justes, mais des pécheurs » (v. 13). C'est encore la grâce qui se manifeste face à l'orgueil religieux. Le Seigneur Jésus était venu, Lui, pour exercer cette miséricorde. Il est Celui qui attire. On ne se sent pas mal à l'aise avec Lui et Il ne fait aucun reproche. Il ne repousse personne. Il veut nous avoir dans sa compagnie, dans une communion étroite avec Lui.
           
            Au travers de cet appel de Matthieu nous voyons la qualification d'un disciple qui fera partie des douze, qui a été appelé dans un but bien précis. Il va suivre le Seigneur Jésus pas à pas et écrire, dans l’évangile, le récit de la vie du Maître qui l'a appelé. Il est remarquable de lire au chapitre suivant : « Matthieu, le publicain » (10 : 3). Il se souvient de ce qu'il a été et qu'il est effectivement l'objet de la pure grâce de Dieu.
 
 
 
3- Jésus et le judaïsme : v. 14-17
 
                        3. 1 Le jeûne (v. 14-15)
 
            Les disciples de Jean le Baptiseur viennent à Jésus en disant : « Pourquoi... jeûnons-nous souvent, tandis que tes disciples ne jeûnent pas ? » (v. 14). L'époux était là en la personne de Jésus, mais ces disciples de Jean n'avaient pas su le discerner. Les disciples qui étaient avec Jésus avaient une proximité plus grande. Ils sont appelés « les compagnons de l’époux » (v. 15), ce qui est significatif d'une grande intimité (Cant. 1 : 4).
            Lorsqu'on se trouve dans la proximité du Seigneur, c'est le moment de se réjouir et non pas de jeûner ! Toutefois, des jours allaient venir pour les disciples où l'époux leur serait ôté ; alors, ils jeûneraient. Le Seigneur Jésus allait quitter ses disciples pour aller à la croix, mais ils allaient le revoir après sa résurrection (Jean 16 : 17-22). Un détail montre la précision de la Parole : les disciples sont appelés « les compagnons de l’époux », mais non pas l'épouse ! Il fallait en effet la mort et la résurrection du Seigneur Jésus pour que l'Eglise soit formée, cette épouse dont les croyants font partie aujourd'hui.
 
 
                        3. 2  Le drap neuf et les outres neuves (v. 16-17)
 
            « Le vieil habit » (v. 16) est une image de la Loi qui avait été donnée au peuple d'Israël. Mais il y avait maintenant beaucoup plus, puisque Jésus était là, la Parole devenue « chair » (Jean 1 : 14). La Loi fait place à la grâce. C'est un état de choses nouveau que le Seigneur Jésus apporte et il y a incompatibilité entre la Loi et la grâce !
            « On ne met pas non plus du vin nouveau dans de vieilles outres... mais on met le vin nouveau dans des outres neuves » (v. 17). De la même manière quelqu'un qui n'est pas né de nouveau ne peut pas recevoir l'Esprit de Dieu. L'Esprit Saint ne peut habiter que dans le croyant, c'est-à-dire chez celui qui a reçu une nouvelle nature. Si quelqu'un est en Christ,c'est une nouvelle réation : les choses vieilles sont passées ; voici, toutes choses sont faites nouvelles (2 Cor. 5 : 17).
            Mettre un morceau de drap neuf à un vieil habit, c'est en quelque sorte vouloir améliorer la chair ! Or Dieu ne répare jamais ce que l'homme a gâté par sa faute, mais Il donne quelque chose de nouveau, quelque chose de meilleur. C'est une vérité que nous retrouvons tout au long de l'Ecriture. Dieu a mis de côté Saül, l'homme dans la chair, l'homme désobéissant pour le remplacer par David, l'homme selon son cœur. (1 Sam. 17 : 38-40). Les armes de Saül sont charnelles et David ne peut pas s'en vêtir ! Aussi s'en sépare-t-il pour se servir des forces et de l'habileté que Dieu lui donnera.
            Il est important pour nous de saisir ces choses. Nous ne sommes plus maintenant sous la Loi, mais sous la grâce et amenés ainsi à porter nos yeux sur le Seigneur Jésus, en qui brille toute la gloire de Dieu, en qui tout est nouveau, tout est meilleur. Il veut remplir nos cœurs de Lui-même !
            Les pharisiens et, à un moindre degré, les disciples de Jean étaient des hommes qui tenaient à manifester leur caractère religieux par des marques extérieures, visibles de tous : ils jeûnaient « souvent ». Ne comprenant pas que Jésus et ses disciples n'en fassent pas autant, ils en font la remarque à ces derniers. Mais la réponse du Seigneur est magnifique : Il se place, Lui, avec les siens ! Quelle grâce d'avoir l'époux avec soi et de vivre dans sa compagnie, dans son intimité ! Le cœur est rempli de la personne du Seigneur Jésus. Aujourd'hui nous sommes en effet « dans le Christ Jésus », nous sommes dans la grâce, la vraie grâce de Dieu (1 Pier. 5 : 12). Et cela est incompatible avec l'ancien ordre de choses, avec le système légal dont nous parlent le vieil habit et les vieilles outres.
            Mais si nous sommes dans la grâce, nous devons aussi vivre Christ en sainteté et en pureté, en nous tenant séparés des distractions du monde. Présentement nous attendons la venue de notre Epoux qui va nous prendre avec Lui et en L'attendant nous sommes appelés à jeûner à l’égard des préoccupations de ce monde !
 
 
 
4- La puissance de Jésus : v. 18-26
 
                        4. 1 La demande du chef de synagogue  (v. 18-19)
 
            Cet homme qui s'approche de Jésus pour lui parler de sa fille est un homme de foi. Il croit que Jésus possède en lui-même la puissance de résurrection et qu'Il peut redonner la vie à sa fille. Et Jésus va répondre à une telle foi (v. 18).
            « Jésus se leva et le suivit » (v. 19). Le Seigneur est là pour répondre aux besoins de ceux qui le sollicitent. C’est vrai encore aujourd'hui. Que nous sachions L'honorer par notre foi, assurés qu’Il peut faire ce que nous Lui demandons.
            Remarquons que ce chef, comme le centurion du chapitre 8, a eu le discernement de l’attitude qui convenait devant le Seigneur. Le centurion n'appartenait pas au peuple d'Israël et lorsque le Seigneur lui dit : « J'irai, moi, et je le guérirai », il répond : « Seigneur, je ne suis pas digne que tu entres sous mon toit ». En revanche, le chef de synagogue sait qu'il peut librement demander au Seigneur de venir chez lui.
            Mais, en accompagnant cet homme avec ses disciples, le Seigneur rencontre d'autres besoins sur son chemin.
 
 
                        4. 2 Guérison de la femme qui perdait son sang (v. 20-22)
 
            « Et voici, une femme, qui avait une perte de sang depuis douze ans, s'approcha par derrière et toucha le bord de son vêtement » (v. 20). Là encore, quelle foi habite cette femme, quelle assurance d'être guérie ! Elle sait qui est Jésus, elle a déjà eu des preuves de sa puissance et de son amour. Elle a vu qu'Il répondait toujours à la foi ! Nous savons par l’évangile de Luc qu'elle a touché le Seigneur « par derrière », en se cachant. Mais le Seigneur a dit : « Qui m'a touché ? » (8 : 45), pour que cette femme puisse proclamer devant tous comment elle venait d’être guérie. C'est ainsi que le Seigneur veut amener une âme au salut, mais aussi à Le confesser devant tous (Rom. 10 : 9).
            Cette scène a aussi une portée prophétique. La fille du chef de synagogue nous parle du peuple d'Israël dans un état de mort, les os secs dont parle Ezéhiel (37 : 3-11). Dans un temps à venir, Dieu reprendra ses relations avec son peuple et lui redonnera la vie. Mais jusqu’ici la grâce opère envers ceux qui s'approchent de Jésus avec foi pour être sauvés comme nous en avons l'exemple avec cette femme. Pour que les « os » puissent revivre, il a fallu le souffle de l'Esprit de Dieu. Aujourd'hui, pour que quelqu'un puisse recevoir la vie éternelle, il faut qu'il y ait cette action de l'Esprit Saint pour le convaincre de péché d'abord et puis pour lui faire saisir le salut en Jésus.
            Cette pauvre femme « avait dépensé tout son bien en médecins » (Luc : 8 : 43) pour essayer de trouver un remède à son mal. Jésus était sa dernière ressource. C'est à ce moment-là que l’on se décide à crier au Seigneur. On a déjà essayé de s'en sortir par soi-même, par ses facultés, par la religion, par les bonnes œuvres ; or on se rend compte que l'on reste irrémédiablement perdu et qu'on a besoin d’un Sauveur. Alors on peut s'approcher de Jésus, avoir un contact personnel avec Lui, comme cette femme l'a fait, simplement en Le touchant. Il ne nous est pas précisé qui était cette femme ; la grâce et le salut sont pour quiconque vient à Jésus.
            Remarquons aussi la beauté de la réponse du Seigneur Jésus. Il ne va pas lui dire : Tu vois, je t'ai guérie, mais : « Bon courage, ma fille ; ta foi t'a guérie » (v. 22). Plus tard, Il dira à ses disciples : « Si vous aviez de la foi comme un grain de moutarde... ». C’est  une foi bien petite en effet, mais de la foi quand même : elle croit simplement que Jésus est suffisant !
 
 
                        4. 3 La résurrection de la fille de Jaïrus (v. 23-26)
 
            Nous voyons ici les manières du monde pour éviter de penser à la mort : bruit, agitation, distractions… Mais Jésus leur dit : « Retirez-vous » (v. 24). Le monde ne peut rien comprendre à ce que Dieu fait.
            Lorsque la foule a été mise dehors, Jésus entre, prend la main de la jeune fille et elle se lève (v. 25). Ce qu’Il accomplit ici, avec une tendresse infinie, évoque le moment où Il viendra lui-même éveiller les croyants « endormis par Jésus » (1 Thes. 4 : 14).
 
 
 
5- Guérison de deux aveugles et d’un muet : v. 27-34
 
                        5. 1 Les aveugles guéris par Jésus (v. 27-31)
 
            Le Seigneur continue son chemin et deux aveugles Le suivent jusque dans « la maison » (v. 27-28). La maison d'Israël est en effet ce lieu privilégié où le Seigneur s'est fait connaître. Au chapitre 13, Il sortira de la maison pour s'asseoir au bord de la mer parce que, rejeté de son peuple, Il se tourne vers les nations. En attendant, cette « maison » reste le lieu privilégié où le Seigneur guérit, délivre, ouvre les yeux, et donne la vie.
            Les chefs du peuple refusent la grâce ; Jésus l’apporte mais elle les contrarie et blesse leur orgueil. En revanche, ceux qui croient sont les objets de l'intervention du Seigneur. Mais Il ne cherche pas la publicité ni à satisfaire la curiosité humaine. Il veut seulement que la foi en Lui soit en activité. Ces deux aveugles discernent par la foi que Jésus est le Fils de David. Ils reconnaissent en Lui le Messie envoyé à Israël (voir 12 : 22-23 ; 20 : 30-31). Effectivement seule la foi pouvait discerner en Jésus le Messie rejeté !
            Nous avons déjà remarqué que le Seigneur n'a pas fait ce miracle à l’extérieur de la maison. Il a donc bien fallu que les deux aveugles le suivent jusque-là malgré la difficulté que cela pouvait représenter pour eux. Mais cette volonté de venir à Jésus va souligner la persévérance et l'insistance de leur foi.
            Sans la foi, il est impossible de plaire à Dieu (Héb. 11 : 6). Le Seigneur veut que la foi soit vue, qu'elle soit affirmée. A sa question : « Croyez-vous que je puisse faire cela ? », les aveugles répondent avec assurance : « Oui, Seigneur » (v. 28). Que nous sachions, nous aussi, demander avec foi, en croyant que le Seigneur Jésus peut et veut répondre à nos prières.
            « Qu'il vous soit fait selon votre foi » (v. 29). Non pas selon votre connaissance, mais comme le Seigneur l'avait dit aussi au centurion : « Qu'il te soit fait comme tu as cru » (8 : 13).
 
 
                        5. 2 La guérison du démoniaque muet (v. 32-34)
 
            Cet homme muet, possédé par un démon, ne pouvait pas venir à Jésus de lui-même ; mais des personnes compatissantes le Lui amènent. Venu pour détruire les œuvres du diable (1 Jean 3 : 8), Jésus chasse le démon (v. 32-33).
« Quand le démon eut été chassé, le muet parla » (v. 33). Nous devons rendre témoignage de ce que le Seigneur a fait pour nous. Ne restons pas muets ! Combien il est triste de voir des chrétiens qui ne savent pas parler du Seigneur Jésus, qui traitent peut-être facilement de beaucoup de sujets, mais restent muets quant à la personne de Jésus, quant à sa seigneurie, quant à ses gloires !
            En contemlant tous ces miracles et ce déploiement de la grâce divine, nous voyons comment Jésus est venu donner la vie pour que nous l’ayons en abondance. Les foules s'en étonnent ; elles sont dans l'admiration car elles n'ont jamais rien vu de semblable. Mais les pharisiens blasphèment en disant : « C’est par le chef des démons qu’il chasse les démons » (v. 34). Quelle parole terrible de la part de ceux qui auraient dû être les mieux avertis pour discerner la présence de l'Eternel au milieu d'eux, mais qui attribuaient au diable ce que Jésus faisait. Voilà où peut en arriver la religion sans la foi ! Ce n'est pas l'homme religieux qui est le plus près de Dieu, ni celui qui a la connaissance qui voit clair ; nous en avons la preuve ici dans ces hommes aveuglés et qui vont jusqu'au blasphème !
            Le Seigneur Jésus est là comme le Messie qui apporte la délivrance à tous ceux qui s'approchent de Lui, avec cette autorité divine qui est la sienne mais aussi de façon différente selon chaque cas. Il guérit en disant une parole, en prenant la main, en touchant les yeux. Quelle compassion, quelle proximité dans ce contact personnel du Seigneur avec un malheureux qui a besoin de Lui !

 
 
6- Le ministère de Jésus, pasteur et maître de la moisson : v. 35-38
 
                        6. 1 « Jésus parcourait toutes les villes et les villages » (v. 35)
 
            « Jésus parcourait toutes les villes et par les villages, enseignant... prêchant... guérissant... » (v. 35). Il continue son service d'amour sans se lasser, sans se décourager. Il enseigne dans les synagogues, ces lieux où l'on se rassemblait pour lire la Loi. Il était là, accomplissant ce que Dieu avait dit, réalisant les prophéties et prêchant l'évangile du royaume. En même temps Il apportait la preuve de ce qu'Il disait par les miracles de guérison qu'il accomplissait. Quelle densité dans le service du Seigneur pendant ces trois ans et demi ! Son zèle, son obéissance à la volonté de son Dieu, son dévouement étaient tels qu'il ne délaissait personne. Il allait par « toutes » les villes et même « par les villages », ne serait-ce que pour y rencontrer une seule âme ! Il a été marqué par la fatigue et Il n'a rencontré, chemin faisant, que peu de réconfort. Mais Il a persévéré, sans se lasser.
            Que nous soyons attentifs pour écouter ce que Jésus nous dit par sa Parole et par son Esprit, et que son exemple soit devant nous pour nous engager à sa suite et Le servir.
 
 
                        6. 2 Des brebis sans berger (v. 36)
 
            « Voyant les foules, il fut ému de compassion pour elles... » (v. 36). Le Seigneur s'arrête pour considérer ces multitudes et son cœur est ému. Savons-nous, nous aussi, nous arrêter pour voir la misère matérielle, morale ou spirituelle qui nous entoure ? Voyons-nous également la lassitude de ceux qui sont fatigués, chargés par le péché, dispersés comme des brebis qui ne connaissent pas le Berger.
 
 
                        6. 3 « Suppliez donc le Seigneur de la moisson » (v. 37-38)
 
            Suit cet appel du Seigneur à ses disciples : « Suppliez donc le Seigneur de la moisson pour qu'il pousse des ouvriers dans sa moisson » (v. 37-38). Oui, la première chose à faire, c'est de prier : prier le Seigneur de susciter et d’envoyer des ouvriers dans la moisson. Dieu a qualifié un grand Pasteur (Héb. 13 : 20), un souverain Pasteur (1 Pier. 5 : 4). Et c'est à ce titre que le Seigneur est ému de compassion : Il est le grand berger d'Israël. Il sait et voit comment son troupeau est maltraité. Maintenant, Il est là pour en prendre soin avec tendresse et compassion, répandant partout une grâce infinie (Es. 40 : 11).