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2 CHRONIQUES 1 à 9 : Le règne de Salomon (2b)

 
2 CHRONIQUES 2 à 4 : La construction de la maison de l'Eternel (suite)

     2 – La construction du temple : (2 Chr. 3)
     3 – La fabrication des objets et ustensiles nécessaires au service : (2 Chr. 4 et 5 : 1)
 

2 – La construction du temple : (2 Chr. 3)
 
 
                     2. 1 Le choix de l'emplacement : le mont Morija (3 :1-2)   
 
            Salomon bâtit la maison de l’Eternel sur un emplacement désigné ici par deux noms (v. 1) :
                        - le mont Morija, où Abraham avait offert Isaac (Gen. 22 : 2, 12)
                        - l'aire d'Ornan, où l'ange de l’Eternel était apparu à David (1 Chr. 21 ; 22 : 1).
 
            Nous voyons à Morija ce qui revient à Dieu dans l'excellence du sacrifice de l’holocauste. Ce lieu nous parle aussi de résurrection ; Abraham, en figure, a reçu son fils car « il avait estimé que Dieu pouvait le ressusciter même d’entre les morts » (Héb. 11 : 19). Morija est une figure du terrain de la résurrection, et on ne peut s'approcher de Dieu que sur ce terrain.
            Dieu avait déjà en vue la croix de Golgotha, car c’est là, non loin de Morija, que le Seigneur a été crucifié. Alors, « la bonté et la vérité se sont rencontrées, la justice et la paix se sont entre-baisées » (Ps. 85 : 10). C’est à la croix, et là seulement, que Dieu a été rétabli dans tous ses droits et que toutes les bénédictions peuvent en découler pour nous, coupables pardonnés et justifiés par le sang de Christ.  
 
            L’aire d’Ornan (1 Chr. 21) ou d’Arauna (2 Sam. 24) est le lieu où la grâce a arrêté l’exécution du jugement. Par orgueil et à l’instigation de Satan, David avait dénombré les fils d’Israël, ce qui provoqua la colère de Dieu, qui s’abattit sur le peuple. Sur l’ordre de l’ange, Il dressa alors un autel à l’Eternel pour lui offrir des holocaustes et L’invoquer. Dieu lui répondit en grâce en faisant descendre le feu des cieux sur l’holocauste : propitiation était faite pour le péché. La miséricorde divine l’emportait sur la colère, et David vit l'ange remettre l'épée dans son fourreau (1 Chr. 21 : 27).
            Ce sacrifice de David, dans l’aire d’Ornan et sur le mont Morija, est une figure du sacrifice de Christ à la croix dont la perfection a brillé alors qu’il s’offrait sur la croix comme notre substitut. L’aire d’Ornan nous parle de la grâce d’un Dieu juste qui peut agir en miséricorde sur la base d'un sacrifice qui répond aux exigences de sa gloire et aux besoins de l'homme coupable. Le jugement aurait dû tomber sur tous les hommes pécheurs. Mais Dieu a trouvé en Christ le moyen de maintenir sa gloire tout en faisant grâce. « La miséricorde s’élève au-dessus du jugement » (Jac. 2 : 13).
            Certainement que David avait entendu parler de l'attitude de son ancêtre Abraham et sa façon d’agir avait touché son cœur. Toutefois, quoique connaissant le sacrifice d’Isaac à Morija, ce n'est pas lui qui a choisi l'aire d'Ornan. C'est l'Eternel qui, par son ange et son prophète, l’a conduit vers cette montagne (1 Chr. 21 : 18-19). Dieu ne lui a pas dit d’y construire un temple, mais un autel ; David a discerné tout de suite que cet emplacement de Morija deviendrait aussi celui de la maison de l'Eternel, son Dieu (1 Chr. 22 : 1). 
 
            L’Eternel avait choisi un lieu « pour y faire habiter son nom » (Deut.12 : 11). A peine les Israélites sortis d'Egypte, Il avait dit à Moïse : « J'habiterai au milieu d'eux » (Ex. 25 : 8). « Vous chercherez le lieu que l'Eternel, votre Dieu, choisira... pour y mettre son nom, le lieu où il habitera, et vous y viendrez » (Deut. 12 : 5). Le choix de ce lieu n'était pas laissé à l'appréciation de chacun ; cette pensée est répétée une vingtaine de fois dans le Deutéronome (12 : 5-6 ; 14 : 23 ; 16 : 2, 6, 11 ; 26 : 2…). Israël ne pouvait pas offrir sur « toute montagne » comme les nations, mais devait chercher ce lieu précis que l’Eternel avait choisi.
            Ce lieu de l’habitation de Dieu était lié au repos du peuple et ce n’est que lorsque Dieu a mis David en paix avec tous ses ennemis, que l’emplacement de l’aire d’Ornan, le Jébusien, lui a été révélé. On peut aussi remarquer que la personne de David est intimement liée à ce lieu : « Le Seigneur… choisit… la montagne de Sion qu’il aima. Et il bâtit son sanctuaire… Et il choisit David, son serviteur… », déclare Asaph (Ps. 78 : 65-70). « L’Eternel a choisi Sion ; il l’a désirée pour être son habitation… Là je ferai germer la corne de David, j’ai préparé une lampe à mon oint » (Ps. 132 : 13, 17).
            Après la transportation, lorsque tout Jérusalem est en ruine, un faible résidu reviendra de Babylone et rebâtira l'autel sur son emplacement, à Jérusalem, sur cette montagne de Morija ( Esd. 3 :1-3).
 
            Dans le Nouveau Testament, le lieu du rassemblement pour le chrétien est défini, non comme un lieu géographique, mais spirituel. Tout ce qui était matériel, visible, dans l’Ancien Testament fait place à des réalités spirituelles et invisibles dans le Nouveau : 
                        - Eph. 2 : 20-22 : Maintenant, la maison de Dieu, c’est l’assemblée, l’habitation de Dieu par l’Esprit.
                        - Matt. 16 : 18 : Le Seigneur parle lui-même de ce temple qu'Il va bâtir sur « ce roc » qui est la substance de la déclaration de Pierre : « Tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant » (v. 16). Le Fils du Dieu vivant est Lui- même le roc de fondement.
                        - Matt. 18 : 20 : La présence du Seigneur y est goûtée.
                        - 1 Pier. 2 : 5 : C’est une maison spirituelle, en cours de construction, constituée de pierres vivantes.
                        - Jean 4 : 23-24 : Là, « les vrais adorateurs » adorent le Père « en esprit et en vérité ».
                        - Luc 22 : 7-13 : Ce lieu est choisi et indiqué par le Seigneur à ses disciples quand ils lui demandent où ils doivent préparer la Pâque. La Pâque nous rappelle la croix. C’est là que Dieu a été glorifié, le péché y a trouvé son juste châtiment. C’est par la croix que le pécheur a une entrée auprès de Dieu. L'homme qui porte une cruche d'eau fournit une belle image du Saint Esprit qui conduit le croyant. Le Seigneur dit aux disciples: « Suivez-le dans la maison où il entrera » (v. 10). Le Saint Esprit indique l’endroit, la maison, la chambre haute où doit être apprêtée la Pâque. Le Maître te dit: « Où est le logis où je pourrai manger la pâque avec mes disciples ? » (v. 11). Avons-nous à cœur de rechercher ce lieu ? Sommes-nous assurés d’être assemblés là où le Seigneur le désire? Il n’a promis sa présence que là où deux ou trois sont assemblés à son nom (Matt. 18 : 20). Est-ce que nous nous rassemblons là sur le principe d’une ordonnance humaine, par habitude, ou parce que nous y goûtons la présence de notre Seigneur qui s’est offert lui-même en sacrifice comme Isaac l’a été jadis à Morija ?
 
            Dans le premier livre des Rois (6 :13 ; 8 : 10, 12, 29 ; 9 : 3), l'accent est mis sur le fait que l’habitation de Dieu est le centre de son gouvernement. Ici, elle est considérée comme « une maison de sacrifice » (2 Chr. 7 : 12), où nous pouvons entrer pour apporter adoration et louange ; c'est le lieu choisi où l’on s'approche pour rendre culte.
            Le peuple ne pouvait entrer que dans certaines parties du temple ; nous pouvons maintenant pénétrer jusque dans le « saint des saints », le sanctuaire, parce que le Seigneur nous a ouvert un chemin nouveau et vivant pour entrer dans les lieux saints par son sang (Héb. 10 : 19).
 
 
                     2. 2 La maison et le portique (3 : 3-4)    
 
            La construction du temple commence le deuxième jour du deuxième mois, en la quatrième année du règne de Salomon (v. 2).
            La maison est assez modeste (60 x 20 coudées, c'est-à-dire environ 30 x 10 m). En revanche, elle revêt une gloire incroyable : tout l'intérieur est couvert d'or pur (v. 5-7). Celui qui entrait ne voyait que de l'or qui nous parle de la justice de Dieu. Dans le tabernacle, il n'y avait que les ais des parois qui étaient plaquées d’or ; le sol était le sable du désert et le plafond des tapis. Ici, tout est d'or et parle de cette gloire magnifique, stable et définitive. La maison bâtie est une maison fixe ; elle n'est plus une tente que l’on monte et démonte à chaque étape du voyage dans le désert.
            La hauteur du portique est d’une hauteur impressionnante : 120 coudées, c’est-à-dire environ 60 m. Il ne sera pas encore assez haut pour l'entrée triomphale du Seigneur dans le « lieu de sa sainteté ». « Portes, élevez vos têtes ! et élevez-vous, portails éternels, et le roi de gloire entrera » (Ps. 24 : 7, 9).
 
 
                     2. 3 Les matériaux (3 : 5-7)   
 
            Les pierres de construction : Dans le livre des Rois, les pierres utilisées pour la maison sont mentionnées avec beaucoup de soin ; elles étaient taillées, à la bonne mesure, loin du temple pour qu’il n’y ait aucun bruit sur le chantier (1 Rois 6 : 7). C'est une image des pierres vivantes que le Seigneur utilise aujourd'hui pour construire sa maison.
 
            Le bois de cyprès et le bois de cèdre : Le sol et les portes étaient en bois de cèdre (1 Rois 6 : 15, 34). Cet arbre est réputé pour sa beauté ; son bois est très solide et imputrescible ; il évoque le peuple rétabli et trouvant sa joie en l’Eternel (Osée 14 : 8). Toute la maison était recouverte de bois de cyprès (v. 5). Cet arbre, par sa forme et sa majesté symbolise souvent la grandeur, la force et la stabilité, la gloire. Ces deux essences nous parlent de la perfection de l’humanité de Christ.
 
            Des pierres précieuses : Elles rappellent les 12 pierres précieuses sur les épaulières et le pectoral du souverain sacrificateur, représentant les 12 tribus d’Israël. Dans le Nouveau Testament, les pierres précieuses sont une image des croyants (1 Cor. 3 : 12 ; Apoc. 21 : 19-20). C'est ainsi que nous sommes vus dans la présence du Seigneur, revêtus de ses gloires mêmes.
 
            Des chaînes : Elles évoquent la beauté des liens indestructibles unissant le peuple de Dieu. Le mot « chaîne » est le même mot que celui qui désigne les chaînettes qui servaient à tenir le pectoral du sacrificateur sur l'éphod (Ex. 28 : 14 ; 39 : 15). Sur ce pectoral étaient posées les 12 pierres, symbole de l’unité des 12 tribus.
 
            Des palmiers : Ils parlent de victoire et de repos. A Elim, les fils d’Israël  ont joui de l’ombrage bienfaisant des 70 palmiers (Ex. 15 : 27). Ailleurs, des rameaux de palmier ont été placés sur le chemin du Seigneur entrant comme roi dans Jérusalem (Jean 12 : 13).
     
            Chaque croyant est « en Christ » (2 Cor. 5 : 17) ; il est recouvert par la justice de Dieu, vu par Dieu en Christ. Par l’efficace du sang de Christ, nous avons été lavés, sanctifiés, justifiés, « rendus capables d’avoir part au lot des saints dans la lumière » (Col. 1 : 12). En Christ, nous sommes rendus dignes de paraître dans sa maison. Dieu nous accorde cette position bénie par l'œuvre du Seigneur Jésus, représentée par ces pierres recouvertes de bois précieux, lui-même plaqué d’or pur. On ne voyait donc pas les pierres ; on ne voyait rien de l'homme. Celui qui entrait dans le temple ne voyait que de l’or, du plafond au plancher, c'est-à-dire la divinité de Christ.
            Notre responsabilité, c'est d'être, avec tout le secours du Saint Esprit, à la hauteur de cette position, car nous sommes en communion avec le Seigneur et avec les siens. S'il y a une interruption dans cette communion, ce sont nos propres pensées qui risquent de dominer. Dieu nous demande de marcher à sa gloire, en communion avec Lui. Puissions-nous être tout entiers pour le Seigneur, sur ce fondement inébranlable. Il est toujours là pour nous soutenir. 
         Lorsque nous allons ensemble au lieu de rassemblement pour le culte, n’oublions pas que nous y venons pour parler du Seigneur, de ce qu'Il est, de ce qu’il a été pour Dieu et de ce qu’Il a fait, en suivant son chemin de souffrance qui conduisait à la croix. Comme les pierres du temple étaient cachées sous le bois et l’or, rien de l'homme ne devrait apparaître. Ce que nous sommes, nos circonstances, tout cela doit s'effacer devant le Seigneur, lorsque nous contemplons ce qu’Il a été dans la perfection de sa vie sur la terre et ce qu’Il a accompli dans sa mort sur la croix. C’est un privilège qu’Il nous accorde de pouvoir nous réunir dans ce lieu où Il a promis sa présence. Combien il nous convient de louer Dieu pour ce qu’Il est et de le bénir pour ce qu’Il a fait !
                    
 
                     2. 4 Le lieu très saint (3 : 8-9)   
 
            Les dimensions du lieu très saint - ou « maison du lieu très saint » - (20 x 20 x 20 coudées) sont le double de celles du lieu très saint dans le tabernacle (10 x 10 x 10 coudées) ; mais c’est toujours un cube parfait, comme dans la Jérusalem céleste, dont les 3 dimensions sont égales : 12.000 stades (Apoc. 21 : 16).
            Les dimensions du temple sont aussi le double de celles du tabernacle (sauf pour la hauteur). Dieu ne change pas. Les dimensions sont plus grandes parce que ce n'est plus le temps du désert, le royaume est établi dans toute sa gloire. Le temple d’Ezéchiel (41: 1 à 4) aura les mêmes dimensions qu'ici, tandis que le temple d'Hérode a été fait selon sa propre appréciation avec d’autres dimensions et proportions.
            Dieu a une appréciation divine de ce qui lui convient, selon la grandeur de Celui  qui vient habiter dans ce lieu. La gloire de Dieu avait autrefois rempli le tabernacle ; elle va maintenant remplir cette maison. Dans l’avenir « l’objet du désir de toutes les nations (Christ) viendra, et remplira cette maison de gloire… la dernière gloire de cette maison sera plus grande que la première » (Agg. 2 : 7, 9). Il s’agit de la gloire de Dieu dans le Fils, lors de sa venue en gloire dans sa maison !
            Lorsque l'homme veut laisser une trace dans l'histoire, il construit des bâtiments grandioses, comme les pyramides par exemple. Le tabernacle, le temple n’ont pas été bâtis selon les pensées de l'homme, mais selon celles de Dieu qui ne changent jamais. L’homme est changeant ; il voudrait bien changer la manière de s'approcher de Dieu. Mais Dieu ne change pas la façon de s’approcher de Lui. Tout est fait selon sa divine sagesse. Les dimensions du lieu très saint (qui nous parle de sa gloire éternelle), celles de l'autel d'airain (qui nous parle du culte fondé sur le sacrifice de Christ), sont conformes à ce que Dieu a été et demeure dans toute sa gloire éternelle.
            Le chemin invariable de l’homme vers Dieu est montré par les épîtres aux Romains et aux Hébreux sous deux aspects différents : dans les Romains, c'est le chemin du pécheur vers Dieu, qui passe obligatoirement par l’autel d’airain, pour y recevoir la justice de Dieu par le sang de Jésus Christ ; dans l’épître aux Hébreux, celui qui a été justifié par le sang de Jésus peut alors s’approcher de Dieu comme un adorateur, pour offrir des sacrifices agréables à Dieu par Jésus Christ.  
 
            L’or, en abondance (600 talents, c’est-à-dire environ 29 tonnes), revêtait les chambres hautes (v. 9), comme les solives, les seuils, les murs, les portes (v. 7). Les clous dont le poids se montait à 50 sicles (environ 820 g) étaient en or ; on a suggéré qu’ils pouvaient évoquer les clous de la crucifixion du Seigneur. Ces clous qui maintenaient l'or sur le bois des parois, symbolisent la divinité de Christ jointe à sa parfaite humanité. De tout temps, l’homme conduit par Satan, a cherché à séparer dans la personne du Seigneur Jésus, sa gloire de fils de l’homme (le cèdre) de sa divinité de Fils de Dieu (l’or) ; il a cherché à enlever « les clous » pour que l'or tombe, et qu'on ne reconnaisse plus en Jésus le saint Fils de Dieu. Ainsi, les hommes ont dit qu'Il était le fils du charpentier (Matt. 13 : 55), le fils de Marie (Marc 6 : 3). Nous devons beaucoup tenir à ces clous, car ils sont en rapport avec la gloire du Fils de Dieu au milieu des hommes.
            Nébucadnetsar a d’abord pillé l'or qui recouvrait le temple. Veillons à ne pas faire cela et souvenons-nous que lorsque nous Lui parlons, nous ne sommes pas devant un homme, mais devant Dieu, Dieu qui s’est fait homme. Quel saint mystère !
 
 
                     2. 5 L’intérieur du lieu très saint (3 : 10-14)   
 
            Après la description du fondement, de la maison, du lieu très saint, il y a maintenant ce qui se trouve à l’intérieur de la maison, dans le lieu très saint ; puis sera présenté ce qui est placé devant la maison, sur le parvis. On va de l'intérieur à l'extérieur. Le désir de Dieu est d'habiter avec les hommes et Il va au-devant d’eux.
 
            Les chérubins dans le lieu très saint (v. 10-13) : Ils sont l'emblème de la justice de Dieu en jugement (Gen. 3 : 24). Dans Exode 25 : 20,  ils se font face : leurs visages sont tournés vers l'intérieur, vers le propitiatoire sous lequel était la Loi, mais sur lequel était aspergé le sang de la propitiation (Lév. 16 : 15). S'ils avaient regardé dehors, ils auraient vu des pécheurs. Mais Dieu dans sa miséricorde usait de grâce, tout en maintenant sa justice à cause du sang répandu. Les chérubins, en regardant le sang sur le dessus du propitiatoire, voyaient la faveur de Dieu pour son peuple. Ici leurs faces sont tournées vers l'extérieur, parce que nous sommes au temps de Salomon, roi de gloire, préfigurant le royaume de paix, de gloire et de justice. Pendant ce règne, la connaissance de Dieu est répandue largement sur la terre, « comme les eaux couvrent le fond de la mer » (Es. 11 : 9). Les chérubins n’auraient pas pu regarder dehors auparavant, car la terre était entièrement souillée par le péché ; mais maintenant la terre est purifiée. L'amour de Dieu est répandu sur le monde. Il a triomphé du péché. Bientôt, sa bonté pourra être proclamée par les chérubins, alors qu'auparavant ils ne pouvaient que proclamer sa justice.
            « Ils se tenaient debout sur leurs pieds » (v. 13). « La justice et le jugement sont les bases de ton trône ; la bonté et la vérité marchent devant ta face » (Ps. 89 : 14). Les chérubins sont debout, non seulement pour proclamer cette justice et le jugement qui sont la base du trône de Dieu, mais aussi pour proclamer la bonté et la vérité de l'Eternel.
 
            Le voile du lieu très saint (v. 14) : Ce voile, qui n'est pas mentionné dans le livre des Rois, parle d'une manière particulière de la personne de Christ, comme le voile du tabernacle (Ex. 26 : 31). Le bleu évoque le ciel ; la pourpre, la gloire royale ; le cramoisi, le sang versé ; et le byssus, la pureté. Ces symboles employés dans l'Ancien Testament montrent les perfections de l'œuvre du Seigneur, comme ayant été pleinement manifestées. Nous sommes les bénéficiaires des bénédictions qui en découlent.
            Dans le temple, un voile a subsisté jusqu’au puissant cri de victoire du Seigneur Jésus, après les trois heures de ténèbres de l’expiation (Matt. 27 : 50-51). Pourquoi alors la persistance d’un voile ici ? Parce que le millénium n'est pas le paradis sur la terre ; ce sera un règne de justice et de paix, mais ce n’est pas encore l'état éternel, contrairement à ce que cherchent à répandre certaines fausses doctrines dans le monde. Dans le millénium, Dieu restera encore caché, alors que pour nous, croyants, Il ne l'est plus ! Le voile a été déchiré. Mais Dieu a toujours voulu « habiter » - « dresser tabernacle » -  parmi les hommes (Jean 1 : 14) ; c'est ce que nous avons ici. Ce qui est nouveau pour les chrétiens, c'est que Dieu condescend à habiter aujourd’hui au milieu des hommes mais qu’Il désire que des hommes viennent habiter chez Lui dans le ciel pour l’éternité.
            Pour nous, chrétiens, deux choses sont évidentes :
                        - Si nous entrons sans rencontrer de voile dans la présence de Dieu, c'est que le péché est ôté. Notre position est fermement établie ; ce ne sont pas nos sentiments qui font varier les choses !
                        - Nous sommes introduits dans la présence de Dieu en toute liberté, non pas pour y faire notre volonté, ni pour pécher dans sa présence, mais pour jouir de son amour et faire ce qu'Il aime.
            Ici le voile demeure : Dieu reste encore caché. Les croyants de l’époque millénaire jouiront certainement des résultats de l'œuvre de Christ, mais les croyants de la période de la grâce auront alors le privilège encore plus élevé d’être avec Christ.
            Pourquoi hésiterions-nous donc à entrer dans les lieux saints pour jouir de cet amour ? Quelle grâce de savoir qu'il n'y a plus de voile entre le ciel et le croyant qui s'approche par le sang de Jésus (Héb. 10 : 19-21) ! Dans le ciel, il n’y aura plus de temple ; il n'y aura qu'un lieu très saint où le croyant demeurera dans la présence de Dieu.
 
 
                     2. 6 Les deux colonnes : Jakin et Boaz (3 : 15-17)  
 
            Les colonnes  ne servent pas ici à soutenir quelque chose ; elles sont devant le temple, uniquement pour exprimer qui est l’Eternel et quels sont ses conseils éternels ; elles montrent la stabilité, la majesté de l’ouvrage. On les voit de loin, car elles mesurent 35 coudées de hauteur (18 m environ). Celle de droite, nommée Jakin, proclame : « Il établira ou il affermira », et celle de gauche, Boaz, signifie : « en lui est la force ». On ne pouvait pas entrer dans le temple, sans voir les colonnes et ce qu’elles exprimaient : Dieu, puissant et souverain, répond à la foi.
            Ces colonnes ont été brisées lorsque les rois d'Israël et de Juda ont été infidèles. Quelle que soit la volonté de désobéissance chez l'homme, Dieu a ses conseils et les établira sur Christ. En lui est la force et Il établira.   
            L'Assemblée est conservée sur la terre pour être dans ce monde « la colonne et le soutien de la vérité » (1 Tim. 3 : 15). Si l'Assemblée ne soutient pas la vérité, l'erreur prévaut. C'est pourquoi l'Assemblée a un témoignage à rendre à la vérité.
            Les croyants, vus aujourd’hui dans une grande faiblesse, deviendront bientôt des colonnes dans le temple de Dieu. Dans ce jour futur, il sera dit de ces croyants: « en Christ est leur force » ; « Christ les a établis ». Ils le seront dans la maison de Dieu, fermement et définitivement. L’apôtre Pierre a écrit aux croyants juifs dispersés hors d’Israël : « Le Dieu de toute grâce, qui vous a appelés à sa gloire éternelle dans le Christ Jésus... vous rendra accomplis, vous affermira, vous fortifiera, et vous établira sur un fondement inébranlable » (1 Pier. 5 : 10).
            Moïse et les fils d’Israël ont chanté un cantique à l’Eternel (Ex. 15 : 1).  « Tu l’as guidé (ce peuple), par ta force jusqu’à la demeure de ta sainteté » (v. 13) : c’est la colonne appelée Boaz.  « Tu les introduiras et tu les planteras sur la montagne de ton héritage, le lieu que tu as préparé pour ton habitation, ô Eternel ! le sanctuaire, ô Seigneur ! que tes mains ont établi » (v. 17) : c’est la colonne appelée Jakin. Dès le début de l'histoire du peuple de Dieu, on trouve déjà ces deux colonnes. Il pouvait déjà chanter les desseins de Dieu à son égard dans l’avenir.
 
            A leur partie supérieure, les colonnes étaient ornées de grenades, attachées à des chaînes. Ces chaînes, comme celles de l’oracle, parlent de solidité et de cohésion et évoquent le maintien définitif de l'unité du peuple de Dieu. Les grenades sont l’image des fruits portés par le croyant. Il y en avait au bas de la robe du sacrificateur, alternant avec des clochettes qui figurent le témoignage que nous avons à rendre (Ex. 28 : 34). Ici il y a seulement les fruits ; ils sont obtenus par une communion permanente avec le Seigneur (Jean 15 : 4-5).
 
 
 
3 – La fabrication des objets et ustensiles nécessaires au service : (2 Chr. 4 et 5 : 1)
 
            Le chapitre 4  présente les éléments nécessaires au service. La vue des deux colonnes avertissait celui qui entrait dans le temple : il devait se mettre en règle avec Dieu. Ce n'est pas de n'importe quelle manière que nous pouvons nous approcher de Dieu. Il faut passer d’abord à l'autel d'airain, puis à la mer de fonte, et aux 10 cuves d’airain.
                        - L'autel d'airain parle du jugement que Dieu porte sur le péché ;
                        - La mer de fonte (airain fondu) évoque le jugement que nous portons sur le péché, sur le vieil homme. Notre propre jugement rejoint celui de Dieu. Sans cette purification du vieil homme, on ne peut pas aller plus loin.
                        - Les 10 cuves, cinq à droite et cinq à gauche, nous présentent la nécessité de la purification de nos offrandes spirituelles.
 
 
                     3. 1 L'autel d'airain (4 : 1)  
 
            Les dimensions de cet autel du temps de Salomon sont extraordinaires (20 x 20 x 10 coudées, soit environ 10 x 10 x 5 m.) Elles parlent de la valeur, de la grandeur et de l'importance du sacrifice de Christ. Il est très au-dessus de tout ce que l’on peut concevoir.
            Cet autel a exactement les dimensions du sanctuaire, sauf pour la hauteur. Aux gloires de la grâce de Dieu (l’autel), correspondent les gloires de la perfection de Christ (le sanctuaire). Ici, c'est l'autel de l'holocauste, l'autel de ce que Dieu a fait, et par lequel l'homme est rendu propre à s'approcher de Dieu. L'holocauste parle de l'acceptation par Dieu du sacrifice parfait de Christ ; nous sommes identifiés à ce sacrifice de Christ, la grâce de Dieu nous a « comblés dans le Bien-aimé » et nous a rendus dignes d’être agréés dans sa présence (Eph. 1 : 6 ).
            L'autel de Gabaon (1 Rois 3 : 4 ; 2 Chr. 1 : 6),  l’autel d’airain du tabernacle fait par Betsaleël, était beaucoup plus petit (5 x 5 x 3). Là, le pécheur était justifié devant Dieu. Ici, c'est l'autel où le croyant s'approche de Dieu parce qu'il est déjà justifié, pour apporter une louange éternelle.    
 
 
                     3. 2 La mer de fonte (4 : 2-5)  
           
            La mer de fonte, ou cuve d’airain, contenait 3 000 bath, soit environ 72 000 litres d’eau ; cette grande capacité correspond à une « provision » de grâce en mesure de répondre aux besoins de tous les rachetés ! Ses dimensions et sa contenance impressionnantes parlent de la pleine suffisance de l'œuvre du Seigneur pour répondre aux besoins de tous les croyants, et pour s'approcher de Dieu.
            Cette cuve d’airain était destinée à la purification journalière des sacrificateurs (v. 6c ; Ex. 30 : 18-21). Un jugement de soi-même est indispensable pour servir Dieu comme il convient et lui présenter un culte qui Lui soit agréable.
            Les bœufs qui la soutenaient évoquent la force paisible et la patience qui étaient visibles, dans les quatre directions, pour ceux qui s’approchaient.
            Le rebord de la mer de fonte était orné de fleurs de lys - une gloire plus grande que celle de Salomon (Matt. 6 : 28). Leur présence à cet endroit détournait les pensées peut-être égocentriques des sacrificateurs vers la gloire du roi, véritable centre des préoccupations de tous.
           
      
                     3. 3 Les 10 cuves d'airain (4 : 6)  
           
                        Les cuves sont plus petites ; leur contenance n’est pas donnée (1 Rois 7. 27), mais leur emplacement dans le parvis est indiqué, ainsi que leur usage : laver l’intérieur des victimes offertes en holocauste.
                        Leur nombre dénote une abondance de sacrifices et une activité importante des sacrificateurs : elles remettent en mémoire avec insistance la perfection de l’holocauste consumé sur l’autel d’airain, figure de la perfection que Dieu a trouvée dans l’offrande de son Fils à la croix. Ce fondement qui est toujours le même a été posé par Dieu : c’est la seule base d’acceptation du peuple.
 
       
                     3. 4 Les chandeliers et les tables (4 : 7-8)  
           
            Dix chandeliers d’or et dix tables étaient placés à l’intérieur du temple, 5 à droite et 5 à gauche. Dans le tabernacle, il y avait un seul chandelier et une seule table. La lumière (les chandeliers) et la bénédiction (les tables) sont décuplées par la présence de Christ, dans le royaume.
 
 
                     3. 5 Le parvis (4 : 9-10)
 
            Disposés dans le parvis, l’autel, la mer de fonte et les 10 cuves évoquent les privilèges et les responsabilités des sacrificateurs (v. 9-11).
            L’œuvre de Christ est figurée par l’autel, base de l’acceptation de l’homme par Dieu ; La responsabilité de l’adorateur est montrée par la cuve d’airain où doit avoir lieu la purification individuelle ; les 10 cuves évoquent la sanctification de l’offrande elle-même.
 
                         3. 6 Récapitulation de l’ouvrage (4 : 11-22)  
 
            Les objets d’airain (v. 11-18) sont attribués à Huram-Abi, qui agissait sous la direction de Salomon.
            La fabrication des objets d’or (v. 19-22) est attribuée ici directement à Salomon. L’or « parfait » (v. 21) est inséparable de la personne du roi, type de Christ. En Lui brille toute la gloire de Dieu.
 
 
                     3. 7 Achèvement de la construction de la maison de l’Eternel (5 : 1)  
 
            Salomon apporte dans la maison les « choses saintes de David, son père, tant l’argent que l’or, et tous les ustensiles ». L’or parle de la gloire de Dieu, l’argent de la rédemption et les ustensiles du dévouement pour le service. Tout ce qui entre ainsi dans les « trésors de la maison de Dieu » témoigne de la piété de David, de son dévouement pour ce temple qu’il ne verrait pas, et des promesses que Dieu lui avait faites.