2 CHRONIQUES 1 à 9 : Le règne de Salomon (2a)
2 CHRONIQUES 2 à 4 : La construction de la maison de l'Eternel
Le chapitre 2 présente les préparatifs en vue de la construction du temple. Les deux chapitres suivants évoquent cette construction et la fabrication des objets et ustensiles nécessaires au service.
Des divers aspects que revêt le temple de Salomon découlent des applications pratiques pour nous croyants, car aujourd’hui le temple de Dieu, c’est son Assemblée (1 Cor. 3 : 16-17 ; 2 Cor. 6 : 16 ; Eph. 2 : 21) :
- C'est la maison où Dieu habite, la preuve qu’Il habite au milieu de son peuple.
- C'est le lieu où on peut s'approcher de Dieu pour lui rendre culte (un aspect plus spécifique des Chroniques) : le lieu de rassemblement.
- C'est le centre du gouvernement du Seigneur (ce côté est plus développé dans le livre des Rois). Actuellement, le Seigneur Jésus ne s'occupe pas du monde, mais des siens ; Il gouverne dans l'Assemblée.
- Au temple s’ajoutaient plusieurs chambres, figure de la maison du Père où il y a de nombreuses demeures (Jean 14 : 2).
- Seuls les lévites et les sacrificateurs, qui appartiennent en propre à l’Eternel, peuvent y entrer. Il faut appartenir au Seigneur pour entrer dans la maison de Dieu.
- Le temple a été construit avec des pierres - des matériaux sans vie - mais le Seigneur Jésus édifie son Assemblée avec des « pierres vivantes » (Eph. 2 : 21-22 ; 1 Pier. 2 : 5).
- Le temple nous parle du Seigneur Jésus dans le corps qu’Il a pris pour être un homme (Jean 2 : 19, 21) et dans toutes ses gloires (Apoc. 21 : 22).
Salomon a construit quatre maisons. Ici, deux seulement sont mentionnées. Dans les Chroniques, le temple de l'Eternel nous parle de la maison du Père, dans le ciel, dans laquelle nous pouvons nous approcher de Dieu pour l’adorer. La propre maison de Salomon est une figure de la maison du Fils, c'est-à-dire son Assemblée, l'Eglise, sur la terre : « …Christ a été établi, comme Fils, sur sa maison ; et nous sommes sa maison » (Héb. 3 : 6). Ces deux maisons ont un caractère céleste. C'est là que la louange s'élève à la gloire du Père et du Fils.
Dans le livre des Rois, il y a encore la maison de la forêt du Liban, en rapport avec le « gouvernement » du Fils, et la maison de la fille du Pharaon, type des relations de Christ avec les nations dans le millénium. Ces deux dernières maisons n'ont pas de rapport direct avec la louange éternelle.
1 – Les préparatifs de Salomon pour la construction du temple :(2 Chr. 2)
1. 1 Salomon décide de bâtir une maison pour le nom de l'Eternel (2 : 1)
« Salomon résolut de construire une maison pour le nom de l’Eternel » (v.1), car « il aimait l’Eternel » (1 Rois 3 : 3). Il avait à cœur les intérêts de Dieu qui avait travaillé en lui. Ce qui importait pour le jeune roi, c'était le temple ; sa maison viendrait après. Il n'est pas difficile pour un cœur qui aime l'Eternel d'œuvrer à l'édification de la maison de Dieu.
Une résolution est une décision qui n'est pas prise à la légère ; elle aura des conséquences pour le temps présent et l'éternité. Le Seigneur a dit : «Voici, je viens pour faire ta volonté » (Héb. 10 : 9). Il a décidé par lui-même de venir ici-bas et Il bâtit la maison de Dieu, son assemblée, composée de tous les croyants (Matt. 16 : 18).
La source de la décision de Salomon est la Parole de l'Eternel : « …ainsi que l’Eternel a parlé à David » (1 Rois 5 : 5). Son cœur est engagé à obéir comme Abraham. C’est une résolution de la foi. Il connaissait la pensée de Dieu ; elle lui avait été enseignée par son père et il s'engage dans ce chemin. Si l’Eternel l'appelle dans ce service, il lui donnera les forces et les ressources pour le mener à bien. Tout lui sera largement accordé pour qu’il puisse s'engager de toute son âme dans ce que Dieu a placé devant lui.
Est-ce que nous avons pris une telle résolution dans notre vie ? Dans bien des cas, nous connaissons la pensée de Dieu, mais nous manifestons de la mauvaise volonté à nous engager résolument dans un chemin où le Maître nous appelle. N'oublions pas que si Dieu nous conduit à remplir un service, Il nous donnera les forces et les ressources indispensables pour le mener à bien.
1. 2 Le recrutement des serviteurs nécessaires (2 : 2)
Pour la réalisation de son projet, Salomon engage les 153 600 étrangers vivant sur le territoire d’Israël, déjà dénombrés par David (v. 17). Il les répartit en trois catégories : 70 000 portefaix, 80 000 tailleurs de pierre et 3 600 surveillants. Salomon ne veut pas que des Juifs de son peuple deviennent esclaves (2 Chr. 8 : 9). Israël est un peuple libre qui domine ; les fils d'Israël peuvent ainsi se consacrer au service de cette maison, y discerner les gloires de Christ et adorer. Le Seigneur ne veut pas que les siens deviennent des esclaves du monde. Il les veut pour Lui. Il forme son Eglise pour sa gloire.
La fonction des croyants est de bâtir tous ensemble la maison sur ses fondations. Si le Seigneur nous laisse sur la terre, c'est pour que nous apportions des « matériaux » pour la maison, sur le seul fondement qui est Christ (1 Cor. 3 : 11-12).
Dans 1 Corinthiens 12, la diversité des dons spirituels est expliquée, mais c'est le même Esprit qui opère l’unité pour le bon fonctionnement du corps de Christ. Dieu favorise toujours une entreprise dont le but est l’accroissement de Sa gloire. Ici c'est la construction de Sa maison ; aucun artisan ne pouvait se passer d’un autre corps de métier. De même, Paul plantait et Apollos arrosait (1 Cor. 3 : 6).
1. 3 Hiram, roi de Tyr (2 : 3-10)
Salomon ne construit pas selon sa propre inspiration, mais selon les instructions données à David « par l'Esprit » et « par écrit » (1 Chr. 28 : 12, 19). De la même manière, l'Eternel avait donné le modèle du tabernacle à Moïse sur la montagne. Le temple sera édifié par des serviteurs que Dieu aura préparés à l’avance.
Les serviteurs, aujourd’hui, ne sont pas laissés à leur propre appréciation pour l'édification du corps de Christ ; ils ont la Parole de Dieu entre les mains pour bâtir sous la direction de l'Esprit, « en vue de l'utilité ». C’est dans la mesure où notre cœur tout entier reste dans la dépendance du Maître, que nous serons utiles pour l'édification de cette maison jusqu’au jour où elle sera achevée (8 : 16). Il est le Seigneur de la maison, et Il veut l’être dans nos cœurs.
Deux dangers se présentent : l'ouvrier, bien que présent, ne travaille pas pour Dieu, mais pour lui-même, ou pour l’honneur de quelqu'un d'autre ; ou bien l'ouvrage est là, préparé à l'avance, mais l’ouvrier, lui, n’est pas prêt. En Actes 9, Ananias, par la grâce de Dieu, a su éviter l’un et l’autre. Le Seigneur l’avait préparé et lui, était prêt à être utile à Saul de Tarse. Seuls les croyants peuvent réaliser ces « bonnes œuvres que Dieu a préparées à l’avance, afin que nous marchions en elles » (Eph. 2 : 10) ; les incrédules se consacrent à des œuvres mortes. Demandons à Dieu que nous soyons prêts à accomplir ce qu'Il désire nous confier ; à chacun est distribué quelque chose d'utile à faire (1 Cor. 12 : 11).
Salomon avait été choisi par grâce. Il était conscient de sa petitesse, pour juger un si grand peuple (1 : 10), et aussi pour entreprendre une construction si extraordinaire (v. 6). D’autre part, il avait conscience de la grandeur de Dieu : « Car notre Dieu est grand… la maison que je bâtis sera grande et merveilleuse » (v. 5, 9). « Qui suis-je, moi, pour bâtir une maison à l’Eternel ? » (v. 6). Combien l’humilité de Salomon qui réalise tout le privilège que Dieu lui accorde parle à chacun de nous qui avons si promptement « une haute opinion de nous-mêmes » (Rom.12 : 3).
La maison reflète les caractères du constructeur, ou de celui qui l'habite, Dieu lui-même, et de Celui qui est appelé « Merveilleux » (Es. 9 : 6). Ceux qui habitent la maison de Dieu actuelle doivent porter les signes distinctifs de son propriétaire, le Seigneur Jésus.
Les nations avoisinantes étaient assujetties à Salomon qui faisait du commerce avec elles ; tous les peuples, captivés par sa sagesse, lui étaient favorables. Pour s’approvisionner en matériaux, il s’adresse à Hiram, roi de Tyr, qui se déclare prêt à participer à l'œuvre de la construction. Quelle touchante unité de pensée entre Hiram, ses serviteurs et ceux du roi pour servir les intérêts de Salomon. Cela nous rappelle d’une part que le Seigneur a réconcilié Juifs et nations qui, désormais, peuvent travailler ensemble (Eph. 2 : 14-16), et d’autre part que, pendant le millénium, les nations seront promptes à servir Israël.
La ville de Tyr (Ezé. 26 et 27) était le plus grand comptoir phénicien et dominait tout le commerce du monde antique ; elle jouissait de très grandes richesses. Comme elle manquait de blé, d’orge, de vin, d’huile et de miel, Juda et le pays d’Israël les lui fournissaient (Ezé. 27 : 17). Sa flotte marchande était devenue extrêmement glorieuse au cœur des mers (v. 27). Elle est un type du monde organisé, qui possède les plus grandes richesses et peut pourtant mourir de faim spirituelle.
Salomon fait appel à Hiram pour qu'il lui envoie un homme capable (v. 7) et des bois de cèdre, de cyprès et d'algummim (v. 8). Hiram répondra favorablement à Salomon qui lui donnera, en retour de ses services, de la nourriture en abondance (v. 10). Comme Salomon a donné de la nourriture pour entretenir ceux qui s’étaient mis à son service, le Seigneur nous confie des forces et compte bien que nous ne les dépensions pas pour nous, mais pour l'édification de sa maison.
Quand il s'agit du service dans l'Assemblée, le Seigneur fait appel aussi à des serviteurs. Il pourrait très bien se passer de nous, mais Il se plaît à nous associer à un service pour Lui. Dieu, dans sa grâce, nous a donné à chacun « des dons de grâce différents » (Rom. 12 : 6-8). Il nous associe à une œuvre spirituelle qu'Il opère dans les âmes. Si le Seigneur peut se passer de nous, nous ne pouvons pas nous passer de Lui ; parce que c’est Lui qui donne, qui seul peut soutenir la vie. Si nous mettons ce que nous avons entre les mains, au service du Seigneur, Il nous bénira, nous établira. « Dieu n’est pas injuste pour oublier votre œuvre et l’amour que vous avez montré pour son nom ayant servi les saints et les servant encore » (Héb. 6 : 10).
1. 4 La réponse du roi de Tyr et l'envoi de Huram-Abi (2 : 11-16)
Dans sa réponse à Salomon, Hiram qui était un ami de David, exprime premièrement sa reconnaissance envers l'Eternel à cause de l'amour qu'Il a manifesté envers son peuple en lui donnant un roi tel que Salomon. Cet amour sera reconnu aussi par la reine de Sheba : « Parce que l’Eternel aimait Israël à toujours, il t’a établi roi pour faire droit et justice » (1 Rois 10 : 9). Le livre du Deutéronome déclare : « L’Eternel s’est attaché à vous… L’Eternel vous a aimés » (7 : 7-8). Cet amour pour Israël préfigure l'amour que le Seigneur a eu pour les siens, « jusqu'à la fin » (Jean 13 : 1), pour les sauver de la perdition et leur donner accès dans la maison de son Père.
Assuré de recevoir la nourriture nécessaire, Hiram accepte joyeusement de se mettre au service de Salomon. « Toutes choses travaillent ensemble pour le bien de ceux qui aiment Dieu (Rom. 8 : 28). L'Eternel a incliné le cœur d'Hiram et a formé l'un de ses serviteurs, Huram-Abi pour un tel service (v. 14). De même, l'Eternel prépare tout ce qui est nécessaire pour sa maison et Il a même des ressources en dehors du pays d'Israël. Les voies de Dieu sont magnifiques ; Il emploie et prépare les serviteurs afin qu’ils soient prêts à intervenir lorsqu'Il en a besoin. Aujourd'hui, chaque croyant a reçu une mission dans l'Assemblée. Le Seigneur maintient toujours un témoignage pour sa gloire, malgré la faiblesse des siens. Restons dans une communion constante avec Lui, afin que dans sa grâce Il puisse nous utiliser.
Après avoir béni l’Eternel (v. 12), Hiram envoie son serviteur Huram-Abi (v. 13). Habile et doué d’intelligence, ce serviteur travaillera pour Salomon, et pourra ainsi contribuer à l'édification du temple.
On peut être surpris que Salomon accepte d’utiliser un homme des nations pour la maison de l’Eternel. Mais ce grand roi est une image du Seigneur pendant son règne millénaire agissant en grâce envers les nations; c'est pourquoi il peut utiliser Huram-Abi, bien qu’il soit le fils d'une femme juive de Dan et d’un père tyrien idolâtre. Ces mésalliances étaient alors une profanation de la mise à part des Juifs pour l’Eternel (voir Esd. 10 ; Néh. 13).
Huram-Abi est un type du Saint Esprit, esprit « de puissance, et d'amour, et de sobre bon sens » (2 Tim. 1 : 7), capable de conduire le travail des hommes habiles de Salomon. « Il y a diversité de dons de grâce, mais le même Esprit » (1 Cor. 12 : 4). C'est sous la direction d'Huram-Abi que vont se préparer tous les ustensiles du temple. Chaque matériau qu’il sait travailler présente une gloire particulière de Christ : par exemple l'airain, la justice de Dieu relativement au péché ; l'argent, la rédemption, etc.
La direction de l'Esprit est quelque chose d'extrêmement précieux dans la vie d'assemblée ; c'est ce qu'ont réalisé de façon très heureuse les croyants dans les premiers jours de l'Eglise. Les disciples du début ont été attentifs à la voix de l'Esprit pour aller ou ne pas aller, faire ou ne pas faire.
Dieu a donné le Saint Esprit, mais il donne aussi les capacités nécessaires : connaissance, sagesse, intelligence, dévouement, cœur… En Exode 31, les serviteurs que Dieu met à part, Betsaleël et Oholiab, sont remplis de la connaissance de la pensée de Dieu, et travaillent dans la dépendance de l'Esprit. Nous ne sommes pas laissés à notre propre appréciation, mais nous devons être conduits par Christ, par l'Esprit Saint. Si nous en sommes remplis, le Seigneur saura nous employer. A côté de Betsaleël et Oholiab se tenait aussi « tout homme intelligent dans le cœur duquel l’Eternel avait mis de la sagesse, tous ceux que leur cœur porta à s’approcher de l’œuvre, pour la faire » (Ex. 36 : 2). Le service n’était pas restreint à quelques hommes intelligents, mais le fait de tous ceux dont le cœur était engagé pour Dieu.
Nous devons, chacun à notre place, contribuer à l'édification de la maison de Dieu qui est une maison spirituelle (1 Pier. 2 : 5). Que le Seigneur nous donne un esprit de dépendance, d'obéissance. Cet esprit ne s'acquiert pas autrement que dans la présence du Seigneur et le jugement de nous-mêmes. Nous pouvons dire comme Samuel dans le temple : « Parle, car ton serviteur écoute » (1 Sam. 3 : 10). Le Saint Esprit veut diriger nos pensées vers Christ, nous entretenir de ses gloires pour que nous puissions bâtir ensemble la maison.
Dieu a donné à chacun des facultés. Sont-elles consacrées au service du Maître pour l'édification de sa maison, ou servent-elles uniquement à l'embellissement de nos conditions de vie ? Que faisait Huram-Abi auparavant ? Maintenant ses talents sont mis à la disposition de Salomon. C'est un grand privilège de mettre nos capacités au service du Seigneur.
1. 5 Le dénombrement des étrangers (2 : 17-18)
Le dénombrement des hommes étrangers dans le pays d'Israël indiqué au début du chapitre (v. 2) est rappelé ici.
Parmi ces 153 600 hommes, assujettis à l'esclavage, sont distinguées trois sortes de travailleurs, suggérant diverses formes de l'activité chrétienne dans l'Assemblée :
- les portefaix (70 000) : ce sont ceux qui portent les fardeaux par la prière (Gal. 6 : 2)
- les tailleurs de pierre (80 000) : ils détachent les pierres de la carrière du monde, puis les cisèlent - c'est l'œuvre des évangélistes et des autres ministères
- les surveillants (3 600) : ils veillent à l'œuvre et sur le troupeau (Act. 20 : 28 ; 1 Pier. 5 : 2).