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Serviteurs anonymes
 
 
            Alors qu'il se reposait dans une forêt suédoise, l'un de mes amis se souvient d'avoir soudain senti un parfum agréable autour de lui. En recherchant son origine, il découvrit une fleur minuscule, plus petite qu'une marguerite anglaise, appelée par les botanistes la « Linea Blomma ». Presque cachée par la végétation environnante, cette belle fleur remplissait pourtant l'air d'un délicieux parfum toujours renouvelé.
            Ce petit exemple rappelle plusieurs personnes dans les Ecritures dont les noms nous sont inconnus, mais dont le précieux service est comme un parfum pour Dieu, et demeure un encouragement pour chacun d'entre nous aujourd'hui. Ils ne sont mentionnés qu'une fois dans la Bible ; ils se sont trouvés dans des circonstances peu communes, difficiles même ; toutefois le service qu'ils ont rendu dans l'obscurité a été une source d'encouragement et de force pour beaucoup. Citons quelques exemples :
 
            2 Rois 5 : 1-19 : « Et les Syriens étaient sortis par bandes, et avaient amené captive du pays d'Israël une petite fille, et elle servait la femme de Naaman ».  Elle était esclave en terre ennemie ; elle avait probablement perdu ses bien-aimés et avait peut-être pu voir sa maison détruite. Mais la fermeté de sa foi, l'affection de son coeur ont donné de la puissance à son témoignage. Un merveilleux résultat en a découlé : non seulement Naaman a été purifié (v. 14), mais il est devenu un adorateur (v. 17). La petite fille disparaît de l'Ecriture, mais en restant toujours anonyme, le résultat de son service y est mentionné par le Seigneur lui-même (Luc 4 : 27). Il ne parle pas de la petite servante elle-même, mais de ce que son témoignage a produit.
            Ainsi, soyons assurés que le Seigneur tient toujours compte de chaque service, aussi obscur et inaperçu qu'il reste pour les autres !
 
            2 Samuel 17 : 1-23 : Nous avons dans ce chapitre le récit d'un complot contre la vie de David, complot dans lequel Akhithophel et Absalom étaient impliqués. Dieu a permis que, par le conseil d'Hushaï, l'information du  danger puisse être donnée au roi. En réponse à la trahison mentionnée au verset 18, nous avons le récit de l'action d'une femme anonyme au verset 19. Nous ne lisons rien d'autre à son sujet, mais son intervention, par fidélité à son roi rejeté, a eu pour conséquence que toutes les personnes de son peuple se sont trouvées en sûreté (v. 22) ; de plus, l'ennemi a été complètement renversé (v. 23).
            Nous avons la certitude que chaque acte de fidélité à Christ pendant le temps de son rejet par les hommes, bien que peut-être invisible pour le moment, aura un effet durable sur ses intérêts ici-bas.
 
            2 Rois 11 : Athalie (appelée, en 2 Chr. 24 : 7, « cette méchante femme ») a soumis Israël, durant six ans, à son règne épouvantable (v. 3). Elle a voulu exterminer « la semence royale », dans la lignée de laquelle notre Seigneur est venu, comme un homme ici-bas. Ainsi, derrière les activités malfaisantes de cette reine, il y a la méchanceté et la haine de Satan, l'ennemi même de Christ ! Extérieurement, la situation était désespérée, puisque la continuation « de la semence royale » ne tenait plus qu'à un simple « fil », à un tout jeune garçon, Joas. Le nom d'Athalie signifie « celui que l'Eternel a retenu », et nous sommes vraiment reconnaissants de la manière dont la main puissante de Dieu s'est manifestée pour contrarier de façon évidente ses mauvais desseins. Mais là encore, Dieu se plaît à employer une nourrice anonyme. Celle-ci, ainsi que la femme de Jéhoïada le sacrificateur, a pris Joas et l'a caché hors de portée d'Athalie pendant six ans, jusqu'au moment où il a été présenté au peuple comme le « fils du roi ». Six années d'obscurité (et sans aucun doute de dangers) ont marqué le service caché de cette nourrice dévouée ! On n'entendra plus parler d'elle ensuite, mais les résultats visibles de son service sont immenses. La maison du Seigneur est réparée, des richesses y sont apportées « jour après jour », et pendant soixante-neuf années (quarante pendant le règne de Joas et vingt-neuf pendant le règne de son fils), un roi qui « faisait ce qui était bon aux yeux de l'Eternel » est assis sur le trône.
            C'est un encouragement pour nous de constater que les actes de fidélité et de dévouement accomplis aujourd'hui, si obscurs qu'ils puissent paraître, peuvent, dans la main du Seigneur, aider à l'avancement de ses droits au-delà de notre pensée ou de notre compréhension : « Et tout le peuple du pays se réjouit, et la ville fut tranquille » (2 Chr. 23 : 21).
 
            Ces trois femmes dévouées fournissent des exemples suffisants tirés de l'Ancien Testament pour illustrer notre sujet. Toutefois,  si nous cherchons dans  le Nouveau Testament, nous y verrons des personnes ayant les mêmes caractéristiques.
 
            Jean 6 : 1-15 : Nous lisons : « Il y a ici un petit garçon qui a cinq pains d'orge et deux poissons ; mais qu'est-ce que cela pour tant de monde ? » (v. 9).  Matthieu, Marc et Luc ne mentionnent même pas le jeune homme, mais c'était pourtant bien lui qui avait apporté les provisions ; celles-ci, dans la main du Seigneur, ont pu nourrir la multitude ! Le jeune garçon disparaît ensuite du récit, mais Dieu a pu l'utiliser : Il se plaît à se glorifier dans ce qui est faible ou méprisé (1 Cor. 1 : 27-28).
            Bien-aimés, ne soyons pas mécontents d'être peu estimés, peut-être même complètement oubliés ; mettons ce que nous avons, même si c'est peu de chose, au service du Maître. Ce ne sont pas le nom et la renommée du serviteur qui importent, mais d'avoir su mettre à la disposition du Seigneur ce qu'il veut employer pour la nourriture des siens.
 
            Actes 23 : 12-35 : Ce chapitre contient le récit du complot des Juifs visant à assassiner Paul, un serviteur exceptionnel en ce jour-là. Plus de quarante hommes s'étaient engagés par serment à ne rien manger ni boire jusqu'à ce qu'ils aient tué l'apôtre. La situation était extérieurement très dangereuse, mais Dieu avait une personne anonyme disponible, le fils de la soeur de Paul. Entrer dans la « forteresse» où se trouvait Paul, exigeait du courage, aussi bien que de l'affection, de la part de ce garçon pour son oncle. Le complot a été découvert, et le serviteur du Seigneur préservé. Rien d'autre n'est dit au sujet de ce garçon, mais quels résultats immenses ont découlé de son service dévoué ! Les vérités merveilleuses contenues dans les épîtres de Paul ont été écrites après cet incident, et qui peut mesurer la bénédiction pour les saints et la louange envers Dieu que la réception de ces vérités a provoquées ? Même encore aujourd'hui, il y a ceux qui « ont exposé leurs vies pour le nom de notre seigneur Jésus Christ » (Act. 15 : 26). 
            Il reste possible à chacun de nous, comme étreints par l'amour de Christ, de consacrer notre vie entière à ses intérêts, et nous pouvons être assurés que de la bénédiction en résultera.
 
            2 Corinthiens 8 : 18 : Il est question d'un  frère « dont la louange dans l'évangile est répandue dans toutes les assemblées ». Certains ont pu faire des suppositions quant au nom du serviteur dont il pourrait s'agir, mais laissons-le tel que ce verset le présente : anonyme ! C'était sans aucun doute en raison de la capacité et de la puissance avec laquelle il glorifiait le nom de notre Seigneur Jésus Christ (le nom qui est l'essence même de l'évangile), qu'il était loué. Il était vraiment en accord avec les paroles de Paul : « Nous ne nous prêchons pas nous-mêmes, mais le Christ Jésus comme Seigneur » (2 Cor.  4 : 5).
            Que le désir de servir le Seigneur dans l'obscurité nous habite toujours plus ! La puissance pour qu'il en résulte de la bénédiction ne se trouve pas en « nous-mêmes », mais dans ce Nom qui est au-dessus de tout nom : le nom de notre Seigneur Jésus Christ.
 
 
                                                                            d'après F. A. Hughes, Novembre 1962