La femme surprise en adultère
Une femme ayant été surprise en adultère est amenée à Jésus
Jésus déjoue le piège des scribes et des pharisiens
Sans la condamner, le Seigneur dit à la femme : « Va, dorénavant ne pèche plus »
Jésus est la lumière du monde brillant dans les ténèbres
« Les scribes et les pharisiens lui amènent une femme surprise en adultère ; l'ayant placée devant lui, ils lui disent : Maître, cette femme a été surprise sur le fait même, commettant adultère. Or dans la Loi, Moïse nous a commandé de lapider de telles femmes. Toi donc, que dis-tu ? Ils disaient cela pour le mettre à l'épreuve, afin d'avoir un motif pour l'accuser. Mais Jésus, s'étant baissé, écrivait avec le doigt sur la terre. Comme ils persistaient à l'interroger, il se leva et leur dit : Celui d'entre vous qui est sans péché, qu'il jette le premier la pierre contre elle. Puis s'étant encore baissé, il écrivait sur la terre. Mais eux, après l'avoir entendu, sortirent un à un, en commençant par les plus âgés jusqu'aux derniers, et il fut laissé seul avec la femme devant lui. Jésus se releva et, ne voyant personne que la femme, lui dit : Femme, où sont-ils, tes accusateurs ? Personne ne t'a condamnée ? Elle dit : Personne, Seigneur. Jésus lui dit : Moi non plus, je ne te condamne pas ; va, dorénavant ne pèche plus » (Jean 8 : 2-11).
Dès le commencement de l'évangile de Jean, l'infidélité d'Israël est établie. « Il vint chez lui, et les siens ne l'ont pas accueilli » (Jean 1 : 11). De fait, c'est l'homme en général qui a failli dans l'exercice de la responsabilité que le Créateur lui avait confiée. Alors Dieu se révèle lui-même en Jésus et fait connaître toute Sa grâce aux pécheurs.
Cet évangile présente Jésus comme un témoin de Dieu devant les pécheurs. Il donne le récit de nombreuses occasions où le Seigneur a eu un contact direct et individuel avec une personne, qu'il s'agisse de Nicodème, de la femme samaritaine, de l'aveugle-né ou de la femme adultère. Tous étaient perdus et ont dû souvent abandonner quelque « prétention » pour reconnaître leur misère et être sauvés. Ils sont venus vers le Sauveur, ou ils lui sont amenés.
Le Seigneur s'était d'abord rendu selon sa coutume sur la montagne des Oliviers et puis au point du jour, au temple (Ps. 69 : 9). Tout le peuple s'était rassemblé alors autour de Lui et il les enseignait (Marc 1 : 22). Mais les scribes et les pharisiens, unis par la même haine à son égard, viennent interrompre ces heureux entretiens. Ils amènent une femme qui a été surprise au moment même où elle commettait adultère. La faute est indiscutable, mais où donc se trouve l'autre coupable ? (Deut. 1 : 19).
Ce n'était pas une émotion légitime devant la gravité du péché de cette femme, ni une tristesse compréhensible en voyant la Loi ainsi violée, qui les pousse à amener publiquement la coupable au Seigneur. Non, hélas, c'est simplement pour eux une occasion à saisir pour chercher à prendre Jésus en défaut. En effet, s'il déclare : « Laissez-la aller », il passera aux yeux de tous pour un violateur de la Loi de Moïse ; si d'un autre côté, il déclare qu'il faut immédiatement lapider cette femme, il s'opposera à la loi romaine. En effet, pour asseoir leur domination, les « occupants » déniaient aux Juifs le droit de prendre de leur propre autorité de telles décisions (Jean 18 : 31). De plus, ils espéraient sans doute que le Seigneur ne soit plus considéré comme « un ami des publicains et des pécheurs ».
S'étant baissé, Jésus écrit avec un doigt sur la terre - le même doigt avec lequel il avait peut-être écrit des siècles auparavant les dix commandements sur les deux tables de pierre de la Loi (Ex. 31 : 18). Il ne se hâte pas : il leur laisse le temps de la réflexion. Mais son silence les met mal à l'aise ; alors ils le pressent de répondre, montrant ainsi plus ouvertement leur opposition haineuse et systématique.
Alors Jésus répond : « Celui d'entre vous qui est sans péché, qu'il jette le premier la pierre contre elle » (v. 8). Par cette seule phrase, Jésus met en évidence les épaisses ténèbres morales où se trouvaient ceux que l'on considérait et qui croyaient être eux-mêmes les personnes les plus religieuses parmi les Juifs.
Puis s'étant encore baissé, Jésus recommence à écrire sur la terre. Peut-être s'agissait-il du nom de ceux qui se retiraient de Lui, ceux dont le prophète Jérémie avait dit qu'ils « seront écrits sur la terre, car ils ont délaissé la source des eaux vives, l'Eternel » (Jér. 17 : 13).
Chacun des assistants peut voir les scribes et les pharisiens, depuis « les plus âgés jusqu'aux derniers », quitter les lieux sans mot dire. Ils sont confondus : une fois encore, ils se sont montrés incapables de forger un chef d'accusation contre Lui. Le Seigneur sera toujours Celui qui détruit la sagesse des intelligents et qui annule l'intelligence des intelligents (Es. 29 : 14 ; Job 5 : 12-13).
Sans surprise, les plus âgés se retirent les premiers : leur conscience est encore plus chargée que celle des plus jeunes. Hélas, nul parmi eux ne se montre disposé à confesser ses fautes et à se tourner vers Lui, qui seul peut les sauver.
La femme se trouve maintenant seule avec le Seigneur ; tous ses accusateurs ont disparu. Elle reste en présence de Celui qui a le droit de condamner (Jean 5 : 22) mais de pardonner aussi (Matt. 9 : 2). Jésus se relève et lui demande : « Personne ne t'a condamnée ? » (v. 11a). Et la femme dit : « Personne, Seigneur ». Il lui montre alors toute sa grande sagesse et sa compassion : « Moi non plus, je ne te condamne pas ; va, dorénavant ne pèche plus » (v. 11b). Quelle grâce ! Lui-même a porté nos péchés en son corps sur le bois (1 Pier. 2 : 24). Il s'en est chargé et le châtiment de notre paix a été sur Lui (Es. 53 : 4-5).
Il ne la condamne pas mais Il ne ferme pas pour autant les yeux sur son péché. Devant une telle manifestation de Son amour, cette femme doit prendre conscience de sa responsabilité de ne plus vivre « le reste de sa vie terrestre pour des convoitises d'hommes, mais pour la volonté de Dieu » (1 Pier. 4 : 2). Elle doit être animée désormais par la crainte de Lui déplaire. « Bienheureux celui dont la transgression est pardonnée et dont le péché est couvert ! » (Ps. 32 : 1).
Le but de Jésus n'est pas de faire ressortir les ténèbres, mais de les dissiper (1 Jean 2 : 8). Il ajoute aussitôt ici : « Moi, je suis la lumière du monde ; celui qui me suit ne marchera pas dans les ténèbres, mais il aura la lumière de la vie » (v. 12). Si de telles paroles se trouvaient sur d'autres lèvres, on pourrait parler à juste titre d'un orgueil insensé. Il s'agit en réalité de l'un des sept « Moi, je suis » prononcés par le Seigneur lors de son séjour ici-bas (Jean 6 : 35 ; 10 : 9, 11 ; 11 : 25 ; 14 : 6 ; 15 : 1).
Comparable à une marée bienfaisante, la plénitude de Christ se répand sans cesse sur la baie immense de nos besoins. Elle vient remplir la moindre faille, consécutive en particulier à la sécheresse du lieu et tout recouvrir, telle une vague argentée qui vient tout recouvrir sur la plage (Harold St John).
« Celui qui me suit ne marchera pas dans les ténèbres, mais il aura la lumière de la vie » (v. 12). Les apôtres enseigneront plus tard ce que le Seigneur dit ici ; Paul écrira aux Ephésiens : « Vous êtes lumière dans le Seigneur » (Eph. 5 : 8), et aux Thessaloniciens : « Vous êtes tous des fils de la lumière » (1 Thes. 5 : 5).
Marchons dans la lumière, comme Lui-même est dans la lumière, dès lors que Sa grâce nous a arrachés à ces ténèbres où nous gisions tous.
Ph. L le 21. 10. 09
Salut, paix et pardon ! O joyeuse nouvelle
Pour de pauvres pécheurs !
Qui guérit de nos coeurs la blessure cruelle,
Et calme nos terreurs.