Jean 17
Sept mentions de la gloire
La vie éternelle et la connaissance du seul vrai Dieu
Cinq choses positives exprimées par le Seigneur au sujet de ceux que le Père lui a donnés
L'office sacerdotal du Seigneur
Le Seigneur demande que les siens soient gardés en son nom
La propre joie du Seigneur que les siens partagent, en dépit de la haine du monde
Les disciples gardés du mal et sanctifiés par la vérité
Dieu avait dit à Moïse, devant le buisson ardent, d'ôter ses sandales car il était sur une terre sainte (Ex. 3 : 5). C'est bien l'attitude qui nous convient devant un tel chapitre qui nous introduit dans le saint des saints pour être les auditeurs privilégiés de cet entretien entre le Seigneur et son Père.
Nous ne pouvons pas mesurer la faveur, et même l'honneur, qui nous sont accordés d'être introduits dans une telle intimité : entendre cette prière du Seigneur dont nous sommes les objets et par laquelle Il nous présente et parle de nous à son Père.
Dans ce chapitre, nous avons 7 fois la mention de la gloire sous des aspects différents que nous pouvons souligner, non dans l'ordre du texte mais dans un ordre moral et spirituel.
1 - « Moi, je t'ai glorifié sur la terre, j'ai achevé l'oeuvre que tu m'as donnée à faire » (v. 4).
C'est l'évangile du Fils de Dieu et comme tel, Il scelle lui-même sa marche sur la terre et son oeuvre accomplie sur la croix. Le Fils de Dieu ne remet à personne l'appréciation de son chemin comme homme, ni de l'accomplissement de son oeuvre accomplie à Golgotha. Cette oeuvre est le centre des pensées de Dieu depuis l'éternité. Et c'est de cette croix que résultent les bénédictions qui parviennent à l'homme dans tous les temps.
2 - « et maintenant glorifie-moi, toi, Père, auprès de toi-même, de la gloire que j'avais auprès de toi avant que le monde fût » (v. 5).
A priori, on est surpris de lire cette déclaration du Seigneur demandant à son Père d'être glorifié de la gloire qu'Il avait auprès de Lui de toute éternité. Le Seigneur n'a jamais été dépouillé de la gloire qui est indissolublement liée à sa personne. Elle a même brillé pour son Père, d'un éclat particulier au jour de son mépris, de l'opprobre dont Il a été abreuvé. Comment donc peut-Il réintégrer une gloire qu'il n'a jamais abandonnée et qui est liée à sa Personne ?
Lorsqu'Il s'exprime ainsi, Jésus alors sur la terre n'est plus sous la forme qui était la sienne avant que le monde fût. Depuis son incarnation, Il est un homme. Ce chapitre nous place au-delà de l'oeuvre accomplie. Le Seigneur se place après l'oeuvre de la croix ; raison pour laquelle il peut dire qu'il a « achevé l'oeuvre que Dieu lui avait donnée à faire » (v. 4). Ayant donc achevé cette oeuvre, le Seigneur, comme homme, réintègre la gloire qu'Il avait toujours eue,mais sous une forme qu'il n'avait pas auparavant, sous la forme d'un homme glorifié, le seul homme glorifié maintenant dans le ciel.
3 - « …je suis glorifié en eux » (v. 10).
Du verset 10 au verset 20, Jésus nous entretient de ses disciples qui lui appartiennent, alors qu'à partir du verset 21, Il parle de tous ses rachetés de tous les temps. Ses disciples sont des monuments de sa grâce et de son amour. Ils sont à la louange de la gloire de sa grâce » (Eph. 1 : 6) ; Il est glorifié en eux en raison de ce qui a été accompli pour eux et de ce que son oeuvre a fait d'eux.
Entendant de tels propos, nous sommes interpellés : dans quelle mesure est-Il glorifié en nous, comme rachetés mis au bénéfice de son oeuvre, participant de la nature divine (le nouvel homme), laissés sur cette terre pour témoigner de Lui ? Le glorifions-nous ? Peut-Il dire de nous : « Je suis glorifié en eux » ? Quelle grâce que ce soit le Seigneur qui le dise.
4 - « Glorifie ton Fils… » (v. 1).
Son oeuvre étant achevée, le Fils peut demander cela à son Père :
- en vertu de sa marche parfaite (cette offrande de gâteau dont tout le parfum de l'encens s'est exhalé du premier au dernier de ses pas)
- en vertu de l'accomplissement de son oeuvre à la gloire de Dieu lui-même : sa venue sur la terre n'avait pas d'autre but que de glorifier son Père, faisant toujours les choses qui lui plaisent et s'étant toujours proposé son Dieu son Père devant lui (Jean 8 : 29 ; Ps. 16 : 8).
5 - « …afin que ton Fils te glorifie » (v. 1)
Le Père est glorifié aujourd'hui encore chaque fois qu'une âme se tourne vers Lui et le reçoit. Dieu est honoré et glorifié en recueillant, pendant le temps de sa patience qui dure encore, des âmes qui viennent au Fils.
6 - « La gloire que tu m'as donnée, moi je la leur ai donnée…» (v. 22)
Que le Seigneur nous accorde la grâce d'être assurés que nous partagerons sa gloire de Fils de l'homme. Il nous en donne ici la parfaite certitude. Il parle au passé d'une chose qui est future parce que dans sa pensée, cette gloire nous est déjà donnée.
C'est un peu la même expression que celle de Romains 8 : « ceux qu'il a appelés, il les a aussi justifiés ; et ceux qu'il a justifiés, il les a aussi glorifiés » (v. 30). Nous ne sommes pas encore glorifiés, mais dans l'éternel présent de la pensée de Dieu, ce qui est promis est présent, comme si c'était déjà acquis.
7 - « …afin qu'ils voient ma gloire que tu m'as donnée ; car tu m'as aimé avant la fondation du monde » (v. 24).
- Il y a une gloire que nous partagerons : celle de l'homme Christ Jésus dans le ciel.
- Il y a une gloire que nous ne partagerons jamais : celle du Fils éternel ; mais nous la contemplerons.
L'apôtre Jean écrit : « nous lui serons semblables, car nous le verrons comme il est » (1 Jean 3 : 2). Cela n'est pas encore le cas.
- Nous lui serons semblables : c'est partager sa gloire de Fils de l'homme.
- Nous le verrons comme il est : c'est contempler sa gloire de Fils éternel.
« … tu lui a donné autorité sur toute chair, afin que, quant à tout ce que tu lui as donné, il leur donne la vie éternelle. Et c'est ici la vie éternelle, qu'ils te connaissent seul vrai Dieu, et celui que tu as envoyé, Jésus Christ » (v. 2-3).
La vie éternelle, ce n'est pas seulement une vie sans fin, mais une nature, une qualité de vie qui est en dehors de celle du souffle humain : la vie de Dieu. C'est cette vie-là qui anime le croyant, le nouvel homme, et elle ne périt jamais.
Cette vie résulte de la connaissance personnelle et individuelle de Dieu lui-même et de Celui qu'Il nous a donné ; le vrai Dieu, « le Dieu vivant et vrai » (1 Thes. 1 : 9), mais aussi le Dieu d'amour, nous a donné Celui qui nous révèle le Père et qui donne à la foi cette vie éternelle.
La vie éternelle, c'est une Personne. Le ciel même vers lequel nous portons nos pas n'est pas un lieu mais une Personne. C'est pour cette raison que nous n'avons aucune description du ciel dans la Parole. L'apôtre qui souhaitait ardemment être auprès de Celui qu'il servait ne dit pas : « être dans le ciel est de beaucoup meilleur », mais « être avec Christ » (Phil. 1 : 23). La félicité éternelle et glorieuse, la vie éternelle, c'est une Personne dans le coeur.
Le Seigneur dit de lui-même qu'il est « le chemin, la vérité, la vie » (Jean 14 : 6). Il est la vérité ; la Parole est la vérité ; Le Saint Esprit est l'Esprit de vérité. Mais, de Dieu, il ne nous est pas qu'il est la vérité. « Dieu est vérité » (Jér. 10 : 10) ; la Parole montre ainsi qu'en Dieu, nous avons l'essence même.
Il ne nous est pas dit non plus que Dieu est la lumière ; mais Il est lumière. C'est l'origine, l'essence même de ce qu'Il est dans sa nature, mais qui a été pleinement manifesté dans Celui qu'Il nous a donné : « celui qui m'a vu a vu le Père », a dit Jésus (Jean 14 : 9). Mais le Seigneur dira : « je suis la lumière du monde » comme « je suis le chemin, la vérité et la vie ».
Il ne nous est pas dit que Dieu est l'amour, mais qu'Il est amour (1 Jean 4 : 8). Dans la personne du Fils qui nous a été donné, cet amour a été manifesté dans toute sa glorieuse plénitude.
« J'ai manifesté ton nom aux hommes que tu m'a donnés du monde ; ils étaient à toi et tu me les as donnés » (v. 6).
Il s'agit ici des disciples. Ceux qui sont sans vie, les incrédules, les indifférents, sans relation de vie, ne sont pas à Lui. Mais le Seigneur a reçu ceux que Dieu lui a donnés. Lui seul pouvait s'occuper d'êtres perdus, souillés, coupables.
« Ils étaient à toi », dit-Il ; ils étaient au Père de la race humaine. Et combien il est extraordinaire d'entendre la manière dont le Seigneur parle de ceux qui lui appartiennent désormais !
Cinq mentions sont faites par le Seigneur à leur sujet :
- « ils ont gardé ta parole » (v. 6)
- « maintenant ils ont connu que tout ce que tu m'as donné vient de toi » (v. 7)
- « car je leur ai donné les paroles que tu m'as données et ils les ont reçues » (v. 8a)
- « et ils ont vraiment connu que je suis sorti d'auprès de toi » (v.8b)
- « et ils ont cru que toi tu m'as envoyé » (v. 8c).
Quelle condescendance ! Souvent, malheureusement, en parlant de notre entourage, de nos frères ou de nos soeurs, nous n'avons pas un langage d'une semblable dignité ! Le Seigneur même a pu dire maintes fois à ses disciples qu'ils ne comprenaient pas, qu'ils étaient des gens sans intelligence ! Certes, beaucoup de choses leur étaient cachées parce qu'ils n'avaient pas le Saint Esprit.
Mais quel amour dans la manière dont le Seigneur parle des siens en les plaçant devant son Père ! Ils ont gardé… ils ont connu… ils ont reçu… ils ont cru. Nous sommes humiliés en entendant dans la bouche de notre Seigneur de tels propos nous concernant, étant comptés au nombre de ceux qui L'ont reçu.
« Moi, je fais des demandes pour eux ; je ne fais pas de demandes pour le monde, mais pour ceux que tu m'as donnés, parce qu'ils sont à toi (et tout ce qui est à moi est à toi ; et tout ce qui est à toi est à moi), et je suis glorifié en eux » (v. 9).
Dans cette prière, il s'agit de l'office sacerdotal du Seigneur ; après avoir été glorifié, assis à la droite de Dieu, Il remplit cet office de souverain sacrificateur, « toujours vivant pour intercéder » pour nous (Héb. 7 : 25), afin que nous ne péchions pas. Si malheureusement cela arrive, nous avons en Lui « un avocat auprès du Père » (1 Jean 2 : 1). Cet office sacerdotal nous est assuré : nous n'avons pas besoin de lui demander qu'Il prie pour nous ; Il le fait constamment. Il sympathise à nos infirmités, à nos faiblesses, jamais à nos péchés !
Cet office sacerdotal est analogue au service d'Aaron ; dans le lieu très saint, le ciel, Il s'occupe de ceux qui cheminent dans le désert. Mais Il l'accomplit selon un ordre qui n'est pas transmissible comme celui d'Aaron, mais selon cet ordre intransmissible qu'était celui de Melchisédec.
Quelle grâce d'être assurés d'un tel service divin, céleste et permanent !
Il ne remplit pas cet office pour les non croyants : « je ne fais pas de demandes pour le monde », mais uniquement pour les siens, « pour ceux que tu m'as donnés ».
« Ils sont à toi (et tout ce qui est à moi est à toi ; et ce qui est à toi est à moi) » : il n'y a pas de différence entre le Père et le Fils. Jésus dit plus loin : « toi, Père, tu es en moi, et moi en toi » (v. 21) ; Il dit aussi : « Moi et le Père, nous sommes un » (Jean 10 : 30).
« Et je ne suis plus dans le monde, et ceux-ci sont dans le monde, et moi, je viens à toi. Père saint, garde-les en ton nom que tu m'as donné, afin qu'ils soient un comme nous » (v. 11)
En fait, lorsque le Seigneur exprime cette prière, Il est encore dans le monde comme homme ici bas. Mais Il anticipe cet office qui est postérieur à son chemin d'homme sur la terre et nous introduit dans une scène qui est le résultat de son oeuvre en notre faveur.
« Père saint, garde-les en ton nom que tu m'as donné…, afin qu'ils soient uns comme nous ». Il est remarquable de voir que le Seigneur fait appel au caractère de sainteté du Père en rapport avec la nécessité qui est la nôtre d'être gardés.
« Quand j'étais avec eux, je les gardais en ton nom ; j'ai gardé ceux que tu m'as donnés et aucun d'entre eux n'a été perdu, excepté le fils de perdition, afin que l'Ecriture soit accomplie... » (v. 12).
Lorsque le Seigneur cheminait avec ses disciples, Il leur a accordé d'expérimenter et de pouvoir même attester qu'ils étaient les objets de ses soins ; Il a répondu quotidiennement à tous leurs besoins car Il était avec eux.
Lorsque le Seigneur a été élevé dans la gloire, un changement s'est produit pour les disciples. Ils devaient alors se souvenir et s'emparer de la promesse d'être soutenus et conduits à tous égards, comme le sont tous les croyants pendant que Jésus est dans le ciel priant pour eux.
Aucun n'est perdu sauf Judas Iscariote qui, en dépit de tous les privilèges qui ont été sa part, ne s'en est nullement approprié et n'est pas entré dans l'intimité du Seigneur. C'est d'une grande solennité. Judas a cheminé plus de trois ans auprès du Seigneur, a entendu ses paroles, a été l'objet de la même sollicitude que tous les autres disciples. Il a même été l'objet d'une confiance particulière car il portait la bourse ; mis à l'épreuve, il est devenu un traître ! Pourtant il avait été choisi par le Seigneur, après une nuit de prière. Lorsqu'Il a porté son choix sur les douze disciples, il y avait Judas, celui qui devait le livrer. Il fallait qu'il soit manifesté.
Cela est d'un grand sérieux et nous montre que l'on peut vivre dans l'atmosphère chrétienne, marcher avec le peuple de Dieu, entendre les paroles du Seigneur dans la lecture et la méditation de la parole de Dieu, y trouver même un certain plaisir, sans nécessairement avoir la vie. Ce n'est pas le fait de s'assimiler au groupe des rachetés du Seigneur, de participer au rassemblement des saints, d'unir sa voix au chant des cantiques et de dire amen aux prières exprimées, qui donne la vie.
« …afin qu'ils aient ma joie accomplie en eux-mêmes » (v. 13)
Le Seigneur veut nous faire partager ce qui est sa part, sa propre joie.
Dans sa première épître, l'apôtre Jean exprime ce souhait : « que votre joie soit accomplie » (1 : 4). Nous avons plus d'une fois dans la Parole ce voeu pour les croyants d'une joie accomplie, c'est-à-dire complète ; mais Jean ne peut pas exprimer le souhait que nous partagions sa joie.
Seul le Seigneur a cette pensée, exprimée à plusieurs reprises :
- « Je vous ai dit ces choses afin que ma joie soit en vous et que votre joie soit accomplie » (Jean 15 : 11); le Seigneur ne veut pas seulement que nous réalisions une bénédiction, mais que nous entrions dans ce qui est sa part, sa joie à lui.
- Dans les promesses faites à Philadelphie (Apoc. 3 : 12), il est frappant de constater que la bénédiction qui est assurée à la fidélité de cette assemblée est de partager ce qui appartient au Seigneur : « mon Dieu… mon nouveau nom ».
« Le monde les a haïs… » (v. 14).
Le Seigneur a connu la haine des hommes et leur mépris. Il n'y a pas été insensible, puisqu'Il peut dire par la parole prophétique : « l'opprobre m'a brisé le coeur » (Ps. 69 : 20). Comme Il le dit lui-même, « l'esclave n'est pas plus grand que son maître » (Jean 15 : 20). Plus le racheté sera fidèle, plus son chemin ressemblera à celui du Seigneur, et plus il connaîtra l'incompréhension, la réjection, peut-être même la haine, parfois la violence de la part du monde. Il suffit que le serviteur soit comme son maître (Matt. 10 : 25). Or, nous suivons un maître qui a été rejeté, « celui que l'homme méprise… celui que la nation abhorre » (Es. 49 : 7).
« Je ne fais pas la demande que tu les ôtes du monde… » (v. 15).
On pourrait se poser cette question au sujet de ceux qui sont au Seigneur, participent de la nouvelle nature, ont obtenu l'immortalité et appartiennent à Celui qui a obtenu l'incorruptibilité : Pourquoi sont-ils laissés sur la terre ?
N'est-ce pas simplement pour être des témoins envers le monde et des adorateurs pour Dieu. Le Père cherche des adorateurs déjà sur la terre et Il veut des témoins sur la terre. Il a dit à ses disciples, avant d'être élevé de la terre : « Vous serez mes témoins » (Act.1 : 8). Voilà le vrai motif pour lequel les rachetés cheminent encore sur la terre : témoigner de Celui à qui ils appartiennent et manifester quelque chose, avec le secours de sa grâce, de la « bonne odeur de Christ » (2 Cor. 2 : 15).
« Ta parole est la vérité » (v. 17b).
L'assemblée est la colonne et le soutien de la vérité, la porteuse de la vérité (1 Tim. 3, 15). Au milieu d'un champ de ruines, une colonne se voit de loin. Mais l'assemblée n'est pas la vérité ; si c'était le cas, elle serait infaillible dans sa marche ; mais elle la possède.
« Sanctifie-les par la vérité » (v. 17a).
Le Seigneur dit : « Je me sanctifie moi-même pour eux », c'est-à-dire : Je me mets à part pour les servir du ciel sur la terre.
« Je ne fais pas seulement des demandes pour ceux-ci, mais aussi pour ceux qui croient en moi par leur parole » (v. 20).
Depuis ce verset, le Seigneur ne parle pas exclusivement de ses disciples, mais Il englobe dans sa requête tous les rachetés qui lui appartiennent dans ce monde et dont nous, chrétiens, faisons partie par pure grâce. Ses disciples qu'Il laisse sur la terre ont pour mission d'être des porteurs de l'évangile de la grâce : « tous ceux qui croient par leur parole ».
«… que tous soient un, comme toi, Père, tu es en moi, et moi en toi ; afin qu'eux aussi soient un en nous» (v. 21a-b).
« Un comme nous » : c'est l'évocation de la communion la plus précieuse, la plus intime ; c'est le niveau le plus élevé de la communion entre le Père et le Fils qui est une mesure placée devant la foi.
« …afin que le monde croie que toi tu m'as envoyé » (v. 21c).
Dans quel but cette vie des rachetés sur la terre ? C'est afin que le monde croie. C'est le ministère confié aux croyants. Nous sommes encore dans le temps de la patience de Dieu qui se prolonge ; le monde est appelé à croire que le Père a envoyé le Fils ici-bas pour son salut.
« …afin qu'ils soient consommés en un, et que le monde connaisse que toi tu m'as envoyé, et que tu les as aimés comme tu m'as aimé » (v. 23a).
L'unité divine entre le Père et le Fils est reportée sur ses rachetés sur la terre.
Mais cette deuxième évocation de l'unité revêt un caractère différent de la première : elle se place au moment de son apparition en gloire, lorsque le Seigneur reviendra avec les siens glorifiés, après les jugements apocalyptiques, avant l'établissement du règne millénaire. Alors, « tout oeil le verra » (Apoc. 1 : 7). Le monde entier sera le témoin de cette apparition glorieuse, mais il ne s'agira plus pour le monde de croire : ce sera trop tard. Ce n'est donc plus « afin que le monde croie », mais « afin que le monde connaisse ». Le monde sera convaincu et prendra connaissance avec terreur, avant d'être jugé, que Dieu a envoyé son Fils ; tous les hommes qui auront refusé sa grâce comprendront alors que ceux qu'ils ont rejetés, ceux qu'ils n'ont pas voulu croire durant le temps de la patience de Dieu, ceux-là sont ses enfants bien-aimés. Il y a un temps pour croire, puis vient le moment où il est trop tard !
« …et que tu les a aimés comme tu m'as aimé » (v. 23b).
Remarquons qu'il n'est pas dit : « tu les a aimés comme tu m'aimes », mais « comme tu m'as aimé », comme au verset 26 : « afin que l'amour dont tu m'as aimé soit en eux et moi en eux ». Nous sommes les objets du même amour du Père que celui dont le Seigneur était l'objet lorsqu'Il cheminait sur la terre. Il ne s'agit pas ici de l'amour éternel du Père pour le Fils, mais de l'amour dont Christ était l'objet durant son chemin terrestre.
« Père, je veux, quant à ceux que tu m'as donnés, que là où moi je suis, ils y soient aussi avec moi, afin qu'ils voient ma gloire que tu m'as donnée (v. 24a).
Cette requête est unique : « Père, je veux… ». Le Seigneur a dit deux fois : « Je veux ». Une fois pour délivrer le lépreux : « Je veux, sois net » (Marc 1 : 41 ; Luc 5 : 13), et ici : ‘'Père, je veux…''. Son ardent désir est que le résultat complet, éternel, glorieux de son oeuvre accomplie soit la part de ceux qu'Il a rachetés et qui l'ont reçu.
Dans ce chapitre, le Seigneur est considéré au delà de l'accomplissement de son oeuvre, glorifié à la droite du Père : « là où moi je suis », et non pas sur la terre.
Telle est la bienheureuse espérance qui est placée devant nos coeurs ; voilà le but de notre chemin ici-bas qui se dirige vers cet horizon éternel et glorieux, éclairé déjà par les rayons de l'étoile brillante du matin qui, par grâce, a déjà lui dans nos coeurs. (2 Pier. 1 : 19). Nous allons bientôt franchir la ligne d'arrivée pour occuper ces places que le Seigneur nous a acquises, payées du prix de sa vie.
« …Car tu m'as aimé dès la fondation du monde'' (v. 24b) ;
L'amour est éternel. Le Seigneur a été l'objet de cet amour, comme on peut le voir en Prov. 8 par exemple, de toute éternité avant que n'existât la poussière du monde. Il était « toujours en joie devant lui », faisant les délices du Père. Mais Il veut que nous soyons les objets de cet amour : « …afin qu'ils voient ma gloire, car tu m'as aimé avant la fondation du monde ».
« …Je leur ai fait connaître ton nom… » (v. 26a).
C'était ce que le Seigneur a manifesté, cheminant avec les siens, leur révélant le Père. Le Père était en lui et Il a dit : « Celui qui m'a vu, a vu le Père » (Jean 14 : 9). Dans le Fils, nous apprenons à connaître le Père.
« …et je le leur ferai connaître » (v. 26b).
Le Seigneur continuera de révéler le Père dès maintenant dans le ciel.
« …afin que l'amour dont tu m'as aimé soit en eux et moi en eux » (v. 26c).
Il n'y a pas de communion plus intime, ni de relation plus précieuse que celle-là. C'est la nôtre, lecteurs croyants ! Que le Seigneur nous accorde de la cultiver.
Des obstacles nous environnent et se trouvent même dans nos propres coeurs, mais que le Seigneur nous rende désireux de vivre dans cette intimité de nos âmes avec Lui. Il en résultera la gloire pour son Nom, la bénédiction de nos âmes et un témoignage dans ce monde puisque nous sommes laissés ici-bas pour être ses témoins, pour répandre quelque chose du parfum du nom de Jésus et pour être ici-bas cette lettre « connue et lue par tous les hommes » (2 Cor. 3 : 2).
Quelle mission merveilleuse le Seigneur nous confie ! Quelle perspective glorieuse Il nous assure ! Qu'il nous donne d'en jouir déjà pleinement maintenant, dans l'attente du jour éternel où alors, lui étant rendus semblables, le voyant comme Il est, nous lui adresserons une éternelle louange, dans une scène glorieuse, inaltérable et céleste.
P. C. – Notes prises lors d'une méditation (01-11-08)