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NOTES SUR L'EVANGILE DE JEAN (9)
 
 
CHAPITRE 9
 
 
            L'évangile de Jean est l'évangile des rencontres individuelles du Seigneur avec des hommes et des femmes, celles de Nicodème (chap. 3), de la femme samaritaine (chap. 4), du paralytique du réservoir de Béthesda (chap. 5), de la femme adultère (chap. 8).
            Ici (chap. 9), nous trouvons le récit de la guérison d'un homme aveugle dès sa naissance.
            Dans chacune de ces rencontres, nous voyons le Seigneur qui s'approche, qui regarde, qui écoute, qui répond aux besoins. Quelle compassion, quel amour, quelle grâce, quelle puissance est manifestée ainsi envers chacun par notre Sauveur !
 
 
1 – La guérison de l'aveugle de naissance : v. 1-7
 
 
            1.1 La rencontre de l'homme aveugle de naissance (v. 1)
 
                        Le  Seigneur Jésus était entré dans le temple où Il avait été confronté à la situation d'une femme adultère. Puis Il s'était adressé aux Juifs qui discutaient, raisonnaient et montraient leur haine contre Lui. Enfin, pour échapper à leur haine meurtrière, « Jésus se cacha et sortit du temple » (8 : 59). Nous le voyons maintenant continuer son chemin, allant « de lieu en lieu, faisant du bien » (Act. 10 : 38). C'est alors qu'Il découvre un aveugle de naissance « qui était assis et qui mendiait » (v. 8).
                        La condition de cet homme illustre celle de tous les hommes, aveugles spirituellement dès leur naissance et incapables de sortir par eux-mêmes des ténèbres morales où ils se trouvent.
 
 
            1.2 La question des disciples (v. 2-3)
 
                        Aussitôt une question surgit, posée cette fois par ses disciples : « Qui a péché : lui, ou ses parents, pour qu'il soit né aveugle ? » (v. 2).  Mais la question est hors de propos. D'ailleurs tous les hommes sont nés pécheurs et tous ont péché. Et à ce titre-là, la conséquence du péché, c'est bien la souffrance, la maladie et la mort. Tous, nous sommes pécheurs, tous nous sommes aveugles et nous avons besoin du Seigneur pour être délivrés. Mais le Seigneur donne une réponse inattendue qui montre quel est le propos de Dieu : « C'est afin qu'en lui  les oeuvres de Dieu soient manifestées » (v. 3). En effet, le Seigneur est venu sur cette terre manifester la grâce et la vérité, révéler l'amour et la lumière qui sont en Dieu. Il est venu pour accomplir les oeuvres de son Père et le glorifier.
                        Il est vrai que nous sommes aussi souvent portés à dire, comme ici les disciples : Qu'est-ce que celui-ci a donc fait pour connaître une pareille épreuve ? Est-ce un jugement de Dieu, est-ce une épreuve que Dieu envoie pour tester sa foi... ? Craignons que de telles pensées  montent dans nos coeurs, si même nous ne les exprimons pas en paroles ! Plaçons-nous devant Dieu pour savoir ce que nous avons à apprendre pour nous-mêmes dans telle ou telle circonstance qu'Il permet dans notre vie. Mais chercher à trouver une cause à l'épreuve qui survient à notre frère ou à notre soeur ne nous appartient pas.
                        Le Seigneur dirige alors les pensées des disciples vers les oeuvres qu'Il veut faire pour la gloire de son Père. Il fait de même en Jean 11 lorsque les soeurs de Lazare font appeler le Seigneur en lui disant : « Seigneur, voici, celui que tu aimes est malade » (v. 3). Jésus répond : « Cette maladie n'est pas pour la mort, mais en vue de la gloire de Dieu, afin que le Fils de Dieu soit glorifié par elle » (v. 4).
                        Que nos pensées soient donc plutôt occupées de ce que le Seigneur fait, de ce qui le glorifie et de ce qui glorifie le Père !
 
 
            1.3 Jésus, la lumière du monde, guérit l'aveugle (v. 4-7)
 
                        Le Seigneur Jésus va donc intervenir pour la guérison du mendiant, en faisant de la boue mélangée à sa salive et mise comme un onguent sur les yeux de l'aveugle-né. Jésus a pris notre condition d'homme pour pouvoir s'approcher de chacun de nous ; de la poussière du sol, Dieu a fait l'homme et cette poussière, mêlée à ce qui est de Christ dans la perfection de son humanité, est utilisée pour guérir. Mais il faut aussi qu'à l'injonction du Seigneur : « Va, lave-toi au réservoir de Siloé » (v. 7), l'aveugle obéisse ! C'est là la démarche de la foi. L'aveugle s'en va en croyant la parole du Seigneur, et il revient en voyant.
 
                        Le Seigneur Jésus était là pour faire les oeuvres que son Père lui avait données à faire. Dans son humanité parfaite, il savait s'approcher avec compassion des malheureux, des souffrants, et sa puissance divine était là pour apporter le salut et la guérison. Et c'est toujours ce nom de Jésus qui sauve et qui délivre (Act. 4 : 12).
 
 
 
 
2 – Le témoignage de l'aveugle de naissance guéri et celui de ses parents : v. 8-34
 
 
            2. 1 Témoignage de l'aveugle guéri devant les voisins et les pharisiens (v. 8-16)
 
                        L'aveugle guéri devient un témoin pour ceux qui le connaissaient comme un mendiant aveugle. Il y a un changement manifeste qui appelle les hommes à le questionner: Comment ont été ouverts tes yeux ? Où est cet homme qui t'a guéri ?
                        Certes, l'aveugle guéri ne connaît pas encore grand-chose de Celui qui a fait en sa faveur ce grand miracle, et il doit bien avouer son ignorance : « Je ne sais pas » (v. 12). Cependant sa foi est déjà forte et elle s'appuie sur ce que Jésus a fait pour lui. Et il peut dire à la fois simplement et clairement : « J'y suis allé, je me suis lavé et j'ai recouvré la vue » (11).
                        Le Seigneur ne va pas le laisser dans son ignorance, mais Il va s'employer à le faire grandir dans sa connaissance. C'est toujours ce que Dieu veut faire en nous. « Celui qui a commencé en vous une bonne oeuvre l'amènera à son terme jusqu'au jour de Jésus Christ » (Phil. 1 : 6).
                        Au début, c'est un témoignage muet qui est rendu devant ses voisins, le témoignage de ce qu'il était auparavant, un pauvre aveugle, et de ce qui a changé dans sa vie : il voit maintenant ! Et s'il ne connaît encore qu'«un homme, appelé Jésus » (v. 11), il va ensuite répondre aux pharisiens qui le questionnent : « C'est un prophète » (v. 17) ; enfin après avoir rencontré Jésus à nouveau, il pourra dire : « Je crois, Seigneur ! » et cette connaissance l'amène à rendre hommage (v. 38).
 
                        Il doit en être de même pour tout homme qui vient à Jésus et qui se convertit. Sa vie est changée : son comportement, sa marche, ses paroles, sa tenue montrent un changement qui est un témoignage devant le monde.
 
                        Comme souvent dans la vie de Jésus, on l'accuse de violer le sabbat. On ne se préoccupe pas de la détresse qui était celle de cet homme aveugle, ni de la miséricorde exercée à son égard par cette miraculeuse guérison, mais plutôt du fait que la lettre de la loi n'a pas été respectée. On se retranche même derrière Moïse : « Nous, nous sommes disciples de Moïse » (v. 28) ! Alors on raisonne au sujet de Jésus. Certains pharisiens disent : « Cet homme n'est pas de Dieu, car il ne garde pas le sabbat » ; d'autres demandent : « Comment un homme pécheur peut-il faire de tels miracles ? » (v.16).
                        Les raisonnements incrédules ne parviennent jamais à comprendre ni les pensées, ni les actes de Dieu ; ils n'amènent que le trouble et la confusion. Alors prenons garde que nos raisonnements ne nous conduisent pas à être divisés entre nous. Il en résultera toujours de tristes conséquences. Appliquons nous à être d'un même accord et d'une même pensée, nos coeurs étant soumis à l'Ecriture.
 
 
            2. 2 Témoignage des parents de l'aveugle guéri (v. 17-23)
 
                        On constate aussi que plus la lumière grandit pour cet aveugle guéri, plus les ténèbres s'épaississent pour ceux qui, autour de lui, restent incrédules !
                        En fait, il y a là trois classes d'hommes représentées : le milieu social (son entourage et ses voisins), le milieu religieux (les pharisiens), et le milieu familial (ses parents). Les uns montrent leur curiosité incrédule, les autres leur opposition, et leur haine toujours croissante, et les propres parents de cet homme aveugle, par crainte de se compromettre devant les Juifs, se désolidarisent même de lui.
           Les parents savaient que confesser Jésus en le reconnaissant comme le Christ entraînerait leur exclusion de la synagogue. Ils s'esquivent, laissant à leur fils toute la responsabilité de son témoignage au sujet de Jésus, en disant : « Il est assez âgé, interrogez-le » (v. 23).
                      
           
            2. 3 L'aveugle guéri interpellé une seconde fois (v. 24-34)
 
                        Il est remarquable de voir comment la foi de l'aveugle guéri s'affermit au milieu même des difficultés et de l'opposition qu'il rencontre. C'est l'épreuve qui fait la preuve, a-t-on dit.
                        En effet, l'aveugle a commencé simplement par croire ce que Jésus lui a dit, et il a été guéri. Puis, il a rendu témoignage de ce que Jésus a fait pour lui, devant ses voisins, ensuite devant les pharisiens. Puis, face à leur opposition à Jésus, sa foi s'enhardit et il prend la défense de Celui qui l'a guéri. Enfin, il apprend à connaître Jésus, le Fils de Dieu et il lui rend hommage.
                        Quels progrès magnifiques on trouve chez cet homme ! Sans doute, connaît-il l'opprobre à cause du témoignage qu'il rend, et les pharisiens finissent même par le chasser dehors. Mais le Seigneur Jésus n'abandonne pas celui qu'il vient de sauver, et c'est là, dehors, qu'il vient le rencontrer. « Ainsi donc, sortons vers lui hors du camp, portant son opprobre » (Héb. 13 : 13).
 
 
 
3 – L'aveugle guéri rencontre le Fils de Dieu : v. 35-41
 
 
            3. 1 « Je crois, Seigneur ! » (v. 35-38)
 
                        Le Seigneur Jésus était lui aussi dehors. Il avait été obligé de sortir du temple à cause de la haine des Juifs. Dès le début de cet évangile le Seigneur est dehors. « Il vint chez lui, et les siens ne l'ont pas accueilli » (1 : 11). Dès lors le Seigneur est l'homme rejeté, celui dont on ne veut pas. Et c'est là, dehors, c'est-à-dire hors du monde, hors du monde religieux, que Jésus se fait trouver et se fait connaître à ceux qui le cherchent, à ceux qui ont besoin de lui. Il en a été ainsi de la femme samaritaine, et il en est ainsi de cet aveugle guéri qui, une fois chassé dehors par les pharisiens, retrouve Jésus. C'est là que Jésus se révèle à lui. Il avait trouvé un Sauveur, il apprend maintenant à connaître celui qui est le Fils de Dieu, le Seigneur, et il lui rend hommage.
 
                        Lorsque Jésus cherche quelqu'un, Il l'attire dehors pour la sortir du monde. Mais ce n'est pas pour la laisser dehors, mais afin de l'amener, avec Lui, là où Il se trouve lui-même. C'est la présence de Jésus qui détermine le centre ! « Car là ou deux ou trois sont assemblés à mon nom, je suis là au milieu d'eux » (Matt. 18 : 20). Et que sera le ciel sinon Sa présence ! Aussi comprenons-nous bien que le chrétien ne peut pas rester lié au monde alors que son Sauveur en a été chassé. « Quiconque voudra être ami du monde se constitue ennemi de Dieu » (Jac. 4 : 4).
 
 
            3. 2 Manifestation de la cécité morale de ceux qui refusent l'évangile (v. 39-41)
 
                        Cette déclaration du Seigneur peut nous étonner : « Moi, je suis venu dans le monde pour le jugement… » (v. 39a), alors qu'Il dit ailleurs qu'il n'est pas venu pour juger le monde (12 : 47). Mais il faut sans doute rapprocher cette déclaration de celle-ci : « Dieu n'a pas envoyé son Fils dans le monde afin qu'il juge le monde…Celui qui croit en lui n'est pas jugé, mais celui qui ne croit pas est déjà jugé... » (Jean 3 : 17-18). Jésus est en effet venu apporter la grâce et le salut, mais pour celui qui le refuse, il ne reste plus que l'attente certaine du jugement (3 : 36).
                        Et le Seigneur ajoute: « …afin que ceux qui ne voient pas voient ; et que ceux qui voient deviennent aveugles » (v. 39b). C'était le cas de cet aveugle qui était guéri et qui voyait maintenant. Mais les pharisiens qui connaissaient bien les Ecritures et qui auraient dû être les premiers à recevoir le Seigneur ne veulent pas le reconnaître comme le Fils de Dieu, comme le Messie. Le jugement prononcé sur cet  aveuglement est terrible leur est annoncé : « en voyant ils ne voient pas… en entendant ils n'entendent ni ne comprennent… » (Matt. 13 : 13-15).
                        Combien il est important que nous écoutions quand Dieu parle, et non seulement que nous écoutions mais qu'aussi nous croyions !
 
                        Les pharisiens entendent bien les paroles du Seigneur Jésus, mais ils vont chercher à se justifier. Et leur prétention les empêche de comprendre leur état. C'est bien là le point sensible. Si nous reconnaissons notre état devant Dieu, sans rien Lui cacher, nous trouvons le pardon : « Si nous confessons nos péchés, il (Dieu) est fidèle et juste pour nous pardonner nos péchés et nous purifier de toute iniquité » (1 Jean 1 : 9).
                        Mais si nous ne reconnaissons pas ce que nous sommes, si nous nous berçons d'illusions prétendant ne pas avoir besoin de salut, de pardon ni de grâce, nous restons aveugles et notre péché demeure ! C'est quelque chose de très solennel ! N'oublions pas que Satan essaie de tout faire pour empêcher les hommes d'y voir clair sur leur état. Le dieu de ce siècle a aveuglé les pensées des incrédules, « pour que la lumière de l'évangile de la gloire du Christ…ne resplendisse pas pour eux »(2 Cor. 4 : 3-4). Le Seigneur dit à l'ange de l'assemblée qui est à Laodicée : « tu ne sais pas que toi tu es le malheureux et misérable, pauvre, aveugle et nu,- je te conseille d'acheter de moi…un collyre pour oindre tes yeux afin que tu voies » (Apoc. 3 : 17-18).
 
                        Que nous sachions aller à Celui dont le sang, seul, peut nous laver de tous nos péchés en reconnaissant ce que nous sommes et en sentant combien nous avons besoin de Lui. Après avoir longtemps cherché à se justifier, Job a fini par reconnaître ce qu'il était devant Dieu ; il déclare alors : « Mon oreille avait entendu parler de toi, maintenant mon oeil t'a vu : C'est pourquoi j'ai horreur de moi, et je me repens dans la poussière et dans la cendre » (Job 42 : 5-6).