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LA PROPHETIE DE MALACHIE (2)
 
 
 
 
2- La condition des conducteurs
 
                        Nous avons vu que le dernier message de Dieu au résidu d'Israël retourné dans son pays avant la venue du Seigneur Jésus ici-bas concerne sa condition morale et spirituelle. Nous avons passé rapidement en revue les reproches généraux qui lui sont faits, et qui révèlent son bas état. Mais à côté de ces griefs s'adressant à tous, le dernier message comprend des accusations particulières concernant les sacrificateurs et les conducteurs du peuple.
 
                        Avant de considérer ces reproches, portons notre attention sur la manière solennelle dont s'ouvre le chapitre 2 : « Si vous n'écoutez pas, et si vous ne prenez pas à coeur de donner gloire à mon nom, dit l'Eternel des armées, j'enverrai parmi vous la malédiction et je maudirai vos bénédictions » (2 : 2).
 
                        Quand Dieu parle à son peuple de son état moral et spirituel, la moindre des choses serait d'écouter et de prendre à coeur ce qu'il dit. Celui qui refuse d'écouter quand Dieu parle, qu'il s'agisse ou non d'un croyant, se place dans une situation sans espoir. Ici, le refus d'écouter amène le châtiment de l'Eternel sur son peuple. Leurs bénédictions sont flétries.
 
                        Mais qu'en est-il du peuple de Dieu aujourd'hui ? N'avons-nous pas à confesser que, dans le bas état où nous sommes, le signe le plus solennel et le plus inquiétant du déclin est que, malgré les avertissements répétés, et bien que la main de Dieu soit en châtiment sur son peuple, il semble qu'on est peu disposé à « écouter » et à « prendre à coeur ».
 
                        Avons-nous écouté les prophètes ? Nous sommes prêts à suivre des docteurs qui instruisent nos esprits, mais le prophète qui parle à la conscience, nous le négligeons ou le rejetons. Les chrétiens professants peuvent avoir « des oreilles qui leur démangent » et s'amasser « des docteurs selon leurs propres convoitises » (2 Tim. 4 : 3), mais ils lapideront les prophètes qui les avertissent de leurs péchés. Et si on « n'écoute pas » le prophète, on « ne prendra pas à coeur » son message. Sur tous les plans apparaît le bas état du peuple de Dieu. De tous côtés, les divisions, les disputes, l'amertume se manifestent. Et pourtant combien peu on prend cela à coeur ! Combien peu d'afflictions devant le Seigneur, combien peu de confessions l'un à l'autre ! Combien peu nous réalisons la douleur et la honte qui sont nôtres, et le déshonneur fait au nom du Seigneur ! Nous paraissons bien plus soucieux de prouver que nous avons raison que de reconnaître nos torts.
 
                        Et le résultat, c'est que la main de Dieu est sur son peuple en châtiment. Ainsi y a-t-il beaucoup de prédication et peu de résultat parmi les pécheurs, beaucoup de ministère et peu de progrès parmi les saints. La bénédiction est largement retenue.
 
                        Que Dieu nous fasse la grâce d' « écouter » et de « prendre à coeur » ce dernier message aux conducteurs d'Israël ! Rappelons-nous les avertissements solennels de ces versets introductifs, et écoutons cette voix qui ne nous parle pas avec un son confus (1 Cor. 14 : 8).
 
                        D'abord, le prophète présente un beau tableau de la sacrificature telle que Dieu l'avait établie au commencement. Nous ne pouvons avoir une saine estimation de notre condition à la fin d'une dispensation qu'en la comparant avec ce qu'elle était au commencement. C'est le seul moyen de connaître la mesure de notre éloignement de ce qui est selon la pensée de Dieu.
 
                        Au commencement le sacrificateur était marqué par :
                                   - la vie,
                                   - la paix,
                                   - la crainte du Seigneur,
                                   - la loi de vérité dans sa bouche,
                                   - l'absence d'iniquité sur ses lèvres,
                                   - une marche avec Dieu dans la paix et la droiture,
                                   - et la bénédiction se déversant sur d'autres, les détournant de l'iniquité et les instruisant dans la connaissance.
 
                        Telle est la pensée du Seigneur pour celui qui est « le messager de l'Eternel des armées » dans un monde de ténèbres (2 : 5-7).
 
 
Cinq chefs d'accusation
 
            A la lumière de ce beau tableau du début, le prophète déploie alors la condition de ceux qui, en ce temps-là, professaient être « les messagers de l'Eternel des armées ». Ce faisant, il porte cinq accusations distinctes contre eux :
 
                        - Ils étaient méchants dans leurs relations avec le Seigneur. « Vous vous êtes écartés du chemin », dit le prophète (2 : 8). Au commencement, le sacrificateur me craignait et marchait avec moi, dit l'Eternel.
           Mais ils s'étaient écartés du chemin de la vie et de la paix, et le résultat solennel en était que, au lieu de détourner de l'iniquité beaucoup de gens, ils en faisaient broncher beaucoup et se rendaient méprisables devant tout le peuple (2 : 8-9).
 
                        - Ils étaient méchants dans leurs relations les uns avec les autres. « Pourquoi agissons-nous perfidement chacun envers son frère ? » demande le prophète (2 : 10).
           Nous pouvons donner la réponse. C'est parce qu'ils étaient d'abord méchants dans leurs relations avec le Seigneur. Comme quelqu'un l'a dit : « Satan sépare d'abord les hommes d'avec Dieu, puis l'un d'avec l'autre ». Le prophète cherche à corriger ce mal en leur rappelant qu'ils n'ont qu'un père et qu'un Dieu. Et de nos jours, ce n'est qu'en voyant l'unité du peuple de Dieu (enfants d'une seule famille dont Dieu est le Père, et membres d'un seul corps dont Christ est la tête), que nous serons capables d'agir fidèlement l'un envers l'autre. Mais hélas, l'éloignement du Seigneur a été suivi de disputes, de luttes, d'amertumes et d'infidélités l'un à l'égard de l'autre.
 
                        - Ils étaient méchants dans leurs relations avec le monde. « Juda a agi perfidement... et a épousé la fille d'un dieu étranger » (2 : 11).
           Ici, les accusations deviennent plus générales. Les sacrificateurs ne sont plus les seuls concernés. Juda est maintenant inclus dans le reproche commun de mondanité, qui se montre même dans des alliances du caractère le plus intime. Mais tandis que tous sont concernés par ce blâme, il est attribué à la défaillance des sacrificateurs. L'ordre dans lequel sont données ces accusations est solennel et instructif. D'abord les conducteurs s'éloignent de l'Eternel, ils s'écartent du chemin. Ensuite ils agissent infidèlement l'un envers l'autre. Enfin, pendant que les pasteurs se querellent, les brebis se mettent à errer. Les disputes des conducteurs permettent au peuple de dériver vers le monde et d'y former des associations impures.
 
                        - Ils étaient méchants dans leurs relations de famille. Ils sont accusés d'agir perfidement (ou d'être infidèles) envers leur femmes (2 : 14).
            Si nous ne sommes pas en règle avec Dieu, nous apporterons du mal dans toutes nos autres relations. Si nous formons des alliances illicites avec le monde, nous ne tarderons pas à suivre ses pratiques impures jusque dans les relations les plus intimes de la vie. Pour remonter le courant, le prophète leur rappelle le caractère unique de la relation du mariage, en sorte que c'est au milieu de son peuple que l'on devrait trouver « une semence de Dieu » (2 : 15). Ce principe est très important ! Si l'on veut que les enfants soient saints, il faut que les parents soient saints.
 
          - Ils étaient méchants dans leurs actions en discipline. Ils agissaient perfidement envers leurs femmes en les répudiant sous des prétextes futiles.
         Or, dit l'Eternel, le Dieu d'Israël : « Je hais la répudiation » (2 : 16). Mais, parmi le résidu, on ne craignait pas d'agir en opposition flagrante avec la pensée de Dieu. Nous lisons : « Il couvre aussi son vêtement de violence ». Sous une apparence extérieure de maintien de l'ordre, ils agissaient avec la plus grande violence. Bien que le passage concerne directement les hommes qui agissaient mal en répudiant leurs femmes, le principe est d'application plus large. On peut bien le considérer en rapport avec l'exclusion d'un croyant en faute du milieu du peuple de Dieu. C'est un solennel avertissement contre le fait de se débarrasser brutalement d'un frère sans motifs adéquats et scripturaires.
                        Parmi « le résidu », des hommes répudiaient leurs femmes, non à la suite d'un péché caractérisé, mais pour satisfaire leurs intérêts égoïstes. Et hélas ! parmi le peuple de Dieu, n'y a-t-il pas eu des cas flagrants où des personnes connues pour être pieuses ont été exclues, non pour cause de péché, mais simplement à cause des exigences « d'un parti » dans l'assemblée qui demandait leur exclusion ?
 
                        En lisant ces accusations solennelles, nous ne pouvons qu'être frappés de la répétition du mot « perfidement ». On le trouve aux versets 10, 11, 14, 15 et 16. Dans chaque cas on pourrait le traduire aussi par « infidèlement ». S'étant écartés du chemin, ils étaient infidèles dans tous les domaines, infidèles avec leurs frères, infidèles vis-à-vis du monde, infidèles dans le cercle domestique. Ce denier message présente un tableau bien solennel du résidu du peuple de Dieu, qui, extérieurement, occupait une position juste et accomplissait le service de l'Eternel. Et si nous avons quelque discernement spirituel, il est aisé de voir, parmi le peuple de Dieu aujourd'hui, ce qui correspond à ce résidu. Parmi ceux à qui beaucoup de lumière a été donnée, n'est-il pas vrai qu'on s'est gravement éloigné du chemin, et parfois même les conducteurs ? L'éloignement de Dieu a été suivi par des dissensions entre conducteurs, de l'infidélité l'un à l'égard de l'autre. La jalousie, l'envie, la contestation, la médisance ont trop souvent marqué leur attitude. Ce désordre a été l'occasion pour plusieurs de se détourner vers le monde, et des alliances impures avec celui-ci ont permis à ses pratiques impures de s'introduire dans la vie de famille du peuple de Dieu.
           Si nous avons été infidèles dans nos propres maisons, ne nous étonnons pas d'avoir été incapables de nous occuper de la maison de Dieu ! « Si quelqu'un ne sait pas conduire sa propre maison, comment prendra-t-il soin de l'assemblée de Dieu ? » (1 Tim. 3 : 5).
 
                        Ces accusations ne suffisent-elles pas à nous jeter sur nos genoux dans l'humiliation, la confession et la supplication ? Puissions-nous reconnaître en elles la voix de Dieu parlant à nos consciences et l'écouter ! Prenons à coeur ce dernier message !
                    
 
 
                                                                                                          H. Smith
 
(A suivre)