NOTES SUR L'EVANGILE DE JEAN (1a)
Introduction
CHAPITRE PREMIER (1)
1 - La Parole éternelle, vie et lumière : v. 1-13
2 – « La Parole devint chair » : v. 14-18
CHAPITRE PREMIER (1)
1 - La Parole éternelle, vie et lumière : v. 1-13
2 – « La Parole devint chair » : v. 14-18
L'évangile de Jean est l'évangile du Fils de Dieu. Aussi convient-il d'avancer dans la lecture et la méditation de cet évangile avec le plus grand respect. Nous sommes placés en effet devant cette Personne si grande et si glorieuse, mais qui a voulu s'abaisser jusqu'à nous. C'est le grand mystère de la piété : Dieu lui-même « manifesté en chair » (1 Tim. 3 : 16).
Nous savons que chacun des évangiles présente le Seigneur Jésus sous un caractère différent :
- L'évangile selon Matthieu parle du Messie envoyé à Israël ; il commence par la généalogie de Jésus Christ, fils de David, fils d'Abraham.
- L'évangile selon Marc ne donne pas de généalogie, mais il place immédiatement devant nos yeux Celui qui est venu ici bas pour servir, le parfait Serviteur.
- Luc conduit sur les traces du Fils de l'homme, et il fait remonter sa généalogie jusqu'à Adam.
Déjà dans l'Ancien Testament, les prophètes avaient parlé de ces caractères, par exemple sous l'image du « germe » :
- « Il y aura un germe de l'Eternel pour splendeur et pour gloire » (Es. 4 : 2)
- « Je susciterai à David un Germe juste; et il régnera en roi » (Jér. 23 : 5)
- « Voici je ferai venir mon serviteur, le Germe… ; voici un homme dont le nom est Germe » (Zach. 3 : 8 ; 6 : 12)
L'évangile, c'est la bonne nouvelle que Dieu fait connaître à l'homme. Quel bonheur de l'écouter et de le recevoir ! Le but que Jean poursuit en écrivant son évangile, c'est justement que nous croyions : « Tout cela a été écrit afin que vous croyiez que Jésus est le Christ, le Fils de Dieu, et qu'en croyant vous ayez la vie par son nom» (20 : 31).
Jean rend toujours témoignage de ce qu'il a vu et entendu. Ainsi il dit : « Nous avons contemplé sa gloire » (1 : 14). A la fin de son évangile, il parlera de la crucifixion comme ayant été lui-même témoin oculaire de ce qui s'est passé à Golgotha : « Celui qui l'a vu rend témoignage, et son témoignage est véritable (lui sait qu'il dit vrai) » (19 : 35).
Il est beau de remarquer aussi que Jean ne se nomme jamais par son nom, alors qu'il nomme les autres disciples. Mais il se présente comme « l'un de ses disciples » (13 : 23), ou bien « l'autre disciple » (18 : 15, 16 ; 20 : 3), ou encore « le disciple que Jésus aimait » (13 : 23 ; 19 : 26 ; 20 : 2 ; 21 : 7 ; 21 : 20).
Jean avait particulièrement conscience de l'amour de Jésus car il se tenait près de Lui. C'est ainsi que nous pouvons goûter l'amour de Jésus, en vivant tout près de Lui. Ainsi nous entendons Marthe et Marie dire au Seigneur : « Celui que tu aimes est malade » (Jean 11 : 3). Elles avaient appris à connaître l'amour de Jésus et elles se tournaient vers Lui dans la conscience de cet amour.
Quelle est la réponse de notre coeur à l'amour de Jésus ? Que chacun puisse dire en vérité : « Ce que je vis maintenant… je le vis dans la foi, la foi au Fils de Dieu, qui m'a aimé et qui s'est livré lui-même pour moi » (Gal 2 : 20).
L'évangile de Jean nous amène au commencement. Il n'y a que Dieu pour répondre aux grandes questions que tout homme se pose. D'où venons-nous ? Où allons-nous ? L'homme a échafaudé beaucoup de théories, mais Dieu seul donne les vraies réponses !
1.1 La Parole créatrice (v. 1-3)
Dans ce premier verset, il est question de « la Parole » ou « le Verbe » (dans l'original, le terme grec : « logos » est au masculin). Qui est-elle ? Le Seigneur Jésus, le Fils de Dieu. « Son nom est : la Parole de Dieu… et sur sa cuisse un nom écrit : Roi des rois et Seigneur des seigneurs » (Apoc. 19 : 13, 16).
L'évangile de Jean s'ouvre donc sur ce qui était au commencement, il nous présente la Parole dans son essence, ce qu'elle était sous trois aspects :
- « Au commencement était la Parole » : c'est la préexistence éternelle de la Parole.
- « La Parole était auprès de Dieu » : une Personne distincte de Dieu.
- « La Parole était Dieu » : la divinité de la Parole, dans son essence.
Il nous est dit de la Parole qu'elle était Dieu, et non pas qu'elle est devenue Dieu ! Nous avons là l'existence éternelle du Fils de Dieu, Celui qui est de toute éternité.
Ensuite, nous lisons que « la Parole devint chair » (v. 14). C'est le grand mystère de la piété, déjà rappelé, dont nous parle Paul : « Dieu a été manifesté en chair… » (1 Tim. 3 : 16). Dieu lui-même est venu vers nous !
Dans l'Ancien Testament nous trouvons déjà des allusions à l'éternité du Fils de Dieu et à sa place auprès de Dieu. C'est ce qui est dit, par exemple, de la Sagesse : « L'Eternel m'a possédée au commencement de sa voie… Dès l'éternité je fus établie, dès le commencement, dès avant les origines de la terre… j'étais alors à côté de lui son nourrisson, j'étais ses délices tous les jours… » (Prov. 8 : 22-23, 30).
Puis il est question de ce que la Parole a fait, de sa puissance en création : « Tout fut fait par elle ; et sans elle, pas une seule chose ne fut faite de ce qui a été fait » (v. 3). C'est cette Parole éternelle qui appelle toutes choses à l'existence. Il n'est jamais parlé d'une lente évolution ayant amené les choses à l'état où elles sont aujourd'hui. Non ! Tout a été créé immédiatement par la parole de Dieu.
Là encore de nombreux passages des Ecritures nous disent la même chose :
- « Et Dieu dit… » (Gen. 1 : 3, 6, 9…).
- « Les cieux ont été faits par la parole de l'Eternel… Car, lui, il a parlé, et la chose a été ; il a commandé, et elle s'est tenue là » (Ps. 33 : 6, 9).
- « Dieu… nous a parlé dans le Fils… par qui… il a fait les mondes… il soutient tout par la parole de sa puissance » (Héb. 1 : 2-3).
1.2 La vie et la lumière (v. 4-5)
Il y a ici ce que cette Parole apporte en puissance de vie, en lumière : « En elle était la vie, et la vie était la lumière des hommes» (v. 4).
« Ta parole m'a fait vivre », déclare l'auteur du Psaume 119 (v. 50).
« Dieu nous a donné la vie éternelle, et cette vie est dans son Fils. Celui qui a le Fils a la vie, celui qui n'a pas le Fils de Dieu n'a pas la vie » (1 Jean 5 : 11-12).
« La lumière luit dans les ténèbres et les ténèbres ne l'ont pas comprise » (v. 5). Lorsque le Seigneur Jésus est venu sur la terre, une grande lumière a resplendi : « l'Orient d'en haut nous a visités, afin de luire pour ceux qui sont assis dans les ténèbres et dans l'ombre de la mort, pour conduire nos pieds dans le chemin de la paix » (Luc 1 : 78-79). Pourquoi ces ténèbres ? Parce que le coeur de l'homme sans Dieu n'est que ténèbres ! L'apôtre Paul le dit très clairement : « ...ayant connu Dieu, ils ne l'ont pas glorifié comme Dieu et ne lui ont pas non plus rendu grâces ; mais ils se sont égarés dans leurs raisonnements, et leur coeur privé d'intelligence a été rempli de ténèbres » (Rom. 1 : 21).
Christ est la « vraie lumière » (v. 9) qui fait disparaître les ténèbres de notre coeur lorsque Jésus vient l'habiter. « Les ténèbres s'en vont et la vraie lumière luit déjà » (1 Jean 2 : 8). Si nous avons reçu le Seigneur Jésus, nous sommes devenus enfants de Dieu et nous portons les caractères de Dieu.
« Dieu qui a dit que du sein des ténèbres brille la lumière, c'est lui qui a brillé dans nos coeurs pour faire resplendir la connaissance de la gloire de Dieu dans la face de Christ » (2 Cor. 4 : 6). Nous sommes appelés à manifester cette lumière au milieu des ténèbres, « comme des luminaires dans le monde » (Phil. 2 : 15).
« Vous êtes lumière dans le Seigneur : marchez comme des enfants de lumière » (Eph. 5 : 8). Combien il importe alors que nous manifestions ces caractères !
« La lampe du corps, c'est l'oeil ; si donc ton oeil est simple, ton corps tout entier sera plein de lumière » (Matt. 6 : 22), a dit Jésus. Si nos regards ne restent pas fixés sur Jésus, Satan aura vite fait de nous détourner et de nous amener dans les ténèbres. C'est ce qu'il fait pour empêcher les hommes de venir à Christ : il aveugle leurs pensées pour qu'ils ne voient pas la vraie lumière (2 Cor. 4 : 3-4).
La lumière met notre coeur à nu et montre ce qu'il est. La conversion, c'est venir à la lumière. Regardons l'exemple de Saul de Tarse lorsqu'il a été terrassé par cette grande lumière (Act. 22 : 6-7). Et cette lumière, c'était Jésus. Voilà ce qui a transformé sa vie.
1.3 Le témoignage de Jean le baptiseur (v. 6-8)
Nous trouvons maintenant « un homme envoyé de Dieu » (v. 6), littéralement : de la part de Dieu. Cet homme, ce messager que Dieu envoie pour préparer le chemin de son Fils, c'est Jean le baptiseur, le plus grand des prophètes.
La venue de ce messager était annoncée par les prophètes :
- « la voix de celui qui crie dans le désert » (Es. 40 : 3)
- « Voici, j'envoie mon messager, et il préparera le chemin devant moi » (Mal. 3 : 1).
Jean n'était pas la lumière mais un témoin de cette lumière qui allait venir. Et son rôle était de préparer le coeur du peuple à recevoir son Messie. Cependant, le messager n'a pas été reçu, et le Messie lui-même non plus. « Il vint chez lui et les siens ne l'ont pas accueilli… » (v. 11). C'est alors l'occasion pour Dieu d'ouvrir son coeur et d'offrir sa grâce à tous : « à tous ceux qui l'ont reçu, il leur a donné le droit d'être enfants de Dieu » (v. 12).
Un beau caractère de Jean le Baptiseur, c'est qu'il s'efface devant le Seigneur Jésus. Le Fils de Dieu seul est grand, et Lui seul doit être glorifié. Ce qui résume la vie de Jean et son attitude, c'est ce qu'il a dit lui-même : « Il faut que lui croisse et que moi je diminue » (3 : 30).
1.4 « La vraie lumière » (v. 9-13)
Le Seigneur Jésus est la lumière, et cette lumière est venue dans le monde afin que tous les hommes soient sauvés. C'est le propos de Dieu.
Cependant, c'est seulement à « ceux qui l'ont reçu » qu'Il donne « le droit d'être enfants de Dieu, c'est-à-dire à ceux qui croient en son nom ». Il est ainsi clair que le salut n'est pas universel ! Il est bien offert à tous, mais encore faut-il recevoir Jésus dans son coeur.
Avons-nous tous ouvert la porte de notre coeur au Seigneur Jésus ?
Remarquons qu'il est écrit : « Il leur a donné le droit d'être enfants de Dieu », et non pas comme l'exprime une traduction incorrecte : « le pouvoir ». L'homme n'a aucune capacité quant au fait de devenir enfant de Dieu. Mais c'est Dieu lui-même qui donne ce droit ! C'est le don de son amour : « Voyez de quel amour le Père nous a fait don, que nous soyons appelés enfants de Dieu » (1 Jean 3 : 1). Celui qui a cru au Seigneur Jésus devient enfant de Dieu, il entre dans cette intimité d'un enfant avec son père (Rom. 8 : 15-16).
En Adam, l'homme est devenu un pécheur. Sous la loi, il s'est montré transgresseur. Sous la grâce et en Christ, il devient un enfant de Dieu. Il devient alors aussi un adorateur! Oui, nous pouvons bien rendre grâces à Dieu pour « son don inexprimable » (2 Cor. 9 : 15).
Jean a été envoyé pour rendre témoignage de la lumière. Il n'y a pas de mélange possible entre la lumière et les ténèbres. « Moi, la lumière, je suis venu dans le monde afin que quiconque croit en moi ne reste pas dans les ténèbres » (12 : 46). Ainsi celui qui reçoit le Seigneur Jésus passe « de la mort à la vie » (5 : 24), « des ténèbres à la lumière, et du pouvoir de Satan à Dieu » (Act. 26 : 18).
« Pendant que je suis dans le monde, je suis la lumière du monde » (9 : 5), déclare aussi Jésus. Et c'est cette lumière qui « illumine tout homme » (v. 9). Quant à ceux qui ne veulent pas du Seigneur Jésus, ils n'ont pour s'éclairer dans la nuit que « des lanternes et des flambeaux » (18 : 3). Quelle piètre lumière ! Comment un homme pourrait-il apporter de la lumière s'il n'est pas d'abord venu à Jésus ? Ceux qu'on appelle des « stars » dans ce monde ne sont que des lueurs fugitives. Quelle différence avec tous ces témoins de la foi qui reflètent la lumière de Christ, la vraie lumière qui luit dans ce monde ! Que cette lumière soit dans nos maisons et qu'elle y soit vue, comme un reflet de Jésus.
Les versets 10 à 13 présentent trois sphères : le monde, le peuple de Dieu, ceux qui ont cru.
Le monde dans son ensemble, malgré le témoignage de la création, n'a pas connu Dieu, et il ne connaît pas Celui qui est la lumière du monde, le Sauveur.
Le peuple de Dieu était particulièrement privilégié. Dieu a voulu habiter au milieu de son peuple, et c'est là, « chez lui », que Dieu est venu en Jésus. Mais Il n'a pas été reçu.
Alors, pour ainsi dire, Dieu se tourne vers tous, - de quelque peuple, langue ou nation qu'ils soient - pour que ceux qui écoutent et le reçoivent deviennent ses enfants.
Merveille de la grâce ! Tout est de Dieu, non pas « de la volonté de la chair, ni de la volonté de l'homme, mais de Dieu » (v. 13).
Nous retrouvons cette même déclaration sous la plume de l'apôtre Jacques : « De sa propre volonté, il nous a engendréspar la parole de la vérité » (Jac. 1 : 18). L'apôtre Pierre dit aux croyants auxquels il adresse sa première épître : « vous qui êtes régénérés… par une semence incorruptible, par la vivante et permanente parole de Dieu » (1 : 23).
2.1 L'incarnation du Fils de Dieu (v. 14)
En venant dans le monde, Jésus était cette Parole qui « devint chair et habita au milieu de nous » (v. 14a). Fait extraordinaire, la Parole éternelle, Dieu lui-même, le Créateur de toutes choses est venu vers nous et a pris place au milieu des hommes, a habité au milieu de nous ! Et ce n'est pas une brève visite, comme en passant ; la Parole est venue « habiter » (littéralement : « elle a dressé tabernacle »), comme autrefois lorsque Dieu avait pris place au milieu de son peuple pour y habiter.
Dieu est descendu du ciel, Il est venu sur la terre, Il s'est fait homme. Il a pris « la forme d'esclave, étant fait à la ressemblance des hommes » (Phil. 2 : 7) ; il a été « fait un peu moindre que les anges » et il a été « rendu semblable à ses frères » (Héb. 2 : 9, 17). Le Fils de Dieu « s'est anéanti lui-même » (Phil. 2 : 7), pour aller jusqu'à la croix mourir pour nous.
Maintenant, il y a un homme glorifié dans le ciel, en attendant que tous les croyants y soient avec Lui.
Le propos final de Dieu, celui de se glorifier Lui-même et de bénir l'homme, se réalisera lorsqu'il sera dit : « Voici l'habitation de Dieu est avec les hommes, et il habitera avec eux ; et ils seront son peuple, et Dieu lui-même sera avec eux, leur Dieu « (Apoc. 21 : 3).
Autrefois Dieu avait voulu habiter au milieu de son peuple (voir Ex. 29 : 45), et lorsque le tabernacle avait été dressé, la gloire de l'Eternel était venue pour le remplir (Ex. 40 : 34-35). Mais ici, il y a sur la terre le Fils de Dieu venu en chair, un homme comme nous, mais dans lequel brille la gloire divine. Quel émerveillement ce dut être pour Jean de contempler cette gloire ! Sans doute, cette gloire était voilée sous les traits de Celui qui était là comme un homme humble et débonnaire. Le prophète Esaïe avait déclaré bien longtemps à l'avance : « Il n'a ni forme, ni éclat ; quand nous le voyons, il n'y a pas d'apparence en lui pour nous le faire désirer » (Es. 53 : 2).
« Nous avons contemplé sa gloire, une gloire comme d'un Fils unique de la part du Père.» (v. 14b). Cette gloire que Jean pouvait contempler, c'était cette gloire morale du Seigneur Jésus qui brillait dans ses traits, les caractères divins qu'Il manifestait autour de lui, pleine révélation de ce que le Père était. C'était aussi la gloire officielle du Fils de Dieu, celle qui est apparue sur la sainte montagne en présence de Pierre, Jacques et Jean, lorsque le Seigneur Jésus a été transfiguré. Pierre parlera aussi dans sa deuxième épître de cette « gloire magnifique » (1 : 17).
Aujourd'hui, nous sommes appelés à contempler la gloire du Seigneur, et cette contemplation de sa Personne glorieuse nous transforme à sa ressemblance (2 Cor. 3 : 18). Aussi, pouvons-nous, dans la louange et l'adoration, parler au Père de la gloire de son Fils bien-aimé.
2.2 « La grâce et la vérité sont venues par Jésus Christ » (v. 15-18)
Au verset 15, le deuxième témoignage de Jean-Baptiste montre la suprématie de Jésus Christ : bien que venant « après » lui puisque sa naissance a eu lieu six mois après celle de Jean, Jésus « prend place avant lui » (Luc 1 : 36). L'éternité de Celui qui est la Parole faite chair est soulignée ici.
Avec les versets 16 et 17 qui se relient au verset 14, l'évangéliste montre la plénitude qui se trouvait en Jésus apportant « la grâce et la vérité ».
« De sa plénitude… nous tous nous avons reçu et grâce sur grâce » (v. 16). L'apôtre Paul dira : « en lui habite toute la plénitude de la déité corporellement » (Col. 2 : 9). Véritablement Dieu et véritablement homme, notre Seigneur Jésus Christ est venu habiter au milieu de nous sur la terre, nous révélant le coeur de Dieu ; et nous en avons reçu une abondance de grâces.
Oui, nous pouvons bien redire encore avec l'apôtre : « Grâces à Dieu pour son don inexprimable ! ».
Ton Fils unique a fait connaître
Ta grâce, ô Dieu, ta vérité,
Dans la splendeur de tout ton Etre,
Tu fus alors manifesté.
« La loi a été donnée par Moïse ; la grâce et la vérité vinrent par Jésus Christ » (v. 17). Grâce et vérité sont intimement liées en Jésus, de sorte que le verbe est littéralement au singulier : « la grâce et la vérité vint… ».
La grâce, c'est elle qui gagne le coeur, qui met l'âme en confiance. La vérité vient alors pour montrer à l'homme pécheur son véritable état devant Dieu. Nous avons ainsi l'exemple de la femme Samaritaine en Jean 4 et celui de la femme adultère en Jean 8. Nous ne sommes tous que les objets de l'immense grâce de Dieu.
La grâce découlait de la personne même du Seigneur Jésus. « Tu es plus beau que les fils des hommes ; la grâce est répandue sur tes lèvres… » (Ps. 45 : 2).
« Tous s'étonnaient des paroles de grâce qui sortaient de sa bouche », dit un autre évangéliste (Luc 4 : 22).
Dieu lui-même est grâce et vérité. De nombreux passages de l'Ancien Testament le soulignent. « Mais toi Seigneur ! Tu es un Dieu miséricordieux et faisant grâce, lent à la colère et grand en bonté et en vérité » (Ex. 34 : 6 ; Ps. 86 : 15). Cette grâce et cette vérité étaient maintenant vues sur la terre en Jésus !
L'Ancien Testament contient la loi de Moïse. Elle a été donnée au peuple d'Israël par Dieu lui-même, écrite de sa main sur des tables de pierre. Mais si la loi donnait la pensée de Dieu à l'égard de ce que l'homme devait faire, elle exigeait l'obéissance à ses commandements sans jamais donner la force pour les accomplir. De sorte que sur la base de la loi « nulle chair » ne peut être justifiée devant Dieu ; « par la loi est la connaissance du péché…tous ont péché…étant justifiés gratuitement par sa grâce… » (Rom. 3 : 20, 23-24). Si l'Ancien Testament se terminait par la malédiction (Mal. 4 : 6), le Nouveau Testament clôt la révélation divine sur la mention de la grâce !
La loi n'a rien pu amener à la perfection, puisque nul n'a pu l'accomplir, sinon Jésus seul ! Lui a accompli toute la loi. Il a rendu la loi « grande et honorable » (Es. 42 : 21). Ainsi « la loi a été notre conducteur jusqu'à Christ » (Gal. 3 : 24), car maintenant Christ est venu nous apportant grâce et vérité.
« Personne n'a jamais vu Dieu… » (v. 18). Dieu est esprit (4 : 24). Il ne peut être vu de l'homme, car celui-ci est chair. Il est « l'incorruptible, invisible, seul Dieu… », Celui qui « seul possède l'immortalité, qui habite la lumière inaccessible… qu'aucun homme n'a vu, ni ne peut voir… » (1 Tim. 1 : 17 ; 6 : 16).
Même un homme comme Moïse avec qui Dieu parlait « comme un homme parle avec son ami » (Ex. 33 : 11), ne pouvait voir la face de Dieu : « tu ne peux voir ma face car l'homme ne peut me voir et vivre. » (Ex. 33 : 20).
Mais maintenant Dieu nous a parlé dans son Fils, lui qui est « le resplendissement de sa gloire et l'empreinte de ce qu'il est » (Héb. 1 : 1-3).
A la question de Philippe : « Montre-nous le Père et cela nous suffit », Jésus a répondu : « Celui qui m'a vu a vu le Père » (Jean 14 : 8-9).
L'apôtre Jean écrit : « Personne n'a jamais vu Dieu ; si nous nous aimons l'un l'autre, Dieu demeure en nous… » (1 Jean 4 : 12).
En voyant Jésus lorsqu'Il était sur la terre, on voyait Dieu le Père. Il en était la pleine révélation. Mais merveille de la grâce, aujourd'hui ce sont les croyants en qui le monde peut voir le Père, dans la mesure où ils vivent et manifestent entre eux cet amour de Dieu.
Par la lecture de ces premiers versets qui constituent un merveilleux prologue à l'évangile, l'Esprit de Dieu nous conduit déjà dans un domaine infiniment au-dessus de l'homme, en nous présentant Celui qui est la Parole éternelle, la vie et la lumière. Venu apporter la grâce et la vérité, Il a été inconnu du monde et rejeté par son peuple ; mais, à chacun de ceux qui Le reçoivent, Il donne encore aujourd'hui le titre d'enfant de Dieu !