« MOI, JE SUIS... » (4)
« Moi, je suis le chemin... » (Jean 14 : 6)
Annonçant son départ aux disciples pour retourner dans la maison de son Père, le Seigneur Jésus leur dit : « Vous savez où moi je vais, et vous en savez le chemin (Jean 14 : 4). Devant l'ignorance des disciples, dont Thomas se fait l'interprète, Jésus prononce cette parole mémorable : « Moi, je suis le chemin ».
L'homme, que sa désobéissance a séparé de Dieu, n'est jamais parvenu à retrouver par ses propres efforts un chemin qui ait pu le ramener jusqu'à Lui. Sa quête du paradis perdu n'est plus qu'une errance interminable et désespérée. « Nous avons tous été errants comme des brebis, nous nous sommes tournés chacun vers son propre chemin (Es. 53 : 6). « Mais Dieu, qui est riche en miséricorde, à cause de son grand amour dont il nous a aimés » a eu pitié de notre misère et, en Christ, s'est approché de nous.
Esclave du péché, nous marchions dans ce monde,
Perdus et malheureux, sans espoir et sans Dieu,
Mais tu nous vis plongés dans cette nuit profonde,
Et pour nous secourir tu quittas le Saint Lieu.
Voici que, tâtonnant dans la nuit (Es. 58 : 10), le pécheur égaré, mais avide de lumière et de salut, entend une voix pleine d'amour lui dire : « Moi, je suis le chemin » - le vrai, le seul chemin.
Par ce chemin, le pécheur peut s'approcher de Dieu sans crainte, et apprend à le connaître comme son Père. Il reçoit « l'Esprit d'adoption, par lequel nous crions : Abba, Père » (Rom. 8 : 15). « A tous ceux qui l'ont reçu – Christ, le Sauveur – il leur a donné le droit d'être enfants de Dieu » (Jean 1 : 12). Christ seul est le chemin qui conduit à Dieu. « Car aussi Christ a souffert une fois pour les péchés, le juste pour les injustes, afin qu'il nous amenât à Dieu (1 Pier. 3 : 18).
« Mais maintenant, dans le Christ Jésus, vous qui étiez autrefois loin, vous avez été approchés par le sang du Christ » (Eph. 2 : 13). Introduits dans une telle proximité de Dieu, en Christ, nous sommes invités à nous approcher de fait « avec un coeur vrai, en pleine assurance de foi, ayant les coeurs par aspersion purifiés d'une mauvaise conscience et le corps lavé d'eau pure » (Héb. 10 : 22).
Profonde joie !
Christ est la voie
Qui conduit au suprême but.
Jésus pardonne ;
Il n'est personne
Qu'il veuille écarter du salut.
Ainsi, Christ est la voie pour aller au Père, un chemin qui, comme on l'a dit, « porte jusqu'au Père celui qui croit et se confie en Lui ». Ce n'est pas simplement le chemin pour aller au ciel – si vrai que cela soit – mais il donne accès pour l'homme à la maison du Père. C'est pourquoi, pour savoir où Jésus allait, il fallait d'abord le connaître Lui, le chemin. Ni Moïse, ni les prophètes n'avaient révélé Dieu comme Père. Seul, « le Fils unique qui est dans le sein du Père » l'a fait (Jean 1 : 18) ; et non seulement cela, mais Il a révélé aussi qu'Il est le seul chemin par lequel le pécheur puisse venir au Père. « Nul ne vient au Père que par moi » (Jean 14 : 6). En recevant Christ comme son Sauveur, celui qui croit « vient au Père », dont Christ est la pleine révélation (Jean 14 : 9). Jésus a déclaré, dans sa prière de Jean 17 : « J'ai manifesté ton nom (c'est-à-dire : Dieu le Père) aux hommes que tu m'as donnés du monde... Et je leur ai fait connaître ton nom, et je le leur ferai connaître (par le Saint Esprit), afin que l'amour dont tu m'as aimé soit en eux, et moi en eux » (v. 6, 26).
Amis croyants, notre privilège présent est de jouir de l'amour qui découle de notre relation filiale avec Dieu, notre Père en Jésus, en attendant la gloire où nous en jouirons d'une manière parfaite. Mais dès maintenant, Christ en nous est le garant de notre position devant Dieu et de notre relation avec Lui. Il est le chemin par lequel nous sommes venus au Père, de sorte que « ni mort, ni vie, ni anges, ni principautés, ni choses présentes, ni choses à venir, ni puissance, ni hauteur, ni profondeur, ni aucune autre créature, ne pourra nous séparer de l'amour de Dieu, qui est dans le Christ Jésus, notre Seigneur » (Rom. 8 : 38-39).
Dans ce désert je connais une route :
Sentier d'amour et de grâce et de foi,
Que je suivrai sans frayeur et sans doute,
Car, ô Sauveur, tu l'as tracé pour moi ;
Sentier de force, où le bonheur abonde,
Où tout est paix, malgré l'aride lieu ;
Sentier béni qui, me sortant du monde,
Enfin m'amène à ton Père, à ton Dieu.
M. Tapernoux – d'après un article paru en 1970 dans le « Messager Evangélique » (p. 317)
(A suivre)