« MOI, JE SUIS... » (2)
Alors que Jésus enseignait dans le temple, les scribes et les pharisiens lui avaient amené une femme surprise en adultère. Ils pensaient lui tendre ainsi un piège, mais le Seigneur manifeste leur propre culpabilité et les ténèbres morales dans lesquelles ils étaient plongés. Face à « la lumière qui éclaire tout homme » (Jean 1 : 9), ils se retirent l'un après l'autre, couverts de confusion, plutôt que de laisser la lumière divine pénétrer en eux. C'est alors que le Seigneur Jésus prononce ces paroles : « Moi, je suis la lumière du monde ; celui qui me suit ne marchera point dans les ténèbres, mais il aura la lumière de la vie » (Jean 8 : 12).
Cette déclaration attestait une fois de plus la divinité de Christ. Conscient d'être la lumière aussi bien que la vie, car « la vie est la lumière des hommes » (Jean 1 : 4), le Fils de l'homme rejeté et humilié se présentait comme le Fils de Dieu apportant la vraie lumière dans le monde, la lumière de la vie. Mais « les hommes ont mieux aimé les ténèbres que la lumière, car leurs oeuvres étaient mauvaises » (Jean 3 : 19). Jésus n'était pas seulement venu ici-bas pour manifester l'état de l'homme, mais aussi pour apporter cette vie et cette lumière au milieu d'une scène de ténèbres et de mort. Tout en condamnant le monde, la lumière apportait la vie aux hommes, et Jésus était la lumière de la vie pour tous ceux qui croyaient en Lui. Ils étaient alors rendus capables de Le suivre, car être dans la lumière implique que l'on ait à y marcher.
Tous les croyants ont le privilège de posséder la lumière de la vie pour marcher dans ce monde de ténèbres. Amis chrétiens, prenons donc garde à ne pas tolérer quoi que ce soit de ténébreux dans notre vie. Appliquons-nous à marcher « comme des enfants de lumière » (Eph. 5 : 8).
Jésus Christ est la Lumière
Qui vient éclairer mes pas,
Pour qu'en suivant ma carrière
Mon pied ne s'égare pas.
Parmi les titres que prend le Seigneur Jésus, celui-ci est bien l'un des plus touchants, car il exprime l'amour et la tendre sollicitude qu'Il porte à ses brebis. Il a, en effet, laissé sa vie pour elles, afin de leur donner la vie éternelle en abondance.
Il est le bon Berger, la preuve en est qu'Il « laisse sa vie pour les brebis » (v. 11) ; par amour, Il s'est sacrifié volontairement et entièrement pour elles, afin qu'elles aient la vie. Elles lui étaient si chères, qu'il ne fit aucun cas de sa vie ; pour les sauver, Il se sacrifia et vainquit à la croix le loup redoutable, Satan, qui détenait le pouvoir de la mort (Héb. 2 : 14-15).
Le Père les lui a données (v. 29), de sorte qu'elles lui appartiennent en propre et constituent son trésor le plus cher.
Combien il est touchant d'entendre ces paroles de Jésus : « A cause de ceci le Père m'aime, c'est que moi je laisse ma vie, afin que je la reprenne » (v. 17). Par sa mort expiatoire, Il a non seulement délivré ses brebis et remporté la victoire sur Satan, mais Il a aussi parfaitement glorifié Dieu. Il a dû, lui, le Prince de la vie, descendre dans les profondeurs de la mort. Lui, le saint et le juste, a été fait péché pour nous et Il a rencontré le jugement de Dieu. Alors a été manifestée la perfection infinie de son obéissance et de son amour pour le Père : « à cause de ceci le Père m'aime ».
Quel motif à l'amour du Père pour son Fils : le don de lui-même « comme offrande et sacrifice à Dieu, en parfum de bonne odeur » (Eph. 5 : 2) !
Mais l'amour du bon Berger pour ses brebis se manifeste aussi par la tendre sollicitude dont Il les entoure. Après avoir donné sa vie pour elles, Il s'occupe d'elles, les nourrit, les conduit, les protège, les connaît individuellement, se révèle à elles en les introduisant dans la relation qu'Il a lui-même avec le Père.
Il leur donne enfin la précieuse assurance qu'elles ne périront jamais et que personne ne les ravira de sa main (v. 29).
Le Seigneur Jésus répète une seconde fois : « Moi, je suis le bon Berger » en rapport avec le fait qu'Il connaît les siens et qu'Il est connu d'eux, « comme le Père me connaît et moi je connais le Père » (v. 14). En effet, le bon Berger et ses brebis se connaissent mutuellement, et cette relation est la même, dans son essence et sa mesure, que celle qui unit le Père et le Fils. Elle est donc parfaite et indestructible. Telle est l'intimité dont nous jouissons avec Christ. De même qu'Il nous a acquis la vie éternelle par sa mort expiatoire (v. 11), notre jouissance d'une communion parfaite avec Lui découle aussi de l'oeuvre de la croix (v. 15). Une fois de plus, la Parole met en évidence la valeur infinie du sang de Christ, fondement de toutes nos bénédictions présentes et éternelles. Pourrions-nous désirer une part plus glorieuse ?
Goûtant les délices d'une telle intimité avec le bon Berger, les brebis « connaissent sa voix et le suivent » (v. 4, 27). Il va devant elles et elles trouvent de la pâture. Si inintelligentes qu'elles soient, elles savent discerner la voix du bon Berger au milieu de la confusion des voix innombrables qui parviennent à leurs oreilles. Et cela leur suffit : elles suivent cette seule voix connue, source de joie, de paix, de sécurité. Toute autre voix suscite leur défiance. « Elles ne suivront point un étranger, mais elles s'enfuiront loin de lui, parce qu'elles ne connaissent pas la voix des étrangers » (v. 5). Ainsi nous sommes gardés de nous égarer ; en suivant le Seigneur Jésus et en écoutant sa voix, nous saurons toujours discerner le chemin dans lequel nous devons marcher.
Si nous nous tenons tout près de Lui, fixant les yeux sur sa Personne, nous ne manquerons pas d'entendre sa voix. S'il arrive qu'Il se taise, arrêtons-nous. « Ce qui distingue le chrétien, c'est qu'il écoute la voix de Christ, malgré les peines, les afflictions, les difficultés et les perplexités. La voix de Christ a une autorité et un pouvoir absolus sur lui » (J.N.Darby).
Nous connaissons ta douce voix,
Jésus, Berger fidèle ;
Tu nous as acquis, à la croix,
Une vie éternelle.
La relation mutuelle qui unit Christ et ses brebis a un caractère individuel, bien qu'elles constituent un troupeau. Le bon Berger ne prend pas soin du troupeau dans l'ensemble seulement, mais de chaque brebis, car chacune d'elles a des besoins particuliers et est appelée à traverser des circonstances personnelles. « Il appelle ses propres brebis par leur nom » (v. 3).
De même, en Ezéchiel 34, le berger entoure chaque brebis de ses soins : « La perdue, je la chercherai, et l'égarée, je la ramènerai, et la blessée, je la banderai, et la malade, je la fortifierai » (v. 16).
L'élection et l'appel sont essentiellement individuels : « Suis-moi... Toi, suis-moi » (Luc 5 : 27 ; Jean 21 : 19, 23). Nombreux sont les passages qui impliquent l'individu : chacun, quiconque, si quelqu'un...
Chacun de nous, chrétiens, peut s'appliquer cette promesse : « Ne crains point, car je t'ai racheté ; je t'ai appelé par ton nom, tu es à moi » (Es. 43 : 1). Nous entendons le Seigneur appeler ainsi Marie de Magdala : « Marie ! ». La douceur de cette voix bien connue fait tressaillir son coeur de joie : « Rabboni ! » (Jean 20 : 16-17).
Cette relation et cet amour personnels qui unissent le bon Berger à chacune de ses brebis sont réciproques : « Je connais les miens et je suis connu des miens » (v. 14). Le prophète Nahum dit : « L'Eternel est bon, un lieu fort au jour de la détresse, et il connaît ceux qui se confient en lui » (1 : 7).
Quel autre ai-je aux cieux,
Quel autre en ces lieux,
Que toi, mon Sauveur,
Mon Berger, mon Guide, l'Ami de mon coeur ?
Quel réconfort au sein de l'épreuve de savoir que le bon Berger nous connaît personnellement, ainsi que tous nos exercices ; mais quel réconfort aussi de Le connaître comme notre bon Berger, auprès de qui nous pouvons nous réfugier avec la certitude que son amour et sa puissance ne nous feront jamais défaut ! Plus encore, nous le connaissons comme Celui qui est notre vie, une vie qui a triomphé de la mort. Nous sommes vivifiés et ressuscités ensemble avec Lui. Nous avons notre part en un Christ ressuscité.
Saisissons pleinement, par la foi, ces glorieux privilèges et que, par la puissance du Saint Esprit, nous en jouissions toujours davantage !
M. Tapernoux – d'après un article paru en 1970 dans le « Messager Evangélique » (p. 284)
(A suivre)