bible-notes.org

Imprimer ou partager la page :
LE LIVRE DU PROPHETE ZACHARIE (2)
 

1ère partie : LES VISIONS DE LA NUIT (suite)
            2.4 Quatrième vision : la purification du grand sacrificateur (3 : 1-10)
            2.5 Cinquième vision : le chandelier et les deux oliviers (4 : 1-14)
            2.6 Sixième vision : le rouleau qui vole (5 : 1-4)
            2.7 Septième vision : la femme assise au milieu de l'épha (5 : 5-11)
            2.8 Huitième vision : les quatre chars (6 : 1-8)
 

1ère partie : LES VISIONS DE LA NUIT (suite)
 
 
                                   2.4 Quatrième vision : la purification du grand sacrificateur (3 : 1-10)
                       
                                               - Joshua purifié (v. 1-5)
 
                        Comme pour les deux premières visions, la quatrième se lie avec celle qui précède. Elle traite d'un événement majeur : le rétablissement d'Israël.
                        Le prophète reconnaît Joshua le grand sacrificateur, qui se tient devant l'Ange de l'Eternel qui désigne le Seigneur Jésus, tandis qu'à sa droite, Satan s'oppose à lui. Se présenter souillé devant Dieu, n'est-ce pas encourir une condamnation certaine ? L'Eternel avait donné des instructions formelles concernant la purification des sacrificateurs (Lév. 8 : 6-7). Or Joshua, loin de porter des vêtements sacerdotaux nets, porte des vêtements sales. Dans cette scène, Joshua est présenté comme un type de la nation coupable, Israël, qui avait été appelée à la sacrificature (Ex. 19 : 6).
 
                        L'Eternel tance Satan (c'est-à-dire le fait taire, et ce, avant qu'il n'ait prononcé une seule parole !) et compare Joshua à un tison sauvé du feu (Amos 4 : 11). Combien Satan aurait voulu que Dieu l'y jette à nouveau ! Mais l'Accusateur (Apoc. 12 : 10) est censuré et les vêtements sales de Joshua lui sont retirés. Son iniquité lui est pardonnée, il est revêtu d'habits de fête par Dieu lui-même. Ces vêtements sont synonymes de pardon, de restitution, de privilèges. Dieu revêt, c'est son oeuvre (Gen. 3 : 21 ; Luc 15 : 22). L'homme, au contraire, se découvre (Gen. 9 : 21).
 
                        Pour revêtir Joshua, l'Ange utilise ceux qui se tiennent devant lui. Quelle leçon pour nous ! Sommes-nous habituellement dans la présence du Seigneur, en sorte qu'Il puisse nous utiliser pour aider nos frères et nos soeurs qui se trouveraient dans la même situation de souillure que Joshua ?
 
                        Le prophète est si vivement saisi par la grandeur de cette scène qu'il ne peut s'empêcher d'y prendre part et demande : « Qu'ils mettent une tiare pure sur sa tête » (v. 5). C'était selon la pensée de Dieu. « Ils mirent la tiare pure sur sa tête ». Sur cette couronne richement ouvragée se trouvait la lame d'or pur avec cette inscription : « Sainteté à l'Eternel » (Ex. 28 : 36 ; 39 : 30). Joshua se trouve rétabli dans la plénitude de ses fonctions sacerdotales. Il bénéficie par anticipation des résultats de l'oeuvre de la croix (Rom. 3 : 25). Merveilleuse grâce de Dieu ! En dépit de ses accusations incessantes (Apoc. 12 : 10), Satan est un ennemi vaincu. Christ intervient sans cesse en notre faveur, pour lui fermer la bouche et assurer notre relèvement.
 
 
                                               - Joshua, sacrificateur responsable (v. 6-7)
 
                        Maintenant que la grâce a ainsi revêtu le souverain sacrificateur, l'Ange de l'Eternel peut lui adresser un important message : « Si tu marches dans mes voies, et si tu fais l'acquit de la charge que je te confie, alors tu jugeras aussi ma maison, et tu auras aussi la garde de mes parvis, et je te donnerai de marcher au milieu de ceux qui se tiennent devant moi ». Dans ce verset 7, Joshua, purifié et justifié, entouré de ses compagnons, reçoit donc la double responsabilité qui est désormais la sienne : marcher dans les voies de l'Eternel et s'acquitter fidèlement de sa charge. Il doit veiller à ce que les parvis de Dieu soient gardés de toute impiété et de toute idolâtrie (Mal. 1 : 7).
 
                        Cette pensée de la responsabilité est encore plus importante pour les chrétiens. Amenés devant Dieu, revêtus de sa justice, nous sommes rendus capables de lui offrir notre louange dans son sanctuaire. En fait, comme Paul, nous devons réaliser que nous sommes serviteurs de l'évangile et de l'assemblée (Col. 1 : 23-25). Faisons-nous l'acquit de cette charge, notre coeur y est-il engagé ? Sinon, la garde de ses parvis ne nous sera pas confiée.
 
 
                                               - Joshua, type de Christ, sacrificateur selon l'ordre de Melchisédec (v. 8-10)
 
                        Ce nouveau message s'ouvre par des paroles impératives : « Ecoute, Joshua, grand sacrificateur ». Son attention est attirée sur des bénédictions futures propres à le réconforter. Joshua est présenté sous un tout nouveau caractère, associé à ses compagnons, assis devant lui, image de la sacrificature future rétablie dans le nouveau temple. Ce sont des hommes qui servent de signe et ils deviennent une figure de Christ et de ses compagnons (Héb. 1 : 9 ; 3 : 14). Ce sera un peuple de sacrificateurs purifiés. Ils lui seront associés quand il régnera comme Messie pendant le Royaume.
 
                        La venue du Messie, le Serviteur dont le nom est Germe (voir aussi le verset 12 du chapitre 6 où nous le voyons sur son trône), est promise. La pierre de fondement placée devant Joshua, n'est qu'une faible image de la vraie pierre, Christ, fondement inébranlable de toute la bénédiction d'Israël et de tout le gouvernement de Dieu sur la terre. Dieu y a lui-même gravé son vrai caractère de parfaite intelligence et d'omniscience, symbolisé par ces sept yeux qui voient tout.
 
                        L'iniquité du pays sera ôtée en un seul jour (comp. Es. 66 : 8). Israël a été désobéissant et il n'a pas gardé la mission dont Dieu l'avait chargé. Mais, après sa purification, cette responsabilité lui sera redonnée, et elle présente trois aspects :
 
                                   - le jugement dans la maison de Dieu (v. 7). Israël sera à la tête des nations, et à ce titre exercera le gouvernement et le jugement. L'Eglise, elle, ne sera pas sur la terre, car elle occupera la place glorieuse qui lui appartient dans la nouvelle Jérusalem. Mais associée à Christ dans son règne, elle partagera son gouvernement terrestre (Apoc. 5 : 10).
 
                                   - la garde, par le peuple de Dieu, du nouveau temple (v. 7), qui deviendra une maison de prière pour toutes les nations, ce qui n'était pas le cas pour les temples précédents
 
                                   - l'exercice d'un ministère sacerdotal par Israël au milieu des nations. Le résidu sauvé sera alors comme ces « hommes qui servent de signe » (v. 8). Les Juifs, dont l'existence a été si souvent menacée, sont déjà un miracle permanent, un témoignage constant de la puissance et de la grâce de Dieu. Ils le seront plus encore quand ils seront remplis par l'Esprit.
 
 
                        La vision s'achève sur une scène paisible et prospère, où chacun peut désormais convier en toute sécurité son prochain sous la vigne et sous le figuier.
 
 
 
                                   2.5 Cinquième vision : le chandelier et les deux oliviers (4 : 1-14)
 
                                                - le chandelier et les deux oliviers (v. 1-10)
 
                        La quatrième vision de nuit avait pour but d'encourager le souverain sacrificateur, Joshua. La cinquième est donnée pour fortifier le prince, Zorobabel, un autre type de Christ.
                        Christ est à la fois roi (Zorobabel) et sacrificateur (Joshua).
 
                        Il y a un moment de repos pour le prophète entre la quatrième et la cinquième vision nocturne. Il semble qu'il ait perdu une partie de sa vigilance ; en tout cas, il est réveillé par cette question de l'ange : « Que vois-tu ? ». Ce livre de Zacharie est rempli de questions. Le prophète ne peut rien comprendre sans les explications de l'ange. Il reconnaît son ignorance, obligé qu'il est de répondre : « Non, mon seigneur » (v. 5b), ce qui montre son humilité.
 
                        Cette nouvelle vision est remarquable. Il s'agit d'un chandelier d'or ; il porte une coupe à son sommet, d'où partent sept conduits pour alimenter sept lampes. Deux oliviers, de part et d'autre de la coupe, y déversent de l'huile, symbole du Saint Esprit.
 
                        Ce chandelier nous rappelle celui qui est décrit dans le tabernacle d'Exode 25. Mais la coupe et les deux oliviers sont des éléments nouveaux. L'ensemble est peut-être une image d'Israël considéré comme un témoignage pour Dieu dans le monde et remplissant cette fonction par le moyen du Saint Esprit.
                        Le chandelier représente, habituellement, le Seigneur Jésus, lumière du monde. Le chandelier du tabernacle, en or battu, rend d'avance témoignage aux souffrances qui seraient la part du Fils de Dieu (Ex. 25 : 31).
 
                        A la question du prophète : « Que sont ces choses, mon seigneur ? » (v. 4), l'ange répond : « C'est ici la parole de l'Eternel à Zorobabel, disant : Ni par force, ni par puissance (comp. Esd. 4 : 23), mais par mon Esprit, dit l'Eternel des armées ». Le temple ne serait pas reconstruit par l'énergie de l'homme, mais par l'activité souveraine de l'Esprit de Dieu. Le vrai secret de tout ministère, c'est la puissance spirituelle. Que les serviteurs de Dieu s'en souviennent !        
 
                        Les obstacles paraissaient impossibles à surmonter, telle une montagne inaccessible rencontrée par le voyageur sur son chemin (Hab. 3 : 6), « Qui es-tu, grande montagne (Marc 11 : 23), devant Zorobabel ? Tu deviendras une plaine ; et il fera sortir la pierre du faîte avec des acclamations : Grâce, grâce sur elle ! » (4 : 6, 7). Christ est cette pierre faîtière, la plus élevée de tout l'édifice, sa clef de voûte. Au chapitre précédent, il était la pierre de fondement et Dieu avait gravé sept yeux sur elle. Mais ici, de cette pierre du faîte, on ne dira qu'une chose : « Grâce, grâce sur elle ». Tous l'acclameront : il est celui sur lequel repose toute la faveur de Dieu.
 
                        A nouveau, la parole de l'Eternel vient à Zacharie, disant : « Les mains de Zorobabel ont fondé cette maison, et ses mains l'achèveront... ils se réjouiront, ces sept-là, et verront le fil à plomb dans la main de Zorobabel : ce sont là les yeux de l'Eternel qui parcourent toute la terre » (4 : 10 ; 2 Chr. 16 : 9). A quoi nous fait penser le fil à plomb ? Sans doute à notre responsabilité dans le travail d'édification, afin qu'il soit poursuivi avec fidélité (1 Cor. 3 : 8 - 10), en veillant à ce que l'enseignement soit bien « aligné » sur la parole de Dieu.
 
                        Cette vision amène une pensée de perfection, d'achèvement, de plénitude. On y trouve trois fois ce chiffre symbolique : sept. Il est ainsi question de sept lampes, de sept conduits, de sept yeux.
 
                        Dieu ne méprise pas le jour des petites choses et il nous invite à avoir la même disposition d'esprit. Un élan de foi, si faible, si humble soit-il, retient toute son attention. Peu importait la faible apparence de ce travail, il était fait pour le Seigneur.
 
                        Quand la haute montagne sera ôtée et le temple achevé par l'action puissante de l'Esprit de Dieu, la joie de la victoire éclatera.
 
 
                                               - Les réponses aux questions du prophète (v. 11-14)
 
                        Zacharie pose deux questions concernant les deux oliviers et les deux branches qui donnent l'huile par le moyen des deux conduits en or. Il ne fait pas de doute que ces « fils de l'huile », comme ils sont appelés, représentent, dans le contexte du temps de Zacharie, Joshua et Zorobabel : l'un est sacrificateur, le second est de lignée royale. Considérés ensemble, ils sont un type de Christ, sacrificateur sur son trône. A noter qu'en Israël, les sacrificateurs et les rois étaient oints d'huile (1 Rois 1 : 39 ; Ex. 29 : 21).
 
                        Mais c'est avant tout d'un témoignage futur que Zacharie est occupé. Il sera d'abord confié à deux témoins juifs (Apoc. 11 : 4). Ils sont décrits comme « les deux oliviers et les deux lampes qui se tiennent devant le Seigneur de la terre ». Leur témoignage sera rendu en relation étroite avec le Royaume pendant la seconde moitié des sept dernières années du temps des nations, la soixante-dixième semaine (d'années) de Daniel (voir Dan. 9). C'est la période de la grande tribulation. Enfin, le témoignage brillera de tout son éclat pour Israël, à travers Christ, quand celui-ci sera assis comme sacrificateur sur son trône.
 
                        Les croyants du temps actuel régneront alors avec Christ. Ils portent déjà ces deux caractères, royal et sacerdotal (1 Pier. 2 : 9). Ils sont appelés à rendre un témoignage lumineux. De même que l'huile dorée coule par les conduits d'or pour faire luire les lampes, le Saint Esprit est la puissance de tout témoignage.
 
                        Chacun de nous, chrétiens, doit être un canal que Dieu pourra utiliser pour la bénédiction de ceux qui nous entourent, d'où l'exhortation : « Soyez remplis de l'Esprit » (Eph. 5 : 18) !  
 
 
 
                                   2.6 Sixième vision : le rouleau qui vole (5 : 1-4)
                                                                                             
                        Les cinq premières visions avaient un caractère de réconfort, pour Jérusalem et la nation dispersée. Elles annonçaient la destruction de Babylone et de tous leurs ennemis, le pardon divin et la restauration de la théocratie (gouvernement où les chefs de la nation sont considérés comme les ministres de Dieu ou appartiennent à la race sacerdotale). Mais les trois dernières sont des visions du jugement qui doit précéder la bénédiction d'Israël. Il tombera sur tous ceux qui, au milieu de ce peuple, refusent d'écouter la parole du Dieu vivant.
 
                        Cette prophétie occupe une place toute spéciale parmi les livres des prophètes. Ezéchiel a eu une vision similaire. « Et je regardai, et voici, une main étendue vers moi, et voici, il y avait en elle un rouleau de livre. Et il le déploya devant moi ; et il était écrit devant et derrière ; et des lamentations, et des plaintes, et des gémissements y étaient écrits » (Ezé. 2 : 9-10). Ezéchiel devait manger ce livre (Ezé. 3 : 1). Cette scène nous rappelle aussi les livres de l'Apocalypse (chap. 5, 10), qui sont également liés aux jugements de Dieu sur la terre.
 
 
                                               - la sixième vison (v. 1-4)
 
                        Cette sixième vision est celle du « rouleau qui volait ». L'immense rouleau que voit le prophète est long de vingt coudées et large de dix coudées (environ 10m x 5m).
                        L'ange, chargé d'interpréter ces choses, révèle au prophète qu'il s'agit de la malédiction qui sort sur la face de toute la terre de la part de l'Eternel des armées ; elle entrera dans la maison du voleur et dans celle de celui qui jure faussement par son nom (8 : 17 ; Mal. 3 : 5). Peut-être ces transgresseurs pensaient-ils se cacher dans ces demeures ? Elle « logera » au milieu de ces maisons, qui seront consumées. Tout brûlera, aussi bien le bois que les pierres ; les termes employés sont les mêmes que pour les maisons lépreuses (Lév. 14 : 45). En contraste, l'Esprit de Dieu emploie le même verbe au Psaume 91 mais pour parler de la bénédiction du juste, appelé à « loger » à l'ombre du Tout-puissant (v. 1).
 
                        C'est une vision solennelle, qui parle énergiquement aux pécheurs. Le jugement que le péché attire sur un homme est terrible, à moins qu'il ne soit à l'abri du sang de Jésus Christ, qui a coulé de son côté percé.
 
                        Ce rouleau volant était écrit de part et d'autre, chose inhabituelle. Il représentait peut-être les deux tables de pierre, où la loi de Dieu était écrite « deçà et delà » (Ex. 32 : 15). Le vol et le faux serment représentent sans doute la violence et la corruption. Le faux serment est jugé par un commandement de la première table de la loi qui expose les devoirs de l'homme envers Dieu. Le vol est condamné par une ordonnance qui établit les relations entre les hommes. En réalité, tout péché est d'abord contre Dieu : « Vous me frustrez toujours », peut écrire Malachie, de la part de Dieu (3 : 8-12). Jurer faussement signifie que l'on veut couvrir le mal en invoquant le nom de Dieu (Ex. 20 : 7).
 
                        Le temps des exhortations et des commandements est passé. Ce rouleau qui vole mentionne seulement les affreuses malédictions que Dieu, dans sa colère, réserve à ceux qui ont désobéi à sa loi (Gal. 3 : 10). On trouve dans les chapitres 17 et 18 du Deutéronome les terribles détails du sort que Dieu réserve à un peuple apostat.
 
                        Le rouleau avait de grandes dimensions et était probablement lumineux. Une telle vision, dans la nuit, était certainement terrifiante. Ses dimensions correspondent exactement à celles du portique du temple de Salomon (1 Rois 6 : 3). Les hommes ne seront pas jugés pour leurs actions, d'après leurs propres normes, ni « pesés » avec leurs propres fausses balances, mais ils le seront selon l'appréciation du « Dieu de connaissance », dans le sanctuaire (1 Sam. 2 : 3).
 
                        En volant, ce rouleau donnait à chacun la possibilité de voir le message de la malédiction divine. Un des plus remarquables psaumes de jugement, le Psaume 50, délivre un message semblable au contenu de ce rouleau qui vole (v. 18-21). « Toutes choses sont nues et découvertes aux yeux de celui à qui nous avons affaire » (Héb. 4 : 13). Les doigts de la main écrivant sur le mur annonçaient au roi impie Belshatsar une terrible sentence de mort (Dan. 5 : 25).
 
                        Cette vision concerne en tout premier lieu Israël dans son incrédulité, mais elle a une plus large application touchant le jugement de la méchanceté sur la terre tout entière au jour de l'apparition en gloire de Jésus Christ.
 
 
 
 
                                   2.7 Septième vision : la femme assise au milieu de l'épha (5 : 5-11)
 
                                                - l'épha
 
                        L'ange commande à Zacharie de lever les yeux pour voir une autre vision surprenante. L'épha était une unité de mesure, utilisée dans le commerce des céréales, souvent à des fins frauduleuses (Mich. 6 : 10 ; Amos 8 : 5 ; Deut. 25 : 14).
 
                        Après sa déportation à Babylone et la dispersion, ce peuple auparavant essentiellement tourné vers des activités agricoles et pastorales, devint peu à peu un peuple de marchands. Les deux transgressions citées dans la vision du rouleau volant trouvèrent, dès lors, un terrain des plus favorables : « C'est un marchand ; la fausse balance est dans sa main ; il aime à extorquer » (Osée 12 : 8). A noter comment le Seigneur dira plus tard aux pharisiens et aux scribes, pleins d'intempérance et de rapine : « Et vous, -comblez la mesure de vos pères ! » (Matt. 23 : 32). Dans le livre de l'Apocalypse, il est question d'activités commerciales liées à la méchanceté, qui, à cause de l'impiété générale, sont mêmes parvenues à leur apogée (chap. 18). Les richesses sont accumulées par quelques-uns (Hab. 2 : 6), souvent au mépris des règles de l'équité et de la simple morale. N'est-ce pas une question brûlante d'actualité ? Cet épha « qui sort » représente aussi, semble-t-il, une activité malfaisante qui pénètre partout. Pour nous aujourd'hui, il évoque l'esprit de l'Antichrist qui est déjà dans le monde (1 Jean 4 : 3). Il précède la dernière heure, celle de l'apostasie juive et chrétienne (1 Jean 2 : 18-23). L'apostasie est un reniement complet de la foi et de la vérité. L'homme, dans la personne de l'Antichrist, niera le Père et le Fils. C'est la forme de l'apostasie chrétienne ; il niera que Jésus soit le Christ : c'est l'aspect juif de l'apostasie.
 
 
                                               - la femme assise
 
                        Zacharie voit ensuite, après qu'un disque de plomb a été soulevé, une femme assise au milieu de l'épha. L'ange déclare : « C'est la méchanceté ». Elle fait penser à la grande prostituée décrite au chapitre 17 de l'Apocalypse, avec sa coupe d'or pleine de ses abominations et des impuretés de sa fornication (v. 4). Cette femme serait une figure du « mystère d'iniquité qui opère déjà » (2 Thes. 2 : 7), mais qui n'a pas encore été pleinement manifesté : le couvercle de plomb est encore sur l'épha. Ici, la femme cherche visiblement à s'échapper, mais l'ange la fait retomber à l'intérieur et l'enferme au moyen du couvercle en plomb. L'épha dont elle se servait pour pécher devient l'instrument de son châtiment (comp. Prov. 5 : 22).
 
 
                                                - les deux femmes
 
                        Puis, deux femmes ayant « comme des ailes de cigogne » apparaissent, portées par le vent. Aux jours lévitiques, cet oiseau devait être considéré comme impur (Lév. 11 : 19). Dans la Parole, le vent est constamment en relation avec le jugement (Job 27 : 20-22 ; 30 : 22 ; Es. 7 : 2 ; 41 : 16 ; 26 : 6).
                        Elles soulèvent l'épha et l'emportent dans son lieu d'origine, le pays de Shinhar, pour lui bâtir une maison, au siège même de l'idolâtrie et de la révolte contre Dieu. Shinhar, c'est Babylone (Gen. 11 : 2, 9 ; 2 Rois 17 : 24). Le mal reviendra à un de ses points de départ majeurs : Babylone. Dans ce pays, avant que Dieu ne disperse les hommes en confondant leur langage, eut lieu une tentative pour construire la tour de Babel – et surtout un empire opposé à Dieu.
 
                        L'iniquité, en la personne de l'Antichrist, sera officiellement honorée comme un dieu dans la Babylone future. Quel contraste entre cette maison du verset 11, véritable temple du péché, et celle que Dieu bâtit pour demeurer au milieu des siens (4 : 9 ; 6 : 12) ! Le terme « Antichrist » signifie soit « contre Christ », soit « à la place de Christ », soit encore, en combinant les deux sens, celui qui prétend être Christ, s'oppose à lui.
 
 
                                   2.8 Huitième vision : les quatre chars (6 : 1-8)
 
                        Dans l'Ecriture, les chars et les chevaux représentent toujours la puissance de Dieu exerçant un jugement sur la terre (Jér. 46 : 9, 10 ; Joël 2 : 3-11). On note la similitude avec la première vision de nuit. Celle-ci était une vision de jugement pour les nations, un encouragement pour Juda. Les chevaux avaient fait une halte au milieu d'un bosquet de myrtes ; ici les chars accomplissent leur mission jusqu'au bout.
                        Il n'est pas fait mention des conducteurs des chars. Ces derniers semblent dirigés par l'intermédiaire d'une force invisible. Ils s'élancent dans une vallée profonde entre des montagnes d'airain, figure probable de la stabilité et de l'immutabilité du décret divin en jugement contre le mal.
                        Zacharie interroge l'ange : « Que sont ceux-ci, mon seigneur ? » et l'ange répond : « Ce sont les quatre esprits des cieux qui sortent de là où ils se tenaient devant le Seigneur de toute la terre » (6 : 4-5). Il s'agirait d'anges exerçant une activité pour Dieu, sur la terre (Luc 1 : 19 ; Héb. 1 : 14), pour conduire à son terme la mission assignée aux chars. Dieu opère d'une manière cachée pour l'accomplissement des plans du « Seigneur de toute la terre ».
                        Le pays du nord et celui du midi, qui occupent une place si éminente dans la prophétie, sont mentionnés ici. Les chevaux noirs sont partis sur ordre vers le pays du nord. L'ange crie à Zacharie que l'Esprit de Dieu s'en trouve apaisé. Est-ce la destruction de l'armée du nord (Babylone), qui avait déjà eu lieu au moment où Zacharie écrit (v. 8) ? Les chevaux tachetés s'en vont vers le midi, les vigoureux – d'autres traduisent : rouges – voudraient se promener sur la terre ; ils en reçoivent la permission.
                        Les visions de cette nuit mémorable ont pris fin. Les prophéties de Daniel, Zacharie et l'Apocalypse vont de pair dans une merveilleuse harmonie et s'expliquent l'une par l'autre.
 
 
 
                                   2.9 Le couronnement du souverain sacrificateur (6 : 9-15)
 
 
                                               - Joshua, type de Christ, couronné (v. 9-11)
 
                        La parole de l'Eternel est envoyée au jeune prophète, lui ordonant de faire des couronnes d'or et d'argent et de les mettre sur la tête de Joshua, le souverain sacrificateur.
                        Trois voyageurs sont venus de Babylone pour aider leurs frères, par des dons et des encouragements. C'est ainsi que notre libéralité peut contribuer à l'édification de la maison de Dieu et à la gloire de Christ.
                        La signification des noms de ces hommes est révélatrice :
                                   - Heldaï : « endurant » (appelé ensuite Hélem : « la force »)
                                   - Tobija : « l'Eternel est bon »
                                   - Jedahia : « l'Eternel sait ».
 
                        Ils sont reçus dans la maison de Josias (« l'Eternel supporte »), appelé au verset 14, Hen, c'est-à-dire « la grâce » pour entourer Joshua, type de Christ.
 
                        L'acte que Zacharie devait accomplir était hautement symbolique ; Joshua et le peuple ont dû être très étonnés d'entendre un tel commandement. La couronne royale n'appartenait pas au souverain sacrificateur, mais à un descendant de David.
 
 
                                               - Le Germe (v. 12-13)
 
                        Joshua reçoit la révélation qu'il préfigure Christ : « Voici un homme dont le nom est Germe », qui sera sacrificateur sur son trône. Le nom du souverain sacrificateur Joshua signifie : « Dieu est salut » ou « l'Eternel sauve » ; c'est la même racine que « Jésus ». Tel Melchisédec, Christ est à la fois Roi et Sacrificateur (Gen. 14 : 18 ; Héb. 7 : 1).
 
                        Ponce Pilate, à son insu, répétera en partie cette prophétie en déclarant devant la foule déchaînée : « Voici l'homme » (Jean 19 : 5). Si les Juifs rassemblés avaient gardé dans leur coeur les Ecritures, ils se seraient alors souvenus de cette parole de Zacharie 6 : 12.
 
                        Cette proclamation se fera à nouveau entendre, quand Christ apparaîtra, avec ses saints, venant des cieux, comme le Fils de l'homme. Il viendra pour bâtir le temple, « il portera la gloire et il s'assiéra et dominera sur son trône » (6 : 13). Christ ne sera plus sur le trône de son Père, mais sur le sien. Le Roi des rois et le Seigneur des seigneurs aura pris possession de son héritage. Le plan de paix conçu entre l'Eternel et Christ aura sa réalisation parfaite (v. 13).
 
 
                                               - Récompense des fidèles (v. 14-15)
 
                        Le Seigneur attribuera aux saints ce que, par pure grâce, ils auront préparé pour lui (Luc 19 : 24-26). Ces couronnes, qui toutes lui reviennent (v. 11), Il les décernera aux humbles fidèles qui l'auront honoré durant le temps où Il était méprisé (v. 14 ; Apoc. 3 : 11). Elles seront conservées en mémorial, dans le temple même.
 
                        « Ceux qui sont éloignés viendront » (v. 15). D'autres textes montrent toutefois que tous les dispersés parmi les nations n'arriveront pas dans le pays pour prendre part au règne (13 : 8-9 ; Dan. 12 : 1-3).
 
                        L'annonce de la réalisation des promesses messianiques est faite au peuple pour les encourager à l'obéissance et à la foi.
 
 
                                                         Extrait de « Sondez les Ecritures » (volume 13)