L'aveugle de naissance
Qui a péché, lui ou ses parents ?
Il faut que les oeuvres de Dieu soient manifestées en lui
L'aveugle est guéri par Jésus, « la lumière du monde »
L'homme qui a recouvré la vue rend un témoignage simple et clair
Après avoir accusé Jésus de ne pas garder le sabbat, les pharisiens cherchent à nier le miracle qu'Il vient d'accomplir
Par crainte des pharisiens, les parents de l'aveugle guéri refusent de déclarer comment leur fils a recouvré la vue
La fermeté du témoignage de l'aveugle guéri excite la colère des adversaires du Seigneur
Celui qui a eu les yeux ouverts rend hommage au Seigneur, tandis que « ceux qui voient deviennent aveugles »
Lire : Jean 9
Jésus est ému de compassion en découvrant un homme aveugle de naissance dans les rues de Jérusalem. Ce dernier avait toujours vécu dans les ténèbres, ne pouvant découvrir les beautés de la nature, ni les traits de ceux qu'il aimait. En outre, c'était un indigent, réduit à mendier son pain (v. 8).
Ce sera l'occasion de l'un des grands miracles de Jésus et l'instruction profonde donnée à ses disciples nous concerne également.
Voyant que Jésus arrête ses regards sur le malheureux, ses disciples lui posent une question qui manifeste la présence, dans leur esprit, d'une vérité profonde, mais aussi d'une dangereuse erreur.
La vérité, c'est que tout mal dans ce monde, toute souffrance dans notre humanité, proviennent du péché ; on ne saurait donc, sans blasphémer, les attribuer à Dieu (Gen. 3 ; Rom. 5 : 12).
L'erreur, générale parmi les Juifs, consistait à penser que toute souffrance était un châtiment pour des péchés personnels. Ainsi, aux yeux des amis de Job, les terribles épreuves de cet homme intègre étaient le signe irrécusable de graves transgressions, dont il devait s'être rendu coupable, à l'insu de tous (voir Luc 13 : 1).
Avec de telles pensées, les disciples ne conçoivent d'autre alternative que celle-ci : l'épreuve de l'aveugle était due aux péchés de ses parents, ou bien elle était la conséquence de ses propres péchés.
La première hypothèse pouvait être justifiée par la pensée que l'enfant était solidaire des péchés de ses parents (Ex. 20 : 5) ; elle s'appuyait aussi sur la constatation que, souvent, les enfants héritent divers maux de leurs père et mère.
Selon la deuxième supposition, la cécité de cet homme résultait des péchés qu'il avait lui-même commis ; mais alors comment était-ce possible puisqu'il était né aveugle ?
Les disciples se trouvent donc en présence d'une question très embarrassante ; l'une des solutions paraît impossible à envisager, tandis que l'autre, plausible, froisse leur sentiment de justice. Ils demandent à leur Maître de résoudre cette difficulté. Ils ne seront pas déçus dans leur attente.
Jésus ne nie pas les péchés de l'aveugle ou ceux de ses parents, mais Il conteste que cette infirmité soit le châtiment spécial de fautes personnelles. Puis il élève les pensées des disciples vers la miséricorde infinie de Dieu qui sait transformer un mal temporel en un bien éternel. Ce sont les « oeuvres de Dieu » (v. 4), cette action salutaire dont Jésus se sait l'organe particulier (v. 5). Ces oeuvres de sa grâce, Jésus les accomplissait durant sa vie ici-bas (5 : 36 ; 10 : 25). Il allait opérer une telle oeuvre sur le corps et sur l'âme de l'aveugle ; celui-ci était né aveugle afin que les oeuvres de Dieu soient manifestées en lui.
La main de Dieu conduit les circonstances pour sa propre gloire et celle de Christ. Toutes choses Le servent (Ps. 119 : 91). C'est aussi pour le bien spirituel de ses créatures : cet aveugle est mis en rapport avec Jésus, du fait de son infirmité, puis il est amené à la foi et à la vie éternelle (v. 38) !
Les paroles de Jésus confirment la permanence de la bonté de Dieu ; c'est la seule explication aux problèmes soulevés par les souffrances de notre humanité coupable (comp. 11 : 4). Ne devrions-nous pas remplacer les nombreux « pourquoi » que nous exprimons au cours de nos épreuves par des « en vue de quoi » ? Dieu, notre Père, ne juge pas toujours à propos de nous faire saisir ici-bas les raisons de nos souffrances, mais le mystère de toutes choses nous sera révélé là-haut. Nous comprendrons alors à quel point sa volonté est bonne, agréable et parfaite (Rom. 12 : 2). Acceptons avec reconnaissance que toutes choses travaillent ensemble pour le bien de ceux qui aiment Dieu (Rom. 8 : 28).
A la vue de ceux qui souffrent, gardons-nous de jugements faux et injustes ! Souvenons-nous plutôt de paroles telles que celles-ci : « Celui que le Seigneur aime, il le discipline et il fouette tout fils qu'il agrée. Vous endurez des peines comme discipline : Dieu agit envers vous comme envers des fils, car qui est le fils que le père ne discipline pas ? » (Héb. 12 : 6-7). En considérant les choses ainsi, ne verrons-nous pas la justice de Dieu et sa miséricorde se manifester d'une manière parfaitement harmonieuse ?
Pour Jésus, comme pour tous ses rachetés, travailler et faire les oeuvres de Dieu n'est possible qu'à un moment précis, celui de la vie présente ; « tandis qu'il fait jour…, pendant que je suis dans le monde », dit Jésus. Pour nous aussi, c'est durant le jour, c'est-à-dire au cours de notre vie. La nuit durant laquelle « personne ne peut travailler », est une image de la mort. En faisant ainsi allusion à sa sortie prochaine de ce monde, Jésus montre, par son infatigable activité, l'exemple que doivent imiter tous les siens.
Il répète plus d'une fois dans cet évangile qu'Il est la lumière du monde (8 : 12 ; 12 : 35) ; ici, au verset 5, Il le fait avec un à propos particulier, au moment où Il va communiquer à cet aveugle la lumière non seulement pour son corps mais aussi dans son âme.
Parfois le Seigneur guérissait les malades par une seule parole. D'autres fois, Il les touchait, montrant ainsi la nécessité d'un contact personnel. Enfin, dans certains cas, assez rares, Il employait des moyens visibles (Matt. 8 : 3 ; Marc 7 : 33 ; 8 : 23). Ici, c'est avec sa salive qu'Il fait une boue et la met, tel un onguent, sur les yeux de l'aveugle. On ignore pour quel motif Il emploie un tel moyen ! Le miracle qui s'opère ensuite reste un acte surnaturel, dispensé par sa puissance divine. Ordonner à l'aveugle, comme Il le fait ensuite, d'aller se laver au réservoir de Siloé, exerce sa foi (comp. 2 Rois 5 : 10-14). Cette source qui coule doucement, est une belle image de la grâce ; pourtant, le peuple la rejetait (Es. 8 : 6) ! Elle jaillit d'un rocher où s'élevait la Maison de Dieu. Son nom (« envoyé ») est précisément, dans cet Evangile, le caractère sous lequel Jésus se présente dans son ministère (3 : 7 ; 5 : 36 ; 6 : 29 ; 10 : 36 ; 17 : 3, 8, 21…). Il était venu apporter les trésors de la grâce divine, mais Il n'a pas été reçu. N'est-il pas naturel d'établir une relation entre cette source et Celui qui offre de l'eau vive à tous ceux qui sont altérés ?
L'aveugle a probablement été conduit à la source par quelqu'un qui lui rendait, sans le savoir, ce service pour la dernière fois. Les bonnes oeuvres sont préparées à l'avance pour que nous marchions en elles (Eph. 2 :10). En tout cas, cet aveugle, « s'en alla, et se lava et revint voyant »(v. 8). Avec la joie que l'on devine ! Toutefois il ne va pas immédiatement vers Jésus - il ne le connaissait pas encore - mais vers les siens (v. 8, 18).
Les voisins de l'aveugle guéri discutent pour savoir si c'est bien lui ou quelqu'un qui lui ressemble. Ses yeux étant maintenant ouverts, son visage si triste dans le passé, rayonne probablement d'une joie et d'une paix nouvelle ? Chers lecteurs, si vous avez rencontré le Seigneur, en est-il de même pour vous ?
Alors il n'esquive pas les questions dont il est assailli et il commence par affirmer : « C'est moi-même » (v. 9). La conversion ne devrait jamais passer inaperçue. La nôtre a-t-elle provoqué des changements évidents, visibles pour notre entourage ?
On lui demande alors comment il a été guéri. C'est une question à laquelle personne ne peut répondre. Le comment d'un miracle est toujours un mystère. Mais ce qu'il a éprouvé, son expérience personnelle, l'aveugle guéri peut le raconter avec autant de précision que de simplicité et de vérité (v. 11) ! Par contre, comme l'aveugle n'a pas pu voir Jésus avant sa guérison, il ne peut pas savoir où son libérateur se trouve. Il ne peut répondre à la question suivante : « Où est cet homme ? ».
La Parole décrit d'une manière admirable le développement progressif de la lumière intérieure chez cet aveugle guéri. Au commencement, il n'a que l'expérience qu'il vient de faire de la puissance et de l'amour de Jésus (v. 11), mais elle suffit pour l'amener à la conviction que son libérateur est un prophète, un envoyé de Dieu (v. 17). A la différence de ses parents, il affirme ensuite courageusement cette conviction devant les ennemis du Seigneur (v. 27-33). Enfin, en présence de Jésus et s'appuyant sur Sa parole, il parviendra à une pleine confiance en Lui (v. 38).
Après avoir accusé Jésus de ne pas garder le sabbat, les pharisiens cherchent à nier le miracle qu'Il vient d'accomplir
Qui sont donc ceux qui amènent l'aveugle guéri aux pharisiens ? A l'évidence ses voisins et plus particulièrement ceux qui ont émis des doutes. Or Jean précise que la guérison a eu lieu un jour de sabbat ! Circonstance aggravante pour les zélateurs de la Loi. Ils pensent que seuls les pharisiens peuvent porter un jugement sur la valeur légale de cette action. Il semble qu'il y a, dans leurs motifs, plus d'ignorance et de servilité que d'inimitié contre Jésus. En tout cas, les pharisiens s'attribuent l'autorité de chefs du peuple et sont prêts à intervenir. A leur tour, ils lui demandent comment il a recouvré la vue, cherchant un moyen de fonder une accusation d'avoir violé le sabbat.
Quelle précision et quelle vérité dans la courte déclaration de l'aveugle guéri : « Il a mis de la boue sur mes yeux, et je me suis lavé et je vois » (v. 15).
Quelques-uns, mal intentionnés, sans nier le miracle, concluent sans autre que celui qui l'a opéré ne peut pas être un envoyé de Dieu, alléguant le motif suivant : « Il ne garde pas le sabbat » (v. 16). D'autres, mieux disposés, concluent comme Nicodème (Jean 3 : 2), que de tels miracles, jamais vus, ne peuvent être l'oeuvre d'un homme pécheur ! Il y a donc de la division entre eux. Au fond, l'opinion personnelle de l'aveugle guéri leur importe fort peu. Mais ils la lui demandent, dans l'espoir de lui arracher quelque parole qui leur permettrait peut-être d'étayer leur accusation contre Jésus ou de convaincre de supercherie celui qui affirme avoir recouvré la vue (v. 18).
En réalité, ils entendent de sa bouche cette première confession : « C'est un prophète » (v. 17), autrement dit un envoyé de Dieu ! La conviction de cet ancien malade s'est éclairée et affermie au cours de la discussion à laquelle il vient d'assister. Désormais, l'apôtre Jean n'emploie plus le terme de pharisiens ; il dit : « les Juifs », expression par laquelle il désigne toujours dans son évangile les adversaires du Seigneur. La première mention s'applique à un peuple incrédule et rebelle à la prédication de l'Evangile (Jean 1 : 19).
Par crainte des pharisiens, les parents de l'aveugle guéri refusent de déclarer comment leur fils a recouvré la vue
Ces Juifs donc ne croient pas que l'homme a été aveugle et qu'il a recouvré la vue, jusqu'à ce qu'ils aient appelé les parents. Ils leur demandent : « Celui-ci est-il votre fils, que vous dites être né aveugle ? Comment donc voit-il maintenant ? » (v. 19). De ces deux questions, la première était facile. Quant à la seconde, ses parents ne pouvaient pas - et surtout ne voulaient pas -y répondre. Ils affirment leur filiation et le fait que leur fils est né aveugle. Mais quant à la guérison et touchant celui qui l'a opérée, ils se hâtent de rejeter toute implication, toute connaissance. Ils rejettent sur leur fils le soin de répondre : « Il a de l'âge, interrogez-le, il parlera de ce qui le concerne » (v. 21). Leur lâcheté, leur obséquiosité s'expliquent : ils veulent garder leur position, la vérité devrait-elle en souffrir (v. 22-24). Nombreux sont ceux qui leur ressemblent. Les parents craignaient, non sans motif, les Pharisiens et leur autorité despotique (Prov. 29 : 25). Ceux-ci avaient déjà convenu entre eux que si quelqu'un reconnaissait Jésus comme le Christ, il serait exclu de la synagogue (v. 22) ; il serait donc mis au ban de la société !
Les adversaires trahissent leur embarras. Ils rappellent une seconde fois l'aveugle guéri. L'incrédulité cherche toujours de nouveaux arguments pour nier l'évidence. Ils voudraient bien l'obliger, sous l'effet de la crainte, à se rétracter ! Ils prennent un ton solennel pour l'inviter à donner gloire à Dieu. C'était une sorte d'adjuration à Lui rendre l'honneur que l'aveugle était supposé Lui avoir refusé. A l'appui de leurs dires, ils affirment pompeusement, sans preuve : « Nous savons que cet homme est un pécheur » (v. 24 ; Jean 8 : 49). Ils prétendent combattre ainsi pour la gloire de Dieu ; ils insinuent que l'aveugle L'offense en osant déclarer que Jésus est un prophète.
Or, grâce à Dieu, l'aveugle guéri ne se laisse pas impressionner par ces hommes qui se sont assis dans la chaire de Moïse ! (Matt. 23 : 3). Sa réponse est remarquable par sa simplicité et sa limpidité ! Les ennemis cherchent à lui arracher un aveu, contraire à sa conscience. Ils ont dit : « nous savons… ». L'homme ne conteste pas leur science, il la laisse de côté et répond : « S'il est un pécheur, je ne sais : je sais une chose, c'est que j'étais aveugle et que maintenant je vois » (v. 25). Pouvons-nous tous parler ainsi ? Quiconque peut rendre témoignage de la vie en Christ, comme d'un fait d'expérience, n'a plus à craindre les multiples objections de l'incrédulité.
L'embarras de ces Juifs ne fait que croître ; ils espèrent encore entendre quelque chose de cet ancien aveugle, sur la manière dont Jésus l'a guéri, afin de l'accuser. C'est la quatrième fois qu'on l'interroge à ce sujet (v. 10, 15, 19, 26). Comprenant de plus en plus leurs intentions hostiles, l'aveugle guéri passe, si l'on peut dire, de la défensive à l'offensive ; il s'enhardit et sa parole devient incisive. Il leur demande s'ils veulent, eux aussi - les savants, les conducteurs - devenir ses disciples !
Ses adversaires sentent dans ses paroles l'aiguillon d'une désapprobation, ce qui excite leur colère : ils l'injurient. La Parole passe sous silence le détail de leurs injures et s'en tient à dénoncer leur vantardise et leurs accusations : « Toi, tu es le disciple de celui-là (un terme méprisant) ; mais nous nous sommes les disciples de Moïse » (v. 28). Ils se montraient pourtant constamment prêts à enfreindre la Loi par leur conduite !
Avec un discernement reçu d'en Haut, l'aveugle guéri, ignorant des subtilités de la religion juive, répond : « Il y a une chose étrange, que vous ne sachiez d'où il est, et Il a ouvert mes yeux ». Il ajoute en employant la même expression qu'eux : « nous savons que Dieu n'écoute pas les pécheurs ; mais si quelqu'un est pieux envers Dieu et fait sa volonté, celui-là il l'écoute. Si celui-ci n'était pas de Dieu, il ne pourrait rien faire » (v. 30-33) !
Leur orgueil clérical est blessé, leur fureur excitée, comme ce sera le cas pour les persécuteurs du témoin fidèle, Etienne (Act. 7 : 54, 57-58).
Ils chassent l'homme dont ils ne peuvent supporter le témoignage, en disant : « Tu es entièrement né dans le péché (allusion à sa cécité dès la naissance) et tu nous enseignes » (v. 34) ! Ils ne s'aperçoivent pas que, par cette injure, ils rendent hommage à la réalité du miracle qu'ils prétendent nier.
Celui qui a eu les yeux ouverts rend hommage au Seigneur, tandis que « ceux qui voient deviennent aveugles »
C'est pour son bonheur que l'aveugle guéri a été chassé dehors : il rencontre Celui qui a été rejeté avant Lui (Héb. 13 : 13). Il va désormais partager la solitude du Fils de Dieu, qui vient justement lui-même de sortir du temple (Jean 8 : 59). Jésus, sachant que cet homme a déjà souffert pour Son nom, désire parachever son oeuvre. Il va l'aider à faire un grand pas en avant, en éclairant son âme ! Il le trouve parce qu'il le cherche (v. 35).
Or, il y avait dans le coeur de cet homme une foi sincère envers son bienfaiteur. Il ne demande qu'à faire des progrès : heureuse disposition ! Il est saisi par cette question : « Crois-tu au Fils de Dieu ? ». Il répond promptement : « Qui est-il, Seigneur, afin que je croie en Lui ? » (v. 36). Alors Jésus se fait connaître à lui : « Et tu l'as vu, et celui qui te parle, c'est lui » (v. 37). Il voit Jésus de ses yeux, pour la première fois ; c'est justement celui qui l'aime ! Il acquiert la certitude qu'Il est le Fils de Dieu et répond avec ferveur: « Je crois, Seigneur ! ». Ensuite il se prosterne et Lui rend hommage (v. 38).
Jésus reçoit ce malade guéri, maintenant à Ses pieds. Au terme d'un remarquable cheminement, la Lumière (Christ) a été donnée à ses yeux mais surtout à son âme.
Le Seigneur aperçoit alors parmi ceux qui l'entourent, quelques-uns de ces pharisiens endurcis, qui sans cesse l'épient, aveuglés par leur orgueil spirituel, le pire de toutes les formes d'orgueil. Il déclare, devant cet éprouvant cénacle : « Moi je suis venu dans le monde pour le jugement, afin que ceux qui ne voient pas, voient ; et que ceux qui voient deviennent aveugles » (v. 39 ; Luc 2 : 32). Ces « sages » et ces « intelligents » s'imaginaient voir (Matt. 11 : 25), mais en repoussant dans leur haine la Vérité, ils étaient frappés de cécité morale et devenaient aveugles.
Il semble que ce soit d'un ton léger, railleur, que ces pharisiens posent la question : « Et nous, sommes-nous aussi aveugles ? » (v. 40). Jésus leur répond de façon solennelle : « Si vous étiez aveugles », semblables à ces ignorants qui le ressentent et soupirent après la lumière, « vous n'auriez pas de péché ». Mais votre incrédulité, votre endurcissement, votre prétention ont pour terrible conséquence que « votre péché demeure » (v. 41). Vu cet égarement devenu continuel, Il ne peut plus rien faire pour eux !
Au tombeau de Lazare, Celui qui a ouvert les yeux de l'aveugle manifestera sa puissance devant la mort
Le Seigneur vient d'accomplir un grand miracle. Une forte et durable émotion a été suscitée, de sorte que cet événement est rappelé au tombeau de Lazare.
Ceux qui étaient venus officiellement pour consoler les soeurs affligées, cherchaient, même en ces moments de deuil, à prendre le Seigneur en défaut. Ce sont les mêmes qui, devant les larmes du Jésus (Jean 11 : 35) étaient prêts à y voir sans doute une preuve de son impuissance. Ils se hâtent en tout cas de Le critiquer : « Celui-ci qui a ouvert les yeux de l'aveugle, n'aurait-il pas pu faire que cet homme ne mourût pas ? » (Jean 11 : 37). La victoire de Jésus sur la mort intervenue quatre jours auparavant n'en sera que plus éclatante (Jean 11 : 39, 43).
Cet aveugle-né illustre la condition naturelle de tous les hommes. Nous sommes spirituellement aveugles dès notre naissance, incapables de faire quoi que ce soit pour nous guérir. Mais Jésus est la lumière du monde ; Il veut amener tous les hommes dans la lumière et seul Il a le pouvoir de le faire (Matt. 9 : 28). Il promet : « Celui qui me suit ne marchera pas dans les ténèbres, mais aura la lumière de la vie » (Jean 8 : 12).
« Dans ta lumière, nous verrons la lumière » (Ps 36 : 9).
Enfants de Dieu, veillons à ce que rien ne vienne nous aveugler (2 Pier. 1 : 9-11). Le monde entier gît dans les ténèbres. Prenons garde afin que ses vains bonheurs ne viennent pas altérer notre discernement spirituel. Peut-être faut-il que le Seigneur intervienne et touche nos yeux afin que nous puissions enfin voir tout clairement.
« Ouvre mes yeux, et je verrai les merveilles qui sont dans ta loi » (Ps. 119 : 18).
Ph. L. 09. 03. 08