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LES CANTIQUES DES DEGRES (2)



 4- Regarder à la grâce du Seigneur : Psaume 123
 5- La délivrance des ennemis : Psaume 124
 6- La sécurité comme résultat de la confiance : Psaume 125
 7- Semailles et moissons : Psaume 126
 
 
4- Regarder à la grâce du Seigneur : Psaume 123
 
 
            4.1 : Le mépris de la part du monde
 
                        Se joindre au peuple de Dieu entraîne inévitablement le mépris de la part du monde (v. 3). Cette souffrance est d'autant plus ressentie qu'on peut s'y soustraire facilement. Un seul mot contre Dieu, et le mépris du monde s'efface. Nous acceptons peut-être plus facilement les épreuves auxquelles nous ne pouvons pas nous soustraire –maladie, accident, deuil- que celle causée par le mépris (v. 3) : cette souffrance-là ne tient qu'à notre fidélité.
 
                        Par l'épreuve, le croyant apprend à regarder au-delà des montagnes (Ps. 121 : 2) et à fixer ses regards sur le Seigneur lui-même, qui est dans les cieux (v. 1). Il demeure dans les cieux, mais Il n'est pas inaccessible. Il est le Créateur, le Tout-Puissant, mais aussi le Dieu qui fait grâce et qui répond à toutes nos nécessités (v. 2). Pour nous chrétiens, les regards se portent sur le Christ glorifié, le Fils de l'homme qui est dans le ciel (Héb. 12 : 2), après avoir connu le mépris et la souffrance sur la terre (Act. 4 : 11).
 
 
            4.2 : Comment répondre aux insultes ?
 
                        Quelle doit être notre attitude quand le monde nous méprise et nous insulte (v. 3-4) ? Ce cantique nous enseigne l'humilité, la dépendance et la patience comme réponse au mépris (v. 2). Il nous encourage aussi à en appeler sans cesse à la grâce du Seigneur par la prière en levant les yeux vers Lui (v. 1, 3). Se savoir petit devant les hommes produit la patience. Se sentir petit devant Dieu conduit à la dépendance, comme les serviteurs regardent aux moindres gestes de la main du maître pour connaître ses intentions (v. 2). Sa main frémit pour nous bénir, comme son coeur tressaille pour nous aimer.
                        Le mépris que le croyant rencontre est sa gloire, car « Dieu a choisi les choses viles du monde, et celles qui sont méprisées et celles qui ne sont pas, pour annuler celles qui sont » (1 Cor. 1 : 28).
                        « Le méchant, dans son orgueil, poursuit ardemment l'affligé » (Ps. 10 : 2). Comment devons-nous agir ou réagir dans une telle épreuve ? Le Psaume 123 ne l'indique pas, mais nous trouvons la réponse dans le Nouveau Testament. Devenu comme les balayures du monde et le rebut de tous, Paul offrait des supplications pour ceux qui le persécutaient (1 Cor. 4 : 13). Le chrétien est rendu capable de prier pour son ennemi et même de l'aimer (Matt.  5 : 44).
                        Quand nous sommes méprisés, ce n'est pas nous qui sommes visés, c'est Dieu lui-même qui est bafoué, car « celui qui méprise, ne méprise pas l'homme, mais Dieu » (1 Thes. 4 : 8).
 
                        Le monde dédaigne le chrétien pieux, car il le considère souvent comme un esprit faible, un doux idéaliste vivant en dehors des réalités de la vie. Mais la piété est dérangeante pour l'incrédule, car le monde se sent jugé par une conduite fidèle à la parole de Dieu. Refuser des alliances avec le monde et tout compromis avec le mal (Ps. 120) attire sur soi d'une manière inévitable, non seulement le mépris et les insultes, comme dans ce psaume, mais aussi l'hostilité et la persécution. C'est le thème du cantique suivant.  
 
 
            4.3 : Application prophétique
 
                        Esaïe décrit les circonstances qui entourent la composition de ce psaume. Le « reste » de Juda se trouve à Jérusalem, alors que la ville est entourée par l'Assyrien prêt à la détruire. Dans sa détresse, il s'écrie : « Eternel ! use de grâce envers nous... Sois leur bras tous les matins, et notre salut au temps de la détresse » (Es. 33 : 2).
                        L'Eternel promet la délivrance à celui qui marchera dans la justice. L'Assyrien sera détruit et les fidèles verront, comme dans le Psaume 122, « Jérusalem, une demeure tranquille » (Es. 33 : 20).
 
 
 
 
5- La délivrance des ennemis : Psaume 124
 
 
            5.1 : Opposition des ennemis (v. 1-5)
 
                        Sans l'Eternel qui est pour nous, que deviendrions-nous dans un temps de persécution ? La délivrance vient de Dieu seul (v. 1-2). « O notre Dieu, ne les jugeras-tu pas ? Car il n'y a point de force en nous devant cette grande multitude qui vient contre nous, et nous ne savons ce que nous devons faire, mais nos yeux sont sur toi ! » (2 Chr. 20 : 12). « Que dirons-nous donc à ces choses ? Si Dieu est pour nous, qui sera contre nous ? » (Rom. 8 : 31).
 
                        Par nous-mêmes, nous ne pouvons pas surmonter les forces de mal qui cherchent à détruire le peuple de Dieu. Toutes les valeurs terrestres s'opposent à la vérité de l'évangile : puissance, orgueil, égocentrisme, matérialisme... L'incompatibilité entre le monde et les témoins du Christ est absolue. Mais être détestés à cause de Jésus est la preuve qu'Il nous a choisis (Jean 15 : 19 ; Jac. 4 : 4).
 
                        Le Seigneur n'a jamais cherché à renverser un système politique, car le monde était déjà condamné. Il ne peut être amélioré. La Parole nous enseigne que nous devons plutôt souffrir une injustice personnelle que d'insister sur nos droits (1 Pier. 2 : 19-20 ; 4 : 14) et que nous devons toujours chercher à vivre en paix avec nos concitoyens pour autant que cela dépende de nous (Rom. 12 : 18).
 
                        L'hostilité envers les croyants ne devrait pas nous étonner. Jésus l'a lui-même annoncée à ses disciples (Jean 16 : 1-4). Si pour certains, les vrais chrétiens sont une véritable puanteur, pour d'autres ils sont une « odeur de vie » (2 Cor. 2 : 14-16). Ils sont lumière du monde et sel de la terre. Par leur présence, ils illuminent un monde de ténèbres et exercent un effet protecteur sur la société, car le Saint Esprit qui est en eux retient le mal de s'exprimer dans toute son horreur (2 Thes. 2 : 7).
 
                        Le fait d'être différent est une menace pour la société. C'est précisément cela qui peut susciter de violentes réactions de la part des hommes qui préfèrent demeurer dans les ténèbres pour accomplir la volonté de Satan. Mais ayons confiance. Rien n'a pu et ne pourra anéantir l'Eglise (Matt. 16 : 18). Elle subsistera jusqu'au retour de Christ, puisque des croyants seront transmués sans passer par la mort quand Il viendra chercher les siens (1 Thes. 4 : 17). C'est bien la preuve que de vrais chrétiens seront encore sur la terre à ce moment-là.
 
 
            5.2 : Délivrance et reconnaissance (v. 6-8)
 
                        Dieu délivre, souvent de manière inattendue, de tous les dangers, qu'ils soient d'ordre physique (v. 2-3) ou moral (v. 4, 5). Le Seigneur est toujours du côté de ceux qui se confient en Lui. Aucun problème ne reste sans solution avec Dieu, aucun événement ne se produit hors de son contrôle. Par reconnaissance, nous devons en retour témoigner des victoires du Seigneur pour les siens : « Qu'Israël le dise ! » (v. 1), et le louer pour toutes les délivrances (v. 6).
 
                        Le peuple de Dieu peut être réduit à l'extrême, jusqu'à être pris dans un piège. Mais le Seigneur est puissant pour veiller sur nos âmes. Personne ne peut les emprisonner (v. 7). Quand l'Eternel, le Créateur des cieux et de la terre (v. 8), juge le temps venu, Il délivre merveilleusement, et souvent miraculeusement, ceux qui se confient en Lui : Il rompt le piège du diable et le croyant peut s'enfuir loin de sa portée (v. 7).
 
 
            5.3 : Portée prophétique
 
                        L'Assyrien est comparé aux eaux d'un fleuve, à l'orage de puissantes eaux qui débordent (Es. 8 : 7-8 ; 28 : 2). Il est le fléau qui inonde (Es. 28 : 15, 18), qui cherche à engloutir et à submerger le « reste » de Juda (v. 2-3), mais Dieu intervient en délivrance et l'ennemi disparaît à jamais.
 
 
 
 
6- La sécurité comme résultat de la confiance : Psaume 125
 
 
            6.1 : Conviction (v. 1)
 
                        « Celui qui doute est semblable au flot de la mer, agité par le vent et jeté çà et là » (Jac. 1 : 6). Il n'est qu'un vagabond, errant à tout vent de doctrine. Mais le vrai pèlerin reste confiant en Dieu (v. 1), même au travers de multiples difficultés comme le mépris, les insultes (Ps. 123) ou la persécution (Ps. 124). Il est si ferme dans sa foi qu'il est comparé à la montagne de Sion : elle est inébranlable.
 
                        Il est facile de se confier dans les biens matériels, qui donnent un faux sens de sécurité par le sentiment de puissance qu'ils procurent. La vraie confiance ne repose pas sur eux, ni sur nos réalisations, nos aptitudes, aussi remarquables soient-elles. Ces choses sont éphémères. La vraie confiance repose sur un fondement inébranlable, qui est en dehors de nous, sur Dieu lui-même.
 
 
            6.2 : Protection (v. 2-3)
 
                        Le peuple de Dieu peut être frappé, réduit à peu de chose (Ps. 124), mais l'Eternel entoure les siens pour les protéger des attaques des ennemis et maintenir la cohésion de l'ensemble. L'Eternel est comme les montagnes qui entourent Jérusalem. Ce lieu de rassemblement reste solidement établi, car il est bien gardé (v. 2). De même, et malgré toutes les défaillances humaines, les portes du séjour des morts ne prévaudront pas contre l'assemblée, la mort elle-même ne pourra rien contre elle (Matt. 16 : 18). Dieu protège les siens. Il ne permettra pas que le mal domine sur nous et que nous soyons tentés au-delà de ce que nous pouvons supporter (v. 3 ; 1 Cor. 10 : 13).
 
 
            6.3 : Récompense (v. 4, 5)
 
                        Le Psalmiste demande à l'Eternel de faire du bien à ceux qui font le bien (v. 4). Dieu est bon envers ceux qui sont purs de coeurs (Ps. 73 : 1) et Il n'est pas injuste pour oublier ceux qui le servent (Héb. 6 : 10). Le Seigneur récompense la fidélité, non sur la base de quelque mérite, mais parce qu'Il n'est le débiteur de personne.
 
 
 
            6.4 : Remarque générale sur les six premiers cantiques
 
                        Les six premiers Cantiques des degrés comportent un remarquable parallélisme : dans les trois premiers, on assiste au rétablissement d'une âme qui l'amène à rechercher la compagnie des croyants et à se réjouir. Dans les trois suivants, la foi s'approfondit au travers des expériences.
                        L'âme est exercée par la perversité du monde (Ps. 120) ; les croyants sont méprisés par un monde indigne (Ps. 123).
                        Dieu donne des promesses pour chaque étape de la marche : l'Eternel sera fidèle (Ps. 121) ; le peuple de Dieu réalise la valeur des promesses au travers de circonstances adverses : l'Eternel a été fidèle (Ps. 124).
 
                        La joie éclate en arrivant à la ville sainte où règnent unité et paix parmi les frères (Ps. 122) ; malgré les épreuves, Jérusalem n'a pas chancelé, car l'Eternel la protège de toutes parts (Ps. 125).
 
 
            6.5 : Application prophétique
 
                        Les ennemis ont disparu. « Le bâton de la méchanceté ne reposera pas sur le lot des justes », une allusion à la puissance de l'Assyrien (Es. 10 : 24) et à d'autres ennemis qui se disputent la possession d'Israël (l'Antichrist, la bête romaine, Edom et d'autres nations).
                        Jérusalem, si souvent détruite, est relevée sur une base inébranlable. Notez la remarquable correspondance entre le verset 4 et Esaïe 33 : 14-17, Dieu délivre « ceux qui sont droits de coeur ». Le verset 5 mentionne la partie du peuple qui s'est laissé séduire par les promesses de l'Assyrien ou qui a accepté le joug de l'Antichrist. Ils marcheront avec ces ouvriers d'iniquité. Ils n'ont aucune part en Israël. La paix demandée sur Jérusalem (Ps. 122 : 6-7) s'étend maintenant à tout le peuple (v. 5).
 
 
 
 
7- Semailles et moissons : Psaume 126
 
 
            7.1 : Rêves ou réalité ? (v. 1)
 
                        Les délivrances sont l'oeuvre de Dieu seul (v. 1). Il a soudainement délivré les prisonniers (Ps. 124 : 7). Quand Dieu opère d'une manière inattendue, notre première réaction est de penser que nous sommes victimes d'une illusion ou d'un mirage. Nous croyons rêver (Gen. 45 : 26-28 ; Act. 12 : 9, 15). Les disciples ont cru voir un fantôme quand le Seigneur est venu à leur secours sur le lac de Tibériade (Marc 6 : 49), et un esprit lorsque le Ressuscité leur est apparu le premier jour de la semaine (Luc 24 : 37). Nous avons tant de peine à croire que Dieu répond aux prières ! Mais l'incrédulité est changée en rire quand la première surprise est passée.
 
 
            7.2 : La joie (v. 2- 3)
 
                        Les délivrances de l'Eternel remplissent les coeurs de joie. Le peuple de Dieu peut alors chanter avec allégresse. La vraie joie est saine. Elle est un réel témoignage à la puissance de Dieu devant le monde ; ce dernier en reste spectateur, car il ne peut jamais connaître la vraie joie.
 
                        La joie est une émotion profonde de l'âme. Elle n'est pas l'apanage de quelques chrétiens spirituellement avancés. Non, elle est une nécessité pour chaque croyant, car elle s'oppose aux murmures et à la propre volonté. De plus, nous avons tous besoin de joie pour accomplir nos tâches, sinon la force nous manque : « la joie de l'Eternel est votre force » (Néh. 8 : 10). Il est évident que nous ne pouvons pas nous réjouir dans toutes les circonstances de la vie. Les épreuves existent. Mais même au milieu des difficultés, le croyant peut toujours trouver des sujets de joie, s'il les cherche dans le Seigneur (Phil. 4 : 4) et dans sa Parole (Jér. 15 : 16).
 
                        Pour être véritablement joyeux, nous devons non seulement obéir au Seigneur, mais encore l'aimer et le croire (1 Pier. 1 : 8). La joie chrétienne sans l'amour et sans la foi n'existe pas.
 
 
            7.3 : Les fruits (v. 4-6)
 
                        La puissance de Dieu, non seulement libère (Rom. 6 : 22), mais rétablit la vie au-delà de nos attentes (« comme des ruisseaux d'eau dans le désert du midi »). Une pluie soudaine fait fleurir le désert.
 
                        La reconnaissance envers Dieu pour ses délivrances se manifeste, non seulement par des paroles (v. 2-3), mais aussi par des actes (v. 5), en semant la Parole comme le Seigneur l'a fait (v. 6 ; Matt. 13 : 2-23). Les semailles ne vont pas sans peines et sans souffrances (v. 5-6 ; Act. 20 : 19 ; 2 Tim. 3 : 10-13). Semer, c'est d'abord perdre, et perdre le meilleur grain. La tâche est immense au milieu de l'opposition. Mais les larmes versées sont celles qui arrosent et font germer la semence. L'eau de la souffrance produit des gerbes de récompense (v. 6).
 
                        Nous devons semer comme le Seigneur a semé et croire qu'Il fera germer la semence au temps convenable. La récolte est la sienne.
 
 
            7.8 : Application prophétique
 
                        Ce psaume célèbre la délivrance du « reste » du peuple juif après sa terrible tribulation (v. 1 ; voir Ps. 14 : 7). Quand Israël, chassé parmi les nations, retournera à l'Eternel,  celui-ci mettra fin à sa dispersion et amènera son rétablissement (Deut. 30 : 3 ; Jér. 30 : 18). Juda (« les captifs de Sion », v. 1) et Israël (les dix tribus, les « captifs » du v. 4) seront réunis en un lors de l'anéantissement de l'Assyrien (Jér. 30 : 3). Les fidèles contempleront Celui qui les aura délivrés (v. 6). Les gerbes que le Seigneur portera après avoir souffert pour son propre peuple, c'est Israël rétabli dans sa terre.

                                                       Extrait de « Sondez les Ecritures » (volume 14)