Je suis là – au milieu
Dans la vie chrétienne il existe un aspect personnel et un aspect collectif
Le caractère de « petits enfants » est indispensable dans le royaume des cieux
La grâce en activité est nécessaire dans l'assemblée chrétienne
L'amour de Christ en activité (Jean 14 : 18)
L'amour des siens pour aller à sa rencontre est-il suffisant ?
Jésus a dit : « Car là où deux ou trois sont assemblés à mon nom, je suis là au milieu d'eux » (Matt. 18 : 20).
Il y a des moments dans l'expérience chrétienne où une grande vérité de Dieu s'impose à l'âme avec une force irrésistible et y laisse une impression qui ne peut jamais être effacée. Je me souviens d'un tel moment en repensant à ces paroles bien connues du Seigneur de Matthieu 18. J'avais 18 ans à l'époque et mon intérêt pour l'œuvre et les choses du Seigneur avait commencé à s'éveiller dans ma vie. Avec d'autres jeunes chrétiens, j'écoutais un serviteur du Seigneur très doué et bien instruit, qui avait près de 60 années de connaissance et de pratique de la vérité. Soudain, il s'est tourné vers nous et nous a demandé : « Voulez-vous, jeunes convertis, rencontrer votre Sauveur ? ». Lorsqu'il s'est arrêté un instant, mon cœur a répondu : « Oui, rien ne pourrait me donner une plus grande joie que cela ». Puis il a répondu lui-même à sa propre question et a dit : « Je crois que vous pourriez courir cinquante miles pour rencontrer votre Sauveur, mais vous n'avez pas besoin de le faire, car Il a dit : « Car là où deux ou trois sont réunis en mon nom, je suis là au milieu d'eux ». S'arrêtant à nouveau pour laisser cette grande parole produire son plein effet sur nous, il a poursuivi : « Lorsque je vais à la réunion matinale du jour du Seigneur, je me dis toujours : Je vais rencontrer le Fils de Dieu ».
À ce moment-là, et pour la première fois, l'immensité du privilège qui était à ma portée m'a frappé. J'ai découvert que notre Seigneur qui est dans le ciel, avait désigné un lieu sur la terre, où Il pouvait et voulait rencontrer ceux et celles qui désiraient dans leur amour s'approcher de Lui et Le voir. Aujourd'hui encore, j'ai le sentiment que rien sur la terre ne peut surpasser cette bénédiction. À partir de ce moment, les choses ont pris une nouvelle tournure pour moi.
Dans la vie chrétienne il existe un aspect personnel et un aspect collectif
J'ai appris qu'il y avait deux aspects dans ma relation avec mon Seigneur :
- Il y a d'abord ce qu'Il fait et façonne en moi dans sa grâce pleinement suffisante et toujours disponible. J'avais déjà appris un peu de cela, car Il m'avait sauvé et me gardait, et je savais qu'Il me soutiendrait jusqu'à la fin, car c'est ce qu'Il avait dit, et je savais qu'Il ne reviendrait jamais sur sa parole.
- Mais également un autre aspect des choses avait attiré mon attention. J'ai découvert que c'était un privilège pour moi d'être ici-bas pour Lui avec tous ceux qui L'aimaient, et que je devais être rassemblé avec eux à son Nom. Le dessein de Dieu est que ceux qui aiment le Seigneur soient ses représentants pendant son absence, qu'ils recherchent ses intérêts et qu'ils le fassent ensemble. Dans ces conditions, lorsqu'ils sont rassemblés, Il sera présent au milieu d'eux. Cette présence sera leur gloire et donnera le caractère à ces réunions, où Il sera au-dessus de tous et de tout. Cette déclaration du Seigneur devint pour moi un commandement, un commandement tel que seul l'amour peut en donner, mais un commandement royal dans son caractère qui ne pouvait être ignoré ou négligé sans une grande perte spirituelle.
Considérez-bien le sens de ces paroles du Seigneur : maintenant dans le ciel, Il déclare qu'Il viendra vers ses disciples, pour s'entretenir dans une heureuse communion avec eux comme ses représentants sur la terre. En effet, « à son nom » signifie que Lui, le grand et éternel Bien-aimé, se manifestera aux objets de son affection. Il se délectera de leur amour qui répond au sien, et Il recevra leur adoration. Le Seigneur montre ici (Matt. 18 : 20) sa présence au milieu des siens dans sa forme la plus élémentaire, les « deux ou trois ». Il l'énonce de manière à laisser la place à un développement plus complet qui sera révélé par la suite par le Saint Esprit dans le Nouveau Testament. Y a-t-il quelque chose de plus béni, de plus inspirant, de plus consolant pour le cœur ou de plus fortifiant pour la foi que sa présence au milieu de nous ? Et s'il en est ainsi pour nous, que doit-il en être pour Celui qui a pris ce rendez-vous, car son amour ne peut se satisfaire de rien d'autre que de la compagnie de ceux qu'Il aime !
C'est le Fils de Dieu qui a dit : « Je suis là ». Et nous, qu'Il a rachetés par son propre sang, Il nous a choisis comme ses compagnons ! C'est là une grâce indicible, et son amour qui surpasse toute connaissance chasse toute crainte de nos cœurs devant Lui. Mais avec quel profond respect devrions-nous aller au devant de Lui ? Combien le grand fait de sa présence devrait nous toucher profondément ! Quel genre de personnes devrions-nous être « en sainte conduite et en piété » (2 Pi. 3 : 11), quand nous allons à la rencontre du Fils de Dieu ! Tous ceux qui le réalisent, reconnaîtront que cela donne un caractère particulier à tout rassemblement au milieu duquel Il vient. Il ne peut certainement pas honorer de sa présence si ces conditions sont absentes. Là où le Christ est, Il doit être TOUT. Qui oserait dire « non » à cela ? Cela signifie que tous ceux qui prétendent avoir sa présence ne l'ont pas forcément parce qu'ils prétendent l'avoir. Et que tous ceux qui prétendent être rassemblés à son nom ne le sont pas nécessairement en vérité. Il y a certaines conditions indispensables, et c'est sa grâce seule qui peut les produire. N'oublions pas que tout est grâce, sinon il y aurait de la place pour l'orgueil spirituel et la vantardise, choses qui sont en abomination devant Lui.
Le caractère de « petits enfants » est indispensable dans le royaume des cieux
Dans l'évangile de Matthieu, le Seigneur est le Roi, mais le Roi rejeté, et ceux qui l'ont rejeté ont été rejetés par le Père. Les chefs hautains d'un peuple orgueilleux n'étaient pas le matériau avec lequel le royaume des cieux pouvait être construit. Le Seigneur n'a pas pu les ajouter à son assemblée, et les choses bénies que le Père devait révéler leur ont été cachées. Ils étaient sages et prudents à leurs propres yeux et sont restés dans l'ignorance et dans la mort, et des petits enfants ont été choisis à leur place : « Jésus dit?: Je te loue, ô Père, Seigneur du ciel et de la terre, parce que tu as caché ces choses aux sages et aux intelligents, et que tu les as révélées aux petits enfants » (Matt. 11 : 25).
Au chapitre 21, c'est par la bouche des petits enfants que la louange est établie et parfaite : « Par la bouche des petits enfants et des nourrissons, tu as établi ta louange » (v. 16). Et ces deux grandes choses sont la joie et l'occupation de toute assemblée dans laquelle le Seigneur est présent : révélation divine d'un côté et réponse des croyants de l'autre. Dieu s'est fait connaître à nous comme Père, et la louange et l'adoration en découlent. Mais seuls les enfants et les nourrissons y participent. C'est pourquoi le Seigneur ouvre son discours par ces mots : « Si vous ne vous convertissez pas et ne devenez pas comme les petits enfants, vous n'entrerez pas dans le royaume des cieux » (Matt. 18 : 3).
Ceux qu'Il rassemble ont le caractère de petits enfants. C'est le premier point essentiel. Mais qu'est-ce que cela veut dire ? Cela signifie qu'ils ont tourné le dos à tout ce que l'homme peut avoir en haute estime, à tout ce en quoi naturellement les hommes se glorifient et se confient. Ils ont une vie nouvelle qui ne se glorifie pas dans la chair mais seulement dans le Seigneur. C'est le début de la première épître aux Corinthiens : « Où est le sage ? où est le scribe ? où est le raisonneur de ce siècle ? » (1 : 20). Non pas dans l'assemblée chrétienne où se trouve la présence du Seigneur. Ces hommes se vantent dans les assemblées des hommes et y reçoivent l'admiration et les louanges de leurs semblables, ou deviennent l'objet de leur jalousie et de leur envie. Ils ne comprennent pas les choses de Dieu, et sont de fait mis de côté. La croix du Christ, qui abaisse leur orgueil, et qu'ils méprisent et rejettent, leur barre le chemin vers la véritable assemblée de Dieu, et au lieu de cela, Dieu choisit les choses folles, les choses faibles, les choses viles et les choses méprisées, afin que personne ne se glorifie en sa présence (1 : 27-28).
Ce sont les petits enfants qui font les délices du Seigneur, ils n'ont rien d'autre pour se glorifier que le Seigneur. Je répète que c'est la première condition essentielle, la première condition indispensable pour s'assurer la présence du Seigneur. « Apprenez de moi, dit-Il, car je suis débonnaire et humble de cœur » (Matt. 11 : 28).
La grâce en activité est nécessaire dans l'assemblée chrétienne
Le deuxième élément essentiel apparaît en relation avec la question de Pierre : « Seigneur, combien de fois mon frère péchera-t-il contre moi, et lui pardonnerai-je ? Jusqu'à sept fois ? » (Matt. 18 : 21). Pierre avait senti que le Seigneur les conduisait dans une situation entièrement nouvelle et leur enseignait ce que la loi n'avait jamais prescrit. Et il pose sa question avec une surprise évidente. Mais combien il a dû s'étonner de la réponse du Seigneur : « Je ne te dis pas jusqu'à sept fois, mais jusqu'à 70 fois sept fois » (v. 22). C'est une grâce illimitée. C'est ce que dit Paul aux Colossiens : « Vous pardonnant les uns aux autres... comme aussi le Christ vous a pardonné, vous aussi faites de même » (3 : 13). Pierre était trop étonné pour répondre, mais nous pourrions supposer qu'il ait dit: « Seigneur, ce n'est pas possible pour la nature humaine », et nous pourrions supposer aussi la réponse du Seigneur : « Non, ce n'est pas possible pour la nature humaine, mais c'est possible pour la nature divine. C'est ainsi que je vous ai traités et que je vous traite, faites les uns aux autres comme je vous fais ». En un mot, c'est l'introduction de Christ.
Il s ‘agit de chasser l'homme avec tout son orgueil et de faire entrer Christ et toute sa grâce. Lorsque les croyants sont sur cette ligne de pensée, ils ont la présence du Seigneur et ils le savent. Là où une compagnie de chrétiens est faible sur cette ligne, la présence du Seigneur sera obscurcie. La présence du Seigneur n'est pas là où l'orgueil de l'homme a rejeté la grâce du Christ.
Sommes-nous réellement convaincus de l'infinie bénédiction de la présence du Seigneur au milieu des siens ? Nous importe-t-il de rencontrer le Fils de Dieu qui nous a aimés et qui est mort pour nous ? Alors ne devrions-nous pas Le mettre au premier plan et considérer comme secondaire tout le reste, même le service pour Lui parmi les hommes ? Que Dieu exerce grandement chaque lecteur quant à la vérité de l'Écriture sur cette grande chose, afin que nous recherchions et puissions apprécier la présence du Seigneur au milieu de nous avant toute chose.
L'amour de Christ en activité (Jean 14 : 18)
Nous savons que l'une des grandes caractéristiques de l'amour est le désir constant d'être en compagnie de son objet. S'il doit être à distance, il communiquera avec l'être aimé et travaillera jusqu'à la limite de ses forces pour lui ; mais rien ne peut le satisfaire si ce n'est sa compagnie. Nous croyons qu'il en est ainsi de l'amour de notre Seigneur Jésus Christ pour les siens. Il nous sert et nous communique souvent des pensées précieuses et réconfortantes, mais peut-Il venir à nous ? Est-ce possible ? Si c'est le cas, nous savons qu'Il le fera. Mais Il n'est pas sur la terre. Il a traversé la mort, Il est sorti du tombeau et est monté au ciel ; et le ciel nous semble parfois si loin. Peut-Il nous rejoindre depuis sa place élevée et exaltée dans la gloire du ciel ? Oui, Il le peut, car l'amour a trouvé un moyen, il a dit : « Je ne vous laisserai pas orphelins : Je viens à vous » (Jean 14 : 18). Je sais bien que ces paroles étaient adressées à ses disciples déconcertés et affligés, et qu'elles avaient une application et une signification très particulières pour eux, c'est qu'ils le verraient vivant, ressuscité d'entre les morts. Ils l'ont effectivement vu, ils ont regardé avec étonnement ses mains et son côté blessés, mais ce sont aussi des paroles bonnes et vraies pour nous, car Il a dit : « Heureux ceux qui n'ont pas vu et qui ont cru » (Jean 20 : 29).
Considérez-bien ces paroles: « Je ne vous laisserai pas orphelins », car telle est leur signification – je ne vous laisserai pas désolés, abandonnés, seuls, sans soins. C'est tout cela et plus encore. Un orphelin peut être soigné, et même très tendrement par d'autres personnes, mais son cœur réclame l'amour d'une profonde relation naturelle. « Je veux ma mère » est le cri qui s'échappe du cœur de l'enfant endeuillé. - « Je ne te laisserai pas crier ainsi envers moi, dit le Seigneur, je viendrai à toi ». Tiendra-t-Il sa parole ? Assurément. Sa parole est aussi ferme que les piliers du trône de Dieu, et son amour ne peut se satisfaire de rien d'autre que de la compagnie des personnes aimées. Tout est pour le mieux de son côté. Qu'en est-il du nôtre ?
L'amour des siens pour aller à sa rencontre est-il suffisant ?
De notre côté, trois choses sont nécessaires. Il s'agit de l'amour, de la foi et du Saint Esprit. J'aurais peut-être dû mettre le Saint Esprit en premier, car tout élan vers le Seigneur vient de Lui. Il doit en effet diriger cet élan, le soutenir et faire apporter tout son fruit dans l'assemblée du Christ. De plus ce n'est pas seulement le Saint-Esprit qui est actif, mais aussi le Père. Le Seigneur a dit : « Moi, je ferai la demande au Père, et il vous donnera un autre Consolateur, pour être avec vous éternellement, l’Esprit de vérité, que le monde ne peut pas recevoir, parce qu’il ne le voit pas et ne le connaît pas. Mais vous, vous le connaissez, parce qu’il demeure auprès de vous et qu’il sera en vous » (Jean 14 : 16-17). Jésus s'en allait, mais son amour désirait trouver un moyen de rencontrer ceux qu'Il aimait. Il priera le Père, et l'intérêt du Père pour ses disciples, les bien-aimés du Seigneur, sera si grand qu'il enverra le Saint Esprit pour habiter en eux, afin que le Seigneur ne cherche pas leur compagnie en vain, et qu'Il ne les aime pas sans en recevoir une réponse. Tout a été divinement prévu.
Notre amour pour le Seigneur est-il suffisant pour nous faire désirer sa compagnie ? Nous manque-t-Il dans le monde où nous devons vivre ? Sommes-nous comme la bien-aimée du Cantique de Salomon, qui cherchait son bien-aimé et disait : « Je l'ai cherché, mais je ne l'ai pas trouvé » (3 : 2), et aussi aux sentinelles : « Avez-vous vu celui que mon âme aime ? » (3 : 3). Il n'est pas dans le monde des affaires, ni dans les lieux de plaisir ; et nos cœurs ne peuvent être satisfaits dans aucun de ces lieux. Désirons-nous ardemment la compagnie du Seigneur ? Aimeriez-vous, par exemple, rencontrer votre Sauveur ? Si vous répondez : « Oui, oui, par-dessus tout, c'est ce que je désire », alors il y a encore une chose : « Croyez-vous en sa parole ? » - Il a dit : « Là où deux ou trois sont réunis en mon nom, je suis là au milieu d'eux » et aussi « Je viens à vous ». Cela suffit-il ? Si oui, avec quelle joie nous nous hâterons à cette rencontre. Sa présence sera réalisée par l'Esprit, et fera brûler les cœurs. Une sainte soumission au Seigneur en résultera très certainement. Ces cœurs ne pourront jamais L'oublier. Là où se trouve sa présence, là où Il règne au milieu des siens, se trouve sa véritable assemblée. C'est là qu'Il montre ses mains et son côté, c'est là qu'Il fait renaître dans les cœurs en adoration le sentiment de l'amour qui L'a fait souffrir - et Il le fera jusqu'à ce qu'Il vienne enlever son Église dans la gloire.
J. T. Mawson – Magazine Ministry