NOTES SUR LE LIVRE DE LA GENÈSE (ch. 45 et 46)
GENÈSE 45
Joseph se fait connaître à ses frères (v. 1-8)
Une abondante bénédiction (v. 9-24)
Le retour des fils de Jacob vers leur père (v. 25-28)
GENÈSE 46
La famille de Jacob descend en Égypte (v. 1-27)
Joseph reçoit sa famille dans le pays de Goshen (v. 28-34)
Joseph se fait connaître à ses frères (v. 1-8)
Au chapitre 44, on ne voit pas les frères de Joseph confesser leurs péchés envers lui, ni envers leur père. Pourtant, ils ont pris conscience que « Dieu a trouvé leur iniquité » (v. 16). Puis ils plaident pour Benjamin et Juda évoque de façon pathétique la peine que connaîtrait leur père s’il perdait son plus jeune fils. On ne peut que voir le travail de Dieu dans leurs cœurs. Maintenant, devant ce retour sans ambiguïté de ses frères, « Joseph ne put plus se contenir » (45 : 1). « Il laissa éclater sa voix en pleurs » (v. 2). Au chapitre 43, Joseph, ému en reconnaissant ses frères, avait dû se retirer pour pleurer (v. 30), mais ici il se manifeste ouvertement à eux. Il n’y aura pas de témoins (v. 1b), et personne d’autre n’entendra dire par Joseph ce que ses frères ont fait autrefois (v. 4-8). Il y a dans la vie du croyant des moments de stricte intimité avec son Seigneur, des confessions qui doivent rester secrètes.
Joseph pleure sept fois dans ces chapitres (42 : 24 ; 43 : 30 ; 45 : 2, 14 ; 46 : 29 ; 50 : 1, 17) ; dans ce dernier verset (50 : 17), il pleurera de tristesse en voyant le manque de confiance de ses frères qui craignent sa vengeance. Mais l’amour de Joseph a pardonné. De même, « Dieu est fidèle et juste pour nous pardonner nos péchés et nous purifier de toute iniquité » (1 Jean 1 : 9). Mais la confession et la repentance sont indispensables pour rétablir la communion avec Lui. Il est impossible que nous perdions notre salut acquis définitivement à la croix du Seigneur Jésus ; mais sans la communion, nous pouvons perdre la joie du salut.
Les frères de Joseph sont « troublés » devant lui lorsqu’il se fait reconnaître, car il est devenu un très grand personnage. Mais il les rassure, comme plus tard, le Seigneur rassurera les disciples qui croyaient voir un esprit : « Paix à vous ! » (Luc 24 : 36-37).
Sitôt après s’être fait reconnaître - « Je suis Joseph ! » -, il demande : « Mon père vit-il encore ? » (v. 3). Il manifeste son intérêt pour son père âgé, et leur dit ensuite : « Hâtez-vous, montez vers mon père » (v. 9). Il veut que celui-ci sache rapidement que son fils vit encore, et qu’il apprenne à quelle gloire Dieu l’a élevé (v. 13). Qu’en est-il de nous quant à notre affection envers nos parents, surtout dans leur âge avancé ?
Dans son amour pour ses frères, Joseph désire qu’il n’y ait plus de distance : « Approchez-vous de moi » (v. 4a). Enfin, il ne leur cache pas leur responsabilité : « Je suis Joseph, votre frère, que vous avez vendu pour l’Égypte » (v. 4b). Mais il discerne le plan divin derrière les faits (v. 5-8). Il en est toujours ainsi : derrière les circonstances, il y a toujours les plans de Dieu en bien, et c’est une consolation pour nous (Lam. 3 : 38 ; Rom. 8 : 28). Tous les hommes sont responsables de la crucifixion du Seigneur ; mais c’était le plan de Dieu, pour la rédemption des hommes, qui s’accomplissait (Act. 2 : 22-23). « Ne fallait-il pas que le Christ endure ces souffrances... ? » (Luc 24 : 26). Joseph, dans les plans divins, était « le conservateur de la vie » pour l’Israël futur, descendance de Jacob (v. 5, 7). Le Seigneur est le « conservateur » de la vie éternelle pour ceux qui croient en Lui.
Une abondante bénédiction (v. 9-24)
Joseph veut avoir sa famille près de lui et l’entretenir dans le « pays de Goshen », le meilleur de l’Égypte (v. 10-11). De même, la volonté du Seigneur, pour chacun de nous, c’est que nous soyons bien « près » de Lui (voir 1 Sam. 22 : 1-2, 20-23), afin de nous protéger et de nous bénir. Il dit : « Venez à moi, vous tous qui vous fatiguez et qui êtes chargés, et moi, je vous donnerai du repos » (Matt. 11 : 28).
Si les frères de Joseph devaient raconter « toute sa gloire » à leur père (v. 13), combien plus nous-mêmes devons-nous raconter la gloire du Seigneur à son Père et notre Père (Marc 5 : 19) ! Sachons apporter à Dieu « le parfum du nom de Jésus », comme le dit un poète chrétien.
Enfin, « ses frères parlèrent avec lui » (v. 15). Que Dieu nous aide à voir par la foi et en communion avec le Seigneur les gloires variées qui sont les siennes - passées, présentes et futures - qui nous sont révélées dans la Parole.
La « rumeur » de la venue des frères de Joseph est parvenue jusqu’au grand roi d’Égypte, et il s’en réjouit (v. 16). Il leur fait dire par Joseph d’aller au pays de Canaan et de ramener vers lui leur père et leurs familles (v. 17-18). Ils devaient être occupés de Joseph et de son amour, ainsi que de la promesse de jouir du meilleur de l’Égypte. Quant à nous, soyons occupés du Seigneur et de sa promesse de nous introduire bientôt dans le ciel avec Lui.
Joseph va faire deux recommandations à ses frères :
- « Que vos yeux ne regrettent pas vos meubles » (v. 20). Ne regrettons pas les choses de la terre. Comparées à la connaissance du Seigneur, elles ne sont que des « ordures », dit l’apôtre Paul (Phil. 3 : 8). Sur quoi ou sur qui les yeux de notre cœur sont-ils fixés ? Pensons à nos biens spirituels dont nous pouvons déjà jouir, dans une mesure, au moins ; bientôt, ce sera en plénitude dans la perfection du ciel.
- « Ne vous querellez pas en chemin » (v. 24). L’apôtre Jacques nous dit que les querelles viennent des jalousies ; les unes et les autres sont des œuvres de la chair (Gal. 5 : 20). Philippiens 2 : 1-9 enseigne que si nous sommes remplis de la pensée qui a été dans le Christ Jésus, nous sommes délivrés de l’esprit de division. Gardons-nous des querelles (Jac. 3 : 14). « Celui qui sème des querelles entre des frères est en abomination à l’Éternel » (Prov. 6 : 16-19).
Toutes les ressources pour le voyage viennent de Joseph pour ses frères, du Seigneur pour nous. Joseph fournit tout ce qui est utile pour le voyage des fils d’Israël vers Canaan (v. 21-22) :
- les « chariots » pour les transporter – le Seigneur prend en charge les siens tout le long de leur chemin et « prend soin » d’eux (1 Pier. 5 : 7) ;
- les « provisions pour le chemin » - la Parole de Dieu, nourriture de nos âmes, entretient l’énergie pour la marche ;
- des « vêtements de rechange » - il faut avoir « dépouillé le vieil homme » et « revêtu le nouvel homme » (Éph. 4 : 22-24), une conduite et un témoignage dignes de Celui à qui nous appartenons. Les croyants sont en route pour voir la gloire du Seigneur (Jean 17 : 24). À leur conversion, moralement, ils changent de comportement, c’est le témoignage extérieur que figurent ces « vêtements de rechange ».
Au chapitre 43, Jacob avait envoyé au « gouverneur » de l’Égypte, ce qu’il y avait de meilleur au pays de Canaan : des choses attrayantes, mais qui ne nourrissaient pas. Joseph, lui, envoie à son père « dix ânes chargés de ce qu’il y avait de meilleur en Égypte, dix ânesses chargées de blé, de pain et de vivres » (v. 23). Et « le pays de Goshen », la partie la plus riche d’Égypte leur est réservée. Dans le Seigneur Jésus, nous avons une « meilleure espérance » (Héb. 7 : 19), une « meilleure alliance » (8 : 6), des « biens meilleurs et permanents » (10 : 34). « Tout ce qui nous est donné de bon et tout don parfait descendent d’en haut, du Père des lumières » (Jac. 1 : 17). Nos propres ressources ne peuvent nourrir personne ; le Seigneur seul suffit pour la nourriture spirituelle de tous.
Du point de vue prophétique, Joseph est une image du Seigneur glorifié et exerçant le pouvoir sur les nations. Il est le moyen de la conservation de la vie, c’est-à-dire du salut (v. 7 ; 50 : 20). Il est uni à une épouse prise parmi les nations (41 : 45 ; 46 : 20), dont il est peu question, car elle ne fait qu’un avec lui, comme l’Église est unie au Seigneur pour constituer l’homme mystique à qui toutes choses sont assujetties (Éph. 1 : 22-23).
La bonté de Dieu s’exerçant actuellement envers les nations vient à la suite de l’infidélité d’Israël à son Dieu, comme le gouvernement de Joseph en Égypte découlait de son rejet par ses frères. Et de même que les relations entre Joseph et ses frères ont été rétablies après leur repentance, les relations de Dieu avec Israël reprendront lorsqu’un « reste », ou « résidu », se repentira (És. 10 : 21 ; Rom. 11 : 5, 16-36).
Le récit compris entre le verset 16 du chapitre 45 et le verset 27 du chapitre 46 (les préparatifs du voyage de Jacob et de ses fils de Canaan à Goshen, et le voyage lui-même), nous instruit au sujet de notre cheminement depuis le lieu de la famine spirituelle jusque vers le Seigneur, sa Personne et ses ressources. L’apôtre Paul parle de la « course » chrétienne (2 Tim. 4 : 7).
Le retour des fils de Jacob vers leur père (v. 25-28)
Lorsque les fils de Jacob arrivent auprès de leur père, leur première parole est le touchant témoignage qu’ils rendent au sujet de Joseph : « Joseph vit encore ; et même c’est lui qui gouverne tout le pays d’Égypte » (v. 26). Mais, n’ayant que peu confiance en ses fils, Jacob reste froid dans son cœur. Il faut qu’on lui rapporte les paroles de Joseph et qu’on lui montre les chariots qu’il a envoyés, pour que son esprit se ranime. Alors, il n’a plus qu’une hâte, c’est de voir son fils. C’est une étape du long travail que Dieu poursuit dans le cœur de Jacob, depuis le chapitre 28 jusqu’au chapitre 49.
La repentance des frères de Joseph envers lui prophétise la repentance encore future d’Israël vis-à-vis du Seigneur qu’il a crucifié autrefois, ce dont il ne s’est jamais repenti. Il devra connaître « la détresse de Jacob » juste avant l’établissement du règne du Seigneur. Il apparaîtra alors sur la montagne des Oliviers au résidu fidèle d’alors, qui reconnaîtra son Messie en voyant « celui qu’ils ont percé », et se repentira (Zach. 12 : 10). Jacob ne pouvait pas croire ses fils qui lui disaient que Joseph vivait encore et qu’il gouvernait l’Égypte, car il avait vu la tunique de son fils couverte de sang. Mais enfin, sur l’instance de ses fils et voyant les chariots, les yeux de sa foi s’ouvrent. De même, Israël, à l’aube du millénium, s’ouvrira à la foi en son Messie.
Pour Jacob, le but du voyage, c’était Joseph en personne (v. 10, 28), et le meilleur du pays d’Égypte (v. 18). Notre but, c’est le Seigneur Jésus lui-même, et également la jouissance du plein accomplissement des bénédictions spirituelles dans les lieux célestes dont nous sommes bénis déjà maintenant (Éph. 1 : 3). La pensée de retrouver Joseph vivant pousse, seule, Jacob à se lever et à partir. C’est l’énergie de la foi. « Joignez à votre foi la vertu » (2 Pi. 1 : 5). Cette « vertu » doit aussi nous caractériser, pour marcher avec le Seigneur. En pensant à toutes les promesses spirituelles qui sont les nôtres, disons comme le psalmiste : « Ma coupe est comble » (Ps. 23 : 5). En retrouvant Joseph vivant, Jacob retrouve « l’héritier » des promesses divines. Comme tout à nouveau, l’avenir s’ouvre devant ses yeux !
La famille de Jacob descend en Égypte (v. 1-27)
Ces versets donnent le récit du voyage de Jacob vers l’Égypte. Au premier verset, le patriarche est appelé Israël ; il est bien maintenant un homme changé, un « vainqueur de Dieu » (ch. 32). Mais au verset 2, Dieu l’appelle « Jacob », nom qui souligne la miséricorde de Dieu envers cet homme jadis fourbe et rusé.
Peut-être Jacob a-t-il encore quelque hésitation pour partir en Égypte. Mais Dieu l’invite à partir sans crainte (v. 3b). La première partie des paroles adressées à Jacob par l’Éternel est une révélation de Lui-même : « Moi, je suis Dieu, le Dieu de ton père » (v. 3a). Nous avons d’abord à faire des progrès dans la connaissance de Dieu et du Seigneur. Ensuite Dieu indique clairement le chemin à suivre, et Il promet sa présence ; enfin Il révèle le futur, en renouvelant la promesse déjà faite à Abraham (15 : 13-14).
Au chapitre 28 : 13, l’Éternel était apparu à Jacob, au sommet d’une échelle. Il lui avait fait la promesse d’être avec lui et de le ramener. Jacob était en mauvais état spirituel, et Dieu n’avait pas de contact direct avec lui. Mais ici, Il lui dit : « Ne crains pas de descendre en Égypte… Moi, je descendrai avec toi... » (v. 3-4). Dieu n’est plus « sur l’échelle », mais, dans une heureuse communion, Il peut « descendre ». Le Seigneur accomplit toujours ses promesses. Jacob montrera sa foi lorsqu’il fera promettre à Joseph de l’enterrer dans le pays de la promesse et non en Égypte (47 : 30). Fidèle à Lui-même, Dieu fera remonter le peuple d’Égypte en Canaan (Ex. 12 : 51).
« Jacob ! Jacob ! » (v. 2). Souvent, dans la Parole, Dieu appelle quelqu’un en prononçant deux fois son nom : Abraham (Gen. 22 : 11), Moïse (Ex. 3 : 4), Samuel (1 Sam. 3 : 10), Marthe (Luc 10 : 41), Simon (Luc 22 : 31), Saul (Act. 22 : 7). Cela marque un appel solennel, à des moments décisifs de la vie. Le Seigneur nous connaît personnellement. Ici, Dieu appelle Jacob par son nom significatif - « usurpateur ». Mais en même temps, Il lui montre son amour et ses soins. Et cela est encourageant pour nous. Il connaît tout de nous, et Il nous aime. Il se présente à Jacob comme « le Dieu de son père ». Il ne change pas. Autrefois indépendant, Jacob est devenu dépendant, obéissant, et ne peut pas partir sans connaître la volonté de Dieu.
Jacob quitte Hébron et va jusqu’à la limite du pays. L’appel de Joseph était fort, et les circonstances favorables. Avant de descendre en Égypte, Jacob a à cœur de monter à Beër Shéba (le « puits du serment ») : Dieu y avait fait la promesse à Abraham, de multiplier sa descendance et de le bénir (22 : 15-19). Il renouvelle la promesse à Jacob qui offre des sacrifices (v. 1). Beër-Shéba est aussi le lieu où Abraham, et ensuite Isaac, avaient fait un serment avec Abimélec, roi des Philistins (21 : 31 ; 26 : 23). C’est là que l’Éternel apparaît maintenant à Jacob et l’encourage à descendre en Égypte.
Abraham avait commis la faute de descendre en Égypte (12 : 10, et il s’en était suivi de lourdes conséquences. Isaac, lui, en avait été empêché par Dieu lui-même (26 : 2). Mais, pour Jacob, c’est en Égypte, en effet, que Dieu va multiplier sa descendance : « Je t’y ferai devenir une grande nation » (v. 3c). Il semble que c’est à la formation de ce peuple en Égypte (Ex. 1 : 7, 20) qu’il est fait allusion ici – ce grand peuple que Dieu fera sortir d’Égypte « à main forte et à bras étendu ». « Tout Israël sera sauvé » (Rom. 11 : 26) après la grande tribulation, mais ce ne sera à ce moment-là qu’un « reste » des 12 tribus.
C’est en Égypte que Jacob et les siens vont jouir sans restriction du meilleur du pays, tandis que Joseph gouverne et administre ce pays. On peut y voir une autre prophétie, nous amenant au règne de Christ et à son administration parfaite, où Israël jouira du meilleur des bénédictions terrestres caractérisant le millénium, pour toutes les nations, certes, mais surtout pour le peuple de Dieu.
À Beër-Shéba, Jacob a donc compris qu’il fallait s’arrêter, d’abord rendre honneur à Dieu et attendre ses instructions. Cela souligne qu’il est important de connaître la volonté de Dieu pour chaque circonstance. Les expériences passées sont utiles ; elles affermissent notre foi. Mais dans deux situations paraissant semblables, la volonté de Dieu peut ne pas être la même.
Il faut premièrement connaître la Parole de Dieu, car elle donne les principes généraux de la volonté de Dieu ; si une pensée incompatible avec ces principes se présente à notre esprit, elle ne vient pas de Dieu. Par exemple, la Parole enseigne aux croyants qu’ils doivent se marier « dans le Seigneur » (1 Cor. 7 : 39). Par conséquent, si un croyant désire se marier avec un non-chrétien, il peut savoir qu’il n’accomplit pas la volonté de Dieu, de même pour une personne engagée dans le témoignage rendu à la table du Seigneur et envisageant de se marier avec quelqu’un qui n’a pas pris le même engagement.
Il faut rechercher la pensée de Dieu pour chaque cas. Romains 12 : 1-2 donne des enseignements à ce sujet : offrir son corps (tout son être) « en sacrifice vivant, saint, agréable à Dieu » (Jacob a offert des sacrifices d’animaux), ne pas se conformer au monde, être « transformé par le renouvellement de son intelligence », ensuite « discerner » la volonté de Dieu.
Jacob quitte Beër-Shéba. « Les fils d’Israël firent monter Jacob, leur père, ainsi que leurs petits enfants et leurs femmes. Ils prirent leur bétail et leur bien, qu’ils avaient acquis dans le pays de Canaan, et vinrent en Égypte, Jacob et toute sa descendance » (v. 6). Rien de ce qui appartient à Jacob ne reste en arrière. Tous partent, en utilisant les moyens fournis par le Pharaon. Ces versets 5 à 7 montrent la responsabilité des parents selon la pensée de Dieu : ils ont à emmener leur famille tout entière avec eux dans leur « voyage » vers le Seigneur. Ils doivent enseigner leurs enfants, et leur faire partager leur vie de piété. Bien sûr, il vient un moment où l’enfant choisit sous sa propre responsabilité, lorsqu’il en devient capable.
Dans cette liste des descendants de Jacob se rendant en Égypte avec lui, on remarque que les enfants des servantes sont deux fois moins nombreux que ceux de Léa et Rachel. 66 personnes sont descendues en Égypte, Jacob non compris. Joseph, Asnath et leurs enfants complètent ce nombre qui atteint 70 (v. 27).
C’est cette arrivée en Égypte que, beaucoup plus tard, l’adorateur parvenu en Canaan devait rappeler dans sa louange (Deut. 26 : 5). Nous pouvons aussi, parfois, rappeler nos origines, dans le culte, pour glorifier Dieu qui nous a arrachés à la perdition.
Dieu a noté par ordre tous les fils de Jacob, désignés avec leurs mères respectives. Mais, c’est seulement pour Rachel, la bien-aimée de Jacob, qu’il est dit : « Rachel, femme de Jacob » (v. 19). Les trois autres, imposées à Jacob par la fourberie de Laban, n’avaient pas la même position, ni devant Dieu, ni devant Jacob. Aux 70 personnes nommées, il faut ajouter les femmes de ses fils (v. 26), Jacob lui-même, Joseph et ses deux fils ; en tout, 75 (Act. 7 : 14).
Joseph reçoit sa famille dans le pays de Goshen (v. 28-34)
Dieu utilise Juda restauré pour préparer le chemin, et Jacob l’envoie au-devant de Joseph qu’il avait vendu autrefois. La tribu de Juda est responsable de la mort du Seigneur. C’est cette tribu qui Le recevra et préparera le terrain aux autres tribus, pour le millénium.
Jacob retrouve Joseph, après l’avoir considéré comme mort pendant 20 ans, comme par une résurrection. « Je verrai ta face en justice ; quand je serai réveillé, je serai rassasié de ton image », pourra dire David (Ps. 17 : 15). Il est maintenant comblé (comparer 37 : 35 avec 42 : 38 et 46 : 30). Un amour ardent lie Jacob et Joseph (v. 29-30). L’épreuve est terminée pour Jacob. Il estime pouvoir quitter la scène (v. 30) ; mais il vivra encore 17 ans en Égypte (47 : 28). Cela nous fait penser au moment où nous verrons le Seigneur, ressuscité et glorifié. Nous Lui serons rendus semblables (1 Jean 3 : 1-3). Jacob et Joseph pleurent ensemble, tandis que Dieu essuiera les larmes de nos yeux (Apoc. 21 : 4).
C’est après la pleine restauration de ses frères que Joseph les appelle « mes frères » (v. 31 ; 47 : 1). Il a fallu la rédemption accomplie par la mort du Seigneur et sa résurrection pour qu’Il puisse appeler les siens « mes frères » (Jean 20 : 17 ; Héb. 2 : 11- 12). Ce dernier verset cite le Psaume 22 : 22, concernant tout d’abord Israël : toute la descendance de Jacob. Joseph a pleinement pardonné à ses frères coupables. De même, le sang du Seigneur versé sur la croix a une pleine efficacité pour « nous purifier de tout péché » (1 Jean 1 : 7). Le Pharaon du temps de Joseph n’est pas celui que l’on trouve dans l’Exode où il prendra un caractère satanique. Ici, il représente Dieu, au-dessus de tous, exerçant l’autorité suprême (47 : 6).
Joseph met sa famille à part des Égyptiens, dans le pays de Goshen, la meilleure partie de l’Égypte (45 : 18 ; 47 : 6, 11), et il dit au Pharaon : « Mes frères… sont venus vers moi » (v. 31). Égaré loin de son Dieu, Israël entendra, plus tard, l’exhortation de l’Éternel : « Si tu reviens, Israël, reviens à moi » (Jér. 4 : 1). C’est ce que les frères de Joseph avaient fait, de cœur. Lorsque le Seigneur était au milieu de son peuple, Il a été méprisé, bafoué, haï et rejeté. Mais, dans l’avenir, un faible nombre de Juifs Le reconnaîtra comme étant le Messie promis, et Le recevra de cœur. Israël, en Égypte, mis à part du peuple du pays, n’a pas tardé de se détourner de son Dieu pour adorer les dieux égyptiens. Josué devra lui dire : « Ôtez les dieux que vos pères ont servis de l’autre côté du fleuve et en Égypte, et servez l’Éternel » (Jos. 24 : 14).
Joseph avertit ses frères de ce qu’il dira au Pharaon : « Mes frères et la maison de mon père… sont venus vers moi » (v. 31). Mais devant le Pharaon, il ne dit pas « vers moi ». Il s’efface humblement, devant celui qui est au-dessus de lui (47 : 1). Cependant, le Pharaon, clairvoyant, dira lui-même au chapitre 47 : 5 : « Ton père et tes frères sont venus vers toi ». Prophétiquement, le Seigneur dira : « Me voici, moi et les enfants que Dieu m’a donnés » (Héb. 2 : 13). Joseph est un médiateur entre le Pharaon, représentant l’autorité de Dieu, et le Seigneur Jésus qui « n’a pas honte de les appeler (les croyants) ses frères » (Héb. 2 : 11-12).
Comme le Seigneur nous enseigne ce que nous devons dire au Père de sa part (Jean 16 : 23), Joseph met dans la bouche de ses frères, ce qu’ils doivent demander au Pharaon (v. 33- 34). Très jeunes, les enfants adressent leurs prières au Seigneur ; apprenons-leur aussi à réaliser notre position bénie d’enfants devant notre Père céleste. Le Saint Esprit nous fait dire : « Abba, Père » (Rom. 8 : 15), Il prend de ce qui est à Christ et nous le communique » (Jean 16 : 14). Mais si le Seigneur nous aide « merveilleusement », prenons garde à ne pas nous « élever dans nos cœurs » jusqu’à nous perdre (2 Chr. 26 : 15-16).
Joseph ne cache pas à sa famille le mépris des Égyptiens pour tous les bergers (v. 34) ; mais il ne les incite pas à abandonner cette occupation qui est la leur, afin de les garder de l’opprobre. « Sortons vers lui (le Christ) hors du camp, portant son opprobre » (Héb. 13 : 13), était-il dit aux chrétiens qui devaient sortir du judaïsme. Cette exhortation est pour tous les croyants qui doivent se séparer moralement du monde, et même du monde religieux qui ne reconnaît pas la saine doctrine. Il semble qu’un roi possédant de nombreux troupeaux avait conquis l’Égypte, ce qui aurait provoqué la haine des Égyptiens pour les bergers. Quelle que soit notre occupation, ne l’abandonnons pas à notre conversion, dans la mesure où elle est compatible avec le témoignage ; mais, exerçons-la avec fidélité devant nos supérieurs, tout en gardant l’obéissance au Seigneur (1 Cor. 7 : 18-24). Fidèle devant le roi de Babylone qu’il servait, Néhémie était en faveur auprès de lui, et a été exaucé. Le Seigneur Lui-même se nomme « le bon berger » (Jean 10 : 11, 14), et Il a été haï du monde et de son peuple. Abel, le premier, était berger et, son frère, homme du monde et qui le haïssait, l’a tué (Gen. 4). David, type du Seigneur, était berger (1 Sam. 16 : 11). L’Assemblée a besoin de « bergers » rassembleurs, et non de chasseurs ou de prédateurs qui dispersent les brebis.
D’après des notes prises lors de réunions d’étude de la Parole
À suivre (11-05) : Genèse 47-48