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NOTES SUR LE LIVRE DE LA GENÈSE (ch. 28 à 31)


GENÈSE 28
          Bénédiction d’Isaac au départ de Jacob (v. 1-9)
          Le songe de Jacob (v. 10-15)
          Béthel, maison de Dieu (v. 16-22)
GENÈSE 29
          Jacob arrive chez son oncle, Laban (v. 1-14)
          La tromperie de Laban (v. 15-30)
          La foi de Léa (v. 31-35)
GENÈSE 30
          Naissances au sein de jalousies et d’intrigues (v. 1-24)
          Jacob au service de Laban (v. 25-43)
GENÈSE 31
          L’exode de la famille de Jacob (v. 1-21)
          Laban poursuit Jacob (v. 22-35)
          La réplique de Jacob (v. 36-44)
          Le monceau de pierres (v. 45-55)


GENÈSE 28

                        Bénédiction d’Isaac au départ de Jacob (v. 1-9)

            Après avoir reçu les leçons de Dieu, Isaac est devenu ce que devait être un vrai patriarche ; il agit selon l’Éternel ; il prononce une bénédiction conforme à la pensée divine ; il commande à Jacob de prendre une femme de sa propre famille. Il invoque le Tout-Puissant : c’est le nom de relation sous lequel Dieu se faisait connaître aux patriarches, à Abraham (ch. 17), à Isaac (ici), à Jacob (ch. 35 et 43). La bénédiction de Jacob consiste en ce qu’il fructifiera et multipliera. Isaac transfère sur son fils la bénédiction d’Abraham.
            Jacob était âgé, mais il est soumis à son père. Il doit en être ainsi dans nos maisons. Les enfants doivent soumission à leurs parents aussi longtemps qu’ils sont dans leur maison. Bien sûr, l’autorité ne s’exerce plus sur eux comme dans leur enfance. Prenons garde au caractère de nos familles, à la crainte de Dieu qui doit y régner. « Moi et ma maison, nous servirons l’Éternel », pouvait déclarer Josué sans hésitation (Jos. 24 : 15).
            L’élément positif, en Jacob, c’est que, en dépit de son caractère rusé et peu sympathique, il aimait l’héritage qui lui était destiné. Aussi reçoit-il cette promesse qu’il possédera le pays (v. 4).
            Quant à Ésaü (v. 6 à 9), il a vu et entendu cette conversation entre son père et son frère. C’est probablement d’une manière tout à fait extérieure qu’il pense se conformer au désir de ses parents en épousant une Ismaélite, descendante d’Abraham en plus des femmes qu’il avait déjà.

                        Le songe de Jacob (v. 10-15)

            Jacob part de Beër-Shéba. Il quitte la maison paternelle. Il va à Charan, puis il passe la nuit en un lieu, car « le soleil était couché » (v. 11). C’est le début d’une période difficile de plus de 20 ans (voir 31 : 41), qui prend fin au chapitre 32 : 31. « Le soleil se levait sur lui comme il passait Peniel ». Pendant toute cette période, il manquera d’une communion intime avec Dieu, mais Jacob reconnaîtra : « Dieu... a été avec moi » (31 : 5). Et de fait, le Dieu qui a promis : « Je suis avec toi…je ne t’abandonnerai pas » (v. 15) était malgré tout avec lui et s’occupait de lui. C’est de ce Dieu-là que nous avons besoin aussi.
            Jacob est à un moment important de sa vie. Dieu l’obligera à faire le point. Ne craignons pas de faire le point devant Dieu. Dans sa grâce, Il nous aidera à corriger pour sa gloire ce qui doit l’être dans notre vie.
            La vision de l’échelle dressée sur la terre, avec les anges qui montent et descendent, parle de relations entre le ciel et la terre. Ces relations ne proviennent pas de l’homme mais sont établies par le Seigneur « seul médiateur » : « Personne n’est monté au ciel, sinon celui qui est descendu du ciel, le Fils de l’homme qui est dans le ciel » (Jean 3 : 13). La base de nos relations avec Dieu a été posée « sur la terre » (v. 12), à la croix du Calvaire.
            Dieu renouvelle ses promesses à Jacob et lui apporte de précieux encouragements. Il ne lui fait pas de reproches, mais manifeste la grâce de son propre cœur. Il lui donnerait la terre sur laquelle il est couché (v. 13) ; ses descendants s’étendraient « à l’occident, et à l’orient, et au nord, et au midi » (v. 14) et en eux seraient bénies « toutes les familles de la terre » (v. 14). Israël sera le centre de la bénédiction sur la terre dans le jour à venir de la gloire milléniale, et en s’identifiant avec lui, toutes les nations seront bénies. Ces bénédictions terrestres sont en contraste avec « toute bénédiction spirituelle dans les lieux célestes », ce qui est la part de tous les enfants de Dieu (Éph. 1 : 3). Ainsi, il est dit ici à Jacob que sa descendance serait « comme la poussière de la terre » (v. 14), alors qu’il était dit à Isaac qu’elle serait « comme les étoiles des cieux » (Gen. 26 : 4) ; celui-ci est en effet un type de Christ, en relation avec l’Église, l’épouse, vue en type en Rebecca.

                        Béthel, maison de Dieu (v. 16-22)

            Jacob se réveille et dit : « Certainement, l’Éternel est dans ce lieu, et moi je ne le savais pas » (v. 16). Il est troublé et a peur parce que, sous les conséquences de sa tromperie, son cœur n’est pas à l’aise dans la présence de Dieu. Comment ressentons-nous la présence de Dieu ? Est-ce toujours avec une paix profonde et heureuse ?
            Jacob dresse là une stèle, avec la pierre sur laquelle sa tête a reposé, et il l’oint d’huile. Dieu ne l’oubliera pas ; 20 ans plus tard, Il rappellera ce geste de Jacob et lui dira : « Je suis le Dieu de Béthel » (31 : 13).
            Trois autres stèles seront érigées par Jacob :
                  - sur la montagne de Galaad (31 : 45) ;
                  - à Béthel, à nouveau (35 : 14) ;
                  - sur le chemin de Bethléhem (35 : 20).
            Jacob change le nom du lieu, qui jusqu’alors était Luz, et l’appelle Béthel - maison de Dieu (v. 19). Les versets 16 et 19 montrent que Jacob a discerné la pensée de Dieu d’avoir une habitation sur la terre, mais il n’est pas dit qu’Il habite à Béthel. Dieu ne pourra habiter avec son peuple que sur le fondement de la rédemption (Ex. 15 : 2) – ce sera la tente d’assignation (Ex. 25 : 8), puis le temple construit par Salomon (2 Chr. 2 : 1a).
            Alors, au lieu de remercier simplement l’Éternel, Jacob fait ce vœu : « Si Dieu est avec moi et me garde dans le chemin où je marche…, l’Éternel sera mon Dieu. Et cette pierre que j’ai dressée en stèle sera la maison de Dieu ; et de tout ce que tu me donneras, je t’en donnerai la dîme » (v. 20-22). Il fait en quelque sorte un marché avec Dieu, alors que les promesses lui étaient données sans aucune condition ; elles étaient uniquement fondées sur la fidélité de Dieu. C’est une réaction humaine : la grâce ne se gagne pas. Mais ne méprisons pas cet engagement que Dieu a noté. Dieu prendra soin de celui qui Lui appartient.
            Jacob devra apprendre qu’il ne pouvait pas se confier en lui-même. Cela a demandé de longues années, comme c’est souvent le cas pour nous.
            En fait, il fallait qu’il aille à Charan pour apprendre ce qu’est l’homme et à Béthel pour connaître Dieu.


GENÈSE 29

                        Jacob arrive chez son oncle, Laban (v. 1-14)

            Jacob se met en marche. Il ne s’adresse pas à Dieu : on ne voit pas de relation avec Dieu, mais Dieu va s’occuper de lui. Il obéit en allant chercher une épouse au pays de ses pères, mais que de différences avec Isaac (ch. 24) : Jacob ne prie pas comme l’avait fait le serviteur d’Abraham, il n’a aucune richesse à apporter et il devra travailler lui-même durement pendant 20 ans.
            À Charan, Jacob voit un puits avec trois troupeaux de brebis attendant d’être abreuvées. Ensuite Rachel arrive avec les brebis de son père. Aussitôt Jacob roule tout seul la pierre de l’ouverture du puits, et abreuve le bétail de son oncle. Il agit ici avec la force de sa propre énergie et non pas avec celle que la foi puise « dans le Seigneur » (Éph. 6 : 10). C’est son amour naissant pour Rachel qui le conduit à intervenir pour elle. C’est un amour qui sera profond et constant ; Jacob servira Laban longtemps et durement pour obtenir Rachel.
            Jacob embrasse Rachel et pleure (v. 11). Averti par sa fille de la venue de Jacob, Laban s’empresse de le rejoindre et de le faire entrer dans sa maison. En racontant « toutes ces choses » au frère de sa mère, Jacob ne mentionne pas le nom de l’Éternel ; il ne parle pas de la manière dont il a été béni par Dieu, ni de son songe à Béthel.
            Quels sont les sujets de nos conversations quand nous rencontrons nos amis ? En profitons-nous pour parler de sujets qui contribuent à nous édifier sur notre « très sainte foi » (Jude 20) ?

                        La tromperie de Laban (v. 15-30)

            Laban a deux filles : Léa, l’aînée, et Rachel, la plus jeune (v. 16). Jacob, qui aimait Rachel, dit à Laban : « Je te servirai sept ans pour Rachel, ta plus jeune fille » (v. 18). Quelle erreur de marchander ainsi pour obtenir une épouse ! Lors du mariage de sa mère avec Isaac, aucun marchandage n’avait eu lieu. À la question : « Iras-tu avec cet homme », Rebecca avait répondu : « J’irai » (24 : 58), et son père l’avait donnée immédiatement pour devenir la femme d’Isaac. « Celui qui a trouvé une femme a trouvé une bonne chose, et il a obtenu faveur de la part de l’Éternel », dit le livre des Proverbes (18 : 22).
            Et Jacob sera finalement trompé en travaillant toutes ces années pour rien, car au lieu de lui donner Rachel, Laban lui donne Léa, que Jacob n’aimait pas. Et c’est seulement après avoir travaillé ces sept ans que Laban lui dit que, dans son pays, la fille aînée devait être mariée avant la plus jeune. Il lui demande alors de travailler encore sept ans pour Rachel. Laban a montré ainsi à Jacob qu’il était aussi habile que lui dans l’art de la tromperie.
            Jacob - le « supplanteur » (25 : 26) - avait trompé son père en se faisant passer pour l’aîné, alors qu’il était le plus jeune. Il a eu affaire ensuite à Laban qui l’a trompé en faisant passer sa fille aînée pour la plus jeune ! C’est souvent en souffrant à notre tour de la part des autres que nous comprenons quelle était la méchanceté de nos propres actes à leur égard (voir Jug. 1 : 7 ; És. 33 : 1b).
            Mais derrière ces faits se cache l’image du service du Seigneur pour acquérir celle qu’Il aimait : Jacob a pris la place de Rachel, la petite bergère ; il travaillera 14 ans pour elle.
            Après sa mort (ch. 35), et bien des années plus tard, il reparlera encore d’elle avec émotion : « Et moi, … comme je venais de Paddan, Rachel mourut auprès de moi… en chemin… ; et je l’enterrai là… » (48 : 7).

                        La foi de Léa (v. 31-35)

            Dieu se souvient avec compassion de Léa qui, comme sa sœur, a été victime de la tromperie de son père. Elle manifeste une foi réelle et reçoit de Dieu un fils, Ruben, car dit-elle : « L’Éternel a regardé mon affliction » (v. 32). Dans sa peine, elle s’est sentie entendue de l’Éternel. Elle enfante encore Siméon, Lévi et Juda. Désormais, ses pensées sont à la louange (v. 35)
            Mise de côté pour le moment, Rachel, qui est stérile (v. 31), représente Israël, aimé de l’Éternel, mais sans fruit pour Lui ; plus tard, une fois restauré, il pourra porter du fruit à la gloire de Dieu (voir Jér. 31 : 15-17) ; quant à Léa, elle représente les nations qui portent du fruit pour Dieu pendant le temps de la grâce (voir Rom. 1 : 13b).


GENÈSE 30

                        Naissances au sein de jalousies et d’intrigues (v. 1-24).

            Rachel, face à sa stérilité, est jalouse de sa sœur, et Jacob se met en colère au lieu de prier comme l’avait fait longuement Isaac.
            L’atmosphère de cette maison n’est pas celle d’un foyer où Dieu est craint ; de tristes manifestations y existent : rivalités, querelles, jalousies, ruses, comportements affligeants... On y voit en particulier les conséquences malheureuses de la polygamie. Aux jours de l’Ancien Testament, Dieu supportait cet état de choses, mais dans le Nouveau, cela change. Nous lisons dans la première épître aux Corinthiens : « Que chaque homme ait sa propre femme, et chaque femme son mari à elle » (7 : 2 ; comp. Gen. 2 : 24).
            Rachel parle de « luttes de Dieu », mais c’est plutôt avec sa sœur qu’elle luttait (30 : 8). Il ne semble pas y avoir de communion ; mais plus tard, Dieu l’écoute, car elle se confie simplement en Lui, et sa prière est exaucée (v. 22-23).
            La fin du chapitre 29, ce chapitre 30 et le 35 mentionnent les naissances et les noms des douze fils de Jacob qui deviendront à leur tour douze patriarches (Act. 7 : 8) et donneront leurs noms aux tribus d’Israël :
                  - les quatre premiers enfants de Léa : Ruben, Siméon, Lévi et Juda (29 : 32-34)
                  - ceux de Bilha (la servante de Rachel) : Dan et Nephthali (v. 6, 8)
                  - ceux de Zilpa (la servante de Léa) : Gad et Aser (v. 11, 13)
                  - les 5ème et 6ème fils de Léa : Issacar et Zabulon (v. 18-20)
                  - le premier enfant de Rachel, 11ème fils de Jacob : Joseph (v. 24)
                  - le 2ème fils de Rachel, le 12ème de Jacob : Benjamin (35 : 18)
            Par leur moyen se réaliseront les promesses faites à Abraham et à Isaac, ainsi qu’à Jacob lors de sa nuit à Béthel (28 : 13-15). Les sacrificateurs seront les descendants de Lévi, et les rois ceux de Juda, ainsi que le Messie lui-même. Il sera dit à Boaz, au sujet de Ruth :« Que l’Éternel rende la femme qui entre dans ta maison, semblable à Rachel et semblable à Léa, qui toutes deux ont bâti la maison d’Israël ! » (Ruth 4 : 11).

                        Jacob au service de Laban (v. 25-43)

            Après la naissance de Joseph, Jacob désire retourner dans son pays, avec ses femmes et ses enfants ; c’est la demande qu’il fait à Laban. Celui-ci a prospéré à cause de Jacob et de la bénédiction du Dieu d’Abraham, comme le lui déclare son neveu : « L’Éternel t’a béni depuis que je suis venu » (v. 30). Toutefois Jacob veut comme forcer la main de Dieu pour que sa propre bénédiction augmente.
            Jacob offre à Laban de faire paître encore un certain temps tout son bétail. « Tu ne me donneras rien », lui dit-il (v. 31). Mais il a imaginé un plan pour obtenir bien plus que ce que Laban aurait pu promettre de lui donner. Il lui propose que son salaire soit « toute bête marquetée et tachetée, et tous les agneaux foncés, et ce qui est tacheté et marqueté parmi les chèvres ». Laban accepte, mais il s’empresse de retirer de son troupeau tout ce bétail que Jacob a désigné ; au lieu de le lui donner comme c’était convenu, il le remet à ses propres fils (v. 35). Mais Laban ignore que Dieu est derrière la scène et, malgré toutes ses précautions, Jacob trouve un moyen pour augmenter la naissance du bétail qui doit lui revenir.
            Jacob agit aussi avec ruse, mais il reconnaîtra plus tard que « Dieu a ôté le troupeau de votre père et me l’a donné » (31 : 9).
            Jacob ne s’est pas rebellé, mais il ne savait pas attendre. Savons-nous attendre la délivrance de Dieu ou préférons-nous les stratagèmes du monde ?


GENÈSE 31

                        L’exode de la famille de Jacob (v. 1-21)

            Jacob, attentif à l’expression du visage de Laban, a noté un changement à son égard. C’est alors qu’il entend de nouveau la voix de l’Éternel confirmant ses promesses : « Retourne au pays de tes pères et vers ta parenté, et je serai avec toi » (v. 3). Il n’a pas oublié ce que Dieu lui a promis à Béthel, en dépit des peines et des privations qu’il a subies de la part de Laban (v. 6-7, 40). Il le rappelle à Rachel et Léa, et reconnaît que Dieu n’a pas permis que leur père lui fasse du mal.
            Remarquons que Jacob parle du Dieu de son père (v. 5), et non du sien, ce qui souligne son manque de communion pendant ces 20 années sans autel. Ce n’est qu’au chapitre 48 qu’il parlera du Dieu qui a été son berger (v. 15).
            Jacob doit être ramené au « pays de ses pères » ; cette promesse représente pour nous, croyants, celle que le Seigneur Jésus nous a laissée : être pour toujours dans notre patrie céleste où Il nous fera bientôt entrer.
            Jacob va donc partir sur l’ordre de Dieu, mais il va le faire furtivement, comme un voleur, en trompant encore une fois Laban. Manquait-il de confiance alors que Dieu donne toujours la force pour accomplir ce qu’Il demande ?
            Rachel vole les dieux domestiques (théraphim) de son père (v. 19b). C’est de la malhonnêteté et de l’idolâtrie. Il est triste de voir un tel comportement. Cela montre aussi l’idolâtrie qui régnait chez Laban (Jos. 24 : 2) qui confond d’ailleurs le Dieu d’Abraham et le Dieu de Nakhor (v. 53). Nakhor était le frère d’Abraham et le grand-père de Laban. Les dieux de Laban (v. 30) devaient être ceux de sa famille depuis Térakh (voir Jos. 24 : 2).

                        Laban poursuit Jacob (v. 22-35)

            Apprenant la fuite de Jacob, Laban se lance à sa poursuite et l’atteint à la montagne de Galaad, aux portes d’Israël (v. 22-24).
            Sans cesse, Dieu prend soin de Jacob. Il l’a encouragé par la vision et le rappel des promesses :« Je suis le Dieu de Béthel » (v. 13). Il le protège maintenant de Laban en défendant à ce dernier de lui faire quelque mal que ce soit (v. 24, 29 ; Ps. 105 : 15).
            Devant Jacob, Laban parle avec hypocrisie, faisant semblant d’avoir beaucoup d’affection pour ses filles et leurs enfants. Il se donne publiquement de bonnes intentions, mais aurait-il vraiment fait une fête pour renvoyer les siens avec joie, tambourin et harpe (v. 27) ? Toujours guidé par ses propres intérêts, il veut retrouver ses « idoles » qui lui ont été dérobées. Il les cherche en vain car Rachel les a cachées dans le bât du chameau et s’est assise dessus (v. 34).
            Qu’il est triste de voir que Rachel avait pu croire à la valeur de ces idoles, elle qui avait pourtant manifesté une réelle foi dans son affliction (30 : 22-24). Ne sommes-nous pas aussi, bien que chrétiens, exposés au danger d’avoir quelque idole, cachée au fond de notre cœur ? L’apôtre Jean termine sa première épître par ces mots : « Enfants, gardez-vous des idoles » (5 : 21). Prenons garde : tout ce qui dans nos cœurs vient prendre la place que le Seigneur est en droit de posséder devient une idole.
            Jacob ignorait ce que Rachel avait fait. Il dit à Laban : « Qu’il ne vive pas, celui auprès de qui tu trouveras tes dieux » (v. 32). Les frères de Joseph, plus tard, diront la même chose (44 : 9). La vérité doit présider à toutes nos relations familiales. Cependant, si cette réponse était sincère, elle manquait de sagesse car les dieux de Laban étaient bien auprès de Jacob, même s’il l’ignorait – comme la coupe de Joseph était dans le sac de Benjamin et les frères ne le savaient pas.
            Pour Jacob, l’héritage était en Canaan et il n’attachait pas d’importance aux théraphim, mais il devra plus tard en purifier sa maison avant de monter à Béthel (ch. 35). Ne laissons pas les éléments douteux embarrasser nos vies, que nos cœurs soient pour Christ seul.

                        La réplique de Jacob (v. 36-44)

            Jacob se met en colère devant Laban qui l’accuse de vol. Durant ces 20 années, en le servant « de toute sa force » (v. 6), Jacob s’est montré intègre : il n’a rien volé, il a été fidèle dans son travail (v. 38-39), il a souffert jour et nuit (v. 40) ; il peut même déclarer que Dieu est témoin de son affliction (v. 42).
            Conscient de la discipline de Dieu à son égard, à cause de ses graves fautes commises dans la maison de son père, Jacob a subi la dureté et la cupidité de Laban sans murmurer. Mais la discipline de Dieu sur Jacob n’ôte rien à la responsabilité de Laban. La Parole établit les rapports qui doivent présider entre les maîtres et les serviteurs ou les esclaves (Éph. 6 : 5-9 ; Col 3 : 22 ; 4 : 1).

                        Le monceau de pierres (v. 45-55)

            Jacob dresse une pierre en stèle (v. 45) ; elle sera le signal de séparation entre les deux hommes. Aucun des deux ne veut empiéter sur le territoire de l’autre. Nous n’avons pas à nous mêler au monde et le monde ne peut entrer dans le domaine spirituel et apprécier nos bénédictions divines dans les lieux célestes. Il ne peut pas y avoir « communion entre la lumière et les ténèbres » ; le croyant n’a aucune part avec l’incrédule (voir 2 Cor. 6 : 14-15).
            Puis un monceau de pierre est érigé là. Laban déclare : « Ce monceau sera témoin... que moi je ne passerai point ce monceau pour aller vers toi, et que toi, tu ne passeras point ce monceau…pour venir vers moi, pour faire du mal » (v. 52). Dieu voulait amener une séparation définitive entre Jacob et Laban. Il n’y a pas de terrain spirituel commun entre le croyant et l’homme du monde, même quand ils appartiennent à la même famille.
            « Jacob jura par la frayeur de son père Isaac » (v. 53) ; c’est la peur - « un tremblement très grand » - d’Isaac quand Jacob l’avait trompé et qu’il avait risqué de bénir Ésaü à la place de Jacob (27 : 33). Cette expression souligne la crainte qu’avait eue Isaac de déplaire à Dieu en agissant contrairement à sa pensée.
            Dans le détail, la séparation semble résulter à la fois de Laban et de Jacob, mais Jacob agit avec dignité (v. 54) : il offre un sacrifice pour rendre grâces à Dieu et invite à manger Laban et ceux qui l’ont accompagné. Il a la conscience d’être du côté de Dieu, en tant que porteur des promesses divines, comme Abraham priant pour Abimélec (ch. 20).
            Laban « retourna en son lieu » (v. 55). Rien n’a changé pour lui ; il est demeuré ce qu’il était. Mais « Jacob alla son chemin » (32 : 1), sous la protection de Dieu et de ses anges (32 : 1-2).


D’après des notes prises lors de réunions d’étude de la Parole

 

À suivre (02-03) : Genèse 32-36