Pour mieux comprendre la foi chrétienne (25)
Sommaire et conclusion
1 - Il y a une seule foi
2 - Aucune partie de la vérité ne peut être niée ou affaiblie sans causer de dommage
à l’ensemble
3 - La raison humaine n’a pas de place dans ce domaine
4- C’est l’affaire de tous les chrétiens de s’édifier, et de combattre sincèrement « pour la
foi qui a été une fois enseignée aux saints » (Jude 3)
Nous avons esquissé brièvement le contour de quelques-unes des grandes bases de la foi en Christ. Cette étude n’a rien d’exhaustif. D’autres vérités de base pourraient y être ajoutées, et il y a des profondeurs que nous n’avons pas développées. Nous avons toujours eu devant nous la Parole de Dieu, et avons considéré nos thèmes à la lumière de ses affirmations. Terminons en essayant de résumer nos conclusions d’une manière générale en quatre points.
Nous parlons assez souvent des vérités (au pluriel) de l’Écriture ; pourtant nous devons toujours nous rappeler que chaque thème est une partie d’un tout, qui est la vérité. Une roue peut avoir beaucoup de rayons, la voûte d’un pont peut être faite de beaucoup de pierres, et nous pouvons concentrer nos pensées un instant sur l’un des rayons ou sur l’une des pierres, en gardant toujours à l’esprit le fait qu’ils ne sont qu’une partie d’un plus grand tout. Lorsque nous nous concentrons sur l’une ou l’autre des vérités de base de notre sainte foi nous devons garder à l’esprit qu’elles font partie d’un tout. Ce ne sont pas des articles déconnectés les uns des autres qui peuvent être rassemblés comme bon nous semble. Ils sont intimement reliés et, organiquement, ils sont un tout.
2 - Aucune partie de la vérité ne peut être niée ou affaiblie sans causer de dommage à l’ensemble
Si un rayon casse, la solidité de la roue est menacée. Si une pierre de la voûte tombe, la stabilité du tout est détruite. Si une vérité de base de l’Écriture est niée, la foi chrétienne est en péril, son uniformité est brisée et toute connaissance est en danger de s’écarter de la vérité. Nous avons donné une illustration de ceci à la fin du chapitre sur le jugement éternel, parce que, sur ce point plus que sur d’autres, le diable tente d’insérer « le côté fin de la cale de l’incrédulité ». Il connaît très bien ce qui provoque la tentation d’être partial en pensées. On croit trop facilement qu’il n’est pas utile de rester vigilant sur ce point, croyant qu’aucune conséquence très grave ne s’en suivra. Cependant, comme nous l’avons montré, de très graves conséquences suivent invariablement toute erreur, et parfois ceux qui commencent par nier le jugement éternel, finissent en niant la foi dans sa totalité.
Nous supplions nos lecteurs de garder ce fait très fermement, parce que la foi est ce que Satan, « le dieu de ce siècle » (2 Cor. 4 : 4) et le prince de ce monde, vise toujours. L’Écriture ne nous le présente pas tellement comme un monstre qui vise la corruption morale de l’humanité, mais comme celui qui se transforme en « ange de lumière » (2 Cor. 11 : 14), afin de pouvoir ébranler la foi des saints et corrompre le christianisme.
Par exemple, dans la parabole du semeur, le diable est mentionné : « Ensuite vient le diable, qui ôte de leur cœur la Parole, de peur qu’ils ne croient et soient sauvés » (Luc 8 : 12). Le but du diable ici est d’empêcher d’avoir foi en la Parole de Dieu. Quand Pierre était en grand danger, le Seigneur lui a dit : « Satan a demandé à vous avoir pour vous cribler comme le blé ; mais moi, j’ai prié pour toi afin que ta foi ne défaille pas » (Luc 22 : 31-32). Le véritable objet de l’attaque du diable était la foi de Pierre.
En 1 Timothée 4 : 1, l’apôtre Paul prévoit que, dans les derniers temps, quelques-uns se détourneront de la foi et s’attacheront à des esprits séducteurs, à des enseignements de démons, de telle sorte qu’ils s’écarteront de la foi. Dans toutes les pratiques de spiritisme, le but des esprits mauvais est de séduire les âmes dans le domaine de la foi. Par conséquent, Pierre encourage à résister au diable, « étant fermes dans la foi » (1 Pi. 5 : 8-9). Il le compare à un lion rugissant. Cependant, quand sa foi est ferme, le croyant n’est pas séduit et sa terreur disparaît.
Prenons donc garde à tout ce qui affaiblirait si peu que ce soit, dans nos esprits, ces grandes vérités de base. Il peut y avoir beaucoup de points de détail que des croyants peuvent ne pas avoir remarqués, et nous devons avoir de la patience l’un envers l’autre, tout en nous rappelant ce verset : « Si en quelque chose vous avez une autre pensée, cela aussi Dieu vous le révélera » (Phil. 3 : 15). Mais il ne doit y avoir absolument aucune hésitation quand les bases sont en jeu. On ne peut tolérer aucun compromis ; la fidélité à notre Seigneur et à sa vérité exige une séparation nette de ceux qui nient ces bases.
3 - La raison humaine n’a pas de place dans ce domaine
Quand nous regardons les bases de la foi comme un tout, elles apparaissent si importantes que nous ne sommes plus tentés de faire intervenir notre raison.
Nous affirmons que la raison de l’homme, comme tout le reste, a souffert des conséquences de sa chute. Sa raison a été corrompue et, par conséquent, elle est singulièrement incertaine quand elle s’occupe des choses de Dieu. Même si la capacité du raisonnement du chrétien est restaurée, au moins quant à son utilisation propre, elle n’est nullement infaillible. Cependant, il n’y a absolument rien dans la foi chrétienne qui soit contraire à la raison, ou qui rejette l’intelligence liée à la raison comme le font de fausses religions ou des corruptions du christianisme. Si nous considérons les sujets traités comme des fragments isolés de la vérité, nous pourrons peut-être rencontrer des difficultés intellectuelles, mais si nous avons une vision assez globale de la vérité, nous n’aurons jamais ces difficultés. Tout sera cohérent jusque dans les moindres détails. En faire l’expérience nous conduit à nous émerveiller et donne une preuve concrète de son inspiration.
Par ailleurs, quelque conception que nous ayons quant à la foi comme un tout, nous n’en aurons jamais une vision complète et absolue. Étant divine, elle dépasse ce que peuvent embrasser nos esprits finis. Nous pourrons l’appréhender, cependant nous ne pourrons pas la comprendre vraiment et pleinement. Elle dépasse nos pensées les plus élevées simplement parce qu’elle est de Dieu.
Il est très important de se rappeler cela, parce qu’un esprit d’arrogance intellectuelle marque singulièrement les temps actuels. Les hommes ont fait de si merveilleuses découvertes, résolu des problèmes si complexes, ont formulé des philosophies si élaborées, qu’ils se sentent tout à fait compétents pour se présenter comme les maîtres de la foi chrétienne, en prenant la liberté de la critiquer et de l’altérer comme il leur plaît. En conséquence, ils fournissent une excellente illustration moderne de 1 Corinthiens 3 : 18-20. « Que personne ne se trompe lui-même : si quelqu’un parmi vous a l’air d’être sage dans ce siècle, qu’il devienne fou, afin de devenir sage ; car la sagesse de ce monde est folie devant Dieu ; il est écrit en effet : ‘’Celui qui prend les sages dans leurs ruses’’, et encore : ‘’Le Seigneur connaît les raisonnements des sages : ils sont vains’’ ».
Comme chrétiens, nous sommes miséricordieusement délivrés de cette forme particulière de folie des gens instruits, mais nous pouvons, néanmoins, être légèrement infectés par son esprit et permettre trop de liberté à nos esprits par rapport aux choses de Dieu. C’est un fait incontestable que les erreurs et les hérésies qui, tout au long des siècles, ont distrait et blessé l’Église, ont eu leur origine, non parmi les croyants modestes et simples, les brebis et les agneaux du troupeau de Dieu, mais parmi les croyants doués qui sont à la tête du troupeau, comme l’a dit l’apôtre Paul dans ses adieux aux anciens d’Éphèse (voir Act. 20 : 28-30). Par contre il est très profitable que nous suivions l’exemple des prophètes d’autrefois et que nous recherchions diligemment ce que Dieu a révélé, avec cette humilité d’esprit qui découle de la conscience de notre propre petitesse mentale et du besoin impérieux d’être fortifiés et éclairés par l’Esprit de Dieu. C’est seulement cela qui nous maintiendra droits et nous permettra d’éviter les pièges qui se trouvent à l’un ou l’autre des extrêmes.
Tant que nous n’avons pas un aperçu de la foi dans son unité et son intégralité, nous sommes en danger. En considérant les articles ou thèmes de la vérité comme des fragments isolés, nous restons ouverts aux déviations et pouvons être facilement trompés. Nous ne pouvons pas tester si ce qui nous est prêché s’accorde avec les autres parties de la vérité, si ce qui nous est présenté comme un rayon de la roue en est vraiment un ou pas. Si nous avons une certaine idée globale de la roue, nous pourrons bientôt voir si le rayon offert est de la bonne taille, de la bonne forme, ou non.
Ce qui est bien plus nocif encore est de voir la foi en sa totalité en supposant que nous savons tout à son sujet. Un esprit de confiance en soi provoque une brèche ouverte aux ruses d’un ennemi beaucoup plus intelligent que nous, et nous sommes en danger de tomber dans « le piège du diable » (voir 2 Tim. 2 : 25-26). Dans cet état, nous ne sommes pas seulement détournés, mais nous infligeons des dommages à d’autres, par nos notions fausses et incorrectes ; seules la grâce et la puissance divines peuvent nous délivrer.
4 - C’est l’affaire de tous les chrétiens de s’édifier, et de combattre sincèrement « pour la foi qui a été une fois enseignée aux saints » (Jude 3)
Jude commence sa courte épître en invitant tous les croyants de son temps à « combattre pour la foi qui a été une fois enseignée aux saints » (v. 3) ; il finit en les exhortant à s’édifier eux-mêmes sur leur très sainte foi (v. 20). Dans cette exhortation double, la première partie dépend évidemment de la seconde.
Naturellement, il va de soi que nous ne pouvons pas nous édifier nous-mêmes sur ce dont nous sommes en grande partie ignorants. Par conséquent, faire des Écritures, dans lesquelles la foi est enchâssée de manière permanente, notre méditation et notre nourriture quotidiennes est de toute importance. Nous ne devons pas seulement les connaître, mais également les relier dans nos esprits et nos cœurs, et nos âmes seront ainsi édifiées et établies sur la base solide que la foi fournit.
Ensuite, nous devons combattre pour la foi. Elle a été enseignée, non aux apôtres seulement, ni aux prophètes, docteurs, évangélistes, ou à d’autres hommes doués et en vue, mais « aux saints ».
La majorité de mes lecteurs sont de jeunes chrétiens, jeunes dans la foi au moins, et probablement jeunes dans la vie également. Ainsi, en terminant je t’exhorte à te souvenir que, étant toi-même l’un des saints – c’est-à-dire de ceux qui ont été mis à part pour Dieu, par appel divin, par l’œuvre de Christ et par l’action de l’Esprit de Dieu –, tu as une responsabilité en ce qui concerne la foi ; elle t’a été enseignée. Quel immense privilège ! Combien ces pensées sont propres à nous élever, lorsqu’elles pénètrent en nous !
Dans un bataillon, il peut y avoir 1 000 hommes, mais il se peut qu’un seul soit à la hauteur de sa position. Dans l’Église de Dieu, il y a des milliers de croyants ; pourtant le plus faible parmi eux a sa main sur le drapeau ! À un certain degré, donc, la foi dans son intégrité t’est confiée pour que tu la gardes. Te considères-tu comme une sorte de croyant qui n’est pas vitalement concerné par les combats du Seigneur, à la lumière de ceci ?
Non, c’est l’inverse ! Tu es concerné(e), tu es intéressé(e) par cette grande chose. À toi revient l’exhortation : « Garde le bon dépôt par l’Esprit Saint qui habite en nous » (2 Tim. 1 : 14). Tu dois combattre sérieusement pour cette foi précieuse.
Dieu préservera sa propre vérité. Nous ne devons avoir aucune crainte en cela. Pourtant combien est grand le privilège d’être employé à la maintenir. Combien ce serait heureux pour nous de pouvoir dire sincèrement avec Paul, à la fin de la course terrestre : « J’ai combattu le bon combat, j’ai achevé la course, j’ai gardé la foi » (2 Tim. 4 : 7).
F. B. Hole - « Pour mieux comprendre la foi chrétienne » (vol. 2)