Pour mieux comprendre la foi chrétienne (24)
Le jour de la rédemption
Première et seconde venue du Seigneur
La rédemption de nos corps
Le mystère de la volonté de Dieu, selon son bon plaisir
QUESTIONS
Avant la lecture de ce nouvel article de F. B. Hole sur le jour de la rédemption, nous proposons ci-dessous un bref rappel de l’enseignement de la Parole concernant les deux phases distinctes de la seconde venue du Seigneur. Ce sujet a été traité par l’auteur dans le premier volume de « Pour mieux comprendre la foi chrétienne » (voir la parution 11-12 sur notre site, deuxième partie de l’article).
Le Seigneur Jésus, le Fils de Dieu, est venu une première fois sur la terre, pour sauver les hommes. Il a été rejeté et mis à mort par ceux qu’Il était venu chercher et sauver. Mais, sur la croix, Il a triomphé de Satan et de la mort. Parce qu’Il a glorifié son Dieu dans l’œuvre de la rédemption, Dieu l’a ressuscité, glorifié et fait asseoir à sa droite dans le ciel. Il attend maintenant le moment connu de Dieu seul où Il viendra Lui-même chercher les siens qui sont sur la terre. Il accomplira alors la promesse faite à ses disciples peu avant sa mort : « Si je m’en vais et que je vous prépare une place (dans la maison de mon Père, dans le ciel), je reviendrai et je vous prendrai auprès de moi, afin que là où moi je suis, vous, vous soyez aussi » (Jean 14 : 3). Il a aussi assuré les rachetés de son prochain retour par ces paroles répétées à plusieurs reprises à la fin du dernier livre de la Bible : « Je viens bientôt » (Apoc. 22 : 7, 12, 20).
Cependant, l’Écriture nous montre que le retour du Seigneur s’effectuera en deux phases distinctes :
- Première phase (appelée « parousie – ou : venue, présence) : Il vient tout d’abord pour les siens. D’un instant à l’autre, Il va enlever les croyants, qui, à l’appel de la voix du Seigneur Jésus, partiront à sa rencontre dans les airs, pour être éternellement avec Lui dans le ciel (voir 1 Thes. 4 : 16-17 ; 1 Cor. 15 : 51-52 ; Phil. 3 : 20-21). Le monde ne verra ni le Seigneur à sa venue, ni l’enlèvement des saints. La première épître aux Thessaloniciens évoque cette venue du Seigneur pour les siens dans chacun de ses cinq chapitres.
- Seconde phase (appelée « épiphanie » - ou : apparition, manifestation) : Quelque temps plus tard (un peu plus de 7 ans), le Seigneur reviendra, avec les siens. Lors de cette seconde phase de sa venue, Il sera accompagné du cortège des saints qui auront été enlevés près de Lui dans le ciel auparavant. Par d’ultimes jugements, Il établira sur la terre son règne millénaire de justice et de paix (2 Thes. 1 : 7-10 ; 2 : 8 ; Apoc. 19 : 11-16). Le monde entier le verra lors de cette venue, et particulièrement le résidu (reste fidèle) du peuple juif qu’Il viendra délivrer de tous ses ennemis (Apoc. 1 : 7). La seconde épître aux Thessaloniciens traite de ce second aspect de la venue du Seigneur dans ses deux premiers chapitres.
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Nous désirons montrer la place que tient le retour du Seigneur pour introduire le « jour de la rédemption ».
Première et seconde venue du Seigneur
La première venue du Seigneur, ainsi que l’œuvre de l’expiation qui a suivi, est un fait accompli depuis 20 siècles. C’est en ce temps que la rédemption par le sang a eu lieu. Néanmoins, les incrédules continuent à parler injurieusement de Dieu et de ce qu’Il fait. L’amour de Dieu a pleinement brillé à la croix et l’œil spirituel le perçoit ; cependant les puissances des ténèbres dominent toujours sur la terre et le péché la ravage encore. Ainsi la création gémit et les enfants de Dieu continuent à connaître l’affliction. Les voies gouvernementales de Dieu restent mystérieuses pour les hommes et ils blasphèment le saint nom de Dieu.
Tout ceci prendra bientôt fin. Les jugements de Dieu viendront rapidement démêler le bien du mal. Tout ce qui est bien sera mis en évidence par la condamnation de tout ce qui est mal. Alors le « mystère de Dieu » sera terminé (Apoc. 10 : 7), et « des chants de triomphe et une joie éternelle » supplanteront « le chagrin et le gémissement » (voir És. 35 :10). La deuxième venue de Christ introduira la rédemption par la puissance.
L’annonce par les prophètes de l’Ancien Testament
Ces prophètes ont beaucoup à nous dire sur les gloires de ce jour. Ils n’indiquent pas seulement son caractère (il amènera à la fois le jugement et la bénédiction) ; ils disent aussi qu’il dépend entièrement de la venue du Messie. Cependant, dans les premières paroles des prophètes, il aurait été tout à fait impossible de déterminer quelles expressions sont reliées à la première venue, et celles qui sont reliées à la seconde. Ils voyaient les choses de loin, et les deux venues étaient fusionnées indistinctement l’une dans l’autre. Quand il y a beaucoup d’étoiles très éloignées de nous, à l’œil nu, elles sont comme un seul point de lumière, et personne ne suspecte qu’il puisse y en avoir plusieurs. Pour s’en rendre compte il faut utiliser de puissants télescopes. Alors on découvre immédiatement qu’il y a des étoiles doubles.
La distinction entre les deux venues dans le Nouveau Testament
Le Nouveau Testament nous permet de voir ces deux venues avec une clarté télescopique et nous y découvrons que la venue du Messie est comme une étoile double. Ces étoiles qui, à l’œil nu, semblent être une seule, peuvent se trouver à une distance considérable et tourner l’une autour de l’autre. De même, les deux venues sont mutuellement connexes, axées l’une sur l’autre. Nous savons maintenant qu’au moins 2 000 ans les séparent.
Un des passages les plus saisissants du Nouveau Testament sur ce sujet est Romains 8 : 16-25. Lisons-le soigneusement :
« L’Esprit lui-même rend témoignage avec notre esprit que nous sommes enfants de Dieu ; et si [nous sommes] enfants, [nous sommes] aussi héritiers ; héritiers de Dieu, cohéritiers de Christ – si du moins nous souffrons avec lui, afin que nous soyons aussi glorifiés avec lui.
J’estime, en effet, que les souffrances du temps présent ne sont pas dignes [d’être comparées] avec la gloire à venir qui doit nous être révélée. Car la création attend, d’une vive attente, la révélation des fils de Dieu ; en effet, la création a été assujettie à la vanité (non de son propre gré, mais à cause de celui qui l’a assujettie), dans l’espérance que la création elle-même aussi sera délivrée de la servitude de la corruption, pour jouir de la liberté de la gloire des enfants de Dieu. Car nous savons que toute la création ensemble soupire ; elle est en travail jusqu’à maintenant ; et non seulement elle, mais nous-mêmes aussi qui avons les prémices de l’Esprit, nous soupirons intérieurement, attendant l’adoption, la délivrance de notre corps. Car c’est en espérance que nous avons été sauvés ; or une espérance qu’on voit n’est pas une espérance : ce que quelqu’un voit, pourquoi aussi l’espère-t-il ? Mais si ce que nous ne voyons pas, nous l’espérons, nous l’attendons avec patience. »
Dans les chapitres précédents, l’apôtre a développé les résultats merveilleux de l’œuvre accomplie par le Seigneur Jésus Christ à sa première venue. La « rédemption qui est dans le Christ Jésus » (3 : 24) y est exposée en détail. Il en résulte un affranchissement complet, de sorte que, justifié, le croyant jouit de la pleine faveur de Dieu ; il est animé par l’espérance lumineuse de la gloire ; de plus, il est libéré de la domination du péché bien que le péché lui-même soit toujours en lui. Il possède l’Esprit de Dieu, et sait qu’il est un enfant de Dieu. Il a conscience de la relation qui existe désormais entre Dieu et lui.
C’est par là que commence le passage donné plus haut. Les enfants de Dieu, conduits par l’Esprit, sont également « héritiers de Dieu, cohéritiers de Christ » (8 : 17), même s’ils sont encore dans une condition où il y a de la souffrance. Ils ne sont pas encore physiquement libérés. Leurs corps sont des « membres de Christ » et des « temples du Saint Esprit » parce qu’ils ont été « achetés à prix » (voir 1 Cor. 6 : 13-20). Ces corps ont bien été achetés, mais ne sont pas encore rachetés.
Les versets 19 à 22 nous prouvent que toute la création terrestre se trouve sous la servitude. L’usurpateur est toujours actif ; les ravages du péché et de la mort continuent. Cet état décadent n’est pas venu sur la création par une certaine faiblesse ou un mal inhérent à la matière (ce que certains enseignent), mais en raison de la désobéissance d’Adam. Adam était établi à sa tête, il était le lien intelligent avec le Créateur. Ce qui s’est passé est juste comme la rupture du premier maillon d’une chaîne, il entraîne dans son sillage tous les autres maillons. Ainsi la chute d’Adam a provoqué la chute de toute la création. Est-ce que la création, sourde et inanimée à ce qu’il peut nous sembler, gémira et sera en travail pour toujours ?
Non, certainement pas ! Dans ces versets la création regarde vers le futur en attendant vivement le jour où elle sera affranchie de la servitude de la corruption.
Quand son attente prendra-t-elle fin ? – Quand les fils de Dieu seront manifestés. Et quand les enfants de Dieu seront glorifiés, alors, la création entière sera à l’unisson avec eux, jouissant de la liberté que donne cette gloire. La liberté sera proclamée sur toute la terre à tous ses habitants. Alors la terre, ruinée à cause du péché de l’homme, sera rachetée. Ensuite, tout travail pénible cessera, et les hommes mangeront « ce que le champ rapportera » (voir Lév. 25 : 10-13). Ce sera la véritable et finale année du Jubilé.
Mais la création n’est pas seule à gémir ; nous, croyants, qui avons l’Esprit, nous gémissons également. Nous attendons ce qui viendra compléter notre glorieux état de fils de Dieu, à savoir « la rédemption de notre corps » (8 : 23).
Quand et comment cette rédemption de nos corps aura-t-elle lieu ?
1 Corinthiens 15 : 51-54 nous donne une indication claire à ce sujet :
« Voici, je vous dis un mystère : Nous ne nous endormirons pas tous, mais nous serons tous changés : en un instant, en un clin d’œil, à la dernière trompette, car la trompette sonnera, et les morts seront ressuscités incorruptibles, et nous, nous serons changés. Car il faut que ce corruptible revête l’incorruptibilité, et que ce mortel revête l’immortalité. Quand ce corruptible aura revêtu l’incorruptibilité, et que ce mortel aura revêtu l’immortalité, alors s’accomplira la parole qui est écrite?: “La mort a été engloutie en victoire” ».
Nos corps seront rachetés quand le Seigneur viendra. Ce sera sous la forme d’une résurrection d’entre les morts ou d’une transformation instantanée des vivants dans un état incorruptible, lorsque « nous serons tous changés ». Tout sera accompli « en un instant, en un clin d’œil, à la dernière trompette ». « Ceux qui sont du Christ » ressusciteront « à sa venue » (v. 23).
Cette deuxième venue sera le plein accomplissement de la rédemption. Nos corps mêmes seront rachetés par sa puissance. Nous pouvons noter en passant que l’idée, si répandue aujourd’hui, que seulement quelques-uns dont la fidélité est remarquable, doivent être pris quand le Seigneur viendra est fausse. Il viendra pour racheter les corps de ses saints, et le rachat n’est jamais une question de fidélité humaine, mais de puissance et de grâce divine.
L’Esprit Saint scellant les croyants pour le jour de la rédemption
Nous avons été scellés de l’Esprit Saint de Dieu pour « le jour de la rédemption » (Éph. 4 : 30). Chaque vrai croyant, ainsi scellé, a en vue ce jour splendide. Notre fidélité plus ou moins grande affectera notre place dans le royaume futur, mais le rachat se trouve sur un autre plan.
Jusqu’ici nous avons insisté sur ce que nous obtiendrons, et ce que la création deviendra, d’une manière subsidiaire, à la deuxième venue de Christ. En lisant les déclarations éclatantes des prophètes, nous pourrions nous demander si quelque chose pourrait dépasser cette béatitude. Quand les saints resplendiront dans la gloire céleste, et que le calme et l’assurance rempliront le monde pour toujours, quand la fertilité exubérante de la terre libérée sera telle qu’il n’est pas exagéré pour le prophète de dire : « Les montagnes et les collines éclateront devant vous en chants de triomphe, et tous les arbres des champs battront des mains » (És. 55 : 12), nous pourrions imaginer que l’apogée est atteinte. Mais non. Dieu s’est proposé autre chose, selon son bon plaisir, pour la gloire de Christ, et ceci concerne une sphère encore plus vaste que celle des saints rachetés et d’une terre milléniale rachetée. Christ est l’héritier de toutes choses. Sa gloire est l’objet de la considération suprême de Dieu. Il est prééminent. C’est seulement quand nous voyons les choses sous cet angle que nous comprenons ce qui en sera l’apogée.
La « rédemption de la possession acquise »
Cela nous est présenté en Éphésiens 1 : 7-14 :
« En [Jésus Christ] nous avons la rédemption par son sang, le pardon des fautes selon les richesses de sa grâce, grâce qu’il a fait abonder envers nous en toute sagesse et intelligence, nous ayant fait connaître le mystère de sa volonté selon son bon plaisir – ce qu’il s’est proposé en lui-même pour l’administration de la plénitude des temps : tout réunir en un dans le Christ, ce qui est dans les cieux et ce qui est sur la terre, en lui. En lui, nous avons aussi été faits héritiers, ayant été prédestinés selon le propos de celui qui opère toutes choses selon le dessein de sa volonté, afin que nous soyons à la louange de sa gloire, nous qui avons espéré à l’avance dans le Christ, en qui vous aussi, ayant entendu la parole de la vérité, l’évangile de votre salut – en qui aussi ayant cru, vous avez été scellés du Saint Esprit de la promesse qui est les arrhes de notre héritage, pour la rédemption de la possession acquise, à la louange de sa gloire ».
Comme au verset 30 du chapitre 4 rappelé plus haut, ici l’Esprit nous a été donné pour le jour de la rédemption, et il est également « les arrhes (le gage) de notre héritage ». Ce rachat prend le nom de « rédemption de la possession acquise » parce que cette possession ne comporte pas seulement les corps des saints. Cette « possession acquise », l’héritage, la création entière troublée par le péché a été achetée à la croix et doit être rachetée, libérée au retour de Christ. (Tout appartient effectivement à Christ qui a tout créé. Mais, en introduisant le péché dans le monde, le diable a usurpé ses droits et a pu dire au Seigneur Jésus, lors de la tentation au désert : « Tout cela je te le donnerai, si, te prosternant, tu me rends hommage » (Matt. 4 : 9). C’est alors que, par sa mort, le Seigneur a retrouvé ses droits sur la création : Il l’a acquise. Et le jour vient où Il la libérera du péché : ce sera sa rédemption).
Le mystère de la volonté de Dieu, selon son bon plaisir
Dieu a une volonté. Pour le monde qui l’ignore et reste dans l’indifférence elle est un « mystère » (v. 9), quelque chose qu’il ne peut pas comprendre. Nous qui avons cru, nous le connaissons car il nous a été révélé (Éph. 1 : 5, 9).
Ce « mystère de sa volonté, selon son bon plaisir » concerne le déroulement des faits :
1°) Il y aura une période – « la plénitude des temps » – marquée par la perfection de l’administration de la terre. Chacune des périodes (dispensations) qui l’auront précédée aura servi à la préparer ;
2°) Christ, l’Homme de qui le prophète Ésaïe avait dit prophétiquement « le plaisir de l’Éternel prospérera dans sa main » (És. 53 : 10), l’administrera Lui-même. Quand notre Seigneur Jésus reviendra dans sa gloire avec tous ses saints, ce sera pour prendre sa place de chef sur toutes choses. Dieu va épurer la terre par des jugements et « tout réunir en un dans le Christ » (Éph. 1 : 10) : tout sera réuni en Lui et Il sera comme la pierre du faîte d’une pyramide – si nous pouvons employer une telle figure. L’« apex », pierre terminale d’une pyramide, est elle-même une pyramide parfaite dans sa forme. Toutes les lignes et les faces de la pyramide convergent vers elle. Elle couronne le tout.
Ce ne sera pas seulement la terre qui sera bénie sous son règne, parce que l’expression « tout » inclut aussi bien « ce qui est dans le ciel » que « ce qui est sur la terre ».
« Tout » signifie tout ce qui existe dans chaque sphère de bénédiction, la sphère céleste et la sphère terrestre, sans restriction. Seule la sphère du jugement est exclue. Pourtant même ceux qui sont « sous la terre » devront plier les genoux au nom de Jésus selon Philippiens 2 : 10. Ils devront Le reconnaître, mais seront cependant séparés de Lui et sous le jugement de Dieu. Tout sera alors dans la lumière de la faveur de Dieu et trouvera sa gloire essentielle et suprême en Christ.
C’est de cette manière que Dieu va racheter la possession qu’Il a achetée. Pendant longtemps, le péché aura été un obstacle ou une lourde hypothèque faite sur une grande partie de l’héritage, sur chacune de ses parties touchées ou ternies par le mal d’une manière ou d’une autre. Tout appartient à Christ par création, mais à sa première venue, cette création est devenue « une possession » qu’Il a acquise (achetée) par sa mort, comme dans la parabole, le champ a été acheté ainsi que le trésor qu’il contenait (voir Mat. 13 : 44). À sa deuxième venue, le péché qui l’asservit sera ôté de l’héritage. Le Seigneur Jésus, par sa puissance, utilisera les droits acquis par son sang à sa première venue dans l’humilité, parce que c’est dans la faiblesse et l’infirmité qu’Il a gagné la couronne.
C’est en prenant son héritage qu’Il libérera ses saints. Dans la vision, Daniel vit « quelqu’un comme un fils d’homme venir avec les nuées des cieux… Et on lui donna la domination et l’honneur, et la royauté » (7 : 13, 14), alors « le temps arriva où les saints possédèrent le royaume » (v. 22). Il fera comme lorsqu’un roi occupe le territoire conquis en mettant ses troupes et ses fonctionnaires. Nous recevrons notre héritage au moment où Christ recevra le sien puisque nous sommes ses cohéritiers. C’est ce que l’apôtre veut dire, quand il prie pour que nous sachions « quelles sont les richesses de la gloire de son héritage dans les (au milieu des) saints » (Éph. 1 : 18). Il prend son héritage avec ses saints, en les mettant en possession de l’héritage (le texte ne signifie pas que les saints sont son héritage).
Il est merveilleux de penser que nous recevrons cet héritage le jour où nous serons introduits dans la gloire. Mais combien sa douceur sera intensifiée par le fait que ce que nous posséderons le sera au nom de Dieu et comme cohéritiers avec Christ.
1 - Vous avez fait une distinction entre l’achat et le rachat. Est-ce que cette distinction se trouve clairement dans l’Écriture ?
Oui, l’Écriture parle de ceux qui vont jusqu’à « renier le Maître qui les a achetés, faisant venir sur eux-mêmes une prompte destruction » (2 Pie. 2 : 1). Par sa mort et sa résurrection, le Seigneur Jésus les a achetés. Il a des droits universels, de telle sorte qu’Il est Seigneur de tous, des croyants comme des incrédules. Cependant tous n’ont pas été rachetés.
Personne ne peut être racheté sans être premièrement acheté, cependant beaucoup peuvent être achetés sans être rachetés.
Ruth 4 illustre ce point. Quand Boaz a mis le plus proche parent au défi de racheter l’héritage d’Élimélec, il lui a tout d’abord proposé de l’acheter. Pour lui, à ce moment-là, c’était une question d’achat, et cela aurait pu être une transaction profitable. Quand Boaz lui a rappelé que le rachat va plus loin qu’un simple achat et implique tous les droits et les devoirs liés à ce domaine (la restauration de ce qui est détruit et le fait d’entrer dans une relation personnelle avec Ruth et, par elle, avec Naomi) alors il a refusé. Ce récit rend la distinction très claire.
2 - L’Écriture dit que nos corps mortels seront vivifiés et rachetés. Certains disent que cela a déjà eu lieu et que, par conséquent, aucun chrétien ne devrait souffrir de maladie. Est-ce correct ?
Non, ce n’est pas correct. Le passage en question n’indique pas que nos corps mortels ont été vivifiés ou rachetés : « si (= puisque) l’Esprit… habite en vous, celui qui a ressuscité le Christ d’entre les morts vivifiera aussi vos corps mortels, à cause de son Esprit qui habite en vous » (Rom. 8 : 11). Nous apprenons que « la rédemption de notre corps », dont il est parlé au verset 23, va être accomplie ; Jean 5 : 28 montre que ce sera à la voix du Seigneur Jésus, par l’énergie de l’Esprit qui est en nous. Chacune des trois personnes de la divinité sera en activité dans notre rachat final.
Les prémisses étant fausses, la conclusion quant à la maladie, est aussi fausse. On se demande pourquoi certains se contentent de raisonnements si peu approfondis. Si nos corps étaient déjà vivifiés, pourquoi parler au conditionnel ? Il serait simplement dit : « aucun chrétien ne peut être malade », ce qui n’est pas vérifié dans la réalité. D’ailleurs, si nous n’étions pas malades, nous ne mourrions pas non plus ! Après tout, la maladie est peu de chose, comparée à la mort. C’est dommage que tant de croyants ne tirent pas toutes les conséquences de leurs théories.
3 - Est-ce que la rédemption de ce qui a été acheté par la mort de Christ aura lieu en un instant ?
Non instantanément, mais en un temps comparativement court.
- Le Seigneur rachètera d’abord les corps de ses saints. Il viendra, les ressuscitera, puis changera les vivants, et les enlèvera tous en sa présence selon 1 Thes. 4 : 15-17. Il épousera son Église de la manière paisible dont le mariage de Boaz et de Ruth est le type.
- Ensuite, Il « mettra sa main encore une seconde fois pour acquérir le résidu de son peuple (Israël) qui sera demeuré de reste » (Es. 11 : 11). Ce sera par un processus qui comportera des jugements terribles sur la terre. Ésaïe 63 : 1-6 nous en donne une description, et le Messie victorieux et conquérant, s’exprime (v. 3-6) par le prophète : « Le jour de la vengeance était dans mon cœur, et l’année de mes rachetés était venue ». Israël sera racheté, délivré par le jugement de ses ennemis, comme lorsqu’il est sorti d’Égypte autrefois.
- Troisièmement, « il détruira en cette montagne la face du voile qui couvre tous les peuples, et la couverture qui est étendue sur toutes les nations » (És. 25 : 7). Les nations seront d’abord jugées, puis bénies.
- Finalement, quand son trône sera exalté en Sion, des eaux vives en couleront (voir Ézé. 47 : 1-12) et apporteront une fertilité étonnante à la terre. Ce passage est sans aucun doute l’image de la bénédiction spirituelle, mais il doit principalement être pris dans son sens littéral. La malédiction sera ôtée de la création.
Tout ceci ne prendra pas très longtemps, parce que « le Seigneur fera une affaire abrégée sur la terre » (Rom. 9 : 28).
4 - Actes 3 : 21 parle du « rétablissement de toutes choses ». Est-ce que cela ne signifie pas que, finalement, tout le monde sera racheté et introduit dans la bénédiction ?
Ce verset parle « des temps du rétablissement de toutes choses », c’est-à-dire du millénium, dont Dieu a parlé par ses prophètes depuis longtemps. La prophétie d’Énoch, par exemple, concernait ce jour, comme le dit Jude verset 14, tandis que le verset 15 décrit les jugements qui précéderont le règne de paix.
L’expression citée décrit exactement le caractère du millénium. Tout au long des siècles, Dieu a donné beaucoup de choses aux hommes, selon son but pour ce monde. Il a mis Adam à la tête de la création terrestre, et il a péché. Avec Noé, il a établi le gouvernement, et il a été corrompu. Il a donné sa Loi par Moïse, et elle a été transgressée. Il a institué le sacerdoce avec Aaron, et il a été perverti. Il a instauré l’autorité royale avec David, et le royaume s’est effondré.
Tout cela fait partie de son plan et sera restauré dans le futur. Non seulement tout cela sera restauré, mais dans une plénitude beaucoup plus grande et dans une perfection absolue parce qu’alors, tout sera centré sur Christ. Il sera le roi divin en Sion, sa montagne sainte (voir Ps. 2). Comme Fils de l’homme, Il sera couronné de gloire et d’honneur – Lui, le dernier Adam – et aura la domination sur les œuvres de Jéhovah (voir Ps. 8).
Rien n’est dit quant à la restauration de toutes les personnes. Beaucoup de passages clairs réfutent cette théorie universaliste, et le fait d’essayer de l’insinuer au moyen de ce passage fait outrage au langage de l’Écriture. La réponse à la question posée est donc un non catégorique.
5 - L’avènement de Christ introduit le jour de la rédemption, et son règne millénaire se termine par une grande rébellion. Comment concilier ces deux choses ?
Aucune réconciliation n’est nécessaire. Si une personne ou une chose rachetée par Christ à sa deuxième venue était de nouveau placée sous la puissance du mal, ce serait naturellement une difficulté. Il n’y a, cependant, aucune trace de cela. Satan, libéré de l’abîme, sera l’instigateur de la grande rébellion finale (voir Apoc. 20 : 7-10) mais, lui n’a pas été racheté. Des multitudes naîtront pendant les 1 000 ans. Elles n’auront jamais fait l’expérience de la ruine qu’apporte le péché, et ceux qui, parmi eux, ne seront pas nés de nouveau tomberont devant les tentations de Satan libéré. Ceux-là n’auront jamais été rachetés non plus.
Leur folle rébellion sera sans résultat, si ce n’est leur destruction totale et leur jugement final. Ils peuvent assiéger le camp des saints et la ville bien-aimée, mais cela ne troublera pas un seul cheveu de la tête des premiers, ni la moindre pierre de la dernière.
Dieu saisira cette occasion pour plier, comme un vêtement usé, le ciel et la terre actuels et perpétuera l’histoire merveilleuse de la rédemption dans un ciel nouveau et une terre nouvelle.
6 - Comment alors résumer la distinction entre le millénium et l’état éternel ?
L’un est comme le vestibule ou l’antichambre de l’autre. Tous les deux sont caractérisés par la justice ; dans le premier elle régnera, parce que le péché ne sera pas définitivement réglé, bien qu’il soit sévèrement réprimé, dans le second elle habitera, ce qui permettra de jouir de la douce liberté de l’amour, une fois le dernier jugement effectué.
Le millénium sera la manifestation du but de toutes les voies de Dieu par un gouvernement juste et saint sur cette terre. Combien cela est nécessaire, son autorité ayant été niée dans ce monde et chacune de ses pensées ayant été déformée par les hommes. Ainsi, il est convenable que, dans ce même monde la perfection de toutes ses pensées et de toutes ses voies, soit manifestée pendant un cycle complet de 1000 ans.
Une fois la démonstration faite, Satan sera autorisé à montrer une fois de plus sa haine implacable, et les hommes, leur corruption naturelle irrémédiable. Ceci mène au grand acte final du jugement. En conséquence, le péché, qu’il vienne du diable, de ses anges ou des hommes mauvais, sera pour toujours sous la colère et la condamnation, dans un lieu limité et circonscrit – « l’étang de feu ». Le péché comme principe actif, capable de toute sorte de mal, cessera d’être.
Dans les nouveaux cieux et sur la nouvelle terre, tout sera nouveau (voir Apoc. 21 : 5). Tout sera alors sur la base de la « nouvelle création », propre à exprimer la nature de Dieu sans restriction dans l’aboutissement de son propos éternel. Grâces à Dieu, en étant « en Christ », nous sommes maintenant établis sur cette base (voir 2 Cor. 5 : 17).
La nouvelle création repose sur la base de la mort de Christ. Celui qui est assis sur le trône, notre Seigneur Jésus Christ, dira : « Voici, je fais toutes choses nouvelles… Puis il me dit : C’est fait » (Apoc. 21 : 5-6). Il dira cela parce qu’un jour, sur la croix, Il a dit : « C’est accompli ».
F. B. Hole - « Pour mieux comprendre la foi chrétienne » (vol. 2)
À suivre (20-01-2024) : « Sommaire et conclusion »