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Jésus troublé dans son âme et son esprit

Jean 11 ; 12 ; 13


Connaître le Seigneur Jésus
« Quand Jésus la vit pleurer (Marie), et les Juifs qui étaient venus avec elle pleurer, il frémit en son esprit et se troubla » (Jean 11 : 33)
« Maintenant mon âme est troublée ; et que dirai-je ? » (Jean 12 : 27)
« Ayant dit cela, Jésus fut troublé dans son esprit » (Jean 13 : 21)
 

Connaître le Seigneur Jésus

            Nous ne voyons aujourd’hui le Seigneur Jésus que par la foi, comme « à travers un verre » semi-transparent (1 Cor. 13 : 12). Ainsi notre connaissance de sa Personne n’est que très limitée et imparfaite. Lorsque nous serons dans sa présence au ciel, nous serons débarrassés de nos infirmités et de nos faiblesses, notre esprit sera entièrement concentré sur Lui et notre cœur occupé de Lui. Alors, Le voyant enfin face à face, « comme il est » (1 Jean 3 : 2), nous connaîtrons pleinement, « à fond comme aussi [nous avons] été connu[s] » - connaissance tellement élevée et trop merveilleuse pour nous actuellement (Ps. 139 : 6).

                        Contempler Jésus sur la terre et dans le ciel

            Cependant, déjà aujourd’hui, nous pouvons faire des progrès dans la connaissance du Seigneur Jésus. Les quatre évangiles nous présentent la vie, la mort et la résurrection de l’Homme Christ Jésus. En les lisant, nous pouvons Le voir, L’entendre, être avec Lui et apprendre ainsi à mieux Le connaître. L’apôtre Jean, qui a été avec Jésus pendant environ trois années, a eu à cœur de placer le Fils de Dieu devant nos yeux et nos cœurs. Voici comment il nous Le présente dès le début de sa première lettre : « Ce que nous avons entendu, ce que nous avons vu de nos yeux, ce que nous avons contemplé et que nos mains ont touché, concernant la Parole de la vie… ce que nous avons vu et entendu, nous vous l’annonçons » (1 Jean 1 : 1-3). Celui qui s’est tenu tout près du cœur de Jésus (Jean 13 : 23) désire nous entretenir de la Personne adorable de son Seigneur tel qu’il L’a connu et il veut nous Le faire connaître pleinement.
            Quand nous Le voyons, que nous L’écoutons, Dieu devenu homme sur cette terre pour habiter au milieu de nous, nous sommes amenés à la communion avec Lui-même et avec le Père, et à une joie qui peut être complète (1 Jean 1 : 3-4). Et si nous Le contemplons dans la gloire du ciel où Il se trouve aujourd’hui et où nous allons bientôt Le rejoindre, nous sommes alors progressivement transformés à sa propre image, comme par des degrés successifs de gloire (2 Cor. 3 : 18) !

                        L’humanité du Fils de Dieu

            Les Écritures nous apprennent donc à connaître notre Sauveur et Seigneur ; Lui-même nous dit que ce sont elles qui rendent témoignage de Lui (Jean 5 : 39). Mais ce sont les évangiles qui placent devant nous tout particulièrement le Fils de Dieu dans son humanité. Ils nous Le montrent tout près de nous, vivant au milieu des hommes, tellement humain, accessible, proche de nous. Nous Le voyons comme un homme « à tous égards, être rendu semblable à ses frères » (Héb. 2 : 17).
            Jésus a cheminé sur la terre d’Israël, guérissant de nombreux malades (Marc 1 : 29-34), prêchant dans les villes et les villages et chassant des démons (Marc 1 : 38-39) ; Il a été tenté et fatigué (Luc 4 : 13 ; Marc 4 : 38), et Il a souffert au milieu des hommes qu’Il était venu chercher et sauver pour Dieu. Mais ils L’ont haï, rejeté et mis à mort. En réponse à son amour, ils L’ont haï sans cause et ont été ses adversaires (Ps. 69 : 4 ; 109 : 4). Matthieu, dans son évangile, rappelle ce qu’Ésaïe avait annoncé longtemps à l’avance concernant le Serviteur de l’Éternel : Il devait être « l’homme de douleurs, et sachant ce que c’est que la souffrance » ; « Lui-même a pris nos infirmités et a porté nos maladies » (És. 53 : 3-4 ; Matt. 8 : 17). Jésus a connu la souffrance dans son corps, dans son âme, dans son esprit et dans son cœur, tout au long de sa vie sur la terre, et d’une manière particulièrement intense lorsqu’Il donnait sa vie pour nous sur la croix.

                        Trois circonstances particulièrement douloureuses pour Jésus

            L’évangéliste Jean nous présente trois circonstances dans lesquelles les sentiments les plus profonds de Jésus, sa sensibilité et son amour sont dévoilés aux yeux de ceux qui ont été témoins de ces moments de la vie de l’homme parfait. Dans ces trois récits, alors qu’approche de plus en plus le moment de la croix, nous trouvons ces expressions remarquables qui nous disent que Jésus fut « troublé » dans son âme ou son esprit (Jean 11 : 33 ; 12 : 27 ; 13 : 21). En les lisant, nous mesurons un peu combien le Fils de Dieu a été semblable à nous, dans son abaissement volontaire, dans son humanité.
            Nous sommes tous sujets à un tel état d’inquiétude et d’agitation. La Parole de Dieu nous montre des fidèles qui ont pu éprouver un bouleversement de l’âme ou de l’esprit. David, au Psaume 6, gémit, pleure et supplie Dieu qu’Il le délivre car, dit-il, « Mon âme… est fortement troublée » (v. 4). Daniel voit dans ses visions de la nuit, Jésus comme « l’Ancien des jours » et ces visions le troublent profondément : « Moi, Daniel, je fus troublé dans mon esprit au-dedans de mon corps » (Dan. 7 : 15).
            Notre cœur aussi peut être troublé et Jésus, sachant que son départ allait affecter profondément ses disciples, prend particulièrement soin d’eux à cet égard (voir Jean 14). Mais nous ne voyons pas que Lui-même ait été troublé dans son cœur. Ses affections, si profondes, pour son Père, pour ses amis - ceux qui sont « les siens » (Jean 13 : 1) - et pour les pécheurs perdus, ne pouvaient être atteintes par quelque circonstance que ce soit. L’amour remplissait son cœur et ne pouvait pas être altéré. La croix même n’a pu l’éteindre. Et Il a désiré que le cœur de ses chers disciples ne soit pas troublé ni inquiet à la pensée qu’ils n’allaient plus Le voir. Pour cela, Il leur laisse les sept précieuses ressources de la foi : sa paix, l’amour divin (le sien et celui du Père), sa joie, le Saint Esprit, la prière, et l’espérance de son prochain retour. Ils assistent à l’entretien du Fils avec le Père à leur sujet et entendent chaque mot de sa prière à son Père en leur faveur (Jean 14 à 17). Tout cela n’était-il pas propre à consoler et fortifier leurs cœurs, comme aussi les nôtres aujourd’hui ?
            Mais les évangiles nous rapportent que Jésus a été troublé dans son âme et dans son esprit. Tout en étant « sur toutes choses Dieu béni éternellement » (Rom. 9 : 5), Il a, étant homme, été bouleversé dans son âme et dans son esprit. Et plus la croix étend son ombre sur Lui, plus Jésus en ressent toute l’horreur au plus profond de son Être. Mais rien n’a pu arrêter son immense amour qui le conduisait aux souffrances et à la mort de la croix !
            Nous désirons nous arrêter un peu sur chacun de ces trois récits que le Saint Esprit a conservés pour nous dans l’Écriture sainte concernant le Fils de Dieu devenu homme. Que leur méditation puisse toucher nos cœurs et faire grandir notre amour et notre connaissance de notre Seigneur Jésus Christ et de son immense amour.


« Quand Jésus la vit pleurer (Marie), et les Juifs qui étaient venus avec elle pleurer, il frémit en son esprit et se troubla » (Jean 11 : 33)

                        L’épreuve à Béthanie

            Nous sommes peu de temps avant « la semaine de la passion » de Christ, qui commence lors de son entrée triomphale à Jérusalem (Jean 12 : 12-19). C’est à Béthanie que va être manifestée la gloire du Fils de Dieu en puissance de résurrection. Lazare, le frère de Marie et de Marthe, chez lesquelles Jésus aimait à se trouver, tombe malade. Les sœurs font immédiatement appel au Seigneur. Elles ne Lui imposent pas ce qu’Il aurait à faire, même si leur désir était qu’Il vienne au plus tôt afin de guérir leur frère (v. 21, 32), mais elles comptent sur son amour. Leur courte prière manifeste simplement leur dépendance et leur confiance envers Celui qui les aime et qu’elles aiment : « Seigneur, voici, celui que tu aimes est malade » (v. 3).
            Mais Jésus, qui est alors à Jérusalem, ne vient pas au chevet de son ami. L’Homme dépendant attend le moment de Dieu pour rejoindre Béthanie. Il sait que cette maladie, qui devait conduire à la mort de Lazare « n’est pas pour la mort », c’est-à-dire qu’elle ne sera pas une victoire de la mort, mais une victoire du Fils de Dieu sur la mort. Elle est « pour la gloire de Dieu » et pour la sienne en tant que Fils de Dieu (v. 4). Cette gloire des Personnes divines sera manifestée non pas dans la guérison du malade, mais dans son retour à la vie !
            Lorsque Jésus vient à Béthanie, Lazare est mort depuis quatre jours. C’est le « moment opportun » (Héb. 4 : 16), connu de Dieu. Ni trop tôt, afin que la gloire soit manifestée en résurrection ; ni trop tard, afin que Marthe et Marie puissent supporter l’épreuve (1 Cor. 10 : 13). Le « moment » de Dieu est toujours juste et approprié. La prière des deux sœurs était parvenue à Jésus et Il venait Lui-même pour y répondre. Il aurait pu guérir Lazare ou même le ressusciter à distance (voir Jean 4 : 46-54), mais dans les trois récits que la Parole nous rapporte de résurrections opérées par Jésus, Il intervient directement en face de la puissance de la mort. Ainsi, Jésus vient à Béthanie parce qu’il fallait que, dans la résurrection de Lazare, qui sera la démonstration de la puissance du Fils de Dieu, sa gloire soit manifestée aux yeux de tous. Le moment était venu pour apporter à Marthe et Marie une réponse qui allait dépasser toutes leurs attentes.

                        Confiance dans l’amour et la puissance de Dieu

            Chers amis croyants, nous réalisons souvent la faiblesse de nos prières, notre peu de patience et de persévérance, comme aussi notre manque de foi et de confiance dans l’amour et la puissance de Dieu. N’oublions jamais que nous avons pour Dieu et Père Celui « qui peut faire infiniment plus que tout ce que nous demandons ou pensons » (Éph. 3 : 20). Sa puissance sans limite agit pour nous – elle l’a fait dans l’œuvre du salut de chacun d’entre nous. Mais elle agit aussi en nous par le moyen du Saint Esprit, « la puissance qui opère en nous ». Et souvenons-nous aussi que même si notre faiblesse est extrême et que « nous ne savons pas ce qu’il faut demander comme il convient », toutefois « l’Esprit lui-même intercède » pour nous, les saints (Rom. 8 : 26-27).
            Jésus apporte Lui-même la réponse à la prière de Marthe et Marie, et sa venue à Béthanie va tout changer pour elles.

                        Souffrance et pleurs

            Jésus connaît toute la peine et la souffrance des deux sœurs et sa divine sympathie se manifeste envers elles. Marthe, la première à venir vers Jésus, reçoit cette révélation merveilleuse : « Je suis la résurrection et la vie » (v. 25). Elle le croit sans le comprendre, et ne le réalisera qu’un peu plus tard. Marie, avertie par sa sœur que Jésus est arrivé, sort de la maison et vient à sa rencontre. Elle se jette à ses pieds (une place qu’elle connaît bien – voir Luc 10 : 39), recherchant auprès du divin Consolateur ce dont son cœur a besoin et que personne d’autre que Lui ne peut lui apporter. Il est sa seule ressource dans un tel moment et sa présence est une première réponse pour le cœur souffrant de Marie.
            Jésus voit les larmes de celle qu’Il aimait (v. 5). Il voit aussi les larmes de ceux qui pleurent en sympathie avec elle. Alors Il est saisi dans son esprit d’une peine profonde en constatant le pouvoir de la mort, entrée dans le monde par la faute du premier homme et passée depuis à tous les hommes (Rom. 5 : 12). « Jésus… frémit en son esprit, et se troubla » (v. 33). Il est saisi d’une très forte émotion, qui n’est pas que passagère (voir v. 38). Il y a en Lui à la fois cette indignation produite par ce qu’a produit le péché, et la peine devant l’effet de la mort sur l’homme. La mort est la fin de l’homme tombé dans le péché (Rom. 6 : 23a). Mais Dieu soit béni, ce verset de l’épître aux Romains ajoute : « … mais le don de grâce de Dieu, c’est la vie éternelle dans le Christ Jésus, notre Seigneur ». C’est en Christ et en Lui seul qu’est le moyen d’échapper à la mort éternelle et Dieu nous a donné la vie gratuitement et par pure grâce - mais au prix du sang de son Fils.

                        La puissance de Christ en résurrection

            Le chapitre 5 de la Genèse nous montre ce qu’il en est de l’homme et quelle est sa fin inéluctable : après être né, il vit, il engendre des fils et des filles et… il meurt (Gen. 5 : 5, 8, 11, 14, 17, 20, 27, 31). Mais nous lisons aussi dans ce même chapitre qu’Hénoc ne mourut pas « car Dieu le prit » (v. 24). L’épître aux Hébreux le confirme : « Énoch fut enlevé pour qu’il ne voie pas la mort ; et on ne le trouva pas, parce que Dieu l’avait enlevé » (Héb. 11 : 5). Par Hénoc, Dieu nous apprend que tous les hommes ne mourront pas (voir aussi 1 Cor. 15 : 51) : les croyants seront enlevés vivants de la terre lors de la venue du Seigneur Jésus pour prendre les siens auprès de Lui.
            Le récit de Jean 11 nous apprend que le Seigneur Jésus Lui-même ressuscitera « ceux qui sont endormis » (1 Thes. 4 : 15-17). Il dit, au sujet de Lazare : « Lazare, notre ami, s’est endormi ; mais je vais pour le réveiller » (v. 11). Lui seul, par sa puissance divine, peut ordonner à la mort de libérer celui qu’elle tient prisonnier. Il va manifester cette puissance devant le tombeau de Lazare, l’appelant « d’une voix forte » (v. 43) à sortir du tombeau. Il va bientôt la déployer de nouveau lorsque, par une voix forte, le « cri de commandement » (ou : de rassemblement), Il va « réveiller » tous les « morts en Christ » (1 Thes. 4 : 16), pour la vie éternelle.
            Cette puissance de résurrection dans le Christ Jésus nous est montrée par trois fois dans les évangiles :
                    - Jésus ramène à la vie la fille d’un chef de synagogue, qui vient de mourir (Marc 5) ;
                    - puis Il ressuscite le fils unique d’une femme veuve, à Naïn, dont on portait le cercueil en terre (Luc 7) ;
                    - enfin, Il réveille Lazare, qui était depuis quatre jours dans le tombeau et dont le corps commençait à connaître la décomposition (Jean 11 : 39).
            Quel que soit l’état de corruption du corps de ceux qui sont « endormis par Jésus, qu’ils soient morts hier ou depuis de nombreuses années, leur corps « ressuscite(ra) en incorruptibilité » (1 Cor. 15 : 42, 52-53) par la puissance du Fils de Dieu. Dans chacune de ces circonstances, Jésus a affronté la mort et en a triomphé. Mais Il a dû Lui-même « souffrir la mort » (Héb.2 : 9), y entrer pour en sortir en vainqueur. Sa propre résurrection est la plus glorieuse de toutes, celle par laquelle « Il a été démontré Fils de Dieu, en puissance » (Rom. 1 : 4). Elle est l’un des fondements de la foi des croyants (1 Cor. 15 : 12-23).

                        Les pleurs de Jésus

            Puis la Parole ajoute un verset très court, mais dévoilant les profondeurs du cœur plein d’amour de l’Homme divin pour sa créature : « Jésus pleura » (v. 35). Certainement, l’homme de douleurs a beaucoup pleuré dans sa vie de souffrance sur la terre, mais le Saint Esprit nous a conservé dans la Parole de Dieu trois moments particuliers où nous trouvons en pleurs l’homme parfait dans tous ses sentiments et ses émotions. N’est-ce pas pour que nous arrêtions tout particulièrement nos regards et nos cœurs sur la Personne adorable et sur le cœur humain si profond de notre Seigneur ?
            Auprès du tombeau de Lazare, il ne s’agit pas de pleurs et de lamentations semblables à ceux des Juifs qui entouraient Marie, mais les larmes ont coulé silencieusement sur le visage du Fils de Dieu (le mot ne se trouve que dans ce passage de l’Écriture). Combien ces larmes étaient précieuses pour Dieu, son Père (voir Ps. 56 : 8) ! Et combien elles nous touchent ! Ce verset nous ouvre tout entier le cœur humain de Jésus. Il partageait la peine de Marie et de Marthe, Il entrait en sympathie dans la souffrance de celles qui connaissaient le deuil et Il se chargeait Lui-même de leur douleur. H. Smith a écrit : « Le Créateur se trouve au milieu de ses pauvres créatures déchues, qui se sont ruinées elles-mêmes par le péché ; et la mort – les gages du péché – est entrée dans la maison, a rompu les liens les plus chers et a brisé les cœurs. Le poids de la mort pèse lourdement sur leurs esprits et le Créateur s’approche des siens en amour et en parfaite sympathie pour pleurer avec eux ». Tel était Jésus, homme parmi les hommes, parfait en son amour et dans ses compassions, tel que ce verset le présente à nos cœurs.
            Jésus avait pleuré déjà sur Jérusalem, en voyant cette ville qui avait refusé de Le reconnaître et allait Le mettre à mort. Elle allait connaître une destruction totale en jugement (Luc 19 : 41-44 ; voir 13 : 33-35) et le cœur de Jésus en était profondément affecté. Il allait pleurer encore, dans l’insondable tristesse qui allait saisir son âme sainte, dans le jardin de Gethsémané. L’évangéliste Matthieu nous dit qu’en ces instants, Jésus « commença à être attristé et très angoissé » ; il rapporte alors ses paroles aux trois disciples qu’Il avait pris avec Lui : « Mon âme est saisie de tristesse jusqu’à la mort » (Matt. 26 : 37-38). Il réalise combien la croix est maintenant proche, et son âme sainte et pure voit venir le moment où Il connaîtra toute la colère de Dieu contre le péché (Ps. 102 : 9, 10), où Il sera « fait péché » (2 Cor. 5 : 21), abandonné de Dieu (Matt. 27 : 46), et passera par la mort (Héb. 5 : 7).

                        « Lazare, viens ici, dehors ! »

            À Béthanie, devant la mort et le tombeau de Lazare, son ami, Jésus est troublé et pleure. Mais Il élève la voix, demande qu’on ôte la pierre, s’adresse à son Dieu afin que ceux qui entendent croient ; puis, par un cri de commandement, Il ordonne à Lazare de sortir de la mort et du tombeau. Plusieurs d’entre ceux qui sont présents vont voir et croire (v. 45) que Jésus est non seulement un Homme sensible et plein de compassion pour les siens dans le deuil, mais qu’Il est aussi le Fils de Dieu qui seul peut ramener à la vie celui qui était mort. La puissance divine va se déployer en faveur de Lazare, devant Marthe et Marie et toute la foule présente. « Car comme le Père réveille les morts et les fait vivre, de même aussi le Fils fait vivre qui il veut » (Jean 5 : 21). Cette résurrection témoigne aux yeux de tous que Jésus est Fils de Dieu, car seul Dieu peut ressusciter les morts (Act. 26 : 8 ; 1 Cor. 1 : 9).
            Certainement, Marthe a alors compris les paroles que Jésus lui avait adressées à son arrivée à Béthanie : « Moi, je suis la résurrection et la vie : celui qui croit en moi, même s’il meurt, vivra ; et quiconque vit et croit en moi, ne mourra pas, à jamais » (v. 25). Que ces paroles du Seigneur Jésus encouragent et consolent les croyants qui connaissent aujourd’hui la souffrance causée par la mort d’un bien-aimé ! Dans un moment, le Vainqueur de la mort, « le Seigneur lui-même, avec un cri de commandement, avec une voix d’archange et avec la trompette de Dieu, descendra du ciel ; et les morts en Christ ressusciteront en premier ; puis nous, les vivants qui restons, nous serons enlevés ensemble avec eux dans les nuées à la rencontre du Seigneur, en l’air : et ainsi nous serons toujours avec le Seigneur. Consolez-vous donc l’un l’autre par ces paroles. » (1 Thes. 4 : 16-18).


« Maintenant mon âme est troublée ; et que dirai-je ? » (Jean 12 : 27)

            La Pâque, qui représente le sacrifice de Christ (1 Cor. 5 : 7), approche toujours plus (Marc 14 : 1). Jésus est à Jérusalem, où Il enseigne chaque jour dans le temple (Luc 21 : 37). Il est entré dans la ville comme le roi d’Israël, le Fils de David. La prophétie de Zacharie, plus de 500 ans auparavant, l’avait annoncé : « Réjouis-toi avec transports, fille de Sion ; pousse des cris de joie, fille de Jérusalem ! Voici, ton roi vient à toi ; il est juste et ayant le salut, humble et monté sur un âne, et sur un ânon, le petit d’une ânesse » (Zach. 9 : 9 – voir aussi Ps. 118 : 26). Mais la joie et la paix apportées par le Roi ne seront que de courte durée et quelques jours plus tard le roi des Juifs sera mis à mort. Jésus avait dit à ses disciples : « Vous savez que, dans deux jours, c’est la Pâque, et le Fils de l’homme est livré pour être crucifié » (Matt. 26 : 2). Les principaux sacrificateurs et les anciens du peuple tiennent conseil pour se saisir de Jésus. « L’heure » de ses ennemis et du « pouvoir des ténèbres » (Luc 22 : 53) est bientôt là ; Jésus le sait parfaitement et le ressent au plus profond de son Être.
            Nous lisons à la fin du chapitre 12 que quelques Grecs, d’entre les nations, expriment auprès du disciple Philippe le désir de « voir Jésus » (v. 21). Puissions-nous avoir le même désir que celui qui les animait ! Voir Jésus, L’écouter, Le suivre, Le servir, L’honorer dans notre vie et notre conduite sur la terre. Et que le désir de Le voir venir du ciel soit aussi plus présent et plus ardent en nous (Phil. 3 : 20) !

                        « L’heure » de la croix

            Dieu avait dit, par l’esprit prophétique, à son Serviteur : « C’est peu de chose que tu me sois serviteur pour rétablir les tribus de Jacob et pour ramener les préservés d’Israël ; je te donnerai aussi pour être une lumière des nations, pour être mon salut jusqu’au bout de la terre » (És. 49 : 6). Aussi, lorsque ces gens des nations s’approchent de Lui, les pensées du Seigneur Jésus se tournent vers « l’heure » de la croix.
            « L’heure », ici, c’est le moment dans lequel le Fils de l’homme va être glorifié et Dieu glorifié par Lui. Pour que le Fils de l’homme prenne sa place dans la gloire, il faut d’abord qu’Il souffre et meure (Luc 24 : 26). Jésus a devant Lui l’œuvre qu’Il va accomplir et qui implique sa mort ; mais Il voit aussi les pleins résultats, glorieux et bénis, de ses souffrances et de son sacrifice : « À moins que le grain de blé ne tombe en terre et ne meure, il demeure seul ; mais s’il meurt, il porte beaucoup de fruits » (v. 24). Le prophète avait annoncé : « S’il livre son âme en sacrifice pour le péché (ou : Quand son âme aura été faite sacrifice pour le péché), il verra une descendance… il verra [du fruit] du travail de son âme… » (És. 53 : 10-11).
            La pensée de « l’heure » qui était devant Lui, toute proche maintenant, avec tout ce qu’elle comportait pour son Être saint, saisit à ce moment son âme pure, qui en est troublée (v. 27). Dans toute la perfection de sa Personne, Il ne peut pas désirer passer par la croix et tout ce qu’elle représente. Bouleversé dans son âme, Il se tourne vers son Père : « Que dirai-je ? Père, délivre-moi de cette heure » (v. 27a). Plusieurs versions de la Bible donnent cette dernière phrase comme étant une question. En quelque sorte, Jésus dit à son Père : Est-ce que je peux te demander que tu me délivres de cette heure ? - elle comporte les souffrances sur la croix, l’abandon de son Dieu et la mort. H. Rossier a écrit : « Va-t-il demander au Père de montrer son amour envers Lui, son Fils bien-aimé, en Lui épargnant cet abandon et en Le délivrant de la croix ? Oh ! merveilleux amour de Jésus ! Lui qui savait à fond ce que valait l’amour du Père, et qui l’appréciait comme seul un cœur divin pourra le faire, il ne dira pas : ‘’Délivre-moi de cette heure’’ … car c’était pour cela qu’il était venu à cette heure ».
            Mais aussi, c’est « l’heure » en laquelle le Fils de l’homme sera glorifié (v. 23). En voyant ces hommes des nations, Jésus envisage les résultats de son œuvre, non seulement pour Israël, mais aussi pour les nations dont Il devait être le salut. Il est Jésus - Jéhovah (l’Éternel) sauveur (Luc 1 : 31). Grâce à l’étendue de son œuvre, « la plénitude des nations » entrera dans les bénédictions du salut (Rom. 11 : 25). Le salut de tous les hommes est basé sur ce qui était devant Lui en cet instant. La croix est nécessaire pour la gloire de Dieu et le salut des hommes, aussi Christ méprisera la honte et endurera toutes les souffrances de la croix (Héb. 12 : 2).

                        Prières de Jésus

            La Parole de Dieu nous rapporte une autre prière de Jésus au cours de la nuit où Il a été livré. Au jardin de Gethsémané, « saisi d’effroi et fort angoissé », Il se jette contre terre et supplie son Père afin que, s’il était possible, Il ne traverse pas cette « heure » terrible : « Et il disait : Abba, Père, pour toit, tout est possible ; fais passer cette coupe loin de moi » (Marc 14 : 33-36b). Quelqu’un a écrit : « En pensée, Christ est sous le poids de la mort, salaire du péché, puissance de Satan, jugement de Dieu. Avant de subir l’heure de l’abandon, Il la porte en esprit devant son Père, en communion avec Lui. La mort était devant Lui dans toute son horreur, aussi une tristesse ‘’jusqu’à la mort’’ emplit son âme, alors que ‘’dans l’angoisse du combat’’, Il entrevoit le moment ou, abandonné de Dieu, Il devra faire ‘’l’abolition du péché par son sacrifice’’ (Héb. 9 : 26) ».
            Dans toute la perfection de sa Personne et sa volonté de glorifier son Père en accomplissant l’œuvre qu’Il Lui avait donnée à faire, quoi qu’il Lui en coûte, Il ajoute à sa prière : « toutefois, non pas ce que veux, moi, mais ce que tu veux, toi ! » (Marc 14 : 36b). Il supplie encore, disant : « Mon Père ; si c'est possible, que cette coupe passe loin de moi… », puis Il ajoute, dans une pleine soumission : « Mon Père, s’il n’est pas possible que ceci passe loin de moi sans que je le boive, que ta volonté soit faite » (Matt. 26 : 39, 42). Ce qui était possible pour la puissance de Dieu n’était pas possible pour l’amour du Père…
            Il en est de même dans ce moment du récit de Jean 12 précédant de peu Gethsémané. Jésus donne Lui-même aussitôt la réponse à sa propre question. Il dit à son Père : « mais c’est pour cela que je suis venu à cette heure. Père, glorifie ton nom » (12 : 27b, 28a). Quelle perfection dans notre Sauveur ! Dans le trouble profond de son âme sainte, Il considère ce pour quoi Il est venu du ciel sur la terre, le but vers lequel Il s’est toujours résolument tourné : la gloire de Dieu. Le premier homme avait méprisé la gloire de Dieu, le second homme était venu pour la relever et la magnifier. Rien, pas même l’heure terrible de la croix, ne pouvait arrêter son immense amour pour son Dieu et Père, comme aussi pour sa créature perdue, morte dans ses fautes et ses péchés, et à laquelle son œuvre bénie allait apporter la vie éternelle, le salut, le pardon, la paix, la joie…
            Il était venu « pour cela, pour cette heure », et Il allait la traverser au prix des infinies souffrances de l’abandon et de la mort, afin que Dieu soit glorifié. Jésus l’annoncera par anticipation dans la prière qu’Il adressera à son Père avant de quitter la chambre haute et d’aller au jardin de Gethsémané : « Moi, je t’ai glorifié sur la terre, j’ai achevé l’œuvre que tu m’as donnée à faire ». Et Il pouvait Lui demander de Le glorifier en retour de sa gloire éternelle qu’Il possédait de toute éternité (Jean 17 : 5). Quelle joie sera celle du Père de répondre à cette demande et de glorifier ainsi son Fils, Jésus Christ venu en chair, qui L’a glorifié d’une telle manière (Jean 17 : 4-5) !

                        Gloire pour le Père et pour le Fils

            C’était le désir et la volonté du Fils : « Père, glorifie ton nom ». Combien Il l’a été ! Quelle gloire en effet pour le Père dans l’œuvre de son Fils !
                    Tu vins du ciel t’offrir en sacrifice, Et par toi seul Dieu fut glorifié :
                    
Sa sainteté, son amour, sa justice, Ta croix, Jésus, a tout magnifié. (H & C n° 14)

            Et le Père répond au Fils : « Et je l’ai glorifié (mon nom) et je le glorifierai de nouveau » (v. 28b). Dieu se glorifiera dans l’œuvre de Jésus et Il glorifiera Celui qui L’a si pleinement glorifié, L’exaltant par la résurrection (Act. 5 : 31), L’élevant au-dessus de tous les cieux (Éph. 4 : 10) et Le plaçant très haut, à sa droite (Ps. 110 : 1 ; voir És. 52 : 13). Il a Lui-même ressuscité son Fils d’entre les morts et Lui a donné gloire et honneur : « Sa gloire est grande dans ta délivrance ; tu l’as revêtu de majesté et de magnificence » (Ps. 21 : 5). Bientôt nous contemplerons la gloire du Fils du Père (Jean 17 : 24), sa gloire éternelle dans laquelle Il est entré comme homme après avoir glorifié le Père dans son œuvre.
            Mais le trouble qui a saisi l’âme de notre Sauveur et que la Parole de Dieu rappelle à nos cœurs, nous amène à considérer combien l’œuvre qu’Il est venu accomplir sur la terre Lui a coûté de souffrance, d’angoisse et d’effroi. Nous Le contemplons dans tout l’abaissement de son humanité et la grandeur de sa divinité. Nous nous prosternons dans nos cœurs devant Lui, et Lui rendons hommage et reconnaissance pour son immense amour qui L’a conduit à traverser les heures sombres de la croix pour nous sauver.


« Ayant dit cela, Jésus fut troublé dans son esprit » (Jean 13 : 21)

             Nous sommes maintenant le soir de la Pâque, où Jésus a été livré (voir Marc 14 : 12, 17). Jésus, ayant fortement désiré manger cette dernière Pâque avec ses disciples, les a réunis dans une chambre haute. C’est dans cette atmosphère intime qu’Il va communiquer ses dernières paroles à ses bien-aimés avant de « passer de ce monde au Père » (Jean 13 : 1). Lui qui était « venu de Dieu », allait maintenant « s’en aller à Dieu » (v. 3b), mais par le chemin de la croix et du tombeau dans lequel Il allait s’engager seul.

                        « L’un de vous me livrera »

            Tout d’abord, nous avons la précieuse confirmation de l’amour illimité de Jésus pour les siens (v. 1). Puis nous voyons le Seigneur Jésus se lever, mettre de côté ses vêtements et se ceindre d’un linge. Lui, infiniment grand, s’abaisse devant chacun des disciples et leur lave les pieds, afin qu’ils aient une part avec lui (v. 8) – Judas lui-même en bénéficie. Il leur donne ainsi un exemple à suivre et à mettre en pratique les uns envers les autres (v. 15).
            Il y a donc d’une part l’affirmation de l’amour sans fin de Jésus pour les siens, et d’autre part son action par laquelle Il montre comment la communion des siens avec Lui dans le ciel est maintenue. Mais, entre ces deux faits si précieux, nous avons une courte phrase qui nous montre ce qui occupait d’une manière particulière l’esprit du Seigneur Jésus et le troublait profondément pendant qu’Il soupait avec ses chers disciples : « le diable ayant déjà mis dans le cœur de Judas Iscariote, fils de Simon, de le livrer… » (v. 2). Juste après avoir lavé les pieds des disciples et repris sa place à table, Jésus doit leur faire une pénible annonce : « Celui qui mange le pain avec moi a levé son talon contre moi » (v. 18).
            Il est alors « troublé dans son esprit », et Il ajoute : « En vérité, en vérité, je vous le dis : l’un de vous me livrera » (v. 21). Perplexes, les disciples se regardent les uns les autres, sachant au fond de leur cœur que chacun d’eux est capable de commettre cet horrible crime. Mais Jésus, Lui, sait qui est celui qui le livrera. Il le sait depuis toujours et son esprit est profondément affecté par la trahison de l’un de ses disciples.

                        Les douze disciples choisis par Jésus

            C’est après avoir passé une nuit en prière, que Jésus avait choisi douze disciples « pour être avec lui » (Luc 6 : 12-13, Marc 3 : 13-14). Judas faisait partie du nombre, lui dont l’évangéliste Luc précise en le nommant le dernier : « Judas Iscariote, qui aussi devint traître ». Au cours de cette dernière soirée avec eux, Jésus les appelle ses amis (Jean 15 : 14, 15). Et Il ajoute : « Ce n’est pas vous qui m’avez choisi, mais c’est moi qui vous ai choisis… je vous ai choisis en vous tirant hors du monde » (v. 16, 19). Quelques temps auparavant, Il leur avait déjà dit : « N’est-ce pas moi qui vous ai choisis, vous, les douze ? » - et Il avait ajouté : « Et l’un d’entre vous est un diable ! ». L’évangéliste Jean précise : « Or il parlait de Judas Iscariote, fils de Simon ; car c’était celui qui allait le livrer, lui, l’un des douze » (Jean 6 : 70-71).
            Jésus leur dit à présent : « Moi, je connais ceux que j’ai choisis » (13 : 18). Il connaissait jusqu’au fond le cœur de tout homme (voir Jér. 17 : 9, 10 ; Jean 2 : 25), celui de chacun de ses disciples, et toute la noirceur du cœur de Judas. Il sait que Pierre va Le renier (Matt. 26 : 34, 35), qu’Il ne trouvera aucun soutien dans les trois qui l’accompagneront à Gethsémané (Matt. 26 : 40, 43), que tous vont l’abandonner (Jean 16 : 32 ; Matt. 26 : 56b ; voir Job 19 : 14), et que Judas va le trahir.
            Sa seule consolation, son seul soutien dans ces moments tellement éprouvants pour Lui et qu’Il traverse absolument seul, c’est la présence de son Père avec Lui : « Mais je ne suis pas seul, car le Père est avec moi » (Jean 16 : 32). Il va connaître la traversée de « la vallée de l’ombre de la mort » (Ps. 23 : 4), mais dans la conscience de la présence constante de son Père avec Lui. Il réalisait pleinement ce que le psalmiste exprime en s’adressant à son Dieu dans ce psaume : « Tu es avec moi ».

                        Le traître Judas

            Quelle douleur pour le cœur du Seigneur lorsqu’Il pense à Judas ! Ce disciple qui était au nombre des « douze » qui l’avaient accompagné tout le long de son ministère terrestre, ce disciple aimé de Jésus comme les autres, qui avait vu vivre son Maître, avait entendu ses paroles de grâce, assisté à plusieurs de ses miracles, celui-là même allait Le vendre et Le livrer à ceux qui allaient Le mettre à mort. Judas avait la responsabilité de gérer l’argent qui était donné pour assister le Seigneur et pour les pauvres. Mais l’Écriture précise qu’il était voleur (Jean 12 : 6). Parce qu’il aimait l’argent, il a vendu son Maître pour trente pièces d’argent, « le salaire de l’iniquité » (Act. 1 : 18 ; Matt. 26 : 14-16 ; comp. Zac. 11 : 12-13 ; Ex. 21 : 32). Judas avait peut-être quelqu’affection pour Jésus, mais l’amour du Christ n’a jamais atteint son cœur qui était rempli de l’amour de l’argent (source de toutes sortes de maux - voir 1 Tim. 6 : 10). Et cela a été sa perte – « Le Fils de l’homme s’en va bien, selon ce qui est déterminé ; mais malheur à cet homme par qui il est livré ! » (Luc 22 : 22). Quel trouble profond dans l’esprit de Jésus venu pour sauver les hommes, de savoir que son disciple est « le fils de perdition » et qu’il est perdu pour l’éternité. Mais cette écriture-là aussi devait être accomplie (Jean 17 : 12).
            Deux psaumes de David nous aident à comprendre un peu la peine et la douleur de Jésus :
                    - « Mon intime ami, en qui je me confiais, qui mangeait mon pain, a levé le talon contre moi » (Ps. 41 : 10)
                    – cette écriture devait être accomplie, dit Jésus à ses disciples (v. 18) ;
                    - « Car ce n’est pas un ennemi qui m’a outragé, alors je l’aurai supporté ; ce n’est pas celui qui me hait qui s’est élevé orgueilleusement contre moi… mais c’est toi… mon conseiller et mon ami : Nous avions ensemble de douces communications ; nous allions avec la foule dans la maison de Dieu » (Ps. 55 : 12-14). Ce dernier Psaume a été probablement écrit lors de la révolte d’Absalom (le fils chéri de David) contre son père (voir 2 Sam. 15 à 18).
            Dans son amour fidèle, Jésus tente encore de toucher le cœur de Judas : Il lui fait l’honneur de lui donner le morceau qu’Il vient de tremper dans le plat. Mais Judas reste insensible à cette attention, d’autant plus qu’à ce moment-là, fait solennel : « Satan entra en lui » (v. 27 ; voir v. 2 et Luc 22 : 3). Le Seigneur renvoie alors le disciple qui quitte la chambre haute et s’en va accomplir son sinistre forfait. Jésus fera une ultime tentative pour atteindre la conscience et le cœur de celui qui avait été son disciple : « Ami, pourquoi es-tu venu ? » (Matt. 26 : 50), dit-Il à celui qui livre le Fils de l’homme par un baiser (Luc 22 : 48) ! Mais c’est en vain, l’instrument de Satan va jusqu’au bout de son geste, sans aucun repentir.

                        La part de Christ et celle des rachetés

            Judas est sorti de la présence du Seigneur. Le trouble de Jésus se dissipe et Il peut alors se tourner de tout son cœur vers ceux qu’Il aime. Il va consacrer ces derniers instants passés avec les onze à leur prodiguer les soins de son amour incomparable. Dans ses dernières paroles, Il va leur communiquer – ainsi qu’à nous aujourd’hui – consolation, encouragement et ressources divines pour le temps qui suivra son « départ » et précédera son retour que nous attendons d’un instant à l’autre – « Si je m’en vais… je reviendrai et je vous prendrai auprès de moi » (14 : 3). Quelle espérance bienheureuse Il nous a laissée dans son amour, pour le temps de son absence qui va bientôt prendre fin !
            Puis Jésus quitte la chambre haute et se rend à Gethsémané, pour cet ultime combat dans la prière (Luc 22 : 44), alors que l’effroi et l’angoisse vont Le saisir si profondément (Matt. 26 : 36-38 ; Marc 14 : 34). Il se laisse prendre et lier par les hommes, car Il était venu pour cette « heure » ... Le lendemain, l’œuvre de la rédemption va s’accomplir, dans les terribles souffrances et la mort de la croix, mais pour la plus grande gloire de Dieu et le salut de tous ceux qui croiront en Jésus et en son sacrifice.
            N’oublions jamais ce qu’a été la part de Christ, l’angoisse, l’effroi, le trouble qu’Il a dû connaître, Lui l’homme parfait, dans la perspective de la mort et de l’abandon qu’Il a soufferts pour nous sauver à toujours.

                  Pour toi, Jésus, la souffrance, les pleurs, la mort, l’abandon !
                  
Et pour nous, la délivrance, le salut et le pardon.
                  
Gloire à Dieu ! Force, puissance, hommage, éternel honneur,
                  
Amour et reconnaissance, à Jésus Christ le Sauveur !
 

Ph. Fuzier – août 2023