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Pour mieux comprendre la foi chrétienne (16)

L’expiation : sa signification et son véritable caractère


Le besoin de l’homme pécheur d’être couvert aux yeux du Dieu saint
L’importance des sacrifices offerts sous la Loi
            Le principe divin de l’expiation par le sang
            Le paiement d’une rançon
Un parfait sacrifice accompli à la croix            
            La valeur infinie de la mort expiatoire de Christ
            La croix de Christ, réponse parfaite à toutes les exigences divines
QUESTIONS            

            Dans l’Ancien Testament le mot expiation est fréquemment employé, et, fait intéressant et significatif, le mot hébreu qui y correspond – « kaphar » – est un mot dont la racine signifie couvrir. De ce fait, il est directement lié au fait que l’homme pécheur est exposé, par sa culpabilité, à la colère et à la condamnation. Il a, par conséquent, besoin d’être couvert aux yeux du Dieu saint. La signification en deviendra, cependant, plus claire au cours de l’exposé.

Le besoin de l’homme pécheur d’être couvert aux yeux du Dieu saint

            C’est par l’homme que le péché est entré dans le monde (Rom. 5 : 12). Après avoir péché, Adam et Ève ont fait des vêtements de feuilles de figuiers et se sont cachés derrière les arbres du jardin (Gen. 3 : 7-8). Leur sentiment instinctif exprimait leur culpabilité et montrait qu’ils avaient besoin d’être couverts.
            Il est ainsi devenu manifeste qu’un pécheur a besoin d’être couvert : le fait que Dieu leur ait fait des vêtements de peaux et les en ait vêtus (v. 21) le proclame encore plus fort. Les peaux, notons-le, signifient que la mort est tombée sur quelques animaux afin que le couple pécheur puisse être couvert. Abel a saisi, par la foi, quelle est la manière divine de couvrir un pécheur, et, au chapitre 4, nous lisons qu’il a offert des premiers-nés de son troupeau – il a offert leur graisse, donc les a tués – pour s’approcher de Dieu. Couvert par la mort de cette offrande, Abel « a reçu le témoignage d’être juste » (Héb. 11 : 4).
            Ensuite, nous arrivons au déluge. Quand ce jugement de Dieu est tombé, le besoin d’une couverture était évident. Noé et sa famille ont été couverts dans l’arche. Le « bois de gopher » était tout autour d’eux, et aucune fente n’avait été laissée, parce que, selon les instructions, ils devaient « l’enduire de poix en dedans et en dehors » (Gen. 6 : 14). De manière assez significative, le mot hébreu pour « enduire » est étroitement lié à « couvrir » ou à « faire propitiation ». Dans le cas de Noé la couverture était complète. Néanmoins, il a dû offrir des sacrifices sanglants sur la terre renouvelée par le déluge (voir Gen. 8 : 20).
            Après Noé, nous voyons les patriarches construire leurs autels au Seigneur et y offrir des sacrifices comme base de leur relation avec Lui. À en juger par le récit de la Genèse, il apparaît cependant que, le temps passant, l’énergie de leur foi a diminué et que de tels sacrifices sont devenus de moins en moins fréquents. Abraham a été beaucoup plus actif dans ce domaine qu’aucun autre. Il n’avait aucun commandement de Dieu à ce sujet, mais il agissait à la lumière du grand sacrifice de Noé qui avait offert des bêtes pures et des oiseaux purs, selon les instructions divines.
            Nous arrivons ensuite au temps de la servitude d’Israël en Égypte. Pendant cette période, semblable à une éclipse, nous n’avons le récit d’aucun sacrifice. Cependant, Moïse a été directement désigné par l’Éternel pour les délivrer. Il a demandé à Pharaon : « Laisse-nous aller le chemin de trois jours dans le désert, afin que nous sacrifiions à l’Éternel, notre Dieu » (Ex. 3 : 18), et, à partir de là, les sacrifices ont pris une grande importance dans l’Ancien Testament.

L’importance des sacrifices offerts sous la Loi

                        Le principe divin de l’expiation par le sang
            
Par le sacrifice de l’agneau, la nuit de la première pâque (Ex. 12), les premiers-nés d’Israël ont été couverts quand le jugement est tombé sur les premiers-nés de l’Égypte.
            Dès ce moment, le principe divin de l’expiation par le sang est venu au grand jour. Dans le désert, la Loi a été donnée à Israël, et les sacrifices sanglants ont été la pierre angulaire de tout le système légal institué par la suite. L’auteur de l’épître aux Hébreux le dit : « Presque tout est purifié par le sang, selon la Loi ; et sans effusion de sang il n’y a pas de rémission » (Héb. 9 : 22).
            L’utilisation du mot « presque », dans ce verset, nous conduit à attendre quelques exceptions à la règle générale. Une telle exception se trouve dans la Loi au sujet d’un recensement d’Israël, comme le dit Exode 30 : 11-16. Ici, au lieu de l’aspersion du sang, il a été demandé l’offrande d’une petite pièce d’un demi-sicle d’argent. Lisez soigneusement ce passage car il est très utile pour saisir la vraie signification de l’expiation.
            Le dénombrement des Israélites indiquait qu’ils appartenaient au peuple de Dieu. Ce ne pouvait être que sur la base d’une propitiation faite pour leur âme : comme pécheurs, il fallait que leur âme soit couverte avant de se présenter sous l’œil divin. Le demi-sicle d’argent était désigné comme « argent de la propitiation » (v. 16). Le riche et le pauvre devaient l’offrir, car tous étaient pécheurs de la même manière, sans distinction, et la valeur intrinsèque de la pièce de monnaie n’était pas le point important.
            S’il s’était agi de la valeur de cette pièce, elle ne pouvait suffire et Moïse aurait dû dire comme Michée : « L’Éternel prendra-t-il plaisir à des milliers de béliers, à des myriades de torrents d’huile ? Donnerai-je mon premier-né pour ma transgression, le fruit de mon ventre pour le péché de mon âme ? » (Mic. 6 : 7). La petite pièce d’argent était symbolique et rien de plus.
            Mais, que représentait-elle ? Elle représentait les animaux qui seraient morts à leur place, et démontrait que tout homme en Israël avait perdu sa vie. Par conséquent, il devait payer une rançon, être acheté de la servitude du péché dans lequel il était tombé, avant de pouvoir être dénombré comme faisant partie du peuple de Dieu.
            Cela a besoin encore d’une petite explication.

                        Le paiement d’une rançon
            « Vous avez été rachetés de votre vaine conduite qui vous avait été enseignée par vos pères – non par des choses corruptibles, de l’argent ou de l’or… » (1 Pi. 1 : 18). Les pères de ces chrétiens d’origine juive avaient été rachetés de cette manière. Tout Israélite pieux devait dépenser de l’argent ou de l’or pour l’achat des animaux qu’il voulait sacrifier en vue du rachat. De même, au temps du recensement, Dieu n’a pas exigé, comme nous aurions pu nous y attendre, le sacrifice de très nombreux animaux à l’échelle nationale. Il a plutôt réduit ses conditions au minimum, pour ainsi dire, et a seulement exigé, de chaque homme, cette petite pièce en argent pour indiquer qu’un sacrifice était nécessaire.
            Mais quant à l’expiation elle-même, quelle était sa nature et son caractère ? On le trouve très clairement dans la Loi du recensement où il est question de propitiation. Le demi-sicle que chacun devait donner s’appelle « l’argent de propitiation ». Son objet est précisé : « … pour faire propitiation pour vos âmes » (Ex. 30 : 15-16) et « ils donneront chacun une rançon de son âme à l’Éternel » (v. 12).
            Faites attention à ceci : les fausses théories sur l’expiation abondent, et chacune d’elles vise à vider le mot de sa signification et à lui en donner une qui soit plus agréable, selon les goûts de la nature humaine déchue contraires à l’Écriture.
            Notre passage nous donne clairement sa signification et son utilisation dans l’Écriture. L’expiation (le fait de couvrir, donc avec le sens de propitiation) est faite par ce qui est donné en rançon pour l’âme. Mais pourquoi cette nécessité d’une rançon ? Parce que l’âme est perdue à cause du péché. Puisque c’est la mort qui est le salaire du péché (Rom. 6 : 23), cela signifie que l’âme du pécheur est totalement perdue. Pour que l’âme en soit délivrée, une rançon qui fasse propitiation pour elle est nécessaire.
            Et qu’est-ce qui peut supprimer la cause de la mort ? C’est là la grande question. La sentence de mort reste le seul moyen qui ait un poids suffisant. Nous n’avons jamais entendu dire que la sentence de mort ait quelque équivalent alternatif. Vis-à-vis de la Loi, il n’y a aucune alternative parce qu’elle n’a aucun équivalent. Seule la mort peut satisfaire la sentence de mort. En d’autres termes, rien, sinon ôter une vie, ne peut résoudre le cas de celui dont la vie est perdue. Répandre ou verser du sang, c’est la garantie qu’une vie a été ôtée. C’est ainsi que la doctrine du sang traverse l’Écriture comme un fil écarlate jusqu’à ce qu’elle atteigne son apogée à la croix comme le dit Jean 19 : 34 : Du côté percé de Jésus, « il…sortit du sang et de l’eau ». Historiquement, nous aboutissons au « sang précieux de Christ » (1 Pi. 1 : 19).

Un parfait sacrifice accompli à la croix

            La signification de l’expiation et son vrai caractère ont donc été développés dans l’Ancien Testament. Mais quand nous nous tournons vers un passage tel qu’Hébreux 10 : 1-3, il est certain qu’aucune des offrandes n’avait quelque valeur intrinsèque ; au mieux, elles étaient des types, des ombres de l’antitype : Christ. Les sacrifices n’avaient pas plus de valeur que n’importe quel billet à ordre payable longtemps après son émission, ou quelque autre forme de devise en papier qui n’a de valeur que lorsqu’elle est finalement échangée contre de l’argent ou de l’or. La valeur réelle d’un billet à ordre de mille euros, vu comme un morceau de papier imprimé, est très faible. Sa valeur à la date de son échéance est exactement de mille euros. La valeur intrinsèque des sacrifices d’autrefois était insignifiante, mais leur valeur se basait sur l’assurance qu’à l’avenir un grand sacrifice serait accompli à la croix.

                        La valeur infinie de la mort expiatoire de Christ
            
La mort expiatoire de notre Seigneur Jésus Christ se trouve bien au cœur de tout. Sa valeur est aussi infinie et incalculable que la gloire de sa divinité. Le caractère précieux de son sang ne peut être estimé qu’en considération de la dignité et de la pureté de celui qui l’a versé. Nous avons été corrompus par le péché, et étant ainsi irrémédiablement souillés, nous avons perdu nos vies. Christ est Dieu, et, étant devenu homme, Il a prouvé que, même en tant qu’homme, Il pouvait être « saint, innocent, sans souillure » (Héb. 7 : 26), quelqu’un sur qui la mort n’avait aucun pouvoir. Ainsi, Celui dont la vie ne pouvait être perdue, Celui qui, tant comme Dieu que comme homme, avait le droit de vivre, Lui, la source et l’origine même de la vie, laissa sa vie pour nous, des êtres dont les vies étaient perdues. C’est le miracle des miracles ! Un cantique exprime ceci : « Quelle merveille céleste se trouve dans le sang expiatoire. Par lui, les pécheurs sont sauvés de l’enfer, et les rebelles amenés à Dieu ».
            
Combien pauvres et dérisoires sont toutes les fausses théories sur l’expiation en comparaison de la vérité telle que nous l’avons dans l’Écriture.
            Les hommes orgueilleux, qui n’ont aucun désir d’échapper à la mort, peuvent ridiculiser la Parole de Dieu et dire que l’expiation par la souffrance et la mort substitutive est fausse, mais ils n’ont rien à proposer pour la remplacer sans heurter violemment la justice, la sainteté et la vérité. Parce qu’ils ferment obstinément leurs yeux sur les véritables faits, ils sont satisfaits de leurs propres arrangements.
            Mais une fois qu’on a admis ces faits (la ruine totale de l’homme, la justice essentielle et la vérité de Dieu), aucune solution, si ce n’est celle des douleurs substitutives et de la mort expiatoire de Christ, n’est satisfaisante.

                        La croix de Christ, réponse parfaite à toutes les exigences divines
            
Quels sublimes sommets de l’amour divin ne voyons-nous pas dans la croix de Christ ! Elle manifeste les exigences de Dieu et leur apporte une satisfaction suprême et définitive.
            Dans sa croix, et là seulement, chaque attribut divin a été mis en harmonie avec tout ce qui concerne ses rapports avec le péché. Tout a été amené à l’équilibre et au repos. Là « la bonté et la vérité se sont rencontrées, la justice et la paix se sont entre-baisées » (Ps. 85 : 10). Et parce que ces attributs de Dieu apparemment inconciliables ont été réunis harmonieusement à la croix, le pécheur dont la rançon est payée fait l’expérience de cette harmonie d’une manière tout aussi grande. Ces attributs seront encore harmonieusement réunis sur la terre rachetée du millénium.

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            Pour finir, nous aimerions rappeler que le mot expiation n’épuise pas toute la signification et la plénitude de la mort de Christ. C’est, comme nous l’avons dit, un mot de l’Ancien Testament. Quand nous venons au Nouveau Testament, nous trouvons une grande expansion de cette vérité fondamentale et son développement exprimé par la propitiation et la substitution. En effet, nous devons nous rappeler que, pour chaque fait divin, aucun mot n’en donne entièrement le sens. Les choses divines sont trop grandes pour être saisies d’un seul coup par des esprits finis.


QUESTIONS

                        1 - Pouvez-vous expliquer pourquoi le mot « expiation » n’apparaît pas du tout dans le Nouveau Testament grec ? (On le trouve seulement dans les traductions).
            
La seule suggestion que nous pouvons faire est que l’Ancien Testament traite la vérité de façon générale avec des contours plus ou moins clairs, tandis que, dans le Nouveau Testament, nous l’avons pleinement et de façon bien plus clairement définie, jusque dans le détail. Expiation est un mot qui nous donne la vérité de l’Évangile de façon générale alors que le Nouveau Testament avec les mots propitiation, justification et d’autres, nous donne la vérité avec une plus grande précision, et donc nous pouvons dire que le Nouveau Testament est tout simplement rempli de la vérité concernant l’expiation, bien que le mot même n’y apparaisse pas.

                        2 - Rien n’a été dit au sujet de la vie parfaite de notre Seigneur. Quelle part joue-t-elle dans l’expiation ?
            
Elle n’y prend aucune part, si ce n’est indirectement. Il « a porté nos péchés en son corps sur le bois (1 Pi. 2 : 24). L’expiation a été faite sur le bois, sur la croix, et là seulement.
            Nous lisons encore : « Le Fils de l’homme est venu pour donner sa vie en rançon pour un grand nombre » (Mat. 20 : 28). On pourrait dire : Mais c’est sa vie et non sa mort qui était donnée en rançon pour beaucoup. - Oui, c’était le don de sa vie, une vie ôtée par la mort, qui constituait la rançon. La perfection de sa vie sans tache rendait le sacrifice de celle-ci pleinement acceptable par Dieu et était l’une de ses grandes qualifications pour son œuvre sacrificatoire. Il était vraiment l’agneau « sans défaut ».

                        3 - On enseigne généralement que la mort de Christ ôte notre péché, mais que sa vie pendant laquelle il a parfaitement gardé la Loi, est mise à notre compte, et constitue la justice positive dans laquelle nous sommes. Cette doctrine de la « justice de Christ imputée au croyant » est-elle scripturaire ?
            
Elle ne l’est pas. Le terme même « justice de Christ » ne se trouve pas dans l’Écriture. Il y est question de la « justice de Dieu », et du fait que cette justice est imputée au croyant en Christ, mort et ressuscité, exactement comme elle a autrefois été imputée à Abraham (voir Rom. 4).
            Y a-t-il des doutes sur la vie juste de notre Seigneur ? Non, au contraire nous affirmons que son obéissance et son dévouement dont parle ce passage incomparable de Philippiens 2, ont de loin dépassé la justice exigée par la Loi de Moïse. Mais nous affirmons également que l’enseignement de l’Écriture quant aux relations du croyant avec la Loi n’est pas que Christ a gardé la Loi pour nous, mais qu’il « nous a rachetés de la malédiction de la Loi, étant devenu malédiction pour nous » (Gal. 3 : 13), et, ce faisant, il a racheté « ceux qui étaient sous la Loi, afin que nous recevions l’adoption » (Gal. 4 : 5).
            Par notre désobéissance, nous avions brisé la Loi, et Christ a porté sa malédiction pour que nous n’ayons jamais à la porter. Mais dire qu’Il a gardé la Loi pour nous – ce qui conduirait à dire qu’Il l’a accomplie à notre place, pour que nous n’ayons pas à la garder ! – n’est pas scripturaire. Nous sommes rachetés de la Loi elle-même autant que de sa malédiction (rendus libres vis-à-vis d’elle), et maintenant, en tant que fils de Dieu, nous avons Christ lui-même comme notre règle de conduite et norme pour la vie, et non la Loi.
            L’Écriture n’enseigne pas non plus qu’il nous est crédité une certaine partie de l’obéissance de Christ à la Loi, devant Dieu, mais que sauvés par la mort expiatoire de Christ, nous sommes maintenant devant Dieu en Lui – c’est-à-dire dans la vie, la faveur et la position dont jouit notre Sauveur ressuscité. Nous sommes « dans le Christ Jésus » (Éph. 2 : 13), « agréables dans le Bien-aimé » (Éph. 1 : 6) – chose beaucoup plus élevée que d’avoir son obéissance à notre crédit.
            Le seul passage qui pourrait sembler soutenir l’idée de la justice de Christ imputée est Romains 5 : 12-19. Mais il fait le contraste entre l’acte unique de péché par désobéissance d’Adam et l’acte unique de justice qu’est l’obéissance de Christ – cet acte était évidemment sa mort, bien que nous n’excluions pas de nos pensées toute sa carrière de justice et d’obéissance qui a culminé à sa mort.

                        4 - Est-ce que l’Écriture ne nous enseigne pas une expiation autre que par le sang ?
            
C’est une question très importante, et il est clair que l’Écriture n’en enseigne absolument aucune autre. Nous allons même plus loin et disons que l’Écriture ne connaît pas d’expiation indépendamment du sang versé.
            Deutéronome 12 : 23 nous indique que « le sang est la vie » ; Lévitique 17 : 11 que « la vie de la chair est dans le sang ». Ces deux passages rendent tout à fait claire la signification du sang selon l’Écriture, et le dernier verset finit avec les mots : « c’est le sang qui fait propitiation pour l’âme ».
            Comme nous l’avons déjà vu, le cas d’Exode 30 où l’argent représente des sacrifices qui pouvaient être achetés, est exceptionnel, et quand nous venons à la grande œuvre expiatoire de Christ, dont tout l’Ancien Testament était seulement un type, ce n’est pas « … avec des choses corruptibles, comme de l’argent ou de l’or » que nous sommes rachetés, « mais par le sang précieux du Christ comme d’un agneau sans défaut et sans tache » (1 Pi. 1 : 18-19).
            Indépendamment du sang de Christ et indépendamment du fait que ce sang a été versé, il n’y a aucune expiation (par conséquent ni propitiation ni substitution), parce que le verset déjà cité du Lévitique, quant au sang, dit : « Je vous l’ai donné sur l’autel pour faire propitiation pour vos âmes ». Le sang n’a rien accompli, tant qu’il est dans les veines de l’animal destiné au sacrifice. C’était bien sa vie, mais seulement comme donnée sur l’autel, représentée par son sang versé sacrificiellement, qui faisait propitiation et en type seulement dans le cas d’un animal. Tout tourne autour de la mort de Christ. Pas de sa vie simplement, mais de sa vie ôtée.

                        5 - Beaucoup ont des difficultés à accepter la doctrine du sang. Pouvez-vous expliquer pourquoi ?
            
L’explication n’est pas à chercher bien loin ; l’objection se situe dans leur refus d’admettre que l’homme est une créature dont la vie est perdue.
            On admet assez facilement que l’homme n’est pas ce qu’il devrait être. On le voit comme victime de malheurs et maudit du fait d’un environnement mauvais, mais qui lutte toujours et ainsi se transforme, et dont la vie va en s’améliorant.
            La Parole de Dieu, au contraire, le révèle comme étant parfait à l’origine, mais rapidement corrompu par le péché, et cette corruption est si profondément et si irrémédiablement ancrée en lui que la perte totale de sa vie devient un fait.
            Ceux qui croient que l’homme naît bon, rejettent naturellement la vérité de l’expiation par le sang de Christ. Ceux qui connaissent leur état de perdition et de ruine la reçoivent avec joie comme leur seul espoir.


F. B. Hole - « Pour mieux comprendre la foi chrétienne » (vol. 2)