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Pour mieux comprendre la foi chrétienne (15)

Création et chute de l’homme


Genèse 1 et 2
Genèse 3
QUESTIONS
 

            Le premier chapitre de la Genèse fournit le récit divin de l’origine de toutes les choses visibles. Il évoque, par conséquent, les sujets dont la science (fausse ou vraie) aurait volontiers fait son monopole. Ce chapitre est donc, depuis longtemps, l’objet du mépris des incrédules.
            Cependant, cela ne doit pas déranger un vrai croyant, ne serait-ce qu’un court instant. Les attaques soulevées par l’incrédulité sont un véritable atout pour manifester la vérité. Sachons qu’elles sont toutes basées sur le mélange étrange d’un très petit nombre de faits réels et d’un très grand nombre de suppositions, de conjectures, de déductions et de spéculations. Elles se servent des faits pour qualifier de « scientifiques » leurs objections face à la Bible. Si la science est, peu à peu, vidée de toute réalité, cependant des faits réels viennent en surface – des faits qui sont hors de toute controverse, tel le fait qu’il y a un soleil dans le ciel – et parmi eux on n’en trouve aucun qui contredise la merveilleuse vérité divinement communiquée par Moïse en Genèse 1.


Genèse 1 et 2

            Notons quelques traits saillants du premier chapitre de la Bible. Le verset 1 de ce chapitre merveilleux nous donne le grand acte créateur originel de Dieu par lequel le ciel et la terre sont venus à l’existence. Le verset 2 reprend l’histoire à un état plus avancé, lorsque la terre était dans une condition bien éloignée de sa perfection originelle, apparemment le fruit d’une catastrophe dont l’origine n’est pas révélée. Dieu recommence à travailler à partir de là : non seulement Dieu crée (Gen. 1 : 21, 27), mais Il fait aussi à partir de ce qu’Il a créé (v. 7, 16, 25), et, finalement, Il forme l’homme (2 : 7). Les deux derniers verbes sont employés quand il s’agit de façonner la matière existante pour lui donner une forme et une beauté nouvelles.
            Entre les versets 1 et 2, il y a un temps d’une durée totalement inconnue. Si les scientifiques exigent des millions ou des milliards d’années pour les âges géologiques écoulés, comme ils le supposent, peu importe. Il est possible de les situer entre ces deux versets, mais la Parole n’en dit rien.

                        Élohim, le premier mot de la Bible
            
Le chapitre premier s’ouvre avec Dieu. Le mot utilisé en hébreu est Élohim, un mot pluriel. Cela est très saisissant, car l’hébreu a, en plus du singulier, une forme duelle pour les noms. Duel signifie deux, pluriel signifie donc trois ou plus. Pourtant le verbe « créer » est au singulier ! Pourquoi cette infraction apparente à la grammaire ? Évidemment, c’est pour que nous puissions entrevoir, dès le départ, une vérité révélée ensuite. Dieu est une trinité dans l’unité – trois Personnes et pourtant un Dieu unique. Nous n’avons qu’à lire le verset 2 pour découvrir la mention de l’Esprit de Dieu, et plus tard dans le Nouveau Testament, nous trouvons que la création est uniformément attribuée au Seigneur Jésus, le Fils : « Son Fils… par qui il a fait les mondes » (Héb. 1 : 2). Le premier verset de la Bible contient donc, un démenti de l’Unitarisme (fausse doctrine qui nie la trinité). Il contient également un démenti du Panthéisme – une idée des anciens et du monde païen, mais plus récemment introduite dans la chrétienté par ce qu’on a appelé la « nouvelle théologie ». Le Panthéiste a divinisé la nature. Son dieu ne doit pas être connu ou même conçu comme étant extérieur à la nature ou indépendant d’elle. Le Panthéiste croit à un dieu immanent dans la Nature, mais non transcendant, non au-dessus d’elle. Le Dieu du verset 1 est manifestement extérieur à la nature et infiniment au-dessus d’elle. Il est vu comme Celui qui l’a faite, et qui a donc existé avant elle. Tout ce que nous appelons nature procède de Lui.

                        Les cieux et la terre créés par Dieu
            
Un philosophe du 19e siècle a estimé que, pour expliquer l’univers de manière intelligible, nous devons avoir au moins cinq choses : 1. le temps, 2. l’espace, 3. la matière, 4. la force et 5. le mouvement. Ce n’est pas qu’il ait eu un quelconque respect pour la Bible, mais chacune de ces cinq choses est mentionnée dans les versets 1 et 2 :
                  - « au commencement » : le temps ;
                  - « les cieux » : l’espace ;
                  - « la terre » : la matière ;
                  - « l’Esprit de Dieu » : la force ;
                  - « planait… »  : le mouvement.

            Les six jours de travail commencent au verset 2. Remarquons qu’il est inexact de parler des six jours de la création. « En six jours l’Éternel a fait les cieux et la terre » (Ex. 20 : 11). Le travail principal consistait à remettre la terre et le système solaire à neuf pour qu’il puisse y avoir une demeure convenable pour l’homme. Les choses visibles apparaissent en commençant par la lumière et se terminent par l’homme. Il a été investi du pouvoir de légiférer et de dominer sur cette création. L’ordre observé dans le récit – la végétation, puis les arbres, puis les poissons, les oiseaux, le bétail, et les animaux rampants, etc. – démontre que tout lui est soumis.
            Le 4e jour a présenté des difficultés à beaucoup : en partie parce qu’il semble impossible, à ceux qui ont des idées scientifiques erronées, qu’il y ait de la lumière (v. 3) sans soleil (v. 16) ; et aussi en partie parce que les hommes n’ont pas soigneusement noté ce que disent vraiment les versets 14 à 18, comme aussi ce qu’ils ne disent pas. Le soleil et la lune ont été créés comme l’indique le verset 1 ; mais ils ont commencé à être les « deux grands luminaires » le 4e jour seulement et, de plus, c’est à ce moment qu’ils ont été associés à la terre (ou la terre à eux), et qu’ils ont régné sur le jour et sur la nuit, séparant ainsi la lumière des ténèbres.

                        Tout ce que Dieu a créé était bon, régi par un ordre divin
            
Au sujet de la création, d’une manière générale, il y a deux autres points que nous ne devons pas omettre.
                  - Le premier est que tout ce que Dieu a fait était bon. Cela est dit cinq fois (v. 10, 12, 18, 21, 25) au sujet de choses animées ou inanimées. C’est d’autant plus important à rappeler que la scène ordonnée de la création a rapidement été envahie par le mal et a perdu sa forme originelle. Cela montre qu’une influence est venue de l’extérieur et non de l’intérieur. Tout ce qu’a fait Dieu était parfait et pur. C’est très important parce qu’un mensonge venant directement de cette terrible tromperie de Satan, appelée « science chrétienne », est basé sur l’affirmation que la matière serait mauvaise en elle-même dès son origine, et que l’esprit serait bon. La vérité est que la matière et l’esprit étaient bons à l’origine, mais que, quand le péché est entré, il a d’abord corrompu l’esprit d’Adam, comme nous le verrons. Puis, par l’esprit, la matière a été corrompue. « La pensée de la chair est inimitié contre Dieu » (Rom. 8 : 7).
                  - Le deuxième point est que, dans ce chapitre, dès que la vie est évoquée, c’est une vie d’un ordre tel que la reproduction des espèces est impliquée : celle de l’herbe, des arbres, des poissons, des oiseaux, des reptiles ou du bétail. La loi immuable qui régit leur reproduction est faite de trois mots : « selon son espèce ». Ils attirent notre attention sur un fait qui se vérifie continuellement de mille manières. La multiplication et la sélection peuvent modifier une espèce dans certaines limites, mais rien ne peut changer l’espèce même.
            L’expression « selon son espèce » se retrouve au moins dix fois en Genèse 1. Elle affirme, nous le répétons, un grand fait, et constitue un démenti de beaucoup de théories sur l’évolution des espèces. Dans son livre, l’origine des espèces, Darwin emploie fréquemment des expressions telles que : « les lois… sont pour la plupart inconnues », « les causes… sont des plus obscures », « si profonde est notre ignorance… », « car nous n’avons aucun fait pour nous guider et la spéculation… est presque inutile », « aucune explication ne peut être donnée de ces faits ». Il emploie 800 fois l’expression : « nous pouvons bien supposer… ». Quel contraste avec la Bible qui dit avec autorité : « Ainsi dit le Seigneur » !

                        La création de lhomme
            
Elle a été le chef-d’œuvre des six jours. L’homme a été fait selon la ressemblance de Dieu : il avait une ressemblance morale avec Lui ; il avait l’intelligence, la raison, la volonté, et, créé innocent, il était sans péché. Il a également été fait à l’image de Dieu : il était son représentant (c’est le rôle d’une image) dans cette création inférieure et, par conséquent, Dieu lui a donné de dominer sur elle. L’homme a été fait pour régner comme représentant de Dieu, tout en dépendant de Lui et en Lui obéissant. À cet égard l’homme semble être le seul ; les anges ont été faits pour servir, et non pour régner : « Ne sont-ils pas tous des esprits administrateurs, envoyés pour servir… ? » (Héb. 1 : 14).
            En Genèse 2 : 7, la création de l’homme est de nouveau mentionnée, mais dans un autre but. Nous sommes introduits dans le secret de la constitution spirituelle de son être. Son corps a été formé de la poussière de la terre, mais il a un esprit venant directement de Dieu lui-même, par son souffle. L’âme vivante de l’homme n’est pas comme celle des autres formes de vies animées, mais elle est telle par le souffle divin que les animaux n’ont pas reçu, et c’est là la gloire de l’homme.

                        L’homme, responsable, placé en Éden
            
Adam est placé dans un jardin planté par la main divine, pour le cultiver et le garder : l’homme ne devait pas être oisif, même dans les jours de son innocence. En outre, il a reçu l’unique interdiction de manger de l’arbre de la connaissance du bien et du mal. Le chapitre 2 se termine avec un récit sur la façon dont Ève a été formée. Elle a été l’objet d’un travail ultérieur et spécial de Dieu, tout en étant faite à partir d’Adam. L’espèce humaine est donc unique en cela.
            En Genèse 2, nous voyons Adam, le représentant de Dieu, détenir la domination sur la création terrestre avec Ève, son « vis-à-vis », son associée. Cependant, il était sous une loi faite d’un unique commandement, et était responsable devant Dieu. S’il restait obéissant, il demeurerait dans la faveur divine et maintiendrait sa position. S’il désobéissait, il devrait certainement mourir.


Genèse 3

            Ce chapitre introduit un grand désastre. Le serpent en est la source (mais, dans le serpent, nous discernons le diable qui s’appelle Satan, parce qu’il était entré dans le serpent). Cette créature, bien plus agréable qu’aujourd’hui, vient remplir son mauvais rôle. Ève devient son instrument. Approchée par le serpent, elle l’a écouté. Puis elle a pris la direction sans impliquer son mari – ce qui n’était pas sa place – et a désobéi à Dieu. Cependant, c’est Adam le transgresseur responsable. L’Écriture parle toujours du péché d’Adam, et 1 Timothée 2 : 14 nous en fournit la raison. Ève a été trompée, mais Adam ne l’a pas été. Le fait qu’il ait mangé de l’arbre interdit était donc un pur défi lancé à Dieu. C’était une iniquité non déguisée, un grave péché.

                        La séduction de Satan
            
Nous devons soigneusement noter la manière dont le serpent est intervenu. Cela nous instruira et nous préviendra également, parce que ses ruses sont toujours les mêmes. Il a premièrement voulu miner la confiance de la créature en son créateur, afin de produire de la méfiance envers Dieu. Il l’a fait en trois étapes.
                  - Il a soulevé une question sur la Parole divine. « Quoi, Dieu a dit… ? » (v. 1). Il savait qu’une fois que l’autorité de la Parole de Dieu serait affaiblie dans l’esprit de la femme, une brèche serait ouverte. Notez qu’en l’interrogeant, il a cité incorrectement la Parole. Il a fait dire à Dieu : « Vous ne mangerez pas de tout arbre du jardin ». La femme a corrigé sa faute, mais elle a exagéré l’interdiction divine, en ajoutant : « vous n’y toucherez pas ». Cela montre que le poison du doute avait commencé à agir dans son esprit.
                  - Après cette première victoire, le serpent a poursuivi : « Vous ne mourrez pas certainement » (v. 4). De ce fait il niait la sentence de ruine et de mort et accusait directement Dieu de mensonge. Le jugement de Dieu paraissait ainsi comme une simple menace.
                  - Jusqu’ici le serpent s’était occupé de choses négatives, mais il en vient à une affirmation positive et envoie à la femme une amorce de tentation. « Vous serez comme des dieux » (v. 5), affirmant ainsi que sa désobéissance serait une bénédiction pour elle. Il a insinué que Dieu savait que le résultat de l’acte interdit serait tel, et la vraie raison de cette interdiction était qu’il désirait, par jalousie, les priver de cette bénédiction. Cependant, le diable n’utilise pas uniquement des mensonges, il dit aussi des choses vraies. Il a ajouté les mots : « … connaissant le bien et le mal », ce qui deviendrait une réalité s’ils mangeaient du fruit défendu. Il n’a pas précisé qu’ils connaîtraient le bien et le mal lorsqu’ils se trouveraient sous la puissance du mal et sans désir de faire le bien. Donner des faits partiels permet de servir efficacement une mauvaise cause.
            Ces trois choses sont en première ligne dans les systèmes religieux d’aujourd’hui. Elles ne sont pas faciles à voir pour l’observateur superficiel, mais une analyse plus profonde indique que toutes reviennent à :
                  - mettre en question la révélation, c’est-à-dire la Parole de Dieu :
                  - nier la ruine et la mort, conséquences du péché :
                  - affirmer la déité de l’homme.
            En mettant les trois ensemble nous avons « le mensonge » auquel fait probablement référence 2 Thessaloniciens 2 : 11.

                        Le péché entré dans le monde
            
Le mensonge a effectué son travail mortel dans l’âme de Ève. Elle a cru le diable et s’est méfiée de Dieu, de ce fait la tentation du fruit interdit l’a envahie dans toute sa force. Cela a provoqué la convoitise de la chair en elle, parce qu’elle a vu qu’il était « bon à manger » (v. 6). Puis, la convoitise des yeux, car « il était un plaisir pour les yeux ». Enfin l’orgueil de la vie, parce qu’il était « désirable pour rendre intelligent ». Sous cette triple sollicitation, « elle prit de son fruit et en mangea ; et elle en donna aussi à son mari pour qu’il en mangeât avec elle, et il en mangea ».
            Ainsi, Dieu a été abandonné pour un moment en vue d’un plaisir personnel. La graine ainsi semée devait produire une moisson terrible. L’acte était commis.
            Les conséquences ont commencé à apparaître immédiatement : conscience de soi-même, crainte servile de Dieu, disposition à se dérober et même à blâmer Dieu lui-même pour ce qui s’était produit… elles se trouvent toutes dans ce troisième chapitre. Nul besoin de chercher ailleurs pour voir les conséquences gouvernementales de la désobéissance en ce qui concerne le serpent, la femme et l’homme (v. 14-19). Chacun reçoit une sentence appropriée sous laquelle il se trouve encore aujourd’hui, et aucun artifice, aucune ingéniosité de l’homme, ne peut l’en soustraire. Le jardin de délices est perdu pour toujours.
            Dans ce chapitre, il y a encore une autre chose que nous ne devons pas oublier. Il contient ces premières paroles d’espoir quant à la descendance future de la femme : elle devrait renverser les conséquences de ce jour fatal. Immédiatement après la tombée de la nuit sombre du désastre, Dieu a allumé la première étoile d’espoir dans le ciel de l’humanité. Toute l’Écriture, en particulier le Nouveau Testament, est le récit détaillé de l’élaboration de tout ce qui est impliqué dans le verset 15.


QUESTIONS

                        1 - Beaucoup ont des difficuls quant à lorigine du mal. Pourquoi Dieu devait-Il le permettre ? Avons-nous une raison scripturaire ?
            
Nous avons une lumière suffisante quant à l’origine et à l’entrée du mal dans ce monde, et c’est ce dont nous avons parlé. L’Écriture indique également que, à l’origine, c’est par l’orgueil que le péché a trouvé un chemin dans le cœur du diable (1 Tim. 3 : 6), et sous le titre « roi de Tyr », nous avons, semble-t-il, une description de la gloire originelle et de la chute irrémédiable de Satan (Ézé. 28 : 11-19). Mais, quant à savoir pourquoi Dieu, connaissant tout ce qui serait finalement impliqué, a créé celui qui est devenu Satan, puis l’homme, et pourquoi Il a permis au mal d’envahir une partie de sa création, l’Écriture reste silencieuse, et nous n’en savons rien.
            Après tout, ce sont des sujets qui se trouvent au-delà de la capacité d’un esprit limité tel que le nôtre. C’est comme si Dieu nous révélait les secrets de ses conseils éternels. S’il le faisait, serions-nous plus sages pour autant ? Non ! Il est bon que nous fassions ici une pause et disions avec le psalmiste : « Connaissance trop merveilleuse pour moi, si élevée que je n’y puis atteindre ! » (Ps. 139 : 6).

                        2 - Les géologues nous parlent des siècles au cours desquels divers fossiles ont été déposés. Pourquoi la Bible ne nous en parle-t-elle pas ?
            
Parce que la Bible ne cherche pas à satisfaire l’esprit – avec ses raisonnements et sa curiosité – mais elle veut atteindre la conscience et répondre à ses besoins. Elle n’est pas un manuel d’introduction aux sciences, mais un guide que Dieu donne à l’homme pour aller vers Lui, vers la justice et le ciel. Par conséquent, aucun espace n’est perdu par des sujets sans importance pour son but.
            D’immenses périodes peuvent s’être écoulées comme les géologues le disent. S’il en a été ainsi, il y a une place pour elles entre les versets 1 et 2 de Genèse 1. Rien dans l’Écriture ne contredit la pensée que la terre ait été, avant les six jours, remplie de végétation et de créatures, ou même d’une succession de ces créatures, dans les temps pré-adamiques. Les fossiles peuvent être des traces de ces créatures.
            (Notons cependant que les scientifiques chrétiens comprennent clairement que le déluge peut être la source principale des fossiles. Quoi qu’il en soit, aucune place n’est concédée à la théorie de l’évolution en cela. N.L.H.)

                        3 - Que diriez-vous des restes de lhomme préhistorique, que lon prétend très ancie? Devons-nous supposer que lhomme a exis avant Adam, ou que beaucoup plus que 6 000 ans se sont écoulés depuis son apparition ?
            
En supposant que l’homme ait existé avant Adam, on nie l’Écriture. Il est « le premier homme » (1 Cor. 15 : 45). Nous disons que nous sommes séparés d’Adam d’environ 6 000 ans, acceptant la chronologie de Huser telle qu’on la trouve dans beaucoup de Bibles. Il n’y a, cependant, aucune certitude à ce sujet. Ce sont des calculs effectués à partir de l’âge des patriarches et d’autres données historiques. Beaucoup ont fait ces calculs et il n’y en a pas deux qui soient entièrement d’accord. Quelques-uns calculent un temps un peu inférieur à Huser. Ici, nous touchons une question sans véritable importance, où la Bible est en grande partie silencieuse. Nous pouvons effectuer des calculs, mais le fait est que nous ne savons pas.
            
Cependant, si les gens vous parlent de restes humains très anciens, il faut leur dire poliment qu’en parlant ainsi ils ne prouvent rien, sinon leur excessive crédulité. Si vous souhaitez découvrir dans quel fatras confus d’affirmations et de suppositions contradictoires le problème est traité dans son ensemble, lisez « L’évolution critiquée », par T. B. Bishop (Publié par Oliphants, Ltd, Londres). Ce volume contient beaucoup d’éclairage sur la question.

                        4 - Les 6 jours de Genèse 1 sont-ils des jours ordinaires de 24 heures, ou les considérez-vous comme de longues périodes ?
            
Dans la Bible, le mot « jour » est quelquefois employé dans le sens de périodes prolongées, par conséquent nous ne sommes pas étonnés que beaucoup lui aient attribué cette signification en Genèse 1. Une telle interprétation, cependant, nous entraîne immédiatement dans de sérieuses difficultés. Par exemple : Pourquoi est-il répété « soir et matin » (v. 5, 8, 13, 19, 23, 31) ? Simplement parce qu’un jour ordinaire a eu lieu – rappelons-nous que le jour juif commence à dix-huit heures. Cela voudrait simplement dire qu’il y avait un commencement et une fin à la période, fait évident en lui-même. Pourquoi serait-il mentionné et même répété ?
            De plus, l’homme a été fait le sixième jour, suivi du jour de repos – le septième jour, qui s’intercale entre la création de l’homme et sa chute. Est-ce que cette période a couru sur des milliers d’années ? Comment cela se pourrait-il ? Adam avait seulement 130 ans quand Seth est né, et la durée de sa vie a été de 930 ans.
            En Exode 20 : 8-11, nous avons le quatrième commandement au sujet du Sabbat. Les sept jours de la semaine et les sept jours de la création sont mis ensemble sans être différenciés. Nous ne pourrions affirmer la différence entre les deux ensembles de jours, que si la preuve en était clairement donnée par d’autres parties de l’Écriture, mais elle ne l’est pas.
            Nous acceptons donc les jours comme étant des jours de 24 heures. Pour la foi, il n’est pas plus difficile d’accepter cela que d’accepter l’interprétation qui voit en ces jours des milliers d’années.

                        5 - Certains font des objections quant au fait que Dieu ait donné une interdiction à Adam, et également quant au fait que dénormes conséquences sont attribuées à une cause si petite telle que manger « un simple fruit ». Comment leur répondriez-vous ?
            
Supposez que Dieu ait laissé Adam sans cette interdiction (ou un commandement semblable). Aucun signe ne rappellerait leurs positions relatives : Dieu comme créateur devait être obéi, et Adam comme créature avait le devoir d’obéir. La merveille est qu’il n’en a pas interdit plusieurs. Il y avait beaucoup d’arbres dans le jardin, et au lieu d’interdire les 99 et de lui en laisser seulement un, Dieu lui a donné les 99 et en a retenu seulement un.
            Quant au fait que de grands résultats découlent d’une cause apparemment petite, n’est-ce pas souvent ainsi ? La première grande guerre mondiale a jailli d’un tir mortel dans une ville obscure des Balkans.
            Ainsi Adam a dévié de peu de la ligne principale de l’obéissance et cela peut sembler un écart très petit. Néanmoins il a défié Dieu, et le défi n’est jamais plus flagrant et obstiné que quand il a lieu en vue d’une petite chose, par une action tout à fait inutile et sans excuse.

                        6 - Est-ce que la doctrine du péché « originel » est scripturaire ?
            
Le terme « péché originel » ne se trouve pas dans la Bible, mais la vérité qu’il exprime est assez exacte. En Genèse 5 nous lisons : « Adam vécu 130 ans, et engendra un fils à sa ressemblance, selon son image » (v. 3). Notez les mots mis en italique. À l’origine Adam avait été créé à la ressemblance de Dieu, mais, pendant la brève période d’innocence où un enfant aurait pu lui naître, également à la ressemblance de Dieu, cela ne s’est pas produit. Adam est tombé, et ce n’est qu’ensuite qu’il a eu des enfants à sa propre ressemblance. La loi de Genèse 1, « selon son espèce », a immédiatement fonctionné. Par conséquent, en Romains 5 : 19 nous lisons que, « par la désobéissance d’un seul homme, beaucoup ont été constitués pécheurs ». Tous ses descendants venus au monde sont pécheurs dans leur constitution même. C’est ce qui est appelé « péché originel ».
            La vérité solennelle que la nature humaine est corrompue n’est pas populaire. Même si les hommes pouvaient l’effacer de l’Écriture, ce cri monterait vers le ciel de tous les coins de la terre. C’est un fait visible. La Bible ne fait qu’expliquer son origine et dévoile le remède.

                        7 - La sentence était : « Au jour où tu en mangeras, tu mourras certainement ». Pourtant Adam a vécu 930 ans ? Comment conciliez-vous cela ?
            
D’abord en comprenant ce qu’est la mort. Ce n’est pas l’extinction de l’être. Aucune réconciliation ne serait possible si c’était le cas. La mort est premièrement une séparation de Dieu lui-même, source de toute vie et de tout bonheur ; deuxièmement, c’est la dissolution de l’état de l’homme : la séparation de l’esprit et de l’âme de son corps.
            Au jour où il a péché, Adam est mort dans le premier sens : un gouffre infini s’est ouvert entre lui et Dieu. Selon le langage du Nouveau Testament, il était « mort dans ses péchés » (Éph. 2 : 1).
            930 ans plus tard, il a rendu l’esprit et est mort dans un deuxième sens. Il sera jugé (à moins qu’il se soit repenti et ait cru) et finalement envoyé dans l’étang de feu, qui signifie la séparation éternelle et irrévocable de Dieu. C’est « la seconde mort » (Apoc. 20 : 14) chronologiquement, bien que ce soit la peine attendue et donc la chose initiale quant au sens du mot.
            Mais, en second lieu, notez que la mort est venue dans le jardin le jour même du péché d’Adam. Non sur lui personnellement, mais sur une ou plusieurs victimes innocentes dont la peau a servi à Dieu à faire des vêtements pour le couple coupable (Gen. 3 : 21). Ainsi, très tôt, le témoignage a été donné d’une manière typique au fait que la mort est « le salaire du péché » (Rom. 6 : 23), et également à l’efficacité d’un sacrifice substitutif.

                        8 - Pourquoi Dieu a-t-Il empêché Adam daccéder à larbre de la vie, de peur quil nen mange ?
            
Parce que, comme cela est dit, il aurait vécu à jamais. La mort n’aurait pas pu toucher son corps et il aurait été condamné à vivre éternellement en restant dans son état pécheur ; physiquement, il aurait été au-delà de la mort, mais spirituellement, mort et séparé de Dieu. Son exclusion de l’arbre de vie ressemblait à un jugement supplémentaire, et c’en était un, mais il contenait également en lui-même le germe de la bénédiction finale, puisque, au temps propre selon Dieu, la mort devait devenir la porte de la vie éternelle. Si la mort physique n’existait pas pour l’homme, alors l’incarnation non plus n’aurait pas permis que Christ meure, et, par conséquent, Adam aurait été enfermé dans un état sans espoir.
            Ainsi, ce qui était, au départ, un jugement de Dieu n’a fait que favoriser ses plans de miséricorde, et a préparé le terrain pour cet événement central – la mort de Christ.


F. B. Hole - « Pour mieux comprendre la foi chrétienne » (vol. 2)