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LE DEUXIÈME LIVRE DES CHRONIQUES (26-32)

 

2 CHRONIQUES 26 : Règne d’Ozias (Azaria), neuvième roi de Juda
            1. Un règne remarquable (v. 1-15)
            2. Une faute impardonnable (v. 16-23)
2 CHRONIQUES 27 : Règne de Jotham, dixième roi de Juda
            1. L’exemple du père (v. 1-2)
            2. La vie du roi (v. 3-6)
            3. La mort du roi (v. 7-9)
2 CHRONIQUES 28 : Règne d’Achaz, onzième roi de Juda
            1. Idolâtrie et désastres (v. 1-4)
            2. Défaites face aux Syriens et à Israël (v. 5-15)
            3. Défaites face aux Édomites, Philistins et Assyriens (v. 16-21)
            4. Profanation du temple (v. 22-25)
            5. Bilan et mort (v. 26-27)
2 CHRONIQUES 29 à 32 : Règne d’Ézéchias, douzième roi de Juda
            1. Purification du temple (v. 1-19)
            2. Rétablissement du culte (v. 20-36)
            3. Célébration solennelle de la Pâque et de la fête des pains sans levain
            4. Régularisation des fonctions et revenus des sacrificateurs
            5. Les trois épreuves d’Ézéchias
            6. Bilan et mort (v. 32-33)
 

2 CHRONIQUES 26 : Règne d’Ozias (Azaria), neuvième roi de Juda

                        1. Un règne remarquable (v. 1-15)

                                    • La piété du roi (v. 1-5)
            Ozias remplace son père sur le trône alors qu’il n’est qu’un adolescent de 16 ans (v. 1), et son règne sera l’un des plus longs sur Juda - 52 ans (v. 3).
            Tout parle de force dans son entourage et dans son éducation puisque :
                    - Amatsia, le nom de son père (v. 1), signifie « que l’Éternel a fortifié » ;
                    - Jécolia, le nom de sa mère (v. 3), signifie « fort par l’Éternel » ;
                    - Ozias, son propre nom, signifie « puissance de l’Éternel ». Il pouvait se confier en Dieu car « bienheureux l’homme dont la force est en toi (l’Éternel) » (Ps. 84 : 5).
            Cette force, Ozias va la consacrer à rechercher Dieu (v. 5) et à faire ce qui est droit à Ses yeux (v. 4). Chaque fois que quelqu’un sert Dieu avec zèle, Dieu s’occupe de lui et le fait prospérer (v. 5) : « J’aime ceux qui m’aiment ; et ceux qui me recherchent me trouveront. Avec moi sont les richesses et les honneurs, les biens éclatants et la justice » (Prov. 8 : 17-18). Cette force est en évidence durant la première partie de son règne de façon répétée, tant pour lui-même que pour les siens (v. 8, 9, 12, 13, 15) ; mais elle ira aussi jusqu’à le perdre lorsque, perdant conscience qu’il a été « merveilleusement aidé » par Dieu (v. 15), il en tirera orgueil (v. 16). Nous remarquons qu’Ozias est aidé utilement dans sa piété par un certain Zacharie « qui avait l’intelligence des visions de Dieu » (v. 5). Ce prophète fut d’un précieux secours pour le roi dans sa manière de gouverner. Nous pouvons bien espérer, et demander, qu’il y ait de nombreux « Zacharie » dans nos assemblées chrétiennes, pour exercer un ministère prophétique, car « celui qui prophétise parle aux hommes pour l’édification et l’exhortation et la consolation » (1 Cor. 14 : 3).

                                    • Les actes du roi (v. 6-15)
            Placé ainsi dans une telle faveur, dans de bonnes conditions d’épanouissement, Ozias s’est trouvé en Juda tel « un arbre planté près des ruisseaux d’eaux, qui rend son fruit en sa saison » (Ps. 1 : 3). Le règne d’Ozias a produit beaucoup de fruits dans plusieurs domaines différents :
                    - domaine militaire : guerres et victoires sur les Philistins, Arabes et Maonites (v. 6-7) ;
                    - prestige : sa renommée s’étend jusqu’en Égypte (v. 8) ;
                    - agriculture et élevage : intérêt pour les éleveurs, les laboureurs et vignerons (v. 10) ;
                    - armée : 307 500 hommes et 2 600 experts (v. 11-13) très bien équipés (v. 14) ;
                    - domaine technique : aménagement, par des ingénieurs, d’engins de défense (v. 15).
            Dans toutes ses réalisations, le roi Ozias a démontré un savoir-faire, une grande sagesse et une grande intelligence : sa prospérité (v. 15) réside dans le fait qu’il en a fait exclusivement bénéficier son peuple, de la part de Dieu. Sa renommée et celle de son peuple étaient telles que l’on pouvait dire : « Quel peuple sage et intelligent que cette grande nation ! » (Deut. 4 : 6).
            Qu’une telle attitude nous encourage à être « remplis de la connaissance de sa volonté, en toute sagesse et intelligence spirituelle, pour marcher d’une manière digne du Seigneur » (Col. 1 : 9-10).

                        2. Une faute impardonnable (v. 16-23)

                                    • La cause (v. 16-19a)
            Jusqu’au règne d’Ozias, tous les rois précédents qui avaient été désavoués par l’Éternel, avaient commis à des degrés divers la même erreur : abandon de Dieu et introduction de l’idolâtrie.
            Ozias se rendra coupable d’un acte intolérable sur lequel l’Éternel ne peut pas passer : il mélangera le sacré avec le profane. Il s’arroge un service que Dieu avait réservé aux seuls sacrificateurs, fils d’Aaron. En effet, la loi précisait à ce propos : « Qu’aucun étranger qui n’est pas de la descendance d’Aaron ne s’approche pour brûler l’encens devant l’Éternel » (Nom. 16 : 40). C’est le péché que commit aussi Saül (1 Sam. 13 : 9-10).
            Seul le Seigneur Jésus possède un double sacerdoce en toute légitimité, étant à la fois roi et sacrificateur (Ps. 110 ; Zach. 6 : 13), fonctions auxquelles Il nous destine dans la gloire (Apoc. 5 : 10).
            Il est étonnant qu’Ozias, bien conseillé par Zacharie (v. 5) en soit arrivé à une telle désobéissance. Le prophète était-il mort ? Les portiers auraient dû lui refuser catégoriquement l’accès du temple à cet effet : le roi semble avoir oublié la mise en garde de Salomon (Ecc. 5 : 1), car son cœur « s’éleva jusqu’à le perdre » (v. 16).
            80 hommes vaillants, accompagnés d’Azaria le sacrificateur (v. 17), osent alors braver l’autorité royale, lui rappellent leurs droits dans le sanctuaire (Ex. 30 : 7-8) et l’accusent ouvertement d’avoir péché (v. 18).
            La réaction du roi est violente, mais la colère est toujours mauvaise conseillère. Il ne convenait pas pour Ozias de s’emporter mais de s’humilier.

                                    • La sanction (v. 19b-23)
            Dieu, dans sa sainteté, ne pouvait tolérer ni laisser impuni un tel affront : « À cause de moi-même… comment mon nom serait-il profané ? Et je ne donnerai pas ma gloire à un autre » (És. 48 : 11).
            Puisque Ozias ne veut pas obtempérer à l’ordre d’Azaria : « Sors du sanctuaire... » (v. 18), Dieu lui-même va s’en charger, l’éliminant définitivement de toute fonction officielle jusqu’à la mort (v. 21) ; le roi est atteint soudainement par une maladie incurable (v. 19b-20), imposant son isolement (voir Lév. 13-14)). Ozias, lépreux, demeurera isolé, exclu jusqu’à sa mort (v. 21).
            Deux autres cas typiques de lèpre fulgurante nous sont signalés dans la Bible en relation directe avec :
                    - L’orgueil : Marie, la sœur de Moïse, qui avait jalousé l’autorité spirituelle de son frère (Nom. 12) ;
                    - Le mensonge : Guéhazi, le serviteur d’Élisée, qui avait menti effrontément à son maître (2 Rois 5 : 20-27).

                                    • Le bilan (v. 22- 23)
            L’enregistrement de tous les actes d’Ozias a été établi (v. 22), mais la honte de cette terrible maladie contagieuse accompagnera Ozias jusque dans sa mort : il ne sera pas enterré directement dans la sépulture des rois, mais à l’écart, dans le champ avoisinant (v. 23).
            La colère d’Ozias aggrave encore sa faute, car la colère de Dieu est juste et sainte envers les orgueilleux : « Dieu ne retire pas sa colère ; sous lui fléchissent les orgueilleux » (Job 9 : 13).
            Ne provoquons pas Dieu à colère car Il « résiste aux orgueilleux » (Jac. 4 : 6) !


2 CHRONIQUES 27 : Règne de Jotham, dixième roi de Juda

            Jotham a régné 16 ans à Jérusalem mais, au début de son règne, il n’assumait qu’une régence, son père Ozias étant gravement malade (26 : 21) et écarté du pouvoir. Jotham ne régnera finalement seul que pendant 7 à 8 années.

                        1. L’exemple du père (v. 1-2)

            Jotham a dû être marqué par les dernières années misérables de son père. De plus, il n’avait même plus le droit de le rencontrer puisque Ozias était « lépreux dans une maison d’isolement » (26 : 21). À ce sujet, la parole de Dieu est formelle : « Tout le temps que la plaie sera en lui, il sera impur ; il est impur ; il habitera seul, son habitation sera hors du camp » (Lév. 13 : 46).
            Pendant que son père se meurt dans la solitude, Jotham est déjà appelé aux plus hautes fonctions dirigeantes : il fut, en effet, chef de la maison du roi et juge de tout Juda (26 : 21).
            Comment allait-il s’acquitter de cette tâche importante ? De quelle partie de la vie de son père allait-il suivre l’exemple ? De ses premiers ou de ses derniers actes ? De sa fidélité à Dieu ou de son orgueil insensé ?
            D’une part, « il fit ce qui est droit aux yeux de l’Éternel, selon tout ce qu’avait fait Ozias, son père » (v. 2a) ; d’autre part, « il n’entra pas dans le temple de l’Éternel ; et le peuple se corrompait encore » (v. 2b).
            Si tout n’a pas été parfait dans sa façon de gouverner, il est beau de constater que Jotham s’est inspiré de la meilleure partie de la vie de son père.
            Ce fut sa manière à lui d’honorer son père (Ex. 20 : 12), selon les instructions des Saintes Écritures : « Fils, écoutez l’instruction d’un père et soyez attentifs pour connaître l’intelligence ; car je vous donne une bonne doctrine : n’abandonnez pas mon enseignement » (Prov. 4 : 1-2).

                        2. La vie du roi (v. 3-6)

                                    • Un roi bâtisseur (v. 3-4)
            De son père, Jotham a probablement hérité des talents de grand constructeur : quatre fois, il est question de « bâtir » et de « faire des constructions ». Pour entreprendre de tels travaux, il a mis à profit avec énergie « les jours de sa jeunesse » (Ecc. 12 : 1). Nous pouvons bien nous poser cette question : comment faut-il bâtir notre foi, à l’aube de la vie chrétienne ? Trois critères doivent être pris en considération :
                  - Le fondement : « Personne ne peut poser d’autre fondement que celui qui est posé, qui est Jésus Christ » (1 Cor. 3 : 11).
                  - L’engagement, la dépense : « Qui parmi vous..., s’il veut bâtir une tour, ne s’assied d’abord et ne calcule la dépense, pour voir s’il a de quoi mener l’œuvre à bonne fin ? » (Luc 14 : 28).
                  - Les matériaux : « Si quelqu’un édifie sur ce fondement de l’or, de l’argent, des pierres précieuses, du bois, du foin, du chaume, l’ouvrage de chacun sera mis en évidence » (1 Cor. 3 : 12-13).
            L’exemple de Jotham nous interpelle ; ses réalisations ont suivi une courbe ascendante : une porte pour commencer ; des constructions sur une muraille ensuite (v. 3), puis des villes dans une montagne, des châteaux et des tours dans des forêts pour terminer (v. 4) !
            Que notre vie avec le Seigneur aille toujours en progressant comme l’apôtre Pierre nous y invite : « Croissez dans la grâce et dans la connaissance de notre Seigneur et Sauveur Jésus Christ » (2 Pi. 3 : 18)

.                                    • Un roi guerrier (v. 5)
            Si Jotham poursuit une politique de grands travaux à l’intérieur de son royaume, il prend également des initiatives à l’extérieur de son pays : il engage le combat contre les Ammonites. Les résultats sont avantageux : non seulement il remporte la victoire, mais en plus, il leur fait payer un lourd tribut pendant trois ans (v. 5).
            Protégeons-nous préventivement des attaques de l’Ennemi : nous ne savons pas à quel moment elles surviendront. Comme Jotham, dominons l’Adversaire et gagnons des âmes pour Christ… avec son aide et pour sa gloire ! « La moisson est grande, mais il y a peu d’ouvriers : suppliez donc le Seigneur de la moisson, pour qu’il pousse des ouvriers dans sa moisson » (Matt. 9 : 37-38).

                                    • Un roi équilibré (v. 6)
            Peu à peu, en suivant les traces de son père, Jotham atteint son niveau : « Il devint fort » (v. 6), comme Ozias qui « fut aidé jusqu’à ce qu’il devint fort » (26 : 15). Mais il ne commettra pas la même erreur que son prédécesseur : « Il régla ses voies devant l’Éternel, son Dieu » (v. 6).
            Notre vie chrétienne, comme la carrière de Jotham, se doit d’être équilibrée : « Les eaux de Siloé… vont doucement » (És. 8 : 6), passant des rivières impétueuses aux longs fleuves tranquilles. Avec le temps, chacun prend son niveau et il convient de le maintenir dans la confiance : « Mais moi, je regarderai vers l’Éternel, je m’attendrai au Dieu de mon salut ; mon Dieu m’écoutera » (Mich. 7 : 7).

                        3. La mort du roi (v. 7-9)

            Malgré le petit reproche qui lui est attribué à la fin du verset 2, Jotham, globalement, semble avoir été un bon roi, apprécié de l’Éternel. Il n’y a pas de distinction, comme pour beaucoup d’autres rois, entre ses premiers et ses derniers actes ; par conséquent sa vie paraît avoir connu un déroulement régulier et sans heurts (v. 7).
            Jotham peut s’endormir en paix, le devoir bien accompli : il sera enterré dans la reconnaissance, avec ses pères, dans Jérusalem (v. 8).
            Il attend, comme tous ceux qui ont foi en la résurrection, le grand jour de la délivrance de notre corps. « Si nous croyons que Jésus est mort et qu’il est ressuscité, de même aussi, avec lui, Dieu amènera ceux qui se sont endormis par Jésus… Consolez-vous donc l’un l’autre par ces paroles » (1 Thes. 4 : 14, 18).


2 CHRONIQUES 28 : Règne d’Achaz, onzième roi de Juda

            Jotham a suivi l’exemple d’Ozias dans ce qui est « droit aux yeux de l’Éternel » (27 : 2). Il n’a pas commis la faute de son père en entrant dans le temple de l’Éternel pour faire fumer l’encens, service exclusivement réservé aux sacrificateurs (26 : 16, 18). Malgré son exemple, le peuple se corrompt encore (27 : 2) et son règne revêt donc 2 caractères :
                  - un roi soumis aux enseignements divins, mais manquant de force ou d’autorité pour y faire adhérer son peuple ;
                  - un peuple qui se laisse aller à la corruption.

                        1. Idolâtrie et désastres (v. 1-4)

            Achaz succède à son père Jotham ; il n’a que 20 ans quand il commence de régner. Va-t-il rechercher l’Éternel qui peut l’aider efficacement à rétablir l’ordre ?
            À 20 ans, on est parfois très sûr de soi et on a tendance à trop s’appuyer sur ses ressources naturelles. On ne se rend pas compte de son manque d’expérience. Cela constitue un réel danger au seuil d’une vie responsable. Pour avoir préféré les paroles des jeunes hommes aux conseils des vieillards expérimentés, Roboam connut de sérieuses difficultés durant son règne (10 : 13, 14, 18, 19 ; 12 : 15). Il est utile pour les jeunes hommes de relire les invitations directes de Dieu (Ps. 119 : 9 ; És. 55 : 8 ; Lam. 3 : 40-41). Les hommes d’âge mûr ont aussi à y revenir !
            Au lieu de rechercher l’Éternel, Achaz suit les mauvais exemples. Il s’enfonce délibérément dans l’idolâtrie. Méprisant la parole de l’Éternel, il accomplit les abominations des nations et va jusqu’à brûler ses fils par le feu (v. 3 ; voir Deut. 18 : 10).

                        2. Défaites face aux Syriens et à Israël (v. 5-15)

            L’Éternel livre alors Achaz en la main de ses ennemis. C’est le désastre. Pékakh même, roi d’Israël, lui inflige une grande défaite. Pour avoir abandonné l’Éternel, des hommes vaillants de Juda tombent devant les assaillants. Quelle responsabilité pour ce roi incrédule !
            Les Syriens font un grand nombre de captifs et les amènent à Damas (v. 5). Voilà donc des fils de Juda loin de leur peuple et au milieu d’une nation étrangère. Quelle sera désormais leur relation avec l’Éternel ? Même si la douleur et la situation matérielle font retourner les cœurs vers Dieu, il faudra subir les contraintes d’une autorité ennemie. L’éloignement de Dieu a produit une perte dont chacun doit prendre conscience.
            Le désastre infligé par Israël est encore plus douloureux. Des frères, devenus ennemis, s’affrontent jusqu’à la mort. Le roi d’Israël n’hésite pas à prendre la responsabilité de tuer en un seul jour 120 000 hommes de Juda. Des hommes haut placés de Juda périssent : Maascéïa, fils du roi, Azrikam, prince de la maison du roi, et Elkana, le second après le roi (v. 7). Derrière un peuple infidèle, l’ennemi permanent de Dieu profite du peu de spiritualité pour tenter de porter atteinte aux plans divins. Car si la lignée royale de Juda était éteinte, comment pourraient s’accomplir les promesses faites à David et la prophétie de Michée (5 : 2) ? Mais au-dessus d’un peuple décevant, Dieu veille sur sa parole pour l’exécuter (Jér. 1 : 12). Rien ne peut se passer sans que Dieu le veuille ou le permette (voir 2 Chr. 11 : 4).
            Nous voyons Dieu agir - car rien ne Lui échappe - à l’arrivée à Samarie de 200 000 captifs de Juda et d’un grand butin. Fait surprenant, il y a, à Samarie, un prophète pour faire entendre la voix de l’Éternel, et des hommes pour la reconnaître et la mettre en pratique. On aurait pu penser que les ressources spirituelles étaient concentrées en Juda parce que les deux tribus de Juda et Benjamin avaient suivi la maison de David. C’était sans compter sur la connaissance et les ressources de grâce d’un Dieu juste qui récompense la foi partout où elle se manifeste. Tout croyant est invité, aujourd’hui encore (et particulièrement dans les périodes troublées), à guetter humblement la voix divine. Dieu peut faire entendre sa pensée par des hommes que l’on estime plus loin de Dieu que soi.
            L’Éternel lui-même avait livré Juda (v. 5) comme châtiment de l’idolâtrie d’Achaz (v. 6). Mais les mauvaises intentions du roi d’Israël, rapportées en Ésaïe 7, sont connues de Dieu (voir 2 Chr. 6 : 30). La rage avec laquelle l’armée a frappé Juda est parvenue jusqu’aux cieux (v. 9). Le prophète Oded dénonce le désir d’assujettir les fils de Juda en les prenant comme serviteurs et servantes. Israël oublie sa propre culpabilité (v. 10). Ici, à l’opposé du cas d’Abijam (ch. 13), ce sont ceux d’Israël, qui ont entièrement abandonné l’Éternel, qui veulent dominer sur « leurs frères » (v. 8) et les accabler, en prenant occasion du châtiment de Dieu sur Juda. Mais l’Éternel n’abandonne pas son peuple, malgré l’impiété d’Achaz et il intervient par la voix d’Oded en soulignant sa juste colère contre Israël, dont la conduite est inadmissible (v. 11). 4 hommes, conscients de la gravité du crime commis, entendent la voix de Dieu, se lèvent et s’opposent à ceux qui amènent les captifs (v. 13). Que peuvent faire 4 hommes devant une armée ? Rien, s’ils agissent avec leurs propres forces. Beaucoup, s’ils agissent selon les pensées de Dieu et dans sa dépendance, car Dieu les aide. Dans tous les temps, Dieu fortifie ceux qui agissent véritablement pour ses intérêts. Devant ces 4 hommes, l’armée se retire et abandonne les captifs et le butin.
            C’est alors qu’est mis en évidence le profond ancrage de l’énergie spirituelle de ces hommes. Ils s’attaquent à une lourde et longue tâche envers les captifs, prodiguant à chacun les soins appropriés : vêtements, chaussures, nourriture, boisson, onction d’huile. C’est l’amour mis en pratique dans la soumission à Dieu. Spirituellement, cela nous parle de la grâce de Dieu offrant à l’homme ce qui lui permet de vivre devant Lui. Ces soins s’exercent jusqu’à l’arrivée à Jéricho, ville qui, ici, évoque la bénédiction donnée par pure grâce. Les captifs, humiliés mais consolés, retrouvent là leurs frères et l’affection dont ils ont tant besoin.
            De leur côté, les 4 hommes retournent à Samarie après le plein accomplissement de leur service. Après cette mission bénie, le silence de Dieu au sujet de ces hommes nous invite à la discrétion sur ce que nous pouvons avoir fait avec l’approbation divine.

                        3. Défaites face aux Édomites, Philistins et Assyriens (v. 16-21)

            Dans sa grâce, Dieu venait de tendre la main à Achaz en lui montrant comment Juda pouvait recevoir une aide divine. Mais la conscience du roi est fermée. Son cœur est insensible. Il se tourne vers les hommes pour chercher du secours et fait appel aux rois d’Assyrie. La perfidie d’Achaz conduit l’Éternel à abaisser Juda. Dieu va montrer ce que sont les hommes du monde.
            Les Édomites reviennent, frappent et emmènent des captifs ; c’est l’esprit de méchanceté et d’humiliation des faibles. Les Philistins prennent des villes et y habitent ; c’est l’esprit de domination. Ces deux nations demeurent viscéralement opposées au peuple de Dieu.
            Enfin, Tilgath-Pilnézer vient contre Achaz, le traite en ennemi et ne l’aide pas. Le roi de Juda avait pourtant dépouillé la maison de l’Éternel pour obtenir son aide en lui offrant des présents. C’est l’infidélité de l’homme dominé par l’égoïsme. Retenons bien la leçon : le vrai secours vient de Dieu. Lui ne fait pas défaut (Soph. 3 : 5).

                        4. Profanation du temple (v. 22-25)

            Dans sa bonté et ses grandes compassions, l’Éternel propose au roi de demander un signe, mais celui-ci refuse (És. 7 : 10-13). En dépit de l’obstination du roi, Dieu va donner la promesse merveilleuse de la venue d’un enfant qui sera Emmanuel, Dieu lui-même, le Sauveur de son peuple (Matt. 1 : 20-23). Pour finir, l’éloignement de l’Éternel conduit Achaz dans la détresse. Au lieu de se retourner alors vers Dieu, qui répond toujours aux cris sincères de l’homme, il endurcit son cœur et rejette l’Éternel.
            Il le fait de deux manières :
                  - Il renie sa foi au seul vrai Dieu capable de sauver (És. 43 : 11 ; 45 : 5) ;
                  - Il sacrifie personnellement à des dieux issus de l’imagination des hommes, convaincu qu’ils l’ont frappé et sont susceptibles de l’aider, s’il leur offre des sacrifices. C’est le motif de sa ruine et de celle de tout Israël (v. 23).
            Les conséquences de la grave infidélité du roi atteignent tout son peuple. Nos manquements peuvent avoir des répercussions fâcheuses dans de nombreux domaines : famille, travail, rassemblement chrétien, chrétienté, société.
            Achaz rejette et tente de détruire tout ce qui représente une relation pratique avec l’Éternel et substitue l’idolâtrie au culte du seul Dieu. C’est de l’apostasie, ce qui est d’une extrême gravité. Là encore, Achaz méprise Juda. En fermant les portes de la maison de l’Éternel, il interrompt ce qui manifeste la vie spirituelle collective du peuple de Dieu. Plus gravement encore, il introduit l’idolâtrie dans chaque ville de Juda (v. 25).
            La profession chrétienne sans vie suit un itinéraire qui, de plus en plus, substitue des manifestations humaines aux directives divines. Dès son époque, l’apôtre Paul parle à Timothée des caractères d’une forme de piété sans puissance (2 Tim. 3 : 1-5). Il annonce aux Thessaloniciens une apostasie dans laquelle les hommes sans foi seront trompés par Satan et entraînés par une énergie d’erreur (2 Thes. 2 : 3, 8-12). Devant de telles déclarations, chaque chrétien doit affermir sa foi par la lecture de la Bible pour faire face à toutes les séductions de Satan. La confiance paisible en la sûre protection que Dieu accorde à ses enfants est liée à la fidélité à Dieu.

                        5. Bilan et mort (v. 26-27)

            L’histoire d’Achaz est celle d’un roi qui s’éloigne de plus en plus de Dieu et conduit le peuple à sa perte. Son éloignement progressif (le risque d’un tel comportement existe pour tout homme ou femme qui cesse, à un moment de sa vie, d’entretenir une communion vivante avec Dieu) traduit trois réalités intérieures :
                  - Sa conscience devient de moins en moins sensible pour l’avertir et le réveiller ;
                  - Son désir de vivre selon les directives de Dieu s’émousse de plus ;
                  - Le vide de son cœur est remplacé par une recherche d’appuis humains qui conduit au désastre puisque son oreille reste fermée aux appels de grâce de Dieu.
            Dieu lui-même manifeste sa désapprobation dans la mort d’Achaz, qui ne reçoit pas de sépulture parmi les rois d’Israël. C’est donc une vie et une mort sans témoignage pour Dieu. Quel triste bilan !


2 CHRONIQUES 29 à 32 : Règne d’Ézéchias, douzième roi de Juda

            Après le règne décevant d’Achaz vient celui d’un roi dont les regards sont tournés vers Dieu et son peuple. La faillite fait alors place à l’ordre, la grâce et la bénédiction. Nous avons ici une réalisation d’Ésaïe 45 : 22 : « Tournez-vous vers moi, et soyez sauvés, vous, tous les bouts de la terre ; car moi je suis Dieu, et il n’y en a pas d’autre ».

                        1. Purification du temple (v. 1-19)

            Disposé à servir l’Éternel, Ézéchias - son nom signifie « fortifié par l’Éternel » et celui d’Abija, sa mère, « mon Père est Jah » - prend exemple sur la vie de David. Il a besoin pour lui-même d’honorer Dieu et, dès le premier mois de son règne, ouvre les portes de la maison de l’Éternel, qui avaient été fermées durant 16 ans pendant le règne d’Achaz, et il les répare (v. 3). Quel beau commencement d’une vie de responsabilité ! Le jeune roi s’emploie à tout mettre en ordre pour marcher sous le regard de Dieu dans un témoignage public clair et ferme.
            Il a pris connaissance des tâches qui incombent aux lévites et leur ordonne, dans le respect des commandements de Dieu, de sanctifier la maison de l’Éternel et de jeter dehors la souillure (v. 5, 11).
            L’intelligence spirituelle reçue en réponse à sa piété lui a ouvert les yeux sur l’infidélité de son père qui a tourné le dos à Dieu et a fait arrêter tout service dans la maison de l’Éternel. Il discerne les justes conséquences de cette impiété notoire et veut faire alliance avec l’Éternel pour détourner sa colère (v. 10).
            Après s’être sanctifiés, les lévites commencent alors la purification de la maison de l’Éternel. Ils travaillent avec un soin méthodique, unissant leurs compétences variées pour agir avec zèle. La purification est achevée dès le 16ème jour du premier mois. La description des versets 12 à 19 relate une heureuse communion dans le service. C’est l’exemple d’un comportement collectif à la gloire de Dieu.
            Quelle instruction pour aujourd’hui ? La maison de Dieu n’est plus un bâtiment. Elle est constituée d’âmes sauvées par le sacrifice de Christ à la croix. Dieu appelle ces âmes des « pierres vivantes » (1 Pi 2 : 5). Certaines de ces pierres peuvent être souillées de diverses manières (mensonges, paroles honteuses, affections déréglées, cupidité, querelles…). Ainsi, la maison est souillée et la discipline doit s’exercer pour la purification nécessaire. L’Église peut être souillée de deux manières : soit par un mal moral, soit par un mal doctrinal.
            Si la vie d’assemblée est délaissée, c’est-à-dire si des âmes de plus en plus nombreuses cessent, sans motifs légitimes (maladies ou autres contraintes indépendantes de la volonté), de se rendre habituellement au lieu de rassemblement (Héb. 10 : 25), c’est comme si l’on fermait les portes de la maison de Dieu. Dieu cesse alors de bénir et il convient de réagir en recherchant sa pensée. Les 19 premiers versets de ce chapitre 29 illustrent, en un autre temps que celui de la grâce, cet enseignement divin toujours actuel.

                        2. Rétablissement du culte (v. 20-36)

            Le passage de 1 Pierre 2 mentionné plus haut précise dans quel but les pierres vivantes sont aujourd’hui édifiées par Dieu pour constituer une maison spirituelle (voir aussi v. 9). Il en a toujours été ainsi dans le plan divin. Le prophète Ésaïe rappelle : « J’ai formé ce peuple pour moi-même ; ils raconteront ma louange » (43 : 21 ; Ex. 19 : 5 ; Deut. 26 : 18-19).
            C’est pourquoi le roi Ézéchias est conduit à poursuivre son service en rétablissant le culte. Deux étapes marquent ce rétablissement : ce que le roi lui-même produit, ce qu’engendrent son exemple et son appel.

                                    • Ce que le roi lui-même produit (v. 20-30)
            La maison étant purifiée, des sacrifices peuvent être présentés et agréés. Le roi manifeste une grande énergie spirituelle en se levant de bonne heure pour monter avec les chefs de la ville vers la maison de l’Éternel. Quatre groupes de 7 animaux sont amenés. Le chiffre 7, dans l’Écriture, est le symbole de la perfection spirituelle. Les taureaux évoquent l’holocauste (Lév. 1 : 3, 5) ; les béliers, la consécration (Lév. 8 : 22) ; les agneaux, la substitution Ex. 12 : 5, 13) ; les boucs, l’accès à de libres relations avec l’Éternel (Lév. 16).
            À la purification de la maison, il fallait ajouter l’expiation. Un sacrifice pour le péché est donc offert pour le royaume, pour le sanctuaire et pour Juda. Dans le respect des tâches attribuées par l’Éternel aux différentes catégories de son peuple, les sacrificateurs offrent les animaux sur l’autel d’airain. Par l’aspersion du sang, le péché est couvert pour Dieu et les pécheurs en sont libérés. Les mains posées sur les boucs (v. 23) rappellent cette pensée (Lév. 16 : 21).
            Ézéchias, dans ce sacrifice pour le péché, englobe tout Israël et pas seulement le royaume de Juda (v. 24). Sa soif d’entrer dans la pensée de l’Éternel le porte à désirer que tout le peuple soit autour du sanctuaire de Dieu, à Jérusalem. Cela correspond à l’attente divine.
            Aujourd’hui encore, il convient d’intercéder humblement et avec persévérance pour tout le peuple de Dieu. Cela contribue à préserver de tout esprit de supériorité qui pourrait nous animer si facilement et nous faire prétendre être seuls à vraiment réaliser la pensée de Dieu. Il faut toujours respecter le plus étroitement possible les enseignements de la Parole de Dieu, mais il faut véritablement le faire avec un cœur ouvert à l’étendue de la grâce et de l’amour divins.
            Les sacrifices sont offerts et le peuple a conscience de leur nécessité. Dieu est rendu favorable. Alors la louange peut s’élever vers l’Éternel. Elle monte dans le cadre du commandement de l’Éternel communiqué par ses prophètes (v. 25). Les instruments de David et les trompettes des sacrificateurs se font entendre de façon continue pendant toute l’exécution du cantique. C’est le respect de la parole de Dieu et des canaux par lesquels Il a fait connaître sa pensée. Le cantique est celui de l’Éternel (v. 27). C’est l’offrande de cœurs unis et libres d’exprimer leur joie (v. 28-30).

                                    • La valeur de l’exemple et de l’appel du roi (v. 30-36)
            La congrégation est maintenant en état pour offrir des sacrifices et des louanges. Chacun est invité à s’approcher pour le faire et s’y applique avec un esprit libéral (v. 31, 35). Une ombre à ce magnifique tableau : il y a « trop peu de sacrificateurs » et « les lévites furent plus droits que les sacrificateurs pour se sanctifier » (v. 34). Au temps d’Esdras et de Néhémie, il manque des lévites. Ici, les sacrificateurs font défaut. Il y a souvent un déséquilibre au sein du peuple de Dieu en raison de l’absence de dévouement ou de consécration. Ainsi, certains sont portés à remplir une fonction qui ne correspond pas entièrement à leur qualification. Dieu s’adresse à tout lecteur et lui demande s’il occupe bien sa place au sein de son peuple, s’il pense au service reçu pour l’accomplir (Col. 4 : 17).
            Cependant, l’Éternel agit avec grâce, et le service de sa maison est rétabli.
            Ézéchias et le peuple se sont tournés vers Dieu qui les dispose à l’honorer et à le glorifier. Dieu, en retour, les réjouit. Tout est fait soudainement, c’est-à-dire avec empressement, franchise, droiture, spontanéité. C’est Dieu qui incline les cœurs, et chacun est mû par l’intense désir de répondre, à sa place, à l’appel de l’Éternel.

                        3. Célébration solennelle de la Pâque et de la fête des pains sans levain

            La piété d’Ézéchias et le réveil du peuple produisent maintenant à Jérusalem ce qu’on n’avait pas vu depuis les jours de Salomon (v. 26).
            L’Esprit de Dieu nous présente successivement la préparation pour la Pâque, la célébration de la Pâque, la fête des pains sans levain.

                                    • La préparation pour la Pâque (v. 1-14)
            L’amour d’Ézéchias pour l’Éternel et pour le peuple le conduit à rassembler tout Israël. Il ne s’accommode donc pas de la situation présente : éloignement spirituel et physique de deux tribus et demie (Ruben, Gad et la demi-tribu de Manassé), état d’idolâtrie d’Éphraïm, déportation de dix tribus. Le roi écrit pour inviter tout le peuple à venir à Jérusalem faire la Pâque à l’Éternel.
            Les directives divines conduisaient à célébrer la Pâque le 14ème jour du premier mois (Ex. 12 : 2, 6 ; Nom. 9 : 5). Mais Dieu, sachant à l’avance quel serait le comportement de son peuple, avait prévu la possibilité de la faire le 14ème jour du second mois (Nom. 9 : 11). Pour donner aux sacrificateurs le temps de se sanctifier et au peuple celui de se rassembler, le roi, les chefs, et toute la congrégation réunis à Jérusalem retiennent cette date. Ils ont aussi le désir de respecter ce qui est écrit (v. 5).
            Les courriers, porteurs des lettres de la main du roi, vont vers tout Israël et Juda avec un message plein de promesses qui les invite :
                  - à revenir à l’Éternel, le Dieu de leurs pères, qui reviendra alors vers eux (v. 6) ;
                  - à ne pas être infidèles ou perfides, pour ne pas être détruits (v. 7) ;
                  - à donner la main à l’Éternel, à venir à son sanctuaire et à le servir pour détourner l’ardeur de sa colère ;
                  - à saisir sa grâce et sa miséricorde pour qu’il fasse revenir leurs frères et leurs fils dans le pays.
            C’est le chemin du retour à l’ordre selon Dieu et à la bénédiction. Il commence par un retour personnel à Dieu suivi de l’abandon des voies d’égarement, d’un attachement pratique à Dieu et du désir de rassemblement de tout le peuple. Cet état d’esprit devrait aujourd’hui caractériser chaque chrétien. Remarquons bien qu’il n’y a pas ici de compromis avec ce que Dieu ne saurait approuver.
            Beaucoup se moquent des courriers, mais des hommes s’humilient, réveillés dans leurs consciences, et viennent à Jérusalem. C’est un encouragement et une consolation pour Ézéchias. Ces quelques-uns justifient l’opportunité de l’appel du roi. N’oublions jamais les âmes qui ont besoin d’un appel personnel pour être réveillées.
            Un même cœur est donné aux hommes de Juda et, finalement, un peuple nombreux se retrouve à Jérusalem dans le but de célébrer la fête des pains sans levain.
            Conscients de la sainteté de Dieu, ils se lèvent pour purifier la ville (v. 14). Tout est alors en état pour qu’ils célèbrent les deux fêtes.

                                    • La célébration de la Pâque (v. 15-20)
            La Pâque est la commémoration du sacrifice qui met à l’abri du jugement de Dieu. Le peuple tout entier pouvait bénéficier du résultat de ce sacrifice, à condition de respecter les directives de l’Éternel dans un acte de foi (Ex. 12 : 7, 13). Cela correspond, aujourd’hui, à la foi personnelle en l’œuvre de Christ à la croix.
            Après l’appel d’Ézéchias, tout homme prêt se tient à sa place et remplit sa fonction pour le bien de tous. Mais l’éloignement de l’Éternel a fait oublier à plusieurs la nécessité de se purifier (v. 18). La Parole de Dieu n’étant pas respectée (Nom. 9 : 6), Ézéchias, image de Christ comme avocat, prie en rappelant la sincérité de cœur des fautifs (v. 19). Dieu l’écoute et guérit le peuple. Retenons que la bonne volonté ne suffit pas, il faut l’obéissance à la Parole de Dieu.
            Plus tard, l’apôtre Paul mettra en garde les Corinthiens et tous les lecteurs de la première lettre qu’il leur adresse pour qu’ils ne commettent pas l’erreur de manger et boire un jugement contre eux-mêmes en prenant la Cène indignement (1 Cor. 11 : 27-29). Bien que nous soyons aujourd’hui dans le temps de la grâce, il convient de respecter la sainteté qui convient à la maison de Dieu (Ps. 93 : 5).

                                    • La fête des pains sans levain (v. 21-27)
            Elle suit celle de la Pâque (Ex. 12 : 17). Après la délivrance de la puissance ennemie et la mise à l’abri du jugement de l’Éternel, le peuple pouvait marcher pour son Dieu dans la sainteté pratique. La fête des pains sans levain est le symbole d’une telle marche.
            Elle est célébrée ici avec une grande joie et prolongée de 7 autres jours. Tous ensemble louent et exaltent l’Éternel. Ils sont heureux, et Ézéchias peut parler aux Lévites qui montraient une grande connaissance de l’Éternel (v. 22).
            Dans leur joie, le roi et les chefs ajoutent un grand nombre d’animaux, et de nombreux sacrificateurs se sanctifient pour remplir leur fonction selon la pensée de Dieu. La joie avec Dieu appelle le dévouement, la consécration et le partage. Des étrangers s’approchent et se réjouissent. Notre comportement chrétien, aujourd’hui, attire-t-il les âmes qui nous entourent en les incitant à partager une vraie joie avec notre Dieu ?
            Les mots employés au verset 27 sont réjouissants : la bénédiction vient sur tout le peuple rassemblé et la prière monte dans la demeure sainte, dans les cieux.
            Le chrétien, déjà assis par la foi dans les lieux célestes (Éph. 2 : 6), savoure une joie céleste infiniment plus riche que celle qui peut se partager au niveau de la terre, car elle embrasse la valeur et l’efficacité de la Pâque et, plus encore, la gloire de l’Agneau préfiguré dans la Pâque (le Seigneur Jésus).

                        4. Régularisation des fonctions et revenus des sacrificateurs

            Au verset 14 du chapitre précédent était mentionnée l’abolition de l’idolâtrie dans Jérusalem. Dans le premier verset du chapitre 31, elle s’étend aux autres villes de Juda. Benjamin, Éphraïm et Manassé manifestent le même zèle pour se débarrasser des idoles. La réalisation de l’unité dans la fête de la Pâque est suivie de sa manifestation pratique : le rejet commun de l’idolâtrie.
            La présence des idoles ne peut se concilier avec une vraie liberté en Dieu - on doit considérer comme idole tout ce qui, dans nos cœurs, prend une place qui revient, de droit, au Sauveur. Aujourd’hui, celui qui a le Seigneur Jésus pour maître doit rejeter résolument toutes les idoles. L’apôtre Jean précise : « Enfants, gardez- vous des idoles » (1 Jean 5 : 21). Remarquons bien que c’est la soumission scrupuleuse à la Parole de Dieu qui produit tout cela. La force vient de la vérité de Dieu, la seule vérité, pas d’une doctrine construite ou imaginée par un homme ou un groupe d’hommes.
            À partir du verset 2, Ézéchias procède à une soigneuse mise en ordre du sacerdoce.
            Il s’agit, en respectant les classes, d’attribuer à chacun son travail pour le service continu de la maison de l’Éternel. C’était encore l’époque de la Loi et celui qui avait reçu de Dieu l’autorité sur le peuple était responsable d’ordonner les diverses participations à ce service, dans le respect des ordres divins.
            Aujourd’hui, la maison spirituelle a aussi besoin de serviteurs, mais les chrétiens reçoivent leurs qualifications et leur appel du Seigneur, le chef de la maison. Les services ont également un caractère différent, car il n’est plus question d’offrir des sacrifices comme au temps du peuple terrestre. Les sacrifices sont maintenant spirituels (1 Pi. 2 : 5). Par contre, certains services peuvent toucher le domaine matériel : l’exercice de l’hospitalité, diverses aides, la distribution des collectes…
            Ézéchias donne non seulement de sa personne, mais aussi de ses biens (v. 3). Il n’oublie pas l’entretien nécessaire des sacrificateurs et des lévites et fait appel au peuple pour le respect des instructions divines à cet égard (v. 4 ; Nom. 18 : 20-21). Chacun apporte sa contribution de bon cœur (v. 5-10) et tout est fourni en abondance. Une gestion sage des dons matériels est organisée (v. 11-13). C’est encore une manifestation de l’unité, basée sur la soumission à la Parole de Dieu. Tout cela produit joie et reconnaissance envers Dieu et le peuple est béni. La sagesse et l’intelligence du peuple sont visibles (Deut. 4 : 6). Un heureux témoignage est rendu.
            Le paragraphe des versets 14 à 19 décrit la minutie avec laquelle, sans discrimination (v. 15), tout est réalisé pour permettre un service complet et fidèle. Aucune classe n’est oubliée. Il est tenu compte de l’enregistrement des sacrificateurs et des lévites (v. 17, 19), dans le respect du choix divin. Les portions, c’est-à-dire la nourriture, sont distribuées à chaque destinataire, en son lieu d’habitation. Chacun a soin de l’autre pour que le service de la maison de l’Éternel soit bien accompli.
            Imitons cet exemple d’un autre temps. Avec amour et pour la gloire du Seigneur, n’oublions pas les serviteurs auxquels Il a confié un don particulier : évangélistes, pasteurs, docteurs… Nous sommes responsables de les aider à remplir leur fonction. Nous devons les reconnaître et les soutenir, Dieu nous y engage.
            Dieu souligne les caractères du roi Ézéchias (v. 20-21). Souvenons-nous de ce qui est bon selon Dieu : la droiture, la vérité, l’énergie de foi, le souci de respecter les enseignements divins, le dévouement pour la maison de l’Éternel. C’est en les manifestant que le roi Ézéchias prospéra.
            Nous avons aussi à rechercher de tels caractères.
            Un bilan si positif pourrait conduire l’homme à s’élever dans son cœur et à s’attribuer ce qui n’est que le fruit de la grâce de Dieu. Ce dernier permet alors une mise à l’épreuve pour faire connaître à sa créature le véritable état de son cœur et lui faire du bien à la fin. Le chapitre 32 nous présente 3 mises à l’épreuve de ce roi fidèle :
                  - les assauts du roi d’Assyrie ;
                  - la maladie ;
                  - les sollicitations d’un allié.
            On peut y voir trois manifestations :
                  - Satan (roi d’Assyrie) ;
                  - la mort (roi des terreurs) ;
                  - le monde (roi de Babylone).
            Ces trois ennemis ont été vaincus par Christ.
            La similitude avec les épreuves de Job (voir Job 1 : 13-22 ; 2 : 7-10), met en évidence l’appréciation que portait l’Éternel sur son serviteur Ézéchias. Dieu voulait mettre en valeur sa grande foi et l’honorer à la fin comme Il le déclare à Samuel : « Ceux qui m’honorent, je les honorerai » (1 Sam. 2 : 30).

                        5. Les trois épreuves d’Ézéchias

                                    • 1ère épreuve : Les assauts de Sankhérib (v. 1-23)
            Le roi d’Assyrie se lève pour envahir la Judée, pense forcer l’entrée des villes fortes et atteindre Jérusalem. Selon 2 Rois 18. 13, Sankhérib prend les villes fortes de Juda. Sa détermination permet la mise en évidence de la sagesse du roi de Juda et l’affirmation de sa foi en l’Éternel.
            Les versets 3 à 8 placent devant chacun :
                  - L’attachement aux ressources et aux privilèges mis à la disposition du peuple de Dieu. Aidé par les chefs et les hommes forts, le roi bouche « l’issue supérieure des eaux de Guihon et les conduit sous le sol à l’occident de la ville de David » (v. 30). Les assiégés peuvent ainsi soutenir l’assaut, grâce à cette alimentation en eau (2 Rois 20 : 20) et l’ennemi qui s’élève contre l’Éternel est privé des moyens réservés au peuple par les soins de Dieu.
                  - Le renforcement de la protection contre les pénétrations ennemies. Ézéchias répare les brèches sur toute la muraille, bâtit une autre muraille en dehors et fortifie Millo (le rempart, ou la citadelle dans la ville de David). Par là, il marque nettement sa séparation d’un ennemi qu’il convient de maintenir à distance. Ce travail (motivé par la foi car la chose n’est pas encore prévisible) évitera que soient nettement entendues les paroles rapportées dans les versets 18 et 19. Elles étaient susceptibles de troubler les éléments du peuple faibles dans la foi.
                  - Le réveil de la responsabilité individuelle. Le roi fait beaucoup de javelines et de boucliers. Chaque homme peut ainsi trouver les armes nécessaires aux défenseurs.
                  - La mise en place d’un ordre pratique qui convient au peuple de Dieu. Le roi distribue les responsabilités en tenant compte des qualifications et parle aux chefs de guerre établis sur le peuple. Par ses paroles, il augmente leur foi et affirme la sienne en déclarant expressément sa confiance en Dieu seul pour obtenir la victoire.
                  – L’exhortation au courage et à la confiance en Dieu. Les regards ne doivent pas être dirigés vers l’importance apparente des forces ennemies, mais vers le bras de l’Éternel, toujours prêt à se mouvoir en faveur de ceux qui se confient en Lui. Le récit du chapitre 6 du second livre des Rois en est un exemple remarquable (v. 8-23).
                  – L’assurance d’une foi nourrie par la recherche de Dieu. Le roi voit l’Éternel combattre lui-même les combats de son peuple. Tout le peuple s’appuie sur ces paroles.
            Voilà pour nous un exemple à suivre, devant le déploiement de la puissance ennemie. Il demeure actuel en ce qu’il engage la foi qui conduit aux victoires. Dieu proclame : « La victoire qui a vaincu le monde, c’est notre foi » (1 Jean 5 : 4), ou encore : « Dans la tranquillité et dans la confiance sera votre force » (És. 30 : 15).
            Le roi d’Assyrie est l’un des puissants du monde et il estime détenir un pouvoir absolu. Ses victoires récentes l’ont aveuglé et il tente d’intimider Ézéchias (v. 9-15, 18). Il pense que tout va s’écrouler devant sa volonté et parle avec arrogance. Telle est la nature de l’homme. Tels nous sommes. Il suffit d’un peu de réussite et de gloire pour nous élever dans notre esprit, quelles que soient nos capacités personnelles ou notre position sociale. Il nous faut prendre conscience de ce mal incorrigible, imprimé dans l’homme par le diable lors de la chute (Gen. 3 : 5).
            Dieu nous montre encore combien l’homme qui refuse de recevoir ce que la grâce divine propose à tous, est fermé à l’intelligence de ses pensées. D’une part, Sankhérib ignore que rien ne manque à ceux qui craignent Dieu (Ps. 34 : 9) et accuse Ézéchias de livrer le peuple de Jérusalem à la faim et à la soif (v. 11). Il ne sait pas que des eaux sont là pour l’apaisement et le maintien de la vie. D’autre part, il associe les faux dieux et le culte idolâtre avec le Dieu vivant et le service qui lui est dû (v. 12, 19). Il accuse Ézéchias de vouloir tromper son peuple.
            Dans le Nouveau Testament, nous sommes mis en garde contre la forme, sans puissance, de la piété (2 Tim. 3 : 5) et avertis des conséquences de comportements injurieux envers Dieu (Jude 8, 10-15).
            Enfin, Sankhérib se place au-dessus de l’Éternel et affirme qu’il est incapable de délivrer les hommes de Jérusalem de sa main. Plus encore, il écrit pour outrager le Dieu d’Israël et pour parler contre lui (v. 15-17). C’est le motif de sa perte. « Ne vous y trompez pas : on ne se moque pas de Dieu ; car ce qu’un homme sème, cela aussi il le moissonnera » (Gal. 6 : 7).
            L’attitude d’Ézéchias et d’Ésaïe est celle qui convient devant une telle infamie. Ils ne répondent rien, mais prient et crient au ciel. Sachons le faire lorsque Satan veut nous épouvanter.
            L’Éternel envoie un ange. L’armée d’Assyrie est atteinte dans ce qui constitue sa force. Sankhérib s’en retourne la honte au visage et meurt sous l’épée de ses fils. Il meurt dans la maison de son dieu. C’est la rétribution de son outrage. Quel contraste avec Ézéchias et son peuple, sauvés par le seul vrai Dieu !
            À côté de cette triste fin, nos regards sont dirigés vers ce que Dieu fait pour les hommes qui se sont confiés en Lui. Ils sont délivrés de la main de tous et protégés tout à l’entour (v. 22). De plus, beaucoup de gens, ayant vu la récompense de la foi, apportent des offrandes à l’Éternel. Quant à Ézéchias que Sankhérib voulait humilier, Dieu l’élève aux yeux de toutes les nations.

                                    • 2e épreuve : La maladie d’Ézéchias (v. 24-30)
            La grave maladie du roi a lieu pendant ces jours difficiles, alors qu’il n’est pas encore délivré de son ennemi (2 Rois 20 : 5-6). Il prie et verse beaucoup de larmes. L’Éternel l’entend, lui parle, le guérit (le roi a environ 40 ans), lui confirme sa parole par un signe (2 Rois 20 : 3, 7-11). Quelle condescendance de la part de Dieu qui intervient dans l’ordre de la création qu’Il a Lui-même établi (2 Rois 20 : 11), « car tout est possible pour Dieu » (Marc 10 : 27) !
            Les 15 années de vie supplémentaires accordées au roi auraient dû produire une grande reconnaissance, mais le roi s’élève dans son cœur, d’où la colère de l’Éternel contre lui, Juda et Jérusalem (v. 25). Il faut bien peu de temps à un homme pour oublier la grâce et les soins divins !
            Cependant, le roi et les habitants de Jérusalem s’humilient. Notons bien que cette faute est l’affaire de tous, vus ici dans leur unité et dans leur responsabilité partagée. Chacun doit avertir l’autre ou considérer qu’il porte une part de sa culpabilité. La colère est suspendue, mais n’est que reportée.
            Dieu fait sortir Ézéchias de cette seconde épreuve avec de nouvelles compassions et lui donne de très grandes richesses et une très grande gloire (v. 27). Il gère tout avec sagesse et bon sens.

                                    • 3e épreuve : L’ambassade des chefs de Babylone (v. 31)
            Ayant appris sa maladie, ces chefs s’informent en amis du miracle opéré dans le pays. Ézéchias vient de connaître de grandes délivrances et a fait la riche expérience de la grâce de Dieu. Son cœur a-t-il changé ? Comment va-t-il se comporter ? Dieu l’abandonne à lui-même pour l’éprouver.
            Nous apprenons ici que le roi avait jusque-là reçu un soutien dont il n’avait pas eu pleine conscience. Cela nous ouvre les yeux sur le caractère journalier de l’aide accordée par Dieu à chacun de ses enfants. Sans cette aide, tout serait bien vite désastreux. Nous ne devons pas lever haut la tête après une victoire, comme si elle était le produit de nos capacités.
            Voilà donc Ézéchias face aux messagers. Le récit, très sobre, nous apprend que Dieu le met à l’épreuve afin qu’il connaisse tout ce qui est dans son cœur, mais sa défaillance est passée sous silence. Le récit du livre des Rois nous informe qu’il a écouté les messagers de Babylone et leur a montré ses richesses avec ostentation au lieu de témoigner humblement de la délivrance opérée par Dieu en sa faveur (2 Rois 20 : 12-19).
            Nous ne pouvons pas nous passer de Dieu sans broncher. Ce récit nous invite à jouir avec reconnaissance des soins journaliers de Dieu et à désirer constamment son aide.

                        6. Bilan et mort (v. 32-33)

            La vie d’Ézéchias nous présente un véritable exemple de recherche de Dieu et d’attachement à sa Parole. Cela lui vaut de grandes bénédictions et un puissant témoignage aux yeux du monde qui l’entoure.
            Cette vie nous instruit également sur tout ce qui est dans notre cœur et dont Dieu désire que nous prenions conscience. Aucun homme (à part l’homme Christ Jésus) ne s’est révélé capable de rester dans les pensées de Dieu sans une aide divine permanente. Cela doit nous porter à l’humilité et à une reconnaissance continuelle pour les compassions de Dieu, « nouvelles chaque matin » (Lam. 3 : 23) et dont nous avons tant besoin.
            Au terme de la vie d’Ézéchias, Dieu rend témoignage à sa piété. Son attachement à la mémoire de David, son dévouement à l’Éternel, lui valent d’être associé à cette mémoire et d’être enterré « à l’endroit le plus élevé des sépulcres des fils de David ». Il reçoit aussi l’honneur de tout Juda et des habitants de Jérusalem. Il a honoré Dieu de tout son cœur malgré ses faiblesses. Dieu l’honore jusque dans sa mort.
 

D’après « Sondez les Écritures » (vol. 15)

 

À suivre