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LE DEUXIÈME LIVRE DES CHRONIQUES (17-25)

 

2 CHRONIQUES 17 à 20 : Règne de Josaphat, quatrième roi de Juda
            1. Un début de règne remarquable
            2. Les premiers manquements et leurs causes (18 : 1-3)
            3. Le roi Josaphat et les prophètes (18 : 4-27)
            4. Le roi Josaphat secouru dans la défaite
            5. La fin du règne de Josaphat
2 CHRONIQUES 21 : Règne de Joram, cinquième roi de Juda
            1. Un roi cruel (21 : 1b-4)
            2. Un roi influençable (21 : 5-7)
            3. Un roi désapprouvé (21 : 8-11)
            4. Un roi averti (21 : 12-15)
            5. Un roi puni (21 : 16-20)
2 CHRONIQUES 22 : Règne d’Achazia, sixième roi de Juda
            1. Un roi miraculé (22 : 1)
            2. Un roi mal conseillé (22 : 2-4)
            3. Un roi égaré (22 : 5-9)
2 CHRONIQUES 22 : 10 à 23 : 21 : Inter-règne d’Athalie, reine de Juda (841-835)
            1. Une reine sans scrupules (22 : 10-12)
            2. Une conspiration salutaire (23 : 1-11)
            3. Une mort programmée (22 : 12-15)
            4. Un regain spirituel bénéfique (23 : 16-21)1        
2 CHRONIQUES 24 : Règne de Joas, septième roi de Juda
            1. Un début de règne prometteur (24 : 1-3)
            2. Influence bénéfique de Jehoïada (24 : 4-16)
            3. Mauvaise influence des chefs de Juda (24 : 17-18)
            4. Intervention prophétique (24 : 19-22)
            5. Conséquences dommageables et fin du règne (24 : 23-27)
2 CHRONIQUES 25 : Règne d’Amatsia, huitième roi de Juda
            1. Un roi inconstant (25 : 1-4)
            2. Un roi obéissant (25 : 5-13)
            3. Un roi désobéissant (25 : 14-24)
            4. La fin (25 : 25-28)
 

2 CHRONIQUES 17 à 20 : Règne de Josaphat, quatrième roi de Juda

                        1. Un début de règne remarquable

                                    • Les informations
            
Le règne de Josaphat commence. La disproportion entre les renseignements fournis par les livres des Rois (un seul chapitre : 1 Rois 22) et ceux rapportés dans les Chroniques (4 chapitres) est surprenante. Dans le royaume du nord particulièrement impie et mal gouverné par les tristement célèbres Achab et Jézabel, deux ministères prophétiques sont spécialement importants : Élie et Élisée. Appelés, formés et envoyés par Dieu lui-même, ces deux prophètes accompliront plus de 20 miracles : 7 pour Élie et 14 pour Élisée (2 Rois 2 : 24 ; 5 : 27 ; 7 : 20), afin de convaincre le peuple de la nécessité de revenir à Dieu et de Le suivre Lui seul. « Combien de temps hésiterez-vous entre les deux ? Si l’Éternel est Dieu, suivez-le ; et si c’est Baal, suivez-le » (1 Rois 18 : 21).
            Les livres des Rois, qui nous relatent davantage les événements du nord du pays, se sont donc longuement intéressés aux actions menées par Élie et Élisée et à leurs démêlés avec les rois Achab, Joram, Jéhu et Joakhaz ; ces livres racontent brièvement la piété d’un roi de Juda tel que Josaphat (1 Rois 22).
            En revanche, les livres des Chroniques mettent en évidence la fidélité de certains rois qui ont régné à Jérusalem dans le respect des commandements de l’Éternel, comme David et Salomon. Ils mettent l’accent sur tous ceux qui ont recherché l’Éternel pour se confier en Lui et se conformer à ses instructions. Josaphat est de ceux-là (17 : 3) et il n’est pas étonnant que son histoire s’étende sur 4 chapitres.
            Le récit de son règne est captivant : il aime Dieu, Dieu l’aime et lui parle souvent. Pas moins de 4 prophètes sont envoyés à Josaphat pour le conseiller : Michée, Jéhu, Jakhaziel et Éliézer. La vie de Josaphat est une succession de hauts et de bas. Chaque fois qu’il sera en bas, Dieu, par ses messagers, le rappellera vers le haut. Précieuse grâce de Celui qui n’abandonne jamais les siens (Ps. 9 : 10).
            Nous aussi, nous passons sans cesse de victoires en défaites, alors que le Seigneur attend de nous plus de constance et de régularité. Nous devrions toujours accorder la même écoute attentive chaque fois que nous ouvrons la Bible pour la lire. Par elle, Dieu nous parle et continue à nous enseigner : « Dieu a parlé une fois ;… deux fois j’ai entendu ceci, que la force est à Dieu » (Ps. 62 : 11).

                                    • La piété de Josaphat (17 : 1-9)
            La recherche du seul vrai Dieu et le désir sincère de Lui plaire engendrent la bénédiction qui vient d’en-haut. C’est l’expérience enrichissante du jeune Josaphat lorsqu’il accède au pouvoir : il marche comme David, il recherche Dieu et applique ses commandements (v. 3-4). Josaphat se fortifie contre Israël (v. 1) et l’Éternel affermit son royaume et l’enrichit (v. 5). De telles bénédictions encouragent Josaphat à redoubler de zèle pour le Tout-puissant :
                  – Il grandit dans la connaissance de Dieu (v. 6) ;
                  – Il détruit les cultes idolâtres de Juda (v. 6) ;
                  – Il envoie des chefs, des lévites et des sacrificateurs dans son royaume pour enseigner le livre de la loi de l’Éternel (v. 7-9).
            Dans tous ses choix, Josaphat imite tous les grands hommes de foi qui l’ont précédé et qui ont vécu les promesses que Dieu leur avait faites, comme par exemple Josué à qui l’Éternel avait déclaré : « Que ce livre de la loi ne s’éloigne pas de ta bouche et médite-le jour et nuit… alors tu prospéreras » (Jos. 1 : 8).

                                    • La prospérité de Josaphat (17 : 10-19)
            Le gain d’une telle piété est considérable pour Josaphat et elle se traduit dans plusieurs domaines :
                  – La paix règne dans le royaume de Juda - aucune guerre avec les voisins (v. 10) ;
                  – Les ennemis (Philistins et Arabes) deviennent tributaires du roi Josaphat (v. 11) ;
                  – De grands travaux sont entrepris - châteaux et villes (v. 12) ; 
                  – Aucun problème de chômage ne se pose (v. 13) ;
                  – L’armée, forte et vaillante (v. 13), est composée de 1 160 000 hommes dans la capitale (v. 14-18) outre ceux des villes fortes de Juda (v. 19).
            Par son extraordinaire commencement dans la voie de l’obéissance au Dieu de ses pères, Josaphat nous fournit un remarquable exemple de foi à suivre. Au verset 16, Amasia fournit aussi un bon exemple en se donnant volontairement à l’Éternel. Plus tard, des chrétiens de Macédoine « se sont donnés eux-mêmes, d’abord au Seigneur » (2 Cor. 8 : 5).
            D’ailleurs, la Parole se plaît à souligner que « Josaphat alla grandissant jusqu’au plus haut degré » (v. 12).
            Puissions-nous aussi aller grandissant dans notre vie de foi comme :
                  – Samuel : « Le jeune garçon Samuel allait grandissant, agréable à l’Éternel et aux hommes » (1 Sam. 2 : 16) ;
                  – David : «  David allait grandissant de plus en plus ; et l’Éternel, le Dieu des armées, était avec lui » (2 Sam. 5 : 10).
            L’exemple suprême est celui du Seigneur Jésus : « L’enfant grandissait et se fortifiait, étant rempli de sagesse ; et la faveur de Dieu était sur lui » (Luc 2 : 40).

                        2. Les premiers manquements et leurs causes (18 : 1-3)

            « Ainsi, que celui qui croit être debout prenne garde de ne pas tomber » (1 Cor. 10 : 12). Une fois de plus, le bien-fondé d’une telle injonction est mis en évidence.
            Après un début de règne d’une qualité hors du commun, Josaphat arrive déjà au sommet de son pouvoir : beaucoup de richesses et de gloire (v. 1 ; 17 : 5).
            Néanmoins l’adversaire dont il s’était le plus méfié et contre lequel il avait pris ses précautions - « il se fortifia contre Israël » (17 : 1) - allait lui causer bien des tourments en exerçant sur lui beaucoup d’attraits. Josaphat se croyait certainement invulnérable… exactement comme les chrétiens de notre temps qui, trop sûrs d’eux à certains égards, négligent la recommandation solennelle du Seigneur lui-même : « Veillez et priez, afin que vous n’entriez pas en tentation ; l’esprit est prompt, mais la chair est faible » (Marc 14 : 38). Il n’y a rien en effet de plus dangereux en ce monde pour tout racheté du Seigneur que de s’estimer hors de danger. C’est précisément quand tout va bien (après une victoire spirituelle et ses heureuses conséquences) que l’on est le plus vulnérable et qu’il convient de se montrer très vigilant.

                                    • Des signes inquiétants
            
Tout se passait bien pour Josaphat : richesses et gloire (v. 1). Mais, tout à coup, apparaissent les premiers signes inquiétants d’un essoufflement spirituel :
                  – Mariage de son fils Joram avec une fille d’Achab, roi d’Israël (v. 1 ; 21 : 6). Josaphat est aveuglé par un beau mariage princier, de même rang social ;
                  – Visite officielle à Samarie ; réception fastueuse (v. 2) ;
                  – Coopération militaire avec Achab contre Ramoth de Galaad (v. 3).
            Après le lien affectif, c’est-à-dire le mariage, se noue le lien militaire en attendant, plus tard, le lien commercial (20 : 36).

                                    • La stratégie de l’Adversaire
            
Quelles leçons pouvons-nous tirer de ce fléchissement coupable ? L’adversaire de nos âmes utilise toujours la même stratégie (1 Jean 2 : 16) :
                  – La convoitise de la chair : le mariage est une chose trop sainte (Gen. 2 : 24) pour la considérer à la légère : « Ne vous mettez pas sous un joug mal assorti avec les incrédules » (2 Cor. 6 : 14), car ceux-ci entraînent presque toujours leur conjoint et leurs enfants dans l’incrédulité. Josaphat ne fera pas exception à cette règle et portera une lourde responsabilité concernant le désastre spirituel dans lequel son fils Joram est tombé (21 : 6).
                  – La convoitise des yeux : Satan use inlassablement de séduction pour attirer à lui et endormir les consciences. C’est au cours d’un repas de gala servi en son honneur à Samarie que Josaphat perd peu à peu tout contrôle spirituel sur sa position. Lentement mais sûrement, le diable fait une œuvre destructrice, « au bout de quelques années » (v. 2) quand la routine a anesthésié la piété.
                  – L’orgueil de la vie : une coopération militaire implique une connivence et un intérêt commun. Josaphat est complètement aveuglé quand il s’identifie à son hôte idolâtre : « Moi, je suis comme toi et mon peuple comme ton peuple » (v. 3). Josaphat pense peut-être effacer en partie les conséquences du schisme en Israël en s’alliant avec Achab. Certes, Achab et son peuple étaient leurs frères (des Israélites), mais ils avaient abandonné le vrai Dieu et sombré dans l’idolâtrie comme les nations. Le piège dans lequel tombe Josaphat est subtil et demeure d’actualité alors que tant de chrétiens de nom sont incrédules. Si nous nous trouvons dans une telle situation ambiguë, réveillons-nous de notre torpeur spirituelle : « Adultères, ne savez-vous pas que l’amitié du monde est inimitié contre Dieu ? Ainsi, quiconque voudra être ami du monde se constitue ennemi de Dieu » (Jac. 4 : 4)..

                        3. Le roi Josaphat et les prophètes (18 : 4-27)

                                    • Les prophètes corrompus (v. 4-11)
            Malgré une situation très compromise avec Achab, le roi Josaphat se souvient quand même de l’utilité de consulter l’Éternel avant d’entreprendre quoi que ce soit. Aussi demande-t-il à Achab de s’enquérir de la parole de l’Éternel (v. 4). Le roi d’Israël convoque alors pas moins de 400 prophètes qui sont à sa solde et qui le confortent dans son désir de monter contre Ramoth de Galaad (v. 5).
            Josaphat semble avoir alors un revirement de conscience : il se rend compte qu’aucun de ces 400 hommes ne parle véritablement au nom de l’Éternel et il demande à consulter un vrai prophète (v. 6). Achab est bien obligé de le lui concéder : il en est un qui dit la vérité (v. 15) ; c’est bien pour cela que Michée est haï (v. 7). Pendant qu’on l’envoie chercher, les faux prophètes, par la bouche de Sédécias, confirment à Achab qu’il sera victorieux (v. 8-11).
            La confusion est grande, car ces faux prophètes prétendent parler au nom de l’Éternel (v. 4, 5, 11, 12). Ne nous étonnons pas : les gourous des sectes modernes n’agissent-ils pas ainsi ? Dieu lui-même nous met en garde : « N’écoutez pas les paroles des prophètes qui vous prophétisent ; ils vous entraînent à des choses vaines, ils disent la vision de leur cœur, non celle qui sort de la bouche de l’Éternel » (Jér. 23 : 16). Par qui sont-ils donc animés ? Il s’agit d’un esprit de mensonge, donc de Satan lui-même : « Quand il profère le mensonge, il parle de son propre fonds, car il est menteur et le père du mensonge » (Jean 8 : 44).

                                    • Le prophète de l’Éternel (v. 12-27)
            C’est dans une telle situation caractérisée par le mensonge et la corruption d’une cour royale idolâtre qu’apparaît le courageux Michée. Achab l’a en aversion (v. 7) car Michée a toujours dénoncé le mal de son abandon de Dieu et sa conduite inqualifiable sous l’influence de son épouse Jézabel (1 Rois 21 : 25-26).
            Le messager qui l’accompagne essaie de convaincre Michée de confirmer l’annonce des prophètes (v. 12) mais un vrai prophète se doit de demeurer intègre : « Ce que mon Dieu dira, je l’annoncerai » (v. 13). Pas de compromis : la fidélité à Dieu est à ce prix ! Michée répond d’abord au sot selon sa folie (Prov. 26 : 5), non sans ironie, en répétant les paroles des faux prophètes, et Achab le comprend bien. Il adjure Michée qui lui dévoile alors son véritable message (v. 16). Israël va être sans berger : voilà la véritable cause ! Le roi Achab va périr et sa troupe dispersée reviendra en paix, chacun à sa maison.
            Les vrais porte-parole de Dieu sont souvent réprimés : non seulement Michée est frappé par Sédécias (v. 23) mais encore il est jeté en prison (v. 26). C’est le lot réservé à tous ceux qui désirent remplir fidèlement leur mission : « Si le monde vous hait, sachez qu’il m’a haï avant vous » (Jean 15 : 18), a dit le Seigneur aux siens. Jean le Baptiseur lui-même en a fait l’expérience (Matt. 14 : 1-2).

                                    • L’attitude amorphe de Josaphat
            
Le roi de Juda a obtenu ce qu’il avait réclamé (v. 6) ; il a entendu le prophète de l’Éternel et le message divin est clair (v. 16, 27). Il a vu Achab préférer suivre ses faux prophètes et opprimer le prophète de l’Éternel, malgré son adjuration solennelle. Il aurait dû réagir et refuser d’aller avec Achab, mais il semble pétrifié et incapable de prendre une décision.

                        4. Le roi Josaphat secouru dans la défaite

                                    • Le combat de Ramoth de Galaad (18 : 28-34)
                    – L’engagement
           
Sans attendre la réaction de Josaphat aux paroles de Michée, Achab prend l’initiative du départ pour Ramoth de Galaad, suivi par Josaphat qui n’ose pas rompre son engagement hâtif et imprudent (18 : 3) Si quelqu’un s’est ainsi engagé à la légère, qu’il se souvienne des instructions du livre des Proverbes (6 : 1-5).
            Achab se révèle alors sous son véritable aspect : peut-être averti que le roi de Syrie ne combattrait que contre le roi d’Israël (v. 30), il se déguise en simple combattant, laissant Josaphat dans ses vêtements d’apparat comme cible idéale pour l’ennemi (v. 29).
            Quiconque se déguise pour arriver à ses fins n’a pas la conscience tranquille et est animé par un esprit malin. Satan lui-même utilise ces artifices :
                . tantôt serpent rusé et tentateur dans le jardin d’Éden (voir Gen. 3) ;
                . tantôt ange de lumière (2 Cor. 11 : 14) ;
                . tantôt lion rugissant et dévorant (1 Pier. 5 : 8).
            Soyons attentifs aux attaques répétées de l’Adversaire, car il demeure très actif et motivé : il sait que le temps lui est compté. Pour le contrer, un seul mot d’ordre, résister : « Résistez au diable, et il fuira loin de vous » (Jac. 4 : 7). Et comment résister ? En prenant l’armure complète de Dieu afin de pouvoir, « après avoir tout surmonté, tenir ferme » (Éph. 6 : 13). Quand il s’agit de la séduction du péché, la Bible nous enseigne une autre issue : la fuite, peu glorieuse pour les hommes, mais salutaire quant à Dieu. Joseph, par exemple, s’enfuit de la maison de Potiphar pour son bien (Gen. 39 : 12). Ainsi il nous est recommandé de fuir en particulier :
                . la fornication (1 Cor. 6 : 18) ;
                . l’idolâtrie (1 Cor. 10 : 14) ;
                . les discours vains et profanes (1 Tim. 6 : 20) ;
                . les convoitises de la jeunesse (2 Tim. 2 : 22) ;
                . les disputes (Prov. 17 : 14).

                    – L’affrontement
            La bataille fait rage. L’étau se resserre autour de Josaphat trop visible aux yeux des Syriens qui l’encerclent (v. 31). La fin semble proche et inéluctable, quand soudain, poussé dans ses derniers retranchements, Josaphat utilise la seule arme qui peut encore le sauver : la prière. Dans un ultime sursaut de foi, Josaphat crie au secours vers le Tout-Puissant et instantanément « l’Éternel le secourut » (v. 31). Les Syriens considèrent alors leur méprise et abandonnent la poursuite de Josaphat (v. 32).

                    – Le dénouement
            L’homme incrédule utilise souvent cette expression proverbiale : Le hasard fait bien les choses. - Pour le croyant convaincu, le hasard n’existe pas. Même si c’est une flèche tirée à l’aventure qui blesse mortellement Achab (v. 33-34), nous comprenons que cette mort avait été déterminée par Dieu et annoncée par le prophète Élie (1 Rois 21 : 17-22). L’arc est tenu d’une main ferme ; la flèche est ajustée par Dieu lui-même (Ps. 7 : 12-13).
            Réalisons bien que rien n’arrive sans sa volonté : « Moi, l’Éternel, j’ai parlé : cela arrivera et je le ferai » (Ézé. 24 : 14). « Qui est-ce qui dit une chose, et elle arrive, quand le Seigneur ne l’a point commandée ? » (Lam. 3 : 37). L’Éternel avait décidé une fin misérable pour le plus mauvais roi qu’Israël ait connu (1 Rois 21 : 25-26) ; Achab mourut « et les chiens léchèrent le sang d’Achab, là où les prostituées se lavaient, selon la parole de l’Éternel qu’il avait prononcée » (1 Rois 22 : 38).

                                    • Conclusion
            
L’admirable grâce de Dieu est bien présente dans ce récit : Dieu secourt celui qui crie à Lui. Josaphat a été bien près de sa perte pour avoir choisi délibérément un chemin de désobéissance. Dieu laisse le roi infidèle s’enfoncer volontairement jusqu’à ce qu’il n’ait plus qu’un recours : le cri de détresse ! Alors Dieu entend, répond et intervient en faveur de celui qui s’abandonne à ses soins, comme autrefois son peuple souffrant en Égypte : « J’ai entendu le cri qu’il a jeté à cause de ses exacteurs… et je suis descendu pour le délivrer » (Ex. 3 : 7-8).

                                    • Le roi Josaphat en paix dans Jérusalem (19 : 1-11)
            Après avoir assisté impuissant à la défaite de Ramoth de Galaad et à la mort de son allié Achab, Josaphat rentre peu glorieux dans sa patrie. Cependant Dieu lui accorde la grâce de se retrouver en paix, dans sa maison, à Jérusalem (v. 1). Josaphat a sans doute pu dire dans son cœur, comme David en des circonstances analogues : « L’Éternel rachète l’âme de ses serviteurs ; et aucun de ceux qui se confient en lui ne sera tenu pour coupable » (Ps. 34 : 22).
            Retrouver le terrain de la communion avec le Seigneur, après une coupure passagère, est d’un grand profit pour l’âme altérée (Ps. 42 : 1-2) tant il est vrai que l’on peut dire alors, comme Asaph : « Pour moi, m’approcher de Dieu est mon bien » (Ps. 73 : 28).
            Cependant, après un égarement, Dieu tient à mettre les choses en ordre : il envoie le prophète Jéhu chez Josaphat pour distinguer entre le mal (v. 2) et le bien (v. 3). C’est encore un effet de la grâce divine. Ne perdons pas de vue ceci : « Il faut que nous soyons tous manifestés devant le tribunal du Christ, afin que chacun reçoive selon les actions accomplies dans le corps, soit bien soit mal » (2 Cor. 5 : 10). Car « Dieu amènera toute œuvre en jugement, avec tout ce qui est caché, soit bien, soit mal » (Ecc. 12 : 14).
            Josaphat comprend la leçon ; il s’applique à nouveau à honorer Dieu en lui ramenant son peuple :
                  – Il établit des juges dans tout le pays pour lutter contre la corruption et respecter la loi de Moïse (v. 4-7) ;
                  – Il rétablit tout l’appareil judiciaire à Jérusalem en désignant pour cette charge des lévites, des sacrificateurs et des chefs de pères qui sont revenus à Jérusalem (v. 8-10) ;
                  – Il répartit les responsabilités : Amaria pour les questions religieuses et Zéhadia pour les questions royales (v. 11a).
                  – Il exhorte son peuple par un précieux conseil : « Fortifiez-vous et agissez, et l’Éternel sera avec l’homme de bien » (v. 11b).
            Cette exhortation est toujours actuelle : « Celui qui fait le bien est de Dieu ; celui qui fait le mal n’a pas vu Dieu » (3 Jean 11).

                        5. La fin du règne de Josaphat

                                    • Les circonstances de la victoire sur les fils d’Amon et de Moab (20 : 1-4)
            Après son égarement à Ramoth de Galaad (18 : 28-34) et son redressement spirituel exemplaire (19 : 4-11), Josaphat est mis à l’épreuve afin que soit manifestée la qualité de sa foi (v. 1- 2). Il faut que « l’épreuve de votre foi - bien plus précieuse que celle de l’or qui périt… - se trouve être un sujet de louange, de gloire, et d’honneur » (1 Pi. 1 : 7).
            Quand lui parvient la nouvelle qu’une grande multitude s’approche pour lui faire la guerre, Josaphat ne se hâte pas pour rassembler une armée, mais il cherche en priorité conseil et secours de la part de l’Éternel (v. 3-4). Il sait que tout « secours vient d’auprès de l’Éternel qui a fait les cieux et la terre » (Ps. 121 : 2).

                                    • La prière de Josaphat (20 : 5-13)
            Il faut se tenir prêt (debout) pour la bataille mais en même temps s’en remettre aux soins de Dieu, dans la maison de l’Éternel : belle attitude du roi ! Et quelle prière (v. 5) ! Josaphat rappelle que lors de la conquête de Canaan, il n’y eut pas de conflit entre Israël et les Moabites, les Ammonites (v. 10), et les fils d’Ésaü (voir Deut. 2 : 4-19). Alors, pourquoi cette déclaration de guerre subite ?
            Nous devons retenir trois thèmes importants dans cette prière :
                  . La puissance et la force appartiennent à Dieu (v. 6) ;
                  . Dieu écoute et sauve quand on crie à Lui (v. 9) ;
                  . L’homme est incompétent face à la sagesse divine (v. 12) : « Nous ne savons ce que nous devons faire, mais nos yeux sont sur toi », s’écrie Josaphat, comme David autrefois : « Mes yeux sont continuellement sur l’Éternel ; car c’est lui qui fera sortir mes pieds du filet » (Ps. 25 : 15).
            Et quelle réunion de prière ! Tous sont présents : hommes, femmes, fils, petits-enfants (v. 13). Quel encouragement pour nos réunions de prière malheureusement délaissées dans beaucoup d’assemblées chrétiennes !… Retrouvons le goût et la nécessité de la prière collective comme au début de l’histoire de l’Église où « l’assemblée faisait d’instantes prières à Dieu pour Pierre » (Act. 12 : 5).

                                    • L’intervention du prophète (20 : 14-19)
            Les prophètes sont souvent utilisés par Dieu pour dénoncer un comportement infidèle, mais parfois aussi pour encourager. Ainsi Jakhaziel délivre un message plein d’assurance et d’espérance mettant en évidence l’attitude spirituelle par rapport aux dispositions pratiques : « Ne soyez pas effrayés, ne craignez pas » (v. 15, 17) ; « Cette guerre n’est pas la vôtre, mais celle de Dieu » (v. 15).
            Il faut se tenir là pour voir la délivrance de l’Éternel en affrontant l’ennemi sans crainte (v. 17).
            Moïse avait exprimé les mêmes certitudes en sortant d’Égypte : « L’Éternel combattra pour vous, et vous, vous demeurerez tranquilles » (Ex. 14 : 14).
            Ayant reçu une telle réponse pleine d’amour et de stimulation, Josaphat et les siens ne peuvent que s’incliner, adorer et louer l’Éternel, à forte voix (v. 18-19 ; Ps. 95 : 1-6).

                                    • Un combat singulier pour une victoire exaltante (20 : 20-30)
            En sortant vers le lieu assigné par Dieu pour qu’ils se présentent à l’ennemi, Josaphat comprend que Juda n’a pas à lutter les armes à la main mais la joie dans le cœur et la louange dans la bouche ! Il place des chantres en première ligne qui entonnent (v. 21-22) un psaume de triomphe et de louange : « Célébrez l’Éternel ! Car il bon ; car sa bonté demeure à toujours » (Ps. 136). Le résultat ne se fait pas attendre : l’Éternel combat à la place de son peuple ; Ammonites et Moabites s’entre-tuent (v. 22- 23). Pour Juda, c’est la victoire sans combat et le butin abondant (v. 24-25). Josaphat et les siens éprouvent alors la bénédiction divine, tant sur le champ de bataille dans la vallée de Beraca (v. 26) qu’à Jérusalem (v. 27). La campagne victorieuse se termine comme elle a débuté : au son des luths, des harpes et des trompettes (v. 28). Tout cela parce que le peuple avait eu confiance en Dieu qui a dirigé seul toute la manœuvre : « Car ainsi dit le Seigneur, l’Éternel, le Saint d’Israël : C’est en revenant et en vous tenant en repos que vous serez sauvés ; dans la tranquillité et dans la confiance sera votre force » (És. 30 : 15).

                                    • Les derniers manquements (20 : 35-37)
            Le triomphe, même sans combat, peut être grisant. D’autre part, on oublie si vite les leçons pourtant durement apprises. À la fin de sa vie, Josaphat est retombé dans ses travers : une seconde alliance avec un autre roi impie d’Israël, Achazia (v. 35), alors que la première s’était achevée si misérablement (18 : 28-34). De plus, Josaphat, au faîte de la gloire, a-t-il eu l’intention d’imiter Salomon par un commerce maritime florissant (v. 36) ? De toute façon cette association était vouée à l’échec. Éliézer ne manquera pas d’en tirer la conclusion et d’annoncer au roi négligent le jugement de Dieu : « L’Éternel a détruit tes œuvres » (v. 37). Il était impossible à l’Éternel de cautionner une collaboration entre l’un de ses serviteurs et un adorateur de Baal.
            Il en est de même pour nous et les mises en garde sont nombreuses dans le Nouveau Testament. : « Quelle participation y a-t-il entre la justice et l’iniquité ? ou quelle communion entre la lumière et les ténèbres… ou quelle compatibilité y a-t-il entre le temple de Dieu et les idoles ? » (2 Cor. 6 : 14-16)..
            Nous ferions bien de prêter attention à ces exhortations si nous ne voulons pas que nos initiatives, même les plus honorables, sombrent lamentablement…

                                    • La fin de Josaphat (20 : 31 à 21 : 1a)
            Le bilan de la vie de Josaphat est positif dans son ensemble (v. 30-31). D’une manière générale, même si des cultes idolâtres persistent en Juda (v. 33), Josaphat a été droit devant l’Éternel (v. 32). Dieu laisse de côté les fautes passées pour ne retenir que les actes de foi et le témoignage laissé parmi le peuple.
            L’histoire de Josaphat se termine alors par cette double constatation, souvent citée pour les rois fidèles :
                  . Tous ses actes ont été soigneusement enregistrés (v. 34) ;
                  . Il est enterré avec ses pères dans la ville de David (21 : 1).


2 CHRONIQUES 21 : Règne de Joram, cinquième roi de Juda

                        1. Un roi cruel (21 : 1b-4)

            Josaphat avait dû être un roi particulièrement riche et glorieux (17 : 5 ; 18 : 1) et ses enfants avaient été élevés dans le luxe et l’abondance : n’avaient-ils pas d’ailleurs reçu de leur père des cadeaux somptueux tels que de l’argent, de l’or, des choses précieuses et des villes fortes (v. 3) ?
            La Bible nous prévient de ne pas attacher notre cœur à de tels privilèges :
                  – « Les richesses ne profitent de rien au jour de la colère » (Prov. 11 : 4) ;
                  – « Celui-là tombe qui se confie en ses richesses » (Prov. 11 : 28) ;
                  – « Riches ! Pleurez… Vos richesses sont pourries » (Jac. 5 : 1-2).
            En fait, ces avantages matériels ont probablement produit sur le jeune Joram des effets pervers :
                  – Un esprit de supériorité : il était le premier-né, successeur désigné (v. 3) ;
                  – De l’orgueil : il s’établit, il s’élève, il se fortifie (v. 4) ;
                  – De la jalousie : il extermine ses 10 frères et des chefs d’Israël (v. 4).
            De privilégié qu’il était, Joram est vite devenu un meurtrier. Il fait partie de ces « riches… pleins de violence » (Mich. 6 : 12).

                        2. Un roi influençable (21 : 5-7)

            Roi à 32 ans (v. 5), marié à une fille d’Achab (v. 6), il a pu considérer dans sa jeunesse deux manières de gouverner :               
                  . Celle de son père Josaphat, dans la fidélité : « Il marcha dans la voie d’Asa, son père, et ne s’en détourna pas, faisant ce qui est droit aux yeux de l’Éternel » (20 : 32) ;
                  . Celle de son beau-père, Achab, dans l’impiété : « Certainement, il n’y eut point de roi comme Achab, qui se vendit pour faire ce qui est mauvais aux yeux de l’Éternel » (1 Rois 21 : 25).
            Joram choisit le mauvais exemple : rejeter Dieu et promouvoir l’idolâtrie (v. 11). Toutefois, si Joram ne réalise pas encore pour lui-même la portée catastrophique d’une telle décision, la grâce de Dieu brille de mille feux dans ce récit ténébreux et vient délicatement rappeler la pérennité des promesses divines en faveur de la maison de David (v. 7).
            Nous pouvons bien célébrer l’Éternel « car il est bon ; car sa bonté demeure à toujours » (Ps. 106 : 1) ; mais il convient aussi de nous placer chacun devant nos responsabilités à l’heure des choix importants de l’existence (écoles, études, loisirs, profession, habitation, mariage, amitiés, etc.). Écoutons le précieux conseil de l’Éternel : « J’ai mis devant toi la vie et la mort, la bénédiction et la malédiction. Choisis la vie afin que tu vives » (Deut. 30 : 19).
            N’imitons pas Joram qui, sous l’influence de son épouse idolâtre a préféré le chemin de la malédiction et de la mort… Son épouse Athalie était la petite-fille d’Omri (22 : 2), fille d’Achab (21 : 6). Elle l’a entraîné à faire le mal comme Achab l’avait été par son épouse, Jézabel. Athalie porte le même caractère sanguinaire et dénué de scrupules que Jézabel, qui est probablement sa mère, sans qu’on puisse l’affirmer,

                        3. Un roi désapprouvé (21 : 8-11)

            La révolte gronde dans le royaume de Juda pour une seule et unique raison : son roi a abandonné l’Éternel (v. 10).
                  – Un conflit armé est engagé contre Édom (v. 8-10a) ;
                  – Une opposition spirituelle est manifestée à Libna, ville lévitique de Juda, enlevée aux Cananéens par Josué (Jos. 12 : 15 ; 15 : 42 ; 21 : 13).
            Cet abandon officiel de l’Éternel prend des proportions fâcheuses : Joram construit des hauts lieux et entraîne Juda à s’y prostituer moralement (v. 11). (L’abandon de l’Éternel pour des idoles est comparé dans la Parole à la prostitution). En agissant de la sorte, il pousse l’Éternel à intervenir ; suite à un tel affront, la punition est inévitable : « Je punirai les princes et les fils du roi et tous ceux qui se vêtent de vêtements étrangers » (Soph. 1 : 8).

                        4. Un roi averti (21 : 12-15)

            Un message avait été rédigé par Élie. Il parvient à Joram alors que le grand prophète avait été enlevé au ciel plusieurs années auparavant (2 Rois 2 : 11). Cet avertissement, plus que solennel, comprend deux parties :
                  – Les reproches : abandon de l’Éternel; idolâtrie, meurtres (v. 12-13) ;
                  – Les conséquences : désolation dans Juda et la famille ; maladie et mort (v. 14-15).
            Cette prédiction va se réaliser point par point pour Joram. Une fois de plus, Dieu accomplit ce qu’il a dit et nous engage à accorder à sa Parole une attention toujours plus soutenue car, dit l’apôtre, « nous avons la parole prophétique rendue plus ferme, et vous faites bien d’y être attentifs (comme à une lampe qui brille dans un lieu obscur) » (2 Pi. 1 : 19).

                        5. Un roi puni (21 : 16-20)

            Joram ne tiendra pas compte de cet ultime avertissement d’un puissant prophète. Mais si l’on pèche volontairement après avoir reçu la connaissance de la vérité, il ne reste plus qu’une « certaine attente terrible de jugement » et « c’est une chose terrible que de tomber entre les mains du Dieu vivant ! » (Héb. 10 : 26-27, 31).
            La déchéance est rapide et implacable :
                  – Juda est envahi par les Philistins et les Arabes (v. 16) ;
                  – Jérusalem est pillée de tous ses trésors (v. 17a) ;
                  – Toute la famille du roi est emmenée en captivité sauf Joakhaz (Achazia), le plus petit de ses fils (v. 17b) qui deviendra roi (22 : 1). La grâce invariable de Dieu maintient un descendant de David sur le trône à Jérusalem (v. 7). Joram est frappé d’une maladie incurable qui l’entraînera vers la mort (v. 18-20).
            Après 8 années d’un triste règne marqué par une immoralité inqualifiable, Joram meurt sans être honoré :
                  – Il a poussé Juda à se prostituer (v. 11), mais « il s’en alla sans être regretté » (v. 20) ;
                  – Il fut enterré dans la ville de David, mais non dans les sépulcres des rois (v. 20).

                                    • Conclusion 
            
Nous pourrions caractériser son règne par ces quelques mots : « Tu as aimé le mal plus que le bien, le mensonge plus que la parole de justice… aussi Dieu te détruira pour toujours » (Ps. 52 : 3, 5).
            Quant à nous-mêmes, méfions-nous de toute mauvaise influence (comme celle qu’exerça Athalie sur le faible Joram) : « Ne vous y trompez pas : les mauvaises compagnies corrompent les bonnes mœurs. Ressaisissez-vous pour vivre dans la justice, et ne péchez pas » (1 Cor. 15 : 33-34).


2 CHRONIQUES 22 : Règne d’Achazia, sixième roi de Juda

                        1. Un roi miraculé (22 : 1)

            Près de 200 ans auparavant, par la bouche du prophète Nathan, Dieu avait fait des promesses à son fidèle serviteur David : « Ta maison et ton royaume seront rendus stables à toujours devant toi, ton trône sera affermi pour toujours » (2 Sam. 7 : 16).
             Un autre prophète, le Silonite Akhija, confirmera cette promesse à Jéroboam, à la fin du règne de Salomon, « afin qu’il y ait toujours une lampe pour David, mon serviteur, devant moi à Jérusalem, la ville que je me suis choisie pour y placer mon nom » (1 Rois 11 : 36).
            Ainsi, malgré la désobéissance et l’apostasie de nombreux descendants de David, Dieu a toujours maintenu pendant 4 siècles un témoignage en Juda. Tous ceux qui se sont succédés à Jérusalem sont d’une seule et même origine : le roi David.
            Nous en avons encore un exemple vivant avec Achazia. Joram, son père, avait très mal dirigé le royaume de Juda sur le plan spirituel (21 : 11) ; il subit une cuisante défaite de la part des Éthiopiens et des Arabes sur le plan militaire : tous ses biens sont confisqués et toute sa famille est décimée sauf le plus petit de ses fils, Joakhaz ou Achazia (21 : 17 ; 22 : 1).
            Ce dernier aurait dû être exterminé comme tous les autres mais Dieu, dans sa grâce, est encore intervenu pour maintenir intactes les réalités de ses précieuses promesses.

                        2. Un roi mal conseillé (22 : 2-4)

            Achazia n’a pas été capable de comprendre le privilège qui était le sien d’être le seul survivant de toute sa famille, selon le plan de Dieu. Il s’est montré tout autant incapable de discerner la volonté de Dieu parce que, en réalité, il a toujours été très mal conseillé :
                  – Par sa mère Athalie qui, dès son enfance, l’a éduqué dans la voie de l’impiété (v. 3), comme elle-même avait été instruite par Jézabel (1 Rois 18 : 19). La mise en garde précise de la loi de Dieu trouve ici toute son application (Deut. 7 : 1-6).
                  – Par son père Joram qui, durant toute son adolescence, ne lui aura donné que le pire des exemples, faisant ouvertement « ce qui est mauvais aux yeux de l’Éternel » (2 Rois 8 : 18).
                  – Par la maison d’Achab à laquelle il était lié par les liens familiaux et avec laquelle il va s’associer pour faire la guerre contre Hazaël (v. 4-5).
           Tous ces conseils furent désastreux :
                  – « Sa mère était sa conseillère à mal faire » (v. 3) ;
                  – Ceux de la maison d’Achab « furent ses conseillers… pour sa ruine » (v. 4).
            Sachons, avec le secours de l’Esprit, établir la différence entre « les hommes qui méditent l’iniquité et qui donnent de mauvais conseils » (Ézé. 11 : 2) et « le conseil de l’Éternel ; car c’est là ce qui s’accomplit » (Prov. 19 : 21).

                        3. Un roi égaré (22 : 5-9)

                                    • Vaincu par les Syriens
            
Achazia ne pouvait guère ignorer la mésaventure de son grand-père Josaphat lorsque celui-ci fit alliance avec Achab pour faire la guerre aux Syriens à Ramoth de Galaad (18 : 28-34). Seulement, il était aussi petit-fils d’Achab.
            Toujours est-il qu’il commet les mêmes erreurs :
                  – même allié : le roi d’Israël, Joram fils d’Achab ;
                  – même ennemi : le roi de Syrie, Hazaël ;
                  – même champ de bataille : Ramoth de Galaad ;
                  – même avertissement de Dieu : le roi d’Israël est blessé (v. 5).
            Achazia est prisonnier des mauvais conseils qu’il a suivis au lieu d’écouter la voix de l’Éternel. La sentence divine peut tomber : « Et ce fut, de la part de Dieu, la ruine complète d’Achazia » (v. 7).
            En fait, Achazia se compromet avec le roi Joram, blessé et malade (v. 7), il « descend » au lieu « d’élever » les yeux vers celui qui habite dans les cieux (Ps. 123 : 1).

                                    • Vaincu par l’Éternel
            
En descendant s’allier avec la maison d’Israël, Achazia est tombé dans un « règlement de comptes » décidé par Dieu pour retrancher la maison d’Achab (v. 7). Pour ce faire, Jéhu, fils de Nimshi, avait été oint et s’était acquitté avec méthode de sa tâche :
                  – il extermine la maison d’Achab et les sacrificateurs de Baal (2 Rois 10 : 1-28) ;
                  – il frappe à mort Joram et Achazia (2 Rois 9 : 11-29) ;
                  – il tue Jézabel (2 Rois 9 : 30-37).
            Ce Jéhu remplira tellement bien sa mission que Dieu en fera le dixième roi d’Israël ; mais il marchera, lui aussi, dans les péchés de Jéroboam (veaux d’or à Béthel et à Dan) (2 Rois 10 : 29).
            Quant à Achazia, l’histoire nous rapporte qu’avant d’être mis à mort, il essaya de se cacher à Samarie (v. 9). Cependant, il fallait que justice soit faite et elle le fut (v. 8). Il n’aura régné qu’un an ! Triste fin pour le roi siégeant à Jérusalem, la ville de la présence de Dieu, qui vient se cacher à Samarie, la ville impie !
            Lorsque Dieu a décidé une chose, il est inutile de nous cacher car Il nous retrouvera toujours pour accomplir la chose qu’Il a déterminée : « Un homme se cachera-t-il dans quelque cachette où je ne le voie pas ? dit l’Éternel » (Jér. 23 : 24).

                                    • Enterrement
            
Fait exceptionnel dans l’histoire d’Israël, les rois du nord (Joram) et du sud (Achazia) meurent le même jour. Achazia, tout en ayant été assassiné à Meguiddo (au nord) sera finalement ramené par ses serviteurs à Jérusalem pour y être enterré « dans son sépulcre, avec ses pères, dans la ville de David » (2 Rois 9 : 28). Ainsi donc, bien qu’ayant été un très mauvais roi, Achazia sera quand même l’objet de la grâce de Dieu qui le ramènera à Jérusalem. Ce seul honneur qui lui sera rendu, Achazia le devra exclusivement au fait qu’il était « fils de Josaphat qui rechercha l’Éternel de tout son cœur » (v. 9), comme Ézéchias, un autre roi fidèle, le fera plus tard (31 : 21).


2 CHRONIQUES 22 : 10 à 23 : 21 : Inter-règne d’Athalie, reine de Juda (841-835)

                        1. Une reine sans scrupules (22 :10-12)

            Athalie, femme de Joram, roi de Juda, l’avait toujours poussé au mal. En conséquence de cette impiété, les Philistins et les Arabes, envoyés par l’Éternel, avaient emmené en captivité les fils du roi (21 : 16-17). Seul était resté vivant (22 : 1) le plus jeune, Achazia, le propre fils d’Athalie, et celui-ci vient d’être assassiné par Jéhu (22 : 9). D’une dureté de cœur sans pareille, Athalie poursuit avec rage l’extermination de toute la descendance royale de Juda (v. 10) : petits-enfants, neveux et nièces, tous sont passés par le fil de l’épée ! Athalie n’éprouve qu’un désir : régner seule, au détriment de tout sens moral (Éph. 4 : 18-19).
            Rappelons-nous qu’à la naissance de Jésus, le roi Hérode agira avec la même folie vis-à-vis des enfants de Bethléem (Matt. 2 : 16).
            Cependant, Dieu est souverain et ne permet pas que la lignée qui conduit de David au Messie soit interrompue :
                  – La descendance royale est préservée : Joas, fils d’Achazia, est écarté du massacre (v. 11) ;
                  – Le Roi des Juifs qui vient de naître échappe à Hérode en fuyant en Égypte (Matt. 2 : 14).
            Athalie régnera 6 années (v. 12), mais elle subira la même condamnation que celle qu‘avait prononcée l’Éternel à l’égard de Jézabel (2 Rois 9 : 10).
            Les petits enfants ne sont-ils pas, du fait de leur innocence, précieux à l’Éternel ? S’attaquer à eux, ne revient-il pas à s’attaquer au Seigneur lui-même ? Dans l’évangile, Il a dit à ses disciples : « En vérité, je vous le dis : Dans la mesure où vous ne l’avez pas fait à l’un de ces plus petits, vous ne me l’avez pas fait non plus à moi. Et ceux-ci s’en iront dans les tourments éternels... » (Matt. 25 : 45-46).
            Tragique destinée que celle d’Athalie…

                        2. Une conspiration salutaire (23 : 1-11)

                                    • Joas, le miraculé
            
Alors qu’il aurait dû disparaître comme tous ceux de sa race, Joas garde la vie sauve grâce à la détermination de sa tante Jehoshabhath, fille du roi Joram et épouse du sacrificateur Jehoïada (22 : 11) qui réussit à le cacher pendant 6 ans, avec sa nourrice, dans sa chambre à coucher, dans la maison de Dieu (22 : 12).
            Athalie n’aurait jamais pu découvrir cette cachette car elle ne s’est probablement jamais intéressée au temple si ce n’est pour le dépouiller de tous ses trésors et ustensiles sacrés (24 : 7).
            Fallait-il une foi d’envergure et un courage à toute épreuve de la part de Jehoshabhath pour oser braver l’autorité de la reine mère, femme de son père ! Il lui fallait aussi un cœur engagé et la conviction de faire la volonté de Dieu.
            Ce sont souvent toutes ces qualités qui animent les femmes de foi : elles ont une grande sensibilité qui leur permet d’être plus proches du Seigneur sur le plan des affections et des engagements. Le Nouveau Testament nous en fournit plusieurs exemples :
                  – Le Seigneur révèle le mystère de l’adoration à une humble Samaritaine (Jean 4 : 23) ;
                  – Marthe et Marie reçoivent Jésus dans leur maison, le servent, écoutent sa parole et l’adorent (Luc 10 : 38-39 ; Jean 12 : 2-3) ;
                  – Plusieurs femmes ont accompagné et assisté Jésus de leurs biens (Luc 8 : 2-3) ;
                  – Ces femmes sont présentes à la mort et à la résurrection du Seigneur (Luc 23 : 49, 55-56) ;
                  – Jésus ressuscité se montre pour la première fois à Marie de Magdala (Jean 20 : 11-18).

                                    • La conjuration
            
Un jour ou l’autre, il faut prendre ses responsabilités. C’est la septième année du règne usurpé d’Athalie que Jehoïada intervient : il se fortifie, fait un pacte (v. 1), rassemble à Jérusalem les lévites et les chefs des pères (v. 2). Il fait alliance avec le roi Joas (v. 3) s’appuyant sur les promesses inaltérables de Dieu : « Voici le fils du roi régnera selon ce que l’Éternel a dit touchant les fils de David » (Ps. 89 : 34-37).

                                    • Des dispositions sont prises : tous pour un !
            
Le roi doit être l’unique objet de toute l’attention de tout un peuple, toutes classes sociales confondues (v. 4-7) : « Tout le peuple fera l’acquit de la charge de l’Éternel », décide Jehoïada qui donne les ordres en conséquence.
            Quand l’Esprit révèle clairement quelle est la pensée du Seigneur, alors celle-ci s’impose à tous sans exception pour l’accomplir.
            Tout se prépare activement (v. 9-10) et quand tout est prêt, le jeune roi est intronisé aux cris de : « Vive le roi ! » (v. 11). Quelle merveilleuse acclamation s’est fait entendre lorsque le roi, fils de David, est dévoilé à son peuple !
            Mais que sera-ce pour nous, là-haut, lorsque nous entourerons l’Agneau (Apoc. 5 : 12) ?

                        3. Une mort programmée (23 : 12-15)

            L’acclamation se fait entendre dans tout Jérusalem ; Athalie est attirée dans le piège (v. 12). La joie et la fierté sont pour les partisans du roi ; la frayeur et l’irritation sont pour la reine : « Conspiration ! Conspiration ! », s’écrie-t-elle (v. 13). Timide cri de détresse. Pour elle, il est trop tard. « La fin des méchants, c’est d’être retranché » (Ps. 37 : 38). Athalie, méchante femme (24 : 7) est mise à mort (v. 15).
            Toutefois, Jehoïada, dans une disposition pleine de révérence pour la sainteté du lieu, commande que le châtiment soit exécuté dehors : « Ne la mettez pas à mort dans la maison de l’Éternel » (v. 14). Le respect absolu des choses saintes est toujours apprécié du Seigneur : « La connaissance du Saint est l’intelligence. Car par moi tes jours seront multipliés et des années de vie te seront ajoutées » (Prov. 9 : 10-11).
            Gardons, nous aussi, dans le lieu où Il nous rassemble, le respect absolu pour le Seigneur : « La sainteté sied à ta maison, ô Éternel ! pour de longs jours » (Ps. 93 : 5).

                        4. Un regain spirituel bénéfique (23 : 16-21)

            L’ennemie du vrai culte ayant été éliminée (v. 21), Jehoïada peut ôter les autels d’idoles et rétablir le service dans la maison de Dieu « comme il est écrit dans la loi de Moïse » et « selon les directions de David » (v. 18). Ces dispositions ne peuvent qu’entraîner l’approbation de l’Éternel : la joie pour le peuple et la tranquillité pour Jérusalem (v. 21).
            On voit ici l’influence qu’exerce l’attitude de l’autorité établie sur la vie de tout un peuple. C’est pourquoi nous sommes exhortés à prier pour ceux qui nous gouvernent « afin que nous puissions mener une vie paisible et tranquille, en toute piété et honnêteté. Cela est bon et agréable devant notre Dieu sauveur » (1 Tim. 2 : 2-3).
            Mais lorsque l’autorité s’oppose à Dieu, comme l’a fait Athalie, « il faut obéir à Dieu plutôt qu’aux hommes » (Act. 5 : 29). La fidélité de Jehoshabbath et de Jehoïada a été récompensée


2 CHRONIQUES 24 : Règne de Joas, septième roi de Juda

                        1. Un début de règne prometteur (24 : 1-3)

            Joas a été le plus jeune roi de l’histoire de Juda : il monte sur le trône dès l’âge de 7 ans (v. 1). Inutile de dire qu’à cet âge, on est absolument incapable de diriger un pays. Joas a donc besoin d’être conseillé. Il est aidé par Jehoïada, le sacrificateur, dont le nom signifie « que l’Éternel connaît ».
            Les premières années de son règne sont encourageantes, mais la limite est déjà précisée : ce sera pendant « tous les jours de Jehoïada » (v. 2).
            En effet, l’attitude spirituelle de Joas sera conditionnée par la présence de Jehoïada à ses côtés :
                  – Tant que le sacrificateur dirigera Joas, celui-ci sera de ceux « que l’Éternel connaît » et il sera compté parmi ceux qui « étaient prompts comme des gazelles sur les montagnes » (1 Chr. 12 : 8) pour servir Dieu ;
                  – Dès que Jehoïada sera enterré (v. 16), le roi se tournera vers des pratiques idolâtres, malgré l’intervention des prophètes.
            Cette volte-face nous pose tout le problème de l’éducation de nos enfants :
                  – D’une part, il convient de les instruire selon les enseignements de la Bible : « Ces paroles… tu les inculqueras à tes fils » (Deut. 6 : 6-7). « Et vous, pères… élevez vos enfants dans la discipline et sous les avertissements du Seigneur » (Éph. 6 : 4) ;
                  – D’autre part, il n’est pas bon de les étouffer et de prendre toutes les décisions à leur place ; ils doivent entendre l’appel individuel que le Seigneur leur adresse : « Toi, suis-moi » (Jean 21 : 22), et « voler de leurs propres ailes » dans la vie chrétienne.
            Quand il s’est retrouvé seul, Joas n’a plus été capable de marcher droit : il avait perdu son maître à penser et son tuteur spirituel.

                        2. Influence bénéfique de Jehoïada (24 : 4-16)

            La principale réalisation de Joas a été de remettre en état le temple (v. 4) tout en s’appuyant sur Jehoïada qu’il désigne comme maître d’œuvre. Ce n’est pas pour rien que le nom du sacrificateur est cité une vingtaine de fois durant la vie de Joas (22 : 11 à 24 : 25).
            Il était temps de restaurer la maison de l’Éternel car depuis sa construction sous le roi Salomon, aucun travail n’y avait été entrepris. Pour en assurer le financement (v. 5), Joas demande alors à Jehoïada d’accélérer la récolte de fonds pour le sanctuaire (v. 6) selon le tribut de Moïse (v. 9 ; voir Ex. 30 : 11-16).
            Néanmoins, l’âge avancé du sacrificateur (v. 15) ne lui permettait plus de tout surveiller ni de tout diriger. « Il y a un temps pour toute affaire sous les cieux » (Ecc. 3 : 1-8). Il ne faut pas se croire indispensable jusqu’au dernier souffle : il faut savoir s’effacer au moment opportun, après avoir transmis ce que l’on a reçu à « des hommes fidèles » (2 Tim. 2 : 2). Jehoïada ne le verra pas, mais dès sa mort (v. 16), ce sera la déchéance spirituelle en Juda.
            Nous aussi, quoi que le Seigneur nous confie, nous devons reconnaître : « Quand vous aurez fait toutes les choses qui vous ont été commandées, dites : Nous sommes des esclaves inutiles » (Luc 17 : 10).
            Le récit met cependant en évidence la vie et l’œuvre remarquable de dévouement de Jehoïada :
                  – De l’argent est récolté en abondance (v. 11) ;
                  – Beaucoup d’artisans sont appelés à la réparation du temple (v. 12-13) ;
                  – De nouveaux ustensiles sont fabriqués (v. 14) car Athalie avait tout dévasté (v. 7) ;
                  – Les holocaustes sont offerts continuellement tous les jours (v. 14).
            Dieu permet qu’un honneur particulier soit rendu à Jehoïada qui est enterré « dans la ville de David avec les rois » (v. 16a). Nul doute que nous aimerions tous achever notre service avec la même mention que celle de Jehoïada : « Il avait fait du bien en Israël, et pour Dieu et pour sa maison » (v. 16b). Alors le Seigneur pourra nous dire à chacun : « Bien, bon et fidèle esclave ; tu as été fidèle en ce qui est peu, je t’établirai sur beaucoup : entre dans la joie de ton maître » (Matt. 25 : 21).

                        3. Mauvaise influence des chefs de Juda (24 : 17-18)

            Jehoïada était le garant spirituel de tout un peuple. Dès qu’il quitte la scène, le roi et ses juges ont vite fait de retomber dans leurs mauvaises habitudes : abandon de Dieu et idolâtrie (v. 18). Tout cela parce que Joas a écouté les chefs de Juda plutôt que Dieu (v. 17). Plus tard, Jérémie devra prédire à Sédécias qui refusait d’obéir à la parole de l’Éternel qu’on dirait de lui : « Tes familiers t’ont entraîné, ils ont prévalu sur toi » (Jér. 38 : 22). Danger toujours présent ! Recherchons les buts et les motifs de ceux dont nous écoutons la voix ; seul le bon Berger est digne d’être suivi : « Mes brebis écoutent ma voix, moi je les connais, et elles me suivent ; moi, je leur donne la vie éternelle » (Jean 10 : 27-28).

                        4. Intervention prophétique (24 : 19-22)

            Dans sa grâce, Dieu essaie, malgré l’éloignement des siens, de faire entendre sa voix, « mais ils n’écoutèrent point » (v. 19).
            Dieu doit alors agir selon les exigences de sa loi : son gouvernement reste inchangé. Un prophète, Zacharie, est chargé de prononcer publiquement la sentence divine (v. 20). Le principe n’a pas varié ; il est toujours en application de nos jours : « Si vous abandonnez l’Éternel, et si vous servez des dieux étrangers, alors il se retournera et vous fera du mal et vous consumera après vous avoir fait du bien » (Jos. 24 : 20).
            Devant de tels avertissements, puissions-nous nous engager sagement : « Nous servirons l’Éternel, notre Dieu, et nous écouterons sa voix » (Jos. 24 : 24).
            Ce n’est pas ce que les chefs de Juda ont décidé. Au contraire ! Zacharie est mis à mort, par ordre du roi, dans la maison de l’Éternel (v. 21). La qualité du message délivré coûte la vie au fidèle serviteur. Zacharie n’a pas été le seul (Act. 7 : 52) ! La responsabilité de Joas est ici totalement engagée : il tue Zacharie, le fils de Jehoïada. Et pourtant Jehoïada avait usé d’une si grande bonté envers lui (v. 22). Conduite odieuse de Joas qui montre la plus noire des ingratitudes !
            Zacharie meurt non sans réclamer vengeance (v. 22). Il sait que « l’âme des blessés à mort crie » (Job 24 : 12). Sa mort ne passera pas inaperçue et le Seigneur la rappelle lorsqu’Il parle de « tout le sang juste versé sur la terre, depuis le sang d’Abel le juste, jusqu’au sang de Zacharie, fils de Barachie (en réalité Jehoïada), que vous avez tué entre le temple et l’autel » (Matt. 23 : 35). Les Chroniques étant le dernier livre des écritures juives (Torah), Zacharie est donc bien cité par Jésus comme le dernier martyr, Abel étant le premier (Gen. 4 : 8).

                        5. Conséquences dommageables et fin du règne (24 : 23-27)

                                    • Invasion syrienne
            « Vous avez abandonné l’Éternel, et il vous abandonnera aussi » (v. 20), avait prévenu Zacharie. Le jugement s’accomplit : ce sont les Syriens qui sont chargés de faire justice (v. 24). Jérusalem est envahie et tous les chefs du peuple sont massacrés (v. 23) et déportés à Damas, tant il est vrai qu’Il « emmène captifs les sacrificateurs et renverse les puissants »(Job 12 : 19).

                                    • Mort de Joas
            
Les chefs du peuple ayant conspiré contre Zacharie (v. 21), c’est au tour des serviteurs du roi de conspirer contre Joas (v. 25) laissé malade par les Syriens et assassiné par les siens. La raison en est donnée : « à cause du sang des fils de Jehoïada ». Justice est faite !
            Joas a très mal terminé son règne alors qu’il avait laissé entrevoir beaucoup d’espoirs : il sera bien vite enterré dans la ville de David, maigre consolation, mais pas dans les sépulcres des rois alors que cette place a été donnée, à titre exceptionnel, à Jehoïada. Dieu refuse cet honneur à celui qui l’a tant déçu.


2 CHRONIQUES 25 : Règne d’Amatsia, huitième roi de Juda

                        1. Un roi inconstant (25 : 1-4)

                                    • Un manque de rigueur
            
Dans la présentation de ce roi, il y a une formule qui nous frappe par sa concision : « Amatsia fit ce qui est droit aux yeux de l’Éternel, non pas toutefois d’un cœur parfait » (v. 2). Ce fut bien là le caractère d’un roi faible, comme celui de bien des chrétiens : une bonne volonté, mais un engagement insuffisant ; un désir exprimé, mais une mise en œuvre déficiente.             C’est donc ainsi que peut se résumer le règne d’Amatsia :
                  – Bénédiction et prospérité quand le roi est fidèle à Dieu (v. 3-13) ;
                  – Réprobation et défaite quand Dieu est délaissé (v. 14-28).
            L’Éternel suivra d’ailleurs en parallèle les états d’âme d’Amatsia : « C’est en Dieu qu’est le pouvoir pour aider (victoire) et pour faire tomber (défaite) » (v. 8).
            Que tout fidèle, désireux de se consacrer au Seigneur, évite d’être « semblable au flot de la mer, que le vent agite et soulève… un homme double dans ses pensées, inconstant dans toutes ses actions » (Jac. 1 : 7-8).

                                    • Un acte positif
            Amatsia désire venger le meurtre de son père (24 : 25-27) et châtie les coupables (v. 3). Néanmoins, contrairement aux pratiques cruelles de l’époque, il agit selon la grâce de Dieu préconisée dans la Loi, ne rejetant pas la responsabilité des pères sur les fils (v. 4 ; Deut. 24 : 16). De grands prophètes tels que Jérémie et Ézéchiel reprendront ce thème : « On ne dira plus : les pères ont mangé du raisin vert et les dents des fils en sont agacées. Car chacun mourra dans son iniquité » (Jér. 31 : 29) et : « L’âme qui a péché, celle-là mourra. Le fils ne portera pas l’iniquité du père et le père ne portera pas l’iniquité du fils » (Ézé. 18 : 19-20).

                        2. Un roi obéissant (25 : 5-13)

                                    • L’homme propose
            
Amatsia lève une puissante armée (300 000 hommes d’élite) ; il l’équipe bien avec des piques et des boucliers (v. 5), mais son cœur hésitant lui fait engager 100 000 mercenaires du royaume d’Israël (v. 6). Les déboires de ses prédécesseurs - Josaphat par son alliance avec Achab (ch. 18), Joram, le mari d’Athalie fille d’Achab, et Achazia par son alliance avec Joram, roi d’Israël (ch. 22) – ne lui ont pas servi de leçon.

                                    • Dieu dispose
            
Dieu aurait pu se lasser à la suite de cette nouvelle transgression mais – grâce admirable – il envoie un inconnu, un homme de Dieu, parler au cœur du roi. Véritablement, il est l’Éternel « Dieu, miséricordieux et faisant grâce, lent à la colère, et grand en bonté et en vérité » (Ex. 34 : 6).
            Il appartient au prophète de rappeler le danger de s’associer avec Israël car Dieu n’est pas avec lui (v. 7-9). La réaction d’Amatsia est remarquable : il écoute le conseil divin et spontanément il l’applique (v. 10). Tels nous devrions toujours être : « Mettez la Parole en pratique, et ne vous contentez pas de l’écouter » (Jac. 1 : 22).
            La conscience tranquille, il part pour la bataille contre les fils de Séhir et en revient vainqueur (v. 11-12). Son obéissance lui procure le succès, même si les mercenaires qu’il a congédiés (v. 10) se vengent d’une manière lâche (v. 13).

                                    • Conclusion
            
Dieu n’apprécie jamais les mélanges : il veut toute la clarté chez ses enfants. La présence d’étrangers dans l’armée d’Amatsia aurait entraîné la défaite de Juda. Croyants, marchons comme des enfants de lumière, « éprouvant ce qui est agréable au Seigneur. N’ayez rien de commun avec les œuvres infructueuses des ténèbres » (Éph. 5 : 9-11).

                        3. Un roi désobéissant (25 : 14-24)

                                    • Première erreur : l’idolâtrie
            D’une manière tout à fait inattendue et paradoxale, alors que l’Éternel vient de lui accorder une importante victoire, Amatsia revient d’Édom avec des trophées (leurs dieux) qu’il se met à adorer à la place du vrai Dieu (v. 14). Amatsia semble oublier que « l’Éternel… est un feu consumant, un Dieu jaloux » (Deut. 4 : 24) et que la jalousie de l’Éternel est terrible : « C’est un Dieu jaloux et vengeur que l’Éternel ; l’Éternel est vengeur et plein de furie » (Nah. 1 : 2).

                                    • Deuxième erreur : l’esprit hautain
            
La colère de Dieu s’enflamme contre Amatsia (v. 15), mais Dieu n’intervient jamais sans prévenir ni annoncer les conséquences d’une désobéissance ou d’un éloignement. C’est pourquoi un second prophète est envoyé à Amatsia (v. 15) qui réagit alors avec orgueil et mépris (v. 16). C’en est trop ! La décision est irrévocable : « Je sais que Dieu a résolu de te perdre » (v. 16).
            Amatsia semble ignorer que « l’Éternel hait ces six choses et il y en a sept qui sont en abomination à son âme : les yeux hautains, la langue fausse… » (Prov. 6 : 16-17).

                                    • Troisième erreur : la guerre contre Israël
            Amatsia ne tient aucun compte de la déclaration du prophète et s’entête dans son indépendance : il déclare la guerre à Joas, roi d’Israël (v. 17). Par la bouche de son ennemi, Amatsia reçoit encore un dernier avertissement : « Reste dans ta maison : pourquoi… tomberais-tu, toi et Juda avec toi ? » (v. 18-19).
            Il n’y a pas de pire sourd que celui qui ne veut rien entendre. Autrefois, en Égypte, face à Moïse et Aaron, « le coeur du Pharaon s’endurcit et il ne les écouta point » (Ex. 7 : 13). Nous connaissons la fin du Pharaon… Ici, il en est de même, son endurcissement est constaté : « Amatsia n’écouta pas » (v. 20).
            Lecteurs, nous vous en supplions : N’empruntez pas le même chemin. « Pourquoi endurciriez-vous votre cœur comme les Égyptiens… ont endurci leur cœur ? » (1 Sam. 6 : 6). Au contraire, « aujourd’hui si vous entendez sa voix, n’endurcissez pas votre cœur » (Héb. 3 : 15)
            Une fois les avertissements méprisés, il n’y a plus de remède : le premier prophète lui avait déjà parlé de « tomber » (v. 8) ; le roi d’Israël le lui confirme (v. 19) ; c’est clair : Amatsia tombera ! La défaite est cuisante :
                  – Juda fuit face à Israël (v. 22) ;
                  – une brèche de 200 mètres est ouverte dans la muraille de Jérusalem (v. 23) ;
                  – le trésor du temple est pillé et emmené à Samarie (v. 24).

                        4. La fin (25 : 25-28)

                                    • La mort
            
Bien que vaincu, Amatsia survivra une quinzaine d’années à son vainqueur Joas (v. 25), mais dans quelles conditions ? Une conspiration s’élève contre lui ; il se réfugie lâchement à Lakis, à 45 kilomètres au sud-ouest de Jérusalem, où il est mis à mort (v. 27). Il sera enterré dans l’anonymat le plus complet (v. 28).
            Misérable fin d’un pauvre roi qui s’est endurci, refusant délibérément les appels de la grâce de Dieu !

                                    • La leçon
            
L’histoire d’Amatsia peut être celle d’un croyant qui, après quelques années de fidélité, retourne dans le monde, méprise ou oublie les bénédictions qui sont sa part.


D’après « Sondez les Écritures » (vol. 15)

 

À suivre