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LE DEUXIÈME LIVRE DES CHRONIQUES (10-16)

 

2 CHRONIQUES 10 à 12 : Règne de Roboam, premier roi de Juda
            1. La division du royaume – les circonstances
            2. La division du royaume – les conséquences
            3. Les trois années de bénédiction de Roboam
            4. Les 14 années difficiles de Roboam
            5. Le bilan du premier roi de Juda
2 CHRONIQUES 13 : Règne d’Abija, deuxième roi de Juda
            1. Un règne en demi-teinte (12 : 16 – 13 : 3)
            2. Un discours hautain (13 : 4-12)
            3. Une délivrance imméritée (13 : 13-20)
            4. Une fin précipitée (13 : 21-22)
2 CHRONIQUES 14 à 16 : Règne d’Asa, troisième roi de Juda
            1. Le début
            2. Le règne d’Asa à son apogée
            3. Le déclin rapide
 

2 CHRONIQUES 10 à 12 : Règne de Roboam, premier roi de Juda

                        1. La division du royaume – les circonstances

                                    • Introduction (10 : 1-5)
            Trois longs règnes de 40 ans chacun (Saül, David, Salomon) avaient donné au peuple d'Israël un aspect de stabilité et d'unité nationale. C'est ce que l'Éternel avait fait pour « son peuple » (2 Sam. 5 : 12). Mais le roi légitime pouvait-il maintenir l'unité par ses propres forces dès lors qu'il s'éloignait de Dieu avec son peuple déjà adonné à l'idolâtrie ?
            Ce sont, hélas, ces événements dramatiques qui nous sont relatés dans ce chapitre. Sitôt Salomon enterré à Jérusalem, son fils Roboam règne à sa place (9 : 31) et vient naturellement à Sichem pour y être officiellement intronisé et acclamé par tout le peuple.
            C’est sans compter sur un certain Jéroboam, un fort et vaillant homme, qui avait dû fuir en Égypte et avait trouvé refuge auprès du roi Shishak, car Salomon désirait le mettre à mort : Jéroboam n’avait-il pas « levé sa main contre le roi » ? (1 Rois 11 : 26b).
            Le prophète Akhija l’avait d’ailleurs révélé : « Ainsi dit l’Éternel, le Dieu d’Israël : Voici, j’arrache le royaume de la main de Salomon, et je te donne dix tribus » (1 Rois 11 : 31b).
            Nous pouvons comprendre ce déchirement du royaume d’Israël sous deux aspects complémentaires :
                  1 - Le gouvernement de Dieu (1 Rois 11 : 31-39). Le jugement de Dieu est sans appel, parce que la fin du règne de Salomon est ternie par l’adoration des divinités étrangères introduites par ses nombreuses épouses non-juives. En outre, le peuple dans son ensemble a abandonné les statuts divins (Deut. 6 : 14-15). Dieu divise Israël : dix tribus reconnaîtront Jéroboam comme roi.
            Cependant Dieu reste juste et fidèle dans son appréciation : à cause de la fidélité du roi David, de ses nombreuses promesses établies par serment (Ps. 89 : 35-37) et à cause de la ville de Jérusalem qu’il s’est lui-même choisie (Ps. 132 : 13-14 ; 50 : 2), une partie du royaume continuera à être administrée par les descendants du roi David.
            Les hommes peuvent bien considérer une telle division comme une catastrophe pour leur pays et une honte pour leur Dieu. Mais n’est-elle pas une conséquence inévitable de leur insupportable désobéissance ? Dieu lui-même pourra d’ailleurs le déclarer : « C’est de par moi que cette chose a eu lieu » (2 Chr. 11 : 4b).
                  2 - Le côté humain. L’expression : « Ton père a rendu notre joug dur » (10 : 4) permet de penser qu’il n’en avait pas toujours été ainsi (comp. 1 Rois 4 : 20 ; 9 : 22). Face à la revendication du peuple, Roboam demande un temps de réflexion, et prend conseil avant de répondre. Mais on ne voit pas qu’il se tourne vers l’Éternel avant de décider, et il va faire le mauvais choix. Plus tard, le prophète Jérémie, fort de son expérience, pourra décréter : « Ainsi dit l’Éternel : Maudit l’homme qui se confie en l’homme » (Jér. 17 : 5). Devant un choix aussi crucial quant à l’avenir de son royaume, Roboam a oublié un proverbe écrit par son propre père Salomon : « La crainte de l’Éternel est le commencement de la connaissance » (Prov. 1 : 7), avec toutes les heureuses conséquences qu’une telle attitude entraîne (Prov. 2 : 10-11).

                                    • La première erreur du roi Roboam (10 : 6-15)
            En réalité, l’histoire retiendra que « Roboam était jeune et craintif » (2 Chr. 13 : 7) et se trouve placé devant des avis contradictoires :
                  1 - Le conseil des vieillards (v. 6-7). Pleins de sagesse, ceux-ci orientent le roi vers davantage de bonté et d’affabilité afin que le rapport « dominant - dominés » se transforme en « aimant - aimés ». Ce n’est qu’à ce prix que le règne de Roboam sera viable.
                  2 - Le conseil des jeunes gens (v. 10-11). Pleins de fougue, ils proposent au contraire d’alourdir les charges et les sanctions dans un esprit d’orgueil et d’arrogance inconsidérés : « Mon petit doigt est plus gros que les reins de mon père » (v. 10) !
            Roboam, probablement peu affermi sur le plan spirituel par la fin décadente de la conduite de son père et par l’éducation donnée par sa mère, étrangère au peuple de Dieu (1 Rois 14 : 21, 31), fait le mauvais choix et opte pour la dureté (v. 13-14). Ce sera une erreur de jugement lourde de conséquences… Mais le récit des Chroniques met plutôt en évidence la souveraineté de Dieu, sa grâce et sa fidélité : « Le roi n’écouta pas le peuple, car cela était amené par Dieu, afin que l’Éternel accomplît sa parole qu’il avait dite par Akhija, le Silonite, à Jéroboam, fils de Nebath » (v. 15).

                                    • Conclusion
            
Chacun agit suivant sa propre inclination et en porte la responsabilité.
                  - Salomon a aimé des femmes étrangères, il a servi leurs idoles, attirant ainsi le châtiment de Dieu annoncé par Akhija, le Silonite, à Jéroboam.
                  - Au lieu de s’appuyer sur cette parole et d’attendre de l’Éternel qu’Il l’accomplisse, Jéroboam a excité l’animosité du peuple contre le fils de Salomon. En cela, il préfigure la rébellion qui s’élèvera contre Christ à la fin du royaume millénaire de justice et de paix parfaites.
                  - Le peuple tout entier, déjà enclin à l’idolâtrie, n’a pas su apprécier la prospérité que Dieu avait donnée par le moyen de Salomon.
                  - Les vieillards ont donné un sage conseil, bien en accord avec l’enseignement général de l’Écriture (Prov. 15 : 33), mais sans se référer à ce que Dieu avait déclaré par le prophète.
                  - Roboam et ses compagnons ont agi avec arrogance et dureté.
            La faute de Roboam était toutefois permise par Dieu « afin que l’Éternel accomplît sa parole » (v. 15). Dieu se sert de tout pour produire l’accomplissement de ses voies.

            Chacune de ces attitudes suggère pour nous un avertissement à l’heure des décisions tout au long de notre vie. Veillons d’abord à nous tourner habituellement vers le Seigneur par la Parole et par la prière pour être « remplis de la connaissance de sa volonté… pour marcher d’une manière digne du Seigneur » (Col. 1 : 9-10). Si nous devons prendre conseil, prêtons l’oreille, non à la « sagesse terrestre » mais à la « sagesse d’en haut » dont Jacques décrit les multiples qualités (voir Jac. 3 : 15-17). Et souvenons-nous, surtout s’il survient un conflit, que « Dieu résiste aux orgueilleux, mais il donne la grâce aux humbles » (Jac. 4 : 6).

                        2. La division du royaume – les conséquences

                                    • La sévérité du roi (10 : 16)
            Roboam a choisi de répondre avec dureté (v. 13 ; Lév. 25 : 46), n’étant pas agréable à la multitude de ses frères, ne cherchant pas le bien de son peuple et ne parlant pas pour la paix de toute sa race. Plus tard, aux jours de la déportation, Mardochée agira pour le bien et la paix (Est. 10 : 3).
            L’inévitable se produit alors, à la satisfaction d’un Jéroboam attentiste : chacun ne regarde plus qu’à soi-même, à sa propre maison ou à sa propre tribu, sans aucun souci de solidarité nationale et encore moins de communion fraternelle. N’étaient-ils pas tous des fils d’Israël ? « Chacun à ses tentes, Israël ! Maintenant, David, regarde à ta maison ! » (v.16b).
            À cause de la dureté du cœur de l’homme (Rom. 2 : 5-6), la rupture est consommée et la royauté déchirée : « Et tout Israël s’en alla à ses tentes » (v. 16c), c’est-à-dire : « Chacun pour soi ! ». Israël était presque revenu à un nouveau temps d’anarchie comme à la fin de la période des juges (Jug. 21 : 25). Par la grâce de Dieu, deux entités vont néanmoins se reconstituer, mais aussi, selon la justice divine, connaître une même destinée douloureuse : la destruction et la déportation :
                  1 - Au sud, le royaume de Juda regroupe les deux tribus de Juda et de Benjamin (11 : 12) autour de Jérusalem, la capitale. Il sera gouverné par la dynastie de David (Roboam et ses successeurs) de 931 à 586. La captivité à Babylone interviendra sous Nebucadnetsar.
                  2 - Au nord, le royaume d’Israël rassemble les dix autres tribus d’Israël autour de Sichem d’abord et de Samarie ensuite comme capitales. Il sera gouverné par Jéroboam et ses successeurs de 931 à 722. Il connaîtra la captivité en Assyrie sous Shalmanéser.

                                    • La seconde erreur du roi Roboam (10 : 17-19)
            Roboam avait prévenu qu’il ne tiendrait absolument pas compte du désir du peuple et qu’au contraire, il appesantirait leur joug (v. 14) : « Dans la bouche du fou est la verge d’orgueil » (Prov. 14 : 3). Son manque total de maturité spirituelle le pousse à mettre à exécution sa sentence. Quelle folie ! Il est bien vrai que « les fous méprisent la sagesse et l’instruction » et que « la ruine est près de la bouche du fou » (Prov. 1 : 7 ; 10 : 14).
            Avec une audace insensée, Roboam envoie vers ses compatriotes contestataires le préposé des levées en personne : Hadoram, sorte de percepteur d’impôts sur le plan national.
            Pour les partisans de Jéroboam, la coupe est comble. La provocation est évidente. Et la réaction ne se fait pas attendre : « Les fils d’Israël le lapidèrent avec des pierres, et il mourut » (v. 18).
            Roboam comprend alors que, s’il veut garder la vie sauve, il est urgent qu’il quitte Sichem, centre de son royaume perdu, pour s’enfuir vers le sud, à Jérusalem, car la révolte gronde…
            Le verset 19 conclut pudiquement ce qui demeurera pour Israël le commencement de la fin. L’hostilité était telle que le schisme était inéluctable. « Israël se rebella contre la maison de David ». Cette scission du royaume en deux fractions rivales l’affaiblira considérablement. Les événements ultérieurs seront la démonstration du jugement que Jésus prononcera environ mille ans plus tard : « Si un royaume est divisé contre lui-même, ce royaume-là ne peut pas subsister » (Marc 3 : 24).
            Effectivement, les deux royaumes divisés ne subsisteront pas. Toutefois, ce n’est pas leur division qui a entraîné leur ruine finale, mais pour chacun d’eux, l’obstination du peuple et de ses rois à abandonner l’Éternel et servir les idoles.

                                    • La troisième erreur du roi Roboam (11 : 1-4)
            Déçu par l’attitude séparatiste des tribus du nord et courroucé par l’assassinat de son ministre des finances, Roboam, de retour à Jérusalem, veut récupérer immédiatement par la force ce qui pourtant lui échappe inexorablement : le pouvoir ! Il aurait pu prêter attention à ce précieux conseil de son propre père Salomon : « Mieux vaut la sagesse que la force » (Ecc. 9 : 16). Au contraire, il lève une armée de 180 000 hommes pour faire la guerre.
            Dieu a toujours eu horreur des luttes fratricides. S’il a dû retirer une partie du royaume au fils de Salomon comme juste châtiment, il ne désire pas du tout que les fils d’Israël s’entre-tuent. Dieu envoie alors auprès d’un Roboam belliqueux son fidèle prophète Shemahia, homme de Dieu (11 : 2). Le message qu’il apporte à ce roi plein de dépit et de désir de vengeance est très clair : « Ne faites pas la guerre à vos frères » (v. 4).
            Le cœur du roi blessé est touché de plein fouet par l’appel de la grâce divine. La foi est réveillée : « La foi vient de ce qu’on entend - et ce qu’on entend par la parole de Dieu (Rom. 10 : 17). Soudain Roboam se souvient des paroles de la Loi que son père lui a sans doute inculquées : s’il écoute attentivement la voix de l’Éternel, il sera béni (Deut. 28 : 1-2) !
            Non seulement il comprend et accepte pour lui-même, mais il conduit les siens dans l’obéissance et la dépendance : « Ils écoutèrent les paroles de l’Éternel, et s’en retournèrent et n’allèrent pas contre Jéroboam » (v. 4b).
            La réaction de Roboam est belle à considérer : il refuse de revendiquer la part du territoire qui lui était due ; il renonce à se justifier, à revendiquer ses droits. Roboam ne cède pas à l’injuste Jéroboam et au peuple qui le suit ; il se soumet à Dieu et accepte sa discipline. Mais le renoncement engendre des fruits excellents. Le Seigneur accorde le centuple à quiconque accepte de tout quitter et de renoncer ainsi à ses aspirations les plus légitimes (Marc 10 : 29-30). Durant trois années Roboam en retirera force et bénédiction (11 : 17).

                        3. Les trois années de bénédiction de Roboam

                                    • Consolidation de son royaume (11 : 5-12)
            Roboam avait vu grand : il se voyait déjà héritier à part entière d’un immense royaume et de la gloire de son père Salomon.
            Au contraire, il lui faudra apprendre à vivre petit : il demeurera à Jérusalem (v. 5) et seules deux des 12 tribus, Juda et Benjamin seront à lui (v. 12).
            Lorsque nous acceptons notre petitesse devant Dieu, Il nous permet de vivre de grandes choses avec Lui :
                  - Les fils d’Israël, le plus petit de tous les peuples, seront aimés et délivrés par l’Éternel (Deut. 7 : 7-8).
                  - Gédéon, le plus petit de la maison de son père, sauvera Israël de la main de Madian (Jug. 6 : 14-15).
                  - David, humble berger dans la maison de son père, sera oint par Samuel (1 Sam. 16 : 11-13).
            Si nous reconnaissons humblement notre faiblesse, Dieu nous rend forts et vainqueurs : « Lorsque je suis faible, alors je suis fort » (2 Cor. 12 : 10).
            Roboam comprend qu’il doit se contenter de peu pour obtenir beaucoup : la foi honore Dieu et Dieu honore la foi. Le roi va s’attacher, dans un premier temps, à consolider son royaume sur deux plans :
                  1 - La fortification des villes : qu’elles soient de Juda ou de Benjamin, elles existaient déjà avant l’avènement de Roboam (voir Jos. 15). Roboam les transforme en forteresses, donnant à son royaume une certaine stabilité et à son règne une relative fermeté.
                  2 - L’organisation des approvisionnements : les places fortes maintenant fortifiées, toute une organisation sociale doit être mise en place (chefs, princes, surintendants) afin de veiller aux approvisionnements de nourriture (vivres, huile, vin) et d’armes (boucliers, piques). Roboam se révèle fort habile et actif dans l’élaboration et la réalisation de ces différents projets. Il a écouté Dieu. Il fait confiance à Dieu. Dieu le bénit. Dieu l’enrichit.
            Nous aussi, chrétiens, nous devrions goûter aux mêmes bienfaits que Dieu veut nous accorder si :
                  - nous nous fortifions dans le Seigneur et dans la puissance de sa force (Éph. 6 : 10) ;
                  - nous veillons aux approvisionnements spirituels réguliers : la méditation de la Parole de Dieu (Jos. 1 : 8) ;
                  - nous maintenons intacte cette nourriture pour l’âme : la « semence incorruptible » (1 Pi. 1 : 23) ;
                  - nous utilisons les armes célestes : revêtir « l’armure complète de Dieu » (Éph. 6 : 13-18).

                                    • Affermissement de la foi (11 : 13-17)
            Après avoir réorganisé son territoire dans le domaine administratif, Roboam voit affluer en Juda une foule de sacrificateurs et de lévites (v. 13) ainsi que des hommes et femmes de toutes les tribus d’Israël (v. 16).
            Tous désiraient sincèrement rechercher la présence de Dieu et vivre autour de Lui. Deux raisons majeures peuvent être évoquées pour expliquer cet important exode spirituel :
                  1 - La situation du temple de l’Éternel : C’est là qu’était la présence effective de l’Éternel, le seul Dieu au milieu de son peuple. Il n’y avait qu’un temple et il se trouvait précisément à Jérusalem, en Juda. Considérant alors une rupture politique irrémédiable entre le nord et le sud, beaucoup ont préféré abandonner tous leurs privilèges matériels, « banlieues et possessions » (v. 14) et rechercher le chemin de la bénédiction spirituelle : « Ils vinrent à Jérusalem pour sacrifier à l’Éternel, le Dieu de leurs pères » (v. 16).
            Cette démarche toujours actuelle consiste à donner la priorité au Seigneur : « Cherchez d’abord le royaume de Dieu et sa justice, et tout cela vous sera donné par-dessus » (Matt. 6 : 33).
                  2 - L’apostasie de Jéroboam : Dès le début de son règne, il se montre hostile à Dieu. Tout d’abord, « il bâtit Sichem (une nouvelle ville) dans la montagne d’Éphraïm » (1 Rois 12 : 25), manifestement en opposition à Jérusalem. Ensuite, il érige deux sanctuaires dédiés au culte du veau d’or : il en place un à Béthel et l’autre à Dan, proclamant que c’était ce dieu-là qui avait fait monter Israël hors d’Égypte (1 Rois 12 : 28-29) ! L’épisode dramatique relaté en Exode 32 semblait plus qu’oublié !
            De plus, il établit un sacerdoce composé de toutes pièces pour s’occuper de cette dévotion idolâtre, instituant même des fêtes nées de son imagination (1 Rois 12 : 31-33) et offrant lui-même l’encens (1 Rois 13 : 1).

            Quant à ceux qui ont tout abandonné pour venir à Jérusalem (v. 16), Dieu ne reste pas insensible à leur initiative : « Ceux qui cherchent l’Éternel ne manquent d’aucun bien » (Ps. 34 : 10). Cela se concrétise pour eux-mêmes comme pour leur entourage : « Ils fortifièrent le royaume de Juda, et affermirent Roboam » (v. 17).
            Au milieu de la division des tribus d'Israël, ils ont su prendre le chemin qui, les séparant de la fausse religion établie par Jéroboam, et au prix de douloureux sacrifices, les a ramenés vers le seul lieu où l'Éternel a fait « habiter son nom » (Deut. 12 : 11). N'est-ce pas un exemple qui, dans la décadence actuelle, encourage chaque croyant à rechercher le lieu où quelques-uns sont en vérité assemblés au nom du Seigneur ?
            Cette fidélité et ses heureuses conséquences n'ont, hélas, pas beaucoup duré : « pendant trois ans » (v. 17). Combien il nous est difficile de rester constants et persévérants dans la marche de la foi ! Et pourtant, avec le secours du Saint Esprit, c’est dans cette voie que nous devons nous engager comme les premiers chrétiens du jour de la Pentecôte qui « persévéraient dans la doctrine et la communion des apôtres, dans la fraction du pain et les prières » (Act. 2 : 42). Tels doivent encore être nos objectifs prioritaires, aujourd’hui comme hier.

                                    • Les premiers signes d’un déclin irréversible (11 : 18-23)
            1 - Polygamie. Élevé au milieu d’une cour composée des 700 femmes princesses et des 300 concubines auxquelles son père Salomon s’était attaché par amour (1 Rois 11 : 2-3), il n’a pas su discerner le piège spirituel qui a entraîné la ruine d’Israël : l’introduction des cultes idolâtres. Roboam prendra lui aussi 18 femmes et 60 concubines (v. 21).
            2 - Alliance peu recommandable : Roboam prend pour femme Maaca, fille d’Absalom (v. 21). Par conséquent, il s’allie par mariage à une maison rebelle du roi David (voir 2 Sam. 15-18). En cela, il manque de la plus élémentaire fidélité vis-à-vis de celui grâce à qui il règne en Juda (1 Rois 11 : 13).
            3 - Ascendance néfaste : « Le nom de sa mère était Naama, une Ammonite » (12 : 13), l’une des nombreuses femmes de Salomon (1 Rois 11 : 1). Les Ammonites comme les Moabites sont issus de relations incestueuses entre Lot et ses filles (Gen. 19 : 30-38), et ils ont toujours été des ennemis implacables des Juifs.
            4 - Roboam agit avec intelligence. L'Écriture relève ici cette prudence comme le Seigneur le fait dans la parabole de Luc 16 : « Le maître loua l'intendant malhonnête parce qu'il avait agi prudemment » (v. 8), mais Roboam paraît s'appuyer sur son intelligence plutôt que de se confier en l'Éternel, oubliant ainsi le conseil de son père consigné dans l'Écriture (Prov. 3 : 5). Il « voulait » faire roi Abija (v. 22), fils de Maaca qu'il « aima plus que toutes ses femmes » (v. 21). Où était en cela la recherche de la direction divine ?

                        4. Les 14 années difficiles de Roboam

            « Que celui qui croit être debout prenne garde de ne pas tomber » (1 Cor. 10 : 12).
            Roboam vient de passer trois bonnes années où tout semble avoir été favorable : il a été affermi personnellement et son royaume a été fortifié (11 : 17).
            Cependant, petit à petit, çà et là, quelques signes avant-coureurs annoncent un relâchement coupable de sa part et vont précipiter sa perte ; sa chute morale n’en sera que plus retentissante.

                                    • Le déclin spirituel (12 : 1, 5, 14-15)
            Peu à peu, Roboam abandonne « la loi de l’Éternel », que Dieu avait donnée à son peuple pour demeurer en communion avec lui. Pire, il entraîne tout le peuple avec lui (v. 1) ! Pourtant, « qui garde la loi est un fils intelligent » (Prov. 28 : 7). Dieu, connaissant le triste état moral de son peuple - « ce peuple m’abandonnera… et je les abandonnerai » (Deut. 31 : 16-17) - ne fera qu’appliquer ce qu’Il avait annoncé : « Vous m’avez abandonné, et moi je vous ai aussi abandonnés aux mains de Shishak » (v. 5) - ce pharaon de la 22e dynastie est appelé aussi Sheshonq ou Soshenq.
            Roboam « fit le mal ; car il n’appliqua pas son cœur à rechercher l’Éternel » (v. 14). En toutes choses, ce que nous recherchons gouverne notre cœur : que voulons-nous ? qui recherchons-nous ? « Qui recherche le bien, cherche la faveur, mais le mal arrive à qui le recherche » (Prov. 11 : 27). « Ceux qui me recherchent me trouveront » (Prov. 8 : 17), mais « malheur à ceux qui… ne recherchent pas l’Éternel » (És. 31 : 1) ! Roboam a fait le mauvais choix : il en paiera les conséquences car « une discipline fâcheuse attend celui qui abandonne le droit sentier » (Prov. 15 : 10).

                                    • Les guerres : (12 : 8-9, 15)
                  - Contre Shishak, roi d’Égypte
            
Les troupes ennemies, innombrables, disposent de chars et de cavaliers ; l’invasion est fulgurante ; toutes les villes fortes de Juda sont conquises et Jérusalem est assiégée la cinquième année du règne de Roboam (926-925) (v. 2-4). Le combat semble disproportionné et tourne court ; Roboam ne lutte même pas et il suffit à Shishak de monter contre Jérusalem et de piller la capitale. Triste constat pour le roi de Juda : ne manifestant aucune énergie spirituelle, il ne dispose d’aucune vigueur pour s’opposer à l’envahisseur et, de manière un peu lâche, il se laisse dépouiller de tout. « Shishak prit les trésors de la maison de l’Éternel et les trésors de la maison du roi ; il prit tout » (v. 9). Quelle déchéance pour le descendant de David !
            Quel contraste avec les champions de la foi énumérés dans le Nouveau Testament qui, « de faibles qu’ils étaient furent rendus forts, devinrent vaillants au combat, repoussèrent des armées étrangères » (Héb. 11 : 34) !

                  - Contre Jéroboam, roi d’Israël
            
Au début de son règne, Dieu avait dit à Roboam de ne pas faire la guerre à ses frères (11 : 4). On peut supposer que, pendant les trois premières années, Roboam a observé cette prescription divine. Mais la fin de son règne est entachée de tant d’erreurs, de laisser-aller et de désobéissances que nous ne sommes pas surpris de lire ce triste constat juste avant qu’il ne meure : « Et il y eut des guerres continuelles entre Roboam et Jéroboam” (v. 15).
            Roboam se trouve hélas au rang de ceux qui « heurtent contre la Parole en désobéissant ; c’est à cela aussi qu’ils ont été destinés » (1 Pi. 2 : 8).
            Puissions-nous, au contraire, nous montrer toujours obéissants : « Si je vous ai écrit, c’est aussi afin de connaître, à l’épreuve, si vous êtes obéissants en tous points » (2 Cor. 2 : 9) !

                        5. Le bilan du premier roi de Juda

            Malgré de nombreux signes évidents du manque de respect et de dépendance de Roboam à son égard, Dieu se plaît, dans un esprit de grâce insondable, à énumérer plusieurs détails de la fin de la vie du souverain, qui plaident en sa faveur.

                                    • Un sursaut salutaire (12 : 6-12)
            À l’occasion de la guerre contre Shishak, roi d’Égypte, le prophète Shemahia est à nouveau mandaté par Dieu pour expliquer à Roboam que c’est à cause de leur péché qu’une telle invasion s’est produite. C’est à ce moment que, chose bouleversante, « les chefs d’Israël et le roi s’humilièrent et dirent : L’Éternel est juste » (v. 6), provoquant un adoucissement de la colère de Dieu à leur égard (v. 7). Nous pouvons bien imiter ce sursaut spirituel qui fut bénéfique à Roboam et aux siens : l’expression spontanée d’une humiliation sincère. De tout temps, au cours de l’histoire de l’Église, tous ceux et celles qui ont pris humblement et honnêtement cette position d’humiliation devant leur Maître ont reçu bénédiction sur bénédiction : « Humiliez-vous devant le Seigneur, et il vous élèvera » (Jac. 4 : 10).
            Aujourd’hui, plus qu’hier, au seuil d’un troisième millénaire qui laisse l’humanité perplexe, la parole de Dieu nous encourage à rester humiliés : « Humiliez-vous... sous la puissante main de Dieu, afin qu’il vous élève quand le temps sera venu ; rejetez sur lui tout votre souci, car il prend soin de vous » (1 Pi. 5 : 6-7).
            Certes, nous devons bien reconnaître que nous éprouvons beaucoup de peine à nous humilier et à proclamer que « l’Éternel est juste » (v. 6). Dans nos familles, dans les assemblées locales, dans nos relations sociales, nous laissons des situations se détériorer plutôt que de reconnaître nos torts et demander pardon à Dieu d’abord, aux hommes ensuite…
            L’humiliation plaît au Seigneur et Il bénira celui qui la réalise (Jac. 3 : 6-10). Pour avoir réagi ainsi, Roboam et les siens obtiendront directement une faveur divine : « Je ne les détruirai pas ; je leur donnerai un peu de délivrance, et ma fureur ne se déversera pas sur Jérusalem » (v. 7). Nous sommes ensuite heureux de constater que la grâce de Dieu perdura : la colère de Dieu se détourna de lui, il ne le détruisit pas entièrement (v. 12a).
            De plus, malgré toutes les fautes dont Roboam s’est rendu coupable, Dieu veut même reconnaître : « Et aussi il y avait en Juda de bonnes choses » (v. 12b). L’Éternel, dans sa grâce immense, sa sagesse infinie et sa justice inaltérable, discerne parfaitement le mal et constate le bien en chaque homme. D’ailleurs, viendra un temps où « Dieu amènera toute œuvre en jugement, avec tout ce qui est caché, soit bien, soit mal » (Ecc. 12 : 14). Soyons donc vigilants, dans notre cheminement spirituel, à ne chercher qu’à Lui plaire dans tout ce que nous faisons. « Que l’amour soit sans hypocrisie ; ayez en horreur le mal, tenez ferme au bien » (Rom. 12 : 9).

,                                    • La mort (12 : 13-16)
            Après 17 ans de règne, Roboam s’éteint (v. 16). Tous ses actes ont été enregistrés (v. 15) :
                  - « les premiers » étaient d’une grande valeur aux yeux de l’Éternel parce qu’une grande confiance habitait le cœur du roi : « Et le roi Roboam se fortifia dans Jérusalem, et régna » (v. 13) ;
                  - « les derniers », beaucoup moins glorieux, ont entravé les relations entre Dieu et son peuple car « Roboam fit le mal ; car il n’appliqua pas son cœur à rechercher l’Éternel » (v. 14).
            Réalisons aussi chacun pour nous-mêmes que toutes nos actions sont connues du Très-haut car nous avons à faire à un Dieu qui est au courant de nos moindres faits et gestes : « Tu connais mon sentier et mon coucher, et tu es au fait de toutes mes voies » (Ps. 139 : 3). Puissions-nous Le glorifier dans nos vies !
            Dieu accorde une dernière faveur à Roboam dans sa mort, malgré les reproches rapportés au verset 14. « Il fut enterré dans la ville de David » (v. 16). En effet, Dieu avait décidé ceci : « Qu’il y ait toujours une lampe pour David, mon serviteur, devant moi, à Jérusalem, la ville que je me suis choisie pour y placer mon nom » (1 Rois 11 : 36).


2 CHRONIQUES 13 : Règne d’Abija, deuxième roi de Juda

                        1. Un règne en demi-teinte (12 : 16 – 13 : 3)

                                    • L’exemple
            
Le rappel de l’exemple de David (1 Rois 15 : 3-5) est caractéristique de l’esprit dans lequel les Chroniques des rois de Juda ont été rédigées. David aurait pu être parfait dans toutes ses voies et plaire entièrement à son Dieu : sa formation spirituelle, ses expériences et le début de son règne semblaient effectivement confirmer cette impression. Mais pas plus qu’aucun autre homme, David n’atteindra cette perfection sur la terre, « car nous faillissons tous à bien des égards » (Jac. 3 : 2). Cependant la grande différence entre David et la plupart de ses descendants, c’est que son cœur était engagé pour son Seigneur. Son affection pour son berger (Ps. 23 : 1) est telle que, chaque fois qu’il commet une faute - et il y en eut de très graves -, il revient vers Celui qu’il a offensé avec un cœur meurtri, contrit et repenti, demandant le renouvellement de sa seule raison de vivre : la communion intime et constante avec l’Éternel (voir Ps. 51). Ce n’est que par de telles dispositions de cœur et d’esprit que Dieu répond au désir exprimé dans l’humiliation : « J’ai effacé comme un nuage épais tes transgressions, et comme une nuée tes péchés : reviens à moi, car je t’ai racheté » (És. 44 : 22).

                                    • Le contre-exemple
            
Ce qui fut souvent vrai pour David lors de ses retours sincères, ne le sera pas pour Abija. Nous ne le voyons jamais prendre sur lui-même quelque écart de conduite et le confesser (ch. 13). C’est l’histoire d’un homme qui semble partagé entre piété et péché ; entre une certaine tradition religieuse (dont il se veut le défenseur) et une manière de vivre répréhensible (1 Rois 15 : 3). Abija veut revendiquer ses droits d’héritier du trône de David, sans éprouver le besoin de régler sa conduite devant Dieu comme David l’avait fait, et sans accepter le gouvernement de Dieu qui avait retiré 10 tribus au fils de Salomon.
            Élevé à la cour royale, Abija ne pouvait ignorer des informations qui auraient dû l’amener à demeurer en paix à Jérusalem plutôt que d’entrer en guerre contre Jéroboam :
                  1 - La prophétie d’Akhija à Jéroboam, du temps de Salomon, son grand-père, annonçait la division du royaume d’Israël (1 Rois 11 : 31).
                  2 - La confirmation de ce schisme par le prophète Shemahia à Roboam, son père : « C’est de par moi que cette chose a eu lieu » (2 Chr. 11 : 4).
                  3 - L’inefficacité des nombreuses tentatives de Roboam pour récupérer les 10 tribus perdues (12 : 15).
            Abija aurait dû prendre la peine de s’asseoir et de réfléchir avant d’agir (Luc 14 : 28), mais surtout de consulter Dieu avant de lever une armée deux fois plus nombreuse que celle de son père (11 : 1). Abija commence la guerre avec 400 000 hommes d’élite. Face à lui, Jéroboam range en bataille 800 000 hommes d’élite, forts et vaillants. Le conflit est inévitable, alors que Dieu avait dit à Roboam : « Ne faites pas la guerre à vos frères » (11 : 4).
            De la montagne de Tsemaraïm, Abija s’arroge le droit de faire la leçon à Jéroboam et à ses troupes ; il se présente comme le héraut de Dieu mais son cœur n’est pas droit devant lui.

                        2. Un discours hautain (13 : 4-12)

            Abija dresse un réquisitoire qui peut se résumer en ceci : « Vous êtes infidèles et nous sommes fidèles » ! Cette prétention s’exprime dans les versets 4 à 12 par l’emploi des pronoms personnels - « vous » une quinzaine de fois pour critiquer Israël, et « nous » une dizaine de fois pour honorer Juda. Il peut justement rappeler à Israël que :
                  - Dieu avait donné à David la royauté sur tout Israël pour toujours (v. 5).
                  - Jéroboam s’était révolté contre son seigneur, Salomon puis Roboam (v. 6)
                  - Des hommes de Bélial, c’est-à-dire eux-mêmes, l’avaient soutenu dans sa rébellion (v. 7). Bélial - « iniquité » ou « méchant » - désigne Satan lui-même ; ce mot est souvent utilisé dans la Parole de Dieu pour personnifier le mal (Deut. 13 : 13 ; Jug. 20 : 13 ; 1 Sam. 2 : 12 ; Job 34 : 18 ; Ps. 41 : 8 ; Nah. 1 : 11 ; 2 Cor. 6 : 15).
                  - Ils étaient devenus idolâtres, ayant chassé les sacrificateurs et les lévites (v. 8-9).
                  - Ceux de Juda, eux, n’avaient pas abandonné l’Éternel et maintenaient le seul vrai culte à Jérusalem (v. 10-12).
            Mais qui était Abija pour juger ainsi ses frères ? Il se prévaut du service fidèle des sacrificateurs et des lévites alors que lui-même pratique le péché (1 Rois 15 : 3). Si tout ce qu’il dit est vrai, il doit pourtant faire l’expérience qu’avoir raison ne suffit pas. Il faut qu’il prenne conscience de sa propre faiblesse en présence de l’adversaire.

                        3. Une délivrance imméritée (13 : 13-20)

            Pendant qu’Abija prononce son beau discours, l’adversaire tend une embuscade aux troupes de Juda complètement encerclées (v. 13). La tactique n’a pas varié d’un iota à l’égard des enfants de Dieu : « Votre adversaire, le diable, comme un lion rugissant, rôde autour de vous, cherchant qui dévorer » (1 Pi. 5 : 8).
            Soudain, les attaques fusent de toutes parts, devant et derrière (v. 14) et les hommes de Juda, se sentant pris à la gorge, n’ont qu’une seule ressource : crier à l’Éternel. Alors que le roi Abija, décontenancé, ne sait pas crier à Dieu, il y a encore en Juda des hommes qui s’appuient sur l’Éternel (v. 18) et des sacrificateurs fidèles qui sonnent des trompettes (v. 14).
            Malgré les défauts du roi Abija, Dieu répond selon sa grâce à ce cri de détresse et intervient en faveur de ceux qui l’invoquent : « Les fils d’Israël furent humiliés... et les fils de Juda furent affermis » (v. 18).
            Il en est encore de même pour nous aujourd’hui :
                  - Individuellement : « Invoque-moi au jour de la détresse : je te délivrerai » (Ps. 50 : 15).
                  - Collectivement : « Ils crièrent à l’Éternel dans leur détresse, et il les délivra de leurs angoisses » (Ps. 107 : 6).
            La grâce de Dieu s’étend de génération en génération : si Dieu a accordé une victoire imméritée au roi Abija, c’est à cause des promesses faites à la maison de David (1 Rois 15 : 4) et non en raison de la foi et de la fidélité de son arrière-petit-fils.
            Jéroboam avait reçu de Dieu la royauté sur les 10 tribus d’Israël, mais son état moral était bien plus grave que celui d’Abija, car il avait établi une religion idolâtre en disant : « Voici tes dieux, Israël, qui t’ont fait monter d’Égypte » (1 Rois 12 : 28), essayant ainsi de persuader les Israélites que rien n’avait changé dans leur culte. Le gouvernement de Dieu s’exerce sur lui avec rigueur : « L’Éternel le frappa, et il mourut » (v. 20b).

                        4. Une fin précipitée (13 : 21-22)

            Dieu a donné à Abija une victoire miraculeuse et lui a permis de recouvrer des villes qui appartenaient à Juda et Benjamin, notamment Béthel, le lieu où Dieu avait fait des promesses à Jacob, et dont Jéroboam avait fait un des centres de sa fausse religion.
            Malgré cela Abija ne se confie pas pleinement en l'Éternel. Son égoïsme reprend vite le dessus : s’il s’affermit, c’est uniquement pour sa gloire personnelle. Il tombe dans les travers de polygamie de son père (11 : 21) et son affermissement se résume en « 14 femmes, 22 fils et 16 filles » (v. 21). Le reste de ses actes est passé sous silence (v. 22). Il meurt rapidement après un court règne de trois ans (14 : 1).


2 CHRONIQUES 14 à 16 : Règne d’Asa, troisième roi de Juda

                        1. Le début

                                    • Le repos (14 : 1-7)
            Depuis la division du royaume entre le nord et le sud, le pays n’avait connu que guerres et conflits ; d’abord sous le règne de Roboam : « Il y eut des guerres continuelles entre Roboam et Jéroboam (12 : 15) et ensuite sous Abija : « Il y eut guerre entre Abija et Jéroboam » (13 : 2). Après la mort d’Abija, son fils Asa accède au trône et la grâce de Dieu se plaît à souligner les excellents débuts de son règne : « De ses jours, le pays fut en repos pendant dix ans » (v. 1).
            Devant les écarts commis par son père et son grand-père, Asa fait preuve d’une belle énergie spirituelle pour marcher dans les sentiers de la bénédiction (Jér. 6 : 16) :
                  - il abolit les cultes idolâtres (v. 3, 5) ;
                  - il recherche l’Éternel, médite et pratique sa loi (v. 4).
            Une telle position ne peut que plaire à Dieu qui lui accorde toute l’appréciation qu’elle mérite :
                  - « Asa fit ce qui est bon et droit aux yeux de l’Éternel, son Dieu » (v. 2) ;
                  - « Et le royaume fut tranquille devant lui » (v. 5).
            Le Seigneur ne nous propose rien de plus, ni rien de moins, pour goûter le vrai repos avec Lui : « Prenez mon joug sur vous et apprenez de moi, car je suis débonnaire et humble de cœur ; et vous trouverez le repos de vos âmes » (Matt. 11 : 29).
            Le pays étant en repos, Asa peut alors s’occuper librement de le consolider, tout en affermissant son pouvoir : il bâtit des villes fortes et les entoure de murailles, tours, portes et barres (v. 6-7). De tels petits détails ne sont jamais superflus dans la Parole de Dieu. Nous devons aussi prendre des dispositions spirituelles pour consolider notre vie de foi jusqu’en ses moindres détails :
                  - Des murailles suffisamment hautes et bouclées pour s’y sentir vraiment en sécurité ; l’Éternel n’est-il pas pour nous « un rocher, une forteresse… un lieu fort » (Ps. 31 : 2) ?
                  - Des tours, afin de discerner les ruses et les attaques de l’adversaire quand elles se préparent de loin ou de longue date (Ps. 91 : 5-6).
                  - Des portes pour qu’il n’y ait aucune communion possible entre la lumière et les ténèbres, ni aucune participation entre justice et iniquité (2 Cor. 6 : 14).
                  - Des barres afin de résister directement au diable lorsqu’il est tout près de nous : « Résistez au diable, et il fuira loin de vous » (Jac. 4 : 8).
            Asa entreprend cette politique de grands travaux tout au début de son règne, « pendant que le pays est devant nous », dit-il (v. 7). Il n’a, à ce moment-là, aucun autre souci et il peut donc se consacrer totalement à cette besogne. C’est pendant le temps de la jeunesse (alors que la vie est devant nous) que nous devons nous attacher à donner à notre foi des fondements sûrs et un système de fortifications adéquat. En effet, à cet âge, les grands soucis de la vie ne nous encombrent pas encore (hormis les études) et beaucoup de temps libre peut être employé utilement à la méditation de la Parole de Dieu. David, par exemple, peut en parler judicieusement : « Ô Dieu ! tu m’as enseigné dès ma jeunesse ; et jusqu’ici j’ai annoncé tes merveilles » (Ps. 71 : 17).
            De plus, Asa prend soin du trésor du temple : « Il apporta dans la maison de l’Éternel les choses saintes de son père et les choses que lui-même avait consacrées, de l’argent, et de l’or, et des ustensiles » (1 Rois 15 : 15). Une telle ferveur pour l’Éternel ne pouvait entraîner en retour que de riches bénédictions : les sept premiers versets de notre chapitre répètent trois fois le mot « repos » et deux fois le terme « tranquille », et le verset 7 se termine par cette expression : « Ils bâtirent et prospérèrent ».
            Recherchons la communion avec Dieu, la connaissance de sa volonté, et nous serons remplis de joie et de paix : « Bienheureux quiconque craint l’Éternel, et marche dans ses voies ! Car tu mangeras du travail de tes mains ; tu seras bienheureux, et tu seras entouré de biens » (Ps. 128 : 1-2). Il en est de même pour ceux qui désirent la paix de l’Assemblée : « Demandez la paix de Jérusalem ; ceux qui t’aiment prospéreront » (Ps. 122 : 6).

                                    • Le combat (14 : 8-15)
            C’est toujours lorsque les choses tournent bien et quand les événements semblent favorables qu’il faut se montrer vigilant. Le diable peut intervenir pour endormir les âmes et les détourner. Dieu lui-même peut tester la qualité de notre relation avec Lui : « La mise à l’épreuve de votre foi produit la patience », dit Jacques (Jac. 1 : 3).
            L’armée d’Asa comptait au total 580 000 hommes forts et vaillants (v. 8).
            Dieu permet alors que Zérakh, l’Éthiopien, engage le combat contre son roi fidèle ayant une armée d’un million d’hommes et 300 chars (v. 9).
            Asa réagit avec méthode et dépendance :
                  - il range son armée en bataille (v. 10) ;
                  - il s’en remet aux soins du Tout-Puissant (v. 11) ;
                  - il Le laisse agir seul et en priorité (v. 12) ;
                  - il poursuit et achève la bataille engagée par Dieu et remportée pour sa gloire (v. 13-15).
            Cette guerre qu’Asa doit subir lui rappelle certainement celle que son père avait engagée contre Jéroboam : la victoire sourira au petit nombre car Dieu a été invoqué (13 : 14-15).
            Asa exprime ici une belle certitude : « Aide-nous, Éternel, notre Dieu ! car nous nous appuyons sur toi… Que l’homme n’ait point de force contre toi ! » (v. 11). Son arrière-grand-père David ne disait-il pas déjà : « Demeure tranquille, appuyé sur l’Éternel, et attends-toi à lui » (Ps. 37 : 7) ?
            Asa vivait tranquille à l’intérieur de son royaume, grâce à Dieu (v. 5) et il témoignera de la même tranquillité face à l’ennemi extérieur pour être vainqueur : les Éthiopiens sont écrasés et le butin de guerre est considérable.

                        2. Le règne d’Asa à son apogée

                                    • Le message du prophète Azaria (15 : 1-7)
            Après l’attitude de dépendance montrée par le roi Asa, rapportée dans le chapitre précédent, Dieu veut l’encourager dans la voie de la perfection et de l’intégrité : Il lui envoie Azaria dont le début du message est d’une exceptionnelle importance : « Écoutez-moi ! » (v. 1). C’est toujours par là qu’il faut commencer : écouter. C’est d’ailleurs ce que Dieu recommande à son peuple après lui avoir répété les 10 commandements : « Écoute, Israël : L’Éternel notre Dieu est un seul Éternel. Et tu aimeras l’Éternel, ton Dieu, de tout ton cœur, et de toute ton âme, et de toute ta force » (Deut. 6 : 4-5).
            Le message du prophète Azaria tourne d’ailleurs autour de ces deux thèmes forts : écouter, aimer. Il est simple et logique : « L’Éternel est avec vous quand vous êtes avec lui ; et si vous le cherchez, vous le trouverez, et si vous l’abandonnez, il vous abandonnera » (v. 2). De tout temps, la bénédiction divine a toujours été le résultat d’un tel comportement :
                  - Être avec Dieu : « Approchez-vous de Dieu, et il s’approchera de vous » (Jac. 4 : 8).
                  - Le chercher : « Demandez, et il vous sera donné ; cherchez, et vous trouverez ; frappez, et il vous sera ouvert » (Matt. 7 : 7).
                  - Ne pas l’abandonner : « Si quelqu’un se retire, mon âme ne prend pas plaisir en lui » (Héb. 10 : 38).
            C’est pourquoi Azaria termine son discours sur une note pleine d’espérance : « Fortifiez-vous, et que vos mains ne soient point lâches ; car il y a une récompense pour ce que vous ferez » (v. 7).
            Le roi Asa est invité à persévérer dans sa fidélité envers l’Éternel. Malgré l’éclatante victoire que Dieu vient de lui accorder, il doit continuer à se fortifier dans la foi, mais une foi active : la récompense est à ce prix.
            Réalisons à notre tour que si nous aimons Dieu, c’est parce que Lui nous a aimés le premier (1 Jean 4 : 10).

                                    • Les conséquences de l’intervention du prophète (15 : 8-19)
                  - L’idolâtrie combattue
            
Après avoir vaincu l’ennemi venu de l’extérieur, l’Éthiopien Zérakh (14 : 13), Asa veut maintenant remettre de l’ordre à l’intérieur de son royaume. Il y a toujours un ennemi subtil et pernicieux : l’idolâtrie. Il restait beaucoup à régler car jamais les cultes païens n’avaient été complètement éradiqués de la terre d’Israël, même au temps de la glorieuse et irrésistible conquête du pays de Canaan par Josué ; lui-même avait pourtant mis les siens en garde : « Si vous retournez en arrière, et que vous vous attachiez au reste de ces nations… qui sont demeurées parmi vous…, sachez … qu’elles vous seront un filet, et un piège et un fouet dans vos côtés, et des épines dans vos yeux » (Jos. 23 : 12-13).
            Asa prend ses responsabilités et agit selon le cœur de Dieu aussi bien à l’égard de ses sujets que de sa propre maison :
                  . « Il fit disparaître les choses abominables de tout le pays » (v. 8) ;
                  . « Il ôta sa position de reine à Maaca, sa mère, qui était en réalité la grand-mère d’Asa ; elle était fille d’Absalom, femme de Roboam (11 : 20-21) et mère d’Abija (11 : 22). Maaca avait fait un simulacre pour « Ashère » (v. 16). Ashère, déesse des Phéniciens, appelée Astarté (ou Aphrodite dans la mythologie grecque), est associée à Baal comme divinité féminine cananéenne (Ex. 34 : 13 ; Jug. 2 : 13 ; 3 : 7). Quel courage a manifesté le roi Asa pour intervenir ainsi dans sa propre famille !
            En cela, il a montré qu’il était un bon surveillant des intérêts de Dieu. En effet, l’une des nombreuses qualités requises d’un surveillant est de savoir bien conduire sa propre maison : « Si quelqu’un ne sait pas conduire sa propre maison, comment prendra-t-il soin de l’assemblée de Dieu ? » (1 Tim. 3 : 5). Asa agit, en privé comme en public, avec le même zèle purificateur. Il est égal à lui-même. Dieu l’approuve.

                  - L’accueil des frères du nord
            
Alors que l’idolâtrie bat son plein dans le royaume d’Israël, au nord (1 Rois 12 : 28-33), la fidélité du roi Asa et sa hardiesse à remettre de l’ordre dans le vrai culte à l’Éternel provoquent le désir de se joindre à lui (v. 9).
            Ce que la force et la guerre n’avaient pas du tout pu accomplir (réunir Israël et Juda), la fidélité à la Parole de Dieu le réalise en vérité pour tous ceux qui ont à cœur la crainte de l’Éternel.
            Ainsi un second exode spirituel du nord vers le sud se produit (11 : 13, 16). Des compatriotes pieux des tribus d’Éphraïm, de Manassé et de Siméon viennent à Jérusalem (v. 10) pour y célébrer le seul vrai Dieu, comme au temps du prophète Samuel : « Si de tout votre cœur vous retournez à l’Éternel…, servez-le lui seul ; et il vous délivrera » (1 Sam. 7 : 3).

                  - L’expression de la reconnaissance (v. 10)
            Spontanément, tous ceux qui aiment l’Éternel se rassemblent à Jérusalem. Quelle joie ! « Je me suis réjoui quand ils m’ont dit : Allons à la maison de l’Éternel ! Nos pieds se tiendront dans tes portes, ô Jérusalem! » (Ps. 122 : 1-2).
            Ils y viennent pour offrir un sacrifice hors du commun : 700 bœufs et 7 000 moutons (v. 11) ! Quel acte de reconnaissance ! Nous aussi, « offrons donc, par [Christ], sans cesse à Dieu un sacrifice de louanges, c’est-à-dire le fruit des lèvres qui confessent (ou reconnaissent publiquement) son nom » (Héb. 13 : 15).
            La séparation du mal, un cœur entier pour Dieu et une foi sincère entraînent la louange à sa gloire.

                  – Un serment solennel (v. 12)
            Ils s’engagent ensemble à rechercher l’Éternel (v. 12) comme le prophète Azaria l’avait suggéré au roi Asa (v. 2). Heureux temps de ferveur et de chaleur spirituelles où l’on prend ensemble la décision de s’attacher au Seigneur !
            Heureux temps de bénédiction et de paix que celui du début de l’Église où « la multitude de ceux qui avaient cru était un cœur et une âme » (Act. 4 : 32). C’est ensemble qu’ils vivaient et grandissaient dans la foi chrétienne. C’est ensemble qu’aujourd’hui tous les vrais chrétiens devraient entourer et célébrer leur Seigneur et Maître.
            Il en découlerait, comme jadis, les mêmes bénédictions : « L’Éternel leur donna du repos tout à l’entour » (v. 15) car « tout ce qui nous est donné de bon et tout don parfait descendent d’en haut, du Père des lumières, en qui il n’y pas de variation ni d’ombre de changement » (Jac. 1 : 17).

                  – Le zèle pour la maison
            
David pouvait s’exprimer prophétiquement : « Le zèle de ta maison m’a dévoré » (Ps. 69 : 9). C’est probablement le même zèle qui a animé le roi Asa dont le cœur fut parfait (v. 17) et qui enrichit le temple de l’Éternel de dons somptueux (v. 18).
            Encore une fois, face à une telle générosité, Dieu ne peut s’empêcher de bénir : « Et il n’y eut point de guerre jusqu’à la trente-cinquième année du règne d’Asa » (v. 19). 35 années de paix… quel bonheur !
            Sachons suivre l’exemple d’Asa car des promesses y sont attachées : « Celui qui sème largement, moissonnera aussi largement. Que chacun fasse comme il l’a résolu dans son cœur, non pas à regret, ou par contrainte, car Dieu aime celui qui donne joyeusement » (2 Cor. 9 : 6-7). Soyons sensibles à la Parole de Dieu donnée par son Esprit comme Asa le fut à celle d’Azaria et à la prophétie d’Oded (v. 8).

                        3. Le déclin rapide

                                    • La cause (16 : 1-6)

                      - Les faits
            
Comment est-il possible qu’après avoir connu 35 années de paix (15 : 19), le règne du troisième roi de Juda finisse si mal et si vite ? Ce roi s’est montré d’une fidélité à toute épreuve, tant vis-à-vis des dangers extérieurs (l’Éthiopien Zérakh, ch. 14) qu’intérieurs (l’idolâtrie dans son royaume et dans sa propre maison, ch. 15). Pourquoi se laisse-t-il aller à une telle déchéance politique par un compromis avec le roi de Syrie, un étranger, et abandonne-t-il Dieu ?
            Le châtiment de Dieu s’exercera en le frappant de maladie.
            Il a suffi d’une réaction d’orgueil du roi d’Israël Baësha pour amener Asa dans un tel état. Ils étaient nombreux, en effet, ceux qui quittaient les tribus d’Éphraïm, de Manassé et de Siméon pour se réfugier à Jérusalem où le vrai Dieu était honoré (15 : 9-10). Blessé dans son amour propre, Baësha ferme les frontières de son royaume et bâtit une ville forte (Rama) pour empêcher toute nouvelle émigration du nord vers le sud (v. 1).

                      - L’intrigue
            
Vexé à son tour, Asa ne réagit pas sainement et, malgré son passé empreint de piété, il commettra deux erreurs :
                . Il se confie en un roi étranger plutôt qu’en l’Éternel (v. 3) ;
                . Il vide les trésors du temple et de son palais pour financer ce compromis (v. 2).
            Avant d’en arriver à une telle décision outrageante pour son Dieu, Asa aurait dû méditer l’un ou l’autre proverbe du grand Salomon : « L’homme qui fait des machinations, [l’Éternel] le condamne » (Prov. 12 : 2) ; « Ceux qui machinent du mal ne s’égarent-ils pas ? » (14 : 22)

                    - Les résultats
            
Sur le plan politique, l’initiative du roi Asa semble porter ses fruits :
.           Ben-Hadad, roi de Syrie, affaiblit la frontière nord-ouest d’Israël (v. 4) ;
                  . Baësha est obligé de parer au plus pressé : il fait cesser les travaux de Rama (v. 5) ;
                  . Asa s’empare des matériaux de Rama pour construire Guéba et Mitspa (v. 6).
            À vue humaine, Asa obtient gain de cause et paraît vainqueur. Mais un premier prophète, Azaria, l’avait averti : « Si vous abandonnez l’Éternel, il vous abandonnera » (15 : 2). Un second prophète, Hanani, sera mandaté par Dieu pour confirmer cette sentence. Tout gain visible peut masquer une perte spirituelle importante pour nous aussi.

                                    • L’avertissement  (16 : 7-10)

                  - Le message
            
Chaque fois que nous commettons une grave erreur d’appréciation, et que nous la traduisons en actes, Dieu est suffisamment juste et bon pour nous avertir des conséquences éventuelles. C’est ainsi que l’apôtre Paul tire souvent des leçons de l’histoire d’Israël dans ses écrits car « toutes ces choses leur arrivèrent comme types, et elles ont été écrites pour nous servir d’avertissement, à nous que les fins des siècles ont atteints » (1 Cor. 10 : 11).
            Le roi Asa s’enfermera dans son entêtement. Pourtant le message du prophète Hanani est clair et précis : sur qui s’appuyer ?
                  . Sur quelque grand de ce monde, et l’entreprise est vouée à l’échec (v. 7) ;
                  . Sur la puissance de Dieu qui amène toutes choses à bonne fin (v. 8).
            Un autre prophète, environ 300 ans plus tard, confirmera cette vérité : « Maudit l’homme qui se confie en l’homme et… dont le cœur se retire de l’Éternel ! » et : « Béni l’homme qui se confie en l’Éternel, et de qui l’Éternel est la confiance ! » (Jér. 17 : 5, 7).
            En effet, « l’Éternel se montre fort, en faveur de ceux qui sont d’un cœur parfait envers lui » (v. 9). De nos jours encore, la puissance de Dieu est toujours réservée à tous ceux qui désirent « demeurer attachés au Seigneur de tout leur cœur » (Act. 11 : 23).

                  - Le résultat
            
Asa ne saisira pas cette opportunité comme il l’avait pourtant expérimentée dans la guerre contre les Éthiopiens (14 : 11).
            Au contraire, dans le conflit avec Baësha, Hanani peut lui certifier qu’il a agi follement et que désormais il ne connaîtrait plus la paix (v. 10). La folie est toujours mauvaise conseillère : « La folie de l’homme pervertit sa voie, et son cœur s’irrite contre l’Éternel » (Prov. 19 : 3). « Ne vous y trompez pas : on ne se moque pas de Dieu ; car ce qu’un homme sème, cela aussi il le moissonnera » (Gal. 6 : 7).
            La réaction du roi est déplorable : il opprime quelques opposants. Il s’irrite contre Hanani, pire même, il l’emprisonne (v. 10) ! Hanani connaît le sort réservé par les incrédules à ceux qui parlent ouvertement de Dieu : « Ils mettront les mains sur vous et vous persécuteront… vous mettant en prison ; et on vous mènera devant les rois et les gouverneurs à cause de mon nom » (Luc 21 : 12).
            Les décisions inconsidérées prises par Asa nous prouvent que « l’irritation du fou se connaît le jour même » (Prov. 12 : 16). Quelle terrible déception n’a-t-il pas dû causer dans le cœur de tous ceux qui l’avaient suivi comme un seul homme pour se rassembler à Jérusalem et s’engager à rechercher l’Éternel (15 : 10, 12) !

                                    • La fin (16 : 11-14)
            Dans sa justice, Dieu se doit d’intervenir : « Vous m’avez abandonné… c’est pourquoi je ne vous sauverai plus » (Jug. 10 : 13). Asa a retiré sa confiance en Dieu. Dieu lui retire son aide.
            La fin est proche : les événements sont déjà enregistrés, « les premiers et les derniers » (v. 11). Le rédacteur des Chroniques mentionne ici, pour la première fois dans son récit, un livre particulier où les actes des rois sont enregistrés : « Le livre des rois de Juda et d’Israël » qui reparaîtra sous des titres divers (20 : 34 ; 24 : 27 ; 25 : 26 ; 27 : 7 ; 28 : 26 ; 32 : 32 ; 35 : 27 ; 36 : 8).
            Mais le pire doit encore se produire pour Asa : puisqu’il s’est rebellé, Dieu permet qu’il aille encore plus loin dans son obstination. Lui dont le nom signifie « médecin » devient gravement malade des pieds et malgré cet ultime appel de l’Éternel, Asa persiste dans son égarement : « Il ne rechercha pas l’Éternel, mais les médecins » (v. 12).
            Il est évident qu’il nous est recommandé de demeurer équilibrés dans la santé comme dans la maladie, même la plus grave qui soit. Même si le mal dont il souffrait était « extrêmement grand » (v. 12), n’imitons pas la réaction d’Asa et de tant de chrétiens qui abandonnent la prière pour se réfugier essentiellement dans des diagnostics médicaux ou des méthodes thérapeutiques souvent inefficaces. Souvenons-nous que Dieu donne aux médecins l’intelligence pour nous soigner, mais qu’en définitive, Dieu seul nous guérit selon son bon vouloir car « c’est lui qui… frappe et ses mains guérissent » (Job 5 : 18).

                                    • Conclusion
            
Finalement, même si les trois dernières années de sa vie ont assombri considérablement sa vieillesse, Asa demeure dans sa mort l’objet de toute la grâce divine : on l’enterra dans la ville de David, au milieu d’une très grande abondance d’aromates (v. 14). Manifestement, une grande partie du règne d’Asa (35 ans) avait plu à Dieu qui désirait en marquer le souvenir le jour de sa mort.


D’après « Sondez les Écritures » (vol. 15)

 

À suivre