POUR MIEUX COMPRENDRE LA FOI CHRÉTIENNE (3-4)
CHAPITRE 3 - Sûreté et sanctification
QUESTIONS
CHAPITRE 4 - La Loi et la grâce
QUESTIONS
CHAPITRE 3 - Sûreté et sanctification
Quand Dieu a appelé Israël hors d’Égypte, la première chose qu’Il a faite a été de le mettre en sûreté vis-à-vis du jugement, en l’abritant sous le sang de l’agneau égorgé. Ensuite, Il a mis à part, sanctifié, tous les premiers-nés qui avaient été épargnés. Le chapitre 12 de l’Exode montre comment ils ont été mis en sûreté, et le chapitre suivant commence par cet ordre de l’Éternel à Moïse : « Sanctifie-moi tout premier-né ».
L’Ancien Testament nous donne un type de ces deux choses et le Nouveau Testament leur réalisation spirituelle. Là aussi, la sûreté et la sanctification sont de nouveau reliées. En Jean 17, par exemple, le Seigneur Jésus a parlé de la sûreté des siens. Quant au passé, Il dit : « J’ai gardé ceux que m’as donnés » (v.12). Quant au futur, Il demande : « Père saint, garde-les en ton nom que tu m’as donné, afin qu’ils soient un comme nous » (v. 11). Puis, juste après, Il prie pour leur sanctification (v. 17, 19).
Ces versets nous montrent que Dieu désire que le croyant soit en sûreté et soit sanctifié. Pour comprendre la relation exacte qui existe entre la sûreté et la sanctification nous devons connaître la signification scripturaire de ces termes, et de quoi chacun d’eux dépend. Ces deux choses ne doivent ni être confondues, ni devenir deux bénédictions distinctes, bien qu’elles puissent éventuellement être séparées par des années d’expérience.
Le mot « sûreté » n’offre pas de difficulté particulière. Quant au mot « sanctification », il peut en être autrement. Il n’y a pas beaucoup de mots des Écritures plus mal compris que celui-là.
Pour certains, la sanctification c’est tout simplement prendre une attitude moralisatrice. Ce mot ne signifie vraiment rien de cela, ni même devenir très saint, si ce n’est en un sens secondaire. Le sens fondamental de sanctifier est « mettre à part » – être séparé des utilisations ordinaires pour être propre pour le service et le plaisir de Dieu. Par exemple : « … tu oindras l’autel… et tu sanctifieras l’autel… tu oindras la cuve… et la sanctifieras » (Ex. 40 : 10-11). « Je [Jésus] me sanctifie moi-même pour eux » (Jean 17 : 19). « Sanctifiez le Seigneur - le Christ - dans vos cœurs » (1 Pi. 3 : 15).
Dans quel sens un objet de bois ou de métal est-il sanctifié ? Il ne peut pas être rendu saint dans le sens ordinaire de ce mot. Les objets inanimés n’ont aucun caractère moral. Ils peuvent, cependant, être solennellement mis à part pour un usage divin. Moïse a ainsi mis à part l’autel et la cuve, et ils ont été sanctifiés ou rendus saints, selon l’utilisation de ce terme par l’Écriture.
Comment pouvons-nous concevoir que Dieu lui-même ou le Seigneur Jésus soient sanctifiés, eux, dans la présence desquels les anges se voilent la face en criant : « Saint, saint, saint, est l’Éternel des armées ? » (És. 6 : 3).
Le Seigneur Jésus s’est mis à part, dans le ciel, pour notre bien, et nous pouvons mettre Dieu lui-même à part dans nos cœurs, en lui donnant toujours la place suprême et l’honneur qui Lui reviennent de droit.
Ainsi, pour nous croyants, le mot « sanctification » a seulement cette signification fondamentale. Exode13 : 2, prouve que la sanctification, c’est le fait que Dieu réclame pour Lui-même ceux qu’Il a mis à l’abri du sang de Christ. Nous sommes de ce fait séparés, ou mis à part, pour le plaisir et le service de Dieu.
Cependant, nous devons soigneusement noter que, pour nous, la sanctification a deux aspects :
- le premier est absolu et concerne notre position - c’est un acte divin par lequel nous commençons notre carrière chrétienne ;
- le deuxième est pratique et progressif - il continue et s’approfondit pendant toute notre vie sur la terre.
Les Écritures qui disent que le croyant est déjà sanctifié, font naturellement allusion au premier aspect. Par exemple, Paul, écrivant aux Corinthiens, s’adresse « aux sanctifiés dans le Christ Jésus » (1 Cor. 1 : 2). Et il leur dit encore : « … mais vous avez été lavés, mais vous avez été sanctifiés, mais vous avez été justifiés au nom du Seigneur Jésus, et par l’Esprit de notre Dieu » (1 Cor. 6 : 11). Ce sont des affirmations étonnantes, parce que les chrétiens de Corinthe étaient, à bien des égards, très blâmables. Ils n’avaient pas progressé dans la sanctification pratique, et pourtant l’apôtre n’hésite pas à leur rappeler, qu’au nom du Seigneur Jésus et par l’Esprit de Dieu, ils avaient été sanctifiés tout aussi réellement que lavés et justifiés. Ils avaient été mis à part pour Dieu.
En Hébreux 10 nous lisons aussi : « Par une seule offrande, il a rendu parfaits à perpétuité ceux qui sont sanctifiés » (v. 14). Qui sont ceux qui sont sanctifiés ? Sont-ils des croyants qui ont fait des actes de sainteté spéciaux ? – Non. Ce sont tous les chrétiens sans distinction : ils sont mis à part pour Dieu en vertu du sacrifice de notre Seigneur Jésus Christ.
Mais il y a d’autres passages où la sanctification est présentée comme une chose à accomplir et à désirer. Nous avons lu : « Car la volonté de Dieu, c’est votre sainteté » (1 Thes. 4 : 3). « Christ a aimé l’assemblée et s’est livré lui-même pour elle, afin qu’il la sanctifie » (Éph. 5 : 25-26). « Si donc quelqu’un se purifie de ceux-ci (les vases à déshonneur), il sera un vase à honneur, sanctifié, utile au maître, préparé pour toute bonne œuvre » (2 Tim. 2 : 21).
Dans ces versets, bien que la sanctification ait toujours le sens de mise à part, elle est clairement considérée comme une chose que Dieu désire pour son peuple ; comme une chose que Christ - non pas a fait dans le passé, mais fait pour son Église aujourd'hui ; comme une chose que nous devons rechercher individuellement, et qui, au lieu d'être déjà reçue par un acte d'amour de Dieu, sera réalisée si nous répondons aux enseignements divins. En un mot, c'est une sanctification pratique et progressive.
Maintenant voyons ce qui relie ces choses. Nous pouvons dire sans risque d'erreur que, dans l'Écriture, tout est lié à l'infinie valeur de la Personne et de l’œuvre de réconciliation opérée par Christ et à sa puissance pour nous garder. Nos actes après la conversion, si importants soient-ils à leur place, n'ajoutent rien à notre sainteté pratique.
En Égypte, en cette nuit fatidique, si le chef de famille avait cloué un papier sur le linteau de la porte, relatant l'excellence du caractère de son fils ou de ses progrès en sainteté dans son comportement, son fils premier-né n'aurait pas été épargné. La sûreté de chaque aîné dépendait seulement du sang versé et de rien d'autre. Ainsi en est-il pour nous. Notre sûreté, la rémission de nos péchés et notre justification dépendent entièrement du sang précieux de Christ. Nous sommes pardonnés « par son nom » (Act. 10 : 43), nous sommes justifiés « par son sang » (Rom. 5 : 9).
Mais de quoi la sanctification dépend-elle ? Quant à la position, elle est fondée sur l’œuvre de Christ. Par sa seule offrande nous sommes sanctifiés. Elle est également liée à l'Esprit Saint. Nous sommes « élus… en sainteté de l'Esprit » (1 Pi. 1 : 2). Par l'Esprit nous sommes nés de nouveau, et finalement, en croyant la vérité, nous sommes scellés par ce même Esprit. C'est en vertu de tout cela, que nous sommes mis à part pour Dieu.
Dans son aspect pratique et progressif, la sanctification dépend de la vérité. « Sanctifie-les par la vérité ; ta Parole est la vérité » (Jean 17 : 17). Ainsi, la sanctification d'Éphésiens 5 : 26 est faite par la Parole. Il est alors facile de voir qu'il est nécessaire d'avoir de la diligence et un cœur décidé à se retirer de l'iniquité. Si nous marchons « par l'Esprit » (Gal. 5 : 16), nous n'accomplissons pas les convoitises de la chair. Christ est devant nous comme notre objet, nous sommes placés sous l'influence de la vérité de la Parole, et nous sommes ainsi pratiquement mis à part pour Dieu dans nos esprits et nos affections. Cette sanctification pratique progresse tous nos jours sur la terre.
1 - Si nous dissocions la « sûreté » de la « sanctification », les gens ne croiront-ils pas qu’ils peuvent être sauvés tout en vivant comme ils veulent ?
Nous ne les dissocions pas le moins du monde. L’Écriture montre à l’évidence que ceux que Dieu abrite du jugement, Il les sépare pour Lui. Il est absolument impensable qu’un chrétien puisse être à l’abri du jugement et cependant laissé dans le monde sous la puissance du péché. Seul un homme non régénéré peut avancer une telle idée.
Mais bien que nous ne les dissociions pas, nous les distinguons, parce que l’Écriture le fait. Certains confondent désespérément ces deux choses. Dans leur grand désir de rester humbles dans une marche conforme à la vérité, ils voudraient nous faire croire que la valeur de nos actes quant à la sanctification pratique détermine le degré de notre sûreté.
Est-ce que notre sanctification est d’un caractère si douteux que nous devions être maintenus dans une incertitude périlleuse et la peur de la perdre ? Permettez-moi de donner une réponse par analogie. Est-il nécessaire de terrifier les petits enfants pour les inciter à bien se comporter ? Cette méthode, parfois pratiquée par des nurses ignorantes, est-elle la seule manière d’atteindre le but souhaité, ou même la meilleure manière de le faire ? Non. Pourquoi alors, supposons-nous que Dieu traite ses enfants de cette manière ? Toute bonne conduite découle de la connaissance du fait que nous sommes à l’abri et que nous comprenons bien de quoi nous sommes séparés.
2 - Est-ce que les progrès en sanctification pratique donnent au croyant une meilleure place dans le ciel ou une plus grande certitude d’y être un jour ?
Absolument pas. Cependant sans la sainteté aucun homme ne verra le Seigneur. Près de la fin de sa vie laborieuse, marquée par un service vivant et un grand dévouement, par une vie de sainteté pratique, l’apôtre Paul a écrit : « être avec Christ… c’est, de beaucoup, meilleur » (Phil. 1 : 23). À un brigand mourant, juste venu à Christ, mais qui n’avait que peu de temps pour vivre une vie sainte à son crédit, Jésus a dit : « Aujourd’hui tu seras avec moi dans le paradis » (Luc 23 : 43).
Lequel de ces deux, Paul ou le brigand, est-il le plus assuré d’être admis au ciel, ou, selon les expressions de la Parole « être avec Christ », ou « avec moi » ? Est-ce Paul ? – Non. Leurs perspectives étaient identiques, et aussi sûres et fermes que l’expriment l’œuvre accomplie de Christ et la sûre Parole de Dieu.
L’entrée au ciel n’est pas une chose pour laquelle le croyant doit œuvrer – elle lui est assurée dès le début. Nous rendons grâce au Père « qui nous a rendus capables d’avoir part au lot des saints dans la lumière » (Col. 1 : 12). Ce n’est pas une chose qu’Il fait en ce moment, mais une chose qu’Il a faite dans le passé.
Les progrès dans la sanctification pratique améliorent, cependant, notre aptitude à vivre en chrétien sur la terre ! Nous sommes de ce fait rendus beaucoup plus capables d’être de vrais témoins et de vrais serviteurs de Christ dans ce monde.
3 - Quand est-ce que cette sanctification progressive ou pratique a lieu ? La recevons-nous par un acte de foi ?
Il est impossible de dire : « J’ai été sanctifié en pratique à telle heure », car alors comment pourrait-elle être progressive ? Nous ne la recevons pas non plus par un acte de foi. La foi, naturellement, n’est pas absente, la foi dans le fait que nous sommes déjà mis à part pour Dieu. D’ailleurs, la foi n’est pas un acte que nous réalisons en faisant un effort. La foi agit effectivement, mais elle doit demeurer en nous continuellement. J’ai cru, oui, mais je crois, je crois aujourd’hui !
Prenant l’Écriture comme guide, nous apprenons que la vérité sanctifie, et que la Parole de Dieu est la vérité (Jean 17 : 17). Ensuite, nous apprenons que l’Esprit de Dieu sanctifie. Il est la puissance sanctifiante, puisqu’Il est celui qui nous guide dans toute la vérité (Jean 16 : 13). La vérité nous présente Christ, elle fait voir sa gloire à nos âmes, et, en Le contemplant par la foi nous sommes changés en son image, progressivement, de gloire en gloire (2Cor. 3 : 17-18). C’est une sanctification progressive.
4 - Pouvez-vous nous dire quand est-ce qu’un chrétien est autorisé à dire qu’il est sanctifié ?
Tout vrai croyant est sanctifié. À chacun il peut être dit : « Or vous êtes de lui dans le Christ Jésus, qui nous a été fait sagesse de la part de Dieu, et justice, et sainteté, et rédemption » (1 Cor. 1 : 30). De sorte que, comme tout croyant est « dans le Christ Jésus », vous pouvez parler de vous-même comme sanctifié avec autant de confiance que si vous parliez de vous-même comme racheté.
Cependant, si votre question se rapporte à la sanctification pratique, la réponse est : Jamais ! Celui en qui se trouve la plus grande mesure de sanctification - qui est semblable à Christ - sera le dernier au monde à s’en prévaloir. Christ, et non les actes qu’il a accomplis, remplira la vision de son âme.
C’est « l’excellence de la connaissance du Christ Jésus [son] Seigneur » (voir Phil : 3 : 8) que ce croyant poursuit, comme Paul, et s’il parle de lui-même, il dira : « Je poursuis, cherchant à le saisir, vu aussi que j’ai été saisi par le Christ » (Phil. 3 : 12).
5 - Que lisons-nous dans l’Écriture au sujet du croyant entièrement sanctifié ? Un tel croyant ne serait-il pas parfait et hors de portée de la tentation ?
Ceux qui n’observent pas l’ordre des expressions de l’Écriture supposent parfois qu’être entièrement sanctifié, c’est avoir complètement perdu l’ancienne nature. L’examen d’un passage, cependant, nous aidera à saisir la signification de ces mots. Il dit ceci : « Abstenez-vous de toute forme de mal. Que le Dieu de paix vous sanctifie entièrement ; et que votre esprit, votre âme et votre corps tout entiers soient conservés sans reproche à la venue de notre Seigneur Jésus Christ » (1 Thes. 5 : 22-23).
L’apôtre Paul a désiré, pour chacun des croyants, que l’homme entier soit pratiquement mis à part pour Dieu. Chacune des trois parties qui constituent l’homme (esprit, âme et corps) devait être conservée au point d’être non seulement séparée du mal, mais de toute sorte de mal. Nous devrions le désirer et prier pour que cela se réalise encore en nous maintenant. Mais « si nous disons que nous n’avons pas de péché, nous nous séduisons nous-mêmes, et la vérité n’est pas en nous » (1 Jean 1 : 8). Il va de soi que tant que l’ancienne nature n’est pas supprimée, aucun croyant ne peut se considérer comme parfait ou hors d’atteinte de la tentation.
6 - Pourquoi la Bible insiste-t-elle autant sur cette sanctification de position (absolue) que tous les croyants possèdent dès leur conversion ? Quel bénéfice pratique en avons-nous ?
Elle est de toute importance. La Loi peut, en effet, placer devant nous un idéal que nous devons essayer d’atteindre. Sous la grâce, Dieu nous montre que nous sommes en Christ, selon son propre choix souverain, afin que nous devenions conformes à Lui dans la vie pratique. Deux garçons sont nés le même jour : l’un est le fils d’un roi, de par sa naissance, il est mis à part pour occuper une fonction élevée ; l’autre est fils d’un pauvre. Pourquoi le jeune prince est-il impressionné par le fait qu’il est fils de roi ? Y a-t-il quelque avantage pratique en cela ? Certes oui. Les deux garçons peuvent souvent marcher dans les mêmes rues, mais leur vie et leur comportement pratiques sont aussi différents que possible. Le prince est pratiquement séparé de beaucoup de basses et vulgaires manières, parce que, par naissance, il a été mis à part et doit avoir un comportement royal.
Il doit toujours en être de même pour nous. Nous ne pouvons jamais trop rappeler que, par l’œuvre de rédemption de Christ, par l’œuvre de l’Esprit et son habitation en nous, nous avons été mis à part pour Dieu. Seul le fait de mener une vie sainte le prouvera.
CHAPITRE 4 - La Loi et la grâce
Deux versets éclairent très bien le contraste entre la Loi et la grâce. Les voici :
- « La Loi a été donnée par Moïse ; la grâce et la vérité sont venues par Jésus Christ » (Jean 1 : 17).
- « Le péché ne dominera pas sur vous, parce que vous n’êtes pas sous la Loi, mais sous la grâce » (Rom. 6 : 14).
Le premier annonce le grand changement de dispensation qui a eu lieu à la venue de Christ. Le second met en évidence le résultat de ce changement pour le croyant. Sous ce nouveau régime il est libéré de l’esclavage du péché.
Dans un certain sens, la Loi et la grâce se ressemblent. Toutes les deux proposent un standard très élevé - en cela la grâce dépasse même la Loi. Toutefois, pour tous les autres aspects, elles sont exactement opposées l’une à l’autre.
La Loi de Moïse a été donnée sur le mont Sinaï (Ex. 19 : 20). Dieu était caché dans de profondes ténèbres. Il n’était pas encore vraiment connu et faisait alors connaître ainsi ses justes et saintes exigences d’une manière explicite. Si les hommes obéissaient, ils étaient bénis ; s’ils désobéissaient ils tombaient sous la malédiction solennelle de la Loi (Gal. 3 : 10). En fait, la Loi a été transgressée et la malédiction méritée avant que les tables de pierre n’aient eu le temps d’arriver jusqu’au peuple (Ex. 32). Le chapitre suivant montre comment Dieu a agi avec bonté envers les Israélites. S’il n’avait pas joint la miséricorde à la Loi… ils auraient dû périr tout de suite. La grâce est venue par Jésus Christ. Dieu s’est pleinement révélé à nous dans son Fils, ses exigences justes et saintes ont été satisfaites par la mort et la résurrection de Christ. En conséquence, la bénédiction est à la disposition de tous. Tous ceux qui croient reçoivent le pardon des péchés et le don du Saint Esprit qui leur permet de se conformer au standard divin : Christ lui-même.
Alors que la Loi est essentiellement une exigence, la grâce est une offre.
Sous la Loi, Dieu se tenait, pour ainsi dire, devant nous en disant : « Donne ! Rends-moi l’amour et l’obéissance qui m’est due ». Sous la grâce, Il étend ses mains pleines et dit : « Prends ! Reçois mon amour et le salut que je t’offre ».
La Loi dit : « Fais et tu vivras ». La grâce dit : « Reçois la vie et tu feras ».
Comme nous l’avons vu, étant chrétiens nous ne sommes pas sous la Loi, mais sous la grâce. Examinons donc comment cela s’est passé : « Quand l’accomplissement du temps est venu, Dieu a envoyé son Fils, né de femme, né sous la Loi, afin qu’il rachète ceux qui étaient sous la Loi, afin que nous recevions l’adoption » (Gal. 4 : 4-5).
Ce qui a produit le changement peut être résumé par le mot : rédemption. Mais cela implique la mort du Rédempteur. Il a fallu qu’Il devienne malédiction pour nous en mourant « pendu au bois » (Gal. 3 : 13). Par conséquent, le croyant a le droit de se considérer comme « mort à la Loi » (Rom. 7 : 4). Il est mort par la mort de Celui qui a pris sa place, le Seigneur Jésus Christ. La Loi n’est pas morte ! Au contraire, jamais sa souveraineté n’a été autant manifestée que lorsque Jésus est mort sous sa malédiction. Toutefois, il s’est passé ceux choses :
- Premièrement, par Christ, la Loi a été honorée et la malédiction contre le pécheur a été portée. Dieu a suspendu sa colère et a proposé la grâce à toute l’humanité.
- Deuxièmement, le croyant est mort à la Loi, étant identifié avec Christ dans sa mort, pour être « à un autre (que la Loi), à celui qui est ressuscité d’entre les morts » (Rom. 7 : 4). En d’autres termes, il est soumis à une autre puissance, celle du Fils de Dieu ressuscité.
Ces 2 réalités sont liées à 2 faits importants :
- Premièrement, la Loi n’est pas la base de la justification d’un pécheur. Il est justifié par la grâce, par l’effusion du sang de Christ, au moyen de la foi. Cela est clairement expliqué en Romains 3 et 4.
- Deuxièmement, la Loi n’est pas la règle de vie du croyant, mais Christ est cette règle. Nous sommes donc liés à Lui et non à la Loi, comme nous l’avons vu en Romains 7 : 4. Cela est pleinement démontré en Galates 3 et 4.
Les chrétiens de Galatie avaient bien commencé. Ils avaient été convertis par la prédication de l’évangile de la grâce de Dieu annoncé par l’apôtre Paul. Ensuite sont venus des chrétiens judaïsant « zélés pour la Loi » enseignant la circoncision et l’observation de la Loi. Les Galates sont tombés dans leur piège.
La réponse de Paul est pratiquement la suivante : la Loi était une ordonnance provisoire (Gal. 3 : 17) afin de faire ressortir les transgressions d’Israël (v. 19) et elle devait servir de « conducteur jusqu’à Christ » (v. 24). Christ étant venu, la rédemption ayant été accomplie et le Saint Esprit ayant été donné, le croyant quitte sa position d’enfant mineur ou de serviteur. Il devient un fils dans la maison de Dieu, étant désormais placé dans la liberté de la grâce (Gal. 4 : 1-7).
Vu que le niveau de la grâce sur lequel nous avons été placés est bien plus élevé que le niveau de la Loi que nous avons quittée, vouloir retourner de l’un à l’autre, même en pensées, est une chute. « Vous êtes déchus de la grâce » dit l’apôtre à ceux-là (Gal. 5 : 4).
La parabole du fils prodigue illustre ce point. Sa pensée la plus haute n’allait pas au-delà de la Loi, lorsqu’il disait à son père : « Traite-moi comme l’un de tes ouvriers » (Luc 15 : 19). Pourtant son père l’a reçu par pure grâce et lui a donné une place de fils dans sa maison. Supposons toutefois que, quelques jours après, il ait commencé à travailler comme un esclave, en se conformant aux règles établies pour les serviteurs. Que se serait-il passé ? Il aurait été « déchu de la grâce » que son père lui avait témoignée et aurait profondément attristé son cœur de père. Cela aurait démontré son manque total de confiance envers son père.
Qu’il est donc important pour nous d’avoir un « cœur… affermi par la grâce » (Héb. 13 : 9).
1- Certains disent que la grâce a été donnée afin de nous aider à accomplir la Loi, ce qui nous permettrait d’aller au paradis de cette façon ? Qu’en dites-vous ?
Cela contredit totalement les Écritures.
- Premièrement, l’idée qu’une personne pourrait mériter d’entrer au paradis en accomplissant la Loi est une erreur. Lorsque le docteur de la Loi a demandé au Seigneur : « Que faut-il que j’aie fait pour hériter de la vie éternelle ? », Jésus l’a renvoyé à la Loi. Le docteur de la Loi a ensuite résumé correctement les exigences de la Loi. Jésus lui a dit alors : « Tu as bien répondu ; fais cela et tu vivras » (Luc 10 : 25-28). Il n’est pas question du ciel ou du paradis. La vie sur la terre est la récompense de celui qui observe la Loi.
- Deuxièmement, la grâce n’est pas venue pour nous aider à observer la Loi, mais pour nous apporter le salut et nous délivrer de la malédiction de la Loi qu’un autre a portée à notre place. Cela est clairement dit en Galates 3. Si une confirmation supplémentaire est nécessaire, lisez Romains 3. Vous remarquerez ceci : alors que la Loi a condamné l’homme et a fermé sa bouche (v. 9-19), la grâce le justifie « sans Loi » (v. 20-24).
Lisez aussi 1 Timothée 1. La Loi est faite pour condamner les iniques (v. 9-10). L’évangile de la grâce présente le Christ Jésus « venu dans le monde pour sauver les pécheurs » (v. 15). Notez-le bien, Il n’est pas venu pour aider des pécheurs à observer la Loi et à essayer de se sauver eux-mêmes.
2 - Si la Loi n’a pas été donnée pour que nous l’observions et que nous soyons justifiés par elle, pourquoi a-t-elle été donnée ?
L’Écriture nous donne elle-même la réponse : « Tout ce que dit la Loi, elle le déclare à ceux qui sont sous la Loi, afin que toute bouche soit fermée et que tout le monde soit coupable devant Dieu » (Rom. 3 : 19). « La Loi est intervenue afin que la faute abonde » (Rom. 5 : 20). « Pourquoi donc la Loi ? Elle a été ajoutée à cause des transgressions » (Gal. 3 : 19).
La Loi, comme toutes les autres institutions de Dieu, a donc clairement atteint son but. Elle peut condamner et faire taire le vaniteux le plus obstiné. Seule la grâce peut le sauver.
3 - La grâce a-t-elle annulé la Loi et l’a-t-elle annulée pour toujours ?
La grâce, dans la personne de Jésus, a porté la malédiction de la Loi transgressée, et a racheté tous les croyants de sa malédiction (Gal. 3 : 13).
Bien plus, elle rachète ceux qui étaient sous la Loi et elle les place dans une nouvelle relation avec Dieu (Gal. 4 : 4-6).
Si maintenant le croyant n’est plus sous la Loi mais sous la grâce, cela ne signifie pas que la Loi a été annulée ou mise de côté. Sa majesté n’a jamais été plus clairement manifestée que lorsque le Juste a souffert sous sa malédiction comme notre Substitut (ou : Remplaçant). Des multitudes de coupables subiront ses exigences au jour du jugement (Rom. 2 : 12).
4 - Est-ce grave si un chrétien adopte la Loi comme règle de vie ?
En faisant ainsi le chrétien « est déchu de la grâce », car la grâce ne nous sauve pas seulement mais elle nous instruit aussi (Tite 2 : 11-14).
Il rabaisse la mesure divine pour la marche. C’est Christ qui est cette mesure pour le croyant et non la Loi. En outre, il a une mauvaise motivation. La peur peut pousser une personne à tenter, même sans succès, de garder la Loi et de restreindre le pouvoir de la chair. Mais seul l’Esprit de Dieu a le pouvoir de soumettre la chair et de transformer les fidèles à l’image de Christ (Gal. 5 : 16-18). Finalement, il défigure les relations dans lesquelles il se trouve par la grâce de Dieu. Il dénature l’évangile. Bien qu’étant un fils jouissant de la liberté de la maison du Père, il insiste pour se soumettre à un ensemble de règles destinées aux domestiques.
Vous dites que tout cela ne serait pas si grave ? Nous pensons, au contraire, que c’est très grave.
5 - Si l’on enseigne que le chrétien n’est pas soumis à la Loi, cela ne risque-t-il pas de conduire à toutes sortes de mauvais comportements ?
Ce serait le cas si quelqu’un se disait chrétien sans nouvelle naissance et sans repentance, sans être sous l’influence de la grâce et sans recevoir le don du Saint Esprit. Mais puisque personne n’est chrétien sans cela, la question ne peut pas être posée de cette manière. Un tel raisonnement témoigne d’une déplorable ignorance de la vérité de l’Évangile.
Si le seul moyen de permettre aux chrétiens de mener une vie sainte était de les maintenir sous la menace de la Loi, ce serait comme s’ils n’avaient qu’une nature semblable à celle du porc, et que le seul moyen de les éloigner de la boue soit de les repousser avec un bâton. En réalité, même si la chair est toujours dans le croyant, il a cependant reçu aussi une nouvelle nature. C’est cette nouvelle nature qui est son identité devant Dieu. Il a l’Esprit de Christ pour le conduire, il peut donc être placé sous la grâce, sans craindre qu’il use de la liberté pour faire le mal. Après tout, c’est la grâce elle-même qui le soumet à la volonté de Dieu.
Si quelqu’un conteste cela, il met en doute cette parole déjà citée : « Le péché ne dominera pas sur vous, parce que vous n’êtes pas sous la Loi, mais sous la grâce » (Rom. 6 : 14).
Des hommes non convertis peuvent tenter d’utiliser la grâce pour couvrir leur méchanceté, mais ce n’est pas une raison pour nier la vérité de ce verset. Quelle vérité les hommes méchants n’ont-ils pas maltraitée ?
6 - La Bible montre-t-elle comment la grâce peut maintenir le croyant dans une vie qui plaît à Dieu ?
Oui, elle le fait. La réponse se trouve en Tite 2 : 11-15. Dans le christianisme, non seulement la grâce sauve, mais elle enseigne aussi. Et c’est un bon enseignant. Elle ne remplit pas nos têtes de règles et d’ordonnances froides, mais elle amène nos cœurs sous l’influence de l’amour de Dieu qui produit la soumission. C’est par l’exemple de Jésus que nous apprenons ce qui est agréable à Dieu, et c’est en possédant l’Esprit que nous commençons à vivre une vie sobre, juste et pieuse.
Il y a une grande différence entre une famille dans laquelle les enfants sont maintenus sous la crainte de la punition en cas de mauvaise conduite, et une famille dans laquelle l’amour règne. Dans la première l’ordre est probablement maintenu, mais une grande crise est susceptible de se produire avant que les enfants ne deviennent majeurs. Dans l’autre famille ne règne pas seulement l’obéissance, mais une volonté joyeuse de répondre aux souhaits des parents ; c’est le fruit d’une atmosphère d’affection profonde.
Dieu conduit ses enfants sur le principe de l’amour, non sur le principe du bâton. Puissions-nous vivre nos vies dans la conscience heureuse de ce fait !
F. B. Hole
À suivre