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LE PREMIER LIVRE DES CHRONIQUES (17-21)

 

1 CHRONIQUES 17 - Promesses de Dieu envers David et Israël
          Désir de David de bâtir une maison pour Dieu (v. 1-15)
          Promesses à la maison de David (v. 16-27)
1 CHRONIQUES 18-20 – Combats et victoires contre les nations ennemies          
          Victoires successives (18 : 1-17)
          Outrage du roi des fils d’Ammon (19 : 1-5)
          Victoire contre les Ammonites et leurs alliés (19 : 6-19)
          Dernières victoires extérieures (20 : 1-8)
1 CHRONIQUES 21 – Dénombrement d’Israël et jugement de Dieu
          Faute de David (v. 1-7) 
          Confession de David (v. 8-13)
          Châtiment du peuple (v. 14-19)
          Consécration de l’aire (v. 20-30)
 

1 CHRONIQUES 17 - Promesses de Dieu envers David et Israël

            Ce chapitre correspond au chapitre 7 du second livre de Samuel. Mais là encore, la présentation des conseils de Dieu en grâce introduit des différences pour diriger nos pensées vers Celui que David préfigure.
            Le désir de David se tourne de plus en plus vers l’Éternel (v. 1-2). Dieu en est honoré et révèle à son « oint » (voir 1 Sam. 16 : 13) des trésors qui dépassent ce que lui-même avait pu espérer ou concevoir (v. 3-15). À partir du verset 16, David exprime sa reconnaissance et s’attache fortement aux promesses de Dieu (v. 16-27).

                        Désir de David de bâtir une maison pour Dieu (v. 1-15)

            David habite dans une maison de cèdres alors que l’arche de l’alliance de l’Éternel est sous des tapis. Comment serait-il satisfait sans donner à Dieu la plus belle demeure ?
            Dieu est tel que « les cieux, et les cieux des cieux, ne peuvent Le contenir » (2 Chr. 6 : 18). Il est cependant venu pour être au milieu de son peuple qu’il a suivi, « de tente en tente, et de demeure en demeure » (v. 5). Cette condescendance évoque un soutien intime. Ésaïe dit même : « Dans toutes leurs détresses, il a été en détresse, et l’Ange de sa face les a sauvés » (És. 63 : 9) .
            La réponse au désir du roi (v. 4) est négative ; il faut noter que le serviteur ne peut donner de repos au Seigneur avant que le Seigneur ait donné du repos à son serviteur (v. 9), mais d’immenses consolations lui sont accordées. Dieu rappelle à David la place qu’il avait dans ses plans de grâce et comment tout a été conduit pour lui faire un nom parmi les grands de la terre (v. 7-8). Ce rappel de la grâce de Dieu et de son choix souverain réjouit le cœur du roi et le remplit de confiance.
            Le verset 9 concerne les promesses relatives à Israël. Ce peuple a déjà du prix pour David mais, par cette déclaration, l’Éternel réveille en lui de nouvelles affections. Israël, objet de telles promesses, aura désormais encore plus de place dans le cœur du roi. Nous en verrons un résultat au chapitre 21 quand David se présentera pour porter l’iniquité de ce peuple. Christ a aussi fait des promesses pour son épouse céleste, l’Assemblée (l’ensemble de tous ceux qui ont cru au Seigneur Jésus). Le lieu établi pour elle est céleste. C’est la maison du Père où des places sont préparées pour chacun (Jean 14 : 2-3). Elle habitera là, en son lieu (Apoc. 21 : 9-10), dans la tranquillité, à jamais loin de tout mal. Aujourd’hui, elle est vue comme la maison de Dieu que Christ lui-même bâtit (Matt. 16 : 18). Est-ce que cela développe en nos cœurs de vraies affections pour cette Assemblée ?
            Les versets 10-14 ouvrent une perspective qui dépasse l’existence de David. Certes, les ennemis de David ont effectivement été subjugués. Mais, à un tout autre niveau :
                  - Les ennemis de Christ seront mis pour le marchepied de ses pieds (Ps. 110 : 1 ; Matt. 22 : 44 ; Héb. 1 : 13).
                  - Christ, « fils de David » (Matt. 1 : 1) et « Fils de Dieu » (Rom. 1 : 4), paraît sur la terre - est « suscité » (v. 11) - bien après la mort de David (ce qui n’est pas le cas de Salomon).
                  - Jésus (nom d’homme de « Dieu manifesté en chair » (1 Tim. 3 : 16), aussi bâtisseur (Héb. 3 : 2-4), est caché dans le début du verset 12.
                  - Christ, né à Bethléem, est aussi « celui qui doit dominer en Israël, et duquel les origines ont été d’ancienneté, dès les jours d’éternité » (Matt. 2 : 4-5 ; Mich. 5 : 2). Ésaïe dit de lui : « À l’accroissement de son empire, et à la paix, il n’y aura pas de fin, sur le trône de David… » (És. 9 : 7).
                  - Jésus est aussi le Fils du Père (v. 13a ; Luc 9 : 33, 35). Lui, qui est béni éternellement, sera établi dans la maison et sur le royaume de Dieu, à toujours. Ces versets présentent donc Christ lui-même dont Salomon ne sera qu’une autre image.

                        Promesses à la maison de David (v. 16-27)

            Profondément touché par les paroles de Nathan, David s’adresse humblement à l’Éternel. Il reconnaît la souveraineté de Dieu et les trésors insondables de son cœur (Ps. 132). Il pense à la grandeur du nom de l’Éternel, déployée sur son peuple, et montre à quel prix il estime les promesses de Dieu et combien il en désire la réalisation. C’est un exemple de respect, d’humilité, de foi, de reconnaissance, d’intérêt pour Dieu et son peuple. Notons encore la pleine assurance de la fin du dernier verset, produite par le grand attachement de David à Dieu.
            Attachons-nous de tout notre cœur au Seigneur pour intercéder, en notre temps, avec une telle conviction.


1 CHRONIQUES 18-20 – Combats et victoires contre les nations ennemies

            Cette portion de trois chapitres réunit les récits de 2 Samuel 8 : 10 ; 12 : 26-31 et 21 : 18-22.
            Après les victoires du chapitre 14 qui ont servi à l’affermissement du trône de David, oint de l’Éternel et type de Christ, celles-ci concernent la gloire du Dieu d’Israël. Le royaume est affermi, les nations sont soumises, le droit et la justice prévalent. Ces victoires préparent le règne de paix et de justice du roi Salomon et annoncent le règne que Christ établira avec puissance. Ces guerres sont décrites parce qu’elles sont utiles à la compréhension du livre. Elles sont rapportées globalement parce qu’elles ne constituent pas le sujet essentiel de ce livre.

                        Victoires successives (18 : 1-17)

            Dès sa jeunesse, David a eu à faire face aux Philistins. Il a vaincu Goliath (1 Sam. 17). L’Éternel lui a montré le caractère outrageux de ce peuple qui s’oppose au peuple élu. La présentation prophétique du règne de Christ ne peut pas aller avec le maintien d’un tel outrage. C’est pourquoi nous voyons cet ennemi plier. Il est subjugué par David (v. 1).
            Moab (v. 2), peuple sans pitié pour Israël, est frappé à son tour. Il avait successivement :
                  - refusé à Israël de traverser son pays (Jug. 11 : 17) ,
                  - cherché à maudire Israël, par l’intermédiaire de Balaam (Nom. 22 : 6, 17 ; 23 : 7, 13, 27 ; 24 : 10),
                  - entraîné Israël à l’idolâtrie (Nom. 25 : 1-3) .

            Dieu avait expressément déclaré que les Moabites ne devaient pas entrer dans la congrégation de l’Éternel (Deut. 23 : 3-4). Enfin c’était un péché que de s’allier par mariage avec des Moabites (Esd. 9 : 1-2) .
            Il convenait donc de soumettre un tel peuple pour qu’Israël ne soit pas troublé et puisse accomplir son service pour l’Éternel.
            Hadarézer (v. 3-8) s’élève pour étendre sa puissance. Dans une nouvelle victoire, l’Éternel soutient David et abaisse ce puissant ennemi et les Syriens, accomplissant ainsi sa promesse (17 : 10).
            Devant cette démonstration de force, le roi de Hamath se soumet volontairement (v. 9-10).
            Édom (v. 13), dont la haine contre Israël est dépeinte dans le livre du prophète Abdias avec une réalité qui fait frémir, s’était aussi opposé au passage du peuple de Dieu sur son territoire (Nom. 20 : 14-18). Son caractère ennemi, même s’il n’a pas encore produit toutes ses manifestations, impose sa soumission. Dieu, qui connaît son véritable fond, le fait plier devant David.
            En tout cela, Dieu sauve David (v. 6, 13) dont les ennemis se soumettent par la force ou de bonne volonté.
            Comme ce sera le cas lors de l’établissement du règne de Christ, des nations ennemies seront brisées, d’autres contraintes à se soumettre, d’autres donneront l’apparence de la soumission (Pour l’aspect prophétique, voir 2 Samuel 22 : 45 et Psaume 18 : 44).
            Une lecture attentive du Psaume 60, relatif aux circonstances de ce chapitre, montre combien l’application à Christ mérite d’être soigneusement considérée au-delà des victoires d’un homme pieux comme David. C’est aussi pourquoi il est dit à deux reprises : « Et l’Éternel sauvait David partout où il allait » (v. 6, 13).
            David consacre l’or, l’argent et l’airain à l’Éternel. Salomon lui-même utilisera l’airain pour la mer d’airain, les colonnes et les vases (v. 8, 11). La « mer d’airain » est un grand récipient destiné au lavage des sacrificateurs (2 Chr. 4 : 1-6) ; elle correspond à la cuve d’airain décrite dans le livre de l’Exode (30 : 18).
            Les pensées du roi sont tournées, non vers ses propres victoires ou intérêts, mais vers son Dieu. Le contenu et l’ordre de présentation des versets 14-17 sont remarquables :
                  - David, le roi, celui qui a contribué à la remise en ordre du sacerdoce, est le premier ; il était vêtu comme les Lévites et portait un éphod de lin, lors du déplacement de l’arche (15 : 27). Il règne sur tout Israël. De lui viennent le droit et la justice pour tout le peuple (v. 14).
                  - Ses fils (v. 17b) sont aux côtés de David pour encadrer le peuple ; ils sont instruits près du chef.

            Dans le peuple :
                  - Au milieu (v. 16) sont les sacrificateurs. La vie du peuple est centrée sur les relations avec Dieu, dans le respect attentif de ses instructions.
                  - Cités juste avant et juste après les sacrificateurs (v. 15, 17), on trouve le rédacteur des chroniques (qui note ce qui servira de mémoire au peuple pour l’instruire) et le scribe (qui lit et explique, selon les besoins, pour rendre les écrits intelligibles).
                  - Enfin, l’armée (v. 15), nécessaire pour faire face aux ennemis, mentionnée juste après David auquel les victoires sont attribuées, et, dans la proximité du roi, sont cités des hommes qui lui ont montré leur attachement (v. 17). Les Keréthiens et les Peléthiens constituent une troupe d’élite fidèle à David qu’ils n’ont pas abandonné dans la révolte d’Absalom (2 Sam. 15 : 18).
            Qu’en est-il aujourd’hui ?
            Christ est chef sur toutes choses. Il est juste juge (2 Tim. 4 : 8). Nous devons Le laisser régner sur tous nos cœurs. Il a remporté, à la croix, une victoire définitive sur Satan. Lui-même est sacrificateur (Héb. 7 : 21), en attendant d’être aussi le roi (Zach. 6 : 13) qui dominera sur toute la terre. Tous ceux qui constituent son Assemblée (les croyants qui le connaissent comme leur Sauveur) sont à la fois sacrificateurs (1 Pier. 2 : 5 ; Apoc. 1 : 6) et combattants (Éph. 6 : 12) . Maintenant, le combat a un caractère spirituel, mais chaque croyant est appelé, comme Timothée, à prendre part aux souffrances comme un bon soldat de Jésus Christ (2 Tim. 2 : 3), sachant que, « dans toutes ces circonstances, nous sommes plus que vainqueurs par celui qui nous a aimés » (Rom. 8 : 37). Ce qui importe, c’est de lui être attaché et fidèle, chacun à sa place, sachant que le Seigneur n’oublie rien de ce qui est fait pour lui.

                        Outrage du roi des fils d’Ammon (19 : 1-5)

            Le chapitre 19 correspond à 2 Samuel 10. L’histoire de Mephibosheth (2 Sam. 9) est passée sous silence parce qu’elle concerne la descendance de Saül. Dans les Chroniques, Dieu nous présente ce qui est nouveau et dirige nos regards sur Christ, racine et postérité de David (Apoc. 22 : 16).
            Le personnage de Nakhash est vraisemblablement celui qui est présenté au chapitre 11 du premier livre de Samuel. C’est alors un homme méchant et ennemi du peuple de Dieu. Cependant, il a eu l’occasion d’user de bonté envers David et il l’a fait. Bien que l’histoire ne le mentionne pas, ce geste reste dans la mémoire du roi d’Israël et vaut à son fils de se voir offrir une grâce dont il a besoin.
            Si un ennemi de Dieu laisse parler son cœur pour user de bienveillance à l’égard d’une âme qui appartient à Dieu, sa pensée et son geste sont retenus par le Seigneur, même si tous les hommes en perdent la mémoire. Dans notre récit, l’auteur reçoit sa récompense dans les consolations apportées à son fils.
            Aujourd’hui encore, le Seigneur Jésus n’oublie pas ce qu’un homme fait, même très ponctuellement, en faveur de ceux qui le représentent ici-bas. Comme il n’est le débiteur de personne, il offre son salut, qui peut rendre cet homme et les siens heureux. Il convient alors de ne pas refuser sa grâce.
            Mais de mauvais conseillers de Hanun interprètent mal, volontairement, les bonnes intentions de David. Malheureusement pour lui et son peuple, ce roi a plus confiance en l’opinion de ses conseillers que dans le message de l’oint de l’Éternel. Humiliés, les hommes de David reviennent confus de leur mission. En outrageant ces hommes, le jeune roi des Ammonites a outragé David lui-même. Plus tard, Saul de Tarse apprendra que persécuter les disciples du Seigneur Jésus, c’est persécuter le Seigneur lui-même (Act. 9 : 5-6). Chacun doit aujourd’hui en prendre conscience.

                        Victoire contre les Ammonites et leurs alliés (19 : 6-19)

            Les Ammonites et leurs alliés, ennemis déterminés et descendants de Lot, consomment leur outrage en prenant à leur solde d’autres ennemis pour combattre David. Ils subissent alors, tous ensemble, une cuisante défaite. De nouvelles alliances (v. 16) ne changent pas ce résultat. S’opposer aux serviteurs que Dieu approuve n’est pas sans conséquence ! Dieu relève les offenses des ennemis déterminés à mal faire. Cela est vrai dans tous les temps.
            La fin du chapitre nous dévoile la véritable inimitié de Hadarézer, roi de Tsoba (18 : 3). Ses serviteurs font la paix (v. 19) par contrainte, quand son incapacité à vaincre David est évidente. Cela ne change pas sa soif de domination rencontrée dans le chapitre précédent (v. 3) et David voit là une soumission cachant la dissimulation (Ps. 18 : 44). Que de détours et de fausseté dans les cœurs des hommes !

                        Dernières victoires extérieures (20 : 1-8)

            Avec la prise de Rabba (v. 1-3), les fils d’Ammon sont écrasés. Leur méchanceté, dépeinte dans le livre du Deutéronome (23 : 3-4), les a conduits à profiter de toutes les occasions où Israël était affaibli pour chercher à l’écraser (voir l’action d’Ammon dans le chapitre 11 du livre des Juges). David a d’abord usé de bonté envers eux, mais ils l’ont repoussée honteusement et se sont ligués contre lui avec ses ennemis (19 : 2-7), s’exposant ainsi à un juste jugement.
            Le verset 3 surprend, car le Seigneur Jésus lui-même nous invite aujourd’hui à un tout autre comportement (Matt. 5 : 44), mais c’est ici une scène de jugement. Plusieurs versions modernes parlent de mise au travail, un travail impliquant l’utilisation de la scie, de la herse et de la hache, ce qui atténue la rigueur de ce passage. Est-il destiné à montrer qu’un jugement impitoyable atteindra les rebelles quand Christ entrera dans son règne, ou bien montre-t-il une défaillance de grâce chez David, un abus de sa force ? Christ montrera la même perfection dans le jugement que dans toute sa conduite (Ps. 18 : 32).
            Les Philistins se manifestent maintenant à trois reprises (v. 4-8). David n’est pas mentionné directement comme combattant, mais ses ennemis tombent par sa main et celle de ses serviteurs (v. 8). Ces derniers gardent l’exemple du vainqueur et font face victorieusement à un ennemi de plus en plus impressionnant. L’outrage fait à Israël se renouvelle (1 Sam. 17 : 26) et les géants défient les combattants de David. L’ennemi est défait. C’est, en figure, Christ remportant des victoires par les siens. Mais, à la différence de David, Lui ne se fatigue pas (2 Sam. 21 : 15 ; És. 40 : 28). Par la foi, en écoutant sa Parole, nous le voyons agir :
                  - Dans la dure servitude d’Égypte (Ex. 2-15) où il entre dans les détresses des siens (És. 63 : 9).
                  - Dans le combat contre Amalek (Ex. 17 : 8-13). Il y est, soit présenté en Josué, engagé directement dans le combat, soit dans la figure de Moïse, intercédant pour le peuple.
                  - Dans l’affaire de Balaam (Nom. 23-24) défendant le peuple contre la malédiction que l’Ennemi tentait de prononcer sur lui.
                  - Dans les diverses circonstances rapportées dans les évangiles où Il répand la grâce, accompagne et supporte ses disciples.
                  - Dans la tentation du désert (Matt. 4 : 1-10), seul face au diable. Dans le combat intérieur de Gethsémané (Matt. 26 : 36-39 ; Luc 22 : 39-46), lorsqu’Il pensait à la croix et à l’abandon de son Dieu. À la croix, donnant sa vie.
                  - Dans les oppositions rapportées dans le livre des Actes où le passage de la tradition juive au christianisme met en évidence la méchanceté que peut exercer l’homme religieux. Le Seigneur aide, éclaire, sauve, ou accompagne jusqu’à la mort (cas d’Étienne) ceux qui traversent des moments difficiles.

            Ces quelques exemples, parmi de très nombreux autres de toutes les époques, montrent Christ dans ce dévouement permanent en faveur de l’homme. Il ne se fatigue pas, en effet. Il ne change pas (Mal. 3 : 6 ; Héb. 13 : 8). Avec les derniers, il est « le Même » (És. 41 : 4). C’est l’un de ses noms.


1 CHRONIQUES 21 – Dénombrement d’Israël et jugement de Dieu

            Ce chapitre correspond à 2 Samuel 24, mais ici, la grâce brille avec un éclat exceptionnel. L’autel de Gabaon, et par lui tout ce qui reposait sur la Loi, est abandonné (v. 28). L’aire d’un Jébusien, étranger aux promesses, devient le lieu de rencontre entre Dieu et son peuple. Le trône et l’autel, réunis en Sion, remplacent le régime de la Loi et de la responsabilité, qui avaient pour centre le tabernacle, par celui de la grâce. Dieu fait grâce et son oint paie le plein prix du sacrifice agréé ! Dieu propose ici à tout chrétien de voir combien Christ était dans ses desseins de grâce.

                                Faute de David (v. 1-7)          

            Ici, la pensée du dénombrement est le résultat de l’incitation de Satan (v. 1), alors qu’en 2 Samuel 24 : 1, elle est celui de l’incitation de l’Éternel (en colère contre son peuple). Satan ne peut rien faire lorsque Dieu lui ferme un chemin (voir Job 1). Mais cet ennemi saisit toutes les occasions pour tenter d’anéantir les plans divins. Il profite donc ici de la juste colère de Dieu contre Israël pour inciter David au dénombrement et attirer par là le jugement de Dieu sur son peuple. C’est alors que Dieu se sert des machinations de Satan pour accomplir ses desseins de grâce.
            On note une différence entre les nombres indiqués en 2 Samuel 24 : 9 et 1 Chroniques 21 : 5. Dans ce dernier passage, l’expression « tirant l’épée » met en évidence une force dont David pourrait éventuellement disposer, sa pensée générale étant bien de dénombrer « le peuple ». Le premier passage semble plus orienté vers les hommes de guerre, sans compter nécessairement l’armée active dont David devait connaître l’effectif.
            Le dénombrement est bien un acte coupable. L’oint de l’Éternel n’a pas à compter ses forces. Il doit se reposer sur Dieu seul, comme chaque croyant est invité à le faire aujourd’hui. Dieu avait déjà fait de grandes choses pour David et ce dernier jouissait d’une faveur divine unique en son temps. Cependant, son oreille et son cœur sont fermés au conseil de Joab. Durant la longue enquête de Joab (2 Sam. 24 : 8), nous ne voyons pas que la conscience de David soit travaillée.
            Quelle est la leçon pour nous ? Si bénis que nous soyons, l’influence de Satan peut nous faire perdre la dépendance de Dieu, seule vraie place de tout croyant. L’orgueil est alors à la porte avec un préjudice pour nous et notre entourage. Nous devenons même fermés aux conseils éclairés de ceux qui nous approchent, notre conscience ayant perdu sa sensibilité.

                        Confession de David (v. 8-13)

            Devant le jugement de Dieu qui frappe Israël, David confesse son péché, reconnaît la folie de son acte et demande à Dieu de couvrir son iniquité, c’est-à-dire pardonner et clore aussi dans les conséquences.
            En 2 Samuel 24 : 10, c’est le cœur de David qui le reprend (ce passage ne mentionne pas que l’Éternel frappe Israël), mais ici nous sommes conduits à voir prophétiquement Christ portant le péché d’Israël. Dans le second livre de Samuel (24 : 14), David demande : « Que nous tombions, je te prie, dans les mains de l’Éternel ». Ici : « Que je tombe… » (v. 13). C’est l’exemple même de la substitution. David s’avance pour que le peuple soit sauvé. Au verset 17, il se reconnaît comme seul coupable et se présente pour que les brebis échappent au jugement. David a cependant une culpabilité personnelle. Le vrai substitut, Christ, porte le péché des autres (Ps. 38 : 4 ; 40 : 12 ; 1 Pier. 2 : 24) , étant lui-même sans péché (1 Pier. 2 : 22). Au verset 12, l’Éternel présente à David les conséquences du péché. Le choix est difficile. Une question se pose alors : comment Dieu va-t-il concilier son jugement avec la grâce ? La réponse à cette question est le grand trésor du chapitre.

                        Châtiment du peuple (v. 14-19)

            Dans sa grande détresse, David s’en remet à l’Éternel qui envoie la peste en Israël. 70 000 hommes meurent. Puis Jérusalem commence à être détruite mais l’Éternel voit l’ange destructeur et l’arrête lorsqu’il s’approche de l’aire d’Ornan, le Jébusien. David lève les yeux et voit l’ange. Le jugement est comme suspendu car l’épée nue reste pointée vers la ville. David et les anciens se couvrent alors de sacs en signe d’humiliation et tombent sur leur face.
            Puis David s’offre pour la culpabilité de tous (v. 17) et devient un type de Christ comme substitut. Ses belles paroles sont le résultat d’un travail de conscience et de cœur. David, éprouvé par l’Éternel, avait lui-même exigé le dénombrement (2 Sam. 24 : 1, 4). Dans sa grâce, Dieu lui vient ici en aide et le porte à exprimer ces paroles merveilleuses qui dirigent nos pensées vers Christ. Le travail de Dieu dans un homme qui traverse l’épreuve en regardant en haut délivre des circonstances et ouvre sur la bénédiction. Il y a là des consolations en réserve pour tout lecteur attentif.
            Il est demandé à David de dresser un autel à l’Éternel dans l’aire d’Ornan. Ce Jébusien voit à son tour l’ange et ne peut que se cacher avec ses quatre fils. Mais il aperçoit David, sort et se prosterne. Il se soumet entièrement à l’oint de l’Éternel.

                        Consécration de l’aire (v. 20-30)

            La « place de l’aire » est achetée, pas seulement l’aire comme en 2 Samuel 24 : 21, 24. En hébreu, le mot « place » (ou emplacement) est le même que le « lieu » de Deutéronome 12 : 13. Ce lieu est désormais trouvé ! Moralement, le lieu de l’adoration est celui où le jugement s’est arrêté pour nous : nous ne pouvons louer sans nous rappeler notre salut avec un immense bonheur.
            Ornan voudrait donner, mais il ne peut pas être associé au substitut puisque, en figure, Dieu présente Christ dont la perfection est unique. David offre à Dieu et cela coûte. Puis il présente des holocaustes et des sacrifices de prospérités et invoque l’Éternel qui lui répond en faisant descendre des cieux le feu sur « l’autel de l’holocauste ». Désormais, c’est là que l’Éternel répond.
            Cet autel se substitue à l’autel de Gabaon. Il n’y a plus lieu d’être épouvanté. La justice est satisfaite et l’ange a remis l’épée dans son fourreau. La paix avec Dieu est acquise. C’est, en figure, Christ donnant sa vie et apportant la grâce par la justice. À la croix, la gloire du Dieu saint brille par ses pensées de grâce.
            Avant ces faits, l’autel de Gabaon était associé à un lieu très saint, mais vide, puisque l’arche était à Sion. Si l’on s’approchait de l’arche, c’était sans le sacrifice qui ouvrait le chemin du sanctuaire puisque l’autel était à Gabaon. Dieu, dans sa grâce, met ici tout en ordre. Il le fait en raison du sacrifice offert à Morija (2 Chr. 3 : 1). La magnifique scène de Genèse 22 revient à notre mémoire ; Dieu nous présente l’œuvre de Christ, son Fils. Il n’y a pas de paix en dehors du sacrifice accompli par Christ. Toute personne qui désire la goûter et en connaître le bénéfice éternel doit reconnaître son état de pécheur et accepter que Christ se soit substitué à elle devant la justice de Dieu.


D’après « Sondez les Écritures » (vol. 15)


À suivre