Des ressources pendant l’absence du Seigneur
Jean 13 à 15
Le Seigneur rejeté
Le Saint Esprit en nous et Christ comme modèle
Le lavage des pieds par la Parole
Le lavage des pieds les uns aux autres
Le Seigneur, modèle de l’amour
Aimer le Seigneur en gardant sa Parole
Garder ses commandements et demeurer dans son amour
Rendre témoignage de Christ dans un monde ennemi
Une joie complète dans celle du Seigneur
Le moment était venu où le Seigneur allait passer de ce monde au Père. Il allait laisser les siens dans ce monde où Il avait Lui-même cheminé et manifesté ce que Dieu est, amour et lumière. La vie éternelle, qui est auprès du Père a été manifestée. C'est ce que nous trouvons dans la première épître de Jean où la plénitude de Dieu est montrée. Les hommes ont pu contempler Dieu en Lui. « À la fin de ces jours-là », comme le dit l'épître aux Hébreux, « Dieu nous a parlé dans le Fils » (1 : 2). Le Seigneur, étant entré dans ce chemin, y a été rejeté. Ce rejet annoncé dans le premier chapitre de Jean, se trouve réalisé dans les chapitres qui suivent.
Dans le chapitre 8, ce sont ses paroles qui sont rejetées ; dans le chapitre 9, ce sont ses actes ; dans le chapitre 10, c'est Lui-même, c'est sa Personne. À partir de ce chapitre, voilà une histoire qui va recommencer du côté de Dieu. Dans les chapitres 11 et 12, Dieu va établir les gloires du Seigneur avant la croix. Dans le chapitre 11 nous avons sa gloire comme Fils de Dieu à la résurrection de Lazare, et dans le chapitre 12, la gloire du Seigneur comme Messie, et ensuite sa gloire comme Fils de l’homme, lorsque les Grecs viennent Le voir et qu'Il leur dit : « À moins que le grain de blé ne tombe en terre et ne meure, il demeure seul » (v. 24). À la fin du chapitre 12, nous voyons que le Seigneur est définitivement rejeté (v. 44-50).
Dieu veut revendiquer les gloires du Seigneur avant la croix et les hommes ne les reconnaissent pas.
Le Saint Esprit en nous et Christ comme modèle
À partir du chapitre 13, le Seigneur n'a plus rien à faire avec le monde. Il rassemble les siens autour de Lui : c’est une réunion de famille. Les siens, ceux qu’Il va laisser dans ce monde, vont avoir la responsabilité de manifester la vie de Christ. La vie que Christ a manifestée, Il la possède en Lui-même. Il nous l'a communiquée parce que nous avons Christ – « Celui qui a le Fils a la vie » (1 Jean 5 : 12). Quelle responsabilité nous incombe pendant l’absence du Seigneur !
Il ne nous laisse pas sans ressource. Nous sommes appelés à marcher dans l'amour, à être imitateurs de Dieu comme de bien-aimés enfants (Éph. 5 : 1-2). Comme ressources nous avons le Saint Esprit habitant en nous qui veut nous conduire dans toute la vérité (Jean 16 : 13). Le Seigneur va instruire les siens là-dessus. Il va leur parler de cette Personne divine (14 : 16) qui est la puissance de la vie nouvelle que nous possédons.
Mais encore, dans ces chapitres, le Seigneur se présente comme le modèle qu’ils ont à imiter. Nous allons nous arrêter sur plusieurs expressions de ce chapitre qui nous montrent que le Seigneur se place là comme modèle. Il veut amener les siens qui vont rester dans ce monde à marcher en fixant les yeux sur Lui.
Une autre remarque que l'on peut faire au sujet de ce chapitre, c’est que, avant de dire quoi que ce soit à ses disciples, le Seigneur commence par le lavage des pieds. C'est à peu près comme si le Seigneur disait : Je vais vous donner des exhortations pour la marche (ces exhortations sont contenues dans les chapitres 13, 14 et 15, le chapitre 16 étant plutôt rempli d'encouragements), je vais vous présenter les ressources dont vous avez besoin, fixer vos yeux sur le modèle parfait, mais vous ne pouvez les avoir avec profit que si je commence par vous laver les pieds. - Cela explique pourquoi ce que nous avons entendu ou lu demeure souvent sans grand profit pour nos âmes. Pourquoi ? Parce que nos pieds ne sont pas lavés.
Le lavage des pieds par la Parole
Qu’est-ce que le lavage des pieds ? Nous sommes en contact avec un monde dans lequel la souillure est partout. Il ne s'agit pas forcément du péché mais des paroles, des habitudes des uns et des autres, etc., dont nous avons à nous débarrasser. Nous devons commencer à laisser la Parole ôter cette souillure pour qu’ensuite nous puissions la lire avec profit. Il y a un disciple qui a eu les pieds lavés, c’est Jean. Il a pu ensuite demeurer dans le sein de Jésus. C’est là que nous pouvons écouter Ses enseignements avec profit. Si nous lisons la première épître de Jean et que nous comparions ses enseignements avec ceux des chapitres 13, 14 et 15 de l’évangile, la plupart sont déjà dans ces trois chapitres. Penché sur la poitrine de Jésus, Jean a reçu ses enseignements avec profit et a été capable de les exposer à d’autres. Jean est pour nous un exemple frappant que nous devons chercher à imiter, si nous voulons écouter la Parole avec profit et la communiquer à d'autres utilement. Si nous voulons que la Parole nous soit utile et profitable, laissons-la nous laver les pieds. S’il y a si peu de fruits dans nos vies individuelles et dans la vie de l'assemblée, c'est parce que nous ne sommes pas dans l'état moral et spirituel qui convient.
Le lavage des pieds les uns aux autres
Le Seigneur se présente ensuite comme modèle. La première exhortation qu’Il laisse aux siens, c’est de se laver les pieds les uns aux autres. Si nous savions mieux le faire, si nous étions dans l’état vrai et spirituel qui convient, toutes les activités chrétiennes que nous sommes appelés à remplir, seraient remplies avec beaucoup plus de fruit et de profit. On hésite souvent à laver les pieds de ses frères, parce que, pour cela, il faut se mettre plus bas qu’eux. Souvent on se met dans un état de supériorité vis-à-vis de son frère. On va plutôt, comme on l'a dit souvent, lui laver la tête que les pieds car pour laver la tête, il faut être au-dessus de lui. Pour aller laver les pieds de son frère, il faut avoir été exercé sur son état. Si nous demeurons indifférents à son état, ne disons pas que nous l'aimons. Si nous ne demandons pas au Seigneur les moyens qu'il nous faudra pour aller trouver notre frère, ne disons pas que nous l’aimons.
Nous disons : Le Seigneur agira dans le cœur. - Mais Il peut se servir d'un instrument. Le Seigneur nous dit : « Lavez-vous les pieds les uns aux autres » (13 : 14). Aller laver les pieds de notre frère, c’est aller le trouver dans un esprit d’humilité, en ne cherchant pas à l'aborder avec un esprit de supériorité, mais en ayant le sentiment que c'est la grâce qui nous a maintenus debout, si nous sommes debout. Nous pouvons y aller en demandant au Seigneur qu'Il prépare le cœur de celui que nous allons voir, avant que nous y allions, afin qu’il reçoive ce que nous aurons à lui dire. Une fois c'est l'un, une fois c'est l’autre, qui a besoin d’avoir les pieds lavés. Si nous remplissions ce service quelle bénédiction il y aurait dans nos familles et dans l’Assemblée !
Le Seigneur, modèle de l’amour
Dans le chapitre 13, nous pouvons encore lire les versets 34 et 35 : « Je vous donne un commandement nouveau : Aimez-vous l’un l’autre ; comme je vous ai aimés, vous aussi, aimez-vous l’un l’autre. À ceci tous connaîtront que vous êtes mes disciples, si vous avez de l’amour entre vous ». Le Seigneur se présente là comme le modèle : « comme je vous ai aimés ». Est-ce que le Seigneur parle de la mesure de son amour dans ce passage ? Sans doute pas, car son amour est infini et le nôtre sera toujours limité. Il parle davantage de la nature de son amour que de la mesure, c'est-à-dire de l’amour qui cherche le bien, la prospérité de l’âme des siens. Il se met aux pieds de ceux qu'Il aime. Le premier fruit de l'amour, c’est le lavage des pieds. Que chacun, nous recherchions le bien de notre frère. Cet amour dont nous sommes appelés à nous aimer ne consiste pas à ne pas faire de peine à personne, à être toujours agréable. L'amour selon Dieu, c'est amener celui que l'on aime à jouir de la communion avec Dieu, être exercé pour que Dieu produise du bien dans le cœur de nos frères.
Aimer le Seigneur en gardant sa Parole
Dans le chapitre 14 : 21-23, le Seigneur se présente encore à nous comme modèle. Comment manifester notre amour pour le Seigneur ? C'est en gardant sa Parole. Nous retrouvons cela dans 1 Jean 5 : 1-2 et dans 1 Jean 3 : 18. Si nous disons aimer le Seigneur, il nous faut le manifester dans la pratique. Est-ce que le Seigneur ne se présente pas là aussi comme modèle ? Au verset 21, Il se place devant nous comme Celui qui a témoigné de son amour pour le Père dans ce monde en faisant toujours sa volonté.
Garder ses commandements et demeurer dans son amour
Dans le chapitre 15 : 6-11, le Seigneur nous appelle à demeurer en Lui et dans son amour. Demeurer en Lui, c'est demeurer constamment dans sa dépendance. Il nous demande aussi de demeurer dans son amour, c’est-à-dire dans la communion de son amour. Cela veut dire être enveloppé, environné par son amour. Les difficultés que nous sommes appelés à traverser nous les verrons alors au travers de son amour et bien qu’elles nous exercent, elles ne nous décourageront pas. Quel est le secret pour demeurer dans son amour ? C'est de garder Ses commandements.
Nous n’avons pas à considérer la Parole comme un ensemble de préceptes qui nous semblent difficiles à suivre, en laissant de côté ce qui nous gêne, en ne rompant pas avec certaines choses ou personnes auxquelles nous sommes très attachées. Le Seigneur nous met à l’épreuve pour savoir si nous sommes fidèles ou bien si nous disons : Après tout je peux bien continuer de faire ce que j'ai fait jusqu'à présent. Cela c'est faire notre propre volonté et nous ne pouvons pas jouir de l’amour du Seigneur en faisant notre propre volonté. Que les difficultés surviennent, nous sommes alors accablés, découragés.
Demeurer dans son amour, c'est la conséquence du fait de garder ses commandements. Là encore le Seigneur se place comme modèle : « Voici mon commandement : Aimez-vous les uns les autres, comme je vous ai aimés » (15 : 12). Le Seigneur a « rendu la loi grande et honorable » (És. 42 : 21), elle était ses délices. Il voyait toutes choses au travers de l'amour de son Père. Ses commandements ne sont pas pénibles, parce qu’ils sont vus au travers de l'amour de Dieu. Rien n’a arrêté le Seigneur, car Il demeurait dans l'amour du Père. Quel privilège de marcher dans un tel chemin ! Si nous réalisons une telle marche, notre joie sera accomplie, complète, dans un chemin de dépendance et de communion.
Rendre témoignage de Christ dans un monde ennemi
Le chapitre 15 : 18-21, nous montre la position du Seigneur dans ce monde. Le monde L’a haï parce qu'Il a fait connaître Dieu. C’est comme si le Seigneur nous disait : Ce monde dans lequel vous avez à marcher est un monde ennemi. Il m'a haï avant vous. - Quelle est la part que nous connaissons dans ce monde ?
Au verset 27, Il laisse les siens pour être ses témoins : « Et vous aussi, vous rendrez témoignage, parce que depuis le commencement vous êtes avec moi ». Il y a ce témoignage qui va être rendu pendant le temps de l'absence du Seigneur. Il y a le témoignage du Saint Esprit et celui des croyants. Rendre ce témoignage, c'est présenter Christ, c'est parler de Lui. Comment rendre témoignage de Christ si nous ne sommes pas remplis de Lui et si nos yeux ne sont pas fixés sur Lui ?
Une joie complète dans celle du Seigneur
Que nous considérions l'importance du lavage des pieds - et nous ne pouvons lire la Parole avec profit que si nous avons les pieds lavés
Que nous nous aimions comme Lui nous a aimés
Que nous aimions ses commandements
Que nous demeurions dans son amour
Que nous rendions témoignage comme Lui
Alors cette joie dont Il nous parle sera en nous ; comme Il l'a dit : « Que ma joie soit en vous et que votre joie soit complète » (15 : 11).
D’après une méditation de P. Fuzier – sept. 1964