Aimer le Seigneur et se réjouir de sa place dans la gloire
Les dernières paroles du Seigneur à ses disciples
L’amour des disciples pour le Seigneur Jésus
Un amour intelligent pour Christ
Un homme dans la gloire du ciel
Vivre pour le Seigneur
Les dernières paroles du Seigneur à ses disciples
C’est dans l’évangile selon Jean, au chapitre 14, que nous trouvons les paroles du Seigneur qui inspirent le titre de cette méditation. « Que votre cœur ne soit pas troublé, ni craintif. Vous avez entendu que moi je vous ai dit : Je m’en vais et je viens à vous. Si vous m’aimiez, vous vous seriez réjouis de ce que je m’en vais au Père, car mon Père est plus grand que moi ». (Jean 14 : 27-28).
Ces versets font partie des dernières paroles que le Seigneur Jésus a adressées à ses disciples dans la chambre haute. Nous voyons le Seigneur avec ses disciples dans ce lieu à partir du début chapitre 13 et jusqu’à la fin du chapitre 14. Ensuite, il s’en va sur le chemin du jardin des Oliviers (voir 14 : 31b). Le Seigneur Jésus continue à s’adresser à ses disciples dans les chapitres 15 et 16 avant de s’adresser à son Père au chapitre 17. Ces chapitres forment un ensemble où nous voyons comment le Seigneur prépare ses disciples à son départ. Il est sur le point de retourner vers son Père, et nous comprenons bien que la perspective de ce départ remplit le cœur des disciples de tristesse, de trouble même. Mais le Seigneur Jésus, qui lit dans le cœur des siens, les encourage : « Que votre cœur ne soit pas troublé, ni craintif ».
Je m’en vais et je viens à vous
Le Seigneur Jésus a été avec ses disciples pendant un peu plus de trois ans et maintenant, Il leur déclare : « Je m’en vais et je viens à vous ». Dans ce chapitre 14, le Seigneur a déjà fait trois fois allusion à son départ, et aussi au fait qu’Il venait à eux :
- « Dans la maison de mon Père, il y a de nombreuses demeures » (v. 2) ;
- « Si je m’en vais et que je vous prépare une place, je reviendrai » (v. 3) ;
- « Je m’en vais au Père » (v. 12).
À nouveau, au verset 18, Il dit : « Je viens à vous ». Ce chapitre est donc rempli du message que le Seigneur s’en va mais aussi qu’Il va venir ou revenir. Il y a différents aspects à cela, nous le verrons un peu plus loin.
Si vous m’aimiez…
Après avoir rappelé encore une fois : « Je m’en vais et je viens à vous », le Seigneur ajoute : « Si vous m’aviez aimé, vous vous seriez réjouis de ce que je m’en vais au Père » (14 : 28). Cette remarque du Seigneur nous étonne de prime abord, parce qu’elle pourrait laisser entendre que les disciples ne l’aimaient pas. Cela nous surprend en effet, parce que le Seigneur lui-même confirme leur amour pour Lui au chapitre 16, lorsqu’il déclare : « Le Père lui-même vous aime, parce que vous m’avez aimé et que vous avez cru que moi je suis sorti d’auprès de Dieu » (v. 27). Que veut donc dire le Seigneur lorsqu’Il dit aux disciples : « Si vous m’aimez » ? Pour bien comprendre, il convient de remarquer qu’il y a différents degrés de maturité dans l’amour des disciples pour le Seigneur Jésus. Le Seigneur désire voir leur amour progresser, pour devenir un amour intelligent, capable de comprendre leur Maître et de réaliser quelque peu la place qu’Il allait prendre dans la gloire.
L’amour des disciples pour le Seigneur Jésus
L’amour de Pierre
Commençons par Simon Pierre. Plusieurs versets dans l’évangile selon Jean nous démontrent l’amour de Pierre pour le Seigneur Jésus. Par exemple, au chapitre 13, le Seigneur Jésus vient de parler de son départ ; quand Pierre lui demande : « Seigneur, où vas-tu ? » (v.36), Jésus répond qu’il ne peut pas le suivre là où il va – à la croix. Alors Pierre s’exclame : « Pourquoi ne puis-je pas te suivre maintenant ? Je laisserai ma vie pour toi. Jésus répond : Tu laisseras ta vie pour moi ! En vérité, en vérité, je te dis : Le coq ne chantera pas, que tu ne m’aies renié trois fois » (v. 38). On entend vibrer dans ces mots l’amour de Pierre pour le Seigneur Jésus, son Maître : il se déclare être prêt à laisser sa vie pour lui, à le suivre jusqu’à la mort ! Mais Pierre est occupé de son propre amour ; il se confie en son propre attachement au Seigneur Jésus. Il pense que son amour pour le Seigneur est en lui-même une source suffisante pour le rendre capable de suivre fidèlement le Seigneur, même si cela doit lui coûter la vie. La réponse que le Seigneur donne alors à Pierre peut se traduire ainsi : « Pierre, cela ne fonctionnera pas de cette façon. Si tu te confies en ton amour pour moi, tu ne vas pas réussir ». Le Seigneur ajoute même : « Cette nuit même, tu me renieras ». L’amour de Pierre ici n’est pas un amour intelligent, un amour qui puise sa force à la bonne source, parce que c’est à lui-même que Pierre regarde.
L’amour de Jean
Dans ce chapitre 13, on retrouve la notion d’amour en relation avec un autre disciple, Jean. Ce dernier ne se nomme jamais par son nom dans son évangile, mais il parle de lui-même comme nous le lisons pour la première fois au verset 23 de ce chapitre : « Or l’un de ses disciples, que Jésus aimait, était à table, tout contre le sein de Jésus ». Ce « disciple que Jésus aimait », c’est Jean, nous le savons bien. Cette façon de se désigner montre que Jean était occupé de l’amour du Seigneur pour lui. C’est la grande différence entre Pierre et Jean. Être occupé de l’amour du Seigneur pour nous, voilà ce qui nous donne la force de suivre le Seigneur Jésus fidèlement. Nous voyons que Jean jouissait vraiment de cet amour du Seigneur pour lui. Il était, comme nous le lisons ici, « dans le sein de Jésus », une indication claire de la communion qu’il goûtait avec le Seigneur. Plus tard, il s’est penché sur la poitrine du Seigneur Jésus pour connaître sa pensée.
L’amour de Marie de Magdala
L’évangile selon Jean mentionne également deux femmes qui nous montrent que l’amour pour le Seigneur peut aller plus loin encore. Nous pensons tout d’abord à Marie de Magdala. Nous la trouvons au chapitre 20 de Jean, le matin de la résurrection du Seigneur Jésus. C’est elle qui va la première au sépulcre (v. 1). Elle voit que la pierre est ôtée. Elle va alors le rapporter à Simon Pierre et aussi au disciple que Jésus aimait (v. 2). Ces deux disciples viennent à leur tour au sépulcre et constatent les faits. Le tombeau est vide. Puis nous lisons au v. 10 : « Les disciples s’en retournèrent chez eux ». Ces deux disciples, Pierre et Jean constatent les faits et s’en retournent, tandis que Marie reste. « Mais Marie se tenait près du tombeau ». Pourquoi cela ? Marie a un amour profond pour son Maître. Elle veut être là où elle suppose qu’il se trouve. Elle n’a pas encore compris et réalisé que le Seigneur est ressuscité. Mais considérons la suite. Des anges lui parlent et lui disent : « Femme, pourquoi pleures-tu ? Elle leur dit : Parce qu’on a enlevé mon Seigneur, et je ne sais pas où on l’a mis. Ayant dit cela, elle se retourna et elle voit Jésus qui se tenait là ; mais elle ne savait pas que c’était Jésus. Jésus lui dit : Femme, pourquoi pleures-tu ? Qui cherches-tu ? Elle, pensant que c’était le jardinier, lui dit : Seigneur, si c’est toi qui l’as emporté, dis-moi où tu l’as mis, et moi je l’enlèverai. Jésus lui dit : Marie ! Elle, se retournant, lui dit en hébreu : Rabboni (ce qui veut dire : maître) ! » (v. 13-16). Ces versets touchent toujours à nouveau nos cœurs, car nous voyons là une personne dont le cœur est profondément attaché au Seigneur Jésus. Aux anges qui la questionnent (v. 13), Marie parle de Jésus comme de son Seigneur. Elle a une relation personnelle avec lui. Le Seigneur avait chassé sept démons de Marie de Magdala, et elle l’aimait à cause de tout ce qu’il avait fait pour elle. C’est lui qui l’avait guérie de la puissance de l’ennemi. Marie pleure donc parce que son Seigneur n’est pas là. Alors c’est à elle que le Ressuscité se révèle. Nous connaissons bien ce qu’il lui déclare lorsqu’elle veut saisir ses pieds pour lui rendre hommage. Jésus lui dit : Ne me touche pas, car je ne suis pas encore monté vers mon Père. Mais va vers mes frères et dis-leur : Je monte vers mon Père et votre Père, et vers mon Dieu et votre Dieu » (v. 17). Le Seigneur lui explique que désormais, elle ne va plus le connaître comme elle l’a connu jusque-là ici-bas sur la terre, lorsqu’il était avec ses disciples et avec elle. Le Seigneur déclare qu’il monte vers son Père mais il ajoute : - « Il est maintenant aussi votre Père, et mon Dieu est aussi votre Dieu ». Le Seigneur introduit Marie, et tous les siens avec elle, dans une relation bénie avec le Père comme avec Dieu lui-même, relation basée sur son œuvre accomplie à la croix.
L’amour de Marie de Béthanie
Mais l’amour le plus élevé, nous le trouvons en Marie de Béthanie : « Alors Marie, qui avait pris une livre de parfum de nard pur de grand prix, oignit les pieds de Jésus et les essuya avec ses cheveux : et la maison fut remplie de l’odeur du parfum » (Jean 12 : 3). Quel acte remarquable de Marie ! Elle avait été aux pieds du Seigneur Jésus. Nous le lisons déjà en Luc 10 : 39. Lorsque le Seigneur avait visité la maison de Lazare et de ses sœurs à Béthanie, Marie avait pris place aux pieds du Seigneur Jésus pour écouter sa parole. Et c’est elle qui avait le mieux compris les paroles du Seigneur Jésus, son message, quand le Seigneur Jésus a parlé de ses souffrances, de l’œuvre qu’il allait accomplir. Le geste de Marie ici en est la preuve. Le Seigneur doit alors reprendre les disciples, notamment Judas, avant d’ajouter : « Permets-lui d’avoir gardé cela pour le jour de ma mise au tombeau » (v. 7). Marie avait compris que le Seigneur Jésus devait mourir. C’est pourquoi – geste touchant, merveilleux – elle oint le Seigneur Jésus, exprimant ainsi l’appréciation qu’elle a pour le Seigneur, dévoilant un cœur qui entre vraiment dans ses pensées. En Marie de Béthanie, nous avons un bel exemple d’un amour intelligent pour le Seigneur : un amour qui retient ce qu’il a dit, qui comprend quelque peu ses pensées, qui réalise ce qui l’attend. Marie s’oublie elle-même, elle est entièrement occupée de son Seigneur. Elle exprime son affection d’une manière qui est vraiment une belle illustration de l’adoration.
Un amour intelligent pour Christ
Cette place de Marie aux pieds du Seigneur, nous pouvons également la prendre, d’une façon toute particulière le dimanche. C’est un privilège pour nous d’être autour du Seigneur pour l’adorer, pour nous souvenir de lui. Le Seigneur désire que nous entrions nous aussi, dans notre mesure, dans ce qu’il a connu ici-bas, dans les souffrances qu’il a endurées, et qu’ainsi il y ait aussi une réponse de nos cœurs, une réponse d’adoration. Le Seigneur désire trouver en nous cet amour intelligent qui comprend quelque peu ses souffrances, mais qui réalise également quelle est la place qu’il a prise maintenant à la droite de Dieu dans la gloire. Le Seigneur Jésus en fait mention à Marie de Magdala en Jean 20 : 17 ; il en parle également beaucoup dans le chapitre 14 de Jean que nous considérons.
Remarquons que le Seigneur Jésus fait déjà allusion à l’amour intelligent quelques versets plus tôt en Jean 14 ; nous lisons au verset 21 : « Celui qui a mes commandements et qui les garde, c’est celui-là qui m’aime ; or celui qui m’aime sera aimé de mon Père ; et moi je l’aimerai, et je me manifesterai à lui ». Notre amour pour le Seigneur se manifeste tout d’abord en gardant ses commandements. Mais au verset 23, le Seigneur ajoute : « Si quelqu’un m’aime, il gardera ma parole ». « Ma parole » est une expression plus générale que « mes commandements » ; cela inclut ce que la parole nous révèle au sujet de sa gloire dans le ciel ; cela implique une connaissance plus profonde de ses pensées, et un profond désir de vivre pour sa gloire. Que le Seigneur nous aide à le réaliser !
Un homme dans la gloire du ciel
Le verset 28 du chapitre 14 de Jean est un verset clé pour bien saisir ce que le Seigneur place devant ses disciples. Il y a toujours des éléments nouveaux que nous pouvons découvrir dans la Parole en examinant les détails de plus près. Le Seigneur dit : « Si vous m’aimiez, vous vous seriez réjouis de ce que je m’en vais au Père », puis il ajoute : « car mon Père est plus grand que moi ». Il faut bien comprendre la fin de ce verset. Quand le Seigneur Jésus déclare : « mon Père est plus grand que moi », le Seigneur parle de lui-même comme homme – car il n’y a en effet pas de différence de grandeur entre les Personnes de la Divinité. En disant « mon Père est plus grand que moi », le Seigneur déclare que Dieu est plus grand que l’homme Christ Jésus. 1 Cor. 11 : 3 confirme cela : « le chef du Christ, c’est Dieu ». Le Seigneur Jésus est donc sur le point d’aller dans la gloire, mais il y entre comme homme : c’est cela qui caractérisera désormais sa position, une réalité nouvelle qui donne son vrai caractère au christianisme. Quel motif pour les disciples de se réjouir : le Seigneur Jésus va maintenant aller au ciel auprès de son Père !
La Parole nous montre dans les chapitres 13 à 17 de l’évangile selon Jean plusieurs sujets de nous réjouir de cette nouvelle place que le Seigneur a prise. Nous désirons les considérer ici brièvement.
La place du Seigneur dans le ciel est la réponse de Dieu à son œuvre achevée
Pour bien saisir la pensée, lisons deux versets au chapitre 17. Le Seigneur s’adresse à son Père : « Moi, je t’ai glorifié sur la terre, j’ai achevé l’œuvre que tu m’as donnée à faire » (v. 4). Ce sont des paroles profondes du Seigneur Jésus. Il déclare à propos de sa vie sur la terre qu’il a glorifié le Père. Il l’a glorifié en le manifestant comme tel. Les traits merveilleux de Dieu comme Père sont devenus visibles dans la personne de son Fils. Le Seigneur Jésus a fait connaître le Père pendant toutes les années de son ministère ici-bas. Le Seigneur affirme à Philippe : « Celui qui m’a vu, a vu le Père » (Jean 14 : 9). Il a également glorifié Dieu durant toute sa vie, et tout particulièrement à la croix. Là, ce que Dieu est - comme la Parole nous le présente : le Dieu qui est amour, le Dieu qui est lumière - a été pleinement manifesté. Nous ne voyons nulle part l’amour de Dieu briller de façon plus claire, plus vive qu’à Golgotha ; mais c’est là aussi que nous voyons pleinement que Dieu est juste et saint.
Le Seigneur poursuit avec cette demande : « Et maintenant glorifie-moi, toi, Père, auprès de toi-même, de la gloire que j’avais auprès de toi avant que le monde fût » (v. 4). Nous voyons ici que le Seigneur Jésus demande une gloire qu’il avait toujours possédée auprès de son Père comme Personne divine. Il la réclame maintenant comme homme. Il avait déjà dit : « Père, l’heure est venue ; glorifie ton Fils, afin que ton Fils te glorifie » (v. 1). Il est sur le point d’aller au Père et désire être glorifié comme homme dans la gloire. C’est le motif suprême de nous réjouir, nous les rachetés du Seigneur : penser tout simplement au Seigneur Jésus et à ce changement pour lui. Il a souffert ici-bas dans son chemin d’obéissance, mais désormais il est entré dans la gloire. Il est avec son Père qui l’a glorifié.
Quelques témoignages des psaumes à ce sujet
Deux versets de l’Ancien Testament placent ce sujet devant nos cœurs. Tout d’abord au psaume 16 : « Tu me feras connaître le chemin de la vie ; ta face est un rassasiement de joie, il y a des plaisirs à ta droite pour toujours » (v. 11). C’est le Seigneur lui-même qui s’exprime par la bouche du psalmiste dans ces merveilleuses expressions du verset 11. Dans le verset précédent, il annonce sa résurrection : « Tu n’abandonneras pas mon âme au shéol, tu ne permettras pas que ton saint voie la corruption. Tu me feras connaître le chemin de la vie ». Le Seigneur Jésus est entré dans la mort mais il en est sorti vainqueur ; maintenant, comme ressuscité, il peut proclamer : « Ta face est un rassasiement de joie ». Quelle magnifique déclaration ! Sur la croix, pendant les heures ténébreuses, le Seigneur Jésus avait été abandonné de Dieu. Il avait crié : « Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ? ». Il n’y avait pas eu de réponse. Le Dieu saint ne pouvait pas répondre à ce moment-là. Mais l’œuvre est désormais accomplie. Le Père a exprimé son appréciation pour l’œuvre de son Fils en le ressuscitant d’entre les morts. Jésus est maintenant dans la gloire et peut dire : « Ta face est un rassasiement de joie ». Nous aussi, nous pouvons, dans notre faible mesure, nous réjouir avec le Père et le Fils, d’une part de l’œuvre accomplie à Golgotha, mais d’autre part de contempler la joie du Seigneur dans la gloire. « Il y a des plaisirs à ta droite pour toujours ». Le fait de nous réjouir avec le Seigneur Jésus de la place qu’il a prise auprès de son Père manifeste notre amour pour lui et notre appréciation pour l’œuvre qu’il a accomplie.
Le second passage qui nous parle de cette joie de Christ dans la gloire se trouve au psaume 110. « L’Éternel a dit à mon Seigneur : Assieds-toi à ma droite, jusqu’à ce que je mette tes ennemis pour le marchepied de tes pieds » (v. 1). Ce premier verset du psaume est d’autant plus frappant qu’il fait suite au psaume 109, qui place devant nous les souffrances du Seigneur Jésus – le verset 5 par exemple évoque la douleur qui a été la sienne lorsqu’on lui a rendu le mal pour le bien, la haine pour son amour. Le psaume 109 conclut sur une expression de confiance : Dieu s’est tenu à la droite du pauvre, terme par lequel le Seigneur se désigne lui-même (v. 31). Et juste après, nous lisons cette majestueuse introduction du psaume 110 : « L’Éternel a dit à mon Seigneur : Assieds-toi à ma droite, jusqu’à ce que je mette tes ennemis pour le marchepied de tes pieds ». Nous voyons ici le Seigneur siégeant à la droite de Dieu dans la gloire. Quelle joie pour lui !
Lorsque le Seigneur a prononcé ces paroles : « « Si vous m’aviez aimé, vous vous seriez réjouis de ce que je m’en vais au Père », les disciples n’étaient pas en mesure de les comprendre. Aujourd’hui, nous avons le privilège de pouvoir en saisir la portée ; nous pouvons alors exprimer notre amour pour le Seigneur en exaltant la grandeur de l’œuvre qu’il a accomplie et en nous réjouissant de la place glorieuse qu’il occupe maintenant à la droite du Père.
Par son entrée dans la gloire, le Seigneur nous a préparé une place dans la maison du Père
Le début du chapitre 14 nous présente un autre motif de joie en relation avec le départ du Seigneur Jésus auprès de son Père. Nous lisons aux versets 2 et 3 : « Dans la maison de mon Père, il y a plusieurs demeures ; s’il en était autrement, je vous l’aurais dit, car je vais vous préparer une place. Et si je m’en vais et que je vous prépare une place, je reviendrai, et je vous prendrai auprès de moi ; afin que là où moi je suis, vous, vous soyez aussi ». Quel sujet de joie : le Seigneur revient ! Il s’en est allé pour préparer une place pour nous dans la maison du Père. Comment ? En y entrant lui-même comme homme. Il n’y avait jamais eu un être humain dans la maison du Père jusqu’au moment où le Seigneur Jésus y est entré. À la croix, le Seigneur nous a préparés pour la maison du Père. Mais la place dans la maison du Père nous a été préparée par le fait que le Seigneur Jésus est entré là maintenant comme homme. Quelle grâce immense ! La place est préparée pour nous - nous-mêmes sommes préparés pour la place - et nous attendons maintenant le moment du retour du Seigneur Jésus. Il va venir bientôt, il va nous introduire dans la maison du Père où nous pourrons jouir pleinement et pour toujours du Seigneur Jésus et de la relation avec notre Père. C’est une part précieuse, réservée aux enfants de Dieu. Le Seigneur désire que nous nous réjouissions vraiment de cela, que nous vivions vraiment dans l’attente de son retour pour entrer là où notre place est préparée. Que cette espérance remplisse nos cœurs de reconnaissance tous les jours !
Depuis la gloire, le Seigneur nous a envoyé un autre Consolateur, l’Esprit Saint
Nous trouvons une troisième pensée en relation avec la place que le Seigneur Jésus a prise dans la gloire au chapitre 16. « Toutefois, je vous dis la vérité : Il vous est avantageux que moi je m’en aille ; car si je ne m’en vais pas, le Consolateur ne viendra pas à vous ; mais si je pars, je vous l’enverrai » (v. 7). Le Seigneur parle ici du Saint Esprit, en expliquant qu’il ne pourra l’envoyer à ses disciples que s’il s’en va. On trouve cette pensée déjà au chapitre 7 : Jésus « disait cela de l’Esprit qu’allaient recevoir ceux qui croyaient en lui ; car l’Esprit n’était pas encore venu, parce que Jésus n’avait pas encore été glorifié » (v. 39). Il fallait donc que le Seigneur soit tout d’abord glorifié pour pouvoir envoyer l’Esprit Saint. Précédemment, au chapitre 14, Jésus avait déjà fait cette promesse : « Moi, je ferai la demande au Père, et il vous donnera un autre Consolateur, pour être avec vous éternellement, l’Esprit de vérité, que le monde ne peut pas recevoir, parce qu’il ne le voit pas et ne le connaît pas. Mais vous, vous le connaissez, parce qu’il demeure auprès de vous et qu’il sera en vous » (v. 16-17). Le Seigneur Jésus souligne ici quelques contrastes entre lui-même et l’Esprit Saint. Premièrement, si le Seigneur n'était plus physiquement avec ses disciples, l’autre Consolateur sera avec eux éternellement. Ensuite, il montre que si ses disciples - comme le monde aussi - avaient pu le voir pendant sa vie sur la terre, le monde ne pourrait pas voir l’Esprit Saint, Personne divine ici-bas, ni le connaître. Enfin, le Seigneur déclare que l’Esprit Saint ne demeurerait pas seulement auprès d’eux, mais qu’il serait aussi en eux. Ici le Seigneur annonce quelque chose de particulier : l’Esprit Saint allait habiter désormais dans les croyants, dans chacun de ceux qui croiraient au Seigneur Jésus à la perfection et à la suffisance de son œuvre. « Il sera en vous » et cela éternellement. Quel privilège pour nous, chers frères et sœurs ! Nous pouvons être profondément reconnaissants de posséder en nous l’Esprit Saint ! Il n’a pas habité dans les croyants de l’Ancien Testament parce que l’œuvre de la rédemption n’avait pas encore été accomplie. Il fallait tout d’abord que l’œuvre soit accomplie et que le Seigneur Jésus soit glorifié pour qu’il puisse nous envoyer l’Esprit Saint, pour qu’il demeure en nous.
Le ministère de l’Esprit Saint
Dans ces chapitres, le Seigneur annonce aussi à ses disciples quel sera le ministère de l’Esprit Saint ici-bas. On voit que le Seigneur prépare les disciples pour leur position et les privilèges qui sont les leurs.
- L’Esprit Saint rappellera et enseignera les choses que Jésus a dites
Au chapitre 14, le Seigneur Jésus déclare : « le Consolateur, l’Esprit Saint, que le Père enverra en mon nom, lui, vous enseignera toutes choses et vous rappellera tout ce que je vous ai dites » (v. 26). Il était important que les disciples soient enseignés et qu’il leur soit rappelé ce que le Seigneur avait dit, car les disciples n’ont pas compris ni saisi la profondeur des paroles du Seigneur Jésus lorsqu’Il les a prononcées. À plusieurs reprises, cet évangile rend témoignage à cette activité de l’Esprit. Par exemple, au chapitre 2, le Seigneur Jésus parle de sa résurrection, en prophétisant qu’il relèverait le temple de son corps en trois jours. « Quand donc il fut ressuscité d’entre les morts, ses disciples se souvinrent qu’il avait dit cela ; et ils crurent à l’Écriture, et à la parole que Jésus avait dite » (v. 22). C’est l’Esprit Saint qui a leur rappelé ces paroles et les a aidés à les comprendre. Au chapitre 12, on trouve un commentaire similaire : « Ses disciples ne comprirent pas d’abord tout cela ; mais quand Jésus eut été glorifié, alors ils se souvinrent que cela était écrit à son sujet et qu’on avait fait ainsi à son égard » (v ; 16). Là encore, on voit l’œuvre de l’Esprit Saint qui rappelle et enseigne. Si nous pensons aux paraboles, nous pouvons également dire que si le Seigneur les expliquées à ses disciples, c’est seulement par l’Esprit Saint que nous pouvons en comprendre la profondeur.
- Il rendra témoignage de Lui
Au chapitre 15, nous lisons : « Quand sera venu le Consolateur que je vous enverrai d’auprès du Père, l’Esprit de vérité, qui procède du Père, celui-là rendra témoignage de moi » (v. 26). L’Esprit Saint a rendu avant tout témoignage de la glorification du Seigneur Jésus, de sa place dans le ciel, notamment par le ministère de l’apôtre Paul.
- Il convaincra le monde de péché
Nous lisons ensuite au chapitre 16 : « Et quand il [l’Esprit Saint] sera venu, il confondra le monde au sujet du péché, de la justice et du jugement » (v. 8). L’Esprit convaincra le monde de péché parce que, comme le Seigneur l’explique, « ils ne croient pas en moi ». La présence même de l’Esprit Saint ici-bas est la démonstration que le monde a rejeté le Seigneur Jésus, qu’il a cherché à se débarrasser de Lui en le crucifiant. C’est bien solennel.
Le Seigneur ajoute : « Quand celui-là, l’Esprit de vérité, sera venu, il vous conduira dans toute la vérité : car il ne parlera pas de par lui-même ; mais il dira tout ce qu’il aura entendu, et il vous annoncera ce qui va arriver. Celui-là me glorifiera ; car il prendra de ce qui est à moi, et vous l’annoncera » (v. 13). Nous voyons là plusieurs autres activités de l’Esprit :
- Il conduira dans toute la vérité
L’Esprit Saint « conduit » les saints dans la vérité en les amenant à vraiment la comprendre ; notamment la vérité concernant la place que le Seigneur a prise dans la gloire et tout ce qui en découle, c’est-à-dire le fait que le Seigneur est la tête glorifiée et que les croyants sur la terre sont unis à Lui, son corps, et qu’ainsi il dirige, conduit et agit dans son assemblée.
- Il annoncera les choses qui vont arriver
L’Esprit Saint est aussi la Personne divine qui annonce les événements à venir. Non pas seulement ce que l’Ancien Testament nous montre déjà en rapport avec la gloire millénaire, mais toutes les choses que nous trouvons révélées dans le Nouveau Testament en relation avec l’avenir et l’état éternel.
- Il glorifiera le Seigneur Jésus
Quel sujet de reconnaissance pour nous ! L’Esprit glorifie le Seigneur Jésus. Il place devant nous les gloires du Seigneur Jésus. Et ainsi nos cœurs sont toujours plus attachés au Seigneur Jésus. Quel sujet de joie l’Esprit Saint nous présente aussi en nous parlant de la place que le Seigneur occupe dans la gloire pour l’éternité.
La place de Christ dans la gloire nous sanctifie
Le Seigneur déclare encore au chapitre 17 : « Et moi, je me sanctifie moi-même pour eux, afin qu’eux aussi soient sanctifiés par la vérité » (v. 19). Lorsque le Seigneur Jésus dit qu’Il se sanctifie, Il fait allusion à sa place dans la gloire. Il va prendre une place à part afin que nous aussi nous soyons sanctifiés, prenant une place à part ici-bas sur la terre, unis avec le Seigneur, mais à part du monde. C’est notre position chrétienne. Bien sûr, nous ne la réalisons que dans la mesure où nous sommes attachés à Celui qui est dans la gloire. Sa place à part exerce un effet sanctifiant sur nos vies, comme on le lit dans la 2e épître aux Corinthiens au chapitre 3 : « Nous tous, contemplant à face découverte la gloire du Seigneur, nous sommes transformés en la même image, de gloire en gloire, comme par le Seigneur en Esprit » (v. 18). En le contemplant maintenant dans la gloire à face découverte, nous sommes transformés. L’Esprit Saint est là, qui effectue cette transformation en nous. Lorsque le Seigneur affirme en Jean 14 : « Encore un peu de temps, et le monde ne me verra plus ; mais vous, vous me verrez » (v. 19), il ne fait pas seulement allusion au merveilleux moment de son retour pour nous chercher, où nous le verrons alors comme il est ; déjà maintenant, l’Esprit Saint nous permet de le contempler dans la gloire.
Le Seigneur ajoute : « Parce que moi je vis, vous aussi vous vivrez ». Nous pouvons avoir une relation vitale avec lui et être ainsi transformé à son image. C’est ce que le Seigneur désire. Nous sommes encore ici-bas sur la terre mais associés à la position que le Seigneur Jésus lui-même occupe dans la gloire. Que ces quelques considérations nous aident à vivre davantage jour après jour dans la jouissance de la place que le Seigneur a prise et que cela ait vraiment un effet sanctifiant sur nos vies. Que nous vivions vraiment pour le Seigneur, et que notre amour pour lui soit un amour intelligent, un amour qui non seulement réalise pourquoi le Seigneur a souffert, mais qui apprécie aussi la place que le Seigneur a prise à la droite de Dieu et toutes les conséquences bénies que cela a pour nous.
Jésus, de ton amour
Viens remplir notre âme,
Et fais-la nuit et jour
Brûler de ta flamme.
Rédempteur précieux,
Maintenant dans les cieux,
Soumets tout notre cœur
A ton doux empire ;
Que pour toi seul, Seigneur,
Il batte, il soupire.
D’après une méditation de B. Schmidt (février 2021)