JE SUIS (2)
D’ans l’évangile de Jean, nous trouvons donc, comme nous l’avons dit dans l’article précédent, sept occasions où le Seigneur emploie ce mot : « Je suis », suivi d’un attribut qui manifeste ses gloires.
1 - Je suis la porte - « Moi, je suis la porte : si quelqu’un entre par moi, il sera sauvé » (Jean 10 : 9).
Cher(ère) jeune ami(e), c’est la base de la vie chrétienne. Es-tu certain(e) d’être entré(e), par la repentance et la foi, dans cet ensemble de bénédictions éternelles dont Jésus est la porte d’entrée ? Ne te fie pas à ton éducation chrétienne, à une vie extérieurement honnête, à la lecture même de la Parole, pour te donner une assurance pour l’éternité ; même si tu as des parents pieux et as été préservé(e) de la corruption du monde, tu dois passer par la nouvelle naissance, par la crise morale qu’est la conversion ; tu dois venir avec le fardeau de tes péchés devant le grand Crucifié, car Jésus seul est le chemin des cieux.
2 - Je suis le chemin, la vérité, et la vie - « Jésus lui dit (à Thomas) : Moi, je suis le chemin, la vérité, et la vie ; personne ne vient au Père si ce n’est par moi » (Jean 14 : 6).
Qui d’autre que Jésus a pu dire : « Je suis le chemin, la vérité, et la vie ? » - Lorsqu’Il a été interrogé par Pilate, le gouverneur romain, celui-ci a dit : « Qu’est-ce que la vérité ? » (Jean 18 : 38). Puis il est sorti vers les Juifs. Sa question prouvait que la vérité le laissait indifférent, et pourtant il avait devant lui Celui qui était venu dans le monde pour rendre témoignage à la vérité. Qu’est-ce que la vérité, sinon la révélation, la manifestation de ce que quelqu’un ou quelque chose est dans son essence même ? Voilà pourquoi Celui qui a pu dire : « J’ai manifesté ton nom aux hommes » (Jean 17 : 6) mérite ce titre, de même que le Saint Esprit (1 Jean 5 : 6), de même que la Parole : « Ta parole est la vérité » (Jean 17 : 17). Mais, chose remarquable, ce titre n’est pas appliqué à Dieu, au Père, car si le Fils, le Saint Esprit et la Parole sont les révélateurs, le Père est le révélé, celui qui, sans eux, resterait inaccessible, le Dieu inconnu. Es-tu bien persuadé (e) que dans ce monde de mensonge et de corruption, toute la vérité se trouve dans la Parole de Dieu, dans le Seigneur Jésus et dans les révélations du Saint Esprit ?
Ce verset de Jean 14 dit que Christ est non seulement la vérité, mais aussi la vie. Dans sa première épître, Jean nous dit : « Ce qui était dès le commencement, ce que nous avons entendu, ce que nous avons vu de nos yeux... concernant la Parole de la vie (et la vie a été manifestée… la vie éternelle qui était auprès du Père et qui nous a été manifestée) ; ce que nous vu et entendu, nous vous l’annonçons » (1 Jean 1 : 1-3). Tout autour de nous, nous devons constater que la mort domine. Sous l’impulsion de celui qui a le pouvoir de la mort, le diable, elle a régné depuis Adam et agit partout selon son implacable méthode de corruption. Peut-il y avoir une exception à cette règle en apparence universelle ? Dans ce monde où les forces de corruption s’attaquent immédiatement à tout ce qui a vie en soi, y a-t-il quelque chose sur lequel la corruption n’ait aucune prise ? Oui, et c’est là le phénomène le plus extraordinaire dans notre univers, il y a des êtres qui, outre leur fragile vie humaine, ont reçu de Dieu, par grâce, une vie divine, incorruptible, la vie même de Christ. Ces pécheurs pardonnés ne seront jamais séparés de Dieu, pas même par la mort physique. Le Prince de la vie leur a donné la vie éternelle, et ils ne périront jamais. Tu vis, Jésus, nous vivrons. Quelle gloire pour le Seigneur, quel bonheur pour nous !
Note combien l’Esprit de Dieu insiste pour que les croyants aient la certitude de posséder la vie éternelle :
- 1 Jean 5 : 13 : « Tout cela, je vous l’ai écrit afin que vous sachiez que vous avez la vie éternelle, vous qui croyez au nom du Fils de Dieu » - le croyant qui aime le Seigneur a une confirmation, un témoignage intérieur du fait qu’il possède la vie éternelle ;
- 1 Jean 5 : 10-11 : « Celui qui croit au Fils de Dieu a le témoignage au-dedans de lui-même… Voici le témoignage : Dieu nous a donné la vie éternelle » - par cette heureuse assurance, le chrétien affermit son appel et son élection (2 Pier. 1 : 10) ;
- Romains 8 : 16 : « L’Esprit lui-même rend témoignage avec notre esprit que nous sommes enfants de Dieu ».
Qu’en est-il de toi, cher(e) jeune ami(e), quant aux manifestations de cette vie divine ? « Christ…, l’espérance de la gloire » (Col. 1 : 27) ne devrait-Il pas imprimer à ta vie un caractère céleste ?
Mais si on ne discerne aucun changement dans la vie de celui ou celle qui se dit converti(e), s’il n’a aucune assurance de son salut, aucune envie de prier ou de lire la Bible, aucun désir de témoigner de Christ ou de fréquenter d’autres chrétiens, n’est-on pas en droit de douter de la réalité de sa nouvelle naissance ?
Pose-toi la question : Christ est la vie éternelle et la communique à quiconque croit, mais suis-je certain(e) de la posséder et d’en manifester les fruits ?
3 - Je suis la résurrection et la vie - « Jésus lui déclara (à Marthe) : Moi, je suis la résurrection et la vie : celui qui croit en moi, même s’il meurt, vivra ; et quiconque vit et croit en moi, ne mourra pas, à jamais » (Jean 11 : 25-26)
Nous avons déjà considéré Christ comme la porte, le chemin, la vérité, la vie, mais au tombeau de Lazare, Il manifeste une autre de ses gloires : « Moi, je suis la résurrection et la vie » (Jean 11 : 25). Ces simples mots, rappelés tant de fois sur la tombe de chrétiens endormis en Jésus (ou par Jésus), n’ont-ils pas été un puissant encouragement pour ceux qui étaient attristés de la perte d’un être cher ? Nous ne sommes pas immunisés contre la mort, mais nous sommes fermement établis sur le terrain de la résurrection, car notre Chef est le premier-né des morts (Apoc. 1 : 5) et le premier-né d’entre les morts (Col. 1 : 18).
Quelqu’un dira : d’autres personnes pourtant ont été ressuscitées avant le Seigneur. L’Ancien Testament rapporte trois cas : le fils de la veuve de Sarepta, le fils de la Sunamite et l’homme qui a touché les os d’Elisée dans son sépulcre (2 Rois 13 : 21). Les évangiles aussi en mentionnent trois : le fils de la veuve de Naïn, la fille de Jaïrus et Lazare. Mais ces différentes personnes ont dû mourir une seconde fois, sans avoir parlé, à notre connaissance, de leurs expériences pendant leur court séjour dans l’au-delà. Leur corps est retourné à la corruption, tandis que le Seigneur, le Prince de la vie – l’Auteur, l’initiateur de la vie (Act. 3 : 15) - est entré volontairement dans la mort pour payer le salaire complet du péché ; mais l’odeur même de la mort n’a pas passé sur lui (tombeau neuf) et sa chair n’a pas vu la corruption (Act. 2 : 31), contrairement à ce qui se passe pour tous les humains. Dès que le Seigneur entre dans cette lignée glorieuse des ressuscités, Il s’y trouve avec la prééminence, la dignité, la suprématie de Premier-né d’entre les morts.
Mais n’oublions pas que Dieu nous a vivifiés ensemble avec le Christ et nous a ressuscités ensemble (Eph. 2 : 5-6) et que cette vie de résurrection caractérise non seulement le dernier Adam, mais aussi tous ceux qui croient en Lui. La contemplation de l’homme Christ Jésus glorifié ne nous transforme-t-elle pas en la même image, de gloire en gloire ? (voir 2 Cor. 3 : 18). Lui-même dit : « Je me sanctifie moi-même pour eux, afin qu’eux aussi soient sanctifiés par la vérité » (Jean 17 : 19). Ce verset ne peut se comprendre que si nous donnons au verbe « sanctifier » son sens premier de « mettre à part, séparer ».
Demande-toi donc quel effet sanctifiant et pratique a sur ta vie le fait que Christ est la résurrection et la vie.
4 - Je suis la lumière du monde - « Jésus leur parla encore : Moi, je suis la lumière du monde ; celui qui me suit ne marchera pas dans les ténèbres, mais il aura la lumière de la vie » (Jean 8 : 12).
Une nouvelle gloire du Seigneur est révélée par l’évangéliste Jean quand il rapporte ces paroles de Jésus, ainsi que celles-ci, au chapitre suivant : « Pendant que je suis dans le monde, je suis la lumière du monde (9 : 5). Jésus a fait briller cette lumière, le resplendissement de sa gloire morale, dans les ténèbres de ce monde, mais contrairement à ce qui se passe dans le monde physique, les ténèbres morales n’ont pas été dissipées. Cette lumière a brillé d’une beauté incomparable dans l’homme parfait, mais le monde n’a pu supporter cet éclat qui lui montrait son état et le condamnait. Il n’a eu de repos que lorsqu’il L’a cloué sur une croix, et Jésus s’y est laissé attacher, tout en disant : « C’est maintenant votre heure et le pouvoir des ténèbres » (Luc 22 : 53). Sur Golgotha se dresse une croix, le grand paradoxe de l’histoire humaine, le point culminant de la lutte entre un Dieu qui attire dans sa grâce et l’homme qui résiste. Dieu consent à perdre en apparence ; c’est, semble-t-il, l’heure de la victoire des puissances des ténèbres et de la mort, mais c’est en réalité l’heure de la lumière éternelle victorieuse du tombeau. Maintenant, Christ nous dit : « Vous êtes la lumière du monde » (Matt. 5 : 14) ; « vous êtes lumière dans le Seigneur ; marchez comme des enfants de lumière » (Eph. 5 : 8).
Si tu es un « enfant de Dieu », un « enfant de lumière », tu marches dans la lumière et vers la lumière, vers une éternité bienheureuse dans la glorieuse cité. Quel privilège de pouvoir déjà manifester ici-bas quelques rayons de cette lumière divine, qui a été vue en perfection en Christ !
5 - Je suis le pain de vie - « Jésus leur dit : Moi, je suis le pain de vie. Celui qui vient à moi n’aura jamais faim ; et celui qui croit en moi n’aura jamais soif » (Jean 6 : 35).
Dans le même chapitre, Jésus dit encore : « En vérité, en vérité, je vous dis : Celui qui croit en moi a la vie éternelle. Moi, je suis le pain de vie… Moi, je suis le pain vivant qui est descendu du ciel ; si quelqu’un mange de ce pain, il vivra éternellement » (v. 47-48, 51). Cet aliment nous communique la vie éternelle au moment de la conversion, mais le Seigneur ajoute : « Si vous ne mangez pas la chair du Fils de l’homme et ne buvez pas son sang, vous n’avez pas la vie en vous-mêmes » (v. 53). Le sang séparé de la chair suppose la mort. C’est donc d’un Christ mort que nous devons nous nourrir, avec lequel nous devons nous identifier pour avoir la vie éternelle.
Mais un second aspect de Christ comme pain de vie se trouve ensuite : « Celui qui se nourrit de ma chair et qui boit mon sang demeure en moi et moi en lui » (v. 56). Il est donc nécessaire de se nourrir constamment de Christ pour réaliser une communion continuelle. La vie nouvelle que nous possédons comme chrétiens ne peut être alimentée et maintenue que par Christ. Nous avons deux natures, mais laquelle nourrissons-nous ? Quelqu’un a dit : Les deux natures ont des goûts entièrement différents… Ce qui nourrit la vieille nature n’a aucun élément nutritif pour la nouvelle et ce qui est nourriture pour la nouvelle nature est répugnant pour l’autre. Apprécies-tu Jésus comme pain de vie, ou irais-tu jusqu’à dire, comme les fils d’Israël dans le désert : « Notre âme est dégoûtée de ce pain misérable » (Nom. 21 : 5) ?
6 - Je suis le vrai cep - « Moi, je suis le cep, vous, les sarments… séparés de moi, vous ne pouvez rien faire » (Jean 15 : 5).
Une vérité profonde se trouve dans ce chapitre 15 avec l’image de la vigne. Jésus est le « vrai cep » (v. 1), et nous croyants, sommes les sarments. Le sarment en lui-même n’a aucune valeur, son rôle est de faire passer la sève pour produire du fruit. Remarquons la gradation dans les paroles du Seigneur : porter du fruit, porter plus de fruit (v. 2), porter beaucoup de fruit (v. 5). Une simple comparaison pour illustrer ces trois expressions : un commerçant s’efforce de gagner de l’argent, c’est normal, mais il veut toujours gagner plus d’argent, et s’il est dominé par l’appât du gain, il ne sera satisfait que quand il gagnera beaucoup d’argent.
As-tu ce même zèle pour travailler pour ton Maître ? Mais n’oublie pas que, sans la dépendance et la prière, une grande activité est vaine : « séparés de moi, vous ne pouvez rien faire » !
7 - Je suis le bon berger - « Moi, je suis le bon berger : le bon berger laisse sa vie pour les brebis » (Jean 10 : 11).
Il reste ce septième « Je suis », mais ce titre de bon berger est tellement connu et précieux pour chaque brebis du troupeau que tout commentaire est superflu.
Alors, ami(e) croyant(e), médite dans ton âme les expériences bénies que tu peux faire chaque jour des soins du bon berger.
En récapitulant brièvement ces sept titres du Seigneur dans l’évangile de Jean, demande-toi quelle valeur chacun d’eux a pour toi : Je suis le pain de vie (ch. 6), la lumière du monde (ch. 9), la porte des brebis (ch. 10), le bon berger (ch. 10), la résurrection et la vie (ch. 11), le chemin, et la vérité, et la vie (ch. 14), le vrai cep (ch. 15).
D’après J. Khiem