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La gloire du Père et du Fils (2)


L’heure est venue pour Jésus de « passer de ce monde au Père » (Jean 13 : 1)
Le Fils de l’homme est glorifié (Jean 13 : 31-32)
 

            Dans les chapitres 13 à 17 de l’évangile de Jean, le Seigneur se présente à ses disciples comme ayant pris une position céleste à la suite de l’œuvre de la croix. Il leur parle des ressources, des bénédictions qui résulteraient pour eux de son départ, en y ajoutant le don du Saint Esprit comme Consolateur. Il cherche à leur faire comprendre combien il est avantageux pour eux qu’Il s’en aille. Il est important de rappeler cela pour éclairer le point spécial sur lequel porte la question posée au début du premier article : Que signifie « Glorifie ton Fils, afin que ton Fils te glorifie » (17 : 1) ?


L’heure est venue pour Jésus de « passer de ce monde au Père » (Jean 13 : 1)

            Au commencement du chapitre 13, nous retrouvons l’expression déjà notée : « Jésus, sachant que son heure était venue pour passer de ce monde au Père… ». Ces mots sont comme le prélude de tous les chapitres suivants. Le Seigneur présente sa mort comme une chose qui a déjà porté ses conséquences. Il « passe de ce monde au Père ». Ce n’est pas, comme au chapitre 12, l’heure venue « pour que le Fils de l’homme soit glorifié », mais pour que le Fils de Dieu retourne au Père qu’Il était venu manifester dans ce monde. Il se lève du souper terrestre auquel Il s’était assis avec ses disciples et abandonne cette association avec eux, afin de les associer avec Lui, dans le ciel. C’est là qu’Il retourne, de là qu’Il s’abaisse en amour dans le service sacerdotal qui est son office d’avocat, afin de leur laver les pieds et de les mettre à même d’avoir part ou communion avec Lui dans cette position nouvelle. Il fallait pour cela, que son heure soit venue, qu’Il soit passé par les souffrances de la croix.
            Après leur avoir lavé les pieds, Il est troublé dans son esprit devant la trahison de « son intime ami qui lève le talon contre lui » (Ps. 41 : 9), mais quand le traître a disparu dans la nuit du dehors (Jean 13 : 30), le Seigneur s’écrie : « Maintenant, le Fils de l’homme est glorifié » (v. 31). C’est un autre maintenant qu’au chapitre précédent. Le maintenant du trouble (12 : 27) était l’anticipation de la croix. Celui de notre chapitre est le maintenant actuel de la gloire du Fils de l’homme sur la croix.

            Et comme nous avons un autre « maintenant », nous avons aussi une autre gloire :
                    - Au chapitre 12, une gloire future était la conséquence des souffrances du Sauveur : « L’heure est venue pour que le Fils de l’homme soit glorifié » (v. 23) ;
                    - Ici, au chapitre 13, nous trouvons la gloire actuelle de la croix elle-même, la glorification du Fils de l’homme par ce qui, aux yeux du monde, semblait être le comble de l’ignominie. La lumière éclatante émanant de cet homme mis au rang des malfaiteurs et des iniques, resplendit sur la croix même - lieu, pour Lui, de l’opprobre et de la malédiction.

                             Dans la honte a brillé ta gloire
                                    
Sur la croix.
                             
A toi, Jésus, fut la victoire
                                    
Sur la croix.


Le Fils de l’homme est glorifié (Jean 13 : 31-32)

            En quoi consistait donc cette gloire de la croix ? Quand l’homme, par sa désobéissance, était entièrement privé de la gloire de Dieu, et que tout était perdu pour lui, quand par lui le Dieu saint avait été déshonoré, un homme se présente. Cet homme vient pour faire la volonté de Dieu. Il vient obéir. Il est tout seul. Il n’a de secours d’aucune sorte, ni sur la terre, ni de la part de l’homme. Il se présente pour mener à bonne fin l’œuvre qui Lui est confiée. Il va jusqu’à la croix et le ciel Lui est fermé. Dieu ne vient pas à son secours.
            Ce n’est pas comme Fils de Dieu, mais comme Fils de l’homme que Jésus entreprend cette œuvre. Il rétablit dans sa personne la gloire de l’homme quand l’homme pécheur avait été exclu de la gloire de Dieu. Ses souffrances indicibles culminent dans l’abandon de Dieu, parce que cet homme, « fait péché » (2 Cor. 5 : 21), devait être chargé de la colère divine. Ses souffrances ne servent qu’à mettre en évidence sa perfection absolue, et c’est là précisément ce que signifie la gloire. « Le Fils de l’homme est glorifié » (v. 31a), la gloire de sa Personne éclate à la croix.
            Mais Il est encore glorifié en accomplissant par Lui-même et menant à bonne fin une œuvre incommensurable, puisque ses résultats ont l’éternité pour limite. Il l’accomplit sans rien laisser à y ajouter.
            Cette œuvre de notre salut représente plusieurs côtés :
                    - le salut des pécheurs, chose infinie en elle-même, quand on songe que le salut est non seulement nos péchés ôtés, toutes leurs conséquences (esclavage de Satan, mort et jugement) annulées ; l’ennemi vaincu, les œuvres du diable détruites, le péché ôté du monde, aboli dans l’avenir et pour l’éternité ;
                    - le salut est encore des hommes amenés à Dieu, des fils de Dieu amenés à la gloire, héritiers de Dieu et cohéritiers de Christ, des enfants amenés au Père !

            En présence de tels résultats, le Sauveur pouvait dire : « Maintenant, le Fils de l’homme est glorifié » ! Il ajoute : « Et Dieu est glorifié en lui ».

                        Dieu est glorifié en son Fils (v. 32a)

            Ce qui rendait l’oeuvre de la croix glorieuse entre toutes, c’est qu’elle était la glorification de Dieu et cette glorification accomplie dans un homme. Un homme se trouvait là - et à quelle place ? - pour glorifier Dieu ! Dieu, remarquez-le, non pas le Père.
            Le Père avait été glorifié par son Fils à chaque pas de sa carrière comme homme ici-bas, en sorte qu’Il pouvait dire au Père : « Je t’ai glorifié sur la terre » (Jean 17 : 4). Il était encore glorifié sur la croix dans ce caractère de Père, en manifestant son amour dans le don de son Fils.
            Mais ici, Dieu est glorifié, Dieu, dans toute la perfection et la plénitude de son Être. Dieu qui est lumière, Dieu qui est amour, Dieu dans sa sainteté, dans sa justice, dans sa Majesté, et cela au sujet du péché et en salut pour tous. Toute sa gloire, en un mot, a été revendiquée publiquement, mise en évidence aux yeux de tous, manifestée une fois à la croix où elle reste établie pendant l’éternité.
            Oui, c’est Dieu glorifié, non par le Fils éternel, mais dans un homme, compté parmi les iniques, placé au plus bas de l’échelle de l’humanité, dans un homme dont le monde corrompu se détournait, Lui montrant son dégoût par ses crachats, dans un homme auquel se dérobait le ciel revêtu de noirceur, et que Dieu abandonnait en Lui cachant sa face !

                        Dieu glorifie son Fils (v. 32b)

            « Si Dieu est glorifié en lui », quelle en sera nécessairement la conséquence ? « Dieu aussi le glorifiera en lui-même ; et aussitôt il le glorifiera ». Dieu glorifie cet homme en Lui-même. Il lui fait partager sa propre gloire, ou plutôt L’introduit dans sa propre gloire.
            Attendra-t-Il pour Le glorifier ? Non, certes, Il L’y introduira aussitôt. La glorification de Dieu est si complète, si définitive, si absolue, qu’il n’existe pas une raison quelconque pour retarder en quoi que ce soit la récompense que Dieu doit à cet homme en le plaçant au centre même de la gloire divine !
            
Chers amis croyants, cette place du Fils de l’homme est la nôtre. Toute son obéissance, toutes ses souffrances - et quelles souffrances ! - ont convergé vers le but qu’Il a atteint : nous donner dans la gloire la même place qu’à Lui ! Comment, alors, nos yeux ne seraient-ils pas remplis de larmes de reconnaissance, et n’exalterions-nous pas l’amour du Fils de l’homme, notre adorable Seigneur et Sauveur ?

                             Qu’il est merveilleux pour toi, Père,
                             
Ton Fils adorable et béni !
                             
En Lui notre âme considère
                             
Ta gloire dans son infini.

                             Il fut rejeté de la terre
                             
Où l’homme l’a crucifié.
                             
S’il t’a glorifié, ô Père,
                             
Tu l’as aussi glorifié.

                             Bientôt, introduits par ta grâce
                             
Dans le lieu du repos divin,
                             
Nous allons contempler sa face,
                             
Et pourrons l’adorer sans fin.


H. Rossier - « Messager évangélique » (année 1905 p. 173)

 

A suivre